Obligations climatiques: il faut rester vigilant

publicité
PATRIMOINE
CONSEILS
Obligations climatiques:
il faut rester vigilant
Les green bonds se banalisent rapidement,
mais investir sur ce marché n’est pas aussi facile
qu’il y paraît. Il est nécessaire de développer des capacités
de sélection, de contrôle et de reporting propres.
PAR BERTRAND GACON*
L
  des
green bonds – ou
obligations
vertes – connaît
une croissance
explosive. Avec un montant de
81 milliards de dollars, le
volume d’émissions a quasiment doublé par rapport aux
42 milliards mis sur le marché
l’année précédente.
Cette classe d’actifs est en
train de se banaliser. Il faut
s’attendre à voir de nouvelles
émissions, plus de gros titres
sur le sujet et de nouveaux
lancements de fonds venant
s’ajouter aux quelques-uns
déjà disponibles sur le marché.
Mais avec ces fonds arrive une
nouvelle demande en faveur
de marchés transparents et
faciles à traiter – une demande
qui pourrait se traduire par des
risques inattendus pour les
portefeuilles et leur contribution éthique.
Le Forum économique
mondial estime qu’il faudra
700 milliards de dollars d’investissement additionnel
chaque année pour atteindre
les engagements internationaux de limitation du réchauffement climatique. Les green
bonds, qui sont émises pour
lever des fonds alloués à des
projets en faveur du climat, ont
été spécifiquement conçues
pour combler ce déficit.
Depuis 2014, les Green Bond
Principles encadrent l’utilisation de ce label et les protocoles utilisés pour le reporting
d’impact climatique.
Le fait que ce marché, en
matière de qualité de crédit ou
W W W. B I L A N .C H de rendement, soit globalement très similaire au marché
plus large des obligations
investment grade en fait une
solution de remplacement
potentielle pour une partie des
cœurs de portefeuilles obligataires, et l’existence d’un label
de confiance rend tentant d’y
consacrer une allocation de
manière très simple. Mais
investir dans les green bonds
n’est pas si aisé qu’on peut le
croire.
Le label ne suffit pas
D’abord, répliquer un indice de
green bond ne va pas permettre de répliquer une exposition comparable à un indice
obligataire large – il va falloir
tenir compte d’écarts d’exposition substantiels en matière de
devises, de pays ou de secteur.
Un gestionnaire actif va pouvoir gérer ces biais en opérant
une sélection au sein du
marché des green bonds
proprement dit, mais l’approche la plus pertinente pour
ce type d’investissement est de
diversifier les sources d’opportunités en regardant au-delà
des titres labellisés pour
considérer d’autres obligations
en ligne avec les enjeux climatiques. Cet univers inclut par
exemple des émetteurs privés
pure players, qui tirent au
moins 95% de leurs revenus
d’activités favorables au
climat, ou des obligations dites
social bonds qui contribuent à
limiter les effets du changement climatique.
Certes, ces obligations non
labellisées n’offrent pas le
même niveau de transparence, de contrôle et de standard de reporting que les
green bonds. Pour maintenir
une approche pure sur ces
marchés, il faut que les investisseurs disposent de solides
processus de vérification
d’impact et de reporting. Mais
les investisseurs seront vite
amenés à s’apercevoir que le
label green bond ne garantit
pas toujours des standards de
qualité à la hauteur de leurs
attentes. Une green bond
labellisée sur sept ne parvient
pas à répondre à nos critères
en matière d’impact.
Alors qu’un nombre croissant d’obligations climatiques
et de fonds arrivent sur le
marché, il est indispensable
que les investisseurs développent ou utilisent des capacités de sélection, de contrôle
et de reporting propres pour
pouvoir faire eux-mêmes leur
«due diligence» dans l’univers
des green bonds. Aucun
gestionnaire de portefeuille
digne de ce nom ne va acheter
une obligation simplement
parce que Moody’s ou S&P
a
apposé dessus un label BBB.
Tout investisseur responsable
doit cultiver le même scepticisme salutaire lorsqu’il considère le marché des obligations
climatiques.
* Responsable de l’Impact Office,
Lombard Odier
VOYAGE ÉVÈNEMENT
Avec Andrea Guerra
Ce pilote passionné d’Afrique partagera
avec vous son expérience de la brousse.
SPLENDEURS DE NAMIBIE
VUES DU CIEL
DU 26 AOÛT AU 8 SEPTEMBRE 2017
[14 JOURS]
• Un safari aérien à bord d’un avion
privé, survolant les immensités
désertiques de Namibie.
• De nombreuses excursions à terre :
safari dans le parc Etosha, croisière
sur la rivière Kunene, observation
des éléphants du désert ...
Prix par personne: CHF 11’000.En petit groupe de 6 à 10 participants.
(possibilité de privatiser dès 2 personnes)
Au Tigre Vanillé • Rue de Rive 8 - 1204 Genève
Michel Hoffer • 022 817 37 35
[email protected]
www.autigrevanille.ch
BILAN
63
Téléchargement