Odorants, Odeurs, Olfaction - Institut de Chimie de Nice UMR 7272

publicité
___________________________________________________________________
Odorants, Odeurs, Olfaction
Journée Interdisciplinaire Thématique
Université de Nice-Sophia Antipolis
4 juillet 2013
Salle de séminaire
Bâtiment de Recherche Chimie, Parc Valrose
___________________________________________________________________
Odorants, Odeurs, Olfaction
Journée Interdisciplinaire Thématique
Université de Nice-Sophia Antipolis
4 juillet 2013
Salle de séminaire
Bâtiment de Recherche Chimie, Parc Valrose
8h45 : ouverture de la journée : (A. Renault, S. Mellet, E. Dunach-Clinet)
9h-10h30
Sébastien Fiorucci : ICN, chimiste, Modélisation Moléculaire
Isabelle Mus-Veteau : IMPC, biologiste, protéines transmembranaire
10h30-11h00 : pause café
11h-12h30 :
Anne-Violette Lavoir : Institut Sophia Agrobiotech, biologiste végétal
Thierry Marteu : GREDEG, Droit Economie Gestion
Xavier Fernandez : ICN, chimiste, méthodes d’analyse
12h30-14h : pause déjeuner
14h-15h30 :
Joel Candau : LAPCOS, Anthropologie, Psychologie Cognitive et Sociale
André Quaderi, Psychologie Clinique et Psychopathologie
Nicolas Baldovini, ICN, chimiste, méthode de synthèse
15h30-16h : pause café
16h-17h30 :
Martine Regert : CEPAM, Archéologue, Culture et environnement
Frederic Precioso : I3S, informatique, base de données
Jean-Jacques Filippi, ICN, chimiste, présentation FP7 sur les capteurs
17h30 : Questions ouvertes et Perspectives
En la présence de :
Mme Sylvie Mellet, vice-présidente Recherche de l’Université de Nice-Sophia Antipolis
DR CNRS,
Laboratoire Bases, Corpus, Langage - UMR 7320
Mme Anne Renault, Directrice de la Mission pour l’interdisciplinarité du CNRS
DR CNRS
Institut de Physique de Rennes (UMR UR1/CNRS 6251)
Mme Elisabet Dunach-Clinet, Directrice de l’Institut de Chimie de Nice – UMR 7272
DR CNRS
Contribution de la modélisation moléculaire à la compréhension de la perception
olfactive.
Sébastien Fiorucci, Institut de Chimie de Nice
L’odorat est un sens chimique permettant aux êtres vivants d’identifier et de réagir aux
substances présentes dans leur environnement. Les chimistes ont depuis longtemps essayé de
comprendre et de prédire la relation entre la structure chimique d’un odorant et ses
caractéristiques olfactives. L’étude des relations structure/odeur a montré que dans de
nombreuses séries de composés les molécules de structures similaires avaient des odeurs
voisines. Cependant il existe de nombreux cas où une petite modification de la structure
chimique entraîne une note olfactive radicalement différente.
Depuis les travaux de R. Axel et L. Buck en 1991 (primés par le prix Nobel de physiologie et
de médecine en 2004) sur la découverte de la famille de gènes des récepteurs olfactifs, on
comprend mieux l’aspect combinatoire du codage de l’information chimique. Dans la cavité
nasale, les composés chimiques volatils sont solubilisés dans le mucus qui recouvre
l’épithélium olfactif puis conduits par des protéines de transport jusqu’aux récepteurs olfactifs
situés à la surface des neurones olfactifs. Le premier niveau du traitement de l’information se
situe donc lors de l’interaction entre un odorant et un récepteur olfactif. La grande diversité de
cette famille de gènes fait de l’olfaction un sens chimique extrêmement subtil et difficile à
décrypter.
Puisqu’aucune structure de récepteur olfactif n’a encore été résolue, il existe relativement peu
de méthodes expérimentales pour étudier les phénomènes moléculaires impliqués dans la
perception olfactive. La modélisation moléculaire est alors un outil de choix pour avoir une
vision atomique de ce type de système moléculaire. A travers une approche pluridisciplinaire
intégrant biologie moléculaire et mesures biophysiques, nous présenterons comment la
modélisation moléculaire contribue à la compréhension des phénomènes de reconnaissance
des molécules odorantes par le système olfactif. Enfin, nous montrerons comment la prise en
compte des récepteurs olfactifs, jusque-là absente des relations structure/odeur, pourra servir à
la conception rationnelle de nouveaux odorants.
L’Institut de Chimie de Nice (ICN) est un laboratoire de recherche de l’Université de Nice-Sophia Antipolis
associé au CNRS (UMR 7272) qui regroupe environ 80 personnes, dont une cinquantaine de permanents.
L’ICN est organisé en trois équipes de recherche qui s’intéressent aux domaines des arômes et parfums, de la
chimie bio-organique et de la chimie environnementale.
- L’équipe "Arômes Parfums Synthèse et Modélisation" (APSM, coordonnateur Serge Antonczak)
- L’équipe "Processus Chimiques et Radiochimiques dans l’Environnement" (PCRE, coordonnateur
Christophe Den Auwer)
- L’équipe "Molécules Bioactives" (MB, coordonnateur Rachid Benhida)
L’Institut de Chimie de Nice comprend également une Plate-forme Technologique, composée de six services
communs :
La recherche de l’équipe « Arômes - Parfums - Synthèses - Modélisation » se focalise sur l’élaboration de
nouvelles molécules constitutives des arômes et des parfums et sur la description des modes d’action permettant
leur perception. Les substances naturelles d’origine végétale inspirent la conception de nouveaux odorants.
L’équipe développe des méthodologies catalytiques de synthèse et de biosynthèse de molécules odorantes, des
méthodes d’extraction de produits naturels, des protocoles analytiques et des techniques de modélisation
moléculaire vers une meilleure connaissance des mécanismes de l’olfaction.
Contribution de la biochimie/biophysique des récepteurs membranaires à la thématique
Odorants, Odeur, Olfaction.
Isabelle Mus-Veteau, IPMC
La perception des odeurs passe par la fixation des molécules odorantes sur des récepteurs
membranaires. Ces récepteurs, en raison de leur localisation au sein de la membrane cellulaire qui leur
confère un faible niveau d’expression, une forte hydrophobicité et une instabilité en solution, sont
encore mal connus d’un point de vue biochimique et structural.
Nous nous intéressons aux récepteurs membranaires humains de la voie de signalisation Hedgehog.
Ces récepteurs sont surexprimés dans de nombreux cancers et constituent des cibles pharmacologiques
particulièrement intéressantes. Cependant, leurs propriétés liées à leur localisation dans la membrane
cellulaire en font des protéines difficiles à étudier d’un point de vue biochimique. Afin de pouvoir les
étudier, nous avons mis au point l’expression des récepteurs membranaires humains de la voie
Hedgehog à la membrane plasmique des levures S. cerevisiae. Nous avons montré que ces récepteurs
produits dans la levure étaient capables d’interagir avec leurs ligands grâce à l’utilisation de la
résonance plasmonique de surface (SPR). La caractérisation biochimique et structurale de ces
récepteurs nécessite leur extraction de la membrane plasmique à l’aide de détergents et leur
purification. Ces détergents, qui permettent de maintenir les récepteurs membranaires en solution, sont
malheureusement souvent dénaturants. L’un des challenges dans ce domaine est de trouver de
nouveaux détergents permettant de maintenir les récepteurs membranaires actifs en solution. Nous
avons montré que certains surfactants synthétisés par des collègues chimistes permettaient
d’augmenter fortement la stabilité de nos récepteurs en solution.
L’un des récepteurs membranaires de la voie de signalisation Hedgehog auxquels nous nous
intéressons appartient à la même famille de protéines que les récepteurs olfactifs : la famille des
récepteurs couplés aux protéines G ou RCPG. Nous nous proposons d’utiliser nos compétences en
biochimie et biophysique des récepteurs membranaires pour la caractérisation de certains récepteurs
olfactifs avec comme objectifs entre autres l’identification des ligands spécifiques de ces récepteurs et
la détermination de leur structure tridimensionnelle.
•
•
•
•
•
•
Bidet M, Tomico A, Martin P, Guizouarn H, Mollat P and Mus-Veteau I, The Hedgehog receptor Patched has a
multidrug transport activity and contributes to chemotherapy resistance, Mol. Cancer Res. 2012 10:1496-1508
Bidet M, Joubert O, Lacombe B, Nehmé R, Mollat P, Brétillon P, Faure H, Bittman R, Ruat M, and Mus-Veteau I,
(2011) The Hedgehog Receptor Patched is involved in Cholesterol Transport, PLoS ONE Sept 08
Nehmé, R, Joubert, O, Bidet M, Lacombe B, Polidori A, Pucci B, & Mus-Veteau I (2010) Stability Study of the
Human G-Protein Coupled Receptor, Smoothened, BBA Biomembrane, 1798: 1100-1110.
Isabelle Mus-Veteau Heterologous Expression of Membrane Proteins for Structural Analysis, Heterologous
Expression of Membrane Proteins: Methods and Protocols, Series: Methods in Molecular Biology, Humana Press,
Mus-Veteau (Ed.), 2010, Vol. 601, pp. 1-16
Joubert O, Nehmé R, Bidet M, and Mus-Veteau I , Membrane protein expression in the yeast Saccharomyces
cerevisiae, in Heterologous Expression of Membrane Proteins: Methods and Protocols, Series: Methods in
Molecular Biology, Humana Press, Mus-Veteau (Ed.), 2009, Vol. 601, pp. 87-103.
Joubert O, Nehmé R, Fleury D, De Rivoyre M, Bidet M, Polidori A, Ruat M, Pucci B, Mollat P, & Mus-Veteau I,
(2009) Functional studies of membrane-bound and purified human Hedgehog receptor Patched expressed in yeast,
BBA Biomembrane, 1788: 1813-1821.
Laboratoire :
Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire, UMR/CNRS/UNS 7275
660 Route des Lucioles, Sophia Antipolis
Contribution de l'Ecologie Chimique à la thématique Odorants, Odeurs, Olfaction
Anne-Violette LAVOIR, Laboratoire: ISA Institut Sophia-Agrobiotech
Résumé de l'exposé
L'Ecologie chimique étudie les interactions d'ordre chimique entre les espèces et leur environnement
qu'il soit vivant ou non-vivant. Cette discipline nécessite l'association de chimistes qui identifient les
molécules impliquées et d'écologues qui tentent de démontrer le rôle de ces molécules dans les
interactions espèces-environnement, mais aussi la spécificité de ce type d'interactions. Dans le cas des
plantes, ces interactions permettent d'optimiser la reproduction et/ou la protection des plantes face à un
stress biotique (e.g. herbivorie) ou abiotique (e.g. stress oxydatif). L'exposé traitera essentiellement
d'exemples de protection des plantes face aux pathogènes et ravageurs qui est la thématique principale
du laboratoire.
Laboratoire et équipe
L'Institut Sophia-Agrobiotech s'appuie sur l'agro-système pour étudier:
• les mécanismes moléculaires qui gouvernent leurs interactions avec les plantes et les réponses
de celles-ci aux agressions, en se fondant sur des approches de génomique ;
• les processus de coévolution qui sous-tendent l’adaptation de ces bioagresseurs à leur hôte ;
• les modifications démographiques et génétiques qui affectent leurs populations, notamment au
cours des invasions ;
• leurs relations au sein des communautés biotiques qui les hébergent et avec le milieu
physique, particulièrement dans les systèmes de culture protégés sous serres.
L'objectif principal de l'équipe teapea est de combiner les approches théoriques et expérimentales afin
d'étudier les interactions dans un système multi-trophique dans les agro-écosystèmes (notamment sous
serres). dans une optique d'amélioration de la production et de la protection du végétal.
Contribution du Droit, de la Gestion et de l’Economie à la thématique Odorants,
Odeurs, Olfaction
Thierry Marteu, Enseignant-Chercheur
GREDEG : 250 rue Albert Einstein - Batiment 2
06560 Valbonne
Le GREDEG est une Unité Mixte de Recherche de l’Université de Nice Sophia-Antipolis et
du CNRS (UMR 7321) à vocation pluridisciplinaire qui regroupe des chercheurs en micro et
macroéconomie de l’innovation et de la connaissance, économie industrielle et des
organisations, économie de la concurrence, économie bancaire et financière, économie
géographique et économie internationale, des chercheurs en droit économique, droit de la
propriété intellectuelle, droit de la concurrence, droit du commerce international, droit de
l’environnement et droit des risques, et des chercheurs en sciences de gestion, spécialisés dans
la croissance des organisations, la dynamique des connaissances et des compétences et la
décision dans les organisations à fort usage de TIC.
Rassemblant environ 300 membres, le GREDEG développe des recherches théoriques et
appliquées au sein de 9 projets structurants à dominante pluridisciplinaire que l’on peut
regrouper sous 3 grandes thématiques :
REGLEMENTATION, RISQUES ET STRATEGIES
1 - Stratégies Economiques et Règlement des Litiges
2 - Responsabilités, Régulations et Développement Durable
3 - Liquidités et Risques des Institutions Financières
DYNAMIQUES ORGANISATIONNELLES ET PERFORMANCES ECONOMIQUES
4 - Gouvernance des Firmes et Innovation
5 - Apprentissage, Attention et Réseaux
6 - Hétérogénéité, Compétitivité et Croissance
HISTOIRE DE LA PENSEE, PHILOSOPHIE ET METHODOLOGIE DES SCIENCES
SOCIALES
7 - Histoire de la Pensée et Philosophie des Sciences Sociales
8 - Méthodologies de l’Economie, de la Gestion et de la Sociologie
9 - Sources et Méthodologie du Droit Economique
Contribution des Techniques modernes d'identification des composés odorants à la
thématique Odorants, Odeurs, Olfaction
Xavier Fernandez, Institut de Chimie de Nice
Les composés odorants sont partout présents dans notre environnement ; arômes, parfums,
odeurs, pollutions sont ainsi des termes couramment employés. Que cela soit pour des raisons
de contrôle-qualité, recherche ou sécurité du consommateur et de la population, la
caractérisation des odorants est un enjeu majeur des sciences analytiques.
La multiplication des analyses nécessaires a ainsi conduit à de nombreux progrès en chimie
analytique. L’automatisation a été grandement améliorée et les limites de détection
repoussées. La mise en évidence, la caractérisation et la quantification des composés odorants
ont ainsi fortement progressé [1].
Un composé odorant présent dans un produit ou dans notre environnement est caractérisé par
sa concentration, sa note olfactive et son seuil de perception. Bien que les techniques
analytiques classiques, en particulier la chromatographie en phase gazeuse [2,3], permettent
de mettre en évidence et quantifier les composés odorants, il est bien plus difficile de
caractériser l’impact olfactif et le seuil de perception du composé identifié.
L’analyse des composés odorants nécessite donc souvent l’utilisation conjointe de techniques
de détection physique et d’analyse sensorielle. Le couplage chromatographie en phase
gazeuse/olfactométrie (GC/O) en est l’illustration et représente l’outil incontournable de ce
type d’étude [4,5].
L’Institut de Chimie de Nice (ICN) est un laboratoire de recherche de l’Université de Nice-Sophia Antipolis
associé au CNRS (UMR 7272) qui regroupe environ 80 personnes, dont une cinquantaine de permanents.
La recherche de l’équipe « Arômes - Parfums - Synthèses - Modélisation » se focalise sur l’élaboration de
nouvelles molécules constitutives des arômes et des parfums et sur la description des modes d’action permettant
leur perception. Les substances naturelles d’origine végétale inspirent la conception de nouveaux odorants.
L’équipe développe des méthodologies catalytiques de synthèse et de biosynthèse de molécules odorantes, des
méthodes d’extraction de produits naturels, des protocoles analytiques et des techniques de modélisation
moléculaire vers une meilleure connaissance des mécanismes de l’olfaction.
1 - C. Castel, K. Breme, X. Fernandez, "Stratégie moderne d’identification des composés odorants", Ann. Expert.
Fal. Chim., 2010, 973, 24-38.
2 - X. Fernandez, D. Cabrol, "L’analyse des arômes", Techniques de l’Ingénieur, 2007, P 3 233, 1-22 ; Doc P
3 233, 1-4.
3 - X. Fernandez, J.-J. Filippi, M. Jeanville "Chromatographie en phase gazeuse à deux dimensions : GC-GC et
GC×GC", Techniques de l’Ingénieur, 2011, P 1489, 1-16.
4 - X. Fernandez, K. Breme, V. Varlet "Le couplage Chromatographie en phase Gazeuse / Olfactométrie (GC/O)
et ses applications", Techniques de l’Ingénieur, 2009, P 1488, 1-22.
5 - K. Breme, P. Tournayre, X. Fernandez, U. J. Meierhenrich, H. Brévard, D. Joulain, J.-L. Berdagué
"Identification of Odor Impact Compounds of Tagetes minuta L. essential oil. Comparison of two GCOlfactometry methods ", J. Agric. Food Chem., 2009, 57, 8572-8580.
Contribution de l’anthropologie à la thématique « Odorants, Odeurs,
Olfaction »
Joël Candau (UNS, LAPCOS/MSHS, EA 7278)
Résumé :
Lorsque plusieurs membres de notre espèce sont en présence de la même substance odorante,
partagent-ils vraiment la même expérience olfactive ? S’ils la partagent, quels sont les
processus individuels (sensoriels, cognitifs, émotionnels) et collectifs (effets sociaux et
culturels) qui y contribuent ? Voilà deux questions qui fondent le programme d’une
anthropologie des odorants, des odeurs et de l’olfaction.
Répondre à ces questions ne va pas de soi. En effet, selon le vieux topos philosophique des
qualia, notamment théorisé par Nagel (1974) dans son célèbre article What is it like to be a
bat ?, les états mentaux (sensations, émotions, croyances) seraient incommunicables. Si cela
était vrai, on ne pourrait jamais avoir l’assurance du partage profond d’une expérience
sensorielle (olfactive, gustative, visuelle, etc.), ce qui ruinerait l’assise épistémologique de
toutes les disciplines (analyse sensorielle, anthropologie culturelle, histoire des sens,
psychophysique…) fondées sur l’idée contraire.
Sans occulter la portée relative de cette thèse, je soutiendrai qu’existent cependant de bons
arguments en faveur de l’hypothèse d’un partage tout à la fois naturel et culturel d’une
expérience sensorielle. J’en évoquerai quatre, en prenant appui sur la littérature, sur mes
propres enquêtes ethnographiques et sur les acquis de l’ancien groupe de recherche MOD
(Molécules, Olfaction, Discours) : (i)l’existence d’invariants perceptifs qui sont le fruit de
notre histoire évolutive ; (ii)les données mettant en évidence une influence de
l’environnement sur la sensibilité olfactive et sur le fonctionnement de notre appareil olfactif ;
(iii)l’aptitude d’Homo sapiens au langage, une compétence décisive en matière de cognition
sociale ; (iv)enfin, le rôle trop souvent négligé des processus métareprésentationnels.
En résumé, la contribution de l’anthropologie à une science des odorants, des odeurs et de
l’olfaction pourrait être de deux ordres : le premier consisterait à questionner
systématiquement la réalité du partage intersubjectif d’une expérience olfactive, le second à
contribuer à l’élaboration interdisciplinaire d’un cadre théorique et d’une méthodologie qui
permettraient de documenter du mieux possible la nature et les formes de ce partage.
Présentation du LAPCOS (EA 7278)
Le LAPCOS, composante de la MSHS, est structuré en deux équipes, l'une d'anthropologie et l'autre de psychologie. Ce
regroupement répond à des évolutions récentes des conceptions de la recherche en sciences humaines et sociales.
En psychologie, on ne peut plus prétendre développer des théories générales du fonctionnement humain en étudiant les
phénomènes psychologiques au sein d'une seule culture. La dimension culturelle constitue donc l’apport de l'anthropologie à la
psychologie.
Quant à l'anthropologie, elle bénéficie des contributions de la psychologie et des neurosciences car les processus cognitifs,
psychosociaux et neuropsychologiques sont divers niveaux de contraintes qui affectent la "fabrication" de la culture. Au-delà de
leur diversité, les cultures humaines dépendent toutes d'un même ensemble de processus mentaux dont l'expression peut ellemême être culturellement modulée.
La collaboration entre les deux équipes du LAPCOS a donc pour objectifs :
1° une meilleure compréhension de l'interaction entre les processus psychologiques et neuropsychologiques et les variables
sociales et culturelles dans les domaines où les membres de l'équipe sont compétents : comportements coopératifs, stéréotypes,
émotions, mémoire, savoirs et savoir-faire olfactifs, phénomènes religieux, processus identitaires, justice organisationnelle,
perception de l'avenir.
2° d'inscrire cette recherche dans le nouveau champ interdisciplinaire qui voit converger sciences humaines et sociales et sciences
et neurosciences cognitives et qui se donne pour objet la manière dont phénomènes naturels et phénomènes culturels se
façonnent mutuellement.
Contribution des études en psychologie à la thématique Odorants, Odeurs, Olfaction
André Quaderi, Laboratoire Interdisciplinaire Recits Cultures Et Societes
Le LIRCES (EA-3159), anciennement CIRCPLES jusqu'au 31 décembre 2011, est engagé dans un
projet scientifique interdisciplinaire qui consiste à s’interroger sur la singularité des espaces, des
sociétés, des textes et des dispositifs de parole qui constituent un réseau diachronique de
représentations et de constructions culturelles à travers les récits et les mises en récit.
Dans l’état actuel des pratiques, l’interdisciplinarité n’est acceptable que si le chercheur se définit
d’abord par rapport à une discipline ou une méthode d’investigation particulière, un point d’ancrage
conceptuel et méthodologique précis. Il s’agit ensuite de tirer profit des perméabilités, des croisements
et du dialogue que chaque discipline peut envisager avec les disciplines voisines. Il s’agit de mobiliser
des complémentarités et de favoriser des synergies orientées vers l’analyse du récit et des langages
ainsi que de leurs relations avec une série de phénomènes psychologiques, sociaux et culturels. La
recherche porte sur les modes de pensée, les lieux de production et de diffusion des savoirs et de la
mémoire, la dynamique des interactions culturelles et interculturelles, les pratiques de transmission,
les mécanismes d’appropriation (ou d’exclusion) des discours sur le réel.
Cet objectif scientifique est décliné en trois axes, qui intègrent chacun plusieurs séminaires de
recherche.
Contribution de la synthèse organique et bio-organique à la thématique Odorants,
Odeurs, Olfaction
Nicolas Baldovini, Institut de Chimie de Nice
La synthèse organique trouve des applications multiples dans la chimie des substances
odorantes. Elle vient en appui de l’analyse pour confirmer les identifications des substances
dans les matières premières aromatique, et permet d’avoir un accès à certaines substances
odorantes naturelles d’une manière souvent plus économique qu’avec les sources naturelles
elles-mêmes. Enfin, elle offre la possibilité de créer de nouveaux composés n’existant pas
dans la nature et peut ainsi donner des informations sur le lien entre la structure moléculaire et
les propriétés olfactives, pour proposer à terme un modèle prédictif pouvant aider à la
découverte de nouveaux odorants.
L’Institut de Chimie de Nice (ICN) est un laboratoire de recherche de l’Université de NiceSophia Antipolis associé au CNRS (UMR 7272) qui regroupe environ 80 personnes, dont une
cinquantaine de permanents.
La recherche de l’équipe « Arômes - Parfums - Synthèses - Modélisation » se focalise sur
l’élaboration de nouvelles molécules constitutives des arômes et des parfums et sur la
description des modes d’action permettant leur perception. Les substances naturelles d’origine
végétale inspirent la conception de nouveaux odorants. L’équipe développe des
méthodologies catalytiques de synthèse et de biosynthèse de molécules odorantes, des
méthodes d’extraction de produits naturels, des protocoles analytiques et des techniques de
modélisation moléculaire vers une meilleure connaissance des mécanismes de l’olfaction.
Contribution des études archéologiques à la thématique Odorants, Odeurs, Olfaction
Martine Regert, CEPAM
Quelques mots sur le CEPAM
Cultures et Environnements. Préhistoire, Antiquité, Moyen Âge
UMR 7264 Université Nice Sophia Antipolis - CNRS
Direction : M. Regert (dir.) et A. Zucker (dir.-adj.)
Vers une meilleure connaissance des sociétés du passé
• à partir d’archives variées : des marqueurs moléculaires aux textes
• en passant par les témoins biologiques et sédimentaires
Culture
matérielle
Ressources
naturelles
Paysages et
peuplements
Monuments,
textes et images
Une UMR fortement interdisciplinaire
Préhistoire, Archéologie spatiale, Anthropologie, Ethnoarchéologie,
Archéozoologie, Archéobotanique, Chimie, Histoire et Littérature
Instituts INEE et INSHS du CNRS
ultures
nv ironnements
réhistoire
ntiquité
oy en Âge
Contribution de la fouille de données à la thématique Odorants, Odeurs, Olfaction
Frédric Precioso, équipe KEIA, laboratoire I3S
Dans le cadre de son activité de recherche en informatique, l’équipe KEIA élabore de
nouvelles méthodes de fouille de données.
Nous présenterons les techniques de fouille pour l'extraction d'information (texte, image ou
autres) soit dans de grandes bases de données, soit dans un espace de recherche relativement
vaste. Nous nous intéresserons plus particulièrement aux méthodes de recherche stochastiques
(algorithmes évolutionnaires...) qui ont la particularité d'être à la fois interactives, laissant
ainsi la possibilité aux experts d'intervenir dans le processus de recherche, et à la fois être une
méthode de recherche globale, favorisant ainsi une exploration plus large de l'espace de
recherche.
Ces techniques évolutionaires ont déjà été employées pour la génération automatique de
morceaux musicaux, la reconstruction de portraits-robots ou l'art graphique. Les travaux
réalisés sembleraient montrer l'intérêt de telles techniques pour la composition aromatique, à
application parfumante ou arômes alimentaires. Les perspectives consisteraient à concevoir un
système qui ne remplacerait pas les multiples compétences des "nez" ou aromaticiens mais
serait mis à leur disposition pour les accompagner dans leur création.
Dans un second temps, nous décrirons comment nos méthodes peuvent apporter des réponses
au problème du docking moléculaire non seulement dans l'exploration de l'immense espace
des solutions mais aussi par la possibilité de paralléliser les calculs sur des architectures
distribuées comme par exemple sur des GPUs (i.e. sur puce graphique).
Enfin, nous présenterons la possibilité de combiner les méthodes évolutionaires et des
méthodes de classification discriminantes (algorithme évolutionnaire et SVM par exemple)
pour la fouille dans de très grandes bases de données.
Descriptif de l'équipe KEIA du laboratoire I3S
Nos travaux concernent la fouille de données, ou data mining, et ses applications. Ils ont pour
objet l'extraction d'informations s’emantiques à partir des données brutes par le
développement de techniques et d'algorithmes pour l'analyse de grands ensembles de données
hétérogènes peu structurées ou non-structurées. Ils concernent d'une part les méthodes
d'extraction et optimisation de modèles de connaissances, et d'autre part l'intégration de
connaissances expertes du domaine dans le processus de fouille de données.
Les méthodes et algorithmes développés pour l'extraction et l'optimisation des modèles de
connaissances sont basées sur des approches déterministes et des approches stochastiques.
L'intégration de ces deux types d'approches, afin de bénéficier de leurs avantages respectifs,
constitue également un domaine de recherche sur lequel des travaux sont menés au sein de
l'équipe.
L'intégration de connaissances expertes du domaine, ou background knowledge, nécessite des
approches diverses selon la nature de ces connaissances qui peuvent être formalisées dans des
bases de connaissances, ou des bases bibliographiques par exemple, ou bien non-formalisées,
c'est à dire relevant du savoir faire ou des méthodologies. L'intégration de méta-connaissances
permettant la représentation des objectifs et des souhaits de l'utilisateur final, ainsi que
l'automatisation du processus de fouille, font également partie des thèmes de recherche de
l'équipe.
Contribution d’un projet européen à la thématique Odorants, Odeurs, Olfaction
Jean-Jacques Filippi, Institut de Chimie de Nice
Le projet DOGGIES est un projet accepté et financé dans le volet sécurité du 7ème
programme-cadre européen (FP7) dont le but est de développer un appareil portatif permettant
la détection de substances illégales (drogues, explosifs) et la détection de la présence humaine
(personnes cachées, clandestins).
La technologie développée dans le cadre de ce projet est basée sur la détection de composés
chimiques volatils traceurs des cibles précitées. Fort de son expérience en chimie des
substances volatiles et odorantes, l’institut de chimie de Nice est chargé de déterminer les
molécules cibles à travers l’analyse d’échantillons réels (drogues, explosifs, sécrétions
humaines) et de fournir les données spectrales realtives aux molécules traceuses identifiées
sous la forme d’une base de données.
Le développement technique de l’appareil fait appel au concours de 12 autres partenaires
européens comprenant en autres la société THALES, le CEA, l’Institut National de Police
Scientifique et le CNR italien.
L’Institut de Chimie de Nice (ICN) est un laboratoire de recherche de l’Université de NiceSophia Antipolis associé au CNRS (UMR 7272) qui regroupe environ 80 personnes, dont une
cinquantaine de permanents.
La recherche de l’équipe « Arômes - Parfums - Synthèses - Modélisation » se focalise sur
l’élaboration de nouvelles molécules constitutives des arômes et des parfums et sur la
description des modes d’action permettant leur perception. Les substances naturelles d’origine
végétale inspirent la conception de nouveaux odorants. L’équipe développe des
méthodologies catalytiques de synthèse et de biosynthèse de molécules odorantes, des
méthodes d’extraction de produits naturels, des protocoles analytiques et des techniques de
modélisation moléculaire vers une meilleure connaissance des mécanismes de l’olfaction.
Téléchargement