portrait Qualité de vie et dialyse les 40 ans de combat de Guy Laurent L’un des artisans créateurs du traitement substitutif de l‘urémie chronique nous a réconforté d’un ouvrage consacré aux pionniers du rein artificiel, le docteur Guy Laurent. T assin la Demi-lune cela vous dit quelque chose ?… Le docteur Guy Laurent, vous connaissez ? En fait, il est Conseiller municipal de sa commune et son ambition actuelle est d’aider à mieux vivre à Tassin dans la banlieue Lyonnaise… sans oublier qu’il est aussi Chevalier de la légion d’honneur et qu’il fut expert auprès de la CNAM en 2000. Mais qui est donc le vrai Guy Laurent ? Apparemment l’on peut faire des choses importantes dans sa vie et ne pas figurer sur le net. On parle plus de l’horloge de Tassin que du pionnier régional de la dialyse rénale. Quel dommage ! Cet homme est en fait : « une sorte de baroudeur progressiste barbu aimant ses fleurs et ses abeilles et les dialysés, un clinicien futé et diplômé de médecine, un personnage (pour le moins) atypique. Ce véritable « gourou » du système D s’est penché avant l’heure sur la qua- 42 /// Reins-Échos n°9 - www.rein-echos.fr ReinEchos_9.indd 42 lité de vie des malades rénaux chroniques ; il y a déjà 40 ans. Médecin précurseur et fondateur du centre du rein artificiel à Tassin, ce fut un pionnier de la dialyse à domicile que l’on ne saurait oublier. Il a toujours préconisé la dialyse douce et longue de nuit. Un personnage important pour les insuffisants rénaux sur le terrain de la dialyse*, presque autant que le furent à l’époque Jean Hamburger, René Kuss, puis Marcel Legrain et Gabriel Richet… Je suis tombé dans la dialyse, une médecine technique Alors nous avons voulu mieux comprendre son parcours. Un ouvrage autobiographique nous y a aidé. Aventure Médicale (Découverte mise au point du rein artificiel) Histoire des pionniers. On y apprend que Guy Lau- rent est le fils d’un serrurier « mort pour la France ». Il est né au Puy en Velay, pupille de la nation, c’est au Puy qu’il passa son baccalauréat et démarra ses études de médecine à Lyon. Interne de porte à l’hôpital de l’Antiquaille il y rencontra le Professeur Traeger et la néphrologie. Pour lui commença alors une immersion totale, tant médicale, scientifique et humaine dans la suppléance. Il a d’abord débuté dans l’insuffisance rénale « aigu » (parfois irréversible elle aussi) et le système de suppléance de la fonction rénale, alors à ses tout débuts, soit lorsque officiait William Kolff, alors que l’on utilisait des shunt artério veineux de Scribner et que l’on faisait des dialyses de 15 heures tous les 5 jours. C’était en 1959. Il faudra attendre 1962 pour que la dialyse soit appliqué aux chroniques avec du matériel adéquat. De retour du service militaire (dans la marine à Toulon) en 1963, la tâche était donc importante : problèmes de la voie vasculaire et des shunts, complications de dialyse, pertes de sang, etc. Aussi très vite les « marottes à la Laurent » se firent jour. « Le traitement de suppléance est imparfait surtout du fait de son caractère discontinu. » A tel point que l’on disait alors, d’une part (un mauvais confrère) « Laurent vous prend pour des cobayes, avec ses essais, il va bien finir par vous tuer et d’autre ». A quoi le patient répondit : « ce qui est certain c’est qu’avec vous il n’y a pas de risques vous faites rien de nouveau ». La technique expérimentale débutait pour remplacer la fonction excrétrice des reins. Un chef de service déclarait : « Il y a 2 sortes d’insuffisants rénaux, les aigus, quoiqu’on fasse ils guérissent * une expérience de plus de 7000 années/ patients. 06/10/10 15:25