Grand-Duché de Luxembourg Réseau NATURA 2000 Plan de gestion de la Zone Spéciale de Conservation de Leitrange - Heischel LU0001067 Maître d’oeuvre : Service de la Conservation de la Nature Direction des Eaux et Forêts Réalisé par : Adil BAGHLI, Dr Ing. Date : Novembre 2005 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - SOMMAIRE Partie 1 : Présentation générale du contexte Natura 2000 au Luxembourg I.1 L’enjeu de la conservation de la biodiversité I.2 Le projet Natura 2000 au Luxembourg et dans le site de Leitrange – Heischel I.2.1 La démarche nationale en vue de la constitution du réseau Natura 2000 I.2.2 La portée réglementaire de la procédure Natura 2000 I.2.3 Le choix des moyens laissés aux Etats membres pour l’application de la directive "Habitats" I.2.4 Le Plan de Gestion, outil d’application de la Directive "Habitats" I.2.5 Méthode et modalités d’élaboration du Plan de Gestion I.2.6 Contenu du Plan de Gestion Partie 2 : Description sommaire de la zone 4 5 6 6 7 7 8 8 8 9 II.1 Localisation II.2 Les paramètres physiques du site II.2.1 La géologie, topographie, pédologie II.2.2 L’hydrologie II.2.3 La climatologie II.2.4 L’occupation du sol Partie 3 : Les espèces d’intérêt communautaire et leurs habitats III.1 Les habitats naturels et espèces d’intérêt européen de la Directive Habitats III.2 Les espèces III.3 Les habitats Partie 4 : Les activités humaines 10 14 14 16 16 16 21 22 22 25 32 IV.1 Descriptif des activités humaines IV.2 Effets positifs sur les habitats existants et potentiels IV.3 Effets négatifs sur les habitats existants et potentiels Partie 5 : L’analyse écologique 33 33 33 37 V.1 L’état de conservation des habitats existants V.2 Facteurs identifiés 2 38 39 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - Partie 6 : Enjeux, objectifs et actions proposées VI.1 Synthèse des grands enjeux VI.2 Déclinaison des enjeux et objectifs VI.3 Préambule aux fiches action VI.4 Présentation des fiches action 42 42 42 43 43 Conclusions et perspectives 54 Bibliographie 56 Annexes 57 Annexe 1 : Fiches d’évaluations des habitats Annexe 2 : Inventaire floristique Annexe 3 : Principes d’entretien et de gestion des mares Annexe 4 : La Directive Habitats Annexe 5 : Le groupe de suivi du site 3 58 64 67 71 83 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - PARTIE 1 Présentation générale du contexte Natura 2000 au Luxembourg 4 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - Partie 1 : Présentation générale du contexte Natura 2000 au Luxembourg I.1 L’enjeu de la conservation de la biodiversité L'Homme dépend de son milieu naturel, de la qualité de l'air et de l'eau comme de l'équilibre et de la bonne santé de la nature, des champs, des forêts et des mers. Il se nourrit de cette diversité biologique qu'il a façonnée au fil du temps. En retour, il doit respecter et protéger ce patrimoine naturel au profit des générations futures. En Europe, les climats, les sols, les paysages et les espaces cultivés sont extrêmement variés ce qui implique un grand nombre d'espèces animales et végétales. Le maintien de cette "biodiversité" est un facteur clé pour un développement durable et maîtrisé, particulièrement dans les zones rurales. Les habitats de la faune et de la flore doivent donc être préservés ainsi que les espaces qui relient ces milieux entre eux. La diversité biologique forme en effet un ensemble de lieux et d'espèces dépendant les uns des autres et constituant ainsi un tout. Les oiseaux migrateurs qui, chaque année, traversent l'Europe pour l'Afrique sont en danger si l'un des milieux qui conditionnent le déroulement de leur migration vient à disparaître. Et si l'espèce disparaît, la diversité biologique des milieux qu'elle occupe est diminuée. Ce constat a amené l'Union européenne à adopter deux directives, l'une en 1979, l'autre en 1992 pour donner aux Etats membres un cadre commun d'intervention en faveur de la préservation des milieux naturels. La directive du 2 avril 1979 dite directive "Oiseaux" prévoit la protection des habitats nécessaires à la reproduction et à la survie d'espèces d'oiseaux considérées comme rares ou menacées à l'échelle de l'Europe. Dans chaque pays de l'Union européenne seront classés en Zone de Protection Spéciale (ZPS) les sites les plus adaptés à la conservation des habitats de ces espèces en tenant compte de leur nombre et de leur superficie. La directive du 21 mai 1992 dite directive "Habitats" promeut la conservation des habitats naturels de la faune et de la flore sauvage. Elle prévoit la création d'un réseau écologique européen de Zones Spéciales de Conservation (ZSC). Le Grand-Duché de Luxembourg recèle de nombreux milieux naturels et espèces cités par la directive : Formations forestières et herbacées, habitats d'eau douce, landes et broussailles, tourbières, habitats rocheux et grottes... Avec leurs plantes et leurs habitants : mammifères, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, et autres insectes... Sur la base des observations scientifiques, la directive prévoit la création d'un réseau "Natura 2000". Cette appellation générique regroupe l'ensemble des espaces désignés en application des directives "Oiseaux" et "Habitats". Ce réseau est en cours de constitution. Il doit permettre de réaliser les objectifs fixés par la convention sur la diversité biologique, adoptée lors du "Sommet de la Terre" de Rio de Janeiro en 1992 et approuvée au Grand-Duché par la loi du 4 mars 1994. Natura 2000 a pour objectif de maintenir la diversité biologique des milieux en tenant compte des exigences économiques, sociales, culturelles et régionales qui s'y attachent. La loi du 29 janvier 2004 achève la transposition en droit luxembourgeois des directives "Oiseaux" et "Habitats" et donne un véritable cadre juridique à la gestion des sites Natura 2000, tendant à satisfaire aux obligations de résultats liées des directives européennes. 5 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - Comment intervenir ? A l’échelle européenne, la directive "Habitats" cherche à concilier les exigences écologiques des habitats naturels et des espèces avec les activités économiques, sociales et culturelles qui s'exercent sur les territoires et avec les particularités régionales et locales. L'objectif n'est donc pas de faire de ces sites des "sanctuaires de nature" où un règlement fixerait une fois pour toutes des interdictions et où toute activité humaine serait proscrite. Au contraire, la conservation de la diversité biologique est très souvent liée à l'action de l'homme, spécialement dans l'espace rural et forestier. Par exemple, la déprise agricole constitue une menace pour la biodiversité sur de nombreux territoires. Il faut donc favoriser de nouvelles pratiques et des politiques audacieuses et innovantes dans ces domaines essentiels pour l'économie. Il s'agit donc de promouvoir une gestion concertée et assumée par tous les acteurs intervenant sur les espaces naturels. I.2 Le projet Natura 2000 au Luxembourg et dans le site de Leitrange - Heischel La biodiversité, "diversité des espèces vivantes", de leurs caractères génétiques et des espaces naturels qui les hébergent, est menacée. Des extrapolations des tendances actuelles aboutissent à une disparition irréversible de 5 à 15 % de l’ensemble des espèces du globe d’ici à l’an 2020. Les Etats membres de l’Union Européenne se sont donc donnés comme objectif le maintien, voire la restauration de cette biodiversité par la conservation d’habitats naturels et d’espèces reconnus d’importance communautaire. I.2.1 La démarche nationale en vue de la constitution du réseau Natura 2000 Le réseau européen Natura 2000 a pour but de favoriser la biodiversité en assurant le maintien ou le rétablissement dans un état de conservation favorable des habitats naturels et habitats d’espèces de faune et de flore d’intérêt communautaire et répondre ainsi aux objectifs de la convention mondiale sur la préservation de la biodiversité (adoptée au sommet de la Terre, Rio 1992). Ces prérogatives de gestion tiennent compte des exigences économiques, sociales ainsi que des particularités locales. Ce réseau sera composé de deux types de sites : → Les ZPS (Zones de Protection Spéciale) concernent la conservation des oiseaux sauvages relevant de la Directive européenne n°79/409/CEE du 6 avril 1979, dite Directive "Oiseaux". Les espèces d’oiseaux consignées en annexe I de cette Directive et les migratrices sont visées par cette procédure de classement en ZPS. → Les ZSC (Zones Spéciales de Conservation) relèvent de la Directive européenne n°92/43/CEE relative à la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvage, dite Directive "Habitats". Ces milieux, ou habitats naturels, et espèces sont consignés dans les annexes I et II de la Directive. Certains habitats sont considérés comme prioritaires en raison de leur vulnérabilité particulière. Les Etats élaborent des propositions de Sites d’Intérêt Communautaire (pSIC), sites reconnus pour leur valeur patrimoniale naturelle, notifiés à la commission européenne, avant désignation en ZSC. Le réseau Natura 2000 sera donc d’un outil majeur de la conservation du patrimoine naturel luxembourgeois, tant de fait de son importance spatiale (45 sites soit 17,3% du territoire), que par le caractère innovant de la démarche, basée sur la notion du développement durable. 6 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - Nous pouvons noter dès à présent que le site Natura 2000 de Leitrange-Heischel est concerné uniquement par la directive Habitats. Il est important de préciser que chaque Etat membre de l’Union Européenne porte la responsabilité de la conservation sur son territoire de ces habitats et espèces d’intérêt communautaire. I.2.2 La portée réglementaire de la procédure Natura 2000 Le volet réglementaire porté par la procédure Natura 2000 concerne tous les habitats et espèces d’intérêt communautaire présents dans le site. Il est important de préciser en amont que la directive "Habitats" n'interdit pas la conduite de nouvelles activités sur le site Natura 2000. Néanmoins, les articles 6-3 et 6-4 imposent de soumettre des plans et projets dont l'exécution pourrait avoir des répercussions significatives sur le site, à une évaluation de leurs incidences sur l'environnement. Les autorités nationales compétentes des Etats Membres ne peuvent ainsi autoriser un plan ou un projet que si, au regard de l’évaluation de ses incidences, il ne porte pas atteinte à l’intégrité du site considéré. Elles peuvent cependant autoriser un plan ou un projet en dépit des conclusions négatives de l’évaluation des incidences sur le site, à condition : - qu'il n'existe aucune solution alternative de moindre incidence, - que le plan ou le projet soit motivé par des raisons impératives d'intérêt public, - d'avoir recueilli l'avis de la Commission Européenne lorsque le site abrite un habitat naturel ou une espèce prioritaire et que le plan/projet est motivé par une raison impérative d'intérêt public autre que la santé de l'homme, la sécurité publique ou des conséquences bénéfiques primordiales pour l'environnement, - que des mesures compensatoires soient prises pour garantir la cohérence globale du réseau Natura 2000, ces mesures devant être notifiées à la Commission Européenne et à la charge du pétitionnaire. I.2.3 Le choix des moyens laissés aux Etats membres pour l’application de la directive "Habitats" Le cadre global a été fixé au niveau européen. Chaque Etat membre, libre des moyens à mettre en oeuvre, désigne les secteurs concernés après inventaire et décide de la meilleure façon de conserver les sites. C’est l’application du principe de subsidiarité (Directive 92/43/CEE, Art. 6). La gestion peut recourir à des moyens : - réglementaires (ex : création d’une réserve naturelle), - contractuels (ex : signature d’une convention de gestion avec un propriétaire), - administratifs (ex : soutien financier pour gérer le site). Bien que non obligatoire et basé sur le volontariat, les plans de gestion ont été identifiés comme l’outil pertinent pour la gestion des sites "Natura 2000". 7 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - I.2.4 Le Plan de Gestion, outil d’application de la Directive "Habitats" Le Luxembourg s’est doté d’un outil pour la gestion concertée des sites du réseau Natura 2000, appelé Plan de Gestion. Ce plan de gestion répond à l’article 6 de la Directive "Habitats" qui prévoit que les Etats membres établissent les mesures de conservation appropriées, réglementaires, administratives et contractuelles dans les sites Natura 2000. I.2.5 Méthode et modalités d’élaboration du Plan de Gestion Document basé sur la concertation, il a été réalisé en associant les acteurs concernés par la gestion du site : la commune, les usagers (agriculteurs, chasseurs,…), l’administration des Eaux et Forêts, les organismes de protection de la Nature… Privilégiant en toute mesure la communication et l’échange d’informations, nous nous sommes attachés à suivre la démarche suivante déclinée en 3 étapes : - identifier précisément les habitats et espèces à préserver, en prenant en compte leurs besoins écologiques, - évaluer l’état de conservation des habitats et identifier les activités humaines susceptibles de garantir leur pérennité ou, à l’inverse, de leur porter atteinte, - définir les modalités de gestion et les dispositions nécessaires au maintien des habitats et espèces. Un groupe de suivi a pour mission d’examiner et d’évaluer les propositions faites par le chargé de mission. Désigné par l’administration des Eaux et Forêts et regroupant 16 représentants de l’Etat et administrations publics, de la commune de Beckerich, des associations de protection de la nature et des usagers, il s’est réuni à deux reprises (24 mars 2005 et le 26 octobre 2005). I.2.6 Contenu du Plan de Gestion Le présent document contient différents niveaux d’analyse, à savoir : - une présentation globale du site Natura 2000 de Leitrange - Heischel (contexte géographique, réglementaire, biologique, etc.), - un inventaire des principales activités économiques répertoriées sur le site, - un état initial de la nature, de la localisation et de l’intérêt écologique des habitats et espèces d’intérêt communautaire justifiant la désignation en site Natura 2000, - Les enjeux de conservation de ces habitats et espèces recensés sur ce même territoire, en lien avec les pratiques humaines en place, - les propositions de mesures de gestion rédigées sous la forme de 8 fiches actions, répondant aux objectifs de gestion énoncés : du cahier des charges, une approche financière, tant du coût estimatif pour chaque action énoncée que des dispositifs à mobiliser, sont consignés dans chaque fiche. 8 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - PARTIE 2 Description sommaire de la zone 9 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - Partie 2 : Description sommaire de la zone II.1 Localisation A l’extrême ouest du pays, frontalier avec la Belgique sur 550m (figure 1), la zone Habitat proposée (pSIC) Natura 2000 n° LU1067 "Leitrange - Heischel" couvre 22 ha au sein de la seule commune de Beckerich (figure 2). C’est l’un des plus petites zones "Habitats" au Grand-Duché. Elle se situe entre les coordonnées géographiques (Gauss-Luxembourg) suivantes : Est - Ouest : Nord - Sud : 59,85/86,87 – 59,64/86,79 59,13/87,05 – 59,31/86,57 Malgré sa petite surface, le territoire présente à l’échelle régionale les particularités suivantes : - Un relief relativement accidenté (altitude 375-391m), - Le site appartient au plateau du grès du Luxembourg avec la présence d’une faible couverture des marnes (surface imperméable), - Une occupation du sol équilibrée, - Un site non habité (figure 3). 10 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - 11 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - 12 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - 13 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - II.2 Les paramètres physiques du site II.2.1 La géologie, topographie, pédologie Au Quaternaire, sous l’influence d’un climat beaucoup plus froid, le niveau des mers, après formation de glaciers dans les pays du Nord, a baissé et l’érosion est devenue intense (figure 4). Cette action est à l’origine des paysages que nous connaissons aujourd’hui : - vallées fortement encaissées, - vallées sèches, - grandes étendues des fonds de vallée. Figure 4 : Carte géologique de Redange – Unités géographiques Source : Ponts et Chaussées - Service Géologique Les formations rocheuses du site de Leitrange-Heischel datent de l’époque du Jurassien, plus précisément de l’étage du Lias, ce qui leur confèrent un âge de 213 millions d’années. La région est dominée par la présence du grès de Luxembourg, qui est une formation puissante constituée de calcaires sableux et sables avec stratifications intercroisées, localement présence de lumachelles (figure 5). Formation diachronique datée de l‘Hettangien supérieur jusqu`au Sinémurien inférieur. Toutefois, la présence de mares sur notre zone d’étude s’explique par la présence de couches de marnes (substrat imperméable), ce qui placerait le site dans l’Hettangien inférieur (marnes d’Elvange) constitué de marnes sableuses avec intercalations de bancs calcaires et de calcaires gréseux. 14 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - 15 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - II.2.2 L’hydrologie Aucun cours d’eau ne traverse le site de Leitrange. Les rivières les plus proches sont respectivement à 1560m (Huewerlerbaach) et 1740m ( Millebaach) de la zone Habitats. L’intérêt hydrologique du site réside en la présence de plusieurs mares et mardelles (figure 6). Les 3 mares sont situées dans les prairies tandis que les mardelles sont dans la forêt. II.2.3 La climatologie Le climat du site appartient à l’aire du climat de la région biogéographique continentale avec une température moyenne annuelle comprise entre 8,0-8,5°C et des précipitations annuelles entre 800850mm par an (EFOR 1995). II.2.4 L’occupation du sol La zone d’étude couvre une superficie de 21,9 ha. Elle est équitablement partagée entre les terres agricoles (48%) et les forêts (51%). Les surfaces agricoles sont exploitées principalement par des pâturages. Les forêts feuillues (99,6% des forêts totales) sont constituées principalement par la chênaie à charme humide (77%) (figure 7). Les traitements sylvicoles sont variés : globalement, la futaie reste le traitement le plus répandu, cependant certains secteurs sont traités en taillis sous futaie. Le taillis avec réserve semble se développer en forêt (ce traitement permet au propriétaire de produire du bois de feu issu du taillis et des bois de qualité en maintenant un gainage des ces arbres par les cépées voisines). Quelques petites surfaces sont exploitées par des plantations de résineux. La production de bois et la chasse constituent les principales sources de revenus sur ces zones. 0,1 ha Zones urbanisées 0,34% 10,6 ha Prairies 48,36% 11,2 ha Forêts 51,30% 16 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - 17 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - 18 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - La carte cadastrale de la zone d’étude montre une distribution relativement dense de petites parcelles (figure 8). Toutes les parcelles présentent sur le site (agricoles et forestières) appartiennent à la propriété privée (19 propriétaires). 19 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - 20 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - PARTIE 3 Les espèces d’intérêt communautaire et leurs habitats 21 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - Partie 3 : Les espèces d’intérêt communautaire et leurs habitats III.1 Les habitats naturels et espèces d’intérêt européen de la Directive Habitat Le site de Leitrange abrite trois types d’habitats de l’annexe I et une espèce de l’annexe II. Tableau 1 : Liste des habitats et des et espèces de la Directive Habitats ESPECES figurant à l'annexe II de la directive 92/43/CEE Espèce amphibiens et reptiles 1166 Le Triton crêté Triturus cristatus HABITATS NATURELS figurant dans l'annexe I de la directive 92/43/CEE Habitats Forestiers Forêts de l'Europe tempérée, domaine continentale 9110 Hêtraie du Luzulo - Fagetum 9130 Hêtraie du Asperulo-Fagetum 9160 Chênaies du Stellario-Carpinetum III.2 Les espèces Il n’existe aucune espèce végétale inscrite aux annexes II1 et IV2 et qui soit présente sur le site de Leitrange. De plus, nous n’avons trouvé aucune espèce inscrite dans le Red List of Vascular Plants of Luxembourg (Colling, 2005). Par ailleurs, la présence du triton crêté (Triturus cristatus), seule espèce animale inscrite dans l’annexe II de la Directive présente sur la fiche « site » de Leitrange, n’a été signalée qu’une seule fois par Fernand Schoos le 31 mars 1997 au niveau de l’étang situé sur la propriété de Mr Jacoby. Depuis cette date aucune autre observation du triton n’a été réalisée. 1 Espèces de l’annexe II de la Directive Habitats : espèces animales et végétales d’intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de Zone Spéciale de Conservation. 2 Espèces de l’annexe IV de la Directive Habitats : espèces animales et végétales d’intérêt communautaire qui nécessite une protection stricte. 22 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - TRITON CRÊTÉ Triturus cristatus (Laurenti 1768) Classe des Amphibiens Ordre des Urodèles Famille des Salamandridés Code UE : 1166 Description Taille : jusqu’à 18 cm de long Couleur : animal très coloré (dos brun-noir avec ou sans tâches noires, flancs piquetés de points blancs et ventre jaune et noir). Il se reconnaît surtout au printemps lorsque le mâle arbore une frange dorsale découpée en dents de scie. Espérance de vie voisine de 10 ans en plaine, elle augmente légèrement en altitude. Figure 9 : Triton crêté mâle (en phase aquatique) Reproduction Maturité atteinte à l’age de 3-4 ans Ponte : La reproduction a lieu dans les mares au printemps (mars/avril). Les femelles déposent les œufs (entre 200 et 300) sur les plantes aquatiques dont elles plient les feuilles pour les protéger (éclosion au bout de deux semaines). Larve : métamorphose des larves à trois mois puis sortie de l'eau. Figure 10 : Triton crêté femelle (en phase terrestre) Ecologie Activité : Les adultes restent dans l'eau jusqu'à la fin de l'été. Régime alimentaire : Le Triton crêté est carnivore et cannibale. Il se nourrit d'invertébrés et de têtards en phase aquatique, et de vers de terre, de limaces et d'invertébrés arthropodes en phase terrestre. Habitats potentiels : Il gîte dans les bois humides à étangs profonds sans poissons et riches en végétation, gravières et glaisières abandonnées. On le trouve dans des milieux aquatiques généralement assez chauds car ensoleillés. Le substrat est le plus souvent crayeux, marneux ou argileux. Le triton crêté affectionne les mares de milieux ouverts recherche des points d'eau situés dans les pâturages, les cultures extensives et aux abords des habitations. Il ne tolère que très peu de variations de température et préfère les eaux chaudes. Statut de l’espèce Mesures réglementaires : Annexes II et IV de la Directive Habitat et intégralement protégée par le règlement grand ducale du 8 avril 1986 concernant la protection intégrale et partielle de certaines espèces animales de la er faune sauvage, art.1 , pt 4. Menaces : Localement, ses sites de reproduction sont menacés par l'assèchement des régions humides, par le comblement des mares et étangs, par l'eutrophisation…Ses habitats terrestres le sont également par l'arrachage de haies. Etat des populations : Le Triton crêté est en régression dans l'ensemble des pays d'Europe depuis les années 1950. Depuis les années 1980, le triton crêté a disparu dans 6 stations à travers le Luxembourg. 23 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - Intérêt communautaire Déjà au 19è siècle, Triturus cristatus était considérait comme l’urodèle le moins répandu au Luxembourg (De La Fontaine, 1870), mais plus fréquent au Gutland que dans l’Oesling (Ferrant, 1922). De nos jours, le triton crêté est en danger en Europe. Son déclin a pris des proportions alarmantes depuis une cinquantaine d’années et s’est généralisé à travers le territoire luxembourgeois, mais aussi aux pays limitrophes : France, Allemagne, Belgique. Le triton crêté est cité dans l’annexe II de la Convention de Berne, dans l’annexe II et IV de la Directive Habitats. Au Luxembourg, l’espèce est intégralement protégée par le règlement grand-ducal du 8 avril 1986 concernant la protection intégrale et partielle de certaines espèces animales de la faune sauvage (art 1er, pt 4). Figure 11 : Carte de distribution du triton crêté (Triturus cristatus cristatus) au Luxembourg (état de la situation en 2003). Depuis les années 1980, le triton crêté a disparu de 6 stations à travers le pays! Source : © Musée national d’histoire naturelle, Service Zoologie Limites d’Etat, Administration du Cadastre et de la Topographie Réalisé par GeoData 24 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - Il est classé parmi les espèces "Vulnérable" dans la liste rouge des amphibiens de Luxembourg et parmi les espèces "Dépendantes de Mesures de Conservation" dans le monde par l’UICN. Avec ses 18 cm de long, il est le plus grand de nos tritons. Triturus cristatus est une espèce dont les mœurs sont plutôt aquatiques, il fréquente les eaux stagnantes méso à eutrophes et riches en végétation aquatique et amphibienne. Le milieu aquatique est le lieu de reproduction et même parfois d’hibernation. L’agriculture intensive moderne est la principale cause de régression car elle entraîne la perte des zones de reproduction par l’assèchement des zones humides, le comblement des mares et des étangs, les pollutions par insecticides et herbicides. L’arrachage de haies et d’arbres entraîne également sa disparition. En effet, il y a destruction de son habitat lorsqu’il est en phase terrestre. En plus de ces problèmes, le triton crêté rencontre des problèmes liés aux contacts humains directs avec les prélèvements importants réalisés par les terrariophiles, les enfants, voire les naturalistes étrangers soucieux de réintroduire l’espèce dans leur pays. L’introduction d’espèces à un effet très négatif sur le triton crêté (notamment avec l’introduction de poissons et tortues). Un effet négatif qui se ressent d’ailleurs sur l’ensemble des amphibiens car leur nombre diminue très rapidement. Sa présence est donc inféodée à ces milieux très fragiles et dont la préservation reste un sujet de conservation très sensible. Les tritons crêtés sont des prédateurs très voraces. Ils peuvent manger jusqu’à leur propre poids d’insectes et permettent ainsi de limiter la population de moustiques d’une région. De prédateurs, les tritons crêtés peuvent devenir à leur tour des proies d’oiseaux, de reptiles ou de mammifères. Le rôle des larves et des œufs est moins connu au sein des écosystèmes, pourtant il est très important car les centaines d’œufs pondus par les tritons crêtés représentent une masse importante de nourriture pour les prédateurs d’un point d’eau (oiseaux, insectes aquatiques...). De plus, les larves qui vont éclore de ces œufs vont être tour à tour proies et prédateurs, tout comme les adultes. En conclusion, ils font partie intégrante des écosystèmes et sont donc indispensables à leur "bon fonctionnement". III.3 Les habitats 25 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - HÊTRAIE DU LUZULO-FAGETUM Hêtraies et hêtraies-chênaies acidiphiles continentales à Luzule blanchâtre Code UE : 9110 Définition : Hêtraies acidiphiles médio-européennes (et en altitude hêtraiessapinière ou pessières) sur sols acides avec Luzula luzoloides, Polytrichum formosum et souvent Deschampsia flexuosa, Vaccinium myrtillus, Pteridium aquilinum (CORINE Biotopes). Distribution Les hêtraies à luzule blanche constitueraient la forêt climacique de la majeure partie de l’Oesling. Présente aussi dans le Gutland, cette formation forestière occupe un total de 6757ha à travers le Grand-Duché ce qui représente 7,24% de la forêt luxembourgeoise (source: La forêt du Grand-Duché de Luxembourg en bref 2004). Evolution Type d’habitat autrefois plus étendu, dont l’aire de répartition était en constante régression jusqu’à la moitié du 20è siècle, et qui s’est stabilisée de nos jours mais avec un certain potentiel de progression à venir (importantes substitutions des hêtraies originales dans l’Oesling, plantation et régénérations dans le Gutland). Des pertes significatives sont observées dans l’Oesling. Valeur écologique et biologique Habitat typique du domaine continental très répandu dans le nord du pays ne présentant pas de caractère de rareté; en général en bon état de conservation. La plupart des espèces du cortège floristique sont banales. Dynamique de la végétation Spontanée Landes à Genêt à balais (Cytisus scoparius). Phase pionnière à Bouleau verruqueux (Betula pendula) ou à Chêne pédonculé (Quercus robur) sur landes ou fruticées. Stade de maturité représenté par la hêtraie. Dynamique en cas de perturbations naturelles créant des ouvertures dans la strate arborescente : - petites trouées Æ cicatrisation par le Hêtre ; - grandes trouées Æ cicatrisation par le Chêne sessile ; - ou apparition de la phase pionnière à Bouleau ou à Chêne pédonculé. Figure 12 : Hêtraie du Luzulo-Fagetum Espèces indicatrices Arbres Hêtre (Fagus sylvatica) Chêne sessile (Quercus petraea) Charme (Carpinus betulus) Erable sycomore (Acer pseudoplatanus) Chêne pédonculé (Quercus robur) Arbustes Sureau à grappes (Sambuccus racemosa) Sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia) Bourdaine (Rhamnus frangula) Charme (Carpinus betulus) Houx (Ilex aquifolium) Fougères Fougère aigle (Pteridium aquilinum) Herbacées Luzule blanchâtre (Luzula luzuloides) Polytric élégant (Polytricum formosum) Chèvrefeuille (Lonicera periclymenum) Laîche à pilules (Carex pilulifera) Liée à la gestion Peuplements gérés de composition diverse : - hêtraies pures (phase de maturité) ; - chênaies pures (parfois en taillis) (phase transitoire) ; - hêtraies-chênaies avec une proportion variable entre les deux essences ; - chênaies-boulaies, chênaies-tremblaies résultant d’une surexploitation - transformations par plantations de Pin sylvestre (Pinus sylvestris), de Douglas (Pseudotsuga menziesii), d’Épicéa (Picea abies), de Mélèze d’Europe (Larix decidua) où les essences potentielles peuvent s’installer peu à peu. 26 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - Intérêt communautaire et cadre de gestion Rappels de quelques caractères sensibles de l’habitat L’acidité et l’engorgement peuvent être plus ou moins marqués selon les variantes ; la gestion doit tenir compte de ces deux paramètres et de leur intensité. Modes de gestion recommandés La gestion doit permettre d’allier l’objectif de protection inhérent au futur réseau Natura 2000 à l’objectif de production avéré de l’habitat « Hêtraie du Luzulo-Fagetum ». Dans cet esprit, il est essentiel de favoriser au minimum le maintien de l’état observé de l’habitat ou, le cas échéant, son évolution vers l’état à privilégier ; cela pouvant s’étaler sur des échelles de temps variables. Il convient dans tous les cas de conserver les potentialités du milieu. Recommandations générales - Importance du mélange des essences : favoriser la présence du Chêne sessile à titre cultural pour éviter la monoculture du Hêtre ; - Le maintien de feuillus secondaires (Sorbier des oiseleurs, Bouleau) en sous-étage permet d’accroître la diversité structurale de l’habitat ; - La transformation des peuplements avec des essences autres que celles du cortège de l’habitat est vivement déconseillée. Pour ce qui est de la transformation, une réflexion plus précise sera menée au niveau des sites (plan de gestion). Elle s’appuiera sur la connaissance du contexte local, de la réalité du terrain et des moyens financiers. ● Opérations de gestion courante contribuant au maintien des états à privilégier - Régénération naturelle à privilégier ; - Si une régénération artificielle s’avère nécessaire, on pourra utiliser des plants de Chêne sessile et de Hêtre adaptés à la station et de préférence d’origine locale dans le but de préserver la diversité génétique (la provenance des plants sera alors précisée en fonction des conditions locales au niveau du site). Une diversification des essences pourra être obtenue par des enrichissements ; - Éviter les travaux du sol susceptibles de modifier sa structure ; un crochetage ou un léger chaulage peut être entrepris si nécessaire en cas de difficulté de régénération naturelle (du fait d’une couche d’humus brut trop importante ou de la présence d’espèces envahissantes), ceci afin d’éviter la plantation et l’emploi d’herbicides ; - Dégagements mécaniques ou manuels à privilégier, un usage momentané, localisé et temporaire des produits agropharmaceutiques est toléré ; - Éclaircies-coupes : d’une manière générale, elles seront suffisamment fortes et réalisées à des périodicités adaptées pour optimiser l’éclairement du sol, permettre une bonne croissance du peuplement, une bonne qualité technologique des produits et le développement de la flore associée ; - En cas de peuplements non susceptibles de fournir du bois de qualité (notamment du fait des traitements antérieurs), possibilité de régénérer le peuplement avant le terme d’exploitabilité. ● Précautions relatives à certaines variantes particulières de l’habitat - Variantes très acidiphiles : éviter les enrésinements en Épicéa et Pin sylvestre ; - Variantes sur sols engorgés : favoriser au maximum le travail sur régénération acquise, limiter la taille des coupes, orienter le traitement de préférence vers la futaie irrégulière par parquets ; - Variantes légèrement sèches de l’habitat (situations de versants chauds) : veiller à pratiquer des éclaircies plus modérées (afin de limiter l’évapotranspiration). Autres éléments susceptibles d’influer sur les modes de gestion de l’habitat Coléoptères saproxylophages (Rosalia alpina notamment) : maintien de bois mort au sol, d’arbres surannés, dépérissant ou morts notamment (Hêtre préférentiellement). 27 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - HÊTRAIE DE L’ASPERULO-FAGETUM Hêtraies et Hêtraies-chênaies à Aspérule odorante et Mélique uniflore Définition : Hêtraies neutrophile médio-européennes (ou atlantique) sur sols neutres ou voisins de la neutralité, avec humus doux (mull), caractérisées par une forte représentation d’espèces appartenant aux groups écologiques d’Anemone nemorosa ou Lamium galeobdolon, ou Galium odoratum ou Melica uniflora (CORINE Biotopes). Distribution Les hêtraies-chênaies à mélique et aspérule constitueraient la forêt climacique du Gutland. Présente aussi dans l’Oesling, cette formation forestière occupe un total de 26403ha à travers le GrandDuché ce qui représente 28,3% de la forêt luxembourgeoise (source: La forêt du Grand-Duché de Luxembourg en bref 2004). Figure 13 : Hêtraie de l’Aspérulo-Fagetum Evolution Type d’habitat répandu, dont l’aire de répartition est en général stable voire en progression (substitution des hêtraies originales, transformation des résineux dans l’Oesling et boisement des terres agricoles délaissées). Les pertes sont toutefois à signaler dans le nord du pays dues à la poursuite de l’enrésinement (Douglas, Epicéa) d’anciennes hêtraies. Valeur écologique et biologique Type d’habitat très répandu possédant une flore assez ordinaire ; grande diversité des types de gestion permettant aux divers éléments du cortège floristique de s’exprimer. Dynamique de la végétation Spontanée Phase de maturité dominée par le Hêtre ; les petites trouées favorisent la régénération du Hêtre, les plus grandes trouées entraînent le développement du Chêne sessile et des essences nomades (Érables, Frêne…). Par abandon de pelouses : pelouses à Brome dressé Æ pelouses à Brachypode penné Æ fruticées à Prunellier, Cornouillers… Æ phase pionnière à Érables, Frêne, Chêne pédonculé (ou plus rarement Chêne pubescent). Liée à la gestion Traitement passé fréquent en taillis sous futaie : Æ chênaie sessiliflore-charmaie Æ chênaie pédonculée-charmaie. Plantations diverses (Épicéa, Pin sylvestre, Pin noir d’Autriche, Mélèze d’Europe, Douglas, Sapin). 28 Code UE : 9130 Espèces indicatrices Arbres Hêtre (Fagus sylvatica) Chêne sessile (Quercus petraea) Chêne pédonculé (Quercus robur) Charme (Carpinus betulus) Arbustes Coudrier (Corylus avellana) Sureau à grappes (Sambuccus racemosa) Aubépine (Crataegussp.) Viorne obier (Viburnum opulus) Sureau noir (Sambuccus nigra) Cornouiller sanguin (Cornus sanguinea) Troène (Ligustrum vulgare) Fougères Fougère mâle (Dryopteris filix-mas) Herbacées Aspérule odorante (Asperula odorata) Mélique uniflore (Melica uniflora) Muguet de Mai (Convallaria majalis) Laitue des murs (Mycelis muralis) Epipactis sanguine (Epipactis atrorubens) Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - Intérêt communautaire et cadre de gestion Rappels de quelques caractères sensibles de l’habitat La sensibilité aux chablis et la présence de variantes xéroclines obligent à une vigilance accrue lors des opérations de gestion. Modes de gestion recommandés La gestion doit permettre d’allier l’objectif de protection inhérent au futur réseau Natura 2000 à l’objectif de production avéré de l’habitat Hêtraies-chênaies continentales, calcicoles à neutrophiles, à Aspérule odorante et Mélique uniflore. Dans cet esprit, il est essentiel de favoriser le maintien de l’état observé de l’habitat ou, le cas échéant, son évolution vers l’état à privilégier ; cela pouvant s’étaler sur des échelles de temps variables. Il convient dans tous les cas de conserver les potentialités du milieu. ● Transformations vivement déconseillées La transformation des peuplements en essences autres que celles du cortège de l’habitat est vivement déconseillée (plantations monospécifiques et systématiques en résineux par exemple). Cette question de la transformation devra faire l’objet d’une réflexion lors de l’élaboration des documents d’objectifs, en fonction des réalités techniques, financières et humaines connues alors. ● Maintenir et favoriser le mélange des essences - Le Hêtre étant en général très largement dominant, on limitera la monospécificité du peuplement en travaillant également au profit des essences minoritaires et secondaires (Alisier torminal, Cormier, Érables sycomore, plane et champêtre, Chêne sessile). - On conservera en accompagnement des essences comme le Charme (à titre écologique et sylvicole) et on maintiendra et favorisera la présence d’une strate arbustive (Noisetier, Houx, Cornouillers). ● Régénération naturelle à privilégier On profitera au maximum de la régénération naturelle. Si une régénération artificielle s’avère nécessaire (qualité et/ou densité et/ou diversité spécifique peu exprimée), on utilisera des provenances et des plants adaptés à la station : les proportions Hêtre/autres feuillus (Alisier torminal, Érables) seront notamment définies en fonction des conditions stationnelles et des objectifs locaux. ● Adapter les opérations de gestion courante - Les dégagements seront de préférence mécaniques ou manuels ; l’utilisation de produits agropharmaceutiques est à limiter aux cas critiques (développement herbacé trop concurrentiel et empêchant une régénération naturelle ou une croissance satisfaisante de plants) ; - Éclaircies : d’une manière générale, elles seront suffisamment fortes et réalisées à des périodicités adaptées pour optimiser l’éclairement au sol, permettre une bonne croissance du peuplement, une bonne qualité technologique des produits et le développement de la flore associée. ● Être plus attentif sur les sols d’adret ou superficiels (variantes xéroclines) Éviter les découverts trop importants lors des opérations de régénération (pas d’ouvertures trop grandes : risques de dessiccation). La pente accentuant les phénomènes d’érosion, ne pas négliger alors le rôle de protection que joue le couvert forestier. ● Maintien d’arbres morts, surannés ou dépérissant Les arbres maintenus (1 à 5 par ha) sont des individus sans intérêt commercial ou des arbres monumentaux et sans risque pour les arbres sains. Ils permettent la présence de coléoptères saproxylophages ou de champignons se développant ou vivant aux dépens du bois mort ; Les arbres retenus seront éloignés au maximum des éventuels chemins, pistes et sentiers pour minimiser les risques de chutes de branches ou d’arbres sur les promeneurs ou les personnels techniques. Autres éléments susceptibles d’influer sur les modes de gestion de l’habitat Que les opérations de régénération soient anticipées ou non, elles ne doivent pas entraîner une remise en cause globale d’habitats d’espèces. 29 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - CHÊNAIE DU PRIMULO-CARPINETUM Chênaies pédonculées- charmaies subatlantique et continentales neutrophiles à méso-acidiphiles Définition : Primulo-Carpinetum : Forêts atlantiques et médio-européennes à Querus robur et Quercus petraea, sur des sols mésooligotrophes plus ou moins hydromorphes, caractérisées par le remplacement des groupes à Primula elatior et Lamium galeobdolon, par ceux à Deschampsia flexuosa et Maianthemum bifolium transgressives du Quercion roboripetraea (CORINE Biotopes). Distribution Régions des collines du Gutland (argiles et marnes du Keuper et du Lias) et sur marnes et calcaire de Strassen. Présente aussi dans le Gutland, cette formation forestière occupe un total de 3904ha à travers le Grand-Duché ce qui représente 4,18% de la forêt luxembourgeoise (source: La forêt du Grand-Duché de Luxembourg en bref 2004). Figure 14 : Chênaie du Primulo-Carpinetum Evolution Type d’habitat assez répandu, dans le Gutland, dont l’aire de répartition pourrait en général être considérée comme relativement stable puisque confinée dans des stations ne convenant guère à l’agriculture. Valeur écologique et biologique Très grande variabilité stationnelle liée à la microtopographie. Habitats souvent de faible étendue, parfois résiduels (anciennes déforestations). Très grande richesse floristique. Dynamique de la végétation Spontanée Prairie de fauche, plus ou moins humide à Avoine élevée, ou pâturées à Ray grass et Crételle Code UE : 9160 Espèces indicatrices Arbres Chêne pédonculé (Quercus robur) Frêne (Fraxinus excelsior) Charme (Carpinus betulus) Érable sycomore (Acer pseudoplatanus) Merisier (Prunus avium) Érable champêtre (Acer campestre) Alisier torminal (Sorbus torminalis) Arbustes Mégaphorbiaies dans les prairies basses Prairies fraîches préforestières Phase pionnière à Aulne, Frêne Phase pionnière à Frêne, Erable sycomore Cornouiller sanguin (Cornus sanguinea) Aubépine (Crataegussp.) Coudrier (Corylus avellana) Saule marsault (Salix caprea) Rosier des champs (Rosa arvensis) Viorne obier (Viburnum opulus) Sureau noir (Sambuccus nigra) Troène (Ligustrum vulgare) Herbacées Installation du chêne pédonculé, du Charme Liée à la gestion Futaie de Chêne pédonculé, de Frêne. Taillis sous futaie de Chêne et Charme (ou Noisetier). Taillis de Charme. La chênaie pédonculée à Cerisier à grappes peut dériver de la chênaie-ormaie rhénane suite à l’abaissement de la nappe. 30 Primevère élevée (Primula eliator) Ficaire (Ranunculus ficaria) Renoncule à tête d’or (Ranunculus auricomus) Moschatelline (Adoxa moschatellina) Circée de Paris (Circaea lutetiana) Lierre terrestre (Glechoma hederacea) Épiaire des bois (Stachys sylvatica) Benoîte commune (Geum urbanum) Véronique des montagnes (Veronica montana) Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - Intérêt communautaire et cadre de gestion Rappels de quelques caractères sensibles de l’habitat Sols pouvant présenter une certaine fragilité : - Tassement des sols légèrement hydromorphes à dominante limoneuse ; - Très fort développement de la ronce et du noisetier en cas d’ouverture brutale du couvert forestier Modes de gestion recommandés Sylviculture de feuillus pour la production de bois d’œuvre de haute qualité à récolter à l’optimum individuel de maturité sylvicole. - Transformations vivement déconseillées Compte tenu de la bonne productivité des essences autochtones, et en Frêne tout particulièrement, et de l’intérêt patrimonial de l’habitat, la transformation de ces peuplements en essences autres que celles du cortège de l’habitat est vivement déconseillée. - Maintien d’un couvert minimum Éviter les découverts sur de trop grandes surfaces : - limite l’érosion des sols à dominante sableuse ; - limite l’envahissement par les ronces et arbustes calcicoles et les plantes sociales en général. Le maintien d’un sous-étage limite les risques de brognes sur le Chêne pédonculé. Les traitements les plus adaptés, et cela compte tenu notamment des surfaces concernées, sont celui de la futaie irrégulière ou de la futaie par bouquets ou par petits parquets qui permettent de conserver un mélange d’essences avantageux (diversité, stabilité des peuplements…). Taillis sous futaie : intervenir sur l’existant par des opérations d’améliorations et d’éclaircies par le haut qui font évoluer l’ancien taillis sous futaie vers une futaie irrégulière ou par bouquets. - Développement des jeunes peuplements La régénération est plus ou moins abondante, notamment en feuillus précieux qu’il convient alors de favoriser au maximum. L’enrichissement lors des opérations de régénération est envisageable avec des essences du cortège de l’habitat (Chêne pédonculé, Frêne, Merisier, Érable sycomore) en complément d’une régénération naturelle qui s’avérerait insuffisante. On ne peut exclure la présence par apport ou enrichissement à partir de parcelles à proximité, d’essences autres que celles du cortège de l’habitat, elles apportent également un gain en diversité et en stabilité des peuplements. On préférera des provenances locales de façon à maintenir l’intégrité génétique des populations autochtones. Dégagements de préférence mécaniques ou manuels ; limiter l’utilisation des produits agropharmaceutiques à l’entretien autour des plants. - Intérêt multiple de conserver une diversité d’essences - Conserver un maximum d’essences d’accompagnement (Tilleul à petites feuilles, Érable plane, Ormes, Charme, Tremble, Bouleaux verruqueux et Cerisier à grappes en vallée rhénane) à titre de diversification en plus des essences principales valorisées à titre sylvicole ; - Maintenir un mélange d’essences principales et secondaires remplit deux rôles : - sylvicole, par le gainage des essences par le sous-étage arboré et arbustif ; - patrimonial, par le maintien d’une diversité d’essences importante. - Sensibilité des sols légèrement hydromorphes au tassement ; - Éviter les passages répétés d’engins mécaniques ; - Débarder en période de gel de préférence. Éléments de biodiversité à conserver : - Ormes : présence d’individus de qualité exceptionnelle, à conserver dans la mesure du possible ; - Favoriser les régénérations quand il y en a ; - Maintien d’arbres morts, surannés ou dépérissant : les arbres maintenus (1 à 5 par ha) seront des individus sans intérêt commercial ou des arbres monumentaux et sans risque pour les arbres sains. Ils permettent la présence de coléoptères saproxylophages ou de champignons se développant aux dépens du bois mort. 31 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - PARTIE 4 Les activités humaines 32 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - Partie 4 : Les activités humaines IV.1 Descriptif des activités humaines IV.1.1 La population Il n’y a aucun habitant résident sur le territoire du site. Toutefois, une présence humaine continue est représentée par la proximité immédiate des agriculteurs qui habitent sur les limites de la zone. IV.1.2 Les propriétaires L’étude foncière a permis de cerner la typologie des différents propriétaires du site. Sur les habitats forestiers on se trouve face à plusieurs propriétaires. Pour les zones agricoles, il n’y a que 2 propriétaires Mr Jacoby et Mr Goelff (B). IV.1.3 Les principaux usages La surface du site est équitablement partagée entre terres agricoles et les forêts. a. L’agriculture Utilisé principalement pour les pâtures, la surface totale vouée à l’élevage de bovins est de 10,6 ha soit 48,36% du site. L’exploitation des prairies est du type semi-intensif à intensif avec épandage de fertilisants en hiver et au printemps. En 2004, quelques hectares appartenant à Mr Jacoby ont été cultivés à des fins de consommation personnelle (pomme de terre…). b. La forêt La forêt sur le site de Leitrange couvre 11,2 ha soit 51,30% de la superficie totale du site. La forêt présente sur le site est exclusivement feuillue (99,6%). Elle est constituée principalement par la chênaie à charme humide (77%) et de hêtraies. b. La chasse Le site est situé dans le lot de chasse n° 319 (locataire : Mr Heitz) La chasse pratiquée concerne à la fois la petite faune sédentaire de plaine et le grand gibier (Sanglier et Chevreuil). IV.2 Effets positifs sur les habitats existants et potentiels Principaux effets positifs dus aux activités humaines : - Disponibilité et présence proche sur le site d’acteurs locaux (agriculteurs) potentiellement sensibilisés aux problèmes de gestion et aux besoins d’intervention (notamment sur les clôtures protégeant les berges des mares à amphibiens), - Pratiques agricoles respectueuses de l’environnement (ex : fauchage tardif des prairies, …) - Surveillance et intervention sur les niveaux d’eau des mares. IV.3 Effets négatifs sur les habitats existants et potentiels Principaux effets négatifs dus aux activités humaines : - Pratiques agricoles défavorables : épandage excessif de fertilisants ou autres produits phytosanitaires causant une pollution des sols et de l’eau, - Piétinement du bétail sur les berges de la mare n°2 non encore clôturée (figure 16), - Affouragement excessif du gibier dans la forêt par les chasseurs (figure 19) : déséquilibre sylvocynégétique au dépens des régénérations naturelles. 33 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - Figure 15 : Photo de la mare n°1 clôturée par la commune de Beckerich (propriétaire de la prairie Mr Jacoby). Figure 16 : Photo de la mare n°2 non clôturée (propriétaire de la prairie Mr Goelff). Figure 17 : Photo de la mare n°3 clôturée par la commune de Beckerich (propriétaire de la prairie Mr Jacoby). 34 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - Figure 18 : Photo d’une des 3 principales pâtures présentes sur le site (en arrière plan, la mare n°3) Figure 19 : Photos de pratiques d’affouragement du gibier pouvant provoquer un déséquilibre sylvocynégétique au dépens des régénérations naturelles des forêts 35 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - Figure 20 : Comparaison de l’état des lieux entre 2001 (haut) et 2004 (bas) : Situations basées sur des photos aériennes Limite de la zone Habitats Prairies A. Jacoby Prairie J. Goelff Prairies A. Jacoby Ferme Goelff (Belgique) Echelle 1 : 3500 Ferme Jacoby © Origine Cadastre : Droits réservés à l’Etat du Grand-Duché de Luxembourg 2001 (copies et reproductions interdites) Chalet de chasse construit Arbre abattu Terrain cultivé Echelle 1 : 3500 © Origine Cadastre : Droits réservés à l’Etat du Grand-Duché de Luxembourg 2004 (copies et reproductions interdites) 36 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - PARTIE 5 L’analyse écologique 37 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - Partie 5 : L’analyse écologique V.1 L’état de conservation des habitats existants L’analyse quantitative de l’état de conservation par type d’habitat naturel selon le code UE permet de mettre en évidence les points suivants : - La chênaie du Stellario-Carpinetum (9160) possède 100 % de son habitat élémentaire en bon état de conservation (B), - La hêtraie du Luzulo-Fagetum (9110) possède 100 % de son habitat élémentaire en bon état de conservation (B), - La hêtraie du Melico-Fagetum (9130) possède 100 % de son habitat élémentaire en bon état de conservation (B). En l’absence de données passées pour connaître l’évolution des populations d’espèces de l’annexe II (triton crêté) et IV de la Directive, il est difficile d’estimer l’état de conservation actuel de ces populations. L’absence de séries chronologiques ne permet donc pas de situer l’état de conservation de ces espèces sur des courbes d’évolution positives ou négatives. De plus, le monitoring réalisé au printemps 2005 pour évaluer la présence du triton crêté et sa population n’a pas permis d’observer la présence du triton crêté. Seul des captures du triton alpestre (Triturus alpestris alpestris) ont été réalisées. Figure 21 : Photo d’un triton alpestre capturé par la technique des pièges - bouteilles destinées à évaluer la présence du triton crêté (piégeage autorisé par le Ministère de l’Environnement) 38 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - 39 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - V.2 Facteurs identifiés Tous les types de facteurs ont été mis en évidence, qu’ils affectent des habitats relevant de la Directive Habitats ou pas. Seuls les habitats de la Directive concernés feront l’objet de mesures de gestion, d’action ou de suivi dans le cadre strict de l’application du plan de gestion. Deux types de phénomènes peuvent affecter les habitats naturels : - des phénomènes ponctuels pouvant être d’origine anthropique : c’est le cas des phénomènes de piétinement de certaines zones humides par le bétail, - des phénomènes ponctuels dont l’origine n’est pas connue, c’est le cas des phénomènes de comblement et d’atterrissement des zones humides. Figure 23 : Photo de la mare n°2 au printemps (mai) : on observe la présence d’un niveau d’eau relativement suffisant. Figure 24 : Photo de la mare n°2 en été (juillet) : le niveau d’eau est très faible au niveau de la mare dont une grande partie est recouverte de végétaux. 40 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - Bien que la phase de diagnostic écologique des habitats naturels présents sur le site de Leitrange ait permis de mettre en évidence des causes de dégradation ponctuelles, une analyse plus globale conduit à considérer le bon état de conservation général de ces habitats. L’objectif sera donc de maintenir en bon état de conservation les habitats naturels et habitats d’espèces qui le sont déjà, d’essayer de limiter les facteurs affectant les habitats et les espèces lorsque leurs effets sont bien identifiés, de mettre en place des mesures de suivi lorsque leurs effets ne sont pas identifiés ou peu connus. Figure 25 : Photo d’une mardelle en milieu forestier (chênaie) : la présence de l’eau est presque toujours assurée, mais avec des variations selon les saisons. Figure 26 : La présence des mardelles peut constituer un habitat très intéressant pour une certaine catégorie de la faune et de la flore. 41 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - PARTIE 6 Enjeux, objectifs et actions proposées 42 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - Partie 6 : Enjeux, objectifs et actions proposées VI.1 Synthèse des grands enjeux La préservation d’habitats et d’espèces de la Directive Habitats s’intègre, sur ce site, dans une démarche globale d’aménagement du territoire. Les enjeux majeurs d’une gestion durable des habitats : - Les habitats forestiers font partie intégrante de l’économie sylvicole du secteur ; leur préservation est à envisager dans ce cadre, sans omettre la gestion de l’équilibre sylvo-cynégétique prépondérant à une gestion durable de ces habitats, - L’espèce triton crêté dépend du maintien de la qualité des étangs et mares, elle même liée à l’activité humaine (agriculteurs, particuliers). La réussite de la mise en œuvre de cette Directive repose donc sur deux problématiques majeures : - La définition, habitat par habitat, d’objectifs de gestion et la mise en place d’opérations de gestion, - Plus globalement, la prise en compte d’objectifs environnementaux lors de toutes les procédures d’aménagement du territoire (politique agricole et environnementale, assainissement…). VI.2 Déclinaison des enjeux et objectifs La partie précédente, consacrée à la définition des objectifs de conservation des habitats et espèces permet dès lors de dégager un enjeu central pour chaque type de milieu. Chaque enjeu se décline par la suite en objectifs, introduisant ainsi les fiches action élaborées lors de la concertation menée au cours de l’année écoulée. Le principal but de la Directive Habitats "étant de favoriser le maintien de la biodiversité, tout en tenant compte des exigences économiques, sociales, culturelles et régionales, elle contribue à l’objectif général d’un développement durable", et tenant compte des facteurs identifiés sur le site, deux types d’objectifs seront à la base des propositions d’actions à mettre en oeuvre : - - Objectifs d’ordre écologique - Objectifs concernant les habitats naturels : - "Maintenir la diversité en habitats et en espèces" - "Préserver et encourager la présence des milieux humides (mares et mardelles) nécessaire à des espèces d’intérêt communautaire présents sur le site" - "Approfondir les connaissances concernant d’une part, le fonctionnement des habitats et d’autre part, la définition des conditions régissant l’équilibre entre l’utilisation du milieu par des activités humaines et les caractéristiques des habitats". - Objectifs concernant les habitats d’espèces - "Maintenir la qualité structurelle et fonctionnelle des habitats d’espèces (triton crêté)" Objectifs d’ordre socio-économique La vocation du site est également d’accueillir un certain nombre d’activités. Dans un souci de développement durable les objectifs seront de : - "Maintenir l’activité agricole" en maintenant un mode d’élevage qui peut constituer un patrimoine écologique du site. Cette activité présente avant tout un rôle économique, mais également de gestion raisonnée de l’espace, "Gérer les populations du gibier sur le site afin de garantir un équilibre sylvocynégétique". 43 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - VI.3 Préambule aux fiches action Ce volet de rédaction du plan de gestion constitue l’élément opérationnel du document. Il définit le cadre technique des contrats à passer avec les acteurs et intervenants du site et le contexte d’application des mesures réglementaires existantes ou à créer ; il programme les études et les actions à mener à court ou moyen terme, pour parfaire la connaissance et le suivi des milieux naturels, et restaurer ou améliorer les richesses et les fonctionnalités écologiques du territoire. Dans l’esprit qui préside à la constitution du réseau Natura 2000, il met en place les conditions de la gestion durable des richesses naturelles par les activités socio-économiques du territoire du site de Leitrange. Le document ci-après comporte une liste de 8 actions distinguées en trois ordres de priorité (1 à 3 *). VI.4 Présentation des fiches action - *** ** * Action 1 : Maintien et entretien des mares Action 2 : Protection des amphibiens Action 3 : Suivi de la dynamique des populationsAction 4 : Mise en place de plan de fertilisation raisonnéeAction 5 : Maintien de vieux arbres au-delà de leur âge d’exploitabilité Action 6 : Maintien d’arbres morts et creux Action 7 : Limiter la pression du gibier Action 8 : Acquisition foncière et modification de la délimitation du site. Pour chaque fiche action est précisé le classement en terme de priorité de préservation des habitats et d’espèces d’intérêt communautaire (priorité croissante avec le nombre d’étoiles). 44 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - ACTION 1 Maintien et entretien des mares *** Espèce concernée Directive Habitats Annexe 2: Triton crêté (Triturus cristatus) Localisation, surface Mares creusées et localisées dans les prairies. Contexte de l’action - Manque d’entretien, piétinement par le bétail (mare 2), morphologie de la mare peu adaptée à l’accueil de végétaux aquatiques et d’Amphibiens, - Nécessité de soutien des projets de rénovation et d’entretien de mares. Objectif de l’action L’objectif est la préservation (clôture de la mare n°2) et l’entretien des mares, essentiels notamment à l’accomplissement des cycles biologiques de nombreux amphibiens. Mesures contribuant à l’objectif Soutenir les projets de restauration et de création ainsi que l’entretien de mares suivant les cahiers des charges : 1. Mise en place des contrats « Biodiversité », 2. Suivi biologique de la mare restaurée (n°2): suivi expérimental. Descriptif de l’action Contrats « Biodiversité »: La restauration des mares et points d'eau pourra s'inscrire dans le programme des contrats Biodiversité gérés par le Service de la Conservation de la Nature. Dans ce cadre, il s’agira surtout de : - Dégagements (en fin d'automne) et nettoyage partiel de mares qui le nécessitent afin d'ouvrir le milieu et de favoriser sa pérennité. - Laisser à proximité des mares des tas de bois, de pierres, des bosquets … nécessaires à l'espèce en phase terrestre. Suivis biologiques des mares restaurées Suivi expérimental faunistique (amphibiens) et floristique (végétaux hélophytes et hydrophytes) des mares tests, avant et après chantiers de restauration et d’entretien. Partenaires pour la mise en oeuvre - Exploitants agricoles, Service Conservation de la Nature (Eaux et Forêts), ASTA, Commune de Beckerich, SICONA Centre. Budget estimatif nécessaire pour cette action - Mise en oeuvre et suivi du contrat Biodiversité : 5000 € pour toute la durée du plan - Estimation annuelle pour 3 mares contractualisées :1500 €/an. 45 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - ACTION 2 Protection des amphibiens *** Espèce concernée Directive Habitats Annexe 2: Triton crêté (Triturus cristatus) Localisation, surface Ensemble des mares et des zones avoisinantes. Contexte de l’action Déclin ou disparition (?) des populations de tritons : - En raison de l’absence d’observation du triton depuis mars 1997, - Absence de capture des tritons au cours du monitoring du printemps 2005. Objectif de l’action Il s’agit de suivre les populations en mettant en évidence les phénomènes naturels ou anthropiques liés à d’éventuelles évolutions ou changements de leurs caractéristiques. L’objectif est de pouvoir maintenir les effectifs en bon état de conservation, et éventuellement intervenir si cela s’avérait nécessaire. Mesures contribuant à l’objectif 1. Estimation de la taille des populations existantes, 2. Evaluation du succès de reproduction, 3. Déterminer le degré d’isolement génétique. Descriptif de l’action Réseau de suivi des espèces amphibiens (Groupe Amphibiens Luxembourg) Programmes de recherche sur le patrimoine naturel (Musée National d’Histoire Naturelle). Partenaires pour la mise en oeuvre - Musée National d’Histoire Naturelle, Service Conservation de la Nature (Eaux et Forêts), Organismes et fondations publiques (Fondation Hëllef fir d’Natur, SICONA Centre, Oeko-Fonds…) Budget estimatif nécessaire pour cette action Monitoring, étude, inventaire Amphibiens et suivi des populations : 6000 €/an. 46 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - ACTION 3 Suivi de la dynamique des populations ** Espèce concernée Directive Habitats Annexe 2: Triton crêté (Triturus cristatus) Localisation, surface Ensemble des mares et des zones avoisinantes. Contexte de l’action Déclin ou disparition (?) des populations de tritons : - En raison de l’absence d’observation du triton depuis mars 1997, - Absence de capture des tritons au cours du monitoring du printemps 2005. Objectif de l’action Il s’agit de suivre les populations en mettant en évidence les phénomènes naturels ou anthropiques liés à d’éventuelles évolutions ou changements de leurs caractéristiques. L’objectif est de pouvoir maintenir les effectifs en bon état de conservation, et éventuellement intervenir si cela s’avérait nécessaire. Mesures contribuant à l’objectif 1. Estimation de la taille des populations existantes, 2. Evaluation du succès de reproduction, 3. Déterminer le degré d’isolement génétique. Descriptif de l’action Dans le cadre du réseau de suivi des espèces amphibiens (Groupe Amphibiens Luxembourg) ainsi que des programmes de recherche sur le patrimoine naturel (Musée National d’Histoire Naturelle) Partenaires pour la mise en oeuvre - Musée National d’Histoire Naturelle, - Service Conservation de la Nature (Eaux et Forêts), - Organismes et fondations publiques (Fondation Hëllef fir d’Natur, SICONA Centre, Oeko-Fonds…) Budget estimatif nécessaire pour cette action Monitoring, étude, inventaire Amphibiens et suivi des populations : 6000 €/an 47 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - ACTION 4 Mise en place de plan de fertilisation raisonnée *** Espèce concernée Directive Habitats Annexe 2: Triton crêté (Triturus cristatus) Localisation, surface Ensemble des mares et des habitats prairies Contexte de l’action Toutes les mares du site sont en contact direct avec les parcelles agricoles. Afin de limiter le risque d’eutrophisation par lessivage des sols, une incitation auprès des agriculteurs à la mise en place de plan de fertilisation raisonnée serait nécessaire. Objectif de l’action La préservation de la qualité des eaux stagnantes du site et par conséquent de l’habitat aquatique du triton crêté. Descriptif de l’action Les exploitants agricoles des parcelles riveraines des mares auraient la possibilité de faire réaliser par un conseiller agricole ce plan de fertilisation raisonnée. Partenaires pour la mise en oeuvre - Agriculteurs, - ASTA (Contrat agri-environnement), - Service Conservation de la Nature (Eaux et Forêts). Budget estimatif nécessaire pour cette action Expertise agronomique : entre 3000 € à 5000 € pour toute la durée du plan 48 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - ACTION 5 Maintien d’arbres morts et creux Habitats concernés Directive Habitats Annexe 1: *** Hêtraie du Luzulo-Fagetum (9110), Hêtraie du Asperulo-Fagetum (9130), Chênaie du Primulo-Carpinetum (9160). Localisation, surface L’ensemble des surfaces forestières exploitées. Contexte de l’action Cette mesure vise à augmenter la biodiversité générale en favorisant notamment des communautés animales compagnes de ces habitats (insectes et oiseaux essentiellement) Objectif de l’action L’action vise à inciter les propriétaires privés à appliquer cette mesure déjà pratiquée en forêt publique en laissant les arbres morts ou creux existants. Descriptif de l’action Conserver de 1 à 3 arbres par hectare sur des essences et des peuplements ne présentant que peu de risque sanitaire et pour la sécurité du public. En l’absence de ces risques, les maintenir en place. Partenaires pour la mise en oeuvre - Propriétaires forestiers, - Service Conservation de la Nature (Eaux et Forêts). Budget estimatif nécessaire pour cette action Néant 49 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - ACTION 6 Maintien de vieux arbres au-delà de leur âge d’exploitabilité Habitats concernés Directive Habitats Annexe 1: ** Hêtraie du Luzulo-Fagetum (9110), Hêtraie du Asperulo-Fagetum (9130), Chênaie du Primulo-Carpinetum (9160). Localisation, surface L’ensemble des surfaces forestières exploitées. Contexte de l’action Pratique prescrite pour la prise en compte de la biodiversité dans les aménagements et la gestion forestière. Objectif de l’action L’action vise à sensibiliser et inciter les propriétaires privés à appliquer cette mesure déjà pratiquée en forêt publique. Descriptif de l’action Les arbres ou groupes d’arbres à conserver pour l’obtention de sujets sénescents pourraient faire l’objet d’une identification sur les parcelles. Partenaires pour la mise en oeuvre - Propriétaires forestiers, - Service de l'Aménagement des Bois (Eaux et Forêts), - Service Conservation de la Nature (Eaux et Forêts). Budget estimatif nécessaire pour cette action Compte tenu de la difficulté d’estimation de cette perte de production variable et de la durée d’une telle indemnisation, aucune proposition chiffrée n’a été faite. 50 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - ACTION 7 Limiter la pression du gibier Habitats concernés Directive Habitat Annexe 1: ** Hêtraie du Luzulo-Fagetum (9110), Hêtraie du Asperulo-Fagetum (9130), Chênaie du Primulo-Carpinetum (9160). Localisation, surface L’ensemble des surfaces forestières exploitées. Contexte de l’action Certains secteurs forestiers font l’objet d’une surdensité de gibier (chevreuil et sangliers en particulier). Une action d’information et d’aide à la décision pour la définition de la pression de chasse est à mener afin d’éviter les déséquilibres sylvo-cynégétiques. Objectif de l’action L’action vise à appliquer et développer les régénérations naturelles sur la régénération acquise. Descriptif de l’action L’action préconisée est un suivi de la végétation (niveau d’abroutissement, indice dégâts/sanglier…). Cette méthode de suivi peut être appliquée à titre expérimental sur les chênaies afin de fournir les éléments d’information et d’aide propres à la définition du nombre et du type de bête à prélever. Il sera nécessaire d’éviter la pratique d’affouragement du gibier. Cette pratique a démontré ses effets néfastes aussi bien sur le biotope que sur les animaux. Partenaires pour la mise en oeuvre - Locataires de chasse, Propriétaires forestiers, Fédérations des Chasseurs, Service de la Chasse (Eaux et Forêts). Budget estimatif nécessaire pour cette action Non évalué 51 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - ACTION 8 Acquisition foncière et modification de la délimitation du site * Habitats concernés Directive Habitat Annexe 1: Hêtraie du Luzulo-Fagetum (9110), Hêtraie du Asperulo-Fagetum (9130), Chênaie du Primulo-Carpinetum (9160). Localisation, surface Tous les habitats forestiers et plus particulièrement les chênaies pédonculées et milieux adjacents aux limites actuelles du site, avec présence de mardelles. Contexte de l’action Plusieurs propriétaires fonciers interviennent sur le site. Pour la bonne marche de ce programme d’acquisition foncière, il est nécessaire de développer un partenariat avec les organisations professionnelles agricoles et forestières et d’associer les experts environnementaux concernant certains secteurs importants (corridors biologiques). Objectif de l’action La maîtrise foncière par acquisition a pour objet la conservation ou la restauration d’habitats naturels remarquables, ainsi que la gestion environnementale. L’occupation des sols à acquérir dépendra évidemment des opportunités d’achats par les opérateurs (commune, fondations,…). Compte tenu de l’enjeu qui s’y attache, la proportion de parcelles forestières devrait y être fortement majoritaire. Au total l’objectif d’acquisition s’élève à 16 ha. Localisation des actions d’acquisition foncière Etant donnée que l’ensemble des surfaces forestières présentes à l’intérieur du site appartiennent à des privés, il serait judicieux d’acquérir la totalité des parcelles forestières dans les limites actuelles du site ainsi qu’une extension située au nord est (voir figure suivante) et composée en majorité de chênaies pédonculées. Partenaires pour la mise en oeuvre - Propriétaires forestiers, Commune de Beckerich, Fondation Hëllef fir d’Natur, SICONA Centre, Service de l'Aménagement des Bois (Eaux et Forêts). Budget estimatif nécessaire pour cette action Compte tenu de la difficulté d’estimation des prix d’acquisition des terrains, aucune proposition chiffrée n’a été faite à ce jour. 52 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - 53 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - Conclusion et perspectives 54 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - Conclusions et perspectives Malgré sa petite surface, le site du Leitrange se caractérise par la présence d’une des très rares stations où la présence de la chênaie pédonculée, association du type Primulo-Carpinetum, est représentée avec plus de 10% du total de cet habitat dans le pays. A ce titre, il constitue donc une particularité de la forêt luxembourgeoise. Par ailleurs, et comme ce document a permis de le préciser, le site Natura 2000 de "Leitrange" se caractérise par un grand intérêt patrimonial écologique, qui se traduit par la présence menacée du triton crêté, espèce elle-même en nette régression à travers le pays. En effet, c’est l’un des 24 derniers sites à triton crêté au niveau national. Les études menées dans le cadre de la réalisation du présent plan de gestion ont conduit à identifier un état général de conservation moyen pour les habitats et mauvais pour les espèces. Divers types de facteurs peuvent en être la cause : - des facteurs concernant ponctuellement les habitats naturels et les habitats d’espèces : piétinement de la mare n°2 par le bétail, comblement de mares, régression voire disparition (?) du triton crêté, - des facteurs concernant l’ensemble du site : il s’agit essentiellement de pratiques agricoles et cynégétiques non adaptées (affouragement excessif). Face à ces phénomènes, des objectifs en matière d’amélioration des connaissances et de conservation d’habitats et d’espèces ont pu être proposés. A partir de ces objectifs plusieurs types d’actions ont été définis. Il s’agit d’actions ponctuelles de restauration ou d’aménagement ou d’actions globales de gestion, d’information et sensibilisation. Lorsque les causes des facteurs identifiés ne sont pas connues, des actions de suivis et d’études préalables ont été proposées. Ce document a été réalisé afin de contribuer à la constitution du réseau Natura 2000 au Luxembourg. Les éléments d’inventaire, de diagnostic et d’actions à mettre en place tiennent donc compte des habitats et des espèces inscrites à la Directive Habitats. Dans chacune des phases de réalisation du plan de gestion, d’autres éléments ont pu être soulignés sans être développés. En effet, il est apparu judicieux de mettre en évidence tous les éléments permettant de juger des différents intérêts et points sensibles du site et d’en comprendre le fonctionnement. L’objectif principal est de détenir l’ensemble des éléments permettant de mettre en place de la façon la plus pertinente et le plus rapidement possible les actions proposées. Il s’agit également de disposer d’un document pouvant servir d’état de référence pour la révision de ce plan de gestion ou pour la réalisation d’autres projets. Ce document peut donc être considéré comme une première étape dans la connaissance de l’état et du fonctionnement des habitats et des espèces (essentiellement ceux relevant de la Directive Habitats) présents sur le site. La deuxième étape correspond à la mise en application de ce plan de gestion. Une troisième étape sera certainement nécessaire, tout d’abord pour poursuivre les actions qui s’inscrivent dans une perspective de long terme, et ensuite pour mettre en place les nouvelles actions découlant des résultats provenant des suivis, des études et des réflexions proposées dans le cadre de ce plan de gestion. Le nécessaire enrichissement des connaissances, préalable à l’établissement d’une démarche de conservation du patrimoine naturel du site dans le respect des principes de la Directive Habitats, devra concerner l’ensemble des activités et acteurs présents sur le site. 55 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - BIBLIOGRAPHIE - DE LA FONTAINE A. 1870 : Faune du pays de Luxembourg ou manuel de zoologie contenant la description des animaux vertébrés observés dans le pays de Luxembourg.- Troisième classe : Reptiles :50p. + II. Luxembourg, V Buck impr. Extrait de public. Sect. Sc. Inst. gr.-duc. XI : 49-91. - COLLING G. 2005: Red List of the Vascula Plants of Luxembourg. Travaux Scientifiques du Musée national d’histoire naturelle de Luxembourg, 42: 77pp. - EFOR 1995: Naturräumliche Gliderung Luxemburgs. Administration des Eaux et Forêts, Service de l’Aménagement des Bois et de l’Economie Forestière, Luxembourg : 65pp. - ELLENBERG H., DÜLL R., WERNER W., PAULIßEN D. 1991. Zeigerwerte von Pflanzen in Mitteleuropas. Scripta Geobotanica XVIII. Verlag Goltze KG, Göttingen. 248 p. - ENGLISH NATURE 2001: Great crested newt mitigation guidelines: working today for nature tomorrow. 77pp (www.english-nature.org.uk). - FERRANT V. 1922 : Faune du Grand-Duché de Luxembourg. 2ème partie : Amphibiens et Reptiles. SNL 32 suppl.: 49 p. - PROESS R. 2003 : Verbreitungsatlas der Amphibien des Groβherzogtums Luxemburg. Travaux Scientifiques du Musée national d’histoire naturelle de Luxembourg, 89: pp. 56 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - ANNEXES 57 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - 58 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - 59 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - 60 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - 61 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - 62 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - ANNEXE 2 INVENTAIRE FLORISTIQUE 63 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - Mare n°2 Mare accessible au bétail : au nord 7x Quercus robur, Crataegus spec. Liste de la flore inventoriée Carex vesicaria LC Glyceria notata Juncus effuses LC Juncus filiformis CR Lemna minor LC Polygonum amphibium Potamogeton spec. Ranunculus circinatus R Ranunculus flammula LC Ranunculus repens LC Veronica beccabunga LC Mare n°2 Classification écologique d’après Ellenberg et al. 1991 - Index d’humidité Index d’acidité Index d’azote 9.45 (humide) 5.50 (faiblement acide) 5.30 (faiblement riche en azote) 64 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - Prairie 1 Liste de la flore inventoriée 10 m au sud de la mare n°2 Alopecurus pratensis LC Anthoxanthum odoratum LC Bromus commutatus LC Cirsium arvense LC Holcus lanatus LC Ranunculus acris acris LC Ranunculus repens LC Rumex acetosa LC Rumex obtusifolius LC Taraxacum officinale agg. LC Trifolium pratense LC Trifolium repens LC x Classification écologique d’après Ellenberg et al. 1991 - Index d’humidité Index d’acidité Index d’azote 5.63 (faiblement humide à humide) 6.00 (faiblement acide) 6.13 (faiblement riche à riche en azote) 65 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - Mare 3 Liste de la flore inventoriée Carex vesicaria LC Carex spec. Crataegus spec. LC Fraxinus excelsior LC Galium aparine LC Lemna minor LC Potamogeton nodosus LC Potamogeton spec. Prunus spinosa LC Ranunculus repens LC Urtica dioica LC A B Mare n°3 C Prairie A moins dense et dominée par Ranunculus acris, prairie B dominée par Alopecurus pratensis. Le long de la clôture entre les deux prairies (C) Filipendula ulmaria et Juncus spec. 66 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - ANNEXE 3 PRINCIPES D'ENTRETIEN ET DE GESTION DES MARES DATE DES INTERVENTIONS Les interventions devront toujours être réalisées en dehors des périodes de reproduction de la faune (automne). DESCRIPTION On définit comme mare un plan d'eau couvrant une surface de quelques mètres carrés à quelques centaines de mètres carrés. Au-delà de ces surfaces, on parle d'étang. En général, une mare est une étendue d'eau stagnante (en principe) alors qu'un étang est raccordé à une alimentation régulière ou non (ruisseau, fossé). Sur le plan biologique, la diversité biologique des mares est liée : - à la nature du fond : la matière organique en cours de décomposition ne doit pas être trop abondante (sauf s'il s'agit de tourbe consécutive à la décomposition de mousses aquatiques, les Sphaignes) ; - à la nature des berges : elles doivent être en pente douce et raccordées au terrain naturel sur au moins 1/3 du périmètre et si possible 1/2. Les eaux de ruissellement doivent pouvoir rejoindre la mare. Les produits de curage ne doivent pas être déposés en cordon autour de la mare, mais évacués ; - à la nature des fonds : il est souhaitable de disposer de parties relativement profondes : 40 cm à 120 cm (pour les grandes mares) et de parties très peu profondes, dégagées lorsque le niveau de l'eau s'abaisse. Les parties à faible profondeur sont raccordées aux berges en pente douce ; - à l'éclairement : la végétation herbacée des rives est utile à la fixation des pontes, à l'abri des larves. Il convient de ne la faucarder que si elle devient envahissante, le faucardage devrait se faire en fin d'été avec évacuation des herbes (ne pas les jeter à l’eau). Une fauche printanière estivale sera toujours localisée. Les Saules, par touffes localisées, sont favorables à de nombreuses espèces (ombrage, abri, insectes). En densité trop grande, ils apportent des produits toxiques et consomment une grande partie de l'oxygène. Par leur ombrage, les grands ou petits arbres sont favorables (abri, limitation de l'échauffement). En trop grande quantité, ils réduisent la luminosité indispensable à certaines espèces et apportent de grandes quantités de feuilles en hiver. Les petites mares sont bien ensoleillées, c'est-à-dire dégagées de toute végétation ligneuse une distance de 3 à 5 mètres. Les grandes mares doivent être ensoleillées sur au moins 1/3 des rives et ombragées sur 1/3, le périmètre restant étant ni ombragé ou seulement ombragé une partie de la journée. - à la présence de milieux annexes ouverts (prairies, zones en herbe, clairières…) : une partie en herbe jouxtant la mare constitue un élément de fréquentation par un plus grand nombre d'espèces y compris les oiseaux. Pour 100 m2, il conviendrait de disposer de 25 à 30 m2 de prairie localisée de préférence au contact des berges les plus basses. Pour 1 000 m2, 100 m2 à 200 m2 seraient un optimum. 67 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - Ces espaces herbeux sont également très importants car ils facilitent les possibilités de migrations, entre la mare (zone de ponte) et les bois (sites terrestres) où vivent les Amphibiens hors période de reproduction. Au long des fossés et petits ruisseaux, ils facilitent les déplacements de la petite faune terrestre donc les relations écologiques entre milieux. - à la fréquentation faunistique : une mare empoissonnée ne peut accueillir d'amphibiens car les larves de Grenouille, Triton, Crapaud sont mangés par les poissons. Le piétinement des rives par la grande faune (Sanglier, Cervidés) n'est pas défavorable tant qu'il n'est pas trop intense ; LES VÉGÉTAUX EXOTIQUES Les végétaux exotiques ne présentent qu'un intérêt limité, en effet : - leur fonction d'abri peut facilement être suppliée par des espèces spontanées, - leur fonction d'apport de nourriture se limite souvent à l'intérêt pour une seule espèce (absence des espèces inféodées comme les insectes adaptés à la plante), - leur usage doit donc être adapté à une fonction bien spécifique et à une espèce précise. D'une manière générale, on évitera de les employer près des mares à vocation de diversification. Exemple : Les Chênes d'Amérique possédant des feuilles très coriaces qui se décomposent très lentement dans l'eau en consommant une grande partie de l'oxygène. Les Peupliers, y compris le Tremble qui est indigène, présentent les mêmes inconvénients. Les feuilles de Chêne libèrent des tanins que la plupart des espèces n'apprécient pas. Les feuilles de Peuplier donnent des molécules fortement consommatrices d'oxygène. CRÉATION ET RESTAURATION DE MARES Le contour de la mare devra être matérialisé afin de faciliter le creusement. Si le projet se situe en terrain boisé, les arbres à abattre seront marqués individuellement. Les arbres laissés en place ne devront subir aucun dommage et intérêt et surtout ne pas être ébranchés. Le bois sera évacué et les branches brûlées en se tenant à l’écart des lisières. Dans la mesure du possible la mare pourra être raccordée à un éventuel réseau de fossés déjà existant (exutoires agricoles ou fossés de drainage en milieu boisé). Enfin, les abords directs de la mare qui seront tassés par le passage des engins durant les travaux devront être remaniés sur une faible profondeur (30 à 40 cm) afin d’aérer le terre et de favoriser une recolonisation végétale spontanée. Dans les grandes mares, il n'est pas indispensable de retirer un ou deux arbres tombés à l'eau avant la période d'entretien programmé. EAUX OLIGOTROPHES / EAUX EUTROPHES Les eaux oligotrophes sont des eaux acides, pauvres en éléments nutritifs. Ces eaux sont peu favorables aux poissons mais peuvent être utilisées par les amphibiens (mares de reproduction) quand la mare possède une végétation herbacée de rive et une végétation immergée. Les mares sur fond tourbeux (tourbe de Sphaignes) sont oligotrophes. La tourbe active possède par ailleurs un effet détoxifiant intéressant. 68 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - Les mares et étangs oligotrophes favorisent une flore singulière avec deux cortèges principaux : - flore des eaux et rives acides, - flore des zones de marnage à cycle court. Les mares eutrophes présentent des eaux riches en éléments nutritifs. Ces éléments sont en général apportés par la décomposition de la matière organique accumulée sur le fond (feuilles, branches mortes, herbes en décomposition). Si la matière organique s'accumule en grande quantité, le milieu se dégrade (consommation de l'oxygène par la décomposition) et devient stérile. Les petites mares eutrophes sont donc plus fragiles que les grandes ou les étangs. Deux types de mares oligotrophes sont à distinguer : Le premier correspond à des mares forestières sur fond tourbeux (tourbe de Sphaignes) dont les eaux sont très acides. Ces eaux ne permettent qu’un développement limité de la faune et de la flore et induit la présence d’espèces peu communes inféodées (ou résistant) à ses conditions. Les espèces les plus singulières sont situées sur les berges desséchées en été. L’altération en est consécutive au développement en périphérie et sur les berges, de végétaux ligneux dont les feuilles tombent à l’eau et se décomposent lentement, entraînant l’évolution vers des eaux eutrophes. Ce type est présent un peu partout sur les propriétés avec des stades évolutifs divers, parfois le comblement total. Un autre type est formé par des dépressions relativement étendues sur des sols naturellement acides sablo-argileux. L’eau s’accumule en période humide et peut disparaître presque totalement en fin d’été. Les espèces végétales qui y vivent sont adaptées à ces fluctuations et possèdent des cycles végétatifs courts. C’est le cas de la Cicendie filiforme par exemple ou de la Pilulaire (Fougère aquatique) qui peut résister à un dessèchement durable. La matière organique déposée au fond des mares se décompose lentement. Cette décomposition (minéralisation) produit des éléments nutritifs solubles. Elle nécessite de la lumière, une certaine température (au moins 12/15° C, le phénomène étant plus rapide vers 18/20° C), de l'oxygène. Cela explique que le phénomène se manifeste surtout au printemps/été (avec apparition d'algues qui consomment les éléments nutritifs récemment produits) et lors des coups de chaleur. Cette minéralisation trop rapide peut entraîner la consommation de tout l'oxygène de la mare. La décomposition des vases, en l'absence d'oxygène, correspond à une fermentation (odeurs putrides). ALTÉRATION DES MARES Trois facteurs d'altération sont observés sur les mares : - une fermeture importante par développement de la végétation herbeuse et le plus souvent ligneuse en périphérie, - un développement de la végétation ligneuse dans le fond de la mare par germination en basses eaux, - le comblement pur et simple dans certains cas. Il s'agit de phénomènes de vieillissement qui sont accélérés de nos jours par le développement plus rapide des arbres et arbustes (effet de serre, teneur en gaz carbonique de l’atmosphère). 69 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - ENTRETIEN DES MARES OLIGOTROPHES Cas des petites mares forestières. Le maintien de la diversité floristique des mares oligotrophes passe par : - un curage des dépôts organiques (hormis la tourbe de Sphaignes), - un maintien des rives en pentes douces sur au moins 1/3 des berges et si possible à l'amont, - un marnage du niveau de l'eau en été (baisse progressive du niveau entre juillet/août et octobre/novembre). Les travaux de curage doivent être réalisés en évacuant les produits et non en les stockant en périphérie. Les abords de la mare doivent être dégagés de la végétation ligneuse sur 1/3 de la périphérie. Ce sont surtout les arbustes denses tels que les Saules et les épineux qui doivent être éliminés. Les souches et les sujets arborescents (Chêne, Charme, Bouleau, Frêne) peuvent être conservés. On veillera par ailleurs à ce qu'1/3 de la périphérie soit ensoleillé (au Sud de préférence). Le Tremble qui apporte beaucoup de feuilles à décomposition lente est à éviter. Les résineux sont à exclure en périphérie. Toutefois, si quelques sujets (en nombre peu important) sont présents à proximité, on peut les conserver jusqu'à leur prochaine exploitation. Cas des dépressions sur sol acide. L’état de ces milieux est actuellement bon dans la plupart des cas avec un cortège végétal relativement riche. Les dépressions correspondent à d’anciens (ou récents prélèvements) matériaux utilisés selon toute vraisemblance pour entretenir les chemins. La seule démarche conservatoire consiste à éviter la colonisation par la végétation ligneuse. Dans ce cas les semis de Saules et Pins devront être arrachés. À terme (au-delà de 5 ans) une remise à nu de certaines parties devra être envisagée (nouveaux prélèvements de terre par exemple). ENTRETIEN DES MARES EUTROPHES Dans la plupart des cas, il s'agira d'un curage. Toutefois, dans le souci de ne pas détruire la flore intéressante, il sera souhaitable de procéder à un curage partiel soit en éliminant une partie seulement de la matière organique (1/2 à 2/3), soit en opérant sur une partie seulement de la surface si la mare est grande. 70 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - ANNEXE 4 LA DIRECTIVE HABITATS considérant que les sites susceptibles d'être désignés comme zones spéciales de conservation sont proposés par les États membres mais qu'une procédure doit néanmoins être prévue pour permettre la désignation dans des cas exceptionnels d'un site non proposé par un État membre mais que la Communauté considère essentiel respectivement pour le maintien ou pour la survie d'un type d'habitat naturel prioritaire ou d'une espèce prioritaire; considérant que tout plan ou programme susceptible d'affecter de manière significative les objectifs de conservation d'un site qui a été désigné ou qui le sera dans le futur doit être l'objet d'une évaluation appropriée; considérant qu'il est reconnu que l'adoption des mesures destinées à favoriser la conservation des habitats naturels prioritaires et des espèces prioritaires d'intérêt communautaire incombe, à titre de responsabilité commune, à tous les États membres; que cela peut cependant imposer une charge financière excessive à certains États membres compte tenu, d'une part, de la répartition inégale de ces habitats et espèces dans la Communauté et, d'autre part, du fait que le principe du pollueur-payeur ne peut avoir qu'une application limitée dans le cas particulier de la conservation de la nature; considérant qu'il est dès lors convenu que, dans ce cas exceptionnel, le concours d'un cofinancement communautaire devrait être prévu dans les limites des moyens financiers libérés en vertu des décisions de la Communauté; considérant qu'il convient d'encourager, dans les politiques d'aménagement du territoire et de développement, la gestion des éléments du paysage qui revêtent une importance majeure pour la faune et la flore sauvages; considérant qu'il importe d'assurer la mise en place d'un système de surveillance de l'état de conservation des habitats naturels et des espèces visées par la présente directive; considérant que, en complément de la directive 79/409/CEE, il convient de prévoir un système général de protection pour certaines espèces de faune et de flore; que des mesures de gestion doivent être prévues pour certaines espèces, si leur état de conservation le justifie, y compris l'interdiction de certaines modalités de capture ou de mise à mort, tout en prévoyant la possibilité de dérogations sous certaines conditions; considérant que, dans le but d'assurer le suivi de la mise en oeuvre de la présente directive, la Commission préparera périodiquement un rapport de synthèse fondé notamment sur les informations que les États membres lui adresseront sur l'application des dispositions nationales prises en vertu de la présente directive; considérant que l'amélioration des connaissances scientifiques et techniques est indispensable pour la mise en oeuvre de la présente directive; et qu'il convient par conséquent d'encourager la recherche et les travaux scientifiques requis à cet effet; considérant que le progrès technique et scientifique nécessite la possibilité d'adapter les annexes; qu'il convient de prévoir une procédure de modification de ces annexes par le Conseil; considérant qu'un comité de réglementation doit être instauré pour assister la Commission dans la mise en oeuvre de la présente directive et notamment lors de la prise de décision sur le cofinancement communautaire; 71 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - considérant qu'il convient de prévoir des mesures complémentaires qui réglementent la réintroduction de certaines espèces de faune et de flore indigènes ainsi que l'introduction éventuelle d'espèces non indigènes; considérant que l'éducation et l'information générale relatives aux objectifs de la présente directive sont indispensables pour assurer sa mise en oeuvre efficace, A ARRÊTÉ LA PRÉSENTE DIRECTIVE: 1.1 1.1.1 Définitions Article premier Aux fins de la présente directive, on entend par: a. conservation un ensemble de mesures requises pour maintenir ou rétablir les habitats naturels et les populations d'espèces de faune et de flore sauvages dans un état favorable au sens des points e) et i); b. habitats naturels des zones terrestres ou aquatiques se distinguant par leurs caractéristiques géographiques, abiotiques et biotiques, qu'elles soient entièrement naturelles ou semi naturelles; c. types d'habitats naturels d'intérêt communautaire ceux qui, sur le territoire visé à l'article 2: (i) sont en danger de disparition dans leur aire de répartition naturelle ou (ii) ont une aire de répartition naturelle réduite par suite de leur régression ou en raison de leur aire intrinsèquement restreinte ou (iii) constituent des exemples remarquables de caractéristiques propres à l'une ou à plusieurs des six régions biogéographiques suivantes: alpine, atlantique, boréal, continentale, macaronésienne et méditerranéenne. Ces types d'habitats figurent ou sont susceptibles de figurer à l'annexe I; d. types d'habitats naturels prioritaires les types d'habitats naturels en danger de disparition présents sur le territoire visé à l'article 2 et pour la conservation desquels la Communauté porte une responsabilité particulière, compte tenu de l'importance de la part de leur aire de répartition naturelle comprise dans le territoire visé à l'article 2. Ces types d'habitats naturels prioritaires sont indiqués par un astérisque (*) à l'annexe I; e. état de conservation d'un habitat naturel l'effet de l'ensemble des influences agissant sur un habitat naturel ainsi que sur les espèces typiques qu'il abrite, qui peuvent affecter à long terme sa répartition naturelle, sa structure et ses fonctions ainsi que la survie à long terme de ses espèces typiques sur le territoire visé à l'article 2. L'état de conservation d'un habitat naturel sera considéré comme "favorable" lorsque: • son aire de répartition naturelle ainsi que les superficies qu'il couvre au sein de cette aire sont stables ou en extension et • la structure et les fonctions spécifiques nécessaires à son maintien à long terme existent et sont susceptibles de perdurer dans un avenir prévisible et • l'état de conservation des espèces qui lui sont typiques est favorable au sens du point i); 72 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - a. habitat d'une espèce le milieu défini par des facteurs abiotiques et biotiques spécifiques où vit l'espèce à l'un des stades de son cycle biologique; b. espèces d'intérêt communautaire celles qui, sur le territoire visé à l'article 2, sont: (i) en danger, excepté celles dont l'aire de répartition naturelle s'étend de manière marginale sur ce territoire et qui ne sont ni en danger ni vulnérables dans l'aire du paléarctique occidental ou (iii) vulnérables, c'est-à-dire dont le passage dans la catégorie des espèces en danger est jugé probable dans un avenir proche en cas de persistance des facteurs qui sont cause de la menace ou (iii) rares, c'est-à-dire dont les populations sont de petite taille et qui, bien qu'elles ne soient pas actuellement en danger ou vulnérables, risquent de le devenir. Ces espèces sont localisées dans des aires géographiques restreintes ou éparpillées sur une plus vaste superficie ou (iv) endémiques et requièrent une attention particulière en raison de la spécificité de leur habitat et/ou des incidences potentielles de leur exploitation sur leur état de conservation. Ces espèces figurent ou sont susceptibles de figurer à l'annexe II et/ou IV ou V; c. espèces prioritaires: les espèces visées au point g) i) et pour la conservation desquelles la Communauté porte une responsabilité particulière compte tenu de l'importance de la part de leur aire de répartition naturelle comprise dans le territoire visé à l'article 2. Ces espèces prioritaires sont indiquées par un astérisque (*) à l'annexe II; d. état de conservation d'une espèce: l'effet de l'ensemble des influences qui, agissant sur l'espèce, peuvent affecter à long terme la répartition et l'importance de ses populations sur le territoire visé à l'article 2; L'état de conservation sera considéré comme "favorable" lorsque: • les données relatives à la dynamique de la population de l'espèce en question indiquent que cette espèce continue et est susceptible de continuer à long terme à constituer un élément viable des habitats naturels auxquels elle appartient et • l'aire de répartition naturelle de l'espèce ne diminue ni ne risque de diminuer dans un avenir prévisible et • il existe et il continuera probablement d'exister un habitat suffisamment étendu pour que ses populations se maintiennent à long terme; a. site: une aire géographiquement définie, dont la surface est clairement délimitée; b. site d'importance communautaire un site qui, dans la ou les régions biogéographiques auxquelles il appartient, contribue de manière significative à maintenir ou à rétablir un type d'habitat naturel de l'annexe I ou une espèce de l'annexe II dans un état de conservation favorable et peut aussi contribuer de manière significative à la cohérence de «Natura 2000» visé à l'article 3, et/ou contribue de manière significative au maintien de la diversité biologique dans la ou les régions biogéographiques concernées. Pour les espèces animales qui occupent de vastes territoires, les sites d'importance communautaire correspondent aux lieux, au sein de l'aire de répartition naturelle de ces espèces, qui présentent les éléments physiques ou biologiques essentiels à leur vie et reproduction; 73 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - c. zone spéciale de conservation: un site d'importance communautaire désigné par les États membres par un acte réglementaire, administratif et/ou contractuel où sont appliquées les mesures de conservation nécessaires au maintien ou au rétablissement, dans un état de conservation favorable, des habitats naturels et/ou des populations des espèces pour lesquels le site est désigné; d. spécimen: tout animal ou plante, vivant ou mort, des espèces figurant à l'annexe IV et à l'annexe V, toute partie ou tout produit obtenu à partir de ceux-ci ainsi que toute autre marchandise dans le cas où il ressort du document justificatif, de l'emballage ou d'une étiquette ou de toutes autres circonstances qu'il s'agit de parties ou de produits d'animaux ou de plantes de ces espèces; e. comité: le comité établi en vertu de l'article 20. 1.1.1.1 Article 2 1. La présente directive a pour objet de contribuer à assurer la biodiversité par la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages sur le territoire européen des États membres où le traité s'applique. 2. Les mesures prises en vertu de la présente directive visent à assurer le maintien ou le rétablissement, dans un état de conservation favorable, des habitats naturels et des espèces de faune et de flore sauvages d'intérêt communautaire. 3. Les mesures prises en vertu de la présente directive tiennent compte des exigences économiques, sociales et culturelles, ainsi que des particularités régionales et locales. 1.1.1.1.1 Conservation des habitats naturels et des habitats d'espèces 1.1.1.2 Article 3 1. Un réseau écologique européen cohérent de zones spéciales de conservation, dénommé «Natura 2000», est constitué. Ce réseau, formé par des sites abritant des types d'habitats naturels figurant à l'annexe I et des habitats des espèces figurant à l'annexe II, doit assurer le maintien ou, le cas échéant, le rétablissement, dans un état de conservation favorable, des types d'habitats naturels et des habitats d'espèces concernés dans leur aire de répartition naturelle. Le réseau Natura 2000 comprend également les zones de protection spéciale classées par les États membres en vertu des dispositions de la directive 79/409/CEE. 2. Chaque État membre contribue à la constitution de Natura 2000 en fonction de la représentation, sur son territoire, des types d'habitats naturels et des habitats d'espèces visés au paragraphe 1. Il désigne à cet effet, conformément à l'article 4, des sites en tant que zones spéciales de conservation, et tenant compte des objectifs visés au paragraphe 1. 3. Là où ils l'estiment nécessaire, les États membres s'efforcent d'améliorer la cohérence écologique de Natura 2000 par le maintien et, le cas échéant, le développement des éléments du paysage, mentionnés à l'article 10, qui revêtent une importance majeure pour la faune et la flore sauvages. 1.1.1.3 Article 4 1. Sur la base des critères établis à l'annexe III (étape 1) et des informations scientifiques pertinentes, chaque État membre propose une liste de sites indiquant les types d'habitats naturels de l'annexe I et les espèces indigènes de l'annexe II qu'ils abritent. Pour les espèces animales qui occupent de vastes territoires, ces sites correspondent aux lieux, au sein de l'aire de répartition naturelle de ces espèces, qui présentent les éléments physiques ou biologiques essentiels à leur 74 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - vie et reproduction. Pour les espèces aquatiques qui occupent de vastes territoires, ces sites ne sont proposés que s'il est possible de déterminer clairement une zone qui présente les éléments physiques et biologiques essentiels à leur vie et reproduction. Les États membres suggèrent, le cas échéant, l'adaptation de cette liste à la lumière des résultats de la surveillance visée à l'article 11. La liste est transmise à la Commission, dans les trois ans suivant la notification de la présente directive, en même temps que les informations relatives à chaque site. Ces informations comprennent une carte du site, son appellation, sa localisation, son étendue ainsi que les données résultant de l'application des critères spécifiés à l'annexe III (étape 1) et sont fournies sur la base d'un formulaire établi par la Commission selon la procédure visée à l'article 21. 2. Sur la base des critères établis à l'annexe III (étape 2) et dans le cadre de chacune des cinq régions biogéographiques mentionnées à l'article 1er point c) iii) et de l'ensemble du territoire visé à l'article 2 paragraphe 1, la Commission établit, en accord avec chacun des États membres, un projet de liste des sites d'importance communautaire, à partir des listes des États membres, faisant apparaître les sites qui abritent un ou plusieurs types d'habitats naturels prioritaires ou une ou plusieurs espèces prioritaires. Les États membres dont les sites abritant un ou plusieurs types d'habitats naturels prioritaires et une ou plusieurs espèces prioritaires représentent plus de 5 % du territoire national peuvent, en accord avec la Commission, demander que les critères énumérés à l'annexe III (étape 2) soient appliqués d'une manière plus souple en vue de la sélection de la totalité des sites d'importance communautaire sur leur territoire. La liste des sites sélectionnés comme sites d'importance communautaire, faisant apparaître les sites abritant un ou plusieurs types d'habitats naturels prioritaires ou une ou plusieurs espèces prioritaires, est arrêtée par la Commission selon la procédure visée à l'article 21. 3. La liste mentionnée au paragraphe 2 est établie dans un délai de six ans après la notification de la présente directive. 4. Une fois qu'un site d'importance communautaire a été retenu en vertu de la procédure prévue au paragraphe 2, l'État membre concerné désigne ce site comme zone spéciale de conservation le plus rapidement possible et dans un délai maximal de six ans en établissant les priorités en fonction de l'importance des sites pour le maintien ou le rétablissement, dans un état de conservation favorable, d'un type d'habitat naturel de l'annexe I ou d'une espèce de l'annexe II et pour la cohérence de Natura 2000, ainsi qu'en fonction des menaces de dégradation ou de destruction qui pèsent sur eux. 5. Dès qu'un site est inscrit sur la liste visée au paragraphe 2 troisième alinéa, il est soumis aux dispositions de l'article 6 paragraphes 2, 3 et 4. 1.1.1.4 Article 5 1. Dans les cas exceptionnels où la Commission constate l'absence sur une liste nationale visée à l'article 4 paragraphe 1 d'un site abritant un type d'habitat naturel ou une espèce prioritaires qui, sur le base d'informations scientifiques pertinentes et fiables, lui semble indispensable au maintien de ce type d'habitat naturel prioritaire ou à la survie de cette espèce prioritaire, une procédure de concertation bilatérale entre cet État membre et la Commission est engagée en vue de comparer les données scientifiques utilisées de part et d'autre. 75 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - 2. Si, à l'expiration d'une période de concertation n'excédant pas six mois, le différend subsiste, la Commission transmet au Conseil une proposition portant sur la sélection du site comme site d'importance communautaire. 3. Le Conseil statue à l'unanimité dans un délai de trois mois à compter de la saisine du Conseil. 4. Pendant la période de concertation et dans l'attente d'une décision du Conseil, le site concerné est soumis aux dispositions de l'article 6 paragraphe 2. 1.1.1.5 Article 6 1. Pour les zones spéciales de conservation, les États membres établissent les mesures de conservation nécessaires impliquant, le cas échéant, des plans de gestion appropriés spécifiques aux sites ou intégrés dans d'autres plans d'aménagement et les mesures réglementaires, administratives ou contractuelles appropriées, qui répondent aux exigences écologiques des types d'habitats naturels de l'annexe I et des espèces de l'annexe II présents sur les sites. 2. Les États membres prennent les mesures appropriées pour éviter, dans les zones spéciales de conservation, la détérioration des habitats naturels et des habitats d'espèces ainsi que les perturbations touchant les espèces pour lesquelles les zones ont été désignées, pour autant que ces perturbations soient susceptibles d'avoir un effet significatif eu égard aux objectifs de la présente directive. 3. Tout plan ou projet non directement lié ou nécessaire à la gestion du site mais susceptible d'affecter ce site de manière significative, individuellement ou en conjugaison avec d'autres plans et projets, fait l'objet d'une évaluation appropriée de ses incidences sur le site eu égard aux objectifs de conservation de ce site. Compte tenu des conclusions de l'évaluation des incidences sur le site et sous réserve des dispositions du paragraphe 4, les autorités nationales compétentes ne marquent leur accord sur ce plan ou projet qu'après s'être assurées qu'il ne portera pas atteinte à l'intégrité du site concerné et après avoir pris, le cas échéant, l'avis du public. 4. Si, en dépit de conclusions négatives de l'évaluation des incidences sur le site et en l'absence de solutions alternatives, un plan ou projet doit néanmoins être réalisé pour des raisons impératives d'intérêt public majeur, y compris de nature sociale ou économique, l'État membre prend toute mesure compensatoire nécessaire pour assurer que la cohérence globale de Nature 2000 est protégée. L'État membre informe la Commission des mesures compensatoires adoptées. Lorsque le site concerné est un site abritant un type d'habitat naturel et/ou une espèce prioritaires, seules peuvent être évoquées des considérations liées à la santé de l'homme et à la sécurité publique ou à des conséquences bénéfiques primordiales pour l'environnement ou, après avis de la Commission, à d'autres raisons impératives d'intérêt public majeur. 1.1.1.6 Article 7 Les obligations découlant de l'article 6 paragraphes 2, 3 et 4 de la présente directive se substituent aux obligations découlant de l'article 4 paragraphe 4 première phrase de la directive 79/409/CEE en ce qui concerne les zones classées en vertu de l'article 4 paragraphe 1 ou reconnues d'une manière similaire en vertu de l'article 4 paragraphe 2 de ladite directive à partir de la date de mise en application de la présente directive ou de la date de la classification ou de la reconnaissance par un État membre en vertu de la directive 79/409/CEE si cette dernière date est postérieure. 76 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - 1.1.1.7 Article 8 1. Parallèlement à leurs propositions concernant les sites susceptibles d'être désignés comme zones spéciales de conservation abritant des types d'habitats naturels prioritaires et/ou des espèces prioritaires, les États membres communiquent à la Commission, selon les besoins, les montants qu'ils estiment nécessaires dans le cadre du cofinancement communautaire pour leur permettre de remplir les obligations leur incombant au titre de l'article 6 paragraphe 1. 2. En accord avec chacun des États membres concernés, la Commission recense, pour les sites d'importance communautaire faisant l'objet d'une demande de cofinancement, les mesures indispensables pour assurer le maintien ou le rétablissement dans un état de conservation favorable des types d'habitats naturels prioritaires et des espèces prioritaires sur les sites concernés ainsi que le montant total des coûts qu'impliquent ces mesures. 3. La Commission, en accord avec l'État membre concerné, évalue le montant du financement nécessaire – y compris le cofinancement - à la mise en oeuvre des mesures visées au paragraphe 2 en tenant compte, notamment, de la concentration d'habitats naturels prioritaires et/ou d'espèces prioritaires sur le territoire de cet État membre et des charges qu'impliquent, pour chaque État membre, les mesures requises. 4. Conformément à l'évaluation visée aux paragraphes 2 et 3, la Commission adopte, compte tenu des sources de financement disponibles au titre des instruments communautaires appropriés et selon la procédure prévue à l'article 21, un cadre d'action prioritaire prévoyant des mesures impliquant un cofinancement, à prendre lorsque le site a été désigné conformément à l'article 4 paragraphe 4. 5. Les mesures qui n'ont pas été retenues dans le cadre d'action faute de ressources suffisantes, ainsi que celles qui y ont été intégrées mais qui n'ont pas reçu le cofinancement nécessaire ou qui n'ont été cofinancées qu'en partie, sont réexaminées conformément à la procédure prévue à l'article 21, dans le contexte de l'examen – tous les deux ans - du programme d'action et peuvent, entre temps, être différées par les États membres dans l'attente de cet examen. Cet examen tient compte, le cas échéant, de la nouvelle situation du site concerné. 6. Dans les zones où les mesures relevant d'un cofinancement sont différées, les États membres s'abstiennent de prendre toute nouvelle mesure susceptible d'entraîner la dégradation de ces zones. 1.1.1.8 Article 9 La Commission, agissant selon la procédure prévue à l'article 19, procède à l'évaluation périodique de la contribution de Natura 2000 à la réalisation des objectifs visés aux articles 2 et 3. Dans ce contexte, le déclassement d'une zone spéciale de conservation peut être considéré là où l'évolution naturelle relevée au titre de la surveillance prévue à l'article 11 le justifie. 1.1.1.9 Article 10 Là où ils l'estiment nécessaire, dans le cadre de leurs politiques d'aménagement du territoire et de développement et notamment en vue d'améliorer la cohérence écologique du réseau Natura 2000, les États membres s'efforcent d'encourager la gestion d'éléments du paysage qui revêtent une importance majeure pour la faune et la flore sauvages. 77 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - Ces éléments sont ceux qui, de par leur structure linéaire et continue (tels que les rivières avec leurs berges ou les systèmes traditionnels de délimitation des champs) ou leur rôle de relais (tels que les étangs ou les petits bois), sont essentiels à la migration, à la distribution géographique et à l'échange génétique d'espèces sauvages. 1.1.1.10 Article 11 Les États membres assurent la surveillance de l'état de conservation des espèces et habitats naturels visés à l'article 2, en tenant particulièrement compte des types d'habitats naturels prioritaires et des espèces prioritaires. Protection des espèces 1.1.1.11 Article 12 1. Les États membres prennent les mesures nécessaires pour instaurer un système de protection stricte des espèces animales figurant à l'annexe IV point a), dans leur aire de répartition naturelle, interdisant: a. toute forme de capture ou de mise à mort intentionnelle de spécimens de ces espèces dans la nature; b. la perturbation intentionnelle de ces espèces notamment durant la période de reproduction, de dépendance, d'hibernation et de migration; c. la destruction ou le ramassage intentionnels des oeufs dans la nature; d. la détérioration ou la destruction des sites de reproduction ou des aires de repos. 2. Pour ces espèces, les États membres interdisent la détention, le transport, le commerce ou l'échange et l'offre aux fins de vente ou d'échange de spécimens prélevés dans la nature, à l'exception de ceux qui auraient été prélevés légalement avant la mise en application de la présente directive. 3. Les interdictions visées au paragraphe 1 points a) et b) ainsi qu'au paragraphe 2 s'appliquent à tous les stades de la vie des animaux visés par le présent article. 4. Les États membres instaurent un système de contrôle des captures et mises à mort accidentelles des espèces animales énumérées à l'annexe IV point a). Sur la base des informations recueillies, les États membres entreprennent les nouvelles recherches ou prennent les mesures de conservation nécessaires pour faire en sorte que les captures ou mises à mort involontaires n'aient pas une incidence négative importante sur les espèces en question. 1.1.1.12 Article 13 1. Les États membres prennent les mesures nécessaires pour instaurer un système de protection stricte des espèces végétales figurant à l'annexe IV point b) interdisant: a. la cueillette ainsi que le ramassage, la coupe, le déracinage ou la destruction intentionnels dans la nature de ces plantes, dans leur aire de répartition naturelle; b. la détention, le transport, le commerce ou l'échange et l'offre aux fins de vente ou d'échange de spécimens desdites espèces prélevés dans la nature, à l'exception de ceux qui auraient été prélevés légalement avant la mise en application de la présente directive. 2. Les interdictions visées au paragraphe 1 points a) et b) s'appliquent à tous les stades du cycle biologique des plantes visées par le présent article. 78 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - 1.1.1.13 Article 14 1. Si les États membres l'estiment nécessaire à la lumière de la surveillance prévue à l'article 11, ils prennent des mesures pour que le prélèvement dans la nature de spécimens des espèces de la faune et de la flore sauvages figurant à l'annexe V, ainsi que leur exploitation, soit compatible avec leur maintien dans un état de conservation favorable. 2. Si de telles mesures sont estimées nécessaires, elles doivent comporter la poursuite de la surveillance prévue à l'article 11. Elles peuvent en outre comporter notamment: • des prescriptions concernant l'accès à certains secteurs, • l'interdiction temporaire ou locale du prélèvement de spécimens dans la nature et de l'exploitation de certaines populations, • la réglementation des périodes et/ou des modes de prélèvement de spécimens, • l'application, lors du prélèvement de spécimens, de règles cynégétiques ou halieutiques respectueuses de la conservation de ces populations, • l'instauration d'un système d'autorisations de prélèvement de spécimens ou de quotas, • la réglementation de l'achat, de la vente, de la mise en vente, de la détention ou du transport en vue de la vente de spécimens, • l'élevage en captivité d'espèces animales ainsi que la propagation artificielle d'espèces végétales, dans des conditions strictement contrôlées, en vue de réduire le prélèvement de spécimens dans la nature, • l'évaluation de l'effet des mesures adoptées. 1.1.1.14 Article 15 Pour la capture ou la mise à mort des espèces de faune sauvage énumérées à l'annexe V point a) et dans les cas où, conformément à l'article 16, des dérogations sont appliquées pour le prélèvement, la capture ou la mise à mort des espèces énumérées à l'annexe IV point a), les États membres interdisent l'utilisation de tous les moyens non sélectifs susceptibles d'entraîner localement la disparition ou de troubler gravement la tranquillité des populations d'une espèce et en particulier: a. l'utilisation des moyens de capture et de mise à mort énumérés à l'annexe VI point a); b. toute forme de capture et de mise à mort à partir des moyens de transport mentionnés à l'annexe VI point b). 1.1.1.15 Article 16 1. À condition qu'il n'existe pas une autre solution satisfaisante et que la dérogation ne nuise pas au maintien, dans un état de conservation favorable, des populations des espèces concernées dans leur aire de répartition naturelle, les États membres peuvent déroger aux dispositions des articles 12, 13, 14 et de l'article 15 points a) et b): a. dans l'intérêt de la protection de la faune et de la flore sauvages et de la conservation des habitats naturels; b. pour prévenir des dommages importants notamment aux cultures, à l'élevage, aux forêts, aux pêcheries, aux eaux et à d'autres formes de propriété; c. dans l'intérêt de la santé et de la sécurité publiques, ou pour d'autres raisons impératives d'intérêt public majeur, y compris de nature sociale ou économique, et pour des motifs qui comporteraient des conséquences bénéfiques primordiales pour l'environnement; d. à des fins de recherche et d'éducation, de repeuplement et de réintroduction de ces espèces et pour des opérations de reproduction nécessaires à ces fins, y compris la propagation artificielle des plantes; 79 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - e. pour permettre, dans des conditions strictement contrôlées, d'une manière sélective et dans une mesure limitée, la prise ou la détention d'un nombre limité et spécifié par les autorités nationales compétentes de certains spécimens des espèces figurant à l'annexe IV. 2. Les États membres adressent tous les deux ans à la Commission un rapport, conforme au modèle établi par le comité, sur les dérogations mises en oeuvre au titre du paragraphe 1. La Commission fait connaître son avis sur ces dérogations dans un délai maximal de douze mois suivant la réception du rapport et en informe le comité. 3. Les rapports doivent mentionner: a. les espèces qui font l'objet des dérogations et le motif de la dérogation, y compris la nature du risque, avec, le cas échéant, indication des solutions alternatives non retenues et des données scientifiques utilisées; b. les moyens, installations ou méthodes de capture ou de mise à mort d'espèces animales autorisés et les raisons de leur utilisation; c. les circonstances de temps et de lieu dans lesquelles ces dérogations sont accordées; d. l'autorité habilitée à déclarer et à contrôler que les conditions exigées sont réunies et à décider quels moyens, installations ou méthodes peuvent être mis en oeuvre, dans quelles limites et par quels services, et quelles sont les personnes chargées de l'exécution; e. les mesures de contrôle mises en oeuvre et les résultats obtenus. Information 1.1.1.16 Article 17 1. Tous les six ans à compter de l'expiration du délai prévu à l'article 23, les États membres établissent un rapport sur l'application des dispositions prises dans le cadre de la présente directive. Ce rapport comprend notamment des informations concernant les mesures de conservation visées à l'article 6 paragraphe 1, ainsi que l'évaluation des incidences de ces mesures sur l'état de conservation des types d'habitats de l'annexe I et des espèces de l'annexe II et les principaux résultats de la surveillance visée à l'article 11. Ce rapport, conforme au modèle établi par le comité, est transmis à la Commission et rendu accessible au public. 2. La Commission élabore un rapport de synthèse sur la base des rapports visés au paragraphe 1. Ce rapport comporte une évaluation appropriée des progrès réalisés et, en particulier, de la contribution de Natura 2000 à la réalisation des objectifs spécifiés à l'article 3. Le projet de la partie du rapport concernant les informations fournies par un État membre est soumis pour vérification aux autorités de l'État membre concerné. La version définitive du rapport est publiée par la Commission, après avoir été soumise au comité, au plus tard deux ans après la réception des rapports visés au paragraphe 1 et adressée aux États membres, au Parlement européen, au Conseil et au Comité économique et social. 3. Les États membres peuvent signaler les zones désignées en vertu de la présente directive par les panneaux communautaires conçus à cet effet par le comité. Recherche 1.1.1.17 Article 18 1. Les États membres et la Commission encouragent les recherches et les travaux scientifiques nécessaires eu égard aux objectifs énoncés à l'article 2 et à l'obligation visée à l'article 11. Ils échangent des informations en vue d'une bonne coordination de la recherche mise en œuvre au niveau des États membres et au niveau communautaire. 2. Une attention particulière est accordée aux travaux scientifiques nécessaires à la mise en oeuvre des articles 4 et 10 et la coopération transfrontière entre les États membres en matière de recherche est encouragée. 80 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - Procédure de modification des annexes 1.1.1.18 Article 19 Les modifications nécessaires pour adapter au progrès technique et scientifique les annexes I, II, III, V et VI sont arrêtées par le Conseil, statuant à la majorité qualifiée sur proposition de la Commission. Les modifications nécessaires pour adapter au progrès technique et scientifique l'annexe IV de la présente directive sont arrêtées par le Conseil, statuant à l'unanimité sur proposition de la Commission. Comité 1.1.1.19 Article 20 La Commission est assistée d'un comité composé de représentants des États membres et présidé par un représentant de la Commission. 1.1.1.20 Article 21 1. Le représentant de la Commission soumet au comité un projet des mesures à prendre. Le comité émet son avis sur ce projet dans un délai que le président peut fixer en fonction de l'urgence de la question en cause. L'avis est émis à la majorité prévue à l'article 148 paragraphe 2 du traité pour l'adoption des décisions que le Conseil est appelé à prendre sur proposition de la Commission. Lors des votes au sein du comité, les voix des représentants des États membres sont affectées de la pondération définie à l'article précité. Le président ne prend pas part au vote. 2. La Commission arrête les mesures envisagées lorsqu'elles sont conformes à l'avis du comité. Lorsque les mesures envisagées ne sont pas conformes à l'avis du comité, ou en l'absence d'avis, la Commission soumet sans tarder au Conseil une proposition relative aux mesures à prendre. Le Conseil statue à la majorité qualifiée. Si, à l'expiration d'un délai de trois mois à compter de la saisine du Conseil, celui-ci n'a pas statué, les mesures proposées sont arrêtées par la Commission. Dispositions complémentaires 1.1.1.21 Article 22 Dans la mise en application des dispositions de la présente directive, les États membres: a. étudient l'opportunité de réintroduire des espèces de l'annexe IV, indigènes à leur territoire, lorsque cette mesure est susceptible de contribuer à leur conservation, à condition qu'il soit établi par une enquête, tenant également compte des expériences des autres États membres ou d'autres parties concernées, qu'une telle réintroduction contribue de manière efficace à rétablir ces espèces dans un état de conservation favorable et n'ait lieu qu'après consultation appropriée du public concerné; b. veillent à ce que l'introduction intentionnelle dans la nature d'une espèce non indigène à leur territoire soit réglementée de manière à ne porter aucun préjudice aux habitats naturels dans leur aire de répartition naturelle ni à la faune et à la flore sauvages indigènes et, s'ils le jugent nécessaire, interdisent une telle introduction. Les résultats des études d'évaluation entreprises sont communiqués pour information au comité; c. promeuvent l'éducation et l'information générale sur la nécessité de protéger les espèces de faune et de flore sauvages et de conserver leurs habitats ainsi que les habitats naturels. 81 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - Dispositions finales 1.1.1.21.1 Article 23 1. Les États membres mettent en vigueur les dispositions législatives, réglementaires et administratives nécessaires pour se conformer à la présente directive dans un délai de deux ans à compter de sa notification. Ils en informent immédiatement la Commission. 2. Lorsque les États membres adoptent ces dispositions, celles-ci contiennent une référence à la présente directive ou sont accompagnées d'une telle référence lors de leur publication officielle. Les modalités de cette référence sont arrêtées par les États membres. 3. Les États membres communiquent à la Commission le texte des dispositions essentielles de droit interne qu'ils adoptent dans le domaine régi par la présente directive. 1.1.1.22 Article 24 Les États membres sont destinataires de la présente directive. Fait à Bruxelles, le 21 mai 1992. Par le Conseil Le président (1)Comme modifié par l'acte d'accession de l'Autriche, la Finlande et la Suède (JO no L 1, 1.1.1995, p.135) (2)JO no C 247 du 21. 9. 1988, p. 3. JO no C 195 du 3. 8. 1990, p. 1. (3)JO no C 75 du 20. 3. 1991, p.12. (4)JO no C 31 du 6. 2. 1991, p. 25. (5)JO no C 328 du 7. 12. 1987, p. 1. (6)JO no L 103 du 25. 4. 1979, p. 1. Directive modifiée en dernier lieu par la directive 91/244/CEE (JO no L 115 du 8. 5. 1991, p. 41). ANNEXE I: TYPES D'HABITATS NATURELS D'INTÉRÊT COMMUNAUTAIRE DONT LA CONSERVATION NÉCESSITE LA DÉSIGNATION DE ZONES SPÉCIALES DE CONSERVATION. ANNEXE II: ESPÈCES ANIMALES ET VÉGÉTALES D'INTÉRÊT COMMUNAUTAIRE DONT LACONSERVATION NÉCESSITE LA DÉSIGNATION DE ZONES SPÉCIALES DE CONSERVATION. ANNEX III: CRITÈRES DE SÉLECTION DES SITES SUSCEPTIBLES D'ÊTRE IDENTIFIÉS COMME D'IMPORTANCE COMMUNAUTAIRE ET DÉSIGNÉS COMME ZONES SPÉCIALES DE CONSERVATION. ANNEXE IV: ESPÈCES ANIMALES ET VÉGÉTALES D'INTÉRÊT COMMUNAUTAIRE QUI NÉCESSITENT UNE PROTECTION STRICTE. ANNEXE V: ESPÈCES ANIMALES ET VÉGÉTALES D'INTÉRÊT COMMUNAUTAIRE DONT LE PRÉLÈVEMENT DANS LA NATURE ET L'EXPLOITATION SONT SUSCEPTIBLES DE FAIRE L'OBJET DE MESURES DE GESTION. ANNEXE VI: MÉTHODES ET MOYENS DE CAPTURE ET DE MISE À MORT ET MODES DE TRANSPORT INTERDITS. 82 Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - ANNEXE 5 LE GROUPE DE SUIVI DU SITE DE LEITRANGE – HEISCHEL Organisation Représentants Ministère de l´Environnement Frank Wolff Administration des Eaux et Forêts, Service Conservation de la Nature Jean-Claude Kirpach Laurent Schley Administration des Eaux et Forêts, Arrondissement CN Centre Jeannot Jacobs Administration des Eaux et Forêts, Service de la Chasse Ady Krier Administration des Eaux et Forêts, Aménagement des bois et économie forestière Marc Wagner Administration des Eaux et Forêts, Cantonnement de Mersch André Schiltz Administration des Eaux et Forêts, Triage de Saeul/Beckerich Claude Besenius Administration Communale de Beckerich Camille Gira Chambre d´agriculture Simone Marx ASTA Léon Wietor Fédération des chasseurs Jos Bourg Association pour une Chasse Écologiquement Responsable Louis Steichen Mouvement Écologique Blanche Weber Tom Conzemius LVNL Patric Lorgé NATURA Frantz Charles Muller Hëllef fir d´Natur Frantz Charles Muller Sicona Centre A. Erpelding 83 Adresse Ministère de l´Environnement 18, montée de la Pétrusse L-2918 Luxembourg Administration des Eaux et Forêts 16, rue E. Ruppert L-2453 Luxembourg Administration des Eaux et Forêts 16, rue E. Ruppert L-2453 Luxembourg Administration des Eaux et Forêts B.P. 161 L-7502 Mersch Administration des Eaux et Forêts 16, rue E. Ruppert L-2453 Luxembourg Administration des Eaux et Forêts 16, rue E. Ruppert L-2453 Luxembourg Administration des Eaux et Forêts 3-7, rue Grande Duchesse Charlotte L-7520 Mersch Administration des Eaux et Forêts B.P. 7 L-7506 Saeul Administration Communale de Beckerich 6, Dikrecherstrooss L-8523 Beckerich Chambre d´agriculture 261, route d´Arlon L-8011 Strassen Services techniques de l´Agriculture (ASTA) 16, route d´Esch L-1470 Luxembourg FSHCL - Fédération des chasseurs B.P. 60 L-2010 Luxembourg Louis Steichen B.P. 17 L-9001 Ettelbrück Mouvement Écologique asbl 6, rue Vauban L-2663 Luxembourg LVNL – Haus vun der Natur Route de Luxembourg L-1899 Kockelscheuer LVNL – Haus vun der Natur Route de Luxembourg L-1899 Kockelscheuer Natura asbl Haus vun der Natur - Kräizhaff Route de Luxembourg L-1899 Kockelscheuer Hëllef fir d´Natur Haus vun der Natur - Kräizhaff Route de Luxembourg L-1899 Kockelscheuer B.P. 8 L- 9006 Grosbous Plan de Gestion du site Natura 2000 LU0001067 " Leitrange – Heischel " - 2005 - Musée National d´Histoire Naturelle Georges Bechet Adil Baghli, Biologiste Adil Baghli 84 Musée National d´Histoire Naturelle 1A, rue Plaetis L-2338 Luxembourg A. Baghli, Dr Ing. 1A, rue du Sentier L-3961 Ehlange