MEGAPHORBIAIES ET LISIERES OU CLAIRIERES HUMIDES 30 SDAGE :Marais et landes humides de plaines et zones humides en tête de bassin Code CORINE biotopes : 37.81, 37.82, 37.714, 37.715 Code Directive : 6430 Intérêt communautaire : oui Phytosociologie : Calamagrostion arundinacea : Mégaphorbiaies mésophiles de montagne à graminées. Adenostylion alliairiae : Mégaphorbiaies hygrophile de montagne à Adenostyles alliariae. Petasition officinalis Lisières et clairières herbacées hygrophiles de plaine. Convolvulion sepium Lisières et clairières herbacées hygrophiles de plaine. Situation écologique : Les mégaphorbiaies et ourlets des lisières et clairières hygrophiles se développent des étages inférieurs à l’étage subalpin en bordure de cours d’eau dans des combes, des dépressions des talwegs et au contact des milieux forestiers, là où règne un microclimat humide et ombragé. Salinité, régime hydrique et type de sol : Ces milieux occupent généralement des sols régulièrement humides à détrempés, bénéficiant de conditions de fraîcheur importantes, très généralement riches en éléments nutritifs minéraux et en matière organique. Souvent limoneux ou argileux et fortement colluvionnés, ils peuvent être même gras à eutrophes. Ils bénéficient de conditions d’humidité constante en raison de la proximité de cours d’eau, d’un microclimat frais en exposition nord, de l’ombrage lié à la proximité du couvert forestier ou d’accumulation importante de neige qui ne fond que tardivement (couloirs d’avalanches). Physionomie : La végétation des mégaphorbiaies et ourlets hygrophiles herbacés se caractérise par la grande opulence des plantes qui s’y développent, en raison de conditions particulièrement favorables d’humidité et de capacité nutritive. On y remarque principalement des fougères et des dicotylédones de grande taille (parfois jusqu’à 1m50) et aux feuilles larges, bien que des graminées également très vigoureuses soient dominantes dans certains cas (mégaphorbiaies du Calamagrostidion). Les ourlets des lisières et clairières hygrophiles de plaine se caractérisent également par la luxuriance de la végétation et par la présence de plusieurs espèces volubiles (liserons, houblon). Espèces guides caractéristiques : Mégaphorbiaie mésophile : Calamagrostis arundinacea, Calamagrostis villosa, Agrostis agrostiflora, Astrantia major, Centaurea montana, Eryngium alpinum, Digitalis grandiflora, Bupleurum longifolium, Crepis pyrenaica, Hieracium prenanthoïdes, Laserpitium latifolium, Stemmacantha rhapontica. Mégaphorbiaie hygrophile : Cacalia alliariae, Delphinium dubium, Hugueninia tanacetifolia, Chaerophyllum villarsii, Athyrium distentifolium, Geranium sylvaticum, Peucedanum ostruthium, Ranunculus platanifolius, Saxifraga rotundifolia, Rumex arifolius, Viola biflora, Cicerbita alpina. Ourlets hygrophiles des lisières de montagne : Petasites hybridus, Petasites albus, Carduus personatus, Chaerophyllum hirsutum, Filipendula ulmaria, Myrrhis odorata, Polygonum bistorta, Cirsium erisithales, Stellaria nemorum. Ourlets hygrophiles des lisières de plaine : Calystegia sepium, Cucubalus baccifer, Humulus lupulus, Scrophularia auriculata, Epilobium hirsutum, Saponaria officinalis, Myosoton aquaticum, Symphytum officinale, Urtica dioica, Eupatoriun cannabinum. Exemples : Vallées du Parc National des Ecrins, en particulier en Champsaur et Valgaudemar (05), Forêt de Durbon (05), haute vallée du Guil (05) et de l’Ubaye (04). Dynamique et variabilité : Les ourlets hygrophiles des lisières et des clairières forestières sont en général des formations transitoires, destinées tôt ou tard à se reboiser dans le cadre de la dynamique forestière. Toutefois, ce phénomène peut-être fortement ralenti par l’exubérance de la végétation herbacée qui tend à étouffer les jeunes plants forestiers. Les mégaphorbiaies sont fréquemment associées à l’aulnaie verte et aux fourrés subalpins de saules. Elles occupent des situations aux conditions très spécialisées (forte humidité, enneigement long, couloirs d’avalanches) qui, conjuguées à l‘ombrage et à la concurrence des plantes herbacées, sont impropres à l’installation de la forêt. Ce type de formation végétale peut également s’étendre dans les forêts humides de montagne, qui ont été exagérément ouvertes par l’exploitation sylvicole, et constituer un obstacle à la régénération forestière. Types d’intérêts : Les ourlets hygrophiles des lisières et clairières n’abritent en général que des espèces relativement communes. Etablis cependant à l’interface des milieux forestiers et prairiaux, ils ont un rôle écologique fondamental et possèdent une forte biodiversité. Les mégaphorbiaies de montagne possèdent une très forte diversité en espèces végétales, dont certaines sont peu communes à rares (Eryngium alpinum, Cephalaria alpina, Bupleurum longifolium, Delphinium dubium, Stemmacantha rhapontica…). Menaces et vulnérabilité : La présence des ourlets de lisières et clairières est fortement tributaire de la gestion et de l’exploitation sylvicole, qui contribuent indirectement à en assurer le maintien. Toutefois, des opérations de drainage ou de stockage des bois peuvent conduire localement à la disparition de ces milieux. Les mégaphorbiaies de montagne occupent des stations dont « la mise en valeur » est difficile voire impossible (couloirs d’avalanche) et de ce fait sont rarement menacés par des activités humaines. Cependant, les excès de pression pastorale, l’aménagement de pistes forestières, les corrections torrentielles ou l’utilisation de combes pour le débardage des bois peuvent localement causer la dégradation de ces milieux. Gestion Conservatoire : Il conviendra si possible : - de prendre en compte la présence de ces formations végétales dans le cadre de l’élaboration des plans de gestion pastoraux ou sylvicoles de façon à limiter les atteintes énumérées ci-dessus. - d’éviter les opérations de drainage, de remblaiement ou de stockage des bois sur ces milieux.