15-Journal-octobre_Mise en page 1 22/09/14 15:11 Page127 Journal missariat des Nations unies pour les réfugiés (selon le gouvernement libanais, ils seront deux millions d’ici à la fin de l’année), 52 000 réfugiés palestiniens supplémentaires (s’ajoutant aux centaines de milliers déjà présents sur le territoire libanais avant la crise syrienne) et quelque 40 000 Libanais qui vivaient jusqu’alors en Syrie, contraints de revenir au Liban. LIBAN-SYRIE : SOLIDARITÉ ET BUSINESS À l’ombre de l’agenda médiatique et politique international, Liban et Syrie sont à nouveau indissociablement liés, dans une crise humanitaire majeure. Les conséquences de la guerre en Syrie sur le Liban sont multiples, complexes, et mettent à mal un pays qui demeure dans un état de conflit permanent depuis la guerre civile et l’occupation qui l’ont meurtri pendant plusieurs décennies. Quel autre pays peut se targuer d’une telle générosité, d’accueillir l’équivalent de près du tiers de sa population ? En effet, le Liban a fait le choix (en partie dicté par l’expérience de l’accueil des Palestiniens) de l’intégration des réfugiés dans la société, contrairement à ses voisins, incluant la Turquie et la Jordanie, qui ont opté pour la mise en place de camps de réfugiés. On ne peut pas faire les mêmes constats concernant l’accueil des réfugiés par les pays de l’Union européenne. Cette dernière a accueilli moins de 20 000 réfugiés syriens sur son territoire. La France seulement 500 à ce jour. Les réfugiés syriens au Liban : intégration ou déstabilisation ? Même s’il se trouve encore quelques conférences internationales pour s’en préoccuper, le pays du Cèdre est petit à petit oublié. L’un des témoignages de cet aveuglement est la baisse des financements apportée à l’aide humanitaire au Liban. Ainsi, le Plan régional de réponse à la crise syrienne, élaboré en coordination entre les organisations non gouvernementales (ONG), les organisations intergouvernementales (OIG) et le gouvernement libanais, n’a été financé qu’à hauteur de 25 %. D’ores et déjà, sur le terrain, il est question de devoir choisir entre assurer le droit à l’éducation ou celui au logement des populations les plus vulnérables. L’une des principales conséquences du conflit syrien sur le Liban est démographique : plus de 1,5 million de réfugiés syriens, dont un million enregistré auprès du Haut Com- La pression sur les marchés locaux du travail s’accentue, générant une compétition qui attise la grogne sociale et menace de faire doubler le taux de chômage d’ici la fin de l’année. Cela pourrait avoir pour conséquence de faire basculer 170 000 Libanais sous le seuil de pauvreté, s’ajoutant au 1,5 million actuellement sous ce seuil. L’accès au logement, aux soins, à l’éducation s’en trouve également menacé, rendant encore plus vulnérables les populations. Plus généralement, les infrastructures libanaises sont toutes débordées. 127