RÉSISTER EN FRANCE PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE 1) La France Libre (F.F.L.) Le Général De Gaulle, sous-secrétaire d'État à la guerre le 5 juin 1940, participe à la Drôle de Guerre. Il s'envole pour Londres le 17/06, jour où Pétain demande l'armistice. Le 18/06, il lance un appel radio depuis Londres (à la BBC) dans lequel il appelle à poursuivre le combat et refuser l'armistice : "La flamme de la résistance ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas". Ce discours a peu d'auditeurs. Mais de nombreux extraits seront ensuite reproduits dans les journaux clandestins de la zone libre. Il marque l'origine historique de la France Libre. Le général de Gaulle passe en revue les premiers volontaires de la France Libre. Photo Fondation de la France Libre La BBC va désormais servir de lien entre ceux qui luttent à l'extérieur et ceux qui vivent l'occupation. C'est le fameux "Les Français parlent aux Français", avec ses messages codés. A partir de 1942, la BBC permet de faire connaître les premières défaites de l'Axe. C'est elle qui annonce le débarquement allié en Normandie. De Gaulle est rejoint par 7000 hommes qui vont former les F.F.L. (Forces Françaises Libres). Ils seront 70000 en 1942 et participeront aux combats britanniques en Afrique du Nord (Libye et Tunisie). La 2nde D.B. de Leclerc, l'unité la plus célèbre des F.F.L., libérera Paris en août 1944 La FRANCE LIBRE de de Gaulle refuse la capitulation de la France et la collaboration de Vichy. Elle a parié sur la victoire des Alliés. 2) Les forces françaises de l'intérieur (F.F.I.) Les hommes de la Résistance Intérieure (c'est-à-dire sur le territoire français) sont avant tout des héros anonymes. Ces "Combattants de l'ombre" sont organisés en réseaux qui agissent tout autant dans la zone Sud que Nord. La Résistance recrute dans tous les milieux sociaux et tous les partis politiques. Elle comprend aussi des Juifs pourchassés et de nombreux étrangers (voir "l'affiche rouge"). Après 1941 (invasion de l'URSS), de nombreux Communistes entrent dans la Résistance (leur rôle va y être Photographie extraite de : Stephen (Lieutenant), Vercors, premier primordial) et à partir de 1943, ce sont maquis de France, 1991 (rééd.). les jeunes fuyant le STO qui rallient la © Association nationale des pionniers et combattants volontaires du résistance en masse. Vercors (Grenoble). Les résistants vivent dans le maquis (régions montagneuses difficiles d'accès comme le Vercors, la Haute Loire, le Limousin, les Alpes.). Les actions des quelques dizaines de milliers de résistants sont diverses (notons que les actions militaires directes sont rares jusqu'en 1944) : * porter des messages ; * imprimer et distribuer la presse des mouvements clandestins ; * faire oeuvre de contre-propagande ; * relever ou voler les plans des installations allemandes ; * cacher des enfants juifs et les réfractaires au STO; * sabotage des moyens de communication (et notamment des voies ferrées : la Bataille du rail ; * attaques des troupes allemandes ou de la Milice… S'ils sont arrêtés par la Gestapo ou la Milice, les Résistants son t torturés, puis fusillés ou déportés (décret Nacht und Nebel). Malgré cela, les mouvements de résistance ne cessent de grossir. 3) S'unir contre Vichy et les nazis Jusqu'en 42, il y a peu de liens entre FFL et la Résistance Intérieure. De Gaulle met beaucoup de temps pour faire admettre son autorité à la résistance intérieure. Le rapprochement ne se fait qu'en juillet 42. Il est apparu nécessaire de coordonner les actions et d'unifier les projets politiques des deux Résistances. En 1943, De Gaulle envoie en France Jean Moulin (qui meurt la même année, après avoir été capturé et torturé par les Allemands) pour fonder le CNR (Conseil National de la Résistance. Le CNR regroupe tous les mouvements de résistance, mais aussi les partis politiques interdits (Radicaux, SFIO, P.C.) ainsi que les syndicats clandestins. C'est à partir de ce moment que la résistance intérieure prend le nom de F.F.I. L'efficacité des résistants en 1944, joue un rôle considérable lors de la Libération : non seulement, ils gênent grandement le repli des troupes allemandes, mais ils participent aussi à la libration de nombreuses villes, dont Paris. Rappelons, pour finir, qu'à mesure que les troupes alliées progressaient en France pour la libérer, le nombre de résistants ne cessa d'augmenter. Jean Moulin ATTENDRE : LE CAS DE LA MAJORITE DES FRANÇAIS Cependant collaborateurs et résistants ne constituent qu'une minorité de Français. La majorité sont des "attentistes" : ils subissent et attendent de voir ce qui va se passer.... En juin 1940, la majorité des Français sont derrière le Maréchal et se déclarent pétainistes. En oct. 40, c'est la première désillusion. Beaucoup de Français sont choqués par l'entrevue de Montoire et la mise en œuvre de la politique de collaboration En 1941, c'est le début de l'opposition (passive – nous ne parlons pas là des résistants !) au régime Vichy, notamment à cause de la politique des otages en représailles des attentats contre les Allemands (on exécute des gens en représailles et l'État français n'apparaît pas capable de défendre et protéger les Français). En 1942, la coupure semble définitive avec les rafles et l'instauration du STO. Hostilité silencieuse grandit. Le régime de Vichy apparaît sous son vrai visage : un auxiliaire de l'Allemagne nazie sans avoir protégé les Français (ce qui était au départ un argument de Pétain et Laval pour justifier la collaboration : "collaborer pour adoucir le sort des Français". C'est la principale cause de l'échec de la Révolution Nationale. La préoccupation principale de la majorité des Français entre 1940 et 1944, c'est survivre, se nourrir (marché noir), faire face aux difficultés de la vie quotidienne et aux restrictions engendrées par pillage économique allemand. Conclusion : Après le débarquement : départ Pétain pour Sigmaringen (Allemagne) en août 44 (il y est contraint par les All.) A la fin d'août : De Gaulle installe le Gouvernement Provisoire de la République Française (GPRF) à Paris. La victoire de la France Libre permet au pays de se retrouver dans le camp des vainqueurs de 2nde Guerre mondiale. Durant l'été 44, c'est l'épuration. Les responsables de la Révolution Nationale et les collaborateurs sont pourchassés. Près de 10 000 personnes sont exécutées, parfois sans jugement. Certains en ont aussi profité pour régler des comptes qui n'avaient rien à voir avec la guerre… (il faut distinguer épuration légale et épuration sauvage…) Pétain s’est livré à France. Son procès a lieu en juillet-août 45. Condamné à mort, sa peine est commuée en prison à perpétuité par De Gaulle. Il est mort à l’île d’Yeu en 1951.