DANS CE NUMÉRO : > LE JOURNAL DE LA CSMF 30 avril 2010 Dossier > RAPPORT LONGUET SUR LES PROFESSIONS LIBÉRALES Ce qui intéresse les médecins n°1145 > Document > RCA - MISSION BRIET SUR L’ONDAM L’opacité > Actu > LA DGOS Votre nouveau patron > Jeunes médecins > RAPPORT DE LA MISSION LEGMANN L’analyse des jeunes > Sécu > La retraite de base des professions libérales menacée > Débat > COG La feuille de route de l’assurance maladie pour trois ans > Réglement conventionnel, ONDAM : l’opacité Informatique > L’environnement logiciel du médecin > En bref > Grippe A/H1N1 : la CSMF dénonce les errements de la campagne de vaccination devant la la Commission d’enquête Parlementaire > DPC : mauvais départ > DOCUMENT ISSN : 0399-385X Sommaire >ÉDITO > Dossier RAPPORT LONGUET SUR LES PROFESSIONS LIBÉRALES Ce qui intéresse les médecins ..Page 4 > Opacité ou manœuvre dilatoire ? Document RCA – MISSION BRIET SUR L’ONDAM L’opacité .............................Page 6 > ’arbitre a rendu sa copie au gouvernement. Au lieu de publier le texte qui remplacera provisoirement la convention, comme c’est l’usage, celui-ci l’a mis sous le coude. Pendant ce temps, les médecins attendent. L Actu La commission Briet, qui doit formuler des préconisations sur les dépenses de l’assurance maladie a, elle aussi, remis son rapport au gouvernement. On ne sait rien de son contenu, sinon les quelques bribes publiées par des journalistes bien informés. LA DGOS Votre nouveau patron .....Page 10 > Après trois ans et demi de blocage conventionnel, le gouvernement continue de bloquer les dossiers des médecins. L’annonce du C à 23 € par le Président de la République, au-delà de l’onde de choc médiatique, n’a pas donné le coup d’accélérateur espéré pour des médecins excédés d’attendre. D’ailleurs, pour le C à 23 €, ils attendront encore jusqu’en 2011 ! Jeunes médecins RAPPORT DE LA MISSION LEGMANN L’analyse des jeunes .........Page 13 > A quoi tout cela rime-t-il ? Sécu Le gouvernement veut-il finir de plomber un climat déjà pesant ? Faut-il voir dans cette brusque opacité un nouveau signe de la volonté d’échapper à la discussion avec les syndicats ? Cela parait assez improbable au moment où le Président de la République s’apprête à les recevoir. Mais, nous n’en sommes pas à une incohérence près… COG La feuille de route de l’assurance maladie pour trois ans .......Page 20 > Débat Plus vraisemblablement, il faut y voir une manœuvre dilatoire, destinée à repousser les échéances au maximum pour, d’une part laisser passer les élections aux URPS, et d’autre part se rapprocher de 2012. La retraite de base des professions libérales menacée .............Page 24 > Reste que les médecins libéraux ont trop souffert des petites manœuvres du pouvoir pour les accepter à nouveau. Le temps est donc venu de jouer cartes sur table. Informatique L’environnement logiciel du médecin........................Page 26 > En bref Dr Michel Chassang, Président de la CSMF DANS CE NUMÉRO : > GRIPPE A/H1N1 : la CSMF dénonce les errements de la campagne de vaccination devant la la Commission d’enquête Parlementaire Dossier > RAPPORT LONGUET SUR LES PROFESSIONS LIBÉRALES Ce qui intéresse les médecins LE JOURNAL DE LA CSMF 30 avril 2010 n°1145 > Document > RCA - MISSION BRIET SUR L’ONDAM L’opacité > Actu > LA DGOS Votre nouveau patron > Jeunes médecins > RAPPORT DE LA MISSION LEGMANN L’analyse des jeunes > Sécu > La retraite de base des professions libérales menacée > Débat > COG > Informatique > L’environnement DPC : mauvais départ .............Page 29 Bimensuel 79, rue de Tocqueville 75017 Paris Tél. : 01 43 18 88 33 Fax : 01 43 18 88 34 E-mail : [email protected] Internet : www.csmf.org Les articles originaux du Médecin de France peuvent être reproduits par tout organisme affilié à la CSMF sans autorisation spéciale, à condition de faire figurer les mentions habituelles. Edité par la SEPMF, Sarl au capital de 32 000 euros Durée : 50 ans du 1er juin 1978 Associés : CSMF et ACFM Gérant : Michel Chassang Directeur de la publication : Michel Chassang Rédacteur en chef : Yves Decalf Crédits photos : Philippe Chagnon Impression : Neuville - Digoin Dépôt légal : 2e trimestre 2010 ISSN : 0399-385X Abonnement : 31,00 euros par an Prix du numéro : 1,60 euro Commission paritaire : 0911 T 82702. Abonnez-vous* La feuille de route de l’assurance maladie pour trois ans Réglement conventionnel, ONDAM : l’opacité > DOCUMENT logiciel du médecin > En bref > Grippe A/H1N1 : la CSMF dénonce les errements de la campagne de vaccination devant la la Commission d’enquête Parlementaire > DPC : mauvais départ ISSN : 0399-385X 31 euros par an : 20 numéros désire s’abonner à la revue Médecin de France pour un an. désire une facture Chèque de 31 € à l’ordre de Médecin de France et à adresser à : Médecin de France Service abonnement 79, rue de Tocqueville 75017 Paris (*) Tout abonnement donne droit à 2 crédits pour la formation professionnelle Dr................................................................. ... .................................................................. Adresse........................................................ ..................................................................... ............ ......................................................... ..................................................................... >RAPPORT LONGUET SUR LES PROFESSIONS LIBÉRALES > DOSSIER CE QUI INTÉRESSE LES MÉDECINS La mission de réflexion confiée à Brigitte Longuet fait 33 propositions pour « une nouvelle dynamique de l’activité libérale ». Plusieurs concernent les médecins et seraient aisément applicables. Il n’existe à l’heure actuelle aucune définition légale de la profession libérale. La mission, confiée à Brigitte Longuet par Hervé Novelli, secrétaire d’État chargé du Commerce, de l’artisanat, des PME, du tourisme, des services et de la consommation, reconnaît qu’il est indispensable de combler cette lacune pour des raisons juridiques, économiques et de cohérence avec le droit communautaire. Aussi propose-t-il de donner de l’activité libérale la définition suivante : « Toute activité professionnelle de nature civile exercée à titre habituel dont l’objet est d’assurer, au bénéfice d’une clientèle, des prestations principalement intellectuelles mises en œuvre au moyen de qualifications professionnelles appropriées. L’activité libérale doit obligatoirement être exercée de manière indépendante dans l’exercice de l’art ou de la science et sous sa propre responsabilité par un professionnel soumis à des obligations éthiques. » Un socle de valeurs communes Cette définition apporte des critères objectifs qui permettent « de mettre en place le principe d’une affiliation positive au sein du régime des professions libérales » (voir aussi l’article sur la Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales page 24). Elle a évidemment des conséquences sur les professions libérales non réglementées qui représentent à l’heure actuelle > Le poids du secteur libéral Créée en 1977, l’Union nationale des professions libérales regroupe les syndicats représentatifs des professionnels libéraux de la Santé, du Droit, et des Techniques et du cadre de vie, soit 63 organisations. Elle est reconnue en 1997 représentatif des employeurs du secteur libéral, siège dans les conseils des organismes sociaux et est présente dans un certain nombre d’instances de réflexion, dont le Conseil économique, social et environnemental (CESE), le conseil d’orientation pour l’emploi ou le conseil d’orientation pour les retraites. Le rapport Longuet propose de profiter du projet de rénovation de sa composition pour augmenter le nombre de représentants des libéraux au CESE, en cohérence avec leur poids démographique et économique. Les entreprises libérales sont en effet en pleine évolution. Leur nombre a crû de 30 % entre 2000 et 2006. La moitié concerne le secteur de la santé. Mais la croissance du secteur est surtout le fait des professions de service aux entreprises et des professions non réglementées. Le secteur libéral employait près d’un million de salariés en 2007 ; un tiers (330 000) l’était dans le domaine de la santé. Son chiffre d’affaires atteint 191 milliards d’euros. L’Unapl est présidée depuis février dernier par un avocat, Me David GordonKrief (voir interview ci-contre), qui en était le vice-président depuis 2003. Il est avocat associé au cabinet SBKG. p. 4 < Le Médecin de France I n° 1145 I 30 AVRIL 2010 38 % des entreprises du secteur libéral, un pourcentage que le statut d’auto entrepreneur tend à gonfler. Aussi, le rapport Longuet propose que tout professionnel se prétendant libéral réponde à un certain nombre d’obligations : formation diplômante, assurance civile professionnelle obligatoire, soumission à des règles déontologiques ou à tout le moins à un code de bonne conduite. Ce qui implique que les pouvoirs publics doivent accompagner, notamment financièrement, les libéraux non réglementés dans leur démarche de certification et de réglementation. Le rapport préconise d’établir un socle d’éthique commun à l’ensemble des professions libérales « sans pour autant gommer les spécificités » de chacune d’entre elles. La reconnaissance de valeurs communes permettrait de « tirer vers le haut » les professions non réglementées. Une instance qui pourrait être la Commission nationale de concertation des professions libérales, vérifierait la conformité à ce socle commun du code dont s’est dotée une profession pour en reconnaître le caractère libéral ou non. Formation diplômante, règles éthiques dûment contrôlées, responsabilité civile professionnelle, autant de critères qui élimineraient les charlatans ; on songe évidemment aux « médecines » dites « parallèles ». Rétablir l’équité, introduire de la souplesse Un certain nombre de préconisations du rapport visent à rétablir l’équité entre les professions libérales et d’autres > RAPPORT LONGUET SUR LES PROFESSIONS LIBÉRALES : CE QUI INTÉRESSE LES MÉDECINS secteurs d’activité. La mesure qui permettrait aux titulaires de BNC de bénéficier du principe de la liberté d’affectation comptable en matière d’actif professionnel procède de l’idée « d’harmoniser les situations de toute entreprise individuelle » et donnerait au professionnel une sécurité juridique. D’autres propositions, si elles étaient suivies, introduiraient de la souplesse, incitant par exemple à l’installation d’entreprises libérales sur les territoires ruraux ou urbains difficiles, notamment à la création de « pôles santé ». Une dotation pour investissement serait de nature à les encourager, estime le rapport. Elle devrait être « suffisamment substantielle » pour être attractive (une provision défiscalisée de 30 000 € par an par exemple), mais limitée à des opérations répondant à des conditions strictes (investissements immobiliers destinées à des locaux professionnels, sur le territoire de communes reconnues sensibles, et pour accroître l’offre de services libéraux multidisciplinaires). Enfin, le rapport souhaite améliorer le statut de collaborateur libéral, qui, en cas de rupture de contrat, « devrait avoir un temps suffisant pour trouver une nouvelle collaboration ». D’où l’idée de garantir « un délai de prévenance minimum et proportionnel à son ancienneté. » Dans l’optique d’inciter les jeunes à se lancer dans l’exercice libéral, il est proposé d’améliorer la couverture sociale des collaborateurs libéraux, notamment d’améliorer les prestations de maternité pour les collaboratrices libérales. ENTRETIEN AVEC DAVID GORDON-KRIEF “ Le président de l’Unapl dit ses quatre vérités au gouvernement Dans l’entretien qu’il a accordé au MDF, le nouveau président de l’Union nationale des professions libérales ne mâche pas ses mots. Les relations avec les Pouvoirs publics ont traversé une phase détestable. Les propositions du rapport Longuet peuvent être l’occasion de renouer le dialogue. Quelles relations les professions libérales entretiennentelles avec les pouvoirs publics ? David Gordon-Krief : Meilleures, mais pas suffisantes. L’ensemble des professions libérales considère que depuis deux ans il n’y a pas véritablement de discussion intelligente, prospective, imaginative entre les pouvoirs publics et le corps des professions libérales. Cela se caractérise par le fait qu’il n’y a plus de secrétariat d’État aux Professions libérales, mais aux Services. On amalgame tout et rien. Les pouvoirs publics considèrent qu’il n’y a pas de contours aux professions libérales. Et pourtant, il y en a. Lorsque l’on m’interroge sur le point commun entre un vétérinaire, un architecte, un avocat et un chirurgien dentiste, je demande quel est le point commun entre une entreprise de soins aux personnes âgées, une entreprise de maintenance informatique et un importateur de porcelaine de Chine. Aucun, si ce n’est d’être des petites ou moyennes entreprises, acteurs économiques. Les professions libérales sont des PME, pilotées par des libéraux, qui en plus d’être des entrepreneurs, sont au contact direct de patients ou de clients dans une relation de confiance et de confidentialité, et qui voient leur responsabilité civile professionnelle directement engagée. Il y a une colonne vertébrale à l’ensemble de ces professions. De plus, en ce qui concerne les professions de santé et celles du Droit, elles accomplissent des missions de service public. Les pouvoirs publics ne l’ont pas compris et se sont contentés d’avoir des relations bi latérales et des rapports frontaux. Les professions de santé traitent avec Roselyne Bachelot, celles du Droit avec Michèle Alliot Marie, les professions comptables avec le Budget. Il n’y a plus de discours transversal construit, montrant que les pouvoirs publics veulent développer les entreprises libérales comme créatrices d’emplois, ce qui permettrait d’avoir une approche économique simple. Les choses ont changé avec le rapport Longuet. A sa remise, le ministre a dit que le gouvernement allait contribuer à l’activité libérale. Faut-il une définition des professions libérales ? David Gordon-Krief : Oui, il faut une définition souple et intelligente pour savoir si telle ou telle profession répond à certains critères, ne serait-ce pour savoir si tel ou tel professionnel peut s’inscrire à une caisse de retraite des professions libérales, bénéficier de telle ou telle mesure ou répondre à telle ou telle obligation. La définition qu’en donne “ Depuis deux ans il n’y a pas véritablement de discussion intelligente entre les pouvoirs publics et le corps des professions libérales. ” le rapport Longuet nous satisfait (NDLR : Voir article cicontre). La principale différence avec la définition de l’Unapl est qu’il parle d’activité libérale plutôt que de profession libérale. Pourquoi pas ? Quelles propositions de ce rapport pourraient être immédiatement réalisables ? David Gordon-Krief : Une bonne moitié des 33 propositions de ce rapport pourraient être immédiatement réalisables et seraient utiles pour dynamiser l’activité libérale. Je pense au renforcement de la présence des professions libérales dans les institutions comme le conseil économique social et environnemental, ou encore au socle de règles éthiques, au groupement momentané d’entreprise libérale qui permettrait à plusieurs professionnels de répondre ensemble à un appel d’offre, à l’amélioration de la couverture sociale des collaborateurs libéraux. La liste n’est pas exhaustive. Beaucoup des mesures fiscales proposées pourraient être adoptées rapidement et apporteraient tout de suite un confort financier à l’ensemble des professions libérales. Comment interprétez-vous le projet relatif à la taxe professionnelle ? David Gordon-Krief : Au départ, il s’agissait de transformer la taxe professionnelle pour qu’elle soit moins pénalisante pour les PME. Nous attendions cette réforme. Nous y étions favorables. Mais on nous a fait savoir qu’elle ne concernerait pas les entreprises en BNC employant moins de cinq salariés. Lorsque nous avons voulu en connaître les raisons, on nous a répondu que cela coûterait trop cher et on nous a fait comprendre que, comme nous n’étions pas délocalisables, on ne craignait rien de nos réactions. Je trouve misérable que le conseil constitutionnel ait dû sanctionner cette inégalité. Et je trouve pitoyable que, dans une interview, Christine Lagarde laisse entendre qu’en 2011, le gouvernement pourrait la réintroduire Le Médecin de France I n° 1145 I 30 AVRIL 2010 > p.5 >RCA – MISSION BRIET SUR L’ONDAM > DOCUMENT L’OPACITÉ Malgré l’annonce du C à 23 euros en janvier prochain, la CSMF appelle au maintien de son mouvement de contestation tarifaire. D’autant que le Règlement conventionnel arbitral, qui n’était pas rendu public fin avril, ne solde en rien les dossiers en attente de la convention de 2005. De même, on ne connaît que des bribes du rapport de la commission BRIET remis au ministre, sur le pilotage des dépenses d’Assurance Maladie. Il ne soldera pas la convention de 2005. Bien que, le 20 avril, le ministère de la santé n’a pas souhaité rendre public le Règlement conventionnel arbitral concocté par Bertrand Fragonard, il a promis qu’il n’attendrait pas les trois semaines de délai pour l’agréer. Et les quelques éléments qui filtraient en fin de semaine laissaient entendre que ce texte ne répondrait que très partiellement aux attentes des syndicats médicaux. Si le C à 23 euros au 1er janvier 2011 doit bien y figurer expressément, pour le reste le RCA devait se contenter de figer la situation, en attendant la prochaine négociation conventionnelle lancée après le scrutin aux URPS du 29 septembre. Encore une fois, c’est l’illustration du jeu mené depuis trois ans par le gouvernement : gagner du temps, profiter de toutes les opportunités réglementaires pour repousser les revendications légitimes des médecins libéraux. Mission médecine de proximité : méfiance L’annonce d’une quatrième mission sur l’avenir de la médecine de proximité n’est pas non plus de nature à rassurer la profession. Des manœuvres dilatoires de ce type ont déjà eu lieu dans le passé. Même si la CSMF a reçu l’assurance, de la part d’Elisabeth Hubert, que la notion de médecine de proximité incluait les spécialistes, la méfiance reste de mise. De fait, d’autres indicateurs prouvent que l’ère de la maîtrise comptable est toujours d’actualité. Les déclarations de fermeté du nouveau ministre du Budget, les premiers retours de la mission Briet proposant un renforcement du dispositif d’alerte (voir ci-contre), de même que les projets de gestion du risque défendus par l’UNCAM dans le cadre de la COG, illustrent les intentions des pouvoirs publics. des soins. Par ces mots d’ordre unitaire, la CSMF refuse de s’engager dans des actions visant à diviser le corps médical, à l’instar d’autres syndicats. Un calendrier plus clair A présent, le calendrier d’action apparaît plus clairement pour les mois à venir. Le RCA devrait être rendu public début mai, et le décret organisant les élections aux URPS sera publié à la mi mai. Si la campagne officielle sera lancée en septembre, il est clair que la CSMF n’attendra pas pour mobiliser ses troupes. La constitution des listes est en cours, et la confédération sera bien sûr fortement présente dans toutes les régions. Au vu de la tournure prise par les événements, le slogan actuel « Un médecin, ça se respecte !», est plus que jamais opportun, et conforme aux attentes de la profession. Il reste maintenant à « aller chercher » les électeurs et à les convaincre de l’importance de ce scrutin. Seule une participation massive, et une victoire incontestable de la confédération permettront de changer le cours des choses en faveur de la médecine libérale. Le mouvement tarifaire maintenu En dépit des signes d’ouverture portés par le président de la République lui-même, les médecins libéraux restent plus que jamais mobilisés. Le mouvement de contestation tarifaire, très suivi depuis le 12 avril, est maintenu. Les généralistes sont appelés à coter le C à 23 euros et le V à 33 euros, tous les spécialistes peuvent désormais pratiquer le C2 à 46 euros, et les spécialistes en établissement sont incités à réclamer le paiement de leurs gardes et astreintes au titre de la permanence p. 6 < Le Médecin de France I n° 1145 I 30 AVRIL 2010 ≥ François Baroin, ministre du Budget et Roselyne Bachelot, ministre de la Santé ont reçu respectivement le rapport de la commission Briet sur l’ONDAM et le règlement arbitral. Pour l’instant, l’un et l’autre gardent les dossiers sous le coude. Le gouvernement reste opaque sur ses intentions. > RCA – MISSION BRIET SUR L’ONDAM : L’OPACITÉ Mission Briet : la régulation accrue ? ≥ Raoul Briet, conseiller-maître à la Cour des comptes et membre du collège de la HAS, pilote le groupe de travail chargé d'améliorer le pilotage des dépenses d'assurance maladie. Chargé, dans le cadre de la politique de réduction des déficits publics, de proposer des solutions dans le domaine de l’assurance maladie, la mission dirigée par Raoul Briet a rendu une version provisoire de son rapport. Selon les informations publiées par Les Echos, le rapport contiendrait une dizaine de recommandations, destinées à rendre plus efficaces les dispositifs de régulation automatiques déjà en place. Au premier rang figure le durcisse- ment du seuil du déclenchement de l’alerte. Au lieu de + 0,75%, la mission propose de l’établir à +0,5%. Elle demande également que le comité puisse formuler des avis dès la mi-avril, et qu’il se prononce à l’automne sur le réalisme de l’ONDAM fixé pour l’année suivante. Elle suggère de solliciter une expertise externe sur la réalisation de l’ONDAM, estimant « insuffisamment transparente » la procédure actuelle. Seule bonne nouvelle, elle se prononce contre le principe des stabilisateurs économiques, où les tarifs des professionnels, les prix des médicaments et les taux de remboursement seraient systématiquement ajustés en fonction des dérapages constatés. Une solution « à l’application douteuse » et qui présente « des inconvénients majeurs » avec l’opposition des laboratoires, des syndicats et des professionnels. Radiologues et biologistes, soumis depuis trois ans à des baisses de tarifs récurrentes, apprécieront. ENTRETIEN AVEC MICHEL CHASSANG, PRÉSIDENT DE LA CSMF “ « Le combat continue » Que savez-vous actuellement du RCA, qui n’a pas été rendu public le jour de sa remise à la ministre de la santé ? Michel Chassang : Les comptes n’y sont pas, et il ne permettra pas de solder la convention de 2005 comme nous le demandions. Il contient quelques avancées, comme le maintien de l’avenant n°20 avec la majoration d’honoraires dans les zones désertifiées, le prolongement de la formation professionnelle continue à titre provisoire et un léger relèvement prévu de l’aide à la télétransmission, au-delà des chiffres avancés par la CNAMTS en décembre dernier. Il y a également le C à 23 euros pour le 1er janvier 2011, mais, nous l’avons dit, ce report est trop lointain. Il repousse à près de quatre ans la revalorisation tarifaire, c’est inadmissible. Et l’argument de la clause des six mois n’est pas acceptable, car le RCA peut parfaitement s’affranchir de cette clause sur un plan réglementaire. Encore une fois, il s’agit juste de gagner un peu de temps. Qu’en est-il des autres éléments de la convention de 2005 ? Michel Chassang : Nous avons plusieurs motifs d’inquiétude, notamment sur les quatre contrats de bonne pratique qui concernent certains exercices particuliers : l’exercice en station thermale, la médecine de montagne, dans les zones franches urbaines et les zones rurales défavorisées. Ces contrats sont venus à échéance il y a un an, et il n’y a plus aujourd’hui de base légale pour les prolonger, depuis la promulgation de l’ordonnance sur la mise en place des ARS. C’est un point délicat que le gouvernement va devoir rapidement corriger. L’autre questionnement concerne la PDS, notamment en établissements, dont la situation devient très complexe avec le transfert de responsabilité aux ARS. Il n’est pas question que les médecins fassent les frais de ce flou juridique. “ La CSMF reste fidèle à sa philosophie : défendre la profession dans l’unité, mais aussi construire l’avenir. ” Quel regard portez-vous sur la situation politique actuelle ? Michel Chassang : J’observe que la reprise en main du dossier de la médecine de ville par le président de la République disqualifie les récentes prises de position de la ministre de la santé. Cela dit, nous restons très réservés, y compris sur la mission confiée à Elisabeth Hubert. La CSMF et le SML ont constitué un groupe de travail, la CALM (Commission sur l’avenir libéral de la médecine), qui rendra des propositions avant l’été. Et la même démarche a été initiée au niveau du Centre national des professions de santé (CNPS). Cela n’empêche nullement de poursuivre, et plus que jamais, le mouvement tarifaire. La CSMF reste fidèle à sa philosophie : défendre la profession dans l’unité, mais aussi construire l’avenir. Le Médecin de France I n° 1145 I 30 AVRIL 2010 > p.7 >LA DGOS > ACTU VOTRE NOUVEAU PATRON A la suite d’un décret et d’un arrêté publiés le 13 mars dernier, la Direction de l’hospitalisation et de l’offre de soins devient la Direction générale de l’offre de soins. Un changement de titre qui préfigure la prise en mains, par l’administration centrale, de l’organisation et de la régulation de l’offre de soins ambulatoire « Renforcer le pilotage stratégique ». Tel est, selon Annie Podeur qui reste à la tête de la DGOS après avoir dirigé la DHOS, la raison principale de cette refondation de l’administration centrale chargée de gérer l’organisation des soins. C’est en accord avec la Revue générale des politiques publiques (RGPP) et la loi HPST, que cette nouvelle direction se substitue à l’ancienne. La disparition du sigle « hôpital » n’est pas anodine : elle marque la volonté des pouvoirs publics d’asseoir leur autorité sur tous les secteurs de la santé, en particulier en médecine de ville. Si la DGOS est chargée du « pilotage stratégique », ce sera aux ARS, placées sous sa coupe, de mettre en application les décisions prises à Paris. Autant dire qu’il s’agit bien de « déconcentrer » la politique de santé, et non pas de la décentraliser comme on l’affirme au gouvernement. Le levier de l’Etat « La DGOS a vocation à donner l’impulsion, en proposant au ministre et à son cabinet des axes visant à améliorer globalement l’offre de soins, expliquait récemment Annie Podeur. Son ambition, c’est d’être le levier de l’Etat sur toute l’offre de soins, et pas en focalisant uniquement sur l’hôpital. » Si on détaille de près les attributions fixées par décret à la DGOS, il est clair qu’elle sera très présente dans le quotidien des professionnels de santé. Le texte lui confie notamment « l’organisation des soins ambulatoires de premier recours ». Plus précisément, elle sera en charge « de la définition et de l’évaluation des politiques relatives à l’accès aux soins de premier recours, à la prise en charge des malades et à l’adaptation des parcours de soins, notamment ceux des malades chroniques ». Traduction de cette terminologie technocratique : c’est la DGOS qui concevra les dispositifs visant à « réguler » la répartition des professionnels, mais aussi à édifier des filières de soins spécifiques pour certains malades. Autre compétence de nature à inquiéter : la DGOS est également responsable « du pilotage de la performance des acteurs de l’offre de soins, qu’ils exercent en cabinet ou en structure de soins, à titre libéral ou salarié ou dans des établissements. Une répartition floue des rôles > Une nouvelle organisation La DGOS est menée par un directeur général, assisté d’un chef de service nommé directeur adjoint chargé de la coordination entre les sous-directions. Elle dispose d’un département baptisé « stratégie et ressources » et de trois sous-directions. Ce nouveau département se verra confier quatre types de mission : veille, stratégie, prospective, relations internationales et pilotage des opérateurs ; usagers de l’offre de soins ; administration générale ; affaires réservées et communication. Les trois sous-directions, elles, seront consacrées à la régulation de l’offre de soins, au pilotage de la performance des offreurs de soins, et aux ressources humaines de la santé. Chacune dirigera cinq bureaux. p. 10 < Le Médecin de France I n° 1145 I 30 AVRIL 20100 On peut d’ores et déjà s’interroger sur l’expression concrète de ce pouvoir administratif : quelle sera la latitude d’action des ARS, et quelle place pour la négociation, au plan national comme local ? Et que devient l’assurance-maladie en tant que gestionnaire du risque, dans ce schéma ultra-centralisé ? Comment articuler partenariat conventionnel et pilotage de l’organisation des soins tel qu’il est dévolu à la DGOS ? Enfin, il est légitime de se questionner sur la notion de « performance » des acteurs de santé, quand on constate que le discours de l’Etat est aujourd’hui, et plus que jamais, focalisé sur la maîtrise comptable des dépenses. L’ANALYSE DES JEUNES Malgré les polémiques, la mission confiée au Dr Legmann a rendu son rapport sur la « définition d’un nouveau modèle de la médecine libérale ». Tourné vers les jeunes, nous avons analysé son contenu. Nous découvrons un mini rapport, dévoilant ses propositions sur seulement 7 pages ; suffisant pour prétendre définir un nouveau système ? Il veut moderniser la médecine libérale en articulant ses mesures autour de 3 axes : formation initiale et continue, installation, conditions d’exercice. La formation Les principales propositions sont : créer un stage en libéral pour les étudiants en 2ème année ; instaurer des cours théoriques de médecine générale ; stage en libéral en second cycle en cabinets, maisons de santé, centres de santé et réseaux (le terme « clinique » ou équivalent n’est pas employé) ; développer la Filière Universitaire de Médecine Générale ; enfin la mission estime qu’il faudrait inciter les jeunes à exercer dans la même région celle où ils ont été formés (ne serait-ce pas un début de coercition ?). Concernant les médecins déjà installés, le rapport préconise de recréer des passerelles entre certaines spécialités en restaurant la notion de compétences. Cette possibilité n’est ni plus ni moins qu’un transfert de compétences entre médecins, ce qui est intéressant à titre individuel mais sans effet au plan démographique. L’installation Il propose la création d’un guichet unique à l’installation, sous la responsabilité de l’Ordre. Ce guichet centraliserait toutes les informations, aides et accompagnement pour l’installation. Ceci est demandé depuis environ 15 ans, rien de nouveau donc. Dans le modèle décrit les libéraux de terrains et les URML seraient absentes ! Aucune nouvelle aide à l’installation n’est proposée et les aides existantes ne sont pas analysées ou critiquées. Les conditions d’exercice Il est proposé d’inciter à exercer en groupe, attente il est vrai de nombreux jeunes. Cette idée, pas nouvelle, est donc émise mais les moyens de cette incitation ne sont pas proposés, notamment financiers. Il suggère également la possibilité de choisir une structure traitante et non pas un médecin traitant, ce qui n’est pas nouveau accessoire. Il propose aussi de développer des plate-formes territoriales, permettant de coordonner les acteurs de santé sur un territoire et de fournir des services. L’organisation précise de ces plate-formes, leur financement, leur rôle exact, ne sont pas précisés. > JEUNES MÉDECINS >RAPPORT DE LA MISSION LEGMANN Il est ensuite proposé de créer la profession d’assistant de santé, qui se chargerait de gérer les taches administratives, médico-sociales et paramédicales. Idée sympathique, sauf qu’ils oublient sans doute que les libéraux n’ont à ce jour pas le luxe de s’offrir ce genre d’aide. Le rapport préconise d’améliorer la protection sociale des médecins, mais ne dit rien de plus sur ce sujet pourtant si important. Cela aura forcément un coût, à évaluer, et dont il faudrait déterminer l’impact sur les revenus ; ceci n’est pas abordé. Concernant la rémunération, ils suggèrent de diversifier les modes avec le développement des forfaits, une hiérarchisation des actes, et une rémunération basée sur les bonnes pratiques. A aucun moment il n’est évoqué un point essentiel : le niveau de rémunération. Les bonnes idées Les rares bonnes propositions, que nous soutenions déjà, sont : retirer l’obligation de déclaration d’absences, supprimer le contrat santé solidarité et créer un statut pour les remplaçants. En conclusion Ces propositions ne sont ni nouvelles ni pertinentes, coupées de la réalité du métier. Surtout, elles restent très superficielles et manquent de profondeur, d’analyse : rien n’est chiffré, évalué, planifié, on en vient à douter de la présence dans cette mission d’experts en santé publique ! Ce rapport urne est beaucoup trop centré sur la médecine générale, oubliant que la médecine libérale englobe des dizaines d’autres spécialités. Il y a aussi des problèmes majeurs qui ont été oubliés : l’installation des spécialistes à plateau lourd (radio, biologie), l’avenir de la permanence des soins, l’exercice en établissement privé, etc. Ce rapport ne propose donc que peu de choses, sa lecture reflète le manque de profondeur et la rapidité extrême de sa rédaction. Les jeunes de la CSMF sont plus que déçus, ils sont consternés. Plutôt que d’en pleurer, nous allons en rire. A présent, c’est sur la lutte syndicale et l’avenir conventionnel que nous devons plus que jamais fonder tous nos espoirs. Le Médecin de France I n° 1145 I 30 AVRIL 2010 > p.13 Avril 2010 – Toujours pas de décret d’application du DPC – Pour le gouvernement, il s’agissait ni plus ni moins d’exclure la profession de la gestion du dispositif de sa propre formation. Les pressions fortes exercées par la profession sur les différents aspects vexatoires de la loi HPST ont fini par produire leurs effets. Le Président de la République s’en est ému et la ministre a entendu. Les décrets d’application du DPC semblent retardés et soumis à de nouvelles analyses juridiques, un inspecteur de l’IGAS est nommé en mission d’appui de préfiguration du nouveau dispositif. Les Caisses d’Assurance Maladie via l’OGC viennent de publier l’appel d’offres FPC 2011 sans grand changement. Mais un 2ème appel d’offres en mode DPC viendra remplacer en juin l’appel d’offres complémentaire sur l’EPP. La FSM s’apprête à jouer son rôle de fédérateur des collèges professionnels chargée de donner des avis sur les thèmes et les méthodes. La HAS ressort les 6 déclinaisons les plus classiques de l’Evaluation des Pratiques Professionnelles en les rebaptisant Développement Professionnel Continu. Rien n’est donc tout à fait sûr mais la FMC existe encore et l’EPP n’est pas mort puisque, dans l’avant projet de décret en conseil d’état Art. R4133-1 : « Le DPC se définit par ….l’analyse des pratiques ». L’ACFM est donc bien inspirée de vous proposer en 2010, comme les années précédentes, des cycles d’audits cliniques ciblés à réaliser par Internet sans vous déplacer de votre bureau. 7 thèmes de pratique quotidienne avec leurs présentations vidéo et leurs grilles d’indicateurs à découvrir sur notre site Internet (voir notre encadré). > FORMATION ÉVALUATION >EDITORIAL L’ACFM, l’AFORSPE et FORMUNOF, réunies au sein du pôle CSMF Formation, unissent leurs forces et leurs talents dès le 18 Juin pour « les Printemps de la FMC ». 18 actions de FMC validées de l’OGC et du FAF PM simultanément 2 jours consécutifs dans un même lieu de convivialité pluridisciplinaire. Un pôle de compétence résolument tourné vers l’avenir, pour vous servir Bernard ORTOLAN Directeur général ACFM Et le Collège de Médecine Générale se cherche toujours de bonnes raisons d’exister dans cette « brume électrique ». > L’EQUIPE ACFM : 79, rue de Tocqueville 75017 PARIS Tél. 01 43 18 88 28 - Fax. 01 43 18 88 27 - [email protected] Jean-Paul DONZEL Bernard ORTOLAN Président > Directeur Général INFORMATION ACFM www.acfm.fr Amina d’HAEYER Hélène RAT Vanessa SAVARD Responsable administrative Comptable Chargée de formation, en charge des formations indemnisées OGC et du FAF PM 01 43 18 88 26 [email protected] 01 43 18 88 38 [email protected] 01 43 18 88 09 [email protected] Le Médecin de France I n° 1145 I 30 AVRIL 2010 > p. 15 > FORMATION ÉVALUATION > EPP 2010 Avec l’ACFM faites l’évaluation de vos pratiques par Internet à votre heure, à votre rythme sur l’un des 7 thèmes suivants(*) : > Contraception et sécurité de prescription > Dépistage de la maladie rénale (nouveau) > Dépistage du cancer du sein (nouveau) > Prise en charge de la lombalgie et lombosciatique aiguës > Prise en charge du risque cardio-vasculaire du patient hypertendu en médecine générale (nouveau) > La prise en charge du risque glycémique et du risque cardiovasculaire chez le diabétique de type II en médecine générale (nouveau) > Prise en charge et sécurité de traitement par AVK par le médecin généraliste (nouveau) Ces audits sont validés par le conseil scientifique et financés par l’OGC Vous pouvez dès maintenant vous inscrire > Sur notre plateforme de préinscription : http://www.b3netsurvey.com/cgibin/ask.dll/login2?s=3755 > sur notre site Internet : www.acfm.fr > ou auprès de Vanessa au 01.43.18.88.09 ou par mail [email protected]. Après avoir envoyé les documents demandés, vous recevrez un login et un mot de passe pour vous connecter par Internet au module d’évaluation que vous avez choisi. Vous accéderez ainsi par messagerie sécurisée à vos grilles d’audit qu’il faudra renseigner sur 5 à 10 patients, en rétrospectif ou en prospectif, selon le thème. Vous recevez en retour votre évaluation permettant de situer votre pratique comparativement à celles de vos confrères engagés sur le même thème. Des recommandations vous sont enfin proposées sur les actions d’amélioration possibles, notamment par le suivi au long cours des indicateurs les moins en adéquation avec les dernières recommandations. Un deuxième tour d’audit ciblé sur ces indicateurs vous sera proposé, vous recevez ensuite la synthèse de votre évaluation et votre attestation. Nous espérons que cette méthode plus souple répondra davantage à vos besoins et à votre disponibilité pour vous inscrire dès aujourd’hui dans une démarche d’analyse de pratique dans le cadre de la nouvelle obligation de Développement Professionnel Continu. Vous trouverez ci-dessous, un schéma récapitulatif de notre méthode. Avril Audit clinique ciblé > Mai - juin Réception par mail du rapport individuel d’audit Suivi d’indicateurs Juillet Août-septembre Rapport final EPP Envoi par mail des résultats des indicateurs Questionnaire de Satisfaction et Envoi de l’attestation PRINTEMPS DE LA FMC 2010 À LA DÉFENSE Gestion de la réclamation d’un patient - 18 juin Force est de constater une nette augmentation, au cours des dernières années, des plaintes judiciaires et surtout du montant des indemnisations accordées par les tribunaux. Dans presque toutes les plaintes déposées, on retrouve, après l’accident, un défaut de communication et d’explications par le médecin. En cas d’incident, le patient (et/ou sa famille) a le droit de connaître la vérité et de savoir ce qui s’est passé et les p. 16 < Le Médecin de France I n° 1145 I 30 AVRIL 2010 conséquences de cet incident. Le médecin a donc l’obligation d’informer le patient (ou ses ayant-droits) sur les « circonstances et les causes de ce dommage ». Toute fuite ou toute attitude d’évitement est préjudiciable au médecin, puisqu’elle ne laisse au patient que la solution judiciaire pour parvenir à la vérité. Reconnaître qu’il y a une erreur n’est pas une reconnaissance de culpabilité. À LA DÉFENSE La lombalgie dans le cadre de la gestion du risque professionnel- 18 et 19 juin Les lombalgies représenteraient 4,18% des consultations en médecine générale et la totalité des rachialgies serait la 4ème cause de consultation avec 8,57% entre les états fébriles et les hyperlipidémies. La vie quotidienne, les activités professionnelles, les activités sportives peuvent être autant des facteurs de rachialgies. Comment le praticien de ville doit-il les prendre en charge ? Certains patients adopteront rapidement un comportement douloureux qui les expose davantage à un risque de chronicité. L’objectif principal étant de réduire l’évolution de la maladie et permettre au patient de modifier ses comportements pour passer du statut de victime de rachialgies à celui de sujet autonome capable de protéger son dos et d’éviter la douleur. Les principaux facteurs favorisants sont : la méconnaissance des limites physiologiques du rachis, les troubles de la proprioceptivité du rachis, un déficit de la musculation haubanant le rachis, la rétraction des ischio-jambier. La représentation de la lombalgie par le médecin et le patient s’oppose parfois aux possibilités de changement. Ainsi le repos complet des patients souffrant de lombalgie n’est pas recommandé. > FORMATION ÉVALUATION >PRINTEMPS DE LA FMC 2010 Retard mental, dysphasie et autisme chez l'enfant de moins de 6 ans - 18 et 19 juin Le retard mental recouvre 3% de la population infantile. Le retard du langage oral sévère de l’enfant concerne environ 2-3% des enfants. Les psychoses infantiles dont les syndromes autistiques se caractérisent par une altération globale des capacités de communication, des perturbations dans les relations aux autres, des activités et des intérêts restreints, souvent répétitifs. Prévalence 5/10000. Le généraliste est à la base du dépistage. La précocité du diagnostic conditionne l’évolution. La dysphasie est un retard majeur du langage mais l’enfant dysphasique communique ce qui élimine le diagnostic d’autisme. Les cauchemars, le somnambulisme et les terreurs nocturnes… Certains enfants qui ont une hyperactivité ou des troubles psychiques ont un sommeil perturbé qu’il faut parfois traiter par des régulateurs de sommeil. Le syndrome autistique est clinique, il justifie des bilans neuropédiatriques, neurogénétiques et pédopsychiatriques complet. Le médecin généraliste doit expliquer aux parents le diagnostique et la conduite à tenir, les prescriptions et promouvoir une aide plus psychothérapeutique, psychomotricienne, rééducative et médicamenteuse si cela est absolument nécessaire. Médicaments et grossesse - 18 et 19 juin Le problème posé par la prise de médicaments en cours de grossesse est quotidien, qu’il s’agisse d’automédications ou de traitement d’une pathologie intercurrente, mais surtout des pathologies chroniques justifiant certains traitements en particulier l’epilepsie, les pathologies psychiatriques graves ou les dysthyroïdies. Le rôle d’information du médecin généraliste est donc indispensable, pour cela il doit connaître les grandes lignes des règles de prescription médicamenteuse en cours de grossesse. Il sera par ailleurs évoqué les pathologies infectieuses pouvant survenir pendant la grossesse notamment la pyélonéphrite et les antibiotiques qu’il est possible d’utiliser sans danger. Enfin, il sera fait le point sur les automédications qui doivent être formellement prohibées (AINS). En cas d’inflammation justifiant un traitement, avoir recours aux corticoïdes en cures courtes. Le risque de thrombose veineuse profonde est 5 à 6 fois plus élevée pendant la grossesse et dans le post-partum. L’embolie pulmonaire du post-partum est la première cause de décès maternel. La prescription d’HBPM est possible pendant toute la grossesse. Le traitement des hypothyroïdies doit être modifié pendant la grossesse. Les principes de la gestion des risques - 19 juin S’il est difficile d’apprécier la fréquence des erreurs médicales, force est de constater une nette augmentation, au cours des dernières années, des plaintes judiciaires et surtout du montant des indemnisations accordées par les tribunaux. Si le risque médical existe, les risques évitables existent aussi et doivent faire l’objet d’une réelle prévention. Notre association a prévu de proposer aux médecins 4 programmes différents qui s’inscrivent dans cette politique de gestion du risque : - pour faire prendre conscience à chaque médecin qu’il peut et doit intégrer cette culture dans son activité médicale quotidienne et que les incidents (et ls plaintes qui peuvent en découler) ne touchent pas que « les autres ». - pour améliorer la sécurité du patient - pour réduire les coûts supportés par la collectivité au bénéfice d’une amélioration de la prise en charge médicale ainsi qu’une diminution des primes d’assurances. S’engager dans une politique de gestion des risques, c’est d’abord montrer l’importance donnée à la sécurité. Les accidents ou les « presque accidents » doivent bénéficier des mêmes recherches pour retrouver les « causes racines » Une des premières étapes de la gestion des risques est constituée par le recueil de tous les évènements indésirables. Le Médecin de France I n° 1145 I 30 AVRIL 2010 > p. 17 > FORMATION ÉVALUATION > SEMINAIRES FORMUNOF Association nationale de formation et d’évaluation des médecins de famille Désirez-vous vous ressourcer en participant à une session de formation conviviale, scientifique, pratique et active, près de chez vous ? FORMUNOF, organisme agréé par le CNFMC et la HAS, vous accueille : > Des modules de formation qui éclairent la pratique du médecin de famille dans sa globalité, > Des formations validées par un Conseil Scientifique pluridisciplinaire, > Des experts reconnus au plan régional ou national, > Des animateurs formés aux méthodes pédagogiques actives, > Des groupes restreints favorisant l’interactivité. Une formation personnalisée répondant aux besoins de chacun Formations OGC indemnisées 4-5 juin Premiers gestes d’urgence Labège 18-19 juin Paris 2ème Alzheimer - du dépistage à l’annonce : identifier, dépister, différencier, annoncer la maladie d’Alzheimer 18-19 juin Le sevrage tabagique et ses conséquences Paris 2ème 2-3 juillet Marseille Alzheimer - du dépistage à l’annonce : identifier, dépister, différencier, annoncer la maladie d’Alzheimer 17-18 septembre Premiers gestes d’urgence Avignon 15-16 octobre Le sevrage tabagique et ses conséquences Lille Nov-décembre Premiers gestes d’urgence Lille nc Bordeaux La régulation libérale des appels nc La Rochelle Alzheimer - du dépistage à l’annonce : identifier, dépister, différencier, annoncer la maladie d’Alzheimer nc Nice Alzheimer - du dépistage à l’annonce : identifier, dépister, différencier, annoncer la maladie d’Alzheimer nc Lille Alzheimer - du dépistage à l’annonce : identifier, dépister, différencier, annoncer la maladie d’Alzheimer nc Le sevrage tabagique et ses conséquences La Rochelle nc Premiers gestes d’urgence Laval nc Labège La régulation libérale des appels nc La Réunion Alzheimer - du dépistage à l’annonce : identifier, dépister, différencier, annoncer la maladie d’Alzheimer Pour voir les séminaires 2010 dans votre région ou département : www.formunof.org Formations FAF non indemnisées 15-16 mai Paris 2ème Gérer son stress : éviter le burn out 26-27 juin Nice Gérer son stress : éviter le burn out 28-29 août Paris 2ème Gérer son stress : éviter le burn out 29-30 mai Angoulême Prise en charge du patient asthmatique 3-4 juillet Paris 2ème Gérer son stress : éviter le burn out 18-19 septembre Bordeaux Gérer son stress : éviter le burn out 18-19 juin Ile-de-France Gérer son stress : éviter le burn out 3 juillet Prendre la parole en public Paris 2ème 18-19 septembre Paris 2ème Gérer son stress : éviter le burn out 18-19 juin Ile-de-France Prise en charge du patient asthmatique 4 juillet Paris 2ème Elaborer un plan de formation 16-17 octobre Paris 2ème Gérer son stress : éviter le burn out 25-26 juin Les soins palliatifs à domicile Avignon 17-18 juillet Paimpont Gérer son stress : éviter le burn out 20-21 novembre Paris 2ème Gérer son stress : éviter le burn out 25-26 juin Les soins palliatifs à domicile Avignon Inscrivez-vous sur le site : 11-12 décembre Paris 2ème Gérer son stress : éviter le burn out www.formunof.org Secrétariat administratif : 83, Bd Poniatowski - 75012 PARIS p. 18 < Le Médecin de France I n° 1145 I 30 AVRIL 2010 Tél. 01 43 41 04 54 - Fax. 01 43 41 04 59 E.mail : [email protected] >COG > SÉCU LA FEUILLE DE ROUTE DE L’ASSURANCE MALADIE POUR TROIS ANS L’UNCAM a posé les jalons de sa stratégie de gestion du risque pour la période 2010-2013, dans le cadre de propositions pour la convention d’objectif et de gestion qui doit être signée avec l’Etat. Un exercice difficile, alors que la loi HPST bouleverse le paysage dans la conduite du système de santé. Renforcer la régulation financière du secteur, préserver l’accès aux soins et réduire les inégalités de santé, développer la prévention et la prise en charge de leur santé par les assurés euxmêmes : tels sont, à la lecture des propositions pour la convention d’objectif et de gestion avec l’Etat, les axes-clé que se fixe l’UNCAM pour la période 2010-2013. Peu de surprises, donc, dans ce texte institutionnel qui doit servir de « plan de vol » pour les trois années à venir. L’assurancemaladie veut confirmer sa position « d’acheteur de soins » vis-à vis des professionnels de santé, d’opérateur d’information et de services en direction des assurés et de garant de l’accès aux soins, alors que le paysage réglementaire évolue radicalement sous l’impulsion de la loi HPST. De fait, il est difficile de comprendre comment s’articulent le rôle et les missions des CPAM, et surtout leur périmètre d’intervention face aux nouveaux pouvoirs, celui des ARS au niveau régional et celui de la DGOS au plan national. Nul doute qu’en coulisses, des batailles picrocholines se préparent déjà. Des médecins régulés de tous les côtés Pour les professionnels de santé, et les médecins libéraux en particulier, les ambitions de l’UNCAM sont dans la lignée des multiples contraintes, contrôles et tracasseries qui s’accumulent depuis trois ans. L’un des premiers paragraphes concerne d’ailleurs le refus de soins : l’UNCAM promet de « mettre en œuvre le contentieux disciplinaire et les pénalités financières. » Côté installation, la COG veut prévoir « d’étendre la régulation par le biais des conventions nationales. » Concrètement, il s’agira notamment de décider d’actions dans les zones de surdensité, de poursuivre le développement d’aides financières dans les zones de sous-densité, et surtout de mettre en application le fameux contrat santé-solidarité, auquel est fermement opposé la CSMF. Pour les étudiants, il est p. 20 < Le Médecin de France I n° 1145 I 30 AVRIL 2010 également question de démultiplier le « contrat d’engagement de service public », soit une prime durant les études contre une période d’installation dans des zones démographiquement défavorisées. Là encore, on cerne mal la répartition des attributions entre l’assurance-maladie et les ARS, lesquelles sont officiellement chargées de veiller à la répartition des professionnels et à l’équité d’accès aux soins. Il est à craindre qu’au passage, la liberté d’installation des praticiens ne soit clairement remise en cause, notamment dans le cadre des SROS ambulatoires. > Un effort ciblé sur les patients chroniques Les malades chroniques feront l’objet d’une attention particulière. Car ils coûtent de plus en plus chers, en raison d’un repérage plus précoce et d’une durée de vie plus longue liée au progrès médical. Et en même temps, des lacunes importantes existent, selon les zones géographiques, le statut socioprofessionnel des malades et les types de pathologies. Lancée depuis 2008 dans son programme Sophia, dédié à l’accompagnement et au suivi des malades chroniques, elle compte le généraliser progressivement. Sophia est actuellement développé dans dix départements, et concerne 53 000 diabétiques de type 2. Le CAPI est présenté comme un outil pour développer le principe de cet accompagnement, et certaines pathologies comme l’asthme seront visées par ce type de programme. Plus largement, l’UNCAM veut investir dans deux champs stratégiques : l’éducation thérapeutique d’une part, en prolongeant certaines initiatives du RSI et de la MSA sur l’asthme et les pathologies coronariennes, et la prévention de l’autre, avec un effort à déployer sur la vaccination, le dépistage, la prévention des facteurs de risque et le ciblage de situations fragiles (grossesse, adolescence, vieillesse…). Enfin, côté gestion des ALD, on notera que l’assurance-maladie veut renforcer le suivi des règles imposées aux médecins et patients : diffusion de guides et référentiels, simplification des procédures de déclaration, remplissage des protocoles en ligne, contrôle en ligne, développement du service « historique des remboursements »… > COG : LA FEUILLE DE ROUTE DE L’ASSURANCE MALADIE POUR TROIS ANS La réforme des tarifs en toile de fond Ce sera sans doute le sujet majeur de la prochaine négociation conventionnelle. Dans la COG, l’UNCAM compte remettre sur le tapis sa propre vision de la réforme tarifaire. Elle imagine trois niveaux de rémunération : une part forfaitaire liée à certains engagements des praticiens (pathologies chroniques, PDS, informatisation, regroupement…), une part « centrale » liée au paiement à l’acte et favorisant la pratique clinique, et une part « à la performance » dépendant de l’atteinte d’objectifs. Pour ce dernier volet, l’assurance-maladie prône tout simplement la généralisation du CAPI pour les généralistes et son extension aux spécialistes. Nul doute que les débats seront chauds, d’autant que le document n’évoque pas explicitement la revendication principale de la CSMF : la nomenclature des actes cliniques, basée sur plusieurs niveaux d’actes et ouverte à tous les médecins libéraux. Le secteur optionnel enfin promu ? Si l’UNCAM replace le secteur optionnel au cœur de ses priorités, on peut s’étonner qu’elle y ajoute d’ores et déjà une condition suspensive : la signature d’un accord complémentaire avec les établissements, où les missions de service public ne seraient accordées qu’à ceux dont une majorité de praticiens (chirurgie, anesthésie, obstétrique) exercent en secteur optionnel ou à honoraires opposables. Le but est limpide : inciter les cliniques à faire pression sur leurs praticiens, dans le cadre de contrats renégociés, afin qu’ils abandonnent le secteur 2. Rappelons que le secteur optionnel, réclamé à l’époque par le président de la République, avait fait l’objet d’un accord signé le 15 octobre dernier, mais qu’il n’est toujours pas en place. Plus largement, l’assurance-maladie fait de la lutte contre les dépassements d’honoraires l’un de ses combats premiers, précisant qu’elle souhaite les réguler « tant sur la moyenne que sur les pointes ». Comme on pouvait s’y attendre, elle utilisera « tous les moyens du contentieux » pour s’y atteler. Favoriser les pratiques collectives Afin de développer la pratique collective, l’assurance-maladie compte s’appuyer sur des dérogations tarifaires spécifiques : elle milite ainsi pour la possibilité de rémunérer « un groupe de professionnels », du type groupe qualité. Elle propose par exemple d’instaurer un CAPI pour un groupe rassemblant des généralistes. Autre piste, elle souhaite que les forfaits de médecin traitant puissent être versés à une structure collective, avec l’assentiment des médecins. Enfin, elle propose d’étudier le principe d’incitations financières au regroupement. Si l’exercice en groupe constitue une voie d’avenir, attention cependant de ne pas franchir certaines limites : d’abord en créant une forme de discrimination pour ceux qui souhaiteraient rester seuls, ensuite en dévoyant le statut et l’identité professionnelle des libéraux en s’orientant vers des formes modernes de dispensaires. Approfondir la maîtrise médicalisée La réduction des déficits est évidemment affichée comme une préoccupation forte de l’assurancemaladie. Et la maîtrise médicalisée reste un axe d’action stratégique, même si, comme on l’a vu, Le Médecin de France I n° 1145 I 30 AVRIL 2010 > p.21 > SÉCU > COG : LA FEUILLE DE ROUTE DE L’ASSURANCE MALADIE POUR TROIS ANS les résultats produits n’empêchent nullement le gouvernement de pratiquer régulièrement la maîtrise comptable en imposant des baisses de tarifs à quelques spécialités. La plupart des thèmes actuels seront poursuivis et complétés par d’autres champs d’action : antalgiques, antidiabétiques oraux, actes de kiné… Le CAPI est présenté comme un outil adapté pour mettre en œuvre les nouveaux objectifs de maîtrise médicalisée. L’EPP sera également étendue, à travers les groupes qualité défendus par la Cnamts, dans plusieurs directions : ostéoporose, épisodes dépressifs majeurs, échographies cardiaques, Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age radiologie et ALD, apnée du sommeil… Comme par hasard, ces thèmes concernent des postes de dépenses en hausse. Autre impératif, selon l’UNCAM : lutter contre l’hétérogénéité des pratiques et des recours aux soins, notamment quand il n’existe pas d’explications médicales, d’un département à l’autre, voire d’un canton à l’autre. Enfin, la politique de contrôle tous azimuts (transports, ALD, arrêts de travail, prescriptions…) sera intensifiée. L’assurance maladie envisage même de créer un « référentiel risque » pour les assurés et les professionnels, visant à évaluer leur comportement en termes de fraude et d’abus ! La coopération au forceps Les priorités de l’UNCAM portent également sur le parcours de soins, dont elle souhaite renforcer la dimension « filière » à travers des référentiels plus précis. En matière de coordination entre professionnels de santé, le document évoque sans distinction transferts de tâches, délégations de compétences et coopération. Il précise même que si le nombre de médecins est appelé à décroître, celui des paramédicaux devrait, lui, augmenter. Or, on connait l’un des leitmotivs de l’assureur obligatoire depuis des années : transférer certains actes vers les paramédicaux, tout simplement parce qu’il seraient moins coûteux à prendre en charge. Cette orientation semble d’ailleurs en phase avec les projets de décret de la loi HPST, rejetés en bloc par les représentants des professionnels de santé. > Mieux informer les assurés Autre axe stratégique, l’UNCAM veut poursuivre et intensifier les moyens d’information et de sensibilisation dédiés aux assurés. Constatant en effet « qu’il est difficile pour un assuré, qui peut de surcroît être fragilisé par la maladie, de recourir en citoyen informé et éclairé au système de soins », elle va développer des services permettant de mieux évaluer « les coûts, la qualité et la disponibilité » de l’offre de soins. Autant dire que la publication, sur internet, des tarifs des professionnels, de comparatifs sur telle ou telle prestation vont se multiplier dans tous les domaines du soin. Les structures d’hospitalisation seront concernées dès 2010. Par ailleurs, la CNAMTS inaugurera cette année le service Ameli-Santé, dédié à la prévention sur une quinzaine de pathologies (cancer du sein, cancer colorectal, maladies cardiovasculaires, maladies infantiles). L’idée est à terme de proposer une information santé de qualité sur les principaux motifs de recours aux soins et les pathologies les plus fréquentes. p. 22 < Le Médecin de France I n° 1145 I 30 AVRIL 2010 Défendre l’identité libérale Quels enseignements généraux peut-on tirer de ce catalogue de bonnes intentions ? Il est clair que l’assurance-maladie, dans la foulée de la loi HPST, mise sur une modification radicale de l’exercice libéral dans les années à venir. Désormais, la régulation des dépenses passerait, selon elle, par de nouveaux modes de pratique : regroupement des professionnels, application de standards en matière de soins, transferts d’activités entre professionnels, conditions d’installation encadrées, tarification de plus en plus forfaitaire, restriction des choix pour les patients en termes de parcours de soins… Si elle est ouverte à la discussion et à certaines évolutions, la CSMF restera ferme sur ses valeurs : la défense de l’exercice libéral, reposant sur la liberté d’installation, de prescription et d’organisation de son temps de travail. Cette philosophie correspond à ce qu’attendent les patients, comme le montrent de nombreux sondages, car ils savent que la qualité des soins dépend du maintien d’une médecine libérale de proximité. > RETRAITE >LA RETRAITE DE BASE DES PROFESSIONS LIBÉRALES MENACÉE L’affiliation autoritaire des auto entrepreneurs déséquilibre le régime. La caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales (CNAVPL) comprend dix sections professionnelles de la personnalité juridique et de l’autonomie financière : la Caisse autonome de retraite des médecins de France, les caisses des notaires, des agents généraux d’assurance, des experts comptables, des officiers ministériels, officiers publics et compagnies judiciaires (avoués, huissiers, commissaires priseurs, etc), des vétérinaires, des pharmaciens, des chirurgiens dentistes et sages femmes, la Carpimko qui regroupe les infirmiers, masseurs kinésithérapeutes, podologues, orthophonistes, et orthoptistes, et enfin la CIPAV (caisse interprofessionnelle de prévoyance et d’assurance vieillesse) qui concerne de très nombreuses professions (environ 300), réglementées (architecte, géomètres par exemple) ou non réglementées. C’est à cette dixième caisse que sont affiliés les auto-entrepreneurs. Si les sections professionnelles assurent le recouvrement des cotisations et les prestations de la retraite de base, gèrent un ou plusieurs régimes complémentaires ou supplémentaires obligatoires ou facultatifs, la CNAVPL assure la gestion des réserves du régime. Ses seules recettes sont les cotisations des affiliés. En revanche, elle s’acquitte de la compensation financière au titre de la solidarité démographique entre les régimes de retraite de base. Ce qui aujourd’hui n’est pas sans poser problème avec la création du statut d’auto entrepreneur. C’est ce que nous explique Jacques Escourrou, président de la CIPAV, actuel président de la CNAVPL (Voir interview cidessous). ENTRETIEN AVEC JACQUES ESCOURROU, PRÉSIDENT DE LA CNAVPL “ Quelle est la situation de la retraite de base des professions libérales ? Jacques Escourrou : Jusqu’à aujourd’hui, elle était très bonne. Nous étions bénéficiaires du fait du dynamisme de certaines de nos caisses. Certaines d’entre elles, comme la Carpimko et la Cipav, ont vu leur nombre d’adhérents augmenter notablement. Pourtant, nous allons nous retrouver cette année avec un déficit qui pourrait être de 40 millions si rien n’est fait. L’arrivée de nombreux auto entrepreneurs va entraîner une perte qui va aller en s’accroissant. Alors que nous avons mis du temps à mettre en place la réforme de 2004, tous nos efforts vont être anéantis. Le régime de base n’a pas la main sur le niveau des cotisations. J’ai donc alerté les pouvoirs publics pour attirer leur attention sur le fait qu’on ne pouvait tolérer ce déficit. Certes, il n’est pas encore catastrophique, mais la situation risque d’empirer si rien n’est fait. Il n’y a pas 36 mille solutions : soit on augmente les cotisations, soit on baisse les prestations. Jusqu’à présent, il y a eu un choix politique de ne pas fixer des cotisations trop fortes ; mais cellesci, du coup, donnent droit à des retraites assez faibles. Pourquoi ce choix ? Parce que, jusqu’à une date encore récente, les professionnels libéraux pouvaient revendre leur cabinet en fin de carrière et se constituer ainsi un complément de retraite. Or, cet apport n’existe plus. Les jeunes ne rachètent plus de cabinet. Leur mode d’exercice a changé. Ils ne veulent plus travailler autant que leurs aînés et du fait de la féminisation de nos professions, le temps de travail a baissé. Tout ceci va influer sur les retraites. Vous évoquez le statut d’auto entrepreneur qui met en péril le régime. Pourquoi ? Jacques Escourrou : On n’en a pas mesuré les conséquences. Que se passe-t-il ? Comme les caisses des professions libérales sont dynamiques, elles sont tenues de verser à la compensation nationale entre régimes de retraite. Nous payons pour les caisses déficitaires, comme celles des artisans ou des agriculteurs. La compensation nous coûte 1 700 euros par cotisant. Un auto entrepreneur qui réalise 3 000 ou 4 000 euros de chiffre d’affaires par an et qui verse à la Cipav 200 euros de p. 24 < Le Médecin de France I n° 1145 I 30 AVRIL 2010 “ Il n’y a pas 36 mille solutions : soit on augmente les cotisations, soit on baisse les prestations. ” cotisations, nous coûte donc 1 700 euros. Le ministère entretient une certaine désinformation. Il prétend que le chiffre d’affaires moyen des autoentrepreneurs tourne autour de 12 000 euros, car il intègre les artisans et les commerçants, ces derniers ont le droit de réaliser un chiffre d’affaires de 80 000 euros, alors que les professionnels libéraux non réglementés doivent rester en dessous du plafond de 32 000 euros. Pour la plupart d’entre eux, ce sont des emplois accessoires. Nous sommes d’accord pour la solidarité, mais pas d’accord pour nous en acquitter pour de pseudo libéraux. Nous allons bientôt payer plus de compensation que de retraite. Quelle solution préconisez-vous ? Jacques Escourrou : Il faudrait limiter dans le temps le statut d’auto entrepreneur, ne pas obliger à cotiser en deçà d’un certain seuil de chiffre d’affaires, et admettre que, pour ceux qui sont salariés par ailleurs, leur caisse paie déjà la compensation. Mais nous rencontrons fort peu d’écoute de la part des cabinets ministériels. En réalité nous sommes victimes de cette idée que les professions libérales gagnent beaucoup d’argent. Les députés et les ministres ont l’air de découvrir le problème. La CNAVPL a toujours eu une gestion prudente, nous avons fait des études actuarielles prospectives. Nous avions anticipé l’arrivée du papy boom. Dans cette affaire, c’est plutôt l’État qui a été inconséquent. > INFORMATIQUE >L’ENVIRONNEMENT LOGICIEL DU MÉDECIN Le marché des éditeurs de logiciel de gestion de dossiers médicaux est dominé par cinq éditeurs, et on observe une politique de concentration au fil des ans. Les GROUPE CEGEDIM, GROUPE SEPHIRA, IMAGINE EDITIONS, AXILOG, PROKOV EDITIONS occupent à eux seuls 84,68% du marché . Imagine éditions et Prokov étant les deux éditeurs indépendants, les autres éditeurs appartenant à des groupes. Malgré les qualités que l’on peut reconnaître aux petits éditeurs, l’ensemble des logiciels médicaux ne permettent toujours pas l’export de la totalité des données à un format standard, ce qui rend la clientèle captive d’un éditeur, et qui constitue une difficulté majeure en cas de migration logicielle. Il est donc plus prudent de choisir un logiciel pérenne pour éviter de connaître une récupération de données aléatoire et incomplète quand son logiciel devient « orphelin ». Cet article n’a pas pour objet de faire une présentation des nombreux logiciels présents sur le marché (cf le site www.quotimed.com rubrique informatique/logiciels dans laquelle vous trouverez un comparatif 2010 des 21 principaux logiciels commercialisés), mais de rappeler quelques règles et faire un focus particulier sur les deux approches fonctionnelles de la partie consultation et de rappeler l’intérêt et la facilité de réaliser des ordonnances informatisées. Souvent la présentation du logiciel médical est centrée sur ses multiples capacités, en particulier graphiques, et on vous vante ses nombreuses fonctionnalités… et c’est parfois ce qui oriente le choix du médecin. On oublie souvent que la simplicité est synonyme de gain de temps et de facilité de prise en main, particulièrement pour les remplaçants. ERGONOMIE LOGICIELLE Il y a deux types de logiciels médicaux qui ont pris des orientations différentes pour la saisie des données : – mode de saisie libre – mode de saisie structurée La consultation 1) Ce logiciel privilégie la simplicité et la lisibilité des principaux antécédents, allergies, et pathologies en cours, avec affichage du contenu de la dernière consultation, la liste des consultations apparaît avec leur motif au dessus du contenu affiché de la consultation sélectionnée. Les autres fonctionnalités sont accessibles par le biais d’icones ou de menus déroulants. motifs - antécédents & allergies / personnels & familiaux problèmes en cours - facteurs de risques - signes et symptômes - examens - biométie & biologie - diagnostics - commentaires vaccins - actes pratiqués - commentaires - prescriptions conclusions - à faire Son interface de saisie de consultation est calquée sur le déroulé « papier » d’une observation médicale avec 6 zones de saisie texte libre. En phase de saisie de la consultation en cours, on a accès au contenu des deux dernières consultations… C’est une interface, claire, qui permet une saisie libre de texte, dans l’ordre choisi par le médecin. L’utilisation d’un thesaurus de termes est optionnelle. 2) la logique de ce logiciel est opposée, la démarche du médecin est « structurée » par un déroulé de consultation plus complexe, mais toutes les fonctionnalités sont accessibles sur un seul et même écran… : p. 26 < Le Médecin de France I n° 1145 I 30 AVRIL 2010 L’objectif affiché est l’exhaustivité « structurée » et l’accessibilité au maximum de fonctionnalités, le mode de saisie privilégié est le thésaurus de termes médicaux, la saisie de texte libre est possible mais rattachée à un symptôme ou un diagnostic pioché dans le thesaurus… > L’ENVIRONNEMENT LOGICIEL DU MÉDECIN LA RÉDACTION DE L’ORDONNANCE La rédaction informatique de l’ordonnance outre la lisibilité qu’elle apporte au pharmacien et au patient, permet d’avoir l’historique des prescriptions et de faciliter le renouvellement d’ordonnances. Les éditeurs de logiciels ont apporté beaucoup de soin pour faciliter la tâche du médecin en concevant des palettes graphiques de prescription extrêmement intuitives. L’intégration d’une base de données médicamenteuses telle que le Vidal ou la BCB permet d’accéder d’un clic à la monographie et de sécuriser sa prescription par la détection d’interactions médicamenteuses et de contre-indications par allergie. Il permet également de détecter une surconsommation thérapeutique utile pour des produits tels que les hypnotiques ou les triptans. Ce sont des gains qualitatifs qui justifient à eux seuls l’usage de cet outil couplé à une base médicamenteuse. Il faut veiller à ce que la partie ordonnance soit extrêmement simple et ergonomique, en effet c’est quand elle fait gagner du temps que cette fonctionnalité est utilisée par les médecins. Les facteurs facilitant l’utilisation sont souvent la simplicité d’utilisation et le gain de qualité et de sécurité (de prescription) ressenti par l’utilisateur et comme la plupart des utilisateurs de logiciels, les médecins ne lisent pas les modes d’emplois ! LES THESAURUS De manière optionnelle ou de manière quasi « obligatoire », les logiciels actuels utilisent un thesaurus de termes médicaux qui constitue à l’heure du DMP un langage commun à tous les médecins qui rend exploitable sur la plan statistiques les données médicales. Depuis plusieurs années, la SFMG travaille à la diffusion de son Dictionnaire des Résultats de Consultations (DRC), en partenariat avec de nombreux éditeurs de logiciels. Le Dictionnaire des Résultats de Consultations a une fonction taxinomique, permettant au médecin de décrire avec la plus grande certitude clinique le ou les problèmes pris en charge pendant la séance (consultation ou visite) avec une reproductibilité optimale intra opérateur et inter opérateur (associés, remplaçants) Outil de structuration du dossier et de la décision médicale. Le dictionnaire répond à la nécessité d'un langage commun. La correspondance de chaque définition du dictionnaire avec la CIM-10 est la garantie d'un langage transversal et international commun à toutes les spécialités médicales. Le label OMG est accordé par la SFTG aux logiciels disposant d'une bonne structuration des données dans leurs bases. L’analyse de son activité en terme de résultats de consultations ou de prescriptions peut prendre toute sa valeur si vous souhaitez comparer vos statistiques à celles que vous présentent l’assurance maladie via les DAM, vous pouvez aussi choisir de les communiquer à la SFTG en participant à l’Observatoire de la Médecine Générale. MODE DE FONCTIONNEMENT DES LOGICIELS En mode « Desktop », le logiciel fonctionne sur l’ordinateur en tant qu’application installée sur le système d’exploitation (Windows ou Mac OS X) En ligne, en mode « hébergé », le logiciel est accessible via un site internet, on y accède via un navigateur. Les avantages de cette solution : > vos données sont hébergées sur un serveur sécurisé agréé pour héberger des données patients > les sauvegardes sont inutiles, elles sont assurées par l’hébergeur de vos données. > Vous accédez à votre logiciel depuis l'ordinateur de votre bureau, ou de chez vous sur votre portable via votre navigateur. Inconvénients : > Vous vous connectez et l'accès à tous vos dossiers patient est immédiat à condition d’avoir une liaison ADSL rapide à disposition, les éditeurs fournissent une application « desktop » qui permet de rapatrier les dossiers sur son ordinateur et d’exploiter ceux-ci hors connexion. > La richesse fonctionnelle est moindre que pour une application « desktop » > La rapidité d’exécution sera moindre que celle d’une application « desktop » tant que les liaisons ADSL ne seront pas plus rapides. > INFORMATIQUE Avantages et inconvénients : > La méthode structurée oriente fortement vers l’usage d’un thésaurus de terme qui doit être standard, accessible et complet. Il uniformise la saisie des consultations et il facilite les statistiques. Cela peut être jugé contraignant à l’usage. > La méthode de saisie « libre » correspond davantage à ce que l’on a l’habitude de faire sur papier, elle autorise toutes les orthographes pour un même diagnostic, rendant l’analyse statistique de sa pratique ininterprétable. C’est une facilité qui facilite l’appropriation du logiciel par le médecin et l’usage du thesaurus est optionnelle UTILITAIRES MÉDICAUX Ces programmes viennent compléter les logiciels médicaux et sont parfois réalisés par des médecins. > Le site MASEF http://www.masef.com réalisé par un médecin est un vrai mine d’or si vous recherchez ce type de logiciel… > MEDIMENTO un logiciel qui rassemble des centaines de tableaux diagnostiques, étiologiques, cliniques, différentiels. L'interface utilisant le principe des hyperliens permet une consultation aisée des différents tableaux. Actuellement Médimento est riche de 1000 tableaux couvrant 35 rubriques médicales et représente plus de 40 000 hyperliens. Des références bibliographiques ont été ajoutées à chaque tableau, soit plus de 2 000 références! > MEMDOC pro http://landzone.free.fr/memdocpro.htm est une compilation d’utilitaires : Aide mémoire, fiches de synthèse, calculettes médicales, tests intéractifs, iconographie, calendrier perpétuel, bloc notes, aide à la consultation de la ccam, base de donnée médicamenteuse, génériques... > Certains laboratoires pharmaceutiques comme le laboratoire PFIZER proposent des utilitaires tel que DrW-Infiltr le guide des infiltrations à télécharger sur https://www.docteurwww.com, ainsi que d’autres modules à installer sur son Iphone ou autre pocketPC… Tous ces utilitaires viennent s’adosser au logiciel médical et contribuer à l’objectif « zéro papier » mais aussi faciliter grandement l’accès à l’information utile en cours de consultation (comme par exemple le test de Ruffier, Test de Hamilton,…). Très souvent un copier coller permet d’insérer l’information ou le résultat du test dans l’observation médicale, et les logiciels médicaux permettent souvent d’appeler ces applications par le biais d’un menu ou d’une icône paramétrable. Le Médecin de France I n° 1145 I 30 AVRIL 2010 > p.27 > L’ENVIRONNEMENT LOGICIEL DU MÉDECIN > INFORMATIQUE L’ACQUISITION DES DONNÉES Gérer un dossier patients c’est aussi l’enrichir de données « entrantes » qui sont souvent des données papiers, résultats biologiques, compte rendus d’examens, courriers de correspondants. Ce travail d’acquisition et d’intégration est chronophage, de plus il peut être compliqué…. Le scanner, leurs logiciels de gestion associés (OCR : reconnaissance de caractère, GED : gestion électronique de documents) sont des accessoires indispensables pour collecter toutes les informations concernant le patient. Après avoir expérimenté plusieurs solutions matérielle et logicielle, je recommande cette excellente solution de FUJITSU qui est à la fois simple et très performante. Le ScanSnap S1500 est un scanner de documents de bureau compact, conçu pour une numérisation de qualité simple et rapide (disponible pour Mac et PC). Qu’il s’agisse de correspondance professionnelle, de cartes de visite ou de brochures couleur jusqu’au format A3, le ScanSnap S1500 numérise jusqu’à 20 pages par minute en recto simple ou 40 pages par minute en recto-verso (A4 portrait/300 ppp/monochrome, couleur et niveaux de gris). L’approche adoptée par Fujitsu simplifie le processus de numérisation avec un bouton unique, le pilotage par menus et les préférences accessibles dans Quick Menu accélèrent la procédure. Peu encombrant (292 mm x 159 mm x 158 mm) et léger (3 kg), il trouve aisément sa place sur un bureau, offrant ainsi une solution efficace et immédiatement accessible pour la numérisation de documents au quotidien. Rack2-Filer 5.0 est une solution de numérisation et de gestion de fichiers très simple d’utilisation, spécialement conçue pour les petites entreprises et le domicile. Ce logiciel permet à l’utilisateur de trier, d’organiser et de classer rapidement les documents numériques et de les gérer d’un simple clic dans une bibliothèque virtuelle très intuitive. Il est ainsi possible de convertir les documents scannés et les données numériques en fichiers PDF et de les organiser dans des classeurs numériques et des armoires virtuelles à l’aide d’une interface graphique. Il permet à l’utilisateur de créer des classeurs virtuels pour stocker ses documents numériques, puis de ranger ces classeurs dans des armoires virtuelles en exploitant une interface graphique interactive, exactement comme il le ferait avec des documents papier. Le moteur de reconnaissance de caractères intégré de Rack2Filer permet d’effectuer des recherches sur un mot, une phrase ou des données chiffrées. Les recherches peuvent également porter sur les informations contenues dans les post-it virtuels et les titres des classeurs. Le pack ScanSnap S1500 Deluxe intègre également le logiciel ScanSnap Organizer 4.0, qui permet de simplifier la gestion et la recherche des fichiers PDF, ainsi que CardMinder 4.0, pour numériser les cartes de visite et organiser efficacement les informations qu’elles contiennent. Fini le désordre ! communiqué /..-,++*)*('..+*&%(%,+$.,#.$,"!%(,$. *". 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A cette occasion, le syndicat qui avait été le porteparole du mécontentement des médecins mis de côté par le gouvernement cet hiver, a déploré les occasions manquées et les ratés qui ont conduit les Français à douter de cette campagne de vaccination au point de renoncer à y participer. ≥ De gauche à droite, Michel Chassang, Thierry Amouroux, secrétaire général du Syndicat du personnel infirmier, Philippe Tisserand, président de la Fédération Nationale des Infirmiers. La CSMF a pointé : > l’absence de messages clairs de la part des autorités et en particulier du Gouvernement, qui ont semé la confusion au point de créer un doute fatal à l’implication des Français et de remettre en cause le principe même de la vaccination ; > l’absence de formation préalable des professionnels de santé (contrairement à ce qui avait été mis en œuvre pour la grippe aviaire) qui n’a pas permis d’impliquer et de délivrer un message identique à tous des professionnels de proximité ; > les modalités de vaccination, en optant pour des centres collectifs inadaptés aux habitudes d’accès aux soins des Français, et avec la mise à l’écart systématique des professionnels de santé libéraux, en particulier des généralistes et des pédiatres, qui a été une erreur majeure et la cause principale de l’échec de la vaccination ; > la désorganisation des soins de ville provoquée par les réquisitions inappropriées des médecins libéraux contraints d’abandonner leur clientèle et leurs salles d’attente pleines pour aller dans des vaccinodromes vides ; > le manque de raisonnement médico-économique sur l’ensemble du dispositif, car il est évident que le coût du dispositif, tout compris, dépasse largement ce qu’aurait pu représenter une organisation dans laquelle les soins de ville auraient été impliqués dès le début, comme dans d’autres pays européens, où d’ailleurs, il n’y a pas eu de polémique sur cette question. Pour l’avenir, la CSMF a demandé que les médecins libéraux, et en particulier les médecins traitants, soient impliqués dans tout processus de santé publique comme il le sont habituellement pour la vaccination contre la grippe saisonnière et que leur rôle d’acteur de santé au service de la prévention soit enfin reconnu et valorisé et non, comme ce fut le cas, fustigé comme une charge et contourné à tout prix, au profit d’une organisation militaro-soviétique qui a démontré son inefficacité. Au-delà, la confédération a souhaité que les autorités de santé du pays, comme le Gouvernement, prennent l’habitude d’écouter les conseils des syndicats de médecins libéraux et d’en tirer des conséquences pratiques. En effet, il ne suffit pas, comme on l’a vu de les convoquer une demi heure après avoir fait une conférence de presse où tout a déjà été annoncé pour faire croire à la concertation, car, l’agitation médiatique ne prémunit pas contre les catastrophes. ≥ De gauche à droite, Jean-Pierre Door, député du Loiret et rapporteur de la commission d’enquête et Jean-Christophe Lagarde, député de la Seine-SaintDenis et président de la commission d’enquête. DPC : MAUVAIS DÉPART Le gouvernement a présenté les quatre décrets destinés à mettre en œuvre le futur développement professionnel continu (DPC) en application de la loi « Hôpital, Patients, Santé, Territoires ». Le DPC doit se substituer à la fois à la formation médicale continue et à l’évaluation des pratiques professionnelles, dispositifs jugés trop complexes. Malheureusement, déplore la CSMF, le Gouvernement, une fois de plus, a écarté les conseils de bon sens des médecins libéraux, pour produire un dispositif ubuesque et contreproductif, et une fois de plus, il a tout faux ! Les textes, au lieu de simplifier créent une multitude d’instances en tous genres qui complexifient à l’extrême le dispositif et le rendent illisible. Pire, une confusion des rôles introduit une compétition entre le niveau national et le niveau régional en matière d’offre de formation. Les ARS pourront concurrencer directement les actions de formation nationales et seront pour cela avantagées car les actions de formation accréditées en région n’obéiront pas aux mêmes règles, qui seront allégées et moins contraip. 30 < gnantes que celles imposées au niveau national. Où est la logique ?, demande la CSMF. Mais ce n’est pas tout. Le mélange des genres entre le CAPI national et régional, laisse supposer, qu’un médecin signataire d’un CAPI national ou régional est considéré comme ayant satisfait à ses obligations de formation. Au-delà, les nouveaux textes cantonnent la profession dans un rôle à peine consultatif. Les syndicats médicaux ont été exclus des décisions du financement, qui est géré dans le cadre d’un OGDPC strictement paritaire Etat/Caisses. Les professionnels sont satellisés dans un Conseil d’Orientation dont la seule action possible sera l’émission d’avis consultatifs. La marginalisation des syndicats, devenue évidente est particulièrement inquiétante, car, déplore la CSMF, elle est, à l’évidence orchestrée. En effet, le Gouvernement s’est assuré qu’ils soient marginalisés, en faisant en sorte que leur désignation au Conseil d’Orientation soit opérée par le CNDPC où les représentants des syndicats médicaux sont minoritaires. Chose inacceptable car la totalité du finance- Le Médecin de France I n° 1145 I 30 AVRIL 2010 ment du DPC provient de fonds conventionnels qui sont, d’une part l’argent des médecins libéraux, et qui, d’autre part, font l’objet de négociations entre les caisses et les syndicats médicaux. Hélas, ce que la CSMF n’a cessé de dénoncer depuis deux ans, se vérifie : avec la création du Développement Professionnel Continue, le Gouvernement opère un véritable hold up des fonds de la formation et une étatisation de la formation continue des médecins libéraux ! Une telle situation où les professionnels sont marginalisés et totalement exclus du processus de leur formation continu est inédit, et n’a jamais, à ce jour été perpétré dans aucune autre profession. Avec un tel dispositif, le Gouvernement, une fois encore a tout faux, s’élève la CSMF, qui n’imagine pas qu’il soit à même de fonctionner avant la prochaine réforme qui le balaiera. La Conf’ dénonce avec force cette atteinte contre la formation des médecins, qui motive, la rupture profonde entre les médecins libéraux et le pouvoir.