Pépinières ornementales Avertissement No 05 – 21 juin 2013 Le blanc (oïdium). La tache noire du rosier. Les cicadelles. La sésie du lilas. Le petit perceur du pêcher. Pucerons. LE BLANC (OÏDIUM) (Erysiphe sp., Microsphaera sp., Podosphaera sp., Uncinula sp., Spaerotheca sp. et Phyllactinia sp.) État de la situation Le blanc commence à se développer sur plusieurs espèces de vivaces, d’arbres et d’arbustes dans toutes les régions du Québec. Hôtes préférés Acer sp., Amelanchier sp., Crateagus sp., Caragana sp, Euonymus sp., Hydrangea sp., Lonicera sp., Malus sp., Physocarpus sp., Prunus sp., Quercus sp., Ribes sp., Rosa sp., Spirea sp., Syringa sp., Vitis sp. et de nombreuses plantes vivaces telles que Aster sp., Phlox sp., Polemonium sp., Monardia sp., Rudbeckia ‘Goldstrum’ et Sedum spectabile. Éléments de diagnostic - Présence d’un duvet blanchâtre sur la face supérieure des feuilles, qui peut également être présent sur les boutons floraux, sur les jeunes fruits, sur les fleurs, sur les tiges et sur les jeunes pousses. - Les symptômes apparaissent premièrement sur les jeunes feuilles. - Malformation du feuillage, des boutons floraux et des fruits. - Changement de coloration des feuilles, des fruits et des fleurs. - Avortement et dessèchement des fleurs. - Le feuillage peut se dessécher et chuter prématurément. e Coordonnées du RAP : 200, chemin Sainte-Foy, 10 étage, Québec (Québec) G1R 4X6 Téléphone : 418 380-2100, poste 3581 ou 3551 [email protected] www.agrireseau.qc.ca/rap La maladie est favorisée par : - Une alternance des températures chaudes et fraîches. Des températures qui se maintiennent entre 20 et 25 °C. Une forte humidité relative (entre 80 et 95 %). Une plantation dense. Des nuits fraîches et humides. Un environnement peu aéré et ombragé. L'absence de pluie. Une fertilisation excessive. La présence de débris végétaux au sol. Cependant, la présence d’eau sur les feuilles nuit à la germination des spores. Stratégie d’intervention Méthodes préventives Le champignon hivernant surtout sous la forme de mycélium dans les bourgeons, une taille importante en début de saison permet de limiter les dommages. Utiliser des cultivars résistants au blanc. Irriguer en période sèche pour réduire le risque d'infection. Favoriser une bonne circulation de l’air entre les plants. Éviter les pratiques culturales (taille, fertilisation excessive) qui stimulent la croissance de tissus succulents. Lutte biologique Le soufre mouillable possède un effet de vapeur très efficace, mais attention de ne pas l’appliquer si la température dépasse 30 °C. Traitez aux 7 à 14 jours dès l’apparition des premiers symptômes et aussi longtemps que les nouvelles pousses montrent des symptômes. Les fongicides à base de cuivre, appliqués à intervalle de 7 à 14 jours, ont un effet préventif s’ils sont pulvérisés avant l’apparition de la maladie et aussi longtemps que les nouvelles pousses montrent des symptômes. Le biofongicide RHAPSODY est homologué contre le blanc sur certains végétaux. Lutte chimique En cas d'une infection grave, les produits suivants peuvent être utilisés en alternance : soufre mouillable, SENATOR (thiophanate-méthyl), DACONIL 2787 (chlorothalonil), DITHANE M-45 ou MANZATE (mancozèbe), FUNGINEX (triforine), NOVA 40WP (myclobutanil) et COMPASS (trifloxystrobine). Traiter dès l’apparition des premiers symptômes et répétez aux 10 à 14 jours. RAP Pépinières ornementales 2013 Avertissement No 05, page 2 Blanc sur érable de Norvège Source : IQDHO Blanc sur Rudbeckia goldstrum Source : IQDHO Blanc sur Filipendula Source : IQDHO LA TACHE NOIRE DU ROSIER (Diplocarpon rosae) Taxonomie Ordre : Heliothale Famille : Dermateacaea Genre : Diplocarpon Espèce : Rosea État de la situation Dans plusieurs régions, la maladie est bien présente. La tache noire du rosier se développe rapidement par temps chaud et humide. Il n’est pas rare d’apercevoir des plants complètement dépouillés de leurs feuilles en plein été. RAP Pépinières ornementales 2013 Avertissement No 05, page 3 Hôte préféré Rosa sp. Éléments de diagnostic Taches noires de 2 à 12 mm, entourées d’une auréole jaune sur la face supérieure des feuilles. Chute prématurée du feuillage. Coloration bleu foncé ou noire de l’écorce des rameaux, suivie du développement de chancres. Diminution du nombre de fleurs. Les plants sévèrement atteints peuvent être défoliés complètement. La maladie peut réduire considérablement la floraison. Symptômes de la tache noire du rosier Source : IQDHO Stratégie d’intervention Les traitements préventifs sont à privilégier. Méthodes préventives Privilégier les cultivars résistants à la maladie. Éviter de mouiller le feuillage lors de l’irrigation des plants. À l’automne, éliminer et détruire les feuilles mortes et les rameaux porteurs de chancres. Tailler les rosiers de manière à faciliter la circulation d’air entre les plants et entre les branches. Lutte biologique RHAPSODY (Souche QST 713 de Bacillus subtilis) Contrôle chimique CAPTAN, MAESTRO (captane) BASICOP (sulfate de cuivre) EAGLE (myclobutanil) PHYTON 27 (cuivre) DACONIL (chlorothalonil) RAP Pépinières ornementales 2013 Avertissement No 05, page 4 LES CICADELLES (Empoasca sp., Macrosteles sp., Graphocephala sp.) Taxonomie Ordre : Hemiptera Famille : Cicadellidae Genre : plusieurs État de la situation Des cicadelles ont été observées sur des vivaces et des arbres dans certaines régions du Québec. La cicadelle la plus courante est probablement la cicadelle de la pomme de terre (Empoasca fabae), mais plusieurs autres espèces sont présentes au Québec. Espèces sensibles Acer, Aesculus, Betula, Caragana, Gleditsia, Malus, Populus, Salix, Aster, Coreopsis, Centaurea, Cosmos, Dahlia, Gaillardia, Gypsophila, Nepetha, Papaver, Pisum, Tagetes, Tropaeolum, Solanum, Zinnia, etc. Description de l’insecte Les cicadelles mesurent de 3 à 10 mm de longueur. Elles se tiennent sous les feuilles. Elles ont les ailes en forme de tente. Elles se déplacent de côté. La cicadelle est un insecte piqueur-suceur qui s'attaque aux vaisseaux conducteurs des jeunes pousses. Cicadelles Source : IQDHO Éléments de diagnostic Les feuilles tendres sont particulièrement affectées. Apparition de minuscules points blancs à la face supérieure des feuilles. RAP Pépinières ornementales 2013 Avertissement No 05, page 5 Dans certains cas, les dégâts ressemblent à ceux causés par les pucerons (feuillage et tiges rabougris et distordus). Le jeune feuillage devient courbé, distordu ou rabougri. Les feuilles affectées jaunissent et peuvent tomber prématurément lorsque le nombre d’insectes est élevé. Il y a brunissement ou brûlure de la marge des feuilles. La croissance des plantes peut être ralentie. Dommages de cicadelle Source : IQDHO Stratégie d'intervention Les œufs passent l'hiver sous l'écorce des branches. La taille peut les éliminer si elle est faite tôt au printemps. Lutte biologique Asperger le dessous des feuilles avec un jet d’eau puissant. Appliquer de l’huile de dormance tôt au printemps. Lutte chimique Traiter au besoin avec l’un des produits suivants : DURSBAN (chlorpyrifos) ou MALATHION (malathion). LA SÉSIE DU LILAS (Podosesia syringae) État de la situation La sésie du lilas est un insecte perceur dont la larve s’attaque au lilas et au frêne. Les œufs sont pondus dans les fentes et les blessures de l'écorce à la fin du printemps. Après l'éclosion des œufs, les larves entrent dans l'écorce des plants, puis elles creusent une galerie plus profondément pour leur pupaison qui a lieu à la fin de l'été. Au printemps suivant, vers le début juin, l'adulte émerge. Il y a une seule génération par année. RAP Pépinières ornementales 2013 Avertissement No 05, page 6 Hôtes préférés Toutes les espèces de lilas et particulièrement les cultivars de Syringa vulgaris. Le frêne peut également être attaqué par cet insecte. Éléments de diagnostic L'adulte est un papillon brun foncé, presque noir, dont les ailes sont claires. Son apparence est similaire à celle d’une guêpe, mais sans bandes jaunes ou blanches. L'adulte mesure environ 22 mm. La larve est blanc crème avec la tête brune et mesure environ 25 mm. Pendant les jours chauds de l'été, il y a flétrissement du feuillage des lilas atteints, suivi d'une chlorose et de la chute des feuilles. On note la présence de petits trous, avec des amas de sciure, sur les tiges principales affectées. On observe parfois une prolifération de gourmands sur les tiges situées au-dessous du site de ponte. Stratégie d’intervention Méthodes préventives Couper et brûler les parties affectées. Maintenir les plants vigoureux par une bonne régie de fertilisation et d'irrigation. Effectuer un dépistage à l’aide de pièges et de phéromones spécifiques à la sésie du lilas. La période de traitement devrait coïncider avec la période de la pleine floraison à la fin de la floraison de la spirée Van Houtte. Lutte chimique Lors d'infestation, des insecticides peuvent être appliqués sur l'écorce du tronc et des branches maîtresses jusqu'à un mètre de hauteur. Traiter dès qu'une capture est rapportée dans votre secteur avec le DURSBAN (chlorpyrifos). Répéter 2 fois à 10 jours d'intervalle. ATTENTION : dans le cas de perceurs, l’insecticide homologué tue les larves à leur éclosion! Il n’est pas efficace lorsque les larves sont à l’intérieur de l’arbre. LE PETIT PERCEUR DU PÊCHER (Synanthedon pictipes) Les dégâts de ce perceur peuvent causer la mort des plantes affectées. Hôtes préférés Prunus cistena, Prunus maackii, Prunus tomentosa, Prunus triloba, Prunus virginiana ‘Shubert’, tous les pruniers et les cerisiers à fruits. Biologie L'adulte et la larve sont semblables à ceux du perceur du pêcher, mais ils sont légèrement plus petits. Les femelles n'ont pas de bandes orange sur l'abdomen. RAP Pépinières ornementales 2013 Avertissement No 05, page 7 L’adulte est un papillon bleu-noir dont les ailes sont claires. Il est visible de la fin de mai à la fin d'août. Le pic de la population se situe vers le 1er juillet. La femelle dépose ses œufs sur le tronc, plus précisément dans les fentes de l’écorce. Ceux-ci éclosent environ 8 à 20 jours après la ponte. Les larves, de couleur blanche mais dont la tête est brune, creusent une galerie dans l’écorce du tronc pour se nourrir. Au printemps suivant, les larves continuent de creuser des galeries dans l'écorce, puis passent ensuite au stade de pupe. Éléments de diagnostic Présence de trous accompagnés de sciure et d’écoulement de sève ou de gomme. Jaunissement et flétrissement des feuilles sur quelques branches ou sur l’ensemble de l’arbre. Mortalité affectant quelques branches à plusieurs branches et débutant à la cime de la plante. Mort de la plante. Les dommages causés par le petit perceur du pêcher se retrouvent sur toute la surface du tronc. Incidence de l’insecte sur la survie des plants Les arbres ou arbustes affectés finissent par mourir. Stratégie d’intervention Lutte préventive Éviter toute blessure aux arbres, car elles servent ensuite de lieu de ponte. Tailler toute branche faible ou blessée. Éviter tout stress en vous assurant d’une fertilisation et d’une irrigation équilibrées. L’installation de pièges à phéromone est très efficace pour dépister l’arrivée ou la présence de ces insectes. L’installation de ces pièges se fait au début de juin et on les garde aussi longtemps qu’il y a des captures. Les interventions phytosanitaires débutent après la capture de deux adultes. Lutte physique Éliminer les arbres qui sont affectés par cet insecte. Dans le cas d’arbres de grande valeur, l’insertion d’un fil de fer dans les trous faits par les insectes peut permettre d’atteindre et de tuer les larves. Lutte chimique Au Canada, aucun produit de synthèse n’est homologué pour lutter contre cet insecte. PUCERONS État de la situation Plusieurs cas de pucerons ont été dépistés dans plusieurs espèces de vivaces, d’arbres et d’arbustes dans la plupart des régions du Québec. RAP Pépinières ornementales 2013 Avertissement No 05, page 8 Taxonomie Ordre : Hemiptera Famille : Aphididae Hôtes préférés Acer, Abies, Betula, Caragana, Fraxinus, Malus, Picea, Rosa, Viburnum et plusieurs autres plantes ligneuses et vivaces. Éléments de diagnostic Déformation des jeunes pousses. Décoloration et enroulement des feuilles pouvant causer un retard de croissance. Présence d'insectes sur la face inférieure des jeunes feuilles. Présence d’exuvies sur le feuillage à la suite des mues des pucerons. Dépôts de miellat (liquide collant) sur le feuillage. Stratégie d’intervention Méthode préventive Éviter les surdoses d’azote qui favorisent la croissance de pousses succulentes qui attirent les pucerons. Lutte chimique à l’aide de produits à faible impact Les biopesticides suivants sont efficaces sur la plupart des espèces de pucerons : SAFER’S SAVON INSECTICIDE et OPAL SAVON INSECTICIDE (sels de potassium d’acides gras). Lutte chimique TROUNCE (sels de potassium d’acides gras et pyréthrines) et END-ALL (pyréthrines). Si le degré d'infestation le justifie, pulvériser les plantes atteintes avec l'un des produits suivants : MALATHION (malathion), THIODAN (endosulfan), DIAZINON (diazinon), ORTHENE (acéphate), ENDEAVOR (pymétrozine), AMBUSH et POUNCE (perméthrine). Source : IQDHO Les insecticides systémiques donnent de meilleurs résultats que les produits de contact lorsque les feuilles, très enroulées, forment un abri très efficace pour les pucerons. Pucerons RAP Pépinières ornementales 2013 Avertissement No 05, page 9 Mises en garde L’utilisation de plusieurs familles de pesticides permet de retarder d’éventuels problèmes de résistance. Avant d’utiliser un pesticide, vous devez consulter l’étiquette du produit. Selon la loi, vous ne devez utiliser que des produits homologués sur vos cultures et ces produits doivent toujours être utilisés en conformité avec l’étiquette fournie. En aucun cas, la présente information ne remplace les recommandations indiquées sur les étiquettes des pesticides. Le Réseau d’avertissements phytosanitaires décline toute responsabilité relative au non-respect de l’étiquette officielle. LE GROUPE D'EXPERTS EN PROTECTION DES PÉPINIÈRES ORNEMENTALES Nicolas Authier, dta, agronome, conseiller en pépinière – Avertisseur Institut québécois du développement de l'horticulture ornementale (IQDHO) Téléphone : 450 778-6514 Courriel : [email protected] Édition et mise en page : Louise Thériault, agronome, et Marie-France Asselin, RAP © Reproduction intégrale autorisée en mentionnant toujours la source du document : Réseau d’avertissements phytosanitaires – Avertissement No 05 – Pépinières ornementales – 21 juin 2013 RAP Pépinières ornementales 2013 Avertissement No 05, page 10