Une interprétation Mercure Vénus démasqués quand Steiner perturbe les idés avce des théories loufiques Maurice Nouvel intitula sa théorie "Mercure et Vénus démasqués".Une faute d'accord de genre, en couverture de son livre, masculinisant les deux planètes. Interchangeables s'impose. Ce qualificatif correspond à l'échec de son affirmation. MERCURE ET VENUS SONT-ELLES INTERCHANGEABLES ? M auriceNouvel ( 14/12/1920-03/06/2011 ) occupa les dernières années de sa retraite à reprendre, à son compte, certaines théories du théosophe allemand Rudolph Steiner (25/02/186130/03/1925) en accommodant, quelques unes d’entre elles, à la sauce astrologique. Rudolph Steiner était un perturbateur d’idées particulièrement doué. L’astrologie lui doit déjà le concept fumeux d’ère géo astrologique du Verseau. Lequel échauffe encore bien des cervelles depuis un siècle. Steiner réalisa un escamotage digne des spectacles des grands prestidigitateurs. En orientant le point vernal vers une constellation. Sans préciser quel point vernal, aussi surprenante que soit cette observation. Tout en désignant, cette direction, il fixait une durée temporelle à suffisamment longue échéance pour y parvenir, sans désespérer son public. Chaque planète ayant un point vernal sur son orbite. En définitive seul celui de l’orbite de la Terre se trouvait concerné. Seule, et unique planète, du système solaire à précesser. Les astrologues, et la majorité du public, faisant abstraction de la terre. Il était donc commode, pour Steiner, de désigner le point vernal que l’on Astroemail n°135 9 Une interprétation néglige entre tous. Les astrologues cherchent depuis désespérément ce point légendaire, en le confondant avec le degré zéro d’une mythique Roue de Pythagore interplanétaire, présente uniquement dans les imaginations fertiles. Car ils vivent dans un univers ayant aboli les intervalles cosmiques et les distances. Sans comprendre que ce point, qu’ils coïncident avec l’équinoxe de printemps, est précisément vide de toute présence physique à la date de cet événement. Cette double manifestation du néant suscita ainsi un effet suffisamment fantasmatique chez les esprits fragiles, et impressionnables. Steiner était un magicien, à l’ancienne. Employant des recettes ayant fait leurs preuves. Maurice Nouvel, publia en 1991, chez l’éditeur Pardès, une des «pseudo» théorie de Steiner, ayant des origines suspectes. Enfin rien d'aussi immémorial que le prétendait le théosophe, après des hésitations. Concernant un «prétendu» secret d’initiés transmis, on ignore encore comment, et de quelles manières, puisque Nouvel se référait à une conférence de Steiner de 1909, sans indiquer les voies, par lesquelles, cette «indiscrétion» de l’hermétisme fut révélée, et dans quelles circonstances. En tout cas les astrologues étaient intéressés au premier chef. S’agissant d’un potin invraisemblable selon lequel il était question de l’inversion des 10 Astroemail n°135 planètes Mercure et Vénus. Stupéfaction à la lecture de cette annonce, suivie ensuite d’un recul. A sa manière, Maurice Nouvel, inventa le Da Vinci code avant celui de Dan Brown. En réunissant les principaux ingrédients nécessaires pour confectionner un super cocktail paranormal mêlant complot, transmission occulte de l’hermétisme, et des planètes. Un ténébreux mystère, de l’astrologie ésotérique, brusquement dévoilé. La condition indispensable, pour obtenir un mélange homogène, réside dans le mode de transmission, par des initiés. Obligatoirement. Or Maurice Nouvel employa le livre, pour monnayer, sous forme de droits d’auteur, une divulgation initiatique douteuse. Les effets attendus tardèrent à se manifester. Le mélange ne produisit pas l’effet désiré. Pour quelle raison ? Etait-ce à cause du mode de transmission publique ? La réponse se trouve dans le contenu révélé. Maurice Nouvel «accommoda», à son goût, l’effet d’une méprise de Steiner, afin de l’ériger en un nouveau système complexe. Partisan d’une astrologie sidérale, Maurice Nouvel instituait, dans ce contexte controversé, la pratique de l’inversion des planètes du système intérieur (du soleil à la terre). Le résultat devenait incompréhensible, d’autant qu’il n’interver- tissait pas les constellations auxquelles les planètes concernées se rapportaient, selon la tradition traditionnelle. Il abandonnait aussi le critère des maîtrises en signes, au motif «qu’il ne concerne pas une planète corporelle, mais seulement une planète virtuelle et imaginaire». Personne n’y comprenait plus rien. Notamment il assortissait son système de pratiques statistiques, fondées sur des critères compliqués. Ainsi le «calcul de la force d’une planète». Une expression ronflante, mais inefficace. Un programme bien éloigné des constructions de Rudolph Steiner. Maurice Nouvel imposait un mode de raisonnement pseudo rationnel, alors que Steiner recourait aux faux semblants, aux illusions, et aux utopies. Denis Labouré1, alors Directeur de la Collection Kosmos chez l’éditeur Pardès, en 1991, refusa la théorie de Maurice Nouvel, essayant de le dissuader, laquelle fut quand même publiée, sans son aval. Ce sont dans ces conditions, que 1 "...il est dommage que Maurice Nouvel n’ait pas voulu entendre les arguments historiques dont j’ai quelque connaissance... J’étais effectivement directeur de collection, mais pas éditeur et sans possibilité de veto. Je me suis d’ailleurs bien gardé de mettre ma plume dans le livre. Et l’on ne trouvera sous ma plume aucune ligne cautionnant cette interversion steinerienne de Vénus et Mercure. Nouvel a simplement confondu, dans les schémas anciens, la distance et la vitesse de révolution (critère d’élaboration de leur schéma)." Email du 17/12/2014 la théorie complotiste de Maurice Nouvel, renforcée par des informations d’astrologie statistique, établies sur des centaines de dates de naissance présumées, et non vérifiables, échoua dans sa démonstration. Une interprétation Maurice Nouvel revendiquait un double parrainage intellectuel. Celui de Michel Gauquelin, afin de crédibiliser ses statistiques. Et Rudolf Steiner comme source de la théorie du complot. Ces deux personnalités dissemblables sont-elles compatibles pour assurer le succès d’une thèse ahurissante? L’un, statisticien controversé, reconverti en chantre du New Age, suscita l’émoi chez les sceptiques de Paul Kurtz avec son effet mars, et ses facteurs d’hérédité astrale démentis. L’autre, apôtre de la théosophie, messager de l’occultisme, des « spiritualités », et des religions, est le représentant d’un Mystérieux Inconnu de moins en moins impénétrable. Steiner est un étranger chez les adeptes de l’astrologie Statistique. Gauquelin tout autant chez les compagnons du secret. Le double parrainage intellectuel de Maurice Nouvel devint finalement une erreur de positionnement marketing. Maurice Nouvel était-il honnête dans sa démarche? Il serait tentant de répondre par une technique de preuve en externalisation, ou par un énoncé sur le mode : les détails sont donAstroemail n°135 11 Une interprétation nés aux lecteurs afin d'apprécier par eux-mêmes. On relève, dans son livre, plusieurs arguments relevant de la partialité. Maurice Nouvel était un convaincu. Et comme tout prosélyte, il était motivé par la conversion d’autrui à ses croyances. En employant n'importe quel moyen. Puis, on découvre Maurice Nouvel biaisant, dans son texte, chaque fois qu’il en a l’occasion, afin d’imposer sa thèse. C’est d’autant plus regrettable que ses explications sont aucun recul critique. En d’autres termes Maurice Nouvel manque d’objectivité. Sa malhonnêteté intellectuelle apparaît en seconde partie de son livre consacrée à l'étude statistique. Il publie la Roue de Pythagore d'Auguste Lumière, pour accroire qu'il en est de même pour une liste de 347 savants, sans donner leurs noms, afin de vérifier son affirmation. Gonflé! Idem, la Roue de Pythagore d'Alexis Carrel, afin de faire passer 575 académiciens, aux noms inconnus. Ronald Reagan, pour représenter 184 personnalités politiques Edith Piaf pour 1162 artistes. Raoul Dufy pour 237 peintres. Béla Bartok pour 157 compositeurs de musique. 12 Astroemail n°135 Des Roues, d'autant plus inacceptables comme preuves, que les positions planétaires sont astrologiques, et donc inexactes par définition. De toute façon ni Mercure, ni Vénus, ne sont situées sidéralement aux emplacements donnés par Maurice Nouvel. Il interverti des localisations fantômes. La démonstration échoue pour 6 représentants emblématiques. Ayant, au surplus le défaut, de jouer la partie, sur le mode du biais du survivant. La seconde partie du livre, des pages 209 à 361, sont inutiles, et détruisent, irrémédiablement, la pénible tentative de démonstration d'un complot... de théâtre. QUE DISAIT STEINER EN 1909? M aurice Nouvel rapportait ceci, chapitre II, page 27, Une étonnante révélation : « c’était le 15 avril 1909, lors d’une conférence à Düsseldorf…. Vous pensez que je devrais situer Mercure à proximité immédiate du Soleil et Vénus ensuite. Ce ne serait pourtant pas exact, car les astronomes ont interverti les noms de ces deux astres. Dans les anciennes traditions, ce qu’on appelle Mercure aujourd’hui a toujours été appelé Vénus et inversement, on ne comprend donc pas les anciens écrits, les anciennes doctrines lorsque l’on attribue ce qu’on y dit de Vénus ou de Mercure aux planètes qui portent ces noms aujourd’hui. Ce qui concerne Mercure se rapporte à la planète Vénus actuelle et inversement, ces appellations ayant été interverties par la suite. Quand on a changé la conception du système cosmique, quand la terre a été dépossédée de sa situation centrale dans l’univers on n’a pas seulement modifié la perspective, mais par la même occasion on a interverti Mercure et Vénus. Et de citer sa source « Les hiérarchies spirituelles» éditions Triades 1972, page 101. Notez, selon Steiner, les astronomes sont fautifs. Puis le 22 mars 1910 de confirmer l'accusation portée contre les astronomes : « Dans l’espace entre Terre et Soleil, se situent ce qu’on appelle habituellement Vénus et ce qu’on appelle Mercure. Il me faut indiquer explicitement qu’au cours des temps une inversion s’est produite en rapport avec la dénomination de ces deux planètes. Ce qu’on appelle aujourd’hui Mercure était auparavant appelé Vénus, et ce qu’on appelle aujourd’hui Vénus était auparavant appelé Mercure. C’est pourquoi vous devez vous représenter ces dénominations comme inversées, la dénomination actuelle ne correspondant plus. On doit désigner ce qui est le plus près du Soleil comme Vénus, et ce qui suit dans l’éloignement comme Mercure… ». Steiner affirmait « au cours des t e m p s une inversion s’est produite ». Vague… Une interprétation Et Maurice Nouvel d’affirmer que toutes les autres déclarations de Steiner, sur ce sujet, sont confirmatives : «ces citations ne feraient que confirmer cette vérité dans son étonnante simplicité» écrivait-il, page 29. Vérité ! Vraiment vraie ????... Rudolph Steiner, un malade mental Ou vraiment arrangée ? D étourner l’attention, en dissuadant les curieux était en effet indispensable. Pour quelle raison? Justement parce que les explications de Steiner sont confuses, dans leurs formulations, leurs origines, et leurs «domaines» d’application. La combinatoire Mercure Vénus débuta, ainsi que vous allez le lire, dans un contexte étranger à l’astronomie. Une étude datée de 1996, réalisée dans les Archives Steiner, par R.S.W Bobette relevait à partir de 150 citations de textes de Steiner, attentivement examinées plus d’une dizaine de versions différentes se rapportant à l’inversion Mercure Vénus. Astroemail n°135 13