Ecole Supérieure en Science de l’Aliment et en Industries Agro-Alimentaires (ESSAIAA) Unité fondamentale 1 : Histologie. Année : 2016-2017 Enseignante : Mme. AZZOUZ Les épithéliums Introduction : Le terme épithélium a été crée par Ruysch, qui nommait ainsi la pellicule, comparable à l’épiderme, que l’ébullition faisait lever sur les papilles de la langue, d’où la dénomination (épi = sur ; thélé = mamelon ou papille) d’épithélium, que l’on a généralisée depuis aux revêtements analogues des autres surfaces naturelles. Il est composé de cellules contigües, étroitement apposées les unes aux autres (juxtaposées).les épithéliums forment des membranes qui sont présentées comme des feuillets recouvrant la surface externe du corps et tapissant sa surface interne, ou bien, ils jouent le rôle d’éléments sécrétoires connus sous le nom de glandes. Presque tous les épithéliums sont séparés des tissus conjonctifs sous-jacents (environnants) par une couche fine et non cellulaire, la membrane basale. On conclue donc, qu’il existe deux groupes d’épithéliums : - Les épithéliums de revêtement : qui ont pour rôle, la protection et recouvrement de la surface du corps, des cavités et des conduits naturels de l’organisme ; Les épithéliums glandulaires : qui ont pour rôle l’élaboration et l’excrétion d’un produit. Origine embryonnaire : Le tissu épithélial est l’un des quatre tissus de base du corps et est dérivé des trois feuillets embryonnaires (ectoderme, mésoderme et endoderme). Voir tableau 3. La lame basale : Les épithéliums sont avasculaires, leur nutrition dépend des capillaires sanguins situés dans le tissu conjonctif sous-jacent. Les épithéliums sont séparés de ce tissu conjonctif par une structure particulière appelée : lame basale, qui n’est jamais traversée par des vaisseaux sanguins. La lame basale est constituée de trois couches : a- La première est immédiatement située sous la membrane plasmique des cellules épithéliales correspondant au revêtement cellulaire (cell coat) constitué de glycoprotéines. b- La deuxième est une couche d’épaisseur variable composée de micro polysaccharides et de fibrilles de collagène c- La troisième est sous forme d’un réseau de fibres de réticulum qui la relient ainsi au tissu conjonctif sous jacent : la lame réticulinique. Le rôle principal de la lame basale intervient dans la diffusion de l’oxygène et des nutriments du tissu conjonctif vers le tissu épithélial et inversement des déchets et toxines du tissu épithélial vers le tissu conjonctif, étant donné que les vaisseaux sanguins sont inexistants dans les tissus épithéliaux. 1 Ecole Supérieure en Science de l’Aliment et en Industries Agro-Alimentaires (ESSAIAA) Unité fondamentale 1 : Histologie. Année : 2016-2017 Enseignante : Mme. AZZOUZ Les épithéliums de revêtement 1- Rappels: Se sont des tissus caractérisés par des cellules étroitement serrées et pouvant être juxtaposées. Ce sont des tissus avasculaires et tirent leurs nutriments par diffusion à partir des vaisseaux sanguins des tissus conjonctifs environnants. Ils peuvent recouvrir une surface, tapisser une cavité ou un tube. Les membranes qui tapissent les cavités séreuses du corps sont appelées Mésothélium, alors que celles tapissant les vaisseaux sanguins et lymphatiques ainsi que les cavités du cœur sont connues sous le nom d’endothéliums. Tableau 4 : Relations épithélio-conjonctives. Revêtements Surface extérieure du corps Cavités prolongeant le milieu extérieur (tube digestif, voies respiratoires, voies urinaires et génitales) Cavités cœlomiques Cavité de (péritoine, l’organisme péricarde, plèvres) Cavités closes Cavités cardiovasculaires Epithélium Epiderme Tissu conjonctif sous-jacent derme chorion Ensemble épithélium + tissu conjonctif peau Muqueuse Epithélium Couche endothéliale sous- Couche endothéliale sous Séreuse Mésothélium Intima (pour les vaisseaux sanguins) Endothélium Endocarde (pour le cœur) 2- La polarisation des épithéliums de revêtement : La face basale : par leur face basale les épithéliums de revêtement reposent sur le tissu conjonctif sous jacent par l’intermédiaire d’une membrane basale. La face apicale : leur face apicale fait face à la lumière de l’organe revêtu par l’épithélium et représente des différentiations reconnaissables en microscope optique, comme des cils ou des plateaux striés .etc. La face latérale : les faces latérales des cellules qui composent un épithélium de revêtement sont étroitement juxtaposées et jointives ; les jonctions intercellulaires ne se manifestent en microscopie optique que par la présence éventuelle d’un point sombre. 3- Classification morphologique des épithéliums de revêtement : La classification morphologique des épithéliums de revêtement fait appel à trois critères : 2 Ecole Supérieure en Science de l’Aliment et en Industries Agro-Alimentaires (ESSAIAA) Unité fondamentale 1 : Histologie. Année : 2016-2017 Enseignante : Mme. AZZOUZ a) Le nombre d’assises ou couches de cellules : c’est le premier critère dont on doit tenir compte lors d’une classification, c’est le nombre de couches que l’on trouve au dessus de la membrane basale Epithéliums unistratifiés ou simples : formés d’une seule couche de cellule reposant sur la lame basale et atteignant tout le pole apical. Epithélium stratifié ou pluristratifié : formés de plusieurs couches de cellules, l’assise germinative repose sur la membrane basale et assure le renouvellement des cellules. Epithélium pseudostratifié : formés de cellules qui partent toutes de la membrane basale mais n’arrivent pas toute au pole apical. Les noyaux de ces cellules sont disposés à différents niveaux donnant l’apparence d’une stratification d’où son nom. b) La forme des cellules superficielles : la forme des cellules les plus éloignées de la membrane basale détermine la forme des cellules du tissu à étudier, on distingue : La cellule pavimenteuse : lorsque la cellule est aplatie et apparait plus large que haute. La cellule cubique : lorsque la cellule semble aussi haute que large et que le noyau occupe une position centrale. La cellule prismatique ou cylindrique : lorsque la cellule semble plus haute que large. c) La spécialisation apicale : Certains tissus de revêtement qui assument des fonctions particulières possèdent des cellules spécialisées en vue de l’accomplissement de ces fonctions. Les spécialisations les plus fréquentes sont : les cils, les stéréocils, les bordures en brosse et les microvillosités. A ces trois critères de classification, on peut rajouter un quatrième qui est d) La présence de cellules particulières : en plus des cellules épithéliales, on peut rencontrer des cellules muqueuses (production de mucus), des cellules kératinocytes (productrice de kératine au niveau de l’épiderme) et des cellules mélanocytes (qui fabriquent des pigments). 4- Différents types d’épithéliums de revêtement : a) Epithélium stratifié pavimenteux : appelés aussi, épithéliums malpighiens, il en existe deux variétés selon l’existence de la cellule kératinocytes. C’est deux types de tissus sont dits squameux. Epithélium stratifié pavimenteux non kératinisé squameux : c’est le tissu qui tapisse le prolongement des cavités externes, comme ceux de la cavité buccale, la langue, l’œsophage, le canal anal, le vagin, et la partie antérieure de la cornée. Epithélium stratifié pavimenteux kératinisé squameux : le seul représentant dans l’espèce humaine est l’épiderme. Il est formé de plusieurs couches de cellules superposées. 3 Ecole Supérieure en Science de l’Aliment et en Industries Agro-Alimentaires (ESSAIAA) Unité fondamentale 1 : Histologie. Année : 2016-2017 Enseignante : Mme. AZZOUZ La couche basale ou stratum germinativum : c’est la couche la plus profonde, est celle qui assure le renouvellement de l’épiderme. La couche épineuse ou stratum spinosum : se situe au dessus de la couche basale, se sont des cellules en forme de losanges liées les unes aux autres par des desmosomes (observées au MO) La couche granuleuse ou stratum granulosum : se situe au dessus de la couche épineuse, elle est caractérisée par le fait que les cellules sont chargées de kératoyaline sous forme de granules. La couche claire ou stratum lucidum : c’est une couche transparente avec des cellules aplaties ayant un noyau pycnotique. La couche cornée ou stratum corneum : les cellules sont anucléées très allongées et remplies de kératine. b) L’épithélium des voies urinaires : tapissant les bassinets, les uretères, la vessie et la partie proximale de l’urètre, cet épithélium est pseudostratifié.ses cellules les plus superficielles ont une forme en poire ou en ombrelle, d’où sa dénomination d’épithélium polymorphe. On l’appelle aussi épithélium de transition au niveau de la vessie, quand celle-ci est vide l’épithélium transitionnel apparait constitué de 4 ou 5 couches de cellules ; lorsque la vessie est pleine il ne renferme que 2 couches de cellules entassées. Tableau 5: Quelques exemples d’épithéliums de revêtement et leurs caractéristiques principales. Exemples Nombre de couches Forme des cellules stratifié pavimenteux Epiderme Epithélium antérieur de la cornée Œsophage Vagin Estomac Simple Intestin grêle Simple pseudostratifié Trompes utérines Canal déférent Vessie Canaux excréteurs glandes exocrines Capillaires sanguins Autres populations cellulaires Langerhans Mélanocytes Merkel Terminaisons nerveuses Non kératinisé Prismatique Trachée Différentiation cellulaire kératinisé Simple pseudostratifié pseudostratifié Polymorphe Cellules muqueuses à pole muqueux fermé Cellules caliciformes et entérocytes à plateau strié Cellules ciliées et cellules caliciforme Cellules ciliées / / / Cellules neuroendocrines Cellules glandulaires Cellules à stéréocils Cellules à membrane apicale épaissie / / / / / / Cubique des simple pavimenteux 4 Ecole Supérieure en Science de l’Aliment et en Industries Agro-Alimentaires (ESSAIAA) Unité fondamentale 1 : Histologie. Année : 2016-2017 Enseignante : Mme. AZZOUZ 5- Cohésion des épithéliums : Il existe de nombreux moyens permettant la cohésion des cellules épithéliales. Le ciment intercellulaire : C’est une sécrétion cellulaire qui sert à cimenter les cellules. Les interdigitations cellulaires : Les membranes plasmiques suivent un trajet sinueux, formant de longues expansions ou interdigitations de forme complémentaire qui agissent à la manière d’un puzzle. Les jonctions cellulaires : On distingue plusieurs variétés de jonctions cellulaires que l’on désigne habituellement par deux mots représentant deux critères de classification : selon l’espace intercellulaire et selon la forme des jonctions cellulaires (zonula, macula et fascia) 6- Rôle des jonctions : Assurent la cohésion des cellules entre elles Obturent l’espace intercellulaire Transmettent des informations d’une cellule à une autre c’est surtout le cas des tight (étanches), gap (communicante), leaky (adhérence ou ancrage) et septée. 7- Propriétés des épithéliums de revêtement : - La cohésion Echange d’informations et de substances nécessaires au maintient structurale. La perméabilité pour assurer la nutrition. Le renouvellement permanent : par le biais des cellules basales. L’aptitude à la cicatrisation des lésions et la restitution du tissu. 5 Ecole Supérieure en Science de l’Aliment et en Industries Agro-Alimentaires (ESSAIAA) Unité fondamentale 1 : Histologie. Année : 2016-2017 Enseignante : Mme. AZZOUZ 6 Ecole Supérieure en Science de l’Aliment et en Industries Agro-Alimentaires (ESSAIAA) Unité fondamentale 1 : Histologie. Année : 2016-2017 Enseignante : Mme. AZZOUZ 7 Ecole Supérieure en Science de l’Aliment et en Industries Agro-Alimentaires (ESSAIAA) Unité fondamentale 1 : Histologie. Année : 2016-2017 Enseignante : Mme. AZZOUZ 8 Ecole Supérieure en Science de l’Aliment et en Industries Agro-Alimentaires (ESSAIAA) Unité fondamentale 1 : Histologie. Année : 2016-2017 Enseignante : Mme. AZZOUZ 9 Ecole Supérieure en Science de l’Aliment et en Industries Agro-Alimentaires (ESSAIAA) Unité fondamentale 1 : Histologie. Année : 2016-2017 Enseignante : Mme. AZZOUZ 10 Ecole Supérieure en Science de l’Aliment et en Industries Agro-Alimentaires (ESSAIAA) Unité fondamentale 1 : Histologie. Année : 2016-2017 Enseignante : Mme. AZZOUZ 11