12 récits de chevaux qui ont changé l`Histoire

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12 récits
de chevaux
qui ont changé
l’Histoire
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DU MÊME AUTEUR
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Histoire de l’Algérie
Histoire des Commandos (3 tomes)
Saint-Cyr
Dictionnaire de la Colonisation française
Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale
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Pierre MONTAGNON
12 récits
de chevaux
qui ont changé
l’Histoire
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Le Cheval dans la bataille
q
e cheval ! « La plus noble conquête de
l’homme », est-il coutume d’affirmer. Hélas,
l’homme l’a commué en un instrument de
guerre ! Depuis des millénaires, le cavalier caracole dans
la plaine et dans la steppe en quête de victoire ou de
butin.
Alexandre, César, Attila, Gengis Khan, Napoléon,
ont chevauché leurs montures pour conquérir le
monde. Bravant l’adversaire, il n’était de chef sans un
solide coursier. Les grands noms de l’Histoire posent
sur un cheval d’airain défiant le temps. Jeanne d’Arc
en sa bonne ville d’Orléans et en tant d’autres lieux,
Henri IV en l’île de la Cité, Louis XIV devant son
château de Versailles. Au début du siècle dernier, les
vainqueurs de la Grande Guerre défilaient à cheval,
en tête de leurs troupes. À un degré moindre, qui ne
se souvient encore de Rossinante, le destrier de Don
Quichotte ? Qui, selon Boileau, « trottant jour et nuit
et par monts et par vaux, galopa, dit l’Histoire, une
fois en sa vie ».
L
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– 12 récits de chevaux qui ont changé l’Histoire –
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Cette place unique pour l’homme de guerre et les
grands de ce monde, la Bible l’avait perçue. Dieu parle
à Job :
« Est-ce toi qui donnes au cheval la bravoure, qui
revêts son cou d’une crinière, qui le fait bondir
comme une sauterelle ? Son fier hennissement est terreur. Exultant de force, il piaffe dans la vallée et
s’élance au-devant des armes. Il se rit de la peur, il
ignore l’effroi, il ne recule pas devant l’épée. Sur lui
résonnent le carquois, la lance étincelante et le javelot.
Frémissant d’impatience, il dévore l’espace, il ne se
tient plus dès que sonne la trompette. À chaque coup
de trompette, il dit : “Allons !”. De loin, il flaire la
bataille, tonnerre des chefs et cri de guerre. » (Job,
XXXIX, 19-25)
Le cheval, conquête de l’homme, et d’abord création
divine !
Il a fallu le moteur pour le détrôner. Le cheval relève
désormais des parades des Gardes républicains, des
enjeux du PMU, des aléas des concours hippiques ou
des simples promenades équestres. Qu’importe cet
actuel bas niveau ! Le cheval appartient à l’Histoire. Il
a contribué à la façonner.
Il est le compagnon des figures de proue qui jalonnent
l’existence de l’humanité. Le voici en compagnie de
quelques-unes : Alexandre, César, Louis XIV, Napoléon,
à moins qu’il ne soit le héros de grandes heures des
siècles passés.
Avant d’entrer dans l’Histoire, il a trouvé place dans
la mythologie et la légende. Sa silhouette se profile partout dans les univers grec, latin, nordique, islamique.
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– Le Cheval dans la bataille –
Sans doute est-ce dans les deux premiers qu’elle se
manifeste avec le plus de force.
Déméter – Cérès – s’était transformée en jument
pour échapper à Poséidon – Neptune –, dieu terrestre
avant qu’il ne soit le dieu de la mer. Mué en étalon,
Poséidon retrouve celle qu’il poursuivait de sa flamme.
De cette union naîtront des jumeaux, Aérion, cheval
sauvage et immortel, et sa jumelle, la nymphe Despoena.
Poséidon, encore lui, et toujours sous la forme d’un
cheval, séduit la belle Méduse et cela dans le temple
d’Athéna. La déesse irritée change les cheveux de
Méduse en serpents. Cette Méduse, enceinte de Poséidon, devenue l’une des Gorgones, est tuée par Persée.
De son sang jaillit Pégase, le cheval ailé chéri des dieux,
le cheval mythique par excellence, dépeint de couleur
blanche. Bellérophon sur son dos voulut atteindre
l’Olympe. Il fut éjecté, Pégase seul rejoignit les nuées
et forma une constellation.
Blanche aussi la Licorne, de corps chevalin, avec barbiche de bouc et une grande corne au milieu du front.
Monokeros, avec une seule corne, disaient les Grecs de
cette créature chimérique qui se retrouve en maintes
chroniques.
« À peine sortons-nous des portes de Trézène
Il était sur son char… »
Racine s’est emparé d’une vieille tragédie grecque
pour relater la fin du fils de Thésée et beau-fils de
Phèdre. Effrayés par un monstre marin dépêché par
Extrait de la publication
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– 12 récits de chevaux qui ont changé l’Histoire –
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Poséidon, les chevaux d’Hippolyte, dans leur course
folle, s’emballent et précipitent leur conducteur sur des
rochers où il trouve la mort.
Il n’était que de bois, le cheval du rusé Ulysse que
narre l’Iliade. Le siège de Troie s’éternise. Depuis dix
ans, les Grecs ne parviennent pas à l’emporter. Ulysse
donne enfin une issue à l’interminable guerre. Il fait
construire un gigantesque cheval en bois censé être
consacré à la déesse Athéna (Minerve). Avec une poignée de guerriers résolus, il s’enferme à l’intérieur du
bâti de l’animal ; les Grecs évacuent les lieux. Les
Troyens voyant s’éloigner la flotte ennemie, preuve de
leur victoire, veulent s’approprier ce cheval abandonné
par les assiégeants. Devant ses dimensions, ils élargissent la porte de leur ville et ouvrent une large brèche
afin de le haler intra-muros. La nuit venue, un
complice libère Ulysse et ses compagnons. Les Grecs,
aux aguets, profitant de l’obscurité sont revenus. Le
groupe Ulysse se porte à leur devant et, par la trouée
dans la muraille, les guide à l’intérieur de la place. Les
Troyens qui fêtaient leur succès sont surpris et décimés.
La cité change de mains. La ruse d’Ulysse a payé. Le
cheval de Troie est le premier coup de commando de
l’Histoire.
Buste d’homme, corps de cheval, à qui les rattacher
ces Centaures ? Sont-ils des humains ou des animaux ?
Suivant les heures et les lieux, les Grecs les voyaient
malfaisants ou bienveillants. Chiron fut des derniers et
éduqua Achille. Faute de mieux, les Centaures inspireront peintres, sculpteurs et poètes. Virgile en fait des
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– Le Cheval dans la bataille –
gardiens des enfers. Ils existaient certainement puisque
les astrologues ont jugé bon de donner leur nom à une
constellation.
Nul ne le contestera. Le cheval s’intègre, sous bien
des formes, à l’existence humaine.
o
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© Roger-Viollet
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Alexandre le Grand.
(mosaïque)
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Bucéphale et Alexandre
q
uel duo de légende ! Quel périple en commun !
Bucéphale, le coursier, Alexandre le Grand, le
conquérant. Ensemble durant quinze ans, ils
chevauchent sur des milliers de kilomètres à travers
l’Europe, l’Afrique et l’Asie, le premier portant le
second, le second guidant l’autre. Bucéphale tombera
avant la fin du parcours. Cheval d’un guerrier, il meurt
au combat trois ans avant son maître. De par la volonté
d’Alexandre, une ville s’élèvera là où il s’était abattu.
Exemple unique de l’hommage d’un cavalier envers son
fidèle destrier.
Q
q
D’où viennent-ils ?
Pour Bucéphale, la légende s’en mêle permettant difficilement de cerner la réalité historique. Un marchand
thessalien, un nommé Philonicos, se présente un jour, en
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– 12 récits de chevaux qui ont changé l’Histoire –
341 av. J.-C. 1 semble-t-il, à Philippe de Macédoine afin
de lui vendre un cheval dont il clame les mérites et en
réclame, à ce titre, un prix exorbitant. Des volontaires
s’offrent pour l’essayer. Personne ne parvient à monter
l’animal qui se cabre dès qu’on l’approche. De guerre
lasse, Philippe ordonne de renvoyer le vendeur et son cheval, lorsque surgit son fils Alexandre. Le garçon, éphèbe
bien découpé, a, alors quinze ans. D’une voix forte, il
s’écrie : « Quel cheval ils vont perdre pour ne pas savoir
s’y prendre ! » Philippe, d’abord choqué par la présomption de son fils, lui permet toutefois d’essayer à son tour.
Alexandre remarque que ce cheval a peur de son
ombre et de celles de ceux qui l’approchent. Il le place
face au soleil, le flatte de la voix et de la main, puis
lestement saute en selle. Après l’avoir tenu bride serrée,
sentant que la fougue de l’animal décline, il lui rend la
main et le lance à toute allure. Philippe, et sa cour
observent avec angoisse. Le jeune homme ne va-t-il pas
se rompre les reins ? Non ! Après un temps de galop, il
le ramène sous les applaudissements. Philippe, subjugué,
l’embrasse et pleurant d’émotion, présageant l’avenir
d’après ce qu’il venait de voir, lui dit : « Mon fils, cherche
un autre royaume qui soit digne de toi ; la Macédoine
ne peut te suffire. » Paroles souvent rapportées.
Philonicos a été payé. Alexandre se retrouve en possession d’un cheval ayant nom de Bucéphale, « la tête de
taureau ». Est-ce lui ou Philonicos qui l’a baptisé ainsi ?
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1. Les dates des chapitres relatifs à Alexandre et César sont toutes
à comprendre avant Jésus-Christ, sans que cette mention soit précisée dans le texte.
Extrait de la publication
– Bucéphale et Alexandre –
On ne sait. Bucéphale, front large, naseaux courts et
écartés, présente effectivement une tête de taureau. Son
pelage noir porte une étoile noire sur le front. Dans les
batailles, Bucéphale et son maître se repéreront de loin.
Pour Alexandre, la filiation se clarifie. Il est le fils
d’Olympias et de Philippe de Macédoine.
Olympias, fille de Neoptolème, roi d’Épire, une
Agrippine de feu et de sang. La veille de ses noces avec
Philippe, elle rêve qu’une colonne de feu jaillit de son
sein pour embraser l’univers. Son rêve se réalisera. Elle a,
sans doute, légué à son fils une partie de sa vitalité et
cette ambition qui le propulsera à la conquête de l’univers, de l’œkoumène. D’elle aussi il tiendra ce besoin
d’autorité absolue et cette cruauté qui lui sera reprochée. Olympias n’a-t-elle pas intrigué pour faire assassiner Philippe, son propre époux ? On le murmure.
Philippe, roi de Macédoine, s’est imposé aux cités
grecques. Par le sang certes, en sachant, habilement, y
joindre la diplomatie. À sa mort, en 336 av. J.-C., il
dominera une Grèce dont il veut sceller l’union en portant le glaive chez l’ennemi de toujours, le Perse.
Alexandre s’y emploiera pour lui. Sur le fond, Philippe
renferme plus d’humanisme, plus de souplesse qu’Olympias. Son fils tiendra peu de lui. Il verra plus grand.
q
Une parenthèse française doit s’ouvrir.
Les Français, dans leur majorité, ignorent Philippe
de Macédoine. Par contre, sur les bancs de l’école, ils
Extrait de la publication
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– 12 récits de chevaux qui ont changé l’Histoire –
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ont appris l’existence d’un certain Philippe Auguste,
vainqueur de la bataille de Bouvines, 1214, une borne
milliaire de l’histoire de France. Dans l’ensemble, ils ne
peuvent soupçonner le lien entre le Macédonien et le
Capétien. Pourtant, ce lien est réel !
En 1051, Henri Ier, roi de France, petit-fils d’Hugues
Capet, après sept ans de veuvage, épouse, en secondes
noces, Anne de Kiev, fille d’Iaroslav le Sage, grand
prince de Kiev. Henri a quarante-trois ans, Anne vingtsept. Elle est merveilleusement belle et l’on comprend
que le roi soit allé si loin chercher sa promise. Comment avait-il eu vent de cette beauté slave des fonds de
l’Ukraine, aux longs cheveux blonds ?
De cette union, naîtra, l’année suivante, un fils. Sa
mère, persuadée que sa famille, par les femmes, descend
de Philippe de Macédoine, l’appelle Philippe, en souvenir de son lointain ancêtre. Les Philippe entrent dans
la famille capétienne. Six rois de France porteront ce
nom :
Philippe Ier (1052-1108).
Philippe II, mieux connu sous le nom de Philippe
Auguste, le vainqueur de Bouvines (1165-1223).
Philippe III, dit le Hardi (1245-1285).
Philippe IV le Bel, qui envoya les Templiers au
bûcher (1268-1314).
Philippe V dit le Long (1293-1322).
Philippe VI de Valois (1293-1350) sera le dernier
Philippe. Avec lui, malheureux vaincu de la bataille
de Crécy, 1346, s’ouvrira la branche capétienne des
Valois.
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– Bucéphale et Alexandre –
Alexandre le Grand, par son père, appartient à l’Histoire de France.
q
Philippe de Macédoine meurt assassiné en 336.
Alexandre, à vingt ans, hérite d’un legs non négligeable :
un royaume, une armée, une flotte. De fait, Philippe a
imposé sa règle sur la péninsule hellénique. En 338, à
Chéronée, Alexandre vaillamment a secondé son père et
décidé de la victoire contre Thébains, Athéniens et leurs
alliés. La Macédoine, longtemps regardée comme une
province barbare, fait désormais figure de solide État grec.
Cette royauté ignore les rivalités intestines qui ne cessent
de ruiner les cités du Péloponnèse. D’année en année,
Philippe a forgé et développé son armée qui se décompose
en deux forces principales. La cavalerie des hétaires, les
compagnons, forme la maison du roi. Elle charge.
Bucéphale y sera toujours au premier rang. La phalange
macédonienne, troupe d’infanterie, dispose d’un bloc
compact de 256 files sur 16 rangs, soit 4 096 fantassins.
En terrain plat, il est difficile de repousser cette masse qui
s’avance précédée du tranchant de ses sarisses, longues
lances de trois à cinq mètres. En terrain coupé, toutefois,
elle perd de sa cohésion. Quant à la flotte macédonienne,
la péninsule hellénique en fait une obligation.
Le jeune roi de Macédoine part, intellectuellement,
bien armé. Philippe avait confié à Aristote son fils âgé
de treize ans. Le philosophe a enseigné une partie de
son savoir à son élève. Passionné par Homère et Achille,
Alexandre est prêt à renouveler les prouesses des héros
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– 12 récits de chevaux qui ont changé l’Histoire –
de l’Iliade. Débarqué sur la rive asiatique de la mer
Égée, il ira, dans les ruines de Troie, rêver de les imiter.
q
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La Grèce supportait mal la férule de Philippe. La
jeunesse de l’héritier du trône de Macédoine semble lui
offrir opportunité de s’en affranchir. C’était compter
sans l’énergie d’un prince qui avait pourtant déjà donné
maintes fois la preuve de sa ténacité. En moins de dixhuit mois, Alexandre remet les cités au pas. Thèbes est
détruite, sa population vendue comme esclaves. Ah, il
aura maintes fois la main rude ce fils d’Olympias !
Athènes, pour éviter le pire, se soumet. La ville est épargnée. L’exemple de Thèbes a suffi. Alexandre est le plus
fort. Malheur à qui se dressera contre lui !
Il récuse ces luttes intestines entre Grecs. Pour lui,
les affaires de Grèce ne sont que des querelles de rats.
Napoléon regardera l’Europe comme une taupinière.
Ces conquérants voient grand et désirent un théâtre à
leur mesure. Alexandre trouvera le sien en Orient.
La paix dans la péninsule affermie, ses arrières assurés, il peut reprendre le projet que préparait son père.
Porter le fer chez le Perse. Ce tout-puissant voisin
Achéménide faisait souvent trembler les enfants d’Hellade. Se confronter à l’empire du Roi des Rois, quelle
autre perspective !
Au printemps de 334 av. J.-C., Alexandre franchit
l’Hellespont, coupure traditionnelle entre l’Europe et
l’Asie. On se battra pour contrôler cet étroit passage
aujourd’hui détroit des Dardanelles. D’une rive se
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– Bucéphale et Alexandre –
distingue tout ce qui se déroule en face. Prenant pied en
Troade, Alexandre marche dans les pas d’Agamemnon,
Ajax, Achille, Ulysse et de tant de héros ayant illuminé
son enfance. Il ne part que pour enlever Troie une
nouvelle fois. La ville n’est plus. Ses 30 000 fantassins,
les hoplites des redoutables phalanges, ses 5 000 cavaliers, s’avancent derrière leur chef monté sur Bucéphale
à la conquête du monde oriental.
Un monde dont ils vont découvrir l’étendue et les
richesses. Alexandre sera happé par cet Orient mystérieux. Il ne se résignera jamais à le quitter.
Futur conquérant, au préalable minutieux organisateur, il a longuement mûri la geste qu’il entreprend. Si
son armée, levée en majorité sur le sol macédonien, est
relativement modeste face aux masses à affronter, elle est
solide. Les renforts ont été prévus pour amener des
troupes fraîches afin de compenser les inévitables pertes.
Le propre du chef est de savoir s’entourer. Alexandre
respecte la règle. Ses lieutenants se nomment Parménion,
Antigone, Séleucos, Ptolémée, Eumène, Perdiccas. Les
rescapés de ces adjoints feront partie des diadoques qui
se partageront l’empire du disparu. La grande Cléopâtre
d’Égypte, celle qui saura embraser le cœur de César et
d’Antoine, descendra de Ptolémée Soter dit le Sauveur
pour avoir sauvé Alexandre en difficulté.
Par des messagers qui ont forcé les étapes, Darius III 1,
le roi de Perse, a appris l’intrusion d’Alexandre en Asie
1. Ce Darius III Codoman apparaîtra, dans ce récit, sous la seule
terminologie de Darius. Il est le successeur, deux siècles après, de
Darius Ier le Grand, l’organisateur de l’empire perse.
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– 12 récits de chevaux qui ont changé l’Histoire –
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Mineure, soit sur une terre qu’il considère comme
sienne. Rassemblant ses troupes, Perses ou mercenaires
grecs, il se porte au-devant de l’intrus. Le choc a lieu
en juin 334 sur les bords du Granique, modeste fleuve
côtier. Sur l’autre rive, ils sont peut-être 100 000
hommes de pied et 20 000 cavaliers. Alexandre n’hésite
pas. Il fait franchir le Granique en deux colonnes 1 et
reforme la phalange, son fer de lance. Celle-ci s’enfonce
au cœur de l’adversaire qui résiste d’abord fortement
avant de craquer. La cavalerie perse est mise en déroute,
les mercenaires grecs de Darius décimés. Peut-on se fier
aux chiffres rapportés ? 20 000 morts, 20 000 prisonniers chez Darius ; 30 fantassins, 85 cavaliers chez
Alexandre.
Cette victoire, la première de la trilogie GraniqueIssos-Arbèles, conforte les arrières du vainqueur. Les
passages de l’Hellespont sont assurés. Mieux, l’Asie
Mineure, l’Ionie, tombent entre les mains du Macédonien. La flotte perse perd ses bases avancées sur la mer
Égée.
« Tu sais vaincre, Hannibal, mais tu ne sais pas profiter de ta victoire ! » Non, pour Alexandre, ce ne seront
pas les délices de Capoue ! Simplement, une pause
hivernale à Gordion pour permettre à l’armée de se
ressourcer et au vainqueur de régler son sort au nœud
gordien. À Gordion, capitale de la Phrygie, au cœur de
l’actuelle Anatolie, un oracle avait prédit que l’Asie
appartiendrait à celui qui parviendrait à dénouer ce
1. Ce passage du Granique est l’objet d’un tableau célèbre de
Charles Le Brun.
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Table
Le Cheval dans la bataille ........................................
Bucéphale et Alexandre ...........................................
César, le cavalier pressé par le temps .......................
Une chevauchée franque .........................................
Mon royaume pour un cheval !
ou l’échec de la cavalerie ? ...................................
Le cheval blanc d’Henri IV .....................................
Les chevaux de Sa Majesté Louis XIV .....................
Les cavaliers de l’Empereur .....................................
Le cheval de Gada d’Abd el-Kader ..........................
Les cavaliers sacrifiés de 1870 .................................
L’escadron de Gironde ...........................................
Le cavalier à la veste rouge ......................................
Une armée hippomobile ou le cheval a-t-il trahi ? .......
Le cheval de Lady Godiva .......................................
121
153
181
211
245
281
311
341
375
393
Bibliographie .......................................................
395
Extrait de la publication
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13
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N° d’édition : N.01EUCN000312.N001
Dépôt légal : octobre 2011
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