5. Etude de cas : La Turquie dans l`Europe

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FGS6 – EUROPE 5. Etude de cas : La Turquie dans l’Europe ? La Turquie attend depuis plus de dix-­‐huit ans son intégration dans l'Union européenne. Partisans et adversaires de l'entrée de la Turquie s'opposent depuis des années. DOC 1 : Quelques dates importantes 1453 : Prise de Constantinople par les Ottomans 1923 : Création de la République turque 1963 : Accord d'association avec la CEE 1995 : Union douanière entre Bruxelles et Ankara 1999 La Turquie est admise comme candidate à l'entrée dans l'UE Sainte-Sophie à Istanbul
Doc 2 : Le poids démographique de la Turquie
Population (en nombre d'habitants) Taux d'accroissement naturel 2006 Turquie 2025 (estim.) 88 900 000 72 520 985 Europe des 27 492 964 961 (en %) (2005) 1,26 496 300 000 0,06 Doc 3 : Le poids socio-économique de la Turquie
PIB total par habitant Taux de chômage (en %) (en SPA) (2005) (2005) Europe des 27 95.7 7,9 Europe des 25 100 7,9 Europe des 15 107,1 7,4 Pologne 52,9 13,8 Roumanie 37.3 7,3 Bulgarie 36,2 9,0 Turquie 28,1 9,4 DOC 4 : La Turquie est-­‐elle européenne « La Turquie est un pays proche de l'Europe, un pays important, qui a une véritable élite, mais ce n'est pas un pays européen », estime-­‐t-­‐il, ajoutant : « Sa capitale n'est pas en Europe, elle a 95 % de sa population hors d'Europe, ce n'est pas un pays européen ». Source : Entretien avec Valéry Giscard d'Estaing, dans le Monde, Paris, 9 novembre 2002. p11
FGS6 – EUROPE DOC 5 : L’occidentalisation de la Turquie Les réformes autoritaires de Mustapha Kémal, qui reconstitua la nation turque autour de l'Anatolie, correspondirent à l'occidentalisation la plus spectaculaire de toute l'Histoire: laïcité absolue, changement d'écriture, de calendrier, de costume, etc. Il ne faut pas oublier que les Turcs sont aussi nos frères de race. L'immense majorité de la population est de type gréco-­‐anatolien, avec même des descendants des Galates, ces Celto-­‐
Belges (eh oui!) installés en Anatolie centrale après le sac de Delphes en 279 ACN. Les Turcs actuels sont dans leur majorité les héritiers des Hittites et des Phrygiens, ces derniers ayant créé dans les villes côtières d'Asie Mineure ce qui est devenu « le miracle grec » et donc notre civilisation occidentale. La Turquie actuelle vient d'entamer des réformes presque aussi courageuses que celles de Mustapha Kemal. C'est un pays moderne qui est pour notre Europe l'occasion unique d'une réconciliation entre la laïcité, la démocratie et l'islam, ainsi qu'un pont vivant (l'ancien Hellesponl) entre deux univers que tout devrait rapprocher. D'après MARQUIS DE TRAZEGNIES « La Turquie est-­‐
elle européenne? », in La Libre Belgique, Bruxelles, 4 et 5 janvier 2003. DOC 7 : L'ambiguïté de la variable démocratique Fondé sur l'exercice du suffrage universel, le système politique turc est incontestablement parlementaire et représentatif. La démocratie est profondément établie et n'a rien d'artificiel. Les électeurs turcs ont d'ailleurs renvoyé l'armée à chacune de ses interventions dans la vie politique. perspective de l'adhésion a convaincu Ankara La d'adopter un train impressionnant de réformes a été abolie, le démocratiques. La peine de mort rôle de l'armée revu à la baisse, l'identité kurde reconnue. Mais le pouvoir issu des urnes doit encore composer avec « l'État-­‐profond », où se mêlent les services secrets et la criminalité organisée en vertu d'une conception dévoyée de la sécurité nationale. Enfin, l'application des textes sur le terrain laisse à désirer. DOC 6 : Quatre facteurs plaident en faveur du dossier turc. 1. Le dynamisme d'une économie de m arché de 65 millions de consommateurs, reposant sur quelques groupes d'envergure internationale, sur un tissu de PME très compétitives et sur une main-­‐d'œuvre de qualité, procurerait à l'Europe un potentiel de croissance d'autant plus aisé à réaliser que le niveau des investissements directs étrangers est très bas. 2. Istanbul est un pôle industriel et une plaque tournante commerciale que l'Union européenne aurait avantage à absorber. 3. Comme pays musulman, la Turquie conférerait au modèle européen une capacité de rayonnement mondial en prouvant que l'islam est compatible avec la démocratie et l'économie de marché. 4. De même, la position stratégique de la Turquie, aux confins du Caucase et du Moyen-­‐Orient, offrirait à l'Union l'occasion déjouer dans la cour des grands sans nécessairement compromettre sa sécurité. La Turquie a par exemple dans la région du Caucase une véritable influence qui fait contrepoids à celle de Moscou ; le Caucase constituant au demeurant la deuxième réserve pétrolière du monde. D'après J.-­‐F. BAYART, « Le casse-­‐tête turc », in Le Nouvel Observateur, 22 avril 2004. D'après J.-­‐F. Bayart, op. cit. p12
FGS6 – EUROPE 1. Dresser un tableau comparatif des arguments favorables et défavorables à l'entrée de la Turquie dans l'UE. 2. Justifier ou réfuter les arguments les plus souvent cités pour expliquer le refus de l'entrée de la Turquie dans l'UE : - La Turquie n'est pas européenne, sa capitale n'est pas en Europe. - La Turquie n'est pas historiquement européenne. - L'Europe est un ensemble de pays chrétiens. - L'Europe ne peut absorber un aussi grand pays. - L'entrée de la Turquie entraînerait la dilution du projet européen. - L'entrée de la Turquie est trop coûteuse pour l'Union européenne. Piste de recherche Rechercher dans l'actualité les positions des différents États de l'Union européenne vis-­‐à-­‐vis de l'entrée de la Turquie dans l'UE. p13
FGS6 – EUROPE 6. Etude de cas : La Bulgarie, de la transition à l’Union Européenne La Bulgarie, entrée dans l’UE en 2007, en dépit de son statut de transition, présente de multiples intérêts pour les pays européens. DOC 1 : Quelques dates importantes 10 novembre 1989 : chute du communisme 1992 : adhésion à l'OTAN 1996 : dévaluation de 70 % 1996 : vaste programme de réformes Mai/juin 1999 : crise du Kosovo 3 juillet 1999 : introduction du nouveau Lev (monnaie bulgare) 1er janvier 2007 : adhésion à l’UE Cathédrale Nevski à Sofia DOC 2 : L’évolution politique Le 10 novembre 1989, la démission de Todor Jivkov marque la chute du communisme en Bulgarie. Dans les années 1980, tout concourait à rendre prévisible la fin du communisme en Europe : la situation économique de la Bulgarie était devenue ingérable. Depuis 1989, en Bulgarie se déroulent des transformations de base tant politiques qu'économiques ou sociales : la Bulgarie s'oriente vers une société démocratique. Les médias retrouvent leur liberté. De nombreux journaux apparaissent, les meetings et les réunions libres sont devenus une pratique courante. L'intervention de l'État se fait plus discrète dans la vie politique et la Bulgarie s'oriente vers le pluralisme avec un système d'élections véritablement libres des députés et du président. Quinze ans plus tard, le pays repose sur un système politique équilibré assurant la stabilité interne qui permet d'obtenir la confiance de partenaires étrangers. Au cours de ces années, la Bulgarie est restée l'un des rares pays de la péninsule balkanique qui n'a pas laissé se développer guerres et conflits sur son territoire. E. Dragonova Madelaine, La Bulgarie face à l'Europe, série "Le monde en questions", coll. L'esprit économique, L'Harmattan, sept. 2004, pp. 38-­‐39 Doc 3 : Le contexte démographique Années Population Taux de natalité Taux de mortalité Taux d'accroissement (en milliers d'habitants) (en ‰) (en ‰) naturel (‰) Indice de fécondité 1990 8894 12,1 12,5 -­‐0,4 1,81 1997 8066 8 15.2 -­‐0,72 1,15 2000 7818 9,5 14,3 -­‐0,48 1,34 7385 9,7 14,3 -­‐0,46 1,38 2005 Doc 4 : Le contexte économique Années 1990 1997 2000 2004 Répartition du PIB (en %) Croissance du Taux d'inflation Taux de chômage PIB (en %) Agriculture Industrie Services (en %) (en %) -­‐9.1 17 49.2 33.8 79.4 15,6 -­‐5,6 26,8 28,6 44.6 578,6 12,5 5.8 14.2 30,7 55.1 11,4 18 5.6 11,1 30,8 58,1 6,5 10,1 p14
FGS6 – EUROPE Doc 5 : Investissements directs étrangers Doc 6 : Coût horaire de la main d’œuvre Années IDE (en millions de dollars) 1990-­‐1997 223,7 1997-­‐2004 1253 Années 2000 2002 Coût horaire de la main-­‐d'œuvre dans l'industrie et les services (en €) Bulgarie 1,23 1,32 Belgique 26,61 29.17 DOC 7 : Les étapes de la transition En 1998, la baisse de la demande et le niveau faible des commandes avaient mis en difficulté la production. Les ventes à l'étranger avaient diminué de 25 %, et sur le marché intérieur de 10 %. « Les usines appartenant à l'État, qui représentaient encore environ 70 % de l'économie bulgare, vendaient leur production à perte durant les trois premiers mois de l'année 1999. » Celles qui avaient le plus de dettes étaient les usines métallurgiques, celles qui produisaient du coke ou des dérivés pétroliers. En 1999, les usines stockaient des marchandises pour lesquelles elles n'avaient pas de marchés. « Beaucoup de marchés se sont fermés en Extrême-­‐ et Moyen-­‐Orient, en Afrique du Nord. » C'est la raison pour laquelle la Bulgarie réoriente alors ses activités surtout vers l'Europe : plus de 80 % des produits d'acier y sont destinés. À l'intérieur du pays « l'importation concurrence la vente des productions des entreprises bulgares ». Les entreprises subissent une concurrence déloyale. L'acier ukrainien, de 20 à 30 dollars moins cher à la tonne, attire de nouveaux clients. Le même phénomène est remarqué aussi dans l'agriculture où « les prix d'achat des pommes de terre ont chuté à 200 leva/tonne », annonce un fermier. Baisse due aux importations m assives de Pologne et de Turquie. L'agriculture bulgare, pourtant favorisée au plan climatique, a souffert de nombreux problèmes pendant la période de transition, notamment en raison de la sévérité des réglementations tarifaires et commerciales et des retards dans la restitution des terres. La faiblesse des prix d'achat des produits agricoles par l'État, dans un contexte d'inflation élevée et d'instabilité monétaire à cette époque, l'augmentation des prix du fuel et des engrais, et le coût exorbitant des crédits à court terme ne permettaient pas d'envisager une amélioration de la situation de ce secteur à b rève échéance. Depuis cette époque, à la mi-­‐mai 1997, le processus de restitution des terres a été relancé, les prix des céréales et autres produits agricoles ont été, dans une large m esure, libérés, et les taxes et contingents à l'exportation ont été supprimés pour la quasi-­‐totalité des produits, le contrôle des intrants a été réduit, et des aides directes ont été introduites. Ces changements ont favorisé une nette reprise de l'agriculture... Depuis l'introduction d'un vaste programme de réformes au printemps 1997, la situation macro-­‐
économique de la Bulgarie s'est améliorée. Des progrès en matière de stabilisation et d'assainissement de l'économie et des finances ont été enregistrés. Le climat des affaires est meilleur à la suite des changements positifs intervenus dans la législation fiscale. Le pays a bénéficié d'un retour à la croissance solide, d'une maîtrise de l'inflation, d'une baisse relative du chômage... L'émergence de PME gagne du terrain et celles-­‐ci deviennent la base de l'agriculture bulgare modernisée. Parler de l'évolution de l'économie bulgare oblige à prendre en considération l'économie dite de « l'ombre » dans le PNB. En effet, il s'avère difficile pour les services fiscaux de récolter taxes ou impôts venant d'une activité lucrative non déclarée comme l'importation de marchandises de la Grèce ou de la Turquie, revendues sur les marchés locaux. Les salaires, toujours très bas, sont peu attractifs et ils obligent les Bulgares à rechercher un emploi supplémentaire, parfois sans contrat de travail. Selon les observateurs, cette situation encourage le développement d'une économie occulte qui échappe à tout contrôle. D'après E. Dragonova Madei.aine, op.cit, pp.118-­‐120-­‐124-­‐102. p15
FGS6 – EUROPE 1.
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QUESTIONS : Comment la Bulgarie s'est-­‐elle efforcée de satisfaire aux critères de Copenhague ? (doc. 2 à 7) Quels intérêts la Bulgarie présente-­‐t-­‐elle pour l'Union européenne ? (docs. 5 à 7) Quelle est l'évolution des variables démographiques ? (doc. 3) Prouver que la Bulgarie a réussi à se placer sur les rails du progrès économique, (doc. 2 à 7) p16
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