Pr Patrice André Les principales arboviroses Et la participation de : Allemand Audrey Maudry Arnaud Rasigade Jean-Philippe Arboviroses : introduction Virus transmis par des arthropodes (Arthropod-borne virus) : Distribution géographique fonction de l’écologie réservoir-vecteur Plus de 400 virus décrits Moustiques Tiques Phlébotomes… Familles : Flaviviridae, Togaviridae (alphavirus), Bunyaviridae, Reoviridae et Rhabdoviridae Agents de zoonoses (le plus souvent) Tableaux cliniques variables Infections inapparentes (les plus fréquentes) Syndrome fébriles +/- arthalgies, éruption Fièvre hémorragiques Atteintes neurologiques (méningites, encéphalites, méningoencéphalites) Arboviroses Généralités sur les flavivirus Introduction Organisation génomique et structurale Cycle viral Pouvoir infectieux et culture Introduction Famille des Flaviviridae Petits virus enveloppés à ARN simple brin positif Véhiculés par des vecteurs insectes : on parle d’arbovirus (arthropod-borne) Spectre d’hôte large Pas de chronicité de l’infection Pathogénie chez l’homme : Syndrome fébrile indifférencié Fièvres hémorragiques Encéphalites Principales arboviroses humaines : Fièvre jaune Dengue Encéphalite japonaise Encéphalite européenne à tiques Encéphalite West-Nile DECLARATION OBLIGATOIRE Génome et structure 5’ ARN monocaténaire, polarité positive+, 1 seul cadre de lecture ouvert, 10.5 kb Protéines non-structurales Protéines structurales C prM E 1 2A 2B 3 4A 4B 5 Protéase Golgi Protéase virale (NS2B/NS3) Signalase du RE Lipides de l’hôte 3’ Organisation génomique ARN monocaténaire de polarité positive, environ 10,5 kb Extrémité 5’ : coiffe de type I Extrémité 3’ : pas de queue polyA Une seule polyprotéine précurseur d’environ 3400 AA Clivage co- et post-traductionnel : Protéines structurales C, M et E Protéines non structurales NS1 à NS5 Protéine NS3 (70 kDa) : protéase virale et hélicase à ARN Protéine NS5 (100 kDa) : ARN pol ARN dépendante Structure Taille : 40 à 60 nm Virus enveloppé : l’enveloppe lipidique provient de la membrane du Golgi de la cellule hôte Protéine d’enveloppe E (60 kDa) : Reconnaissance du récepteur viral Activité fusogène Induit des anticorps neutralisants Protéine de membrane M (10 kDa) Cycle viral : vue d’ensemble La réplication est cytoplasmique, en étroite relation avec les membranes intra-cellulaires Les premières synthèses virales sont détectées 10h après l’infection La production de virions est maximale après 24h L’effet cytopathique peut s’observer 40h après l’infection Cycle viral : pénétration Attachement à la surface cellulaire par les glycosaminoglycanes type héparane-sulfate Pénétration par endocytose Fusion à pH acide des membranes virales et lysosomales Libération de la nucléocapside dans le cytosol et décapsidation Cycle viral : réplication Traduction de l’ARN viral Formation de complexes de réplication par les protéines virales Synthèse d’ARN bicaténaire par l’ARN pol virale puis désappariement Les brins d’ARN antisens servent de matrice à la réplication d’ARN sens génomiques, lesquels sont à nouveau traduits Puis ces ARN génomiques s’associent aux protéines C pour former la nucléocapside (NC) Cycle viral : maturation et excrétion Les NC bourgeonnent dans le réticulum endoplasmique (RE) L’enveloppe est alors formée par la membrane du RE qui porte les glycoprotéines d’enveloppe E et prM (précurseur de M) associées en hétérodimères non covalents Clivage de prM en protéine M mature par les protéases cellulaires furine / subtilisine : fin de maturation, les virions deviennent infestants Les virions matures gagnent le milieu extracellulaire par les vésicules de transport Pouvoir infectieux et culture L’infectiosité des flavivirus est inactivée par: La culture est aisée sur cellules Vero et lignées continues humaines, aviaires et de rongeurs Effet cytopathique observé : La chaleur : 30 min à 56° C Les rayonnements UV Les détergents lipidiques Apoptose Nécrose Polycaryon Niveau de sécurité P3 (fièvre jaune, dengue) ou P4 (encéphalite européenne à tiques) La fièvre jaune Introduction Epidémiologie Clinique Prévention Introduction Décrite pour la première fois au milieu du XIIe siècle au Yucatàn (Mexique) : fiebra amarilla ou vomito negro Le virus amaril est isolé en 1927 au Ghana et au Sénégal (Institut Pasteur de Dakar) Ce virus est transmis à l’homme par des moustiques du genre Aedes Epidémiologie Historiquement « la maladie la plus redoutée des Amériques » De larges épidémies ont affecté l’Amérique tropicale du XVIIe au XIXe siècle Aujourd’hui, la maladie touche les régions intertropicales d’Amérique et d’Afrique Elle n’est jamais parvenue en Asie Répartition mondiale 95 % des cas recensés sont africains Chiffres OMS : Les épidémies sont en augmentation depuis 2000 200 000 cas par an 30 000 décès Côte d’Ivoire Colombie Mali, Soudan 2001 2003 2005 La transmission autrefois limitée à la savane et en bordure de forêt (zoonose) devient urbaine et interhumaine Réservoir et vecteur Le virus amaril semble circuler depuis très longtemps chez les primates Le moustique (Aedes en Afrique, Haemagogus en Amérique) est à la fois vecteur et réservoir : Vecteur : transmission horizontale entre vertébrés Réservoir : transmission verticale par les œufs infectés, résistants à la dessication et capables de transmettre l’infection d’une année sur l’autre Les primates américains sont beaucoup plus sensibles au virus (mortalité élevée) que les primates africains Cycles de transmission La fièvre jaune possède trois types de cycles de transmission : Sylvatique Intermédiaire Urbain Le cycle intermédiaire n’existe qu’en Afrique Fièvre jaune sylvatique En forêt tropicale ombrophile Cycle singe – moustique – singe L’homme est un hôte accidentel Cas sporadiques : travailleurs en forêt (adultes jeunes) Fièvre jaune intermédiaire Savanes humides / semihumides : « zone d’émergence » Moustiques semidomestiques infectant à la fois le singe et l’homme Epidémie en zone rurale d’ampleur limitée Type d’épidémie le plus courant en Afrique ; ne se rencontre pas en Amérique Fièvre jaune urbaine Nécessite l’introduction du virus par un migrant dans une zone : À forte population non vaccinée Infestée par des moustiques domestiques : Aedes aegypti Cycle : homme – moustique – homme Cas le plus grave, avec propagation en tache d’huile et forte mortalité (Abidjan, 2001) Présentation clinique initiale Une semaine d’incubation Début brutal non spécifique : fièvre, frissons, myalgies, céphalées Diagnostic différentiel à ce stade : grippe / dengue / paludisme Amélioration du tableau et guérison dans 85 % des cas Phase toxique : hépatonéphrite hémorragique Dans 15 % des cas, une phase ictérique succède à ce tableau bénin : Remontée de la fièvre Ictère franc avec montée des transaminases Douleurs abdominales avec vomissements (tableau pseudo-chirurgical) Syndrome hémorragique : la cytolyse hépatique est d’origine apoptotique plutôt que réellement nécrotique et guérit sans séquelle suffusion au niveau bouche / nez / yeux hémorragie digestive avec méléna / hématémèse (vomito negro) Atteinte rénale, de la protéinurie isolée à l’insuffisance rénale aiguë anurique Atteinte neurologique rare : pronostic sombre Diagnostic différentiel à ce stade : leptospirose, hépatite virale aiguë (VHE chez la femme enceinte ++), paludisme grave Evolution Les formes graves sont létales dans 20 à 50 % des cas Les cas d’importation sont plus souvent mortels La guérison ne laisse pas de séquelle hépatique L’immunité est protectrice à vie Prise en charge Il n’existe aucun traitement spécifique Repos au lit, hydratation, antipyrétiques, antiémétiques, produits sanguins labiles Traitement de toute surinfection bactérienne Les mesures de réanimation sont rarement disponibles en zone d’endémie Moyens diagnostiques directs Mise en culture : Les 3-4 premiers jours de la maladie, sur sang Isolement sur culture cellulaire (Vero) Détection rapide par immunofluorescence ou immunoperoxydase Détection d’antigène viral dans le sérum par capture ELISA (sens. 69% / spec. 100%) RT-PCR Inoculation intra-cérébrale au souriceau nouveauné à la recherche d’une encéphalite rapidement mortelle Moyens diagnostics indirects Sérologie ELISA IgM / IgG Des réactions croisées existent avec les autres flavivirus Les IgM apparaissent une semaine après l’infection Un deuxième sérum à J15 est indispensable pour affirmer la séroconversion Les techniques de séroneutralisation, fixation du complément et inhibition de l’hémagglutination sont possibles Toutes ces méthodes se font en centre de référence et en laboratoire P3 Prévention individuelle : Le premier vaccin antiamaril Mis au point en 1932 à l’Institut Pasteur de Dakar Souche vivante atténuée appelée « souche française neurotrope » A permis de stopper les épidémies en Afrique francophone Réactions méningées fréquente : la production a été arrêtée en 1982 Prévention individuelle : Le vaccin actuel Mis au point en 1937 à l’Institut Rockefeller (USA) : souche 17D Vaccin vivant atténué Efficacité et innocuité remarquables : un des meilleurs vaccins viraux actuels Thermolabile à l’origine, il a été rendu thermostable dans les années 1980 (Institut Pasteur de Paris, Pr M. Barme) Actuellement à l’étude : modèle de vaccin chimérique codant pour des protéines d’autres flaviviroses (dengue, encéphalites japonaise et West Nile) Mode d’administration Une seule injection L’immunité est obtenue en une semaine et dure 10 ans (probablement à vie) Zone d’endémie : indiqué à partir de 9 mois en programme de vaccination large Contexte épidémique : plans de vaccination d’urgence Pays tempérés : indiqué chez le voyageur se rendant en zone d’endémie (attention, disponible uniquement en centre agréé) Exigé par de nombreux pays d’Afrique et d’Amérique du Sud Exigé par de nombreux pays d’Asie pour les voyageurs en provenance de zone d’endémie Cas de la femme enceinte : si le séjour en zone d’endémie ne peut être repoussé, le vaccin est exceptionnellement indiqué (bénéfice > risque) Prévention collective La lutte contre le vecteur est impraticable en zone forestière et difficile en zone urbaine En contexte épidémique urbain, l’éradication des moustiques adultes par pesticides permet d’attendre l’immunité apportée par le plan vacinal d’urgence La dengue Epidémiologie Clinique Physiopathologie Prise en charge et prévention Diagnostic Epidémiologie Flavivirus 4 sérotypes (DEN 1, 2, 3 et 4) différenciés par des glycoprotéines de surface Actuellement : sérotype DEN-3 prédominant Immunité prolongée mais pas d’immunité croisée entre les sérotypes Transmission : moustiques femelles du genre Aedes vecteur anthropophile diurne avec pic d’activité en début et fin de journée Aedes aegypti +++, Aedes albopictus, Aedes polynesienses Épidémiologie 2.5 milliards d’individus exposés 50 à 100 millions cas estimés / an ≈ 1% des infections évoluent vers la dengue hémorragique (Asie du Sud- est, Océanie, Caraïbes, Vénézuela) ≈ 20 000 morts / an Zone intertropicale Décrite dans plus de 100 pays Maladie émergente du nombres de cas déclarés et des formes graves Épidémies importantes Expansion de la distribution géographique (Caraïbes et Amérique du Sud ++) Zones urbaines et péri-urbaines La plus importante des arboviroses en termes de morbidité, mortalité et coût Clinique Incubation : 2 à 7 jours Classification clinique (World Health Organisation) Formes asymptomatiques Syndrome fébrile indifférencié Forme classique (Dengue fever) Début brutal avec fièvre (40°c), céphalées frontales, douleurs rétro-orbitales, douleurs musculo-articulaires, troubles digestifs et possible éruption maculo-papulaire Évolution biphasique : brève rémission puis intensification des symptômes avec possibles manifestations hémorragiques (pétéchies, purpura, gingivorragies, épistaxis…) Guérison en quelques jours et phase de convalescence (15j environ) Clinique Dengue hémorragique Fièvre associée à des manifestations hémorragiques (cutanées, gastro-intestinales, cérébrales...) Thrombopénie (< 100G/L) Augmentation de la perméabilité vasculaire Dengue avec syndrome de choc Hématocrite élevé Hypoprotéinémie Épanchement Défaillance circulatoire Surtout enfant < 15 ans dans les zones hyperendémiques Létalité : 1 à 15 % fc de la prise en charge Manifestations inhabituelles : encéphalopathie atteinte hépatique myocardite Physiopathologie des formes sévères non élucidée Risque accru de développer une forme sévère lors des infections secondaires avec un autre sérotype réaction croisée avec Ac hétérogènes produits lors de la primo-infection, ces derniers n’étant pas neutralisant réponse immunitaire inappropriée avec production importante de médiateurs vaso-actifs réplication virale Facteurs de risque Âge Sérotype (DEN-2) Charge virale Facteurs génétiques ? Prise en charge et prévention Pas de traitement spécifique mesures symptomatiques CI de l’aspirine et des AINS Prévention : vaccin en phase d'étude (nécessité d’un vaccin tétravalent) Réinfestation d’Aedes aegypti suite au programme Prophylaxie : d’éradication lancé dans les années 1950 par la Contrôle du vecteur Insecticides éradication des gîtes larvaires Programmes d’éducation… Réseaux de surveillance mondiale Protection individuelle contre les piqûres de moustiques Pan American Health Organisation Diagnostic biologique Orientation: Thrombopénie fréquente hématocrite + protéines/albumine Cytolyse hépatique marquée ( >5 N) Leucopénie Diagnostic spécifique : indispensable pour confirmer toute suspicion de dengue Deux approches : Diagnostic direct (période de virémie brève ≈ 5j) Isolement viral Détection d’antigènes viraux Détection du génome viral par biologie moléculaire Diagnostic indirect Certaines analyses sont réalisables uniquement en laboratoire spécialisé (classe 3) Isolement viral Spécimen de choix = Sérum Condition de transport/conservation Techniques Identification par Inoculation au moustique = système le plus sensible Culture cellulaire (lignée cellulaire d’Aedes albopictus C6/36) Effet cytopathogène IF utilisant des Ac polyclonaux anti-dengue Sérotypage avec Ac monoclonaux par IF Se faible Praticabilité réduite Diagnostic en 7-10j Diagnostic direct Détection d’antigènes par ELISA Ag = protéine NS1 Taux de NS1 corrélés avec la virémie Taux plus élevé de NS1 dans les infections secondaires et chez les patients souffrant de DH Test commercialisé : Platelia Dengue NS1 Ag Bio-rad Détection de l’ARN viral par RT-PCR Se = 91% / Sp élevée Détection des 4 sérotypes Les procédures varient dans la localisation des amorces et donc dans leurs performances Excellente Se/Sp Sérotypage des souches Intérêt : diagnostic précoce Dengue : Diagnostic indirect Caractéristiques de la réponse immunitaire Primo infection : IgM : Apparition 5 jrs après infection Pic à 2-3 semaines Détectables jusqu’à 6 mois IgG : Apparition qq jours après IgM Augmentation modérée Persistance à vie Infection secondaire : IgM : Taux bas voire indétectables IgG : Apparition rapide 1-2 jrs après infection Taux élevés pdt 30-40 jrs, supérieurs à ceux de la primo-infection les Techniques de sérologie Réaction d’inhibition d’hémagglutination méthode traditionnelle du diagnostic nécessité de collection de 2 sérums à 7-10 jours d’intervalle pour un diagnostic définitif Pré-traitement des sérums par l’acétone ou le kaolin Variabilité de la technique frein à l’application généralisée Techniques de sérologie : ELISA Techniques les plus utilisées praticabilité Pas de pré-traitement nécessaire Pas de dilutions en série Le diagnostic peut être établi avec un seul sérum : présence d’IgM spécifiques par MAC-ELISA (capture des IgM) diagnostic probable d’infection récente Diagnostic confirmé par PCR ou du titre des IgG (x4) entre 2 prélèvements (15j d’intervalle) Différenciation possible entre infection primaire et secondaire (titrage IgG et rapport IgM/IgG) Détection d’IgA anti-dengue comme marqueur d’infection récente Tests de diagnostic rapide Détection des IgM et IgG Adapté aux petits volumes Praticabilité Nombreux kits dont certains manquent de Se et/ou de Sp Coût Au laboratoire : Dengue Duo Cassette PanBio® (distinction présomptive entre infection I et IIaire) En pratique quelle conduite adopter ? Recommandations INVS Juillet 2006 Consultation moins de 5 jours après 1ers signes : demander une RT-PCR Consultation plus de 5 jours après les premiers signes : demander une sérologie Sont habilités à satisfaire la demande : CNR Tout LABM peut réaliser cette analyse Interprétation : réactions croisées avec les autres flavivirus Si résultats positifs maladie à déclaration obligatoire (clinicien ou biologiste) Le Chikungunya Présentation du virus Pathogène Isolé de classe III en 1952-1953 Chikungunya = « marcher courbé » (Tanzanie) Arbovirus de la famille Togaviridae, genre Alphavirus appartenant au groupe Semliki Forest (Asie et Afrique) Virus taille enveloppé Bicouche phospholipidique membranaire 240 spicules de 3 hétérodimères de E1 et E2 70 nm Génome : ARN simple brin polarité + 11-12 kb (Réunion : 14500 pb) Génome Vecteur Moustique du genre Aedes (Aedes aegypti, albopictus, polynesiensis) Femelle infestante Pique la journée Reproduction rapide dans les eaux claires matin et soir récipients artificiels (pneus, pots de fleur…) Œufs résistants à la sécheresse Transmission verticale possible Infectieux durant toute son existence Infection très productive dans les cellules de vertébrés sensibles lyse cellulaire Chez les moustiques absence de lyse. persistance de l’infection à vie Chez le moustique, Multiplication du virus au niveau des intestins Glandes salivaires Moustique infestant Piqûre d’un arthropode infestant salive Réplication du virus du point d’inoculation Réplication dans les ganglions lymphatiques virémie Dissémination Organes cibles Également transmission materno fœtale Réunion : 37 cas Épidémiologie Zones tropicales : Endémique des zones rurales d’Afrique sub-tropicale épidémique dans les populations non immunes : Asie et Afrique Différentes souches : africaines et asiatiques Épidémie saison des pluies type de vecteur et de l’existence ou non d’un cycle de transmission chez certains mammifères sauvages Survenue des épidémies selon un cycle de 7-8 ans, parfois plus long (30 ans Ouganda) Épidémie Réunion 2005 -2006 Afrique de l’Est Comores (fin 2004) l’île Maurice et Mayotte la Réunion Le 27 août 2006 : 266 000 cas à La Réunion (34%) 254 décès pic de l’épidémie : 46 600 nouveaux cas (semaine 6 de 2006). Particularités : Nombre de cas très élevé Formes cliniques atypiques et graves Adaptation à un nouveau vecteur émergence d’une souche de pathogénicité importante Situation actuelle Réunion Depuis 19 avril 2007 en phase inter épidémique Monde entier : mode sporadique Épidémie italienne juillet – août 2007 >100 cas 2 villes voisines Cas index revenant d’Inde Vecteur : Aedes albopictus Vigilance +++ dans le sud de la France Clinique : forme classique Arbovirose algo-éruptive d’évolution aiguë ou sub-aiguë. incubation : 4 à 7 jours Phase d’état : ~10 jours Évolution fièvre importante arthralgies +/- intenses (extrémités des membres, rachis…) couchée paralytique pendant plusieurs heures. Éruption maculopapuleuse myalgies Céphalées hémorragies bénignes (enfants). Rapidement favorable Sequelles rhumatismales décrites Convalescence : Asthénie importante arthropathies douloureuses et invalidantes. position Clinique : formes atypiques émergeantes Formes asymptomatiques Formes graves chez l’adulte : Enfant : Hépatites graves Myélo-méningo encéphalite Polyradiculonévrite Atteintes ophtalmiques Myocardites et péricardites arthrites et arthralgies moins sévères et moins durables Formes séquellaires du Chikungunya Manifestations rhumatologiques post Chikungunya Diagnostic Clinique : association des signes majeurs lors d’une épidémie (fièvre, arthralgie, éruption maculo-papuleuse) Diagnostic biologique : Signes d’orientation biologique non spécifiques Diagnostic direct : Lymphopénie, thrombopénie, CRP peu augmentée, ASAT/ALAT élevées Isolement viral Diagnostic moléculaire Antigénémie Diagnostic indirect (sérologique) DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE Isolement viral : Sang patient fébrile J1à J5 Inoculation intracérébrale au souriceau nouveau né Culture : Cellule VERO ou cellule C6/36 d’Aedes albopictus Diagnostic moléculaire : Sérum (<J7), LCR, placentas RT PCR : nsP1, E1 RT PCR + PCR nichée : E2 NASBA Antigénémie : ECP 2-3j Identification sérologique ou moléculaire Sensible Permet de disposer de la souche Secrétions muqueuses, frottis de lésions, sang Ac monospécifiques Diagnostic indirect (sérologie): Sérum et LCR IgM en immunocapture réaction croisée IgM de la dengue Diagnostic d’une infection aigue, active et néonatale IgG en Elisa ou agglutination de particules sensibilisées Réaction de séroneutralisation Sensible Rapide Traitement Aucun traitement anti-viral spécifique Efficacité de la chloroquine? Traitement symptomatique: repos, hydratation suffisante physiothérapie, mouvements doux pour améliorer la rigidité matinale antalgiques le + tôt possible Surveillance de la survenue de complications éventuelles Formes chroniques : AIS Prévention et recommandations Individuelle: Vêtements longs, moustiquaire, répulsifs précautions et suivi accrus chez sujets sensibles Communautaire : lutte contre le vecteur diurne et urbain suppression de toutes les réserves d'eau stagnante dans et à proximité des maisons application de traitements larvicides organophosphorés pulvérisations spatiales d'insecticide organophosphorés Vaccin femmes enceintes proches du terme, enfants < 12 ans,nouveaux-nés Consulter un médecin aux premiers symptômes (contexte épidémique) plusieurs essais de vaccins vivants atténués depuis 1954, mais trop d’arthralgies secondaires abandonnés pas de vaccin disponible pour le moment Surveillance de la maladie : déclaration obligatoire… Encéphalite de West Nile Épidémiologie Afrique, Europe, Asie, Australie, Amérique du Nord (France : chevaux de Camargue) Réservoirs : oiseaux migrateurs Infecte également de nombreux mammifères et même des reptiles (« impasse ») Vecteur : Culex Autre type de transmission : transfusion, materno-fœtale, greffe Émergence de nouveaux variants Apparition de la maladie côte Est des Etats-Unis 1999 : 4 156 cas Extension du virus vers l’Amérique du Sud Gravité plus importante Israël, 2000 417 cas, 59% encéphalites, 14% décès. Pouvoir pathogène Zoonose : cheval : souvent asymptomatique ou très grave Épizootie Hérault, 2000 : 76 cas détectés et 21 morts Mortalité des oiseaux infectés existante en Amérique du Nord Chez l’homme : 80% asymptomatique Formes symptomatiques : Signes cliniques aspécifiques : Formes neuroinvasives (1 personne sur 150, touchant tous les âges) : Fièvre, céphalées, douleurs abdominales, myalgies, anoréxie Éruption cutanée maculo-papuleuse dans 50% des cas Splénomégalie, hépatite, pancréatite Méningite aiguë Encéphalite mortelle Évolution : Mortalité de 3 à 15 % selon les souches virales Séquelles neurologiques fréquentes Récupération totales rares Prévention (Agent de classe III) Vaccination En développement Vaccin chimérique atténué Utilisant souche dengue type 4 ou fièvre jaune Remplacement des gènes codant pour prM et E par ceux du WNL Atténuation par passage successifs ou par mutation induite de la souche virale Développement de vaccins vétérinaires (chevaux) Injection d’immunoglogulines spécifiques anti WNL À l’étude Patients à haut risque de développer des formes neuroméningées Méningo-encéphalite saisonnière européenne à tiques Épidémiologie Europe de l’0uest et centrale, formes les plus sévères en Europe de l’Est ; nord du Japon Zones rurales En France : Alsace Lorraine, 5-10 cas/an Vecteur : Ixodes Ixodes ricinus en Europe et ouest de la Russie Ixodes persulcatus dans l’est de la Russie Réservoir : cervidés +++, rongeurs et oiseaux Rarement contamination par ingestion de lait cru Contamination saisonnière : 2 pics : juin-juillet et septembre octobre (cf développement tique) Vaccination incidence réduite en Europe continentale 2 types de virus : RSSE : Russian Spring Summer Encephalitis (Europe de l’est) plus virulent CEE : Central European Encephalitidis Pouvoir pathogène Formes asymptomatiques dans 70 à 98% des cas Formes symptomatiques : début des signes cliniques 1-2 semaines après contage. Tous les âges concernés Signes cliniques non spécifiques : Maladie sévère (1 semaine après début des signes cliniques) : Maladie fébrile Toux, nausée, diarrhée, vomissement et photophobie 1/3 des formes symptomatiques Méningite Méningo-encéphalite Manifestations neurologiques, troubles pseudo psychiatriques Évolution : Mortalité : 2-3 % (20 % en Europe de l’Est) Séquelles neurologiques chez 35-58% des survivants Prévention et traitement Prévention : Vaccination : TicoVac (vaccin inactivé) Immunoglobulines spécifiques Prévention individuelle Résidents et professionnels des zônes rurales du Nord Est 3 doses : 1, 3, 12 mois et rappel tous les 3 ans Très bonne immunogénicité Éviter hautes herbes, buissons, arbustes Porter des vêtements non blancs recouvrant Appliquer répulsifs Inspection cutanée au retour de chaque promenade Traitement : Symptomatique Repos Encéphalite japonaise Épidémiologie Asie du Sud et du Sud Est, Sud Est de la Russie, certaines provinces de Chine Zone rurale, saison des pluies Extension de la maladie avec l’agriculture intensive et les programmes d’irrigation Vecteur : Culex tritaeniorhynchus Piqûre soir et nuit Réservoirs : cygnes et les porcs Homme ; hôte accidentel ~50 000 cas annuels Pourvoir pathogène 70 – 90% des cas asymptomatiques Formes symptomatiques (1 à 2 semaines après contage) : Signes cliniques non spécifiques : Maladie sévère : Maladie fébrile Toux, nausée, diarrhée, vomissement et photophobie Méningite Méningo-encéphalite Évolution : Décès dans les 5 à 10 jours suivants les signes cliniques 5-40% (gravité+++) Séquelles graves : 30% déficits moteurs 20% séquelles neurosensorielles et troubles du language Prévention Piqûres de moustique Contrôle des porcheries Vêtements amples, moustiquaires… Pesticides Dépistage Vaccination Abattage Vaccination humaine : Vaccin inactivé utilisé en Chine et Asie du Sud Est Vaccin à base de protéine P3 extraite, développé en Chine + immunogène Le plus utilisé au niveau mondial Vaccin vivant atténué 3 doses vaccinales En Thaïlande : associé aux 4 doses DTP Chine : 60 millions de doses distribuées annuellement 2 doses vaccinales : 1 et 2 ans Vaccin chimérique comprenant prM et E (phase II) Diagnostic biologique (Flavivirus) Clinique évocatrice associée aux notions épidémiologiques LCR : analyse cytologique Sérologie : IgM : LCR et sérum. Immunocapture. IgG : sérum Nécessaire pour confirmer l’infection Vaccination protectrice si pas de notion de vaccination contre autre Flavivirus Problèmes rencontrés : 8 jours après début des symptômes Persistance +/- longue (sérum et LCR) témoignant alors d’une infection ancienne Serum : augmentation x4 sur 2 serums consécutifs 15 j d’intervalle Vaccination contre les autres flavivirus : interférence sans protection. Réaction croisées inter Flavivirus Diagnostic direct : ECP, Détection IF Culture inoculation Biologie moléculaire : RT PCR Négativité au niveau sang lors de la phase encéphalite SENSIBLE si prélèvement précose