Syndrome myélodysplasique - Cabinet Médical Dr. Jérôme Voegeli

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Syndrome myélodysplasique
Avant-propos des auteurs
Chers lecteurs,
Contrairement aux tumeurs solides qui bourgeonnent dans un organe, par exemple le côlon, le sein ou le poumon, le syndrome myélodysplasique est beaucoup plus
difficile à se représenter. En effet, il s’agit d’une maladie de la fabrique des globules sanguins qui se localise à l’intérieur de certains os, tels le bassin, les vertèbres,
les côtes et le sternum. L’examen de la moelle osseuse (et non pas la moelle épinière souvent confondue) est la seule manière d’en poser le diagnostic.
Comment peut-on donc appréhender cette maladie au nom bien complexe?
Le syndrome myélodysplasique est une maladie des cellules souches de la moelle osseuse qui s’exprime en premier lieu par une perturbation de la maturation des
cellules sanguines, qui se traduit par une diminution de production de cellules mûres et souvent par une perturbation de certaines de leurs fonctions (comme une
usine qui fabriquerait des pièces défectueuses, et en nombre insuffisant). Cette maladie se manifeste de façon très différente en fonction du type de cellules le plus
touché et par l’importance des dysfonctionnements. Si les plaquettes sont le plus malade, elle se manifestera par des saignements anormaux et des hématomes.
S’il s’agit des globules blancs, des infections inhabituelles ou trop fréquentes vous amèneront chez votre médecin. S’il s’agit des globules rouges, une fatigue anormale
et un essoufflement à l’effort seront les symptômes prépondérants. La gravité de cette maladie est aussi variable, puisque pour certains patients, la diminution des
globules rouges, des globules blancs ou des plaquettes ne sera pas suffisante pour occasionner des symptômes et cela pendant des années. Pour d’autres malheureusement, les anomalies sont telles, que de nombreuses transfusions de globules rouges, de plaquettes ou de fréquents traitements antibiotiques seront nécessaires, la
maladie pouvant même évaluer rapidement en leucémie aiguë.
Ces dernières années, des progrès significatifs ont été accomplis dans la compréhension des mécanismes de cette pathologie et dans son traitement. De nouveaux
médicaments permettent de débloquer les fonctions défaillantes de ces cellules souches, qui se remettent à fabriquer des cellules normales. Cela permet parfois
d’obtenir des rémissions complètes de la maladie et une disparition totale des symptômes. C’est la première fois dans l’histoire de cette maladie qu’on a réussi à
augmenter l’espérance de vie, la qualité de vie et à diminuer le risque de transformation en leucémie aiguë. On a pu également démontrer qu’on améliorait la qualité
de vie et la survie des patients grâce à l’erythropiétine qui permet de diminuer les besoins transfusionnels en évitant la surcharge en fer occasionnée par les transfusions multiples grâce à un médicament.
Cette brochure a pour but de vous aider à mieux comprendre cette maladie et le mode d’action des traitements actuels grâce à des illustrations que nous espérons
être les plus parlantes. Nous espérons avoir été assez clairs pour vous donner l’envie de parcourir cette brochure et aborder avec votre hématologue ou votre
oncologue les questions que vous vous poserez forcément après cette lecture.
Dr R. Benz
Dr U. Hess
PD Dr G. Stüssi
Dr J. Voegeli
Médecin-chef
Médecin-chef suppléant
Servizio di Ematologia
Hématologie FMH/FAMH
Oncologie médicale
Hématologie et oncologie médicale
Instituto Oncologico della Svizzera Italiana
La Chaux-de-Fonds
Hôpital cantonal de Münsterlingen
Hôpital cantonal de Saint-Gall
Bellinzone
Les différents types de cellules sanguines et leur fonctionnement
Plaquettes (thrombocytes)
Globules rouges (érythrocytes)
Fonctionnement: Coagulation sanguine
Les plaquettes sont essen-
Fonctionnement: T
ransport de l’oxygène
tielles pour éviter une hémor-
Les globules rouges
contiennent l’hémoglobine,
substance qui colore le sang.
Celle-ci fixe l’oxygène qui est
inspiré dans les poumons.
Avec la fixation de l’oxygène
sur l’hémoglobine, celui-ci
peut être transporté vers les
Globules blancs (leucocytes)
Elles ­arrêtent un saignement
Sous-groupes:
• granulocytes (neutrophiles p. ex.)
•monocytes
• lymphocytes B et T
Fonctionnement: D
éfense contre les infections
différents tissus et organes du
corps. L’oxygène est ensuite
restitué aux tissus et organes
leur permettant de fonctionner.
Les proportions des cellules représentées ne correspondent pas aux proportions réelles.
ragie après une blessure.
Les globules blancs font partie
du système immunitaire. Ils aident à
prévenir et combattre les infections.
en «s’agglomérant» les unes
aux autres; les plaies se
­referment ainsi grâce à la
­formation d’un bouchon
(thrombus).
La moelle osseuse: l’usine de production des cellules sanguines
Développement normal des cellules sanguines
Précurseur
lymphoïde
Lymphocyte B
Lymphocyte T
Cellule souche
Précurseur
myéloïde (blaste)
Granulocyte
(neutrophile p.ex.)
Plaquette
Globule rouge
En cas de syndrome myélodysplasique (SMD)
Précurseur
lymphoïde
Lymphocyte B
Lymphocyte T
Gros plan de moelle osseuse
Dans la moelle osseuse résident les
­cellules souches qui se développent en
cellules sanguines matures.
Chez l’adulte, la formation des cellules
sanguines n’a lieu que dans certains os
(par ex. le bassin, les côtes, le sternum,
les vertèbres).
Cellule souche
Cellules sanguines anormales
(dysplasiques) p. ex.:
Précurseur myéloïde
­anormal (blaste)
Pseudo-Pelger
En cas de syndrome myélodysplasique (SMD), la moelle
osseuse se remplit de précurseurs de cellules sanguines
anormaux (blastes) qui sont
­incapables de se développer
jusqu’au stade final de globule
rouge, plaquette ou granulocyte.
Ces blastes se multiplient de
manière incontrôlée empêchant
ainsi la production de cellules
sanguines normales en prenant
toute la place dans la moelle
­osseuse. Le sang peut donc
manquer de granulocytes, de
plaquettes et de globules rouges.
De plus, leurs fonctions peuvent
être altérées.
Plaquette anormale
Macrocyte avec
des ponctuations
basophiles
Le risque d’infection,
­d’hé­morragies ou d’anémie est
par c
­ onséquent augmenté.
Les symptômes
Formule sanguine
normale
Diminution des globules rouges
Y Anémie
Entraîne:
•fatigue
•vertiges
•pâleur
• essoufflement
• pouls plus rapide/plus élevé
• réduction des capacités physiques
Anémie
Diminution des globules blancs
principalement granulocytes neutrophiles (neutropénie)
Y Sensibilité aux infections bactériennes
Entraîne:
• fièvre
•frissons
•toux
• respiration difficile
•diarrhée
Formule sanguine
de SMD
Neutropénie
Diminution des plaquettes
Thrombocytopénie
Représentation symbolique
Blaste
Granulocyte
Plaquette normale
Y Augmentation du risque hémorragique (thrombocytopénie)
Entraîne:
•Hémorragies en forme de points (pétéchies):
On entend par pétéchies un grand nombre
de saignements de la taille d’une tête
d’épingle dûs à la rupture des capillaires.
•Hématomes
• Saignements de nez
• Saignements des gencives
Plaquette anormale
Globule rouge
Lymphocyte
Les chromosomes: porteurs de l’information génétique
Chaque cellule humaine contient 23 paires de chromosomes de
forme et de taille différentes. Les chromosomes sont porteurs
de tous les gènes. Un gène est un extrait précis d’ADN qui
contient les consignes de production pour une protéine définie
(protéine) ou enzyme.
Au cœur de chacune des cellules de notre corps est enregistré
l’ensemble de l’information héréditaire de l’organisme, tel un
plan de construction pour un édifice très complexe. Le plan de
construction est constitué de l’acide désoxyribonucléique
ou ADN (DNA en angl.). C’est le composé chimique dans lequel
le patrimoine héréditaire est enregistré. L’ADN est présent
dans les cellules de tous les organismes plus évolués sous
forme condensée (les chromosomes).
Une protéine est une molécule biologique composée d’une ou
plusieurs chaînes acides aminés. Les protéines sont des
­éléments essentiels de la vie de la cellule: elles peuvent jouer
Noyau cellulaire
Chromosome
Gène
Le caryotype chromosomique d’un individu, défini par le
­nombre et l’organisation des chromosomes, est identique pour
tous les hommes (22 paires de chromosomes et 1 paire XY) et
toutes les femmes (22 paires de chromosomes et 1 paire XX).
Chaque chromosome a une forme qui lui est propre.
Caryotype normal (homme)
Cellule
ADN
un rôle dans la mobilité, un rôle structurel, catalytique, de
­régulation de la compaction de l’ADN ou d’expression des
gènes etc.
Altérations chromosomiques en cas de syndrome myélodysplasique
Caryotype anormal (homme)
Le caryotype n’est anormal que dans la moitié des SMD (syndromes myélodysplasiques). S’il est anormal,
il permet de certifier le diagnostic (un caryotype normal ne permet pas de l’exclure). Le caryotype est indispensible car ces anomalies sont répertoriées: certaines s’accompagnent d’un pronostic favorable par ex.
délétion du chromosome 5), d’autres défavorables (par ex. monosomie du chromosome 7 ou anomalies
complexes). Les informations sont également importantes pour le choix du traitement: par exemple, une
délétion du chromosome 5 (càd. 5q–) répond très bien à un traitement par Revlimid® contrairement à tous
les autres types de syndrome myélodysplasique.
Cellule
Noyau cellulaire
Chromosome
ADN
Gène
Chez les personnes atteintes de syndrome myélodysplasique, une modification des chromosomes (porteurs du patrimoine g
­ énétique) peut survenir. Ces modifications chromosomiques ont lieu seulement
dans les précurseurs de cellules sanguines anormaux et par conséquent ne se transmettent pas à la
descendance. On observe le plus souvent les modifications sur les chromosomes 5, 7 et 8.
Connaître de telles modifications du patrimoine génétique est important pour le diagnostic du médecin
et sa décision en termes de traitement.
Le SMD peut survenir sans motif apparent (SMD de novo) ou suite à une radiothérapie ou une chimio­
thérapie (SMD secondaire). L’apparition de la maladie est plus fréquente à mesure que l’âge avance.
7
8
5
Monosomie
Trisomie
Délétion (del)
On parle de monosomie en
cas de perte d’un des deux
chromosomes.
Lorsqu’un chromosome
apparaît trois fois au lieu
de deux, on parle alors
de trisomie.
On désigne par délétion la
perte d’une partie d’un
chromosome. Ici, par ex.
la délétion du chromosome
5 (del5q–).
Les examens principaux
Prise de sang
Ponction de moelle osseuse
Lors d’une prise de sang, on prélève du sang d’une veine du bras. Le sang
prélevé sert à définir le nombre de cellules sanguines et à mesurer d’autres valeurs
de laboratoire.
Avec une aiguille (sous anesthésie locale), le médecin prélève un échantillon de sang
­contenant de la moelle osseuse ainsi qu’un petit cylindre d’os (biopsie de moelle osseuse)
du bassin (crête iliaque postérieure) pour une recherche microscopique. Avec l’échantillon
de moelle osseuse ainsi ­obtenu, on peut déceler les modifications d’aspect, évaluer la maturation des précurseurs des cellules sanguines (blastes) ainsi que leur nombre (nombre
élévé en cas de ­leucémie). La ponction de moelle osseuse ne peut pas être comparée à
une ponction lombaire et ne présente aucun risque de paraplégie.
Evaluation du nombre de cellules
sanguines (formule sanguine):
Bilan sanguin:
Examens microscopiques:
Détermination du caryotype:
Permet d’écarter d’autres maladies
pouvant se manifester de la même manière
(par ex. carence en v­ itamine B12 ou en
acide folique).
• Nombre de cellules sanguines dans la
moelle osseuse
• Forme des cellules sanguines dans la
moelle osseuse
• Stades de maturation des cellules
­sanguines dans la moelle osseuse
• Nombre de blastes (précurseurs
cellulaires immatures)
Le caryotype permet de déceler les
­anomalies génétiques des cellules
­sanguines prélevées dans la moelle
­osseuse.
• Globules rouges
• Globules blancs
• Plaquettes
L’ensemble de ces examens permet de savoir s’il s’agit d’un
­stade précoce ou avancé de la maladie et si elle se développe
lentement ou rapidement selon les critères suivants:
• quantification du nombre de cellules sanguines
• anomalies chromosomiques
• nombre de blastes
• besoin en transfusions sanguines
Ces critères permettent de définir un score de risque (IPSS,
IPSS-R ou WPSS, voir en annexe) qui ­déterminera le traitement
du patient suivant son profil de risque.
Un SMD est défini par un nombre de blastes dans la moelle
­osseuse jusqu’à 20 %. Si le nombre de blastes dépasse
les 20 %, on parle de leucémie aiguë. Pour environ un tiers
des patients, la maladie évalue vers un stade de leucémie aiguë.
Possibilités de traitement en cas de syndrome myélodysplasique
Traitement des formes précoces indolentes
Thérapies de soutien (de support)
Transfusions de globules rouges
Transfusions de plaquettes sanguines
Chélation du fer: Exjade® (Déférasirox) pour éliminer l’excès de fer dans le corps
Stimulation de la production des globules blancs (G-CSF)
Stimulation de la production des globules rouges (érythropoïétine, EPO)
Traitements immunosuppresseurs
Les précurseurs normaux des cellules sanguines dans la moelle osseuse sont détruits par le système immunitaire qui se ­trompe de cible (maladie autoimmune).
Ces traitements diminuent l’agressivité du système immunitaire contre les cellules souches.
Globuline antithymocyte (ATG)
Sandimmun® (Cyclosporin A)
Traitement spécifique
Revlimid® (Lénalidomide) pour le traitement d’un syndrome myélodysplastique avec une délétion du chromosome 5 (del5q-)
Traitement des formes avancées
Autres traitements médicamenteux:
Revlimid® (Lénalidomide)
Vidaza® (Azacitidine)
Chimiothérapie intensive
Chimiothérapie faiblement dosée
Greffe de cellules souches allogéniques
Une greffe de cellules souches allogéniques consiste à transmettre les cellules souches de la moelle osseuse (précurseurs) d’un donneur à un ­receveur, le donneur et le
receveur étant deux personnes distinctes. Le donneur, qu’il soit ou non un membre de la famille, est une personne dont les caractéristiques tissulaires correspondent le plus
possible à celles du ­receveur (donneur compatible).
La greffe est la seule forme de traitement offrant la possibilité d’une guérison. Son succès dépend non seulement de l’adéquation des cellules du donneur avec celles du
receveur mais aussi de l’état de santé général du patient, qui doit être ­aussi bon que possible et pas trop agé.
Transfusions sanguines: effets de
l’érythropoïétine (EPO) sur les globules rouges
Traitement par Exjade® (déférasirox)
lors de transfusions sanguines régulières
En raison du faible nombre de globules rouges dans le sang, les patients atteints de syndrome
myélodysplasique sont fréquemment amenées à recevoir des transfusions sanguines. À chaque
transfusion, l’organisme reçoit un apport de 200 à 250 mg de fer. Or, le corps n’est pas en mesure d’éliminer, de lui-même, le fer en excès, de sorte que celui-ci s’accumule dans différents
tissus. Étant donné qu’une surcharge en fer nuit au cœur, au foie et aux glandes, la concentration en fer dans le corps doit être réduite à l’aide d’un traitement par chélation du fer.
Production de globules rouges dans la moelle
osseuse et libération des globules rouges
dans la circulation sanguine
Absorption de fer supplémentaire
grâce à des transfusions de globules rouges
++
Fe
Moelle osseuse
Taux de fer normal
Globules rouges
Représentation symbolique
Lorsque le sang présente
une teneur réduite en oxygène
(anémie), ce déficit est enregistré
par les capteurs d’oxygène situés
dans les reins, et la production
d’EPO est stimulée.
Excès en fer
Traitement avec chélateur
L’érythropoïétine (EPO) est une
hormone synthétisée par les reins
qui stimule la production et la
maturation des globules rouges
dans la moelle osseuse. L’EPO
est utilisé en médecine pour traiter
l’anémie de l’insuffisance rénale.
En cas d’anémie dans le syndrome
myélodysplasiques (SMD) de
fortes doses d’EPO injectées sous
la peau permettent d’augmenter la
production de globules rouges et
de diminuer voire de se passer de
transfusions sanguines. Vu que
l’EPO est efficace également chez
les sujets sains pour augmenter
le nombre de globules rouges
au-dessus de la normale, il existe
un mésusage d’EPO à des fins de
dopage dans les sports
d’endurance.
Rein
Fe++
ation d
e fe r
++
Fe
A bsor p
tion de
fe r
Fe++ = fer dans le sérum sanguin
Avec le temps, les quantités de sang transfusées apportent au corps plus de fer qu’il
ne peut assimiler ou éliminer. Un grave excès en fer en est la conséquence.
Fe++
Chélateur
Fer
Fe++
Chélate
Élimination du corps
Un excès en fer doit être traité pour éviter d’endommager lourdement des organes
comme le foie, le cœur et les glandes. Le traitement par chélation du fer permet de faire
diminuer le taux de fer présent dans le corps.
Fe++
Équilibre en fer
EPO
Plus les globules rouges
présents dans le corps sont
nombreux, plus la quantité
d’oxygène qu’ils peuvent fixer
et transporter via la circulation
sanguine jusqu’aux organes
et tissus est importante.
Fe++
Élimin
Fe++
Fe++
Absorption de fer
Fe++
Élimination de fer
La fixation du fer par le chélateur mène à l’élimination du fer en excès, et l’équilibre en
fer dans le sang peut de nouveau être rétabli.
Traitement par Revlimid® (Lénalidomide) dans un SMD del5q
Traitement
par Revlimid®
Moelle osseuse
5
Chromosome
malade dans une
cellule anormale
Elimination des cellules
anormales avec une délétion sur le chromosome 5
Beaucoup de précurseurs de la moelle
osseuse comportent des chromosomes
avec une délétion sur le chromosome 5
(del5q-) (cellules anormales qui ont remplacé
les précurseurs normaux).
Chromosome 5 dans
une cellule saine
5
La moelle osseuse ne comporte plus que quelques
cellules comportant des chromosomes avec
une ­délétion sur le chromosome 5 (del5q–).
La maturation des cellules
sanguines saines est perturbée
car les cellules anormales avec
une délétion sur le chromosome
5 n’arrivent pas à les fabriquer
correctement.
Maturation des cellules
sanguines saines
Le fonctionnement du médicament Revlimid®
n’est pas encore complètement éclairci.
En fonction de différentes durées de traitement,
les cellules de moelle osseuse contenant la
­délétion du chromosome 5 (del5q–) disparaissent,
et un nombre suffisant de précurseurs de
cellules sanguines saines est à nouveau produit.
Formule sanguine
Anémie
Représentation symbolique
Blaste avec délétion sur le chromosome 5
Répartition normale des
­cellules sanguines
Granulocyte
Plaquette normale
Plaquette anormale
Globule rouge
Lymphocyte
Traitement par Vidaza® (Azacitidine)
Situation en cas de SMD
Situation avec un traitement avec Vidaza®
En cas d’un SMD la cellule anormale
produit trop d’un certain composé (groupe
méthyle) qui se fixe sur l’ADN et bloque
la p
­ roduction de protéines essentielles au
fonctionnement de la cellule (la cellule est
anormale car certaines machines de l’usine
sont arrêtées).
ADN
Le Vidaza® est une molécule très proche de
celles formant l’ADN mais qui ne permet pas
au composé fabriqué en excès (groupe
­méthyle) par la cellule anormale de se fixer sur
l’ADN et de bloquer les machines de l’usine.
Les machines de l’usine peuvent alors se
­remettre en route et permettent à la cellule
de redevenir normale.
Lors d’un traitement par Vidaza®,
la molécule est incorporée à
l’ADN et le groupe méthyle (CH3)
ne peut plus se fixer sur l’ADN.
Incorporation d’un
groupe méthyle (CH3)
Gros plan de la structure ADN
OFF
Cellules sanguines anormales
Représentation symbolique
ON
Normalisation des cellules sanguines
Pour que le Vidaza® s’intègre dans l’ADN
de la cellule, celle-ci doit se multiplier.
C’est pourquoi un traitement continu avec
le Vidaza est nécessaire car chaque fois que
la cellule se divise, Vidaza® va pouvoir
s’intégrer dans son ADN diminuant ainsi petit
à petit le nombre de cellules anormales.
C’est pour cette raison qu’il faut attendre
parfois plus de six mois avant d’obtenir un
bon résultat avec ce traitement.
Exemples de scores pronostiques
Le traitement du SMD est adapté selon le profil de risque du patient. A cet effet, on utilise le score
pronostique IPSS (International Prognostic Scoring System), l’IPSS-R (Revised International Prognostic
Scoring System), ainsi que le WPSS (WHO classification-based Prognostic Scoring System).
Ces scores pronostiques permettent d’évaluer si la maladie est à un stade précoce ou avancé et
d’évaluer les risques de transformation en leucémie aiguë.
IPSS (International Prognostic Scoring System)
Score
0
0.5
1
1.5
2
Part de blastes dans la moelle osseuse (%)
0à4
5 à 10
–
11 à 20
21 à 29
Nombre de lignées cellulaires avec valeur réduite1
0à1
2à3
–
–
–
Groupes à risque cytogénétique2
faible
moyen
élevé
–
–
Plaquettes < 100.00/µl, hémoglobine < 10 g/l, neutrophile < 1.500/µl
Groupes à risque cytogénétique:
– risque faible: formule chromosomique normale, 5q moins, 20q moins, moins Y
– risque élevé: modifications chromosomiques complexes (> 3 anomalies), défauts du chromosome 7
– risque moyen (intermédiaire): toutes les autres anomalies
1
2
De plus, l’âge du patient et les comorbidités (la présence d’un ou de plusieurs troubles associés à un trouble ou une maladie
­primaire) éventuelles peuvent influencer sensiblement l’évolution de la maladie.
Groupe à risque
Score additionnel
Risque faible
0
Risque intermédiaire (moyen) 1
0.5 à 1
Risque intermédiaire (moyen) 2
1.5 à 2
Risque élevé
> 2.5
IPSS-R (Revised International Prognostic Scoring System)
Score
0
Groupe à risque cytogénétique
Très faible
Part de blastes dans la moelle
­osseuse (%)
2
3
4
faible
moyen
élevé
très élevé
≤2
>2à<5
5 à 10
> 10
Hémoglobine (g/dl)
≥ 10
8 à < 10
Plaquettes (x 10 9/l)
≥ 100
50 à < 100
Neutrophile (ANC, x 10 9/l)
≥ 0.8
< 0.8
Groupes de risque cytogénétiques
Modifications cytogénétiques
Très faible
Simple:
–Y, del (11q)
Faible
0.5
Caryotype normal
1
1.5
<8
< 50
Simple:
del (5q), del (12p), del (20q)
Double:
del (5q) incl.
Moyen
Simple:
del (7q), +8, +19, i (17q), tous les autres clones indépendants
Double:
Tous les autres
Élevé
Simple:
–7, inv (3) / t (3q) / del (3q)
Complexe:
3 modifications
Très élevé
Complexe:
> 3 modifications
Groupe à risque IPSS-R
Score additionnel
Risque très faible
≤ 1.5
Risque faible
> 1.5 à 3
Risque moyen
> 3 à 4.5
Risque élevé
> 4.5 à 6
Risque très élevé
>6
Double:
–7 / del (7q) incl.
del = délétion
inv = inversion
t = translocation
WPSS (WHO classification-based Prognostic Scoring System)
Score
0
1
2
3
Catégorie de l’OMS
RA/RARS/5q
RCMD/RCMD-RS
RAEB I
RAEB II
Caryotype1
faible
moyen
élevé
-
Besoin transfusionnel2
non
oui
-
-
Caryotype:
– favorable: normal, -Y, 5q minus, 20q minus
– défavorable: anomalies complexes (≥ 3 anomalies) ou du chromosome 7
– intermédiaire: autres anomalies caryotypiques
2
La dépendance transfusionnelle se définit comme ≥ 1 transfusion d’érythrocytes (globules rouges) toutes les 8 semaines pendant 4 mois
1
Catégorie de l’OMS:
5q
= délétion isolée du chromosome 5q (syndrome 5q)
RA
= anémie réfractaire
RARS
= anémie réfractaire avec sidéroblastes en couronne
RCMD
= cytopénie réfractaire avec dysplasie multilignée
RCMD-RS = cytopénie réfractaire avec dysplasie multilignée et sidéroblastes en couronne
RAEB-1 = anémie réfractaire avec excès de blastes 1
RAEB-2 = anémie réfractaire avec excès de blastes 2
Groupe de risque
Score additionnel
Risque très faible
0
Risque faible
1
Risque intermédiaire
2
Risque élevé
3 – 4
Risque très élevé
5 – 6
Vous pouvez également télécharger ce livre de présentation
pour une discussion sur le syndrome myélodysplasique sous format PDF à l’adresse:
www.pomcanys.ch/zeigebuch_mds
La publication de cette brochure a été créée avec un soutiens inconditionelle de Celgene GmbH et Novartis (25732/10.2013). © 2013 Celgene and Novartis Corporation. All rights reserved.
Première page de couverture: cellules sanguines de patients souffrant d’un syndrome myélodysplasique. Dernière page de garde: cellules sanguines de sujets sains.
VID_1202_f
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