editorial sommaire

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N° 13 Décembre 2007
galvanisez notre action. En ce début d’année, j’appelle de tous
mes vœux la poursuite de ce développement pour que nous
puissions peser dans les défis de demain. L’enjeu est de taille,
élever le respect et la connaissance de la nature au rang des
cultures de l’humanité. Cet enjeu nous dépasse certainement,
mais nous avons ensemble et localement un rôle essentiel à
jouer. C’est concrètement le sens des projets que nous
porterons avec vous et grâce à vous cette année.
EDITORIAL
Un nouvel élan !
Cette
fin
d'année
est
particulièrement chargée pour
notre association.
Alain HARDY
Fritillaire pintade (S TALHOËT)
L'atlas des vertébrés de
l’Aveyron est un défi qui mobilise toute notre énergie depuis
plusieurs mois. Partenaires, bénévoles et salariés s'investissent
jour après jour sans relâche pour tenter de mener à bien ce
projet ambitieux.
Aussi, notre délégation vient d'être retenue pour prendre en
charge l'animation du document d'objectif du site NATURA
2000 des gorges de la Truyère. Ce travail s'effectue dans le
cadre d'un partenariat qui nous associe avec l'ADASEA et
l'ONF. L'animation de ce DOCOB va considérablement
renforcer notre présence sur le nord du département. Cela nous
permet aussi d'embaucher un nouveau salarié.
Pour autant, les autres actions se poursuivent avec les Milans
royaux ou la sauvegarde des busards. Le programme
« Agriculture et biodiversité » qui nous permet un contact
privilégié avec le monde agricole se poursuit avec la mise en
place des préconisations sur les exploitations. C'est l'occasion
de développer aussi les chantiers bénévoles pour améliorer les
agrosystèmes et la biodiversité.
Faisant suite à l’atlas, l'observatoire de la faune du
département se met en place. Vos futures observations
continueront donc d'être valorisées pleinement, et les
premières publications sortiront en 2008. Enfin, je tiens à
rendre hommage à nos salariés qui se sont investis sans
compter sur l'ATLAS. Beaucoup d'heures bénévoles vinrent
se rajouter à des emplois du temps très chargés. Je tiens aussi à
remercier au nom de notre association tous les bénévoles qui
se sont engagés au-delà de nos espérances sur toutes ces
actions. Sans vous notre fonctionnement moins efficace ne
nous aurait pas permis de relever de tels projets. L'avenir
s'ouvre sur une année 2008 très active. La LPO va pouvoir
communiquer énormément sur l'atlas et ses projets en
s'appuyant sur le Grenelle de l'environnement que nous avons
le devoir de faire vivre dans l'Aveyron ! Nous nous félicitions
d’être 400 adhérents l’année passée à la même époque, à
l’heure où j’écris ces lignes, nous sommes 502. Il y a donc ici
sur notre territoire une vraie conscience naturaliste et
environnementaliste qui se développe. Par ces adhésions vous
LPO Aveyron
L'Assemblée Générale
se déroulera le
samedi 29 mars 2008
à Onet-le-Château
Retenez dès à présent cette date
SOMMAIRE
-1-
Grenelle de l’environnement
page 2
Agriculture et biodiversité
page 2
Biodiversité l’actualité en question
page 3
Refuges LPO
page 4
Ces oiseaux chanteurs
page 5
Escrinet : les frères ennemis
page 6
Milan royal
page 7
Buse baguée
page 8
Busards 2007
page 9
Offrons leur le gîte !
page 10
Le Campagnol amphibie
page 11
Les brèves
page 12
Le Mathusalem des chênes
page 15
Le coin des branchés
page 15
Le bénévole du semestre
page 16
LPO Infos n° 13 décembre 2007
Si aujourd'hui les mesures annoncées sur l'environnement sont
importantes, celles sur la biodiversité restent peu concrètes.
Par quoi va se traduire la mise en place de cette trame verte ?
Sera t'elle vraiment opposable aux nouveaux projets
d'aménagement ? Qui de la protection des espèces et des
milieux, financera ces mesures ? La vigilance reste de mise,
localement notre rôle ne s'en trouve que renforcé. L'attente de
la société s'est exprimée, que suivent maintenant les actes et
les mesures concrètes. Notre parole, notre action associative et
notre vigilance n'ont jamais été aussi importantes ! Aux
arbres ! Aux oiseaux citoyens ! Nous avons besoins de vous !
GRENELLE DE
L’ENVIRONNEMENT
Après le Grenelle de l’environnement, à l'heure où l'ONU
estime que la survie de l'humanité est en jeu, l'administration
reprend ses prérogatives après ce premier essai de démocratie
participative. En effet, une loi cadre est prévue au printemps
pour rendre effectives les mesures retenues suite au Grenelle.
Chacun a pu s'exprimer à cette occasion. De ce point de vue, le
Grenelle est une réussite, jamais les ONG n’ont été associées
aussi étroitement à une prise de décision publique. Cette prise
de parole de la société civile et la négociation multi
partenariale (état, ONG, entreprises, élus, collectivités
territoriales) doivent se traduire par des mesures concrètes. La
vigilance est donc de rigueur aujourd'hui.
Alain HARDY
AGRICULTURE ET BIODIVERSITE
Une journée de formation a été proposée aux agriculteurs
participant au programme et à d’autres agriculteurs intéressés
par celui-ci. Elle s’est déroulée le 6 novembre au Lycée
agricole de la Roque.
La matinée, animée par Rodolphe Liozon, a été consacrée à
expliquer ce qu’était la biodiversité, dans quel état elle était, et
quel était l'impact de l'Homme sur celle-ci. Les grands enjeux
sur le maintien de la biodiversité et l’impact des pratiques
agricoles à l'échelle de l'exploitation ont également été
présentés.
A la fin de cette matinée et autour d’un apéritif, un nichoir
(chevêche, effraie) et un livre ont été offerts aux participants
du programme. Un repas à la cantine du lycée a rappelé à
certains de bons souvenirs.
Sophie Hugonnenc, de l’association « Arbres, haies et
paysages de l’Aveyron », est intervenue l’après-midi pour
parler des différentes fonctions de la haie (production de fruits,
de bois…) et de l’impact de sa gestion sur les productions
agricoles et la biodiversité.
Nous remercions Dominique Malavergne (FR CIVAM Midi
Pyrénées) qui a pris en charge le montage du dossier pour la
journée de formation et Sophie Hugonnenc pour son
intervention.
Bocage (Pascal BOUET)
Quelques critiques ont retenti ici ou là, mais aucune de ces
ONG n'a claqué la porte, c'est un signe de maturité de ce
dispositif et cela prouve la qualité d'une écoute réciproque.
C'est maintenant un véritable courage politique qu'il va falloir
afficher pour mettre en place les mesures annoncées.
Votre délégation fut représentée au Grenelle à Auch. Cette
journée a permis à chacun d'exprimer ses convictions, de
valider ou d'amender le travail et les propositions des
commissions.
Le relevé des conclusions autour du grenelle s’articule autour
de 4 grands thèmes :
1 Lutter contre les changements climatiques.
2 Préserver et gérer la biodiversité et les milieux naturels.
3 Préserver la santé et l’environnement tout en stimulant
l’économie.
4 Instaurer une démocratie écologique.
La mise en œuvre du programme « Agriculture et
biodiversité » continue de plus belle !
Cet automne, deux chantiers nature ont été organisés afin
d’aider certains agriculteurs à mettre en place les mesures de
gestion proposées.
Le premier chantier a concerné la restauration d'un ancien
vivier, qui s'était complètement comblé avec le temps et
l'absence d'entretien, sur la commune de Druelle. L'objectif
était de restaurer un habitat favorable aux amphibiens et à la
faune en général. 6 bénévoles actifs et motivés se sont investis
dans ce chantier : Alain Larroque, Erna Fontein, Huguette
Fraquié, Annie Vabre, Isabelle Gaudin et Nicolas Cayssiols.
Vincent Espinasse, l’agriculteur concerné, a également
participé à ce chantier. En premier lieu, un débroussaillage a
été vraiment nécessaire car les bénévoles ne croyaient pas
qu’il y avait une mare en dessous ! De bons bras, des bottes,
des pelles, des casseroles, des bêches (qui n’ont pas survécu),
des seaux et une très grande volonté ont permis d’extraire la
vase qui s’était accumulée et de bien creuser la mare. Les
Préserver et gérer la biodiversité et les milieux naturels, voilà
le centre de notre action quotidienne à la LPO. Si le grenelle
précise les pistes d’actions à mener, le contour n’est pas
encore très net. Notre rôle associatif est de définir
concrètement ces actions, de les porter, de veiller à leur mise
en œuvre, et de dénoncer les manquements que nous pouvons
constater.
LPO Aveyron
-2-
LPO Infos n° 13 décembre 2007
une main d’œuvre efficace et motivée. Une sensibilisation de
ce jeune public aux intérêts agronomiques et
environnementaux viendra compléter cette intervention. Ces
agriculteurs de demain pourront ainsi s’engager dans la
protection et la reconquête de ces corridors biologiques,
indispensables à la préservation de la biodiversité et
nécessaires à la stabilité des agro écosystèmes.
bénévoles ont profité
pour faire un bon
bain de boue. Il paraît
que c’est bon pour la
peau.
Un très gros travail a
été fait et le bilan de
l'action s'avère très
positif. Un second
chantier aura lieu sur
cette même mare en
février
afin
de
l'élargir.
Nous
comptons sur vous !
Pour plus de renseignements :
- sur les aides à la plantation :
Association « Arbres, haies et paysages de l’Aveyron » ; 05
65 73 79 23
- sur la formation agricole, filières ovines et agrobiologique :
Lycée agricole de La Cazotte ; 05 65 98 10 20
- sur le programme « Agriculture et biodiversité » :
LPO Aveyron ; 05 65 42 94 48
Nous remercions encore tous les bénévoles ayant participé aux
chantiers et invitons les autres à nous rejoindre pour les
suivants.
Un gros chantier dans la bonne humeur (Magali TRILLE)
Pour le deuxième chantier, l’association « Arbres, Haies,
Paysages d’Aveyron », la Ligue pour la Protection des
Oiseaux Aveyron et le lycée agricole de la Cazotte (SaintAffrique) se sont donnés rendez-vous chez Laurent Reversat et
Chantal Froment à la ferme de Sauvebiau (Millau) afin de
planter 200 m de haie champêtre. L’objectif était de connecter
les haies existantes afin d’améliorer leur rôle de corridor
écologique. L’une des deux haies plantées permettra
également de limiter les eaux de ruissellement et de retenir les
terres sur une parcelle au dénivelé important.
Alain HARDY et Magali TRILLE
BIODIVERSITE, L’ACTUALITE EN
QUESTION
Alerte rouge !
Nouvelle alerte rouge pour la biodiversité en France. Suite à la
directive européenne de 1992, les états membres doivent
régulièrement évaluer l’état de conservation des habitats et des
espèces d’intérêt communautaire. Les résultats de la première
évaluation 1994-2006 confirment une dégradation de la qualité
de l’environnement naturel et du manque de moyens affectés
aux sciences naturelles. La France, pays de l’Union
européenne qui présente la plus grande biodiversité grâce à la
diversité de ces habitats, voit une fois de plus son image
internationale se ternir sur ce sujet.
Des signes d’alarme en Aveyron
Plus localement chez nous en Aveyron, les pullulations de
criquets dans le sud du département en 2006, les pullulations
de Campagnols des champs en 2007 sur les causses et dans le
sud, les explosions de Campagnols terrestres (rat taupier) sur
le plateau du Lévezou et en Aubrac sont des signes de
dérèglement de nos écosystèmes. Il est important de rappeler
que la préservation des milieux naturels, le maintien des haies,
talus, murets, et autres bosquets sont primordiaux à la survie
d’une faune diversifiée associant prédateurs et proies.
Implantation d’une haie (Magali TRILLE)
Cette action se voulait démonstrative et sensibilisatrice. C’est
pourquoi, les élèves de la filière agrobiologique du lycée
agricole de la Cazotte ont été invités à participer aux travaux
de plantation.
La nécessité d’un milieu naturel préservé
La qualité de cet équilibre est déterminante en début de saison
car les prélèvements précoces de proies par des prédateurs
nombreux et variés vont limiter considérablement le
développement des insectes et autres rongeurs aujourd’hui mis
en cause. Cette étude réalisée il y a une dizaine d’années
montre bien l’intérêt de la structure du paysage sur l’évolution
des populations de campagnols.
Et comme une action concrète est souvent plus efficace qu’un
long discours, il a fallu s’atteler à la tache. Conseils pour
réussir la plantation, tri et reconnaissance des espèces
végétales, taille, plantation, mise en place des protections visà-vis des rongeurs et paillage (écorces financées par le Parc
Naturel Régional des Grands Causses) ont été mis en pratique
sur le terrain par les exploitants, les élèves, les enseignants et
les animatrices respectives des deux associations. Les 200 m
de haies ont ainsi pu voir le jour en moins de 2 heures grâce à
LPO Aveyron
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LPO Infos n° 13 décembre 2007
acteurs de terrain sur ce sujet. Un environnement de qualité est
un gage de stabilité.
A surface égale le risque de pullulation est maximal dans les
espaces très ouverts et homogènes. Regardez la situation en
octobre ! Il est beaucoup plus faible dans les espaces structurés
de haies, bocages et bosquets. Les corridors biologiques
augmentent l’efficacité de la prédation mais aussi du
parasitisme associé aux ravageurs, la diversité des milieux
permet l’installation d’une compétition entre les espèces qui
accroît l’effet des facteurs de régulation naturelle. Les
prédateurs « généralistes » : canidés, mustélidés, certains
rapaces non spécialistes semblent les plus efficaces dans cette
limitation des pics de populations. La multiplication des
espèces de prédateurs (reptiles, oiseaux, mammifères) est
essentielle au maintien d’écosystèmes stables.
Sources : les dossiers de l’environnement de l’INRA N°19, La
lettre du hérisson (FNE).
Alain HARDY
Les dangers de la Bromadiolone
La lutte chimique contre le Campagnol terrestre s’effectue
avec ce poison anticoagulant. Outre les dangers que
présente la manipulation de ce produit par l’homme, son
utilisation est catastrophique pour la faune associée. Le
problème n’est que repoussé ; les prédateurs peuvent être
gravement atteints. Certaines espèces d’oiseaux comme le
Milan royal viennent hiverner dans notre département. La
sensibilité de ces populations protégées ne peut supporter
de
nouvelles
agressions
en
particuliers
des
empoisonnements. Chaque campagne montre que
l’artificialisation des techniques se traduit à terme par un
bilan négatif pour l’agriculture, l’environnement, la
biodiversité et la santé de l’homme. Après coup, une
réflexion sur la restauration des milieux naturels
s’impose ! Elle ne saurait être efficace qu’à l’échelle d’un
territoire, même si les actions ponctuelles sont toujours un
plus pour l’environnement.
REFUGES LPO
Journée « refuges » à Tayrac
Je suis à la fois ravie et inquiète à l’idée d’ouvrir mon
« refuge » à un public curieux en attente de je ne sais quelles
informations.
J’ai donné rendez-vous au rossignol, à la fauvette à tête noire,
aux hirondelles rustiques, au serin cini, à une troupe variée de
coléoptères, à la guêpe poliste, à l’osmie rousse, à la jolie
coccinelle à sept points, et à toute une faune susceptible
d’apprécier mon jardin naturel. Mme Tourterelle turque couve
dans la treille sous l’œil attendri de monsieur, les
chardonnerets s’activent à la construction d’un nid dans le
beau rosier grimpant ; la mère Rougequeue noir s’aplatit dans
le nid d’hirondelle aménagé pour accueillir sa couvée… La
Chevêche d’Athéna quitte, en douce, la grange. Elle
n’apprécie pas la foule ! Quant aux mésanges, c’est « motus et
bec cousu » : pas question d’indiquer que les nichoirs sont
habités !
Et pour la joie de tous, le soleil s’est invité ! Les visiteurs
semblent ravis. La lumière de ce matin de mai magnifie les
couleurs de cette belle nature ensoleillée.
Quel bonheur d’emmener tout le monde dans mes chemins
familiers bordés de hautes herbes ondulant sous le vent
d’Autan. Partout, la vie éclate : oiseaux et insectes font
circuler l’émerveillement de la loupe aux jumelles et aux
longues vues.
Le beau sentier se perd dans une châtaigneraie où la
broussaille complique la marche mais, la découverte d’un nid
de buse, à portée de regard, ravive l’enthousiasme général !
Deux jeunes, boules de duvet piquées de deux yeux
Du monde aux balcons !
Ces pullulations de micromammifères nous ont permis cette
année de constater la présence de prédateurs ailés en nombre
sur les secteurs du département concerné. La mobilité des
oiseaux leur offre cette possibilité de se déplacer rapidement
sur des zones où leur nourriture est assurée, c’est aussi un
moyen de régulation. Pour cette année l’effet restera modeste ;
ayons toujours à l’esprit que la réaction des prédateurs n’est
pas instantanée et que c’est le niveau de leur population de
départ qui rendra la prédation efficace à terme ; une fois de
plus c’est la qualité du milieu naturel qui permet le maintien
d’une faune variée et qui garantit des populations prédatrices
en bonne santé.
Pour finir quelques observations intéressantes liées à ces
phénomènes : le Larzac fut cet automne le théâtre d’une
actualité ornithologique très riche, une Buse pattue a défrayé
la chronique (ou plutôt les listes d’observations) pendant
plusieurs semaines, les Hiboux des marais ont aussi profité de
cette manne alimentaire ; un maximum de 20 oiseaux a été
noté début décembre sur le nord-ouest du Larzac. Enfin, les
Busards Saint-Martin très nombreux avec curieusement une
majorité de femelles ont été régulièrement observés.
Le programme « Agriculture et biodiversité » mené par notre
délégation tente avec des agriculteurs de sensibiliser les
LPO Aveyron
-4-
LPO Infos n° 13 décembre 2007
écarquillés, n’en reviennent pas d’être l’objet de tant
d’admiration !*
Après cette sympathique randonnée, nous apprécions tous la
pause apéritif suivie d’un pique-nique sur l’herbe.
Le programme de l’après-midi propose d’apprendre à
fabriquer un nichoir avec Daniel, ou de partir à la découverte
de la chaîne de la vie dissimulée là, partout dans le jardin, avec
Arnaud.
Chacun fait son choix. L’enthousiasme des participants est
intact. Ici, la moindre « bestiole » a le droit d’exister, le
respect de la vie est total.
Avec l’ami soleil comme fidèle compagnon, cette journée a
été un vrai moment de bonheur partagé.
Cassagnes-Bégonhès", a proposé une rencontre avec
nos haies au cours d'une promenade autour du jardin
pour mieux comprendre le rôle qu'elles jouent vis à
vis des cultures, de l'eau et de la diversité faunistique.
* le 5 juin, les deux jeunes buses s’essaient à l’envol.
Annie VABRE
Jardinage biologique et auxiliaires des jardins
La journée "Refuges LPO" de cet automne s'est déroulée à
Cassagnes-Bégonhès. Nous étions accueillis par l'Antenne
solidarité Ségalas-Lévézou. Cette association assure une
activité de réinsertion sociale par l'intermédiaire du
maraîchage bio sous le label "Jardin de Cocagne". Le thème
développé lors de cette journée était : "Le jardinage bio et les
auxiliaires du jardin".
Tout au long de la journée, les participants pouvaient trouver
les réponses à leurs questions auprès des stands des
associations présentes sur le site :
• Un stand de découvertes des différentes essences
d'arbres et arbustes présents dans les haies de nos
régions (présenté par les associations de
"Préservation du patrimoine paysager de CassagnesBégonhès" et "Arbres et paysages").
• Un stand de découverte du Monde des abeilles et de
leurs rôles dans nos jardins, avec le rucher école de
"l'amicale laïque de Naucelle".
• Un stand LPO avec la documentation sur les espèces
d'oiseaux qui régulent les prédateurs des végétaux.
• Un stand de l'Antenne solidarité Ségalas-Lévézou qui
présentait ses actions avec le jardin biologique et la
réinsertion sociale.
Le matin, malgré la météo peu favorable, un groupe d’une
20aine de personnes est parti observer les oiseaux du plateau de
Cassagnes. Pendant ce temps au jardin, plusieurs familles
s'adonnaient aux joies de la construction de nichoirs,
mangeoires et refuges à insectes.
Ensuite, pour nous réchauffer, nous nous sommes retrouvés
autour d'un apéritif bio, offert par l'Antenne solidarité, suivi
d'un pique-nique convivial tiré du sac.
L'après-midi, les participants avaient la possibilité de choisir
différentes activités :
• Plusieurs conférences sur l'agriculture biologique
présentaient l’intérêt de pratiquer l’agriculture
biologique et les difficultés rencontrées aujourd’hui
par ce mode de culture.
• Un atelier de construction de nichoirs, de mangeoires
et de refuges à insectes, a rencontré, comme à
chaque fois, un vif succès auprès des petits et des
grands.
• Des sorties nature à la découverte du jardin et de sa
faune étaient accompagnées de Patrice, chargé de
production au jardin, et de Arnaud, animateur de la
LPO Aveyron. Plusieurs groupes ont pu découvrir les
différentes méthodes de jardinage biologique ainsi
que la faune qui vit dans le jardin. Ils ont pu voir
certains consommateurs des légumes (pucerons,
chenilles, coléoptères, mollusques…) et leurs
prédateurs (staphylins, carabes, mésanges…). Patrice
a notamment expliqué comment on limite les impacts
de certains insectes sur la production avec, par
exemple, la pose de filets à mailles fines sur les
choux contre les chenilles.
• Enfin, pour compléter cet après-midi, M Soulier, de
l'association "Préservation du patrimoine paysager de
LPO Aveyron
Pour clôturer cette journée, le jardin a été officiellement
inauguré « Refuge LPO ». L’Antenne solidarité SégalasLévézou a souhaité intégrer ce réseau pour valoriser sa
méthode de gestion du jardin qui favorise la collaboration
entre les auxiliaires naturels et la production biologique.
Annie VABRE et Arnaud COMBY
CES OISEAUX CHANTEURS…,
CHANTRES DE NOS PRINTEMPS...
A l’instar des hommes qui parlent, chantent ou vocifèrent, les
oiseaux gazouillent, babillent ou crient. Humains et oiseaux
ont quand même, au moins, un point commun puisque, l’un et
l’autre sifflent même si on peut se demander si le ramage de
l’un est à la hauteur des vocalises de l’autre. Et que dire alors
quand l’un ou l’autre se met à jaser ! Cependant, certains
oiseaux ont un verbe approprié à leur manifestation vocale.
Ainsi, vous entendez les chouettes chuinter, hululer ou
« holer » et pourtant le hibou bouboule, de quoi agrémenter,
peut-être, vos nuits de veille. Chez les corvidés, la corneille,
c’est bien connu, croasse et la pie, dans son poirier, jacasse
-5-
LPO Infos n° 13 décembre 2007
fin mars signifie que les fusils vont devoir être mis au clou !
Le décor est planté.
Quelques "anti-écolos", qui passent sur la route, nous lancent
des qualificatifs où des préfixes et des suffixes agrémentent le
mot "cul" ; les bras dits "d'honneur" nous saluent !
C'est le moment de faire la sourde oreille et de s'ouvrir au
spectacle de la migration. D'ailleurs, voilà les pinsons,
quelques pigeons, les chardonnerets, les éperviers qui, pressés
de rejoindre leur site de nidification, s'aventurent au-dessus de
nos têtes et mobilisent toutes les attentions. Une "pompe" de
Milans noirs s'élève, se disperse, se recompose : on compte, on
compte, adjugé pour le nombre de 36 ! Il y a même un "balbu"
qui nous gratifie d'un joli plané là, à portée de jumelles !
Sympa ! C'est pour ce peuple ailé courageux et gracieux que
nous sommes là, les longues-vues scrutant le sud qui s'ouvre
sous les nuages, et se referme. Le moral suit le mouvement
entre espoir et inquiétude.
L'après-midi se passe sans surprise migratoire. Le froid se fait
plus pinçant, mais on y croit encore et... paf ! Une pierre
lancée par une main ennemie frôle tous les visages attentifs et
s'écrase à nos pieds. Une voiture démarre derrière la butte, des
insultes fusent... Consternation ! Ce caillou aurait pu blesser
gravement, il signe l'agression et la haine.
Bien sûr, nous pensons aussitôt "police". Oui mais nous
savons qu'elle ne bougera pas. Les ornithos du col ont
l'habitude.
La conversation s'anime. L'incompréhension hésite entre
l'envie de justice et de vengeance. Il faudrait que ces actes
soient réprimés. Dans ce monde où l'agression est un mode
d'expression, où mettrait-on tous ces punis ? Qui punirait ? Le
législateur a tout prévu mais la justice ne se définit pas de la
même manière selon que l'on est porteur d'un fusil ou d'une
paire de jumelles. Respecter la vie n'est pas plus respectable
que la détruire. Les pigeons abattus et perdus dans la
végétation apparaîtront sur la liste des "moins" dans les
registres des ornithologues et comme de "bons coups" pour les
chasseurs.
Il est légal de tuer l'oiseau qui, au prix de fatigues énormes,
regagne son territoire de reproduction. Il est toléré que des
passionnés d'oiseaux s'installent près d'un col, passent des
jours et des mois à compter pour tenter de comprendre la
migration et d'établir où en sont les effectifs des espèces
migratrices.
Notre tort à nous, les protecteurs d'oiseaux, c'est de déranger la
sacro-sainte tradition : la nature appartenait et appartient aux
porteurs de fusil. Pas question de partager !
Le soir, dans une ambiance amicale, les discussions où se
mêlent colère, déception et incompréhension se prolongent et
animent le repas.
Le lendemain, le moral est aussi barbouillé que le temps,
même les croissants offerts par Magali n'y feront rien ! Le
brouillard et la pluie ont confisqué le ciel et les oiseaux. Il faut
se faire une raison, les migrateurs ne passeront pas. Des
miettes d'optimisme, que nous avons du mal à rassembler,
nous font "tenir" jusqu'à la mi-journée. Rémy essaie de dérider
l'humeur maussade en inventant quelques pitreries, mais le
coeur n'y est plus.
On repart !
Malgré tout, je retiendrai que nous étions bien ensemble, et
puis, nous savons bien qu'un jour, les droits des oiseaux seront
reconnus et respectés. L'espoir est plus constructif que la
haine.
alors que le geai cajole. Tandis que les colombidés roucoulent,
l’oie cacarde et le canard cancane. Dissimulée dans les blés, la
caille margote ou margaude, et dans les chaumes la perdrix
cacabe alors que haut dans le ciel l’alouette grisolle. Fauvettes
et mésanges zinzinulent dans la haie voisine pendant que le
pinson ramage dans le grand chêne et que sous les toits les
moineaux pépient. Au printemps, de jour comme de nuit le
rossignol gringotte. Très haut sous les nuages, buses et
éperviers piaulent. D’autres oiseaux portent dans leur nom
même ou dans leur qualificatif leur spécificité lyrique, c’est le
cas du Jaseur boréal, du cygne chanteur, de l’aigle et de
l’oedicnème criards, du pouillot et du canard siffleurs, du
turnix mugissant, de la fauvette babillarde, de la pie bavarde,
de la linotte mélodieuse. Un seul oiseau ne profiterait en rien
de ces concerts, c’est la bécassine sourde qui, cela dit, n’a de
sourde que le nom. Et pendant ce temps, que font les hommes,
ils poussent parfois des cris d’orfraie ou rient de temps en
temps comme le ferait une mouette ou un traquet…
Pipit des arbres (Gilles CARTIER)
L’inventaire est certainement loin d’être complet, et vous
pouvez contribuer à l’enrichir en faisant part de vos
connaissances en la matière…
Gilles CARTIER
ESCRINET : LES FRERES
ENNEMIS !
C'est le 31 mars, date fort attendue par les neufs passionnés
d'oiseaux, dont je fais partie, candidats à l'observation de la
migration au col de l'Escrinet.
Il neige à Villefranche, il neige à Rodez ... bon, il neige ! Mais
pas question de se laisser aller à la déprime. Dans le minibus,
l'ambiance est à la bonne humeur : c'est si beau la nature sous
la neige !
Après quatre heures de route, l'optimisme en forme de petits
soleils dans nos têtes, voilà le fameux col de l'Escrinet avec
juste 2 ou 3° C et quelques flocons sans prétention.
D'un côté du col, les ornithologues permanents, ravis
d'accueillir des renforts, sont là, le regard et les longues-vues
pointés vers un sud pas vraiment dégagé. De l'autre côté du
col, les chasseurs rassemblés en grand nombre, festoient. La
LPO Aveyron
Annie VABRE
-6-
LPO Infos n° 13 décembre 2007
Espagne :
Il subsiste toujours de gros problèmes d’empoissonnements :
435 Milans royaux ont été empoisonnés entre 1990 et 2005.
MILAN ROYAL
La troisième réunion annuelle nationale du réseau Milan royal
s’est déroulée le week-end du 10 et 11 novembre dans le
département de la Loire. Ces rencontres organisées par la
mission rapace de la LPO s’inscrivent dans le plan de
restauration de cette espèce et permettent à toutes les
associations impliquées dans ce programme de faire le point.
Samuel et moi y avons représenté la LPO Aveyron.
Pour rappel, nous œuvrons déjà directement au suivi et la
protection du Milan royal à travers la placette de nourrissage,
le dénombrement des oiseaux présents aux dortoirs au cours
de l’hiver et indirectement à travers le programme
« agriculture et biodiversité » qui permet le maintien des
milieux favorables à cette espèce.
En 2008 le Milan royal devrait être un des dossiers importants
porté par notre délégation. En effet, tout le volet qui concerne
le suivi de la reproduction, et sur lequel nous n’avons pas pu
jusqu’alors investir beaucoup de temps et de moyens, devrait
bénéficier de financements et, je l’espère, également d’une
mobilisation des bénévoles.
Reproduction du Milan royal en France
50% de pertes de couples nicheurs sont constatés en 10 ans
ainsi que 50% d’hivernants en moins.
Royaume Uni :
Le Milan royal était autrefois commun et répandu à travers la
Grande-Bretagne, mais à la fin du XIXème siècle, en raison des
persécutions humaines, il avait disparu d'Angleterre et
d’Ecosse et était réduit à quelques couples au centre du Pays
de Galles. En 1989, un programme expérimental de
réintroduction a été mis en œuvre en Angleterre et en Ecosse.
A cette époque, ce rapace faisait partie des trois espèces les
plus menacées du pays. Entre 1989 et 1994, 93 jeunes milans
ont été relâchés sur deux sites. En 1995 et 1996 de nouveaux
lâchers ont été effectués dans deux nouveaux sites au centre de
l'Angleterre et au centre de l’Ecosse. On considère aujourd'hui
que les populations sont autonomes et qu'elles augmenteront
sans libération supplémentaire.
De façon succincte voici quelques informations glanées au
cours de ces deux jours de réunions aussi riches que
conviviales :
1 / Etat des populations dans quelques pays européens :
Allemagne :
Les Allemands, qui ont beaucoup plus de recul que nous sur le
suivi du Milan royal, ont fait une étude qui a duré 17 ans et
porte sur 13 000 couples. Elle démontre que leur population
baisse annuellement de 2,2 % depuis 1988. Les régressions les
plus fortes apparaissent là où les densités sont également les
plus fortes (régression de 5,4 %/an pour la région de la SaxeAnahlt). La raison principale avancée est liée à un taux de
reproduction trop faible (moyenne du pays 1,72 jeune /
couple). Cela représente 1 650 jeunes en moins par an. La
réunification de l’Allemagne a eu pour conséquence des
modifications importantes des pratiques agricoles, l’élevage a
fait place à la production céréalière. Le nombre de têtes de
bétail a très fortement diminué dans les années 90. Il semble
qu’il y ait une corrélation directe entre cette diminution et le
taux de reproduction des milans. Cette étude montre
également que cet oiseau fait partie des rapaces les plus
exposés aux risques inhérents aux parcs éoliens à cause de son
mode de chasse et de son type de vol. 402 comportements de
vols ont été recensés. Entre autre, les observateurs rapportent
21 cas d’absence de comportement d’évitement des machines
et 12 cas d’oiseaux pris dans les turbulences des pales. Ce sont
essentielles des adultes qui périssent ainsi, majoritairement en
période de reproduction, période où ils volent longtemps dans
la zone dangereuse, contrairement à l’automne où ils
s’éloignent davantage du rotor. Aucun cas d’accident sur des
hivernants n’est rapporté. Deux cas directs de mortalité ont été
constatés pendant l’étude. La protection semble passer par le
maintien durable de vastes espaces sans éolienne.
LPO Aveyron
Suisse :
La population est en expansion, atteignant actuellement 1 200
couples. Un oiseau Suisse équipé d’une balise Argos hiverne
cette année dans notre département (visualisez son itinéraire
sur la carte ci-dessous).
-7-
LPO Infos n° 13 décembre 2007
-
France :
En 2007, 21 populations échantillons totalisant 156 couples
ont été suivies dans différentes régions de la Franche-Comté
aux Pyrénées.
La taille des nichées constatée est de 1,87 jeune/couple et le
nombre de jeunes à l’envol de 1,47. Ces résultats sont
légèrement
inférieurs
à
ceux constatés
en 2006 mais
correspondent à
la
moyenne
enregistrée sur
les
quatre
dernières
années.
-
4 oiseaux en hivernage (1 en Auvergne et 3 en
Espagne) ;
1 oiseau pendant sa migration prénuptiale en
Espagne ;
2 oiseaux pendant leur migration postnuptiale (1 dans
les Pyrénées et 1 en Espagne) ;
2 oiseaux ont été retrouvés morts (1 empoisonné en
Auvergne et 1 de cause inconnue en Espagne) ;
16 individus en « estivage » dans leur zone de
naissance.
Balises Argos :
Les programmes de balisage ont permis notamment de
démontrer que le même milan peut hiverner en Espagne une
année et en France l’année suivante. Cette action devrait
permettre d’accroître les connaissances sur les zones
d’hivernage des populations nicheuses françaises.
Milan royal (Laurent WAEFFLER)
Pour en savoir plus :
Si vous souhaitez avoir plus de détails sur les différents
thèmes abordés dans cet article, rendez-vous sur le site
« Milan royal » de la LPO : http://milan-royal.lpo.fr/
2 / Plan de restauration :
Le premier plan se termine en 2007. Le bilan sera réalisé en
mai 2008. La représentante du ministère présente à la réunion
indique que très probablement un deuxième plan verra le jour.
Ce premier plan a notamment permis de mieux appréhender
les menaces et de les hiérarchiser par ordre d’importance
comme suit :
• dégradation de l’habitat et disparition des populations
proies
• empoisonnements accidentels (lors de régulations de
populations de campagnols) et volontaires des
prédateurs (pratiques illégales)
• diminution du nombre de décharges
• tirs
• électrocution et collision (avec le réseau électrique)
• collision avec des véhicules
• dérangements en période de nidification
• prédation et compétition interspécifique
Thierry BLANC
REPRISE D’UNE BUSE BAGUEE
Le 29 décembre 2006, un automobiliste apporte à la clinique
vétérinaire des Docteurs Gleize et Fraisse à Millau une Buse
variable baguée qu’il vient de heurter sur la route dans les
environs de Millau. L’oiseau est ensuite récupéré par le
CRSFSC et examiné. Le diagnostic parait sombre: la buse
présente des signes de traumatisme important et se trouve dans
l’incapacité de se tenir sur ses pattes. Elle meurt deux jours
plus tard.
Cette buse était équipée d’une bague Muséum de Paris N° DA
206850. Après recherche dans notre base de données, nous
avons constaté avec surprise que cet oiseau avait été bagué et
relâché par nos soins en 1996. A cette époque, elle avait été
découverte à Chanac en Lozère en octobre avec une blessure
d’origine indéterminée à une aile. Après avoir été soignée, elle
fut relâchée dans le ciel Millavois où, semble-t-il, elle avait
décidé d’élire domicile depuis 10 ans et demi !
3 / Changement de statut du Milan Royal :
Le statut mondial et européen du Milan royal a été révisé. Il
figure dorénavant dans la catégorie « en déclin » avec comme
critère « déclin modéré et récent ». Cette réactualisation a
induit son changement de statut sur la liste rouge de l’UICN.
Le Milan royal est aujourd’hui considéré comme étant quasimenacé. Le statut français n’a en revanche toujours pas été
révisé. Il convient donc de le faire urgemment. Le changement
ferait du Milan royal une des espèces les plus prioritaires de
notre pays et considérées comme « strictement menacées ».
La Buse variable atteint couramment un âge de 6 à 7 ans dans
la nature, la littérature rapporte des reprises d’individus bagués
parvenus à 24 et 25 ans.
4 / Programmes de marquages / balisages en cours :
Etant donné que nous ne connaissions pas l’âge de cet oiseau
lors de la première récupération en 1996, nous savons
seulement qu’elle était âgée de 10 ans et demi au moins à la
seconde récupération. Ce qui n’est pas encore un âge
canonique mais est déjà honorable pour une Buse variable…
Le programme français de marquage du Milan royal a franchi
une nouvelle étape lors de cette année 2007 avec la
déclinaison à grande échelle du programme en Auvergne,
Bourgogne et Franche-Comté. Des jeunes milans ont ainsi été
bagués dans 13 départements.
Cette reprise de bague représente le port de bague le plus long
dans l’historique des reprises d’oiseaux bagués du centre de
Millau. Elle nous confirme l’intérêt du baguage des oiseaux
pour la connaissance de leur biologie et nous conforte dans
l’utilité de notre action de sauvegarde.
Exemple de bilan pour le département du Puy-de-Dôme :
Sur les 50 oiseaux marqués en 2005, 2006 et 2007 ; 22 ont été
contrôlés avec certitude soit un taux de contrôle de 22,7 % :
- 9 oiseaux en dispersion post-juvénile dans leur
département de marquage ;
LPO Aveyron
Carine DELMAS
-8-
LPO Infos n° 13 décembre 2007
vous être adressé sur simple demande au local de la LPO.
Vous pouvez aussi le consulter sur notre site Internet.
BILAN BUSARDS 2007
Jean-Claude ISSALY
L’année 2007 est remarquable pour la reproduction des
busards en Aveyron.
DES BUSARDS ET DES HOMMES
Nos deux espèces de busards : le busard cendré, migrateur, et
le busard Saint-Martin, quasi sédentaire, nichent au sol.
La forte régression de leurs habitats naturels les conduit à
s’adapter aux cultures céréalières et fourragères. Lors des
travaux de fauches et de moissons, les nids sont détruits
involontairement par les agriculteurs : œufs au mois de maijuin, poussins ou jeunes non volants fin juin-juillet.
En étroite collaboration et avec l’aide active des agriculteurs,
les nids sont entourés par un grillage fixé au sol.
Malheureusement, quand il s’agit d’œufs de busard cendré, les
femelles abandonnent le nid dans 90 % des cas suite à la pose
du grillage. C’est donc en dernier recours que nous sommes
amenés à prélever les œufs et à les apporter au Centre de
Sauvegarde de la Faune Sauvage de Millau pour incubation
artificielle.
Participer à la sauvegarde des busards, c’est d’abord savoir
attendre.
Attendre que l’oiseau se pose dans un champ pour être sûre
qu’il niche là ; attendre que la femelle s’envole de la prairie où
elle a pondu, pour pouvoir repérer l’emplacement du nid ;
attendre dans le vent, dans le froid où sous un soleil de feu
comme en ce jour de juin.
L’air vibre dans la pleine chaleur de la mi-journée. Le busard
cendré mâle, perché sur un piquet, lisse ses plumes et attend.
Nous attendons.
Le but de cette attente est de localiser, le plus précisément
possible, l’endroit où le couple de busard a déposé ses œufs
dans cette prairie qui va être fauchée.
L’immense océan d’herbe verte haute ondule sous la brise.
Aucun indice n’indique le lieu de nidification.
Il faut attendre plusieurs heures, repartir découragée, puis
revenir pleine d’espoir.
Ces longues attentes seront récompensées, dans le cas présent,
la seule solution fut de prélever les œufs et les mettre dans une
couveuse. Les deux busards chercheront en vain leur ponte de
longs moments. J’ai beau savoir que ce geste évitera
« l’omelette », je ressens dans mon for intérieur, un sentiment
de culpabilité.
Busard cendré
24 nichées ont pu être suivies, elles ont produit 55 jeunes à
l’envol
- 9 nids sans intervention ont produit 14 jeunes.
- 6 nids ont été grillagés pour les protéger des prédateurs
terrestres, ils ont produit un total de 16 jeunes.
- 9 pontes totalisant 31 œufs ont été prélevées et placées
en couveuse, elles ont permis l’envol de 25 jeunes par
la technique du « taquet ».
Le taux global de reproduction est donc de 2.29 jeunes par nid.
Ces magnifiques rapaces ne trouvent plus assez d’espaces
naturels pour nicher. Ils s’installent dans les prairies de
fauches ou dans les champs de céréales. Sans notre
intervention, leurs œufs ou leurs jeunes seraient happés par les
machines agricoles.
L’idéal serait que l’on puisse laisser suffisamment de friches
naturelles ou bien que l’on soit en mesure d’indemniser les
agriculteurs qui accepteraient d’abandonner une petite partie
de leur récolte au profit des jeunes busards.
Pour l’heure, les agriculteurs acceptent de nous aider et
perçoivent l’importance de préserver ces oiseaux grands
consommateurs de campagnols et autres mulots.
C’est une première étape et notre collaboration est porteuse
d’espoir.
Notre efficacité serait renforcée si nous étions plus nombreux
sur le terrain. Je vous donne rendez-vous au printemps
prochain, jumelles au poing, pour participer à cette
passionnante mission.
Busard Saint-Martin
11 nichées ont pu être suivies, elles ont produit 18 jeunes à
l’envol
- 6 nids sans intervention ont produit 4 jeunes.
- 5 nids ont été grillagés, ils ont produit un total de 14
jeunes.
- Il n’y a eu aucun prélèvement de ponte pour cette
espèce.
Le taux global de reproduction est donc de 1.63 jeune par nid,
il serait insuffisant pour assurer le renouvellement de la
population.
Les bons résultats de cette année en nombre de jeunes à
l’envol s’expliquent par :
- une nourriture disponible en abondance grâce aux
pullulations de campagnols,
- un printemps pluvieux qui a retardé les fauches donc
plus de temps pour découvrir les couples reproducteurs
- une équipe de bénévoles motivée et efficace.
Annie VABRE
Ces résultats très positifs sont très motivants pour les
bénévoles qui suivent les busards, si vous avez des
observations à communiquer, si vous voulez participer
activement au suivi pour la saison 2008, vous pouvez
contacter Viviane BERNARD qui est la coordinatrice LPO
pour le suivi des busards au 06 75 72 13 87.
IL FAUT SAUVER LES BUSARDS !
C’est le 16 août. L’émotion bat son plein. Gérard, mon mari,
et moi sommes en train d’enlever un grillage d’intervention
sur un nid de busard cendré…
Ce petit compte-rendu est un extrait du bilan très précis qu’a
dressé Viviane suite à la saison de reproduction. Ce bilan peut
LPO Aveyron
-9-
LPO Infos n° 13 décembre 2007
sont des femelles. Ils sont magnifiques. L’aîné joue le grand
frère et ouvre son bec pour se faire menaçant ; il sera bientôt
prêt pour l’envol.
L’histoire a commencé le 18 juin ; Viviane, la coordinatrice
des actions « Busards » en Aveyron, m’a téléphoné à 14h20.
« Il y a urgence !… Un agriculteur, près de chez toi, a fauché
sa prairie et a trouvé un nid de busard avec 3 œufs et un petit
qui, par miracle, sont passés en dessous des couteaux et à côté
des pneus… ». Enfin ! Je vais pouvoir les aider. Je frissonne ;
on ramasse une massette, le canisse et de quoi l’attacher au
grillage, et on file vite.
Sur le site, l’agriculteur nous accueille, et Sébastien, du Centre
de Sauvegarde de la Faune Sauvage de Millau, arrive peu
après. La prairie de ray-grass a non seulement été fauchée
mais également râtelée : alors c’est un double miracle. La
femelle quitte le nid à notre approche, mais reste en vol avec
le mâle pendant notre intervention. Elle est anxieuse et nous le
fait savoir en poussant des cris aigus ; je la comprends, moi
aussi je suis anxieuse ! Puis son attention est détournée par
l’approche d’un milan noir qui, lui, n’a pas le droit d’entrer
dans son espace aérien. Elle le poursuit avec une agilité
étonnante, soutenue par le mâle.
En moins de 10 minutes, nous faisons un carré de 2.50 mètres
de côté, attachons le canisse sur 2 côtés du carré car le champ
étant fauché, il n’y a plus rien pour protéger les petits des
intempéries et des coups de soleil. Vite, vite, on quitte le nid et
nous nous retirons sur une colline pour surveiller la suite. Elle
descend aussitôt pour voir ce que nous avons fait ; mais elle se
méfie, elle survole le nid à basse altitude, hésite au-dessus,
regarde son petit, … mais non, elle ne veut pas y aller. Nos
espoirs sont déçus ; après 1h45 d’attente, d’autres obligations
nous forcent à quitter les lieux sans avoir vu la busarde
retourner sur ses œufs et son petit.
Le lendemain, j’arrive avec le moral au plus bas. J’approche
du nid et imagine le petit mort et le nid abandonné. Je me fige,
ne bouge plus et je la vois à travers le canisse,…Elle est sur
son nid ! Quel bonheur ! Je recule doucement et vais observer
de la colline. Monsieur chasse dans les champs alentours mais
pendant les 2h20 que je passe à guetter, elle n’a pas droit au
casse-croûte. Dure, dure la vie au nid. Je rentre à la maison sur
un nuage.
Le jour suivant, il nous faut un troisième miracle car, en
arrivant, je compte 63 milans noirs qui ont choisi le secteur
comme dortoir. Le couple est en vol et passe son temps à
repousser les milans des alentours du nid. Gérard et moi
profitons de cette absence des adultes au nid pour attacher le
canisse sur les 2 côtés du carré restés sans protection. Nous
posons également un écran de paillage autour du nid pour
protéger les petits du soleil… Il y a eu une deuxième
naissance. La femelle revient au nid rapidement et nous
rentrons heureux mais soucieux quand même à cause des
milans.
Deux jours après, j’observe de loin : tout est en place et il n’y
a que 3 milans dans le secteur.
Le 26 juin, la visite au nid révèle une troisième naissance ;
tout va bien, ça pousse. Chaque visite hebdomadaire est
précédée par l’angoisse de trouver le nid abandonné, saccagé
ou autre, mais cette angoisse est vite remplacée par un
soulagement immense lorsque nous constatons que toute la
famille va bien.
Le 4 juillet, la femelle s’envole du nid à notre approche ; les
trois petits sont en forme; un œuf n’a pas éclos. Nous
renforçons le carré balayé par le vent.
Dix jours plus tard, quel changement : un petit en plumage
juvénile couleur châtaigne, un autre mi-châtaigne/mi-duvet et
le dernier toujours en duvet. L’aîné est probablement un mâle
car ses iris sont gris ; les deux autres, avec des iris marron,
LPO Aveyron
Jeune busard cendré au nid (Rose DEVONSHIRE)
Le 25 juillet, nous revenons au nid : deux jeunes puis un
troisième s’envolent du nid, lequel reste vide. Quelle
satisfaction ! Trois jeunes à l’envol pour ma première
intervention « busard cendré » et, qui plus est, sur un terrain
où j’avais identifié, cette année, pour la première fois de ma
vie, un cendré mâle, et ce lors des prospections organisées par
Viviane dans le cadre des sorties L.P.O.
Nous sommes donc le 16 août… Nous enlevons le canisse et
les sardines qui fixent le grillage au sol afin d’éviter au
maximum une effraction par les prédateurs à quatre pattes.
Nous roulons le grillage… Où se trouvent-ils en ce moment ?
En Espagne ? Sur les vastes plaines des oliviers centenaires ?
Il pleut, je suis mélancolique. « Aïe », le grillage m’a pincé.
J’espère qu’ils ont franchi les murs d’éoliennes qui se trouvent
sur leur route. Ils m’ont laissé des cadeaux : des pelotes de
réjection, des plumes de duvet d’une incroyable légèreté et
complexité, une plume cassée d’un adulte et puis l’ŒUF,
l’œuf qui n’a pas éclos. Enfin et surtout, les souvenirs d’une
aventure partagée avec une famille de busards.
Un grand merci à Viviane qui m’a fait confiance.
Rose DEVONSHIRE
OFFRONS-LEUR LE GÎTE !
Le couvert est mis, offrons leur le gîte !
Il est bien connu que les populations de prédateurs sont
directement dépendantes des ressources trophiques. Souvenezvous, en 2006, l’abondance des criquets et autres sauterelles
avait régalé en nombre les Faucons crécerelettes, petits
rapaces méridionaux, qui ne sont en temps « normal » que des
visiteurs « occasionnels » en Aveyron. Cette année, les
micromammifères (campagnols notamment) ont bénéficié de
conditions favorables, la densité a atteint un niveau
conséquent. Cette substantielle manne a ainsi alimenté nombre
de rapaces : la reproduction des busards a retrouvé un niveau
- 10 -
LPO Infos n° 13 décembre 2007
nettement supérieur aux années précédentes. A l’entrée de
l’hiver, les hiboux des marais se régalent des campagnols bien
dodus.
Au premier rang des amateurs de campagnols, les Effraies des
clochers ont élevé une progéniture nombreuse. Les
noctambules ont pu constater la relative abondance actuelle de
ces chouettes sur les piquets de clôture et autres postes de
guet. Une fois émancipés les jeunes effraies partent à la
recherche d’un abri, et ce n’est pas chose facile. En effet, la
majorité des clochers de nos villages sont hermétiquement
grillagés pour empêcher l’accès des pigeons domestiques. Les
nombreux pigeonniers présents sur bon nombre de bâtisses
anciennes sont peu à peu obturés ou tombent complètement en
ruine. Les hangars agricoles modernes ne permettent pas la
plupart du temps d’accueillir ces hôtes ailés, contrairement
aux granges de naguère.
Il est vraiment dommage que le manque d’habitat soit le
facteur limitant pour ce précieux auxiliaire des cultures qu’est
la « dame blanche ».
Alors, agissons ! Un peu
de
bonne
volonté,
quelques planches et clous
font l’affaire. Un nichoir
pour effraie est un simple
parallélépipède d’environ
70 x 50 x 50 cm
muni
d’une chicane qui assure
la pénombre de la
chambre de ponte. Le trou
d’accès, dont le seuil est à
5 à 7 cm du plancher
mesure 18 cm de haut par
13 de large (voir le plan
qui vous a été proposé
dans le LPO infos n° 11)
LE CAMPAGNOL AMPHIBIE
Je vous demande d'accorder un peu d'attention à un rongeur
méconnu de tous : le Campagnol amphibie. C'est
probablement avec le Vison d'Europe, l'un des plus menacés
de nos mammifères français.
Au niveau mondial, il est présent uniquement en France, en
Espagne et au Portugal. Sa répartition en Aveyron est très peu
connue et cela mérite d'en savoir un peu plus sur cette espèce.
C'est le cousin du Campagnol terrestre, Arvicola terrestris,
appelé aussi rat taupier, qui est lui, bien présent sur l'Aubrac et
en moindre mesure sur le Lévézou.
Le Campagnol amphibie Arvicola sapidus, parfois appelé rat
d'eau, est le plus gros des 12 espèces de campagnols présents
en France (longueur tête + corps = 17-23 cm, queue = 10-14
cm, poids = 165-275 g). Il est le seul de ces campagnols à être
complètement inféodé au milieu aquatique. Il habite les rives
des cours d'eau lents, les tourbières, mares, étangs et lacs.
De silhouette rondouillarde, il a de petits yeux et de petites
oreilles très velues et presque entièrement cachées dans une
fourrure moins rase que celle des autres campagnols, de teinte
foncée sur le dos et plus claire sur les flancs et le ventre.
Ce rongeur discret est actif de jour comme de nuit. Il est
essentiellement végétarien (racines, parties vertes des plantes
aériennes ou submergées) et ne dédaigne pas les insectes,
écrevisses, alevins, amphibiens et même charognes. Il plonge
et nage très bien et peut rester sous l'eau plusieurs minutes. Il
dispose de petits terriers creusés dans la berge mais on peut
retrouver aussi des nids (boules de végétaux) cachés dans la
végétation des berges. La saison de reproduction se déroulerait
d'avril à septembre en France, avec 3 ou 4 portées par an, de 2
à 8 jeunes.
Effraie des clochers (Gérard SALINGROS)
Contrairement au Rat musqué et au ragondin, son impact sur
le milieu aquatique et l'agriculture est négligeable. Il n'a
jamais fait l'objet de plaintes.
Bien qu'encore commun dans certaines régions, le Campagnol
amphibie semble être en grave régression dans la plus grande
partie de son aire de répartition. Ce déclin rapide et quasi
généralisé étonne pour une espèce à fort potentiel de
reproduction. Les causes ne sont donc pas clairement
identifiées. On cite principalement la concurrence avec le
Ragondin, le Rat musqué et le Rat surmulot, les campagnes
d'empoisonnement de ces rongeurs, le piégeage destiné aux
mammifères classés "nuisibles", et enfin la destruction et
l'artificialisation de ses habitats.
Une paire de charnières sur le plafond de la caisse servira au
contrôle et au nettoyage du nichoir. Pour permettre aux
oiseaux de creuser une cuvette de ponte, garnir le fond du
nichoir de 5 cm de sciure et de copeaux de bois, à défaut, d’un
mélange de tourbe et de sable.
Idéalement, le nichoir doit être solidement fixé à 4 à 5 m du
sol, hors d’atteinte des mustélidés et des carnivores
domestiques (chiens et chats), par exemple sous une poutre de
faîtage de grange ou d’un hangar. On peut aussi le disposer
derrière une simple ouverture style œil de bœuf ou entrée de
pigeonnier. Autre possibilité, positionner la caisse sous un
avant toit ou en haut d’un pignon d’une maison, seule
condition, assurer une bonne étanchéité de la toiture du
nichoir.
La colonisation des nichoirs prend parfois du temps, mais avec
un peu de chance, les lieux hébergeront un couple dès la
première année. Ainsi, cet hiver, en pleine période de « crise
du logement », un nichoir installé dans l’église de Villevayre
fut occupé en quelques semaines seulement. La vérification
des nichoirs n’est pas une obligation. La tranquillité est le
meilleur gage de réussite. Effectuer les contrôles et les
nettoyages à la tombée de la nuit, par beau temps.
Bien qu’artificielle, la pose d’un nichoir n’est vraiment pas
superflue, elle apporte une aide non négligeable pour
maintenir ou rétablir les populations de chouettes.
Daniel ESCANDE
LPO Aveyron
Paradoxe dans la
protection de la
biodiversité, cette
espèce n'a aucun
statut
de
protection
en
France et n'est
inscrite à aucune
directive
européenne. La
situation globale
de cette espèce
est cependant extrêmement préoccupante.
- 11 -
LPO Infos n° 13 décembre 2007
été suivies pour un minimum de 255 couples. La colonie la
plus importante a été recensée à Bournazel avec 39 nids. Il
faut savoir qu’un nid découvert en 1989 sur le même site était
les prémices de l’installation de la première colonie de MidiPyrénées. Cette forte augmentation est principalement due à la
protection dont l’espèce bénéficie en France depuis les années
1970. Merci aux 12 observateurs qui ont participé à ce
comptage et surtout à Mathieu Orth qui a tout coordonné.
Samuel TALHOËT
Afin d'essayer de préciser sa répartition en Aveyron, nous
allons faire des prospections en 2008 dans différents secteurs
du département. Pour toute personne intéressée et voulant
s’investir dans ces prospections, veuillez me contacter. Une
petite formation sera proposée sur l’identification des traces et
indices de présence du Campagnol amphibie.
L’association Nature et Humanisme a lancé une pétition à
l’attention du Ministère de l’Ecologie afin de demander le
classement du Campagnol amphibie en espèce protégée.
Vous pouvez téléchargez cette pétition et la faire remplir par
un maximum de gens :
http://www.sfepm.org/mammiferes.htm
Des clochers pour les effraies et les chauves-souris
Les Effraies des clochers et les chauves-souris souffrent de la
disparition de leurs habitats, notamment dans les églises. On
assiste en effet de plus en plus à la pose de grillages pour
empêcher les pigeons d'accéder aux combles, ce qui empêche
aussi l'accès à ces espèces en voie de régression.
La LPO Aveyron en partenariat avec le Groupe chiroptères de
Midi-Pyrénées, vient de
signer avec les communes de
Najac et de Gages une
convention
pour
la
conservation de l'effraie et
des chauves-souris. Dans
toutes les églises de ces
communes, des nichoirs à
effraie seront aménagés et
l'accès aux chauves-souris
sera conservé tout en évitant
l'installation des pigeons. Par
ailleurs,
les
éventuels
travaux seront programmés à
des périodes de l'année non
préjudiciables à ces espèces.
Source :
Noblet J.-F., 2005. Plaquette « Sauvons le campagnol
amphibie », Nature et humanisme, 22 pages.
Magali TRILLE
BREVES
¾ Espèces
Atlas ou "comment transpirer en hiver"
La préparation de l'atlas des vertébrés de l'Aveyron est de loin
le travail qui mobilise le plus la LPO Aveyron pendant cet
hiver. Si la sélection de photos est quasiment terminée depuis
novembre, il reste encore un énorme travail de relecture et de
correction des textes de ce livre. Ainsi, en complément du
travail effectué par les salariés, la plupart des vendredis soirs
des bénévoles et la
quasi-totalité de leurs
samedis sont consacrés
à
des
relectures
scientifiques.
Par
ailleurs, un groupe
d'une
douzaine
de
personnes assure une
correction littéraire des
textes. Enfin quelques
linguistes chevronnés élaborent la liste des noms occitans,
anglais, allemands et néerlandais de chaque espèce.
A la mi-novembre, 60 monographies avec leurs illustrations
ont été envoyées à l'éditeur sur un total de 400. L'ensemble des
monographies devant être rendu fin décembre, chacun
retrousse ses manches !
Rodolphe LIOZON
Petit rhinolophe (Cyril MANNECHE)
Un premier nichoir a été posé dans l'église de Villevayre en
novembre 2007. Les grillages posés dans cette église en
attendant la réparation des abat-son laisseront l'accès libre aux
éventuels Petits ou Grands Rhinolophes en recherche de gîtes
estivaux. Des dispositifs pour empêcher l'entrée des pigeons et
permettre l'accès des chauves-souris dans les églises de
Grioudas et Montrozier seront prochainement installés.
Nous remercions particulièrement Messieurs Gabriac et
Cance, respectivement membres des conseils municipaux de
Gages et de Najac pour leur contribution dynamique à la
conservation de ces espèces. Nous espérons à l'avenir signer
de telles conventions avec d'autres communes.
Rodolphe LIOZON
Une surprise !
Lors des inventaires naturalistes réalisés au centre
d'hébergement de Sénergues, nous avons trouvé des baigneurs
très particuliers ! Le centre n'était plus utilisé depuis une
quinzaine d'années et la piscine s'était remplie à mi-hauteur
d'eau de pluie. Nous y avons trouvé, une population de 295
Tritons marbrés (286 juvéniles et 9 adultes) ! Un tel nombre
s'explique par le fait qu'ils ne pouvaient pas sortir de la piscine
(niveau d'eau trop bas par rapport à la hauteur des parois) et
qu'ils ont sans doute été à l’abri des prédateurs.
Le Triton marbré figure à l'annexe 4 de la directive
européenne sur les habitats, c'est à dire qu'il fait l'objet d'une
protection stricte.
En direct des colonies
Un comptage national des hérons arboricoles a eu lieu cette
année comme en 1989, 1994 ou en 2000. Les espèces
concernées étaient le Héron cendré, le Héron pourpré, le
Bihoreau gris, le Crabier chevelu, le Héron gardeboeuf,
l’Aigrette garzette et la Grande Aigrette. La plupart de ces
espèces ne se reproduisent pas dans notre département à
l’exception du Héron cendré et du Bihoreau gris. Aucun indice
de nidification n’a été obtenu pour ce dernier qui est très rare
chez nous. En revanche, pour le Héron cendré, 13 colonies ont
LPO Aveyron
- 12 -
LPO Infos n° 13 décembre 2007
Comme cette piscine va être reconstruite, nous proposerons
aux bénévoles de la LPO de participer à un chantier de
création
de
mare, au mois
de février pour
que les tritons
puissent jouer à
nouveau aux
baigneurs en
toute sécurité !
Nous comptons
sur vous !
¾ Sites
Vers une première réserve naturelle en Aveyron
Depuis quelques années des habitants du Fel ont la volonté de
créer une réservé naturelle. La LPO et d’autres naturalistes ont
contribué à la connaissance du site par des inventaires
faunistiques et floristiques et le temps était venu d'en faire une
synthèse. Grâce au travail d'Estelle Laurent, stagiaire à la LPO
Aveyron, le contour précis du projet de réserve a été dressé.
Au cours de l'été, Estelle a synthétisé les connaissances
naturalistes et a défini les enjeux de conservation. Elle a
présenté son travail aux propriétaires concernés en août. Elle a
ensuite affiné les mesures de gestion préconisées et estimé leur
coût.
Nous présenterons ce projet au Conseil Régional dans le
courant de l'année 2008.
Nous remercions particulièrement Jean-Louis et Suzette Rapin
pour leur contribution très engagée à ce projet. Nous
remercions aussi Gilles Pottier et Samuel Danflous de Nature
Midi-Pyrénées, ainsi que Thierry Andrieu, bénévole de la
LPO, qui ont complété les inventaires naturalistes en 2007.
Rodolphe LIOZON
Triton marbré (Arnaud COMBY)
Arnaud COMBY
Une zone de protection spéciale pour les Milans
A partir du premier trimestre 2008, la LPO Aveyron,
l’ADASEA de l’Aveyron et l’Office National des Forêts vont
réaliser les documents d’objectifs de la « zone de protection
spéciale » des Gorges de la Truyère et de la future « zone
spéciale de conservation » de la vallée du Lot. Ces sites aux
dénominations compliquées vont tout simplement faire partie
du réseau « Natura 2000 » qui vise à conserver des milieux
naturels et des espèces rares ou en régression en Europe. Cette
conservation passe par une concertation avec les personnes et
structures ayant un intérêt sur le site. Ainsi, collectivités
locales et usagers du site (agriculteurs, pêcheurs, chasseurs,
sportifs…) pourront ensemble découvrir la richesse de leur
patrimoine naturel et réfléchir à la façon de le conserver.
Il s’agit d’un travail ambitieux qui ne sera pas terminé avant
2010.
Rodolphe LIOZON
Sympa la tourbière !
Le Syndicat du Viaur et l’ADASEA ont mené des opérations
de réouverture et de remise en eau de la tourbière des Founs,
commune d’Arvieu. Alerté par Pierre Durand du syndicat du
Viaur sur la présence d’un éventuel Hibou des marais et d’une
Bécassine sourde, je me suis rendu sur ce site dans l’aprèsmidi du 27 octobre 2007. Je n’ai pas vu les espèces signalées
mais, en revanche une douzaine de Busards Saint-Martin est
arrivée à la tombée de la nuit, ils se sont posés dans la
végétation. C’est un nombre minimum au vu de la difficulté
pour les compter (ils bougent beaucoup, passent derrière la
crête, reviennent…). Ce nombre est d’ailleurs confirmé le 2
novembre par Yves et Viviane Bernard. Depuis, ce n’est pas
moins de 30 oiseaux qui sont estimés par Carine Delmas fin
novembre. Il s’agit donc du plus grand dortoir hivernal de
Busard Saint-Martin connu en Aveyron. Des échanges sur la
gestion du site sont en cours entre l’ADASEA et la LPO.
Samuel TALHOËT
Retour à la liberté
Un Milan royal a été récupéré très affaibli sur la commune du
Vigan (département du Gard) le 1er novembre 2007. Lors de la
radiographie de l’oiseau, des plombs de chasse ont été
découverts dans la patte droite et dans la poitrine !!! La LPO
Aveyron dénonce cet acte qui n’est malheureusement pas si
isolé que cela. En effet, empoisonnements et tirs affectent
considérablement le Milan royal : pas moins de 22 oiseaux ont
ainsi été récupérés cette année dans le Massif Central. Après
plus d’un mois de soins dans un centre de sauvegarde de
l’Hérault, cet individu a été relâché près du dortoir hivernal de
Sainte-Radegonde le 12 décembre 2007 où il a retrouvé ses
congénères. Il gardera, il faut l’espérer, une peur fondée des
hommes.
Samuel TALHOËT
Camp militaire et Outarde canepetière
Au début du mois de juillet, le chef de corps du camp militaire
du Larzac nous a contactés pour essayer de mettre en place des
mesures pour la sauvegarde de l’Outarde canepetière sur le
camp. En effet, cette espèce, rare dans notre département, est à
rechercher activement sur le Larzac et plus particulièrement
sur le camp, anciennement mentionnée. Une convention est en
cours d’élaboration entre le camp militaire du Larzac et la
LPO Aveyron pour pouvoir accéder à certains secteurs du
camp. Le but est de réaliser des recherches pour confirmer ou
infirmer la présence de l'Outarde canepetière sur le site.
Magali TRILLE
Observatoire de la faune sauvage et la fiche jardin ?
Nous souhaitons que les observations que vous réalisez dans
votre jardin soient intégrées à l’observatoire de la faune
sauvage de l’Aveyron. Pour cela nous allons faire un petit
« lifting » de la "Fiche Jardin". Ainsi, les critères
d’observations de cette fiche pourront être compatibles avec
ceux de l’observatoire. Alors dès la fin du mois de février,
demandez-nous les fiches jardins « cuvée 2008 » avant
l’arrivée des premières hirondelles !
Nous comptons sur vous !
Arnaud COMBY
LPO Aveyron
Valorisation de sites
− A Najac : le partenariat entre la LPO Aveyron et le village
vacances VALVVF-Vacances Bleues "Les-Hauts-de-Najac"
existe depuis la création de la délégation en 2001. Les
actions engagées sont très variées.
- 13 -
LPO Infos n° 13 décembre 2007
•
•
•
•
•
Un grand merci à vous qui allez nourrir les oiseaux cet hiver et
un grand merci
aux bénévoles qui
ont pu consacrer
leur
temps
à
l’organisation de
l’opération :
Gilles
Cartier,
Franck
Kirsch,
Pierre
Daury,
Christophe
Séguret et Alain
Hardy.
Pose d'une centaine de nichoirs sur le parc
de 7 hectares
Sorties nature
Diaporamas
Ateliers pour enfants
Semaines éco touristiques…
Cette année le partenariat s'étoffe par la mise en place de
panneaux pédagogiques sur les oiseaux.
Ces panneaux permettront aux vacanciers de reconnaître et de
connaître 8 espèces d'oiseaux facilement observables sur le
village.
Mésanges (Pierre DAURY)
La quantité vendue est moins importante que l’an passé mais
cette année, nous n’avons volontairement pas fait de
promotion dans la presse par manque de temps des bénévoles.
Si vous êtes intéressés pour nous donner un coup de main
l’année prochaine, n’hésitez pas à nous contacter.
Samuel TALHOËT
Liste « bénévoles »
Nous rappelons qu’une liste de discussion « bénévoles » a été
créée pour permettre d’informer les bénévoles de toute action
nécessitant de l’aide. Elle permet d’annoncer les différents
chantiers nature, les appels à bénévoles pour la tenue de stand,
les comptages naturalistes... C’est un lieu où les bénévoles
peuvent communiquer entre eux et s’échanger des
informations. Elle peut permettre de dynamiser les groupes
locaux. Quelques pétitions seront mises en ligne aussi.
22 personnes sont déjà inscrites sur cette liste. Alors n’hésitez
pas, rejoignez-les !
Pour vous inscrire, il suffit de me le dire.
Magali TRILLE
− A Sénergues : La LPO Aveyron travaille depuis 4 ans avec
Rouergue-Vacances-Loisirs (RVL) qui accueille du public
touristique et des classes de découvertes dans son centre
d'hébergement à Salles-la-Source. La délégation intervient
auprès de ces deux publics.
En 2008, RVL prend la gestion d'un second centre
d'hébergement, à Sénergues, qui accueillera des classes de
découvertes et des groupes de randonneurs. La délégation a
fait des inventaires naturalistes ce qui a permis de :
•
proposer des thèmes durant les classes de
découvertes
•
réaliser des panneaux pédagogiques
permettant la découverte des milieux
naturels et de la faune du site.
Comment prendre des vacances avec les oiseaux ?
Inutile de partir au bout du monde pour chercher "l'exotisme".
Forte de son expérience de terrain et de sa connaissance, la
LPO vous propose pour la troisième année consécutive, son
catalogue de voyages nature. Vous y trouverez tout au long de
l'année 27 destinations originales qui vous amèneront aux
quatre coins de la France. Dans ce catalogue, vous trouverez
notamment des
séjours proposés
par
la
LPO
Aveyron
en
partenariat avec
VALVVF
de
Najac.
Nous
proposons
une
semaine
de
découverte
ornithologique du
département de
l'Aveyron
pour
observer
les
oiseaux dans les
Gorges
de
L'Aveyron , le
Vallon
de
Marciac,
les
Gorges du Tarn et
le plateau de
l'Aubrac.
Une
− A Lioujas : La commune a acquis 20 hectares de pelouses
calcaires par l’intermédiaire de la taxe départementale pour
les espaces naturels sensibles (TDENS). Suite à cette
acquisition, la LPO Aveyron a réalisé des inventaires
faunistiques pour évaluer les enjeux patrimoniaux et elle a
proposé la pose de nichoirs et la classification du site en
« Refuge LPO-Jardin d’oiseaux, formule excellence ». Cette
formule s’adresse aux collectivités territoriales et propose
des mesures de gestions du site. Avec la participation des
enfants de l’école de la commune, la LPO Aveyron a placé
22 nichoirs (semi-ouverts, mésanges, torcols, chevêches et
huppes). Le refuge sera inauguré au début de l’année 2008.
Arnaud COMBY
¾ Homme et société
A table !
Nous devrions plutôt dire « à la mangeoire ». Les mésanges,
pinsons et autres chardonnerets seront en effet ravis
d’apprendre que nous avons vendu 2,3 tonnes de graines de
tournesol bio aux adhérents qui le souhaitaient.
LPO Aveyron
- 14 -
LPO Infos n° 13 décembre 2007
deuxième semaine est proposée où alternent des journées de
randonnées et des journées de découvertes ornithologiques en
Aubrac et dans les Gorges du Tarn.
Si vous souhaitez découvrir ce catalogue, nous nous ferons un
plaisir de vous le faire parvenir sur simple demande.
Bon voyage!
Arnaud COMBY
Héron pourpré : de 1 à 2 oiseaux les 4/6, 12/6 et 25/7 à
Cassagnes-Bégonhès (GP), rares données estivales, 1 le 19/8
dans l’ouest aveyronnais (AAm)
Cigogne noire : 1 le 2/6 à Villefranche-de-Panat (VB), 1 les
15/6 et 7/7 à Montlaur (DH, DE), rares données estivales
Cigogne blanche : 1ère tentative de reproduction en Aveyron
en juin dans le Ségala
Sarcelle d’été : 3 le 23/8 à Balsac (FrA), date la plus précoce
pour le passage post-nuptial
Canard chipeau : 6 le 14/10 à Montézic (ST), 2ème date la
plus précoce en Aveyron
Nette rousse : 1 le 27/10 à Canet-de-Salars (ST), l’espèce
n’avait pas été vue en Aveyron depuis 1999
Elanion blanc : 1 le 17/6 au Caylar (AA)
Buse pattue : 1 du 5/11 au 11/11 sur le Larzac (Fle, BE, RF &
al.), 1er oiseau observé en Aveyron
Busard Saint-Martin : 12 les 27/10, 02/11 puis 30 le 19/11 à
Arvieu (ST, VB, YB, CD), dortoir le plus important en
Aveyron
Busard cendré : 1 juv le 3/9 à Balsac (ST) et bagué le 5/7 aux
Pays-Bas
Balbuzard pêcheur : 1 le 16/6 à Saujac (JCI), rare donnée
estivale et 1 le 3/8 à Lacroix-Barrez (ST, TA), donnée très
précoce
Faucon d’Eléonore : 2 le 23/8 à Millau (CG) et à LavalRoquecezière : 1 le 7/8, 1 le 26/8, 2 le 27/8, 1 le 6/9 (TBo,
LPO 12 et 81)
Faucon émerillon : 1 le 1/9 à Laval-Roquecezière (LPO 12 et
81), date la plus précoce en Aveyron
Faucon crécerellette : un groupe du 30/7 au 28/9 (pic de 98
oiseaux le 7/8) dans le sud Aveyron (VLe, CB, CD & al)
Râle d’eau : 1 le 27/10 à Canet-de-Salars (ST), 1 le 18/11 à
Ols-et-Rhinodes (AAm, MF)
Outarde canepetière : 1 le 2/9 à Salles-la-Source (MO), 1ère
donnée en dehors du Larzac
Grue cendrée : 60 le 20/10 à Villeneuve (AAm), 60 le 20/10
à Savignac (JCI, DE), 28 le 3/11 à Saint-Laurent-du-Lévézou
(ST)
Pluvier guignard : 1 le 8/9 puis 12 le 15/9 à Aurelle-Verlac
(Fle, RD)
Pluvier doré : 1 le 28/9 à Millau (ST, LW), date la plus
précoce en Aveyron, 1 le 16/11 à Savignac (DE)
Combattant varié : 20 le 29/8 à Laval-Rocquecezière (TBo),
plus grand groupe observé en Aveyron
Bécassine sourde : 1 le 24/10 à Arvieu (PDu), 3ème donnée en
Aveyron
Sterne pierregarin : 3 le 6/6 à Salles-Curan (MO), 3ème
donnée aveyronnaise
Guifette moustac : 1 le 5/6 à Martiel (SyC)
Hibou des marais : nombreuses observations d’un vingtaine
d’oiseaux minimum depuis le 8/10 sur le Larzac (ST, RF, BE,
CS & al), de 1 à 4 oiseaux les 23/10, 31/10 et 2/11 à Arvieu
(PDu, VB, YB), 4 le 4/11 et 10 le 18/11 à Coussergues (PBo),
1 le 4/11 à Salles-la-Source (ST), 2 le 18/11 à Veyreau (BE)
Engoulement d’Europe : le dernier le 27/10 à Goutrens (CP),
date la plus tardive en Aveyron
Guêpier d’Europe : 100 le 28/8 à Millau (JB)
Rollier d’Europe : 1 le 21/8 à Laval-Roquecezière (AC), 1 le
31/8 à Belmont-sur-Rance (ST), 1 le 29/09 à Montrozier
(LW), date la plus tardive en Aveyron
Pipit spioncelle : 2 le 21/10 à Saint-Salvadou (AAm)
Tarier des prés : le dernier le 16/10 à Laguiole (PBo), date la
plus tardive en Aveyron
LA MORT DU MATHUSALEM DES
CHÊNES DE TAYRAC
Je ne sais pas si je dois évoquer le chêne ou « la chêne », tant
il est vrai que son tronc avait pris la forme d’un superbe corps
de femme.
L’écorce, légèrement vrillée, lui saillait comme une robe de
gala bien ajustée s’évasant jusqu’au pied. Deux loupes
symétriques et parfaites lui offraient deux seins épanouis.
L’immense ramure lancée vers le ciel dessinait une chevelure
extravagante, telle une fière gorgone.
Tout, dans cet arbre altier, dont le tronc atteignait plus de huit
mètres de circonférence, donnait une impression de force et
d’éternité. Une éternité qui s’est brisée un jour de folie du vent
d’Autan.
« La belle chêne » est maintenant étalée dans le pré et ses
« beaux seins » traînent sur le sol. Le spectacle est poignant.
Combien de siècles ont-ils inscrit leurs cernes dans ce tronc
majestueux ? Quatre…, cinq…, tant d’années passées à
s’enchanter de trilles et de roulements à chaque printemps !
Tant de chants d’oiseaux sont sans doute gravés là dans ce
bois éclaté,… approchez-vous,…. écoutez.
Annie VABRE
LE COIN DES BRANCHES
Voici les observations marquantes du 1er juin au 30 novembre
2007 en Aveyron :
MAMMIFERES
Pipistrelle pygmée : 1 le 4/10 à Millau (RoL, MTr)
Grand Murin : 120 le 25/6 à Lapeyrugue (SyC), plus
importante colonie de reproduction à la limite du département
Grande Noctule : 1 le 6/7 à Vitrac-en-Viadène et 1 le 11/7 à
Lacalm (SP) : 2ème et 3ème données en Aveyron
Oreillard gris : 20 le 14/6 à Laval-Roquecezière (SyC, RoL),
2ème colonie de reproduction connue en Aveyron
Vespertilion à oreilles échancrées : 50 le 6/7 à Cantoin (SP)
et 80 le 9/8 à Lestrade-et-Thouels (VL), plus importantes
colonies de reproduction en Aveyron
Vespertilion à moustaches : 10 le 12/6 à Privezac (SyC), 1ère
colonie de reproduction connue en Aveyron
OISEAUX
Plongeon catmarin : 1 les 18/11 et 23/11 à Montézic (HV,
ST), 2ème oiseau observé en Aveyron
Grande Aigrette : 1 le 1/9 à Canet-de-Salars (MO), date la
plus précoce en Aveyron, 9 le 17/10 à Huparlac (AF), plus
grand groupe observé en Aveyron
Héron garde-boeufs : 3 le 17/7 à Rodez (ST), 7 le 13/11 à
Ols-et-Rhinodes (MF), 24 du 20 au 30/11 à Lescure-Jaoul
(DelP, JCI)
LPO Aveyron
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LPO Infos n° 13 décembre 2007
Grive litorne : 1 couple nourrit 2 jeunes le 17/7 à SaintChély-d’Aubrac (JMF), 2ème donnée de reproduction
Fauvette mélanocéphale : 1 le 1/7 à St-Rome-de-Tarn (AH)
Cisticole des joncs : 1 le 3/11 à Saint-Laurent-du-Lévézou à
1 130 m d’altitude (ST)
Rousserolle effarvatte : 1 le 26/09 à Saint-Léons (LW)
Gobemouche nain : 1 le 7/10 à Verrières (GA), 1ère
observation en Aveyron
Corneille mantelée : 1 le 9/11 à Balsac (ST), 3ème donnée
Niverolle alpine : 1 le 6/11 au Rozier (OD)
Bruant des roseaux : 1 le 7/10 à Sainte-Radegonde (ST), date
la plus précoce en Aveyron
LE BENEVOLE DU SEMESTRE
« Ça y est, l’année universitaire se termine et déjà je quitte
mon Maine-et-Loire originel pour être opérationnel dans
l’Aveyron dès les premiers jours de juin. J’ai décidé de
consacrer le début de mes vacances à me rendre utile
bénévolement auprès de la LPO Aveyron. En accord avec les
objectifs de l’association, ma « mission » si je l’accepte est
ciblée sur l’Atlas des Vertébrés, en essayant de compenser le
déficit de prospections naturalistes sur certains cadrans isolés
du département ; en bref du terrain, de l’autonomie, le sens de
l’orientation, de l’aventure, des frissons… J’ai donc sillonné
l’Aveyron durant ces 4 semaines de volontariat en privilégiant
selon les cadrans certains groupes d’animaux : chiroptères,
oiseaux (recherche d’indices de nidification), amphibiens…
Au final, toutes les données récoltées (plus de 900) ont trouvé
tout naturellement leur place dans la base de données de la
LPO, alimentée par tous les acteurs de la LPO Aveyron, et qui
sert à faire progresser les connaissances sur la faune du
département. En dehors des prospections, j’au aussi eu le loisir
de participer à une session de baguage avec Alain Hardy sur
les Rougiers de Camarès, et de découvrir son cortège
d’espèces totalement exotiques pour un angevin : piesgrièches, Pouillot de Bonelli, Pipit rousseline, Fauvettes
orphée, etc. Et le reste du temps : prospections libellules,
dépiautage de pelotes, tourisme…
Au final, une expérience extra-scolaire super-enrichissante,
des rencontres avec des bénévoles passionnants et une bonne
dose de soleil !
A travers ce résumé on parvient aussi à mesurer la diversité
des domaines d’actions de la
LPO, et surtout à montrer que
chacun
peut,
selon
ses
compétences, apporter un peu de
son temps à la vie de
l’association.
Je remercie toute l’équipe du
local pour m’avoir proposé cette
mission, et un grand merci
également aux adhérents qui ont
accepté de m’héberger quelques
temps : Nadine et Daniel
Escande, Suzette et Jean-Louis
Rapin, Magali et Rodolphe,
Samuel. »
REPTILES
Lézard des souches : 7 le 8/6 à Thérondels (GPo, CDe, SC),
1ère station en Aveyron en dehors de l’Aubrac
Couleuvre d’Esculape : la dernière le 16/10 à Saint-Parthem
(SC), donnée tardive
Couleuvre vipérine : la dernière le 28/10 à Ségur (ST),
donnée tardive
AMPHIBIENS
Triton marbré : 295 le 7/11 à Sénergues (ACo), piégés dans
une piscine.
Samuel TALHOET
Code observateurs : AA (Alexandre Augustin), AAm
(Anthony Amiel), AC (Amaury Calvet), ACo (Arnaud
Comby), AF (Arnaud Fandard), AH (Alain Hardy), BE
(Bertrand Eliotout), CB (Cathie Boléat), CD (Carine Delmas),
CDe (Claudine Delmas), CG (Christophe Gruwier), CP
(Cédric Piélko), CS (Christophe Séguret), DE (Daniel
Escande), DelP (Patrick Déléris), DH (Didier Hermant), FLe
(François Legendre), FrA (Frédéric Albespy), GA (Grégory
Anglio), GP (Gilles Privat), GPo (Gilles Pottier), HV (Henri
Verne), JB (Jean Barbe), JCI (Jean-Claude Issaly), JMF (JeanMichel Feuillet), LW (Laurent Waeffler), MF (Michael
Fayret), MO (Mathieu Orth), MTr (Magali Trille), OD
(Olivier Duriez), PBo (Pascal Bouet), PDu (Pierre Durand),
RD (Rémi Destre), RF (Rémi Fouet), RoL (Rodolphe Liozon),
SC (Sébastien Cahors), SP (Sébastien Puechmaille), SyC
(Sylvain Courant), ST (Samuel Talhoët), TA (Thierry
Andrieu), TBo (Timothée Bonnet), VB (Viviane Bernard), VL
(Vincent Lecoq), VLe (Vincent Lelong), YB (Yves Bernard).
Sylvain COURANT
Bénévole LPO Anjou
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nous permet d’économiser les frais liés à la reprographie et à l’envoi
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l’adresse suivante : [email protected]
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des personnes intéressées par nos actions, invitez les à nous rejoindre,
nous avons besoin du soutien du plus grand nombre ! Adressez vos
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cedex.
Ce bulletin est édité par la
Délégation LPO Aveyron
10, rue des Coquelicots, 12850 ONET-LE-CHATEAU
Tél. : 05.65.42.94.48 [email protected]
Ont collaboré à la rédaction de ce numéro : Viviane BERNARD, Thierry BLANC, Gilles CARTIER,
Arnaud COMBY, Sylvain COURANT, Carine DELMAS, Rose DEVONSHIRE, Daniel ESCANDE, Alain
HARDY, Rodolphe LIOZON, Samuel TALHOET, Magali TRILLE, Annie VABRE, Jean-Claude ISSALY.
Reproduction même partielle interdite, quel que soit le procédé, sans autorisation écrite de l’éditeur
LPO Aveyron
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LPO Infos n° 13 décembre 2007
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