LE POINT CONJONCTUREL UNION WALLONNE DES ENTREPRISES, ASBL Chemin du Stockoy 1-3 - 1300 WAVRE 010/47.19.40 | [email protected] N° 1 BELGIQUE - BELGIE P.P. 1300 WAVRE 1 P.P. 7 320 Bureau de dépôt : Wavre 1 www.uwe.be MARS 2003 Rédaction : Cécile CODDENS (| [email protected]) - Didier PAQUOT (| [email protected]) Editeur responsable : Vincent REUTER - Chemin du Stockoy 1-3 - 1300 WAVRE 1. SYNTHÈSE ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE INTERNATIONAL WALLONIE Après la récession de la fin de 2001, une reprise relativement solide La publication des comptes régionaux 2000-2001 souffle le chaud et le froid. semblait se dessiner au début de 2002. Cependant, des facteurs plus fon- En 2000, l’économie wallonne a connu une croissance de 4,3%, contre 3,8% damentaux comme les surcapacités de production, les sur-valorisations pour l’Union Européenne. En revanche, en 2001, la croissance réelle de la boursières, les différents scandales en matière de gouvernement Wallonie a été pratiquement nulle (0,2%) alors que l’économie européenne a d’entreprises, l’incertitude de la situation internationale ont entraîné une crû de 1,5%. Il semblerait donc que la Wallonie ait été plus cyclique que l’éco- nouvelle baisse des investissements, une correction très sensible des nomie européenne, ce qui est conforme à la structure de l’économie wallonne. marchés boursiers, et la baisse de confiance tant des consommateurs que des industriels. En conséquence, l’activité économique internationale s’est à nouveau ralentie au cours de 2002, débouchant sur une croissance très modérée pour l’ensemble de l’année. CROISSANCE ÉCONOMIQUE En 2002, la production industrielle (hors construction) a crû au même rythme que la Belgique, 2,3% contre 2,2%, alors qu’elle a reculé dans l’Union Européenne. Ceci témoigne encore du caractère plus cyclique des économies belge et wallonne, qui ont pleinement profité du rebond du début d’année. D’un autre D’un autre côté, la détente des politiques budgétaires et monétaires, coté, les exportations wallonnes ont affiché des performances mitigées sur ainsi que la bonne reprise de certains pays émergents (asiatiques) les 3 premiers trimestres de 2002, tandis que la consommation restait atone devraient empêcher une nouvelle récession internationale. A l’opposé, toute l’année. La croissance devrait donc se situer aux alentours de 1%. les incertitudes internationales, la persistance de surcapacités, la faiblesse de la confiance et donc de la demande ne permettront pas une reprise vigoureuse rapide. L’activité économique internationale devrait rester très modérée durant la plus grande partie de 2003. Les perspectives pour la fin de l’année pourraient être meilleures, si on en croit les derniers indicateurs avancés, mais sous condition que les incertitudes autour de la crise irakienne soient levées rapidement. Pour ce qui concerne 2003, les perspectives ne sont pas différentes de celles de la zone euro ou de la Belgique. Après une reprise au début de 2002, les carnets de commandes, tant totaux qu’à l’exportation, ont à nouveau fléchi en fin 2002, la confiance des consommateurs s’est à nouveau tassée dans la seconde moitié de 2002, tandis que le taux d’utilisation des capacités de production reste relativement faible. Dès lors tant la consommation que l’investissement ne devraient connaître qu’une hausse très modérée pendant la ma- Il faut aussi noter que cette modération dans la croissance se fait à un jeure partie de 2003, en dépit d’un rebond possible vers la fin de l’année. Au niveau très différent selon les grandes régions, puisqu’elle se traduira par total, on peut s’attendre à une croissance entre 1 et 1,5% . une croissance en 2003 de tout de même 2,5% aux USA, contre à peine plus de 1% dans la zone euro, et 0,5 % au Japon. EXPORTATIONS L’évolution des exportations wallonnes a suivi celle de l’activité internationale, témoignant d’une forte croissance en 2000 (près de 22% en terme de ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE BELGE chiffre d’affaires) et d’un ralentissement en 2001 (5%) et d’une baisse sur Après un recul au dernier trimestre de 2001, le PIB a crû d’environ ½ % 2001), mais avec une croissance au 3ème trimestre. La relative faiblesse de (croissance trimestre sur trimestre) au cours des 3 premiers trimestres de la demande internationale, et singulièrement dans des marchés limitrophes 2002, et seulement de 0,2% au 4ème trimestre, traduisant le mouvement importants comme l’Allemagne, ainsi que le renchérissement de l’euro, vont économique général des zones industrialisées : une reprise assez forte en continuer de peser sur le dynamisme de nos exportations. début d’année, suivie d’un essoufflement rapide. Au total, la croissance pour EMPLOI/CHÔMAGE 2002 se monte, d’après les premières estimations, à 0,7%, à peu près comme en 2001 (0,8%), mais venant de près de 4% en 2000. les 3 premiers trimestres de 2002 (-2,3%, par rapport à la même période de Le nombre de chômeurs a augmenté de 8% entre janvier 2002 et janvier 2003, poussant le taux de chômage de 15,7% à 16,9% sur la même période. Tant l’indicateur synthétique que le niveau des carnets de commande La relative modération de cette augmentation compte tenu des circonstan- suggèrent une activité économique à tout le moins modérée pour la ces conjoncturelles n’est cependant pas nécessairement bon signe. Elle première moitié de 2003, mais ces indicateurs montrent quelques signes de traduit simplement une moins grande réactivité du chômage wallon aux va- raffermissements timides, qui demandent confirmation. Donc, même si riations conjoncturelles, ce qui est en partie la conséquence de l’importance la fin de l’année devrait être un peu meilleure en raison de l’assouplis- du chômage structurel et de l’emploi public dans le total de l’emploi wallon. sement de la politique monétaire et d’une réduction des incertitudes Les variations de l’emploi sont quant à elles plus conformes aux variations politiques internationales, la croissance pour 2003 devrait rester relati- de l’activité puisque la croissance du volume de travail se ralentit fortement vement faible, entre 1 et 1,5%. depuis le début de l’année 2001. 2. ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE 2.1. INDICATEUR AVANCÉ DES USA ET DU JAPON a) Indicateur avancé de l'activité au Japon et aux USA La persistance de surcapacités, la valorisation excessive des cours de Evolution mensuelle des variations à un an d’écart bourse et les incertitudes géopolitiques ont à nouveau pesé sur la conSource : OCDE (variation annuelle) 12% USA 2002. L’indicateur avancé suggère que le creux de ce nouveau ralentis- 8% L E P O I N T CONJONCTUREL fiance et l’activité qui s’est à nouveau ralentie dans la deuxième moitié de sement serait atteint à la fin du premier trimestre 2003. L’indicateur avancé suggère aussi une très légère remontée, encore à confirmer, durant la 4% seconde moitié de 2003. Mais l’impact négatif des facteurs mentionnés plus haut ne devrait diminuer que progressivement. Aucune accélération 0% notoire n’est attendue avant la fin de 2003, voire 2004, et pour autant que -4% les incertitudes internationales soient levées. Néanmoins, le rythme d’expansion des USA est passé de 0,3% en 2001 à 2,3% en 2002, et se -8% Japon maintiendrait au même rythme en 2003. Au Japon, l’activité économique a reculé de -0,7% en 2002, en dépit d’une légère reprise infra-annuel. -12% 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 Pour 2003, le taux attendu est de 0,5%. 2.2. UNION EUROPÉENNE : INDICATEUR AVANCÉ ET PIB b) Union européenne : Indicateur avancé et PIB L’évolution de l’activité économique en Europe a été à peu près synchrone Evolution mensuelle des taux de variations à un an d’écart (m/m-12). (variation annuelle) (variation annuelle) 10% Source : OCDE PIB réel 8% avec celle des Etats-Unis, étant soumise aux effets des mêmes facteurs – 5% surcapacités, valorisation excessive des bourses etc.- et à la tendance 4% lourde de la mondialisation. La reprise éphémère de 2002 a été suivie (échelle de droite) 4% d’un nouveau ralentissement, comme l’indique le graphe. Contrairement aux Etats-Unis, l’indicateur avancé ne montre cependant pas encore de 6% 3% reprise pour 2003. L’année 2003 devrait donc témoigner d’une activité 4% 3% 2% 2% noncée et avec un léger décalage par rapport à celle des Etats-Unis, le 2% taux de croissance de son PIB est passé de 1,5% en 2001 à 0,8% en 1% 2002, et tournera autour de 1% en 2003. 0% très modérée. L’économie européenne réagissant de manière moins pro- Indicateur avancé -2% (échelle de gauche) 1% -4% 0% 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2.3. UNION EUROPÉENNE : INDICES DE CONFIANCE DES CONSOMMATEURS ET DANS L’INDUSTRIE c) Union européenne : indices de confiance des consommateurs et dans l’industrie La confiance des industriels s’était redressée au début 2002, témoignant de Solde déssaisonalisé des réponses positives et négatives Source : Eurostat 10 leurs espoirs en une reprise de l’activité économique mais la persistance des surcapacités de production, de nombreuses incertitudes, ainsi que la hausse du prix du pétrole les ont amené à revoir leurs prévisions à la baisse. 5 Plus préoccupant, l’indice de confiance des industriels qui stagnait depuis 0 quelques mois a de nouveau diminué au début de 2003, confirmant les perspectives peu encourageantes pour l’année. Ce faible niveau de la confiance -5 des industriels devrait encore peser sur l’investissement. -10 Tout aussi préoccupante est la chute de la confiance des consomma- Industrie -15 teurs durant ces derniers mois. Plusieurs facteurs à celle-ci : la hausse Consommateurs du taux de chômage, la baisse des cours boursiers, les incertitudes -20 politiques. Il ne semble donc pas que la consommation privée puisse être -25 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2.4. BELGIQUE : PRODUCTION INDUSTRIELLE ET COURBE CONJONCTURELLE d) Belgique : production industrielle et courbe conjoncturelle (variation à un an d'écart) Sources : INS et BNB 10% 10 5 (variable non lissée) (échelle de gauche) 6% L’indicateur de l’activité économique en Belgique a encore une fois montré qu’il était un bon indicateur avancé de l’activité économique européenne, Production industrielle 8% un moteur de reprise dans les mois à venir. témoignant d’une reprise fin 2001 et d’un nouveau ralentissement avant la mi- 2002, et donc en avance sur le cycle européen. Si on accepte la capacité 0 4% 2% -5 prédictive de cet indicateur, il confirme que les premiers trimestres de 2003 ne verront aucune amélioration, et même sans doute une détérioration de l’activité économique belge et européenne. Mais il suggère aussi un léger 0% -10 frémissement, laissant présager une fin d’année 2003 un peu moins terne. -2% Courbe conjoncturelle -4% -15 1,5% en 2003, après 0,7% en 2002 et 0,8% en 2001. Des croissances (échelle de droite) PAGE 2 -6% 1997 -20 1998 1999 2000 2001 En terme de croissance, le PIB de la Belgique devrait augmenter de 1 à 2002 2003 qui sont inférieures au potentiel de croissance, et qui ne permettent pas des créations nettes d’emplois. 3. ENVIRONNEMENT MONÉTAIRE ET FINANCIER 3.1. PRIX DU PÉTROLE ET COURS DE CHANGE a) Prix du pétrole et cours de change (€/$) Dès le début 2002, l’euro se renforce face au dollar, dépassant la barre Evolution des moyennes mensuelles psychologique de la parité en novembre 2002, gagnant 24% entre février (€/$) indice =100 1,2 Source : BNB 160 1,15 2002 et février 2003. En moyenne annuelle, l’euro se sera apprécié de 7% sur la même période. Les déclencheurs de ce rééquilibrage ont été €/$ (échelle de gauche) 1,1 l’accroissement du déficit extérieur courant des Etats-Unis et une économie américaine qui est apparue temporairement plus fragile, surtout dans 120 le domaine boursier et de la "corporate governance". 1,05 1 100 0,95 80 60 (échelle de droite) 0,85 de production réduits, la crise politique au Venezuela, mais surtout les tensions géopolitiques ont fait flamber le cours du pétrole, qui a aug- Prix du pétrole 0,9 Le faible niveau des stocks mondiaux, le maintien par l’OPEP de quotas menté de près de 60% entre février 2002 et février 2003. En moyenne L E P O I N T CONJONCTUREL 140 annuelle, la hausse a été nettement moins importante, 7%, en raison de 0,8 40 1999 2000 2001 2002 2003 grosses fluctuations intra-annuelles. 3.2. EVOLUTION DES PRIX b) Evolution des prix Evolution des moyennes mensuelles de l'indice des prix à la consommation et à la production Dans la zone euro, le rythme de progression des prix à la consommation ne s’est ralenti que faiblement, revenant de 2,5% en 2001 à 2,3% en (variation annuelle en %) 7 Source : INS 2002. Cette légère décélération masque des évolutions divergentes entre les différents états membres. Comme le montre le graphique, la Belgique 6 fait partie des pays qui présentent un taux d’inflation relativement bas : ce 5 Prix à la consommation 4 dernier est passé de 2,4% en 2001 à 1,6% en 2002. 3 Cependant, l’inflation sous-jacente (c’est à dire hors produits alimentaires 2 1 et énergie) s’est maintenue à 2,1%, notamment en raison de la pression 0 des coûts salariaux (cfr. graphique 7d). -1 Les prix à la production, quant à eux, ont connu une baisse de septembre -2 Prix à la production 2001 à août 2002, en raison de la faiblesse de la demande. Ils se sont, -3 -4 1995 par la suite quelque peu redressés. 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 3.3. TAUX D’INTÉRÊT DE COURT TERME ET DE LONG TERME c) Taux d’intérêt de long et court terme Evolution des moyennes mensuelles depuis 1995 10 La faiblesse de l’activité économique a finalement conduit la Banque cen- (%) Source : BNB trale européenne à diminuer son taux directeur par deux fois. Il se situe maintenant à un niveau historiquement bas de 2,5%. C’est cependant encore plus élevé que celui de la FED, la banque centrale américaine, qui se situe, lui, à 1,25% 8 En conséquence de taux directeurs bas et d’une conjoncture relativement Long terme faible, les taux d’intérêt du marché atteignent un niveau très faible en février 6 2003 : 2,7% pour le court terme (taux d’intérêt du marché monétaire à 3 mois) et 4,2% pour le long terme (taux d’intérêt des emprunts d’état à Court terme 10 ans). Ils n’étaient plus descendus si bas depuis mai et mars 1999. 4 2 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 d) Indice boursier (BEL 20) 3.4. INDICE BOURSIER Evolution des moyennes mensuelles Contrairement aux actions de la zone euro qui ont connu leur niveau le (indice 1991=1000) Source : BNB 4000 plus élevé en mars 2000, les actions belges ont atteint leur pic en juillet 1998. La bourse de Bruxelles n’a donc connu ni l’envolée des cours liée aux attentes exagérées de croissance des bénéfices dans le secteur technologique, ni la chute des cours qui avait suivi en 2000 et 2001. Elle a cependant connu le même plongeon en 2002, avec une chute de plus de 3000 20% entre août 2002 et janvier 2003. Au total, le niveau de valorisation des actions belges, mesuré au moyen du rapport entre les cours boursiers et les bénéfices des entreprises est 2000 demeuré relativement faible. En décembre 2002, le dit rapport s’établissait à 8,7 en Belgique et 12,2 dans la zone euro, contre respectivement 13,1 et 13,9 en moyenne de 1973 à 2002. 1000 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 PAGE 3 4. ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE EN WALLONIE 4.1. EVOLUTION DES CARNETS DE COMMANDES TOTALES ET À L’EXPORTATION a) Carnets de commandes totales et à l’exportation Evolutions mensuelles et données désaisonnalisées et lissées L E P O I N T CONJONCTUREL (solde des réponses) 20 L’économie wallonne dépend fortement de l’extérieur. L’évolution (solde des réponses) 10 Source : BNB 10 0 0 à l'exportation l’exportation ne peut être plus explicite. De la mi-2000 au début de l’année 2002, les carnets de commandes -10 (échelle de droite) parallèle des indicateurs des carnets de commandes totaux et de ceux à se sont vidés progressivement, en raison du ralentissement marqué de l’activité et d’une de ses conséquences importantes, à savoir un -10 -20 déstockage massif des entreprises belges et étrangères. -20 -30 -30 Total -40 -40 (échelle de gauche) -50 -50 -60 1996 -60 Le graphique montre aussi le léger rebond du début 2002 suivi d’un nouveau déclin, qui est préoccupant pour le niveau de l’activité au début de 2003. Mais, une fois encore, un léger frémissement se marque dans les dernières données, pouvant justifier un petit espoir 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 pour la fin de 2003. 4.2. APPRÉCIATION DU NIVEAU DES STOCKS b) Appréciation du niveau des stocks En 2000, l’appréciation des stocks en Wallonie témoignait d’une Evolution mensuelle des moyennes mobiles centrées à 6 mois accumulation des stocks beaucoup trop importante (due, sans doute, à (solde des réponses) Source : BNB 50 l’euphorie de la croissance retrouvée) qui, en cas de retournement conjoncturel, ne pouvait qu’accentuer le ralentissement de l’activité. C’est 40 ce qui s’est produit en 2001 et 2002, où on a assisté à un déstockage massif (et donc une forte diminution de la production) conduisant à une 30 récession au tournant 2001-2002. Industrie manufacturière 20 Les stocks semblent maintenant, d’après le graphique, être revenus à des niveaux normaux, surtout dans le secteur des biens intermédiaires. 10 Dès lors, toute reprise de l’activité devrait se traduire par une reprise Biens intermédiaires 0 induite de la production. -10 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 4.3 COURBE CONJONCTURELLE ET PRODUCTION INDUSTRIELLE c) Courbe conjoncturelle et production industrielle Source : BNB (variation annuelle en %) 10 6% Suite au déstockage massif qui s’est produit durant l’année 2001, la production industrielle wallonne a connu un recul de 2,3%. Avec la reprise (variable non lissée) Production industrielle 5 (échelle de gauche) 4% 0 des commandes et la reprise de confiance des industriels au début de l’année, ainsi que la fin du déstockage, la production industrielle wallonne a progressé de 2,3% en 2002. L’activité économique en Wallonie connaît -5 2% en effet un retournement plus précoce que l’économie européenne ou -10 0% -15 mondiale, puisqu’après avoir connu un sommet exceptionnel, l’indicateur fléchit dès le milieu de 2000 et plonge jusqu’au quatrième trimestre 2001, pour connaître un nouveau regain, plus tôt que l’économie européenne, -2% Courbe conjoncturelle -20 (échelle de droite) -4% -25 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 mais tout aussi passager. En effet, dès le deuxième trimestre 2002, l’indicateur conjoncturel s’infléchit à nouveau. Les dernières indications, bien que non lissées, ne penchent pas pour l’optimisme, mais, encore une fois, la détérioration semble avoir atteint un plancher. 4.4. TAUX D’UTILISATION DES CAPACITÉS DE PRODUCTION d) Taux d’utilisation des capacités de production (variation annuelle en %) Source : BNB L’évolution du taux d’utilisation suit celle de la production industrielle. En 2000, il atteint un sommet avec une moyenne de 85% (qui peut être lié au sur-stockage) pour ensuite chuter au bas niveau de 75% à la 85 fin de 2002. Cette baisse a été accentuée par le surinvestissement des entreprises durant les années 1999 et 2000. L’année 2002 reflète les hésitations des entreprises, avec l’espoir d’une reprise durant le premier semestre et le 80 retour au pessimisme pendant le troisième trimestre. Le niveau relativement bas du taux d’utilisation des capacités, laisse présager d’une assez lente reprise des investissements, ce qui, PAGE 4 75 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 encore une fois, ne plaide pas pour une forte reprise avant fin 2003, début 2004. 5. PIB ET SES COMPOSANTES 5.1 L’INVESTISSEMENT a) Investissement Les comptes régionaux ne fournissent des données pour les dépenses (variation annuelle) Sources : ICN, INS 20% Formation brute de capital fixe dans le secteur privé Formation brute de capital fixe dans l'ensemble de l'économie d’investissement (formation brute de capital fixe) que jusque 2000. Cette année-là, la progression de l’investissement a été importante, en raison de l’intense activité économique et des meilleures perspectives. 15% ment selon les chiffres de la TVA. Ces chiffres indiquent un ralentisseInvestissements (chiffres TVA) 5% ment de l’investissement à 2,7% en 2001 et une chute de près de 8% en 2002, en raison du ralentissement économique et du surinvestissement des années 1999-2000. 0% Les faibles perspectives conjoncturelles pour 2003, les grandes incerti- -5% tudes liées au dénouement de la crise irakienne, ainsi que le faible taux d’utilisation des capacités de production n’augurent pas d’une reprise de -10% 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 l’investissement en 2003. 5.2 LES EXPORTATIONS b) Exportation Comme en témoigne le graphique, les exportations wallonnes ont pleine- Evolution mensuelle des variations à un an d’écart des moyennes mobiles trimestrielles ment bénéficié du boom de la demande internationale en 2000, et ont pâti (variation annuelle) (variation annuelle) 35% du retournement de 2001. 5% Demande (PIB) des pays de l'OCDE 30% Sources : BNB et OCDE En 2002, la reprise internationale est, semble-t-il, encore trop récente (échelle de droite) 4% 25% 20% 3% pour avoir eu un effet marqué sur les exportations wallonnes, même si ces dernières se sont quelque peu redressées durant le 3ème trimestre de 2002. Les exportations ont néanmoins reculé de 2,4% sur les trois 15% Exportations wallonnes 10% 2% premiers trimestres de 2002. (échelle de gauche) 5% 1% En outre, comme en témoignent les différents indicateurs présentés plus haut, les perspectives internationales restent maussades pour 2003, tan- 0% 0% -5% L E P O I N T CONJONCTUREL Pour les années suivantes, le seul indicateur disponible est l’investisse10% dis que l’euro s’est apprécié. On ne peut donc pas s’attendre à un rebond marqué des exportations wallonnes durant cette période. -10% -1% 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 c) Consommation privée 5.3 LA CONSOMMATION PRIVÉE (variation annuelle) (solde des réponses) 30% 5 Source : INS La consommation privée n’a progressé que de 4% durant l’année 2002 alors qu’elle avait connu une hausse de 13%, tant en 2000 qu'en 2001. La consommation des ménages a commencé à ralentir en juin 2001 mais ce n’est 25% 0 Confiance des ménages 20% biens de consommation 15% qu’en septembre 2001 que son évolution s’est fortement réduite. Il semble que les événements du 11 septembre aient fortement altéré leur confiance, (échelle de droite) -5 (échelle de gauche) comme le confirme l’indicateur de confiance des consommateurs wallons. 10% Passé le choc, la confiance des consommateurs wallons s’est quelque -10 5% peu redressée, mais la hausse du chômage et la raréfaction de l’emploi, les hésitations de la conjoncture économique, ainsi que les incertitudes 0% -15 internationales ont à nouveau pesé sur la confiance des consommateurs -5% -20 -10% 1999 2000 2001 dans la seconde moitié de 2002. Il y a donc peu de chance que la consommation privée se redresse rapidement. 2002 5.4 CROISSANCE RÉELLE DU PIB d) Croissance réelle du PIB La Wallonie a connu une croissance remarquable en 2000 : 4,3%. Il Evolution annuelle des variations à un an d’écart Sources : INS, OCDE et calculs UWE (variation annuelle) 5% Wallonie Royaume U.E. semblerait que cette croissance ait été le résultat d’une augmentation importante des stocks et d’une forte croissance des exportations. C’est donc sans surprise que le déstockage massif de 2001 et les moindres performances des exportations, tous deux dûs au ralentissement marqué de 4% l’activité internationale, accentués par un ralentissement de la consommation privée, ont conduit à une croissance virtuellement nulle en 2001. 3% Pour 2002, les bons chiffres de la production industrielle suggèrent une 2% meilleure croissance. Cependant, les performances des exportations sont restées mitigées et la consommation relativement atone. La croissance 1% du PIB ne devrait donc pas excéder 0,5 à 1%. Il n’existe que peu d’indicateurs pour 2003. Mais les perspectives inter- 0% 1998 1999 2000 2001 2002 estimations 2003 prévisions 2004 nationales et nationales restent relativement pessimistes. La croissance ne devrait donc pas excéder 1% à 1,5%. PAGE 5 6. LES ENTREPRISES WALLONNES 6.1. CRÉATIONS ET FAILLITES a) Créations et faillites d'entreprises (entreprises) 11.000 Créations Sans surprise, les créations nettes d’entreprises ont été importantes (variation annuelle) Faillites Sources : EuoDB, SES, calculs UWE Cessation L E P O I N T CONJONCTUREL 9.000 Taux de créations nettes 7.000 en 2000, année d’un pic conjoncturel. Il est cependant intéressant de 0,024 noter que même durant les années 2001 et 2002, années de ralentisse- 0,022 ment économique, le nombre de créations nettes d’entreprises est resté 0,02 positif. En d’autres termes, chaque année, le nombre d’entreprises augmente en Wallonie, même si ce nombre reste insuffisant. (échelle de droite) 0,018 En 2001, année de fort ralentissement économique, le nombre de faillites 5.000 0,016 Mais dès le deuxième trimestre de 2002, le nombre de faillites a com- 0,012 mencé à diminuer (en variation annuelle). Sur l’année 2002, le nombre 3.000 0,01 1.000 1999 2000 2001 a augmenté de 4% tandis que le nombre de créations a diminué de 3%. 0,014 de faillites a diminué de 7%, tout comme le nombre de créations a aussi diminué mais ce dernier de manière moindre, de 2%. 2002 6.2. EVOLUTION DU NOMBRE D’ENTREPRISES b) Evolution du nombre d'entreprises L’évolution du nombre total d’entreprises a suivi la progression de (variation annuelle) 3% Source : ONSS Taille des établissements Taux de croisssance du nombre d'entreprises (effectif du personnel) 2,1% 0,5% l’activité économique, avec une forte augmentation en 1999 et surtout en 2000, puis un ralentissement en 2002. Comme pour l’indicateur précédent, il est à noter que le nombre d’entreprises augmente de façon 13,0% continue depuis 1996. 2% La Wallonie compte 65.637 entreprises dans le secteur privé. Leur taille est plus petite que la moyenne belge. En effet, 84% d’entre elles 84,3% 1% 1 à 10 10 à 50 50 à 200 ne comptent pas plus de dix personnes et en Belgique, ce chiffre > 200 s’élève à 82%. La Wallonie montre aussi un déficit d’entreprises. nombre total d'établissements en 2001: 65.637 Elle ne compte que 20 entreprises par mille habitants alors que la Belgique en compte 23. 0% 1996 1997 1998 1999 2000 2001 6.3. RÉPARTITION DE L’EMPLOI PAR CATÉGORIES D’ENTREPRISES c) Répartition de l'emploi par catégorie d'entreprises (selon le nombre de personnes employées) La part des salariés wallons travaillant dans les grandes entreprises (part dans le total de l'emploi ) 40% Source : ONSS 1 à 10 travailleurs 10 à 50 50 à 200 plus de 200 (de plus de 200 personnes) est passée de 35% du total en 1985 à 23% en 2001. La diminution a été continue tout au long de la période concernée. En revanche, la part des personnes employées dans des 35% établissements de moins de 50 personnes est passée de 46% à 55%. 30% Ce double mouvement traduit très bien l’évolution du tissu économique moderne (discernable dans toutes les économies européennes). Ces 25% évolutions ont cependant été plus marquées en Wallonie, où le poids des PME est plus important que dans le reste de l’Europe. 20% 15% 1985 1990 1995 2000 2001 d) Répartition de la valeur ajoutée par secteur institutionnel (part dans la VA totale) 70% 6.4. RÉPARTITION DE LA VALEUR AJOUTÉE PAR SECTEUR INSTITUTIONNEL Source : ICN Secteur privé Administration publique Indépendants dans le total de la valeur ajoutée wallonne n’a pas évolué, restant à 58% 60% en 2001, contre 68% pour la Belgique. Le poids de l’administration publique reste proportionnellement plus im- 50% portant, 20% en Wallonie contre 15% en Belgique. 40% 30% 20% 10% PAGE 6 Depuis 1995, la part de la valeur ajoutée produite par le secteur privé 0% 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 7. MARCHÉ DE L'EMPLOI DE L'ÉCONOMIE WALLONNE 7.1. DEMANDEURS D’EMPLOI INOCCUPÉS ET TAUX DE CHÔMAGE a) Demandeurs d'emploi inoccupés et taux de chômage Sources : Eurostat, MET, BNB 19% Le chômage recommence à augmenter "officiellement" depuis juillet 2002 255.000 18% alors que l’activité a commencé à ralentir dès 2001. Bien que l’emploi soit 17% une variable qui s’ajuste tardivement dans le cycle, le décalage dans le 16% cas de la Wallonie est inhabituellement long. Il traduit d’abord la modifi- Taux de chômage du MET 250.000 245.000 Taux de chômage Eurostat Demandeurs d'emploi inoccupés 240.000 15% a aussi d’autres causes dont il ne faut pas spécialement se réjouir : la 14% 235.000 13% 230.000 12% 225.000 11% 220.000 10% 2003 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 cation de comptage introduite en novembre 2001. Ce retard d’ajustement rigidité du marché de l’emploi en Wallonie, la part importante du chômage structurel, et la part importante de l’emploi public dans l’emploi total. En janvier 2003, le taux de chômage en Wallonie représentait 16,9%. Il varie très fort d’une zone à l’autre. Dans certaines régions, il représente plus de 20%. Les taux de chômage publiés par les sources belges ne sont, hélas, pas comparables avec ceux diffusés par Eurostat (cfr. graphique). 7.2. NOMBRE DE POSTES VACANTS b) Nombre de postes vacants Source : BNB 10000 90 Le nombre de postes vacants a fortement augmenté en 1998 et 1999, qui n’étaient pourtant pas des périodes de forte croissance. Les causes res- Postes vacants 80 8000 70 tent à déterminer. Ils remontent quelque peu en 2000, en bonne logique de haute conjoncture, pour se réduire par après, en raison du ralentissement de l’activité. 60 6000 50 L’indicateur plus structurel de l’adéquation du marché du travail, à savoir le nombre de chômeurs sur le nombre de postes vacants, ne s’est pas détérioré depuis 1999. chômeurs / postes vacants 40 4000 30 2000 L E P O I N T CONJONCTUREL 260.000 20 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 7.3. EVOLUTION DE L’EMPLOI c) Volume d'emploi (emploi total) (variation annuelle) Source : ONSS nombre de travailleurs occupés volume de travail en équivalent temps plein 3% Ce graphique reflète la manière dont s’ajuste le marché du travail en Wallonie. C’est en effet le volume de travail qui s’ajuste aux fluctuations conjoncturelles, tandis que le nombre de travailleurs restent relativement stable, bien qu’il ait connu une relativement forte progression en 2000 et un ralentissement en 2001. L’évolution trimestrielle montre que le volume de 2% travail a diminué au quatrième trimestre de 2001, c’est à dire au plus fort du ralentissement économique, tandis que la croissance du nombre de 1% travailleurs occupés restait légèrement positive. De telles évolutions sont, d’apparence, difficilement conciliables avec les chiffres du chômage qui 0% n’auraient pas progressé en 2001 et début 2002. On constate que, selon les indicateurs, l’image du marché du travail en Wallonie se modifie. On -1% 1998 1999 2000 2001 T1 2000 T2 T3 T4 T1 2001 T2 T3 T4 T1 2002 peut, à ce propos, regretter que les chiffres repris dans ce graphique s’arrêtent au premier trimestre 2002. 7.4. EVOLUTION DES COÛTS SALARIAUX HORAIRES d) Coût salarial Sources : OCDE, CCE 130 La croissance du coût salarial horaire belge s’est accéléré en 2001 et 2002, passant de 1,7% en 2000 à 4,3% en 2002. Il a aussi cessé de converger avec la moyenne de nos trois principaux partenaires commerciaux. 125 Si en termes de coûts horaires, la divergence n’est pas encore trop 120 conséquente, elle est plus importante si on tient compte de l’évolution de Belgique Moyenne des Pays-Bas, de l'Allemagne et de la France 115 110 la productivité. Les coûts salariaux par unité produite ont augmenté de 3,8% en 2001 et 2,8% en 2002, alors que dans la zone euro, ils n’ont augmenté respectivement que de 2,7% et 2,3%. Comme l’indique la 105 BNB dans son rapport annuel 2002, cette forte progression est la conséquence des accords salariaux couvrant la période 2001-2002. En 100 outre, les gains de productivité ont été moindres que prévus en raison du 95 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 ralentissement économique combiné à la relative rigidité de l’emploi aux fluctuations conjoncturelles. PAGE 7 8. TABLEAU DE SYNTHÈSE 2000 2001 2002 • PIB belge (taux de croissance réel) 3,7 0,8 0,7 • PIB wallon (taux de croissance réel) 4,4 0,2 0,5 • PIB wallon par habitant 78 Q2 2002 Q3 2002 Q4 2002 Janv. 2003 Fév. 2003 unité L E P O I N T CONJONCTUREL ACTIVITE ECONOMIQUE • Chiffre d’affaire des entreprises 0,3 1,4 1,6 % Calculs UWE UE=100 103.099 115.208 117.811 30.847 29.190 32.737 Mios € 122 135 140 138 149 4,5 10,9 4,0 -0,7 3,2 7,0 % • Production par jour ouvrable (variation à un an d’écart) 4,9 -2,2 3,9 4,2 8,2 1,2 % • Investissement des entreprises 122 136 135 6,6 10,9 -0,6 -0,9 -8,5 -9,5 • Carnet de commandes total -1 -18,9 -24,8 -23,0 -22,0 -27 -32 -27 Indice BNB • Indice synthétique 1,4 -14,6 -12,7 -11,0 -11,1 -14,1 -15,6 -12,5 Indice BNB • Degré d’utilisation des capacités dans l’industrie 84,7 80,3 77,0 76,4 80,2 77 % 11.208 9.661 8.656 2.538 2.088 1.741 unités 29.090 30.041 7.747 7.218 Mios € 21,7 5,0 -2,3 -2,5 0,9 % -4,2 -16,8 -24,2 -24,4 -22,1 -20,8 -27 -5 Indice BNB 235 229 227 214 236 237 238 239 Milliers -3,2 -2,2 -1,1 -1,2 -2,8 4,0 8,1 8,2 % • Taux de chômage (EUROSTAT) 10,7 11,0 • Taux de chômage (MET) 16,7 16,3 • Taux d’emploi 55,9 55,4 % 2,01 -0,9 % 65.289 65.637 Unités De 1à 10 travailleurs 84,9 84,3 % De 10 à 50 travailleurs 12,6 13,0 % De 50 à 200 travailleurs 2,0 2,1 % De plus de 200 travailleurs 0,5 0,5 % • Indice des prix à la consommation 2,5 2,5 1,6 1,3 1,3 1,3 1,2 • Indice des prix à la production 4,8 1,5 -0,3 -0,7 -0,2 1,2 1,2 • Taux d’intérêts des emprunts d’état à 10 ans 5,6 5,1 4,9 5,3 4,8 4,5 4,15 3,91 % • Taux d’intérêt du marché interbancaire à 3 mois 4,4 4,0 3.2 3,4 3,2 3,0 2,72 2,57 % Variation à un an d’écart Variation à un an d’écart Indice INS (1995=100) % INDICATEURS CONJONCTURELS • Permis de bâtir ECHANGES EXTERIEURS • Exportations Variation à un an d’écart • Carnets de commande à l’exportation MARCHE DU TRAVAIL • Demandeurs d’emploi inoccupés Variation à un an d’écart Variation à un an d’écart % 16,1 15,2 16,8 16,8 16,9 % LES ENTREPRISES • Nombre d’entreprises PRIX ET TAUX D’INTERET 1,7 % % PAGE 8 La rédaction de ce numéro a été achevée le 13 mars 2003