BRD animale Cours de Patricia Pierson (Schémas complémentaires sur http://www.unice.fr/PATMP/ ) II) Biologie du developpement On etudie l'embryon de la fecondation à la naissance. Historique: *Ve siècle av. JC: Hippocrate: l’embryon croît grace à la chaleur, l’humidité, la solidification. *IVe siècle av. JC: Aristote: les nouvelles structures de l'embryon apparaissent progressivement par épigénèse (= formation par dessus) *XVIIIe siècle: débat entre épigénèse et préformation (embryon préformé avec seulement accroissement de taille) *1838-39: théorie cellulaire (=êtres vivants constitués de cellules se divisant); 1840: cellule-oeuf= cellule unique spécialisée; puis: notions de gamètes, d'hérédité, de l'existence d'interactions cellulaires (Spemann et Mangold, 1924, greffon d'un "organisateur" chez l'amphibien). Présentation de la discipline : *Au carrefour de plusieurs disciplines : médecine, agronomie, pharmacie, génétique, biologie moléculaire, biochime, évolution, paléontologie, etc... et physique, chimie, mathématiques. *Au coeur de débats, exemples : théorie darwinienne de l’évolution, problèmes actuels d’éthique (utilisation d’embryons humains, clonage humain...) Evolution : *Notion d’ancêtre commun *Ressemblance entre les embryons. *Comparaison des durées de développement Stades Xénope Poisson zèbre Poulet Souris Homme 2 cellules 1,5 h 45 min 5h 16 / 18 h 30 h début blastula 4,5 h > 2 h 15 et < 3 h 23 / 25 h 3,5 jours 5 jours début gastrula 9h 4 h 20 23 / 26 h 6,5 jours 13 / 14 jours début neurula 16,5 h 10 h 40 / 45 h 7 / 8 jours 18 jours début organogenèse 21 / 27 h 10 h > 22 somites 7 / 8 jours 21 jours 50 / 53 h, (1 somite à 23/26h) éclosion/naissance 50 h 72 h 20 / 21 jours (ponte à environ 24 h) 20 / 21 jours environ 266 jours Les repères : plans de coupe : *Coupes latitudinale, équatoriale et méridienne. *Coupes frontale, transversale et sagittale. Différentes étapes du développement embryonnaire : *Oeuf / Segmentation (blastula) / Gastrulation (gastrula) / Organogénèse (neurula jusqu’à adulte). *Oeufs : 1) Pas de reserve = alécithes. 2) Réserves peu abondantes et homogènes = oligolécithes (oursins). gradient = hétérolécithes (amphibiens). 3) Réserves abondantes et avec la masse vitelline centrale = centrolécithes (drosophiles). la zone germinative réduite et polaire = télolécithes (oiseaux, poissons). *Segmentation (blastula) : 1) Totale = holoblastique (radiaire, spirale ou rotationelle) 2) Partielle = méroblastique (discoïdale ou superficielle). Blastulas : *Gastrulations par : délamination, immigration, embolie, épibolie, et / ou prolifération polaire. Les Vertébrés : * Amphibiens : oeufs hétérolécithes, segmentation totale radiaire, gastrulation par épibolie et embolie. * Poisson zèbre : oeufs télolécithes, segmentation partielle et discoïdale, gastrulation par épibolie. * Poulet : oeufs télolécithes, segmentation partielle et discoïdale, gastrulation par immigration. * Mammifères : oeufs alécithes, segmentation totale et rotationnelle, gastrulation par immigration. Les Invertébrés : * Oursins : oeufs oligolécithes, segmentation totale et radiaire, gastrulation par embolie et immigration. * Drosophile : oeufs centrolécithes, segmentation partielle et superficielle, gastrulation par embolie. B)Les amphibiens Cycle de développement sur le poly. L’œuf : Il a un gradient de vitellus : il est plus important au pôle végétatif, l’ARNm est plus important au niveau du pôle animal. Donc il y aura plus de protéines au pôle animal. Après la fécondation, il y a des rotations d’orientation et de symétrisation et formation du croissant gris (zone où il y a remaniement du cytoplasme quand il a été basculé, qui contient des pigments et série d’informations programmant la mise en place de la gastrulation). C’est le centre organisateur de l’embryon. La segmentation : Elle est totale, radiaire, inégale. *1ère division souvent selon le plan de symétrie bilatérale (méridien égal), 2ème perpendiculaire à la 1ère et égale, 3ème division sus-équatoriale et inégale, donnant 4 blastomères animaux pigmentés (micromères) et 4 blastomères végétatifs volumineux riches en vitellus (macromères). *Le stade morula correspond au stade 32 à 64 cellules *La blastula augmente le nombre de blastomères et met en place une cavité : le blastocoele. La carte des territoires présomptifs peut être obtenue par micro-injection de marqueurs. Il y a 2 grands modèles : Xénope ou Urodèle. (shémas) Notion de centre organisateur Voir lèvre blastoporale (petite depression) sous l’emplacement du croissant gris. Certaines cellules vont changer de forme et rentrer dans l’embryon : zone de commande de mise en place de la gastrulation. Spemann et Mongol prélèvent une lèvre blastoporale et la greffent dans le dos d’un autre embryon : 2 organogenèses et on obtient des siamois. Formation de la lèvre blastoporale chez le Xénope La gastrulation - initialisation : formation du blastopore (dépression) sous l’emplacement du croissant gris, par déformation des cellules en bouteille (contraction apicale et élongation des microtubules). Gastrulation chez l’ Urodèle Notion d’inductions embryonnaires - mouvement d’invagination = embolie, à partir de la région médio dorsale en s’étendant latéralement puis ventralement par recrutement de cellules, aboutissant à la formation du bouchon vitellin (internalisé ensuite en fente blastoporale = ouverture de l’archentéron). - mouvement d’involution : cellules adjacentes poussées vers l’intérieur, les cellules mésodermiques migrent vers le pôle animal et vont se retrouver sous l’ectoderme. Cela s’accompagne de remaniements cellulaires : intercalation radiaire des cellules de la couche profonde de la zone marginale qui ne formeront plus qu’une seule couche, rassemblement par intercalation latérale des cellules mésodermiques ayant pénétré dorsalement en une ligne médio dorsale provoquant une élongation antéro postérieure vers le pôle animal : extension convergente. De plus, les cellules vitellines fondatrices de l’endoderme se sont invaginées passivement pour former le plancher de l’archentéron. En parallèle, on a une épibolie = recouvrement progressif de l’ensemble du germe par une seule assise de cellules ectodermiques par multiplication cellulaire avec aplatissement de cellules et intercalations radiaires. Notions d’induction embryonnaire : Neurulation : *après un mouvement de bascule (région ventrale orientée vers le bas), le germe s’allonge antéropostérieurement et l’ectoderme dorsal s’aplatit et s’épaissit : formation de la plaque neurale. Des replis latéraux se rapprochent en même temps que le centre s’incurve : formation de la gouttière neurale, puis se soudent : formation du tube neural (avec un renflement antérieur à l’origine de l’encéphale) puis des cellules situées de part et d’autre se délaminent et forment les crêtes neurales. *Le feuillet ectodermique dorsal (non nerveux) recouvre le tissu nerveux pour former l’épiderme. *Il y a des réarrangements internes : le feuillet mésodermique : individualisation de la corde, formation des somites = futurs muscles striés de l’animal, des pièces intermédiaires (formant le pronéphros) et des lames latérales qui se creusent pour former le coelome (+ ébauche cardiaque). régionalisation du tube digestif. Fin de l’organogenèse : *Allongement global de l’embryon et apparition d’une division corporelle en 3 régions (céphalique, troncale et caudale) pour former le bourgeon caudal. *Formation de : yeux, ventouses ou balanciers, fentes branchiales, uretères, queue, vésicules céphaliques, ganglions sympathiques, dermatome + myotome + sclérotome (à partir des somites), structures mésothéliales et tuniques conjonctives et musculaire du tube digestif (à partir du coelome), appareil circulatoire, crêtes génitales, reins, organes associés au tube digestif. *Eclosion : la larve mène une vie aquatique libre (respiration branchiale + région caudale différenciée en nageoire) et épuise ses réserves avant ouverture de la bouche. Il y a ensuite métamorphose pour former l’adulte. Mécanismes – inductions embryonnaires (non spécifiques aux embryons): Inductions durant le développement : - mésoblaste induit par l’endoblaste au cours de la segmentation : à l’endroit où il y a contact entre les moitiés animale et végétative séparées par le blastocoele, induction provenant de l’endoderme dorso végétatif et réalisée dans la calotte animale, capacité d’induction diminuant rapidement chez la blastula âgée, la partie dorsale du mésoblaste jouera le rôle d’organisateur (gastrula), les facteurs inducteurs sont des facteurs de croissance de type FGF et TGF β. - induction neurogène et mésoblastogène pendant la gastrulation, le mésoderme dorsal (voir lèvre dorsale du blastopore) induit la transformation de l’ectoderme en son contact en plaque neurale, et fournit le mésenchyme céphalique et corde, somites, et pièces intermédiaires. La capacité d’induction diminue au cours du temps, ainsi que la compétence du tissu induit. - autres inductions à toutes les étapes de l’ontogenèse (ex : œil). Mécanismes de l’induction : - bases, nécessité de : * plusieurs signaux pour une induction (et éventuellement contact entre tissus inducteurs et tissus induits) * molécules inductrices (protéines) * notion de compétence : un des facteurs est la présence en quantité suffisante de récepteurs à la molécule inductrice. - Expression de gènes régulateurs activés par les molécules de la famille des facteurs de croissance : gènes régulateurs de polarité, et gènes sélecteurs homéotiques. - Conséquence de l’induction : activation de transcription de gènes aboutissant à la synthèse de protéines pouvant réguler d’autres gènes (cascades) jusqu’à obtention de protéines spécifiques de tissus. détermination de territoires (champs morphogénétiques) et disparition des capacités de régulation (de déficience ou d’excédent). Mécanismes de mouvements de cellules : Modifications du cytosquelette : changement de forme des cellules en bouteille pour la formation du blastopore, de cellules ectodermiques pour la formation de l’épiderme et de la plaque neurale. Adhérence intercellulaire : une adhésivité sélective existe entre cellules d’un même feuillet embryonnaire, impliquant des N-CAMs ou des cadhérines. L’expression se fait dans des périodes définies du développement, en alternance avec les périodes de migration cellulaire. Migration cellulaire : des communications s’établissent, par jonctions communicantes, entre cellules adhérentes afin de coordonner des fonctions et mouvements cellulaires. Dès le début du développement, les cellules sécrètent des glycoprotéines qui s’organisent en une matrice extracellulaire sur laquelle des cellules pourront migrer grâce à des interactions cellule - matrice extracellulaire par des fibronectines, intégrines… (ex : gastrulation, formation de crêtes neurales). Mécanismes de régulation de déficit/excédent : Généralités - Concerne les animaux ayant des œufs à régulation : blastomères gardant les mêmes potentialités (oursins, vertébrés, cas des jumeaux chez l’homme). - Régulation de déficiences : l’œuf est capable de compenser ses pertes (ex : un seul blastomère formant un embryon entier). - Régulation de l’excédent : la fusion de plusieurs embryons donne un seul individu harmonieux. Exemple des Amphibiens *Déficiences : pendant la segmentation, régulation possible si le blastomère concerné possède une quantité minimale de matériel dorso-végétatif repéré par le croissant gris ; chez une jeune gastrula, régulation possible si la moitié contient une partie de la lèvre blastoporale ; après, la régulation n’est plus possible ; donc l’embryon perd peu à peu ses potentialités de régulation (territoires déjà déterminés). *Excédents : 2 embryons fusionnant donnent 1 seul embryon cohérent si leur croissants gris (qui determinent l’apparition des lèvres blastoporales) sont en continuité et fusionnent. *Le croissant gris est un centre organisateur inducteur. Les territoires ne sont pas tous déterminés avant la gastrulation, la gastrulation donnant un embryon constitué d’une mozaïque de territoires déterminés capables de s’autodifférencier. C) Les mammifères Les modèles étudiés sont Souris et Homme. Alécithes, segmentation rotationelle, gastrulation par immigration. Cycles de développement Souris et Homme. 1) L’œuf : - Structure de l’œuf au stade ovocyte II particulière, avec des constituants glycoprotéiques plaqués contre la membrane, formant la zone pellucide, et entouré de cellules folliculeuses. -Après la fécondation, achèvement de la méiose (noyaux devenant des pronuclei ne fusionnant que tardivement). 2) La segmentation : - Très lente, de l’oviducte jusqu’à l’utérus : 1ère division (finie vers 16 à 18 heures chez la Souris et 30 heures chez l’Homme) par clivage méridien, 2ème selon un plan méridien pour des blastomères et équatoriale pour les autres (segmentation rotationelle), divisions asynchrones (les cellules ne se divisent pas au même rythme). - A 8 blastomères, on a une compaction : les blastomères se plaquent les uns contre les autres, formant un amas cellulaire compact sphérique (accroissant la stabilité et la coopération métabolique). - 16 blastomères = morula, puis blastocystes primaires (avec blastocoele) constitué de trophectoderme (ou trophoblaste, périphérique) et du bouton embryonnaire (organo formateur, en « battant de cloche » chez la Souris et en « massif » plaqué contre le trophoblaste chez l’Homme) qui va perdre ses cellules folliculaires, se dégager de la zone pellucide et s’implanter dans l’utérus (polarité définie) grâce à des enzymes : c’est l’éclosion. 3) Implantation utérine et amniogenèse -Implantation utérine : fixation du blastocyste par l’intermédiaire de cellules du trophectoderme en contact avec le tissu maternel (début vers 4,5 à 5 jours chez la Souris et 6-7 jours chez l’Homme). - Mise en place de l’endoblaste (= hypoblaste) apparaissant comme une couche de cellules aplaties sur la face inférieure du bouton embryonnaire (avant l’amnios chez la Souris, plus ou moins en même temps chez l’Homme, ayant pour origine la délamination du bouton embryonnaire chez certains mammifères dont l’Homme, et la prolifération de cellules trophoblastiques chez d’autres comme le Rat), il prolifère pour doubler l’intérieur du blastocoele (appelé alors lécithocoele) tandis que le mésoblaste extra embryonnaire se met en place. - Amniogenèse : avant ou en même temps que la gastrulation, plusieurs modalités de formation selon les animaux : par plissement (bouton embryonnaire « découvert » s’enfonce, sous les replis, chez les lapins, les carnivores, les ongulés, les primates primitifs), par cavitation (entre zone externe cytotrophoblastique et ectoblaste du bouton embryonnaire, des vacuoles se forment, confluent et donnent une cavité amniotique chez les insectivores, les chiroptères, et les primates dont l’homme) ou par cyste ectochorial (processus mixte chez les rongeurs et les souris). - Du mésoblaste forme le coelome extra embryonnaire, le lécithocoele représentera la vésicule vitelline, la vésicule allantoïdienne est ébauchée, à la fin de l’amniogenèse on a un début de gastrulation. 4) Gastrulation : - à partir de la zone postérieure du nœud postérieur, plus près du centre, formation du nœud de Hensen, entre les deux nœuds formation de la ligne primitive (vers 6,5 j chez la Souris et 15-16 j chez l’Homme) (poly p. 8-9). a) Oiseaux - Début : épaississement dans la zone marginale postérieure de l’aire pellucide, dû à la migration (convergente) de cellules mésodermiques et endodermiques, puis allongement vers l’avant (avec allongement du blastoderme) en se ramassant sur lui-même : immigration en profondeur de l’endoderme suivi du mésoderme dans le blastocoele, selon la ligne primitive terminée par le nœud de Hensen (comparable à la lèvre dorsale du blastopore des amphibiens) et divergence de l’endoderme et des mésodermes extra embryonnaires et embryonnaires. - L’insertion de l’endoderme dans l’hypoblaste forme l’ébauche du tube digestif (et repousse l’hypoblaste en extra embryonnaire) puis la migration du mésoblaste dans le blastocoele commence dans la moitié postérieure. - La ligne primitive devient maximale (puis recule/régresse vers l’arrière avec mise en place de la chorde), formation du prolongement céphalique (invagination du mésoderme formant la chorde), début de l’organogenèse dans la partie antérieure (décalage avec la partie postérieure) avec ébauche des divers organes sensoriels et territoires organo formateurs (ex : cœur) déjà en place. - La gastrulation est considérée comme achevée avant la disparition totale de la ligne primitive. b) Mammifères - Mouvements morphogénétiques analogues à ceux de l’oiseau (voir rappel) avec l’endoderme en continuité avec l’hypoblaste du lécithocoele, chorde en prolongement céphalique tubulaire. - Chez l’Homme : la chorde s’ouvre ventralement et se soude transitoirement à l’hypoblaste puis s’isole en cordon plein quand les cellules endodermiques s’insèrent dans l’hypoblaste. - A la fin de la gastrulation, les somites commencent à se métamériser (les premiers vers 7 j chez la Souris et 4 paires à 21 jours chez l’Homme) en même temps que se forme l’ébauche cardiaque. La ligne primitive n’arrive pas jusqu’à l’extrémité antérieure de l’embryon, même dans sa longueur maximale. 5) Organogenèse (dont neurulation) - A la fin de la gastrulation, l’aire ectoblastique au-dessus de la chorde est induite à former la plaque neurale qui va s’épaissir, se plier en gouttière neurale puis se fermer en tube neural, vers le milieu puis antérieur + postérieur, tandis que régresse la ligne primitive (tube neural clos à 10,5 j chez la Souris, 29 j chez l’Homme). - Le mésoderme continue à se découper en somites, pièces intermédiaires et lames latérales creusées en coelome, les cellules germinales primordiales migrent. - Le tube digestif se referme ; par un jeu de replis l’embryon s’isole des annexes auxquelles il n’est plus relié que par le cordon ombilical contenant pédicule vitellin et allantoïdien. - Formation de - modelage corporel, - système circulatoire, - bourgeons des membres antérieurs et postérieur, - foie, - glandes annexes digestives, - ébauches sensorielles, - cerveau, - ganglions, - poumons, - dents, - gonades, - mésonéphros, - finition du placenta. - Chez la Souris : inversion de la courbure de l’embryon à 8,5 j (+ placenta), organogenèse en grande partie achevée à 12,5 j et suivie d’une semaine surtout de croissance, naissance vers 20j. - Chez l’Homme : morphologie quasi définitive à 2 mois, fin de l’embryogenèse, (placenta vers 1 mois) puis phase de croissance et de maturation fonctionnelle progressive des organes : développement fœtal, naissance vers 266 j. - formation de l’adulte 6) Annexes (extra)embryonnaires - Amnios : cavité emplie de liquide (riche en fructose et hormones) continuellement absorbé par l’embryon par voie buccale et résorbé vers l’allantoïde par les reins, établi par plissement, cavitation (Homme) ou processus mixte (Souris), non vascularisé, peut (selon le Mammifère) être en contact avec le chorion, ne participe pas à la formation du placenta. - Vésicule vitelline : rôle par sa vascularisation importante (et peu ou pas de fonction nutritive), régressé chez les mammifères (de plus en plus des Marsupiaux aux Primates), peut participer à la formation du placenta (vascularisation du placenta, Souris et Homme : +/- à l’origine des cellules sanguines, Homme : rôle de respiration au début). - Allantoïde : peut être à l’origine de tout ou partie de la vascularisation du chorion, son importance et sa participation à la formation du placenta varie selon les Mammifères (Souris et Homme : allantoïde vestigiale, avec des vaisseaux irriguant le chorion). - Placenta : rôle hormonal d’ancrage du fœtus dans les voies génitales maternelles, il permet des échanges mère – fœtus (oxygène, sels, eau, protides, lipides, glucides , vitamines, hormones, anticorps, médicaments, virus) et fœtus – mère ( CO2, eau , urée, déchets, hormones), partie maternelle = muqueuse utérine hypertrophiée et très vascularisée et partie embryonnaire = chorion (trophoblaste doublé par la somatopleure extraembryonnaire) développant des villosités (qui seront vascularisées) à sa surface et doublé par des parois d’annexes. Chez la Souris et l’Homme, le chorion assure toutes les fonctions placentaires. 7) Différents types de placenta - Différences selon l’implication des annexes : placentation vitello chorionique (contact chorion – vésicule vitelline) ou allanto vitello chorionique (ex : marsupiaux) ou allanto chorionique (vascularisation plus ou moins totalement d’origine allantoïdienne et contact éventuel entre chorion et allantoïde (ex : carnivores, ruminants, rongeurs, primates)). - Différence selon si l’utérus et le système vasculaire maternel se conservent ou non après implantation de l’embryon, créant (ou non) une hémorragie à la naissance : respectivement placentas indécidués, ou décidués (= muqueuse utérine éliminée). On a différentes subdivisions : * placenta indécidué épithélio-chorial, diffus (chez pachydermes, cétacés, équidés, suidés, quelques ruminants) : simple accolement entre structures maternelles et embryonnaires. * placenta indécidué conjonctivo-chorial (ou syndesmochorial), cotylédonaire (chez ruminants) : corrosion de l’épithélium utérin par endroits (donc échange mère – embryon plus intime). * placenta décidué endothélio-chorial, zonaire (chez carnivores et quelques chiroptères ou insectivores) : lésion du conjonctif utérin mais pas des vaisseaux maternels (donc contact direct tissus embryonnaires – vaisseaux maternels). * placenta décidué hémo-chorial, discoïdal (chez insectivores, chiroptères, rongeurs, primates) : utérus corrodé avec attaque des parois des vaisseaux maternels et formation de lacunes sanguines (donc échange encore plus favorisé) mais pas de mélange de sang mère-embryon. D) Génétique Etudes réalisées chez la drosophile - gènes impliqués dans les polarités antéro-postérieure (pendant l’ovogenèse, nanos et bicoïd) et dorso-ventrale (pendant l’ovogenèse puis la segmentation : dorsal et cactus). - gènes de segmentation = gènes régulateurs intervenant successivement pour définir les segments du corps et activités en 3 étapes (gap, pair rule puis de polarité segmentaire) dans des régions précises : parasegments. * gap : leur mutation détermine un vide dans l’organisation de la larve, s’exprimant chacun dans ‘son’ ensemble de parasegments, régulés par les produits des gènes de polarité et influençant leur expression mutuelle. * pair-rule : primaires contrôlées par gap, secondaires contrôlées par les primaires (+ interactions). * polarité segmentaire : les cellules du blastoderme (compartimenté) interagissent via ces gènes et l’embryon (avant gastrulation) sera organisé en parasegments polarisés. - gènes sélecteurs homéotiques = gènes sélectionnant les gènes activés dans chaque segment, connus grâce à des mutations provoquant la transformation d’une partie du corps en une autre : * s’expriment dès la gastrulation. * suivent la règle de colinéarité : l’ordre dans lequel ces gènes sont localisés sur un chromosome (de 3’ vers 5’) est identique à l’ordre dans lequel se succèdent les aires anatomiques où ils s’expriment (de la tête vers la queue). * structure : contiennent une séquence de 180 paires de bases (homéoboîte) codant pour un peptide de 60 acides aminés. Ce peptide constitue le domaine de liaison à l’ADN de la protéine régulatrice (homéodomaine) et détermine le(s) gène(s) régulé(s), il y a une grande homologie entre ces homéodomaines. * l’homéodomaine donne sa spécificité à la protéine régulatrice. * expression régulée par des protéines codées par gap ou pair-rule, interaction entre eux, possibilité d’exercer des contrôles différents et pour certains de produire plusieurs protéines régulatrices. - gènes spécifiques d’organes ou de tissus. a) application aux vertébrés * gènes régulateurs contrôlant l’établissement des axes antéro postérieur (Gooscoïd- Brachyury) et dorso-ventral (Wnt pour ventral), entrent en jeu au moment de la gastrulation. * gènes sélecteurs homéotiques qui déterminent le patron de l’organogenèse : 4 complexes de gènes analogues à ceux de la drosophile, règle de colinéarité, les gènes situés au même niveau dans chaque complexe sont à forte homologie d’homéoboîte = gènes paralogues, expression dans un domaine défini et diminuant d’avant en arrière (régulé par l’acide rétinoïque), plusieurs dans une même structure embryonnaire, les gènes à limite d’expression plus antérieure sont activés plus tôt (comme pour la différenciation de l’embryon) (ex : différenciation d’un membre). b) Expression du génome embryonnaire : * A un stade précoce, transcription du génome embryonnaire avec une grande partie des ARNm transcrits qui remplacent les ARNm maternels (pour protéines structurales + enzymes). La complexité des protéines diminue au cours du développement (nombre d’informations plus restreint pour fonctions spécialisées). * Le taux de transcription des gènes varie au cours du développement ; spécialisation régionale avec influence du cytoplasme sur l’activation des gènes, signaux inducteurs, et échange de protéines entre cytoplasme et noyau. Anomalies du développement Causes *Génétiques : gènes impliqués = gènes de segmentation (gap, pair-rule et de polarité segmentaire), gènes selecteurs homéotiques, et des gènes responsables de facteurs de croissances, de l’ostéogenèse ; problème génétique familial ou de population, ou facteurs teratogènes, environnementaux influant sur les gènes. *Facteurs externes : agents infectieux (ex : toxoplasme ou rubéole) ; drogues/médicaments (ex : thalidomide). Conséquences *Léthales : souvent si les évenements précoces du développement sont touchés (formation des axes du corps, gastrulation, neurulation). *Viables : plus ou moins sévères (ex : trisomie 13, 18, 21 (retards mentaux et malformations), anomalie réductionelle de membre(s) (absent(s) ou malformé(s))). Choix d’interruption de grossesse. Dépistage chez l’homme *Analyse du sang maternel (prises de sang ; pour infections, et risque calculé d’anomalie génétique du foetus) ; échographies (sonde à ultrasons sur ventre de la mère, visualise en image de synthèse les organes du foetus ; pour depister les malformations). *Caryotype du foetus determiné après ; amniocentèse (ponction de liquide amniotique + cellules de peau, à l’aiguille à travers la paroi abdominale), choriocentèse (ponctins : Id ou voies naturelles), prise de sang foetal (ponction de veine du cordon). http://www.unice.fr/PATMP