RADIOANATOMIE DE L’ORBITE N. MOUSSALI, K. NAYME, O. AMRISS, N. ELBENNA, A. GHARBI, A. ABDELOUAFI. Service de Radiologie de l’hôpital 20 Août, CHU Ibn Rochd, Casablanca, MAROC Introduction • L’orbite occupe une région stratégique, situé entre le crâne et la face. Il se caractérise par la richesse de son contenu et des éléments qui le traversent via nombreux orifices le mettant en communication avec la base du crâne, les espaces profonds de la face et les fosses nasales. • Le recours, de plus en plus fréquents, aux différents moyens d’imagerie, de plus dans notre pratique quotidienne, est souvent indispensable pour compléter les données de l’examen clinique. Introduction • La connaissance précise de la radioanatomie de l’orbite est primordiale pour une meilleure approche de l’ensemble de la pathologie orbitaire. • La compréhension de ses différentes voies de communication permet d’établir un bilan d’extension précis des processus expansifs orbitaires et d’expliquer son envahissement par des processus de voisinage. Objectifs • Connaître les os constituants les parois de l’orbite • Connaître le contenu de l’orbite • Connaître les voies de communication de l’orbite avec les différentes espaces avoisinants Radioanatomie descriptive de l’orbite • • • • Généralités Parois de l’orbite Orifices de l’orbite Contenu GENERALITES GENERALITES • Situation : • Formes : • A la partie supérieure du massif facial. Zones de jonction entre la face et le crâne osseux. Séparées l'une de l'autre par les fosses nasales. Pyramide quadrangulaire. Base antérieure large. Sommet postérieure étroit. Mensurations et orientations : La cavité orbitaire est ouverte en avant et en dehors. Le grand axe forme avec l’axe visuel, antéropostérieure, un angle de 23 degré en moyenne. La profondeur moyenne de l’orbite : 45 mm. Vue antérieure de la cavité orbitaire gauche LES PAROIS Les parois PAROI SUPERIEURE • Elle est constitué d’avant en arrière: • Dans sa partie antérieure : • Fosse orbitaire du frontal Face inférieure de la petite aile du sphénoïde. Fosse lacrymale (où se loge la glande lacrymale). Fossette trochléaire (trochlée du muscle oblique supérieure). Rapports : Etage antérieure de la base du crâne Sinus frontal (plus en avant). Anatomie osseuse du toit de l’orbite. If : fosse lacrymale fb : os frontal lw : petite aile du sphenoïde Les parois PAROI LATERALE • Paroi la plus solide de l’orbite • Trois os entrent pour constitution de la face latéral: • la En avant : face orbitaire du processus zygomatique de l’os frontal (en haut), face orbitaire de l’os zygomatique (en bas). En arrière : face orbitaire de la grande aile du sphénoïde. Rapports : Fosse temporale (en avant). Etage moyen de la base du crâne (en arrière). Anatomie de la paroi latérale orbitaire. zb : os zygomatique fb : os frontal sb : os sphénoïde fss : suture sphénoïdo-frontale Les parois PAROI INFERIEURE • • Présente seulement au 2/3 antérieure de l’orbite Constitué de trois os : • sillon infra orbitaire : • En avant : face orbitaire du zygomatique (en dehors), face orbitaire du maxillaire (en dedans). En arrière : le processus orbitaire du palatin. Chemine dans le plancher orbitaire Devient le canal infraorbitaire, s’ouvrant sous le bord infraorbitaire (foramen infraorbitaire). Rapports : Sinus maxillaire. Anatomie osseuse du plancher de l’orbite. iof : fissure orbitaire inférieure zb : os zygomatique mb : os maxillaire Les parois PAROI MEDIALE • • De forme quadrilatère, elle est extrêmement mince (la plus fragile). Elle est formée de quatre os : d’avant en arrière Processus frontal du maxillaire avec la crête lacrymale antérieure Os lacrymal avec la crête lacrymale postérieure Lame orbitaire de l’ethmoïde Face latéral du corps du sphénoïde • La fosse lacrymale est délimitée entre les deux crêtes lacrymales. • Rapports : Les fosses nasales Les cavités sinusiennes Anatomie osseuse de la paroi médiale orbitaire. np : processus frontale du maxillaire alc : Crête lacrymale antérieure pic : crête lacrymale postérieure ib : os lacrymal eb : lame papyracée de l’ethmoïde Iws : corps du sphénoïde Les orifices de l’orbite Les orifices de l’orbite LE CANAL OPTIQUE Anatomie descriptive • Canal osseux communiquant l'orbite et l'étage antérieure la base du crâne. • Long de 6 à 12 mm, oblique en bas, en avant et en dehors. • Délimité par : La face latérale du corps du sphénoïde ( en dedans). Les deux racines de la petite aile du sphénoïde (en haut et en bas). Le processus clinoïde antérieure (paroi postéro latérale). • Présente deux orifices : Orifice postérieure : s’ouvre sur l’étage antérieure de la base du crâne Orifice antérieure : orbitaire, situé au dessus de la fissure orbitaire supérieure. • Contenu : Passage du nerf optique entouré des méninges et de l’artère ophtalmique Les orifices de l’orbite LE CANAL OPTIQUE Etude radiologique : • TDM +++ • Les meilleures coupes offrant une meilleure analyse du canal optique sont : Coupes axiales Coupes coronales, perpendiculaire a l’axe du N.O Coupes sagittales, parallèle a l’axe du N.O Le nerf optique Le canal optique Le chiasma optique Les orifices de l’orbite (A ) coupe sagittale orbitaire (B ) coupe coronale orbitaire 1 : canal optique ; 2 : petite aile du sphénoïde ; 3 : processus clinoïde 4 : sinus sphénoïde ; 5 : nerf optique Les orifices de l’orbite LE CANAL OPTIQUE Variante anatomique : La pneumatisation des processus clinoïde antérieure est responsable de la procidence du nerf optique dans le sinus sphénoïdal. Les orifices de l’orbite LE CANAL OPTIQUE Implications cliniques • La pneumatisation du processus clinoïde nécessite d’être mentionné en raison du risque de lésion du N.O lors de la chirurgie endoscopique du sinus sphénoïdal. • La violence des traumatismes dans les fractures orbitaires complexes (les fractures orbito-zygomatiques, Lefort ou orbito-crâniennes) exposent, en autre, au risque de fracture de l’apex orbitaire, notamment le canal optique . • Les pathologies entrainant l’épaississement du C.O (dysplasie fibreuse, ostéodystrophie rénale,…), et en raison de son espace limité, le nerf optique est rapidement exposé au risque de compression. Coupe TDM transversale, coronale, sagittale et 3D. Dysplasie fibreuse condensante fronto-ethmoïdosphénoïdale avec exophtalmie gauche isolée. Les orifices de l’orbite LA FISSURE ORBITAIRE SUPÉRIEURE Anatomie descriptive • En forme de virgule, à grosse extrémité inféromédiale, oblique en haut, en avant et en haut. • Longue de 2cm, partie médiale. • Communique l’orbite avec l’étage moyen de la base du crâne, et constitue la paroi antérieure du sinus caverneux. • Situé en dehors et au dessous du canal optique large de 9 mm dans sa Les orifices de l’orbite LA FISSURE ORBITAIRE SUPÉRIEURE Contenu Limites • En dedans : •En haut : Le nerf oculomoteur (III), le N abducens (VI) , le N nasociliaire, la racine sympathique du ganglion ciliaire • En dehors : Les N lacrymal, frontal, trochléaire (IV), respectivement situés de dehors en dedans dans la partie sup étroite de la fissure, les veines Ophtalmique supérieure et inférieure. La petite aile du sphénoïde •En bas : La grande aile du sphénoïde •En dedans : La face latérale du corps du sphénoïde Les orifices de l’orbite LA FISSURE ORBITAIRE SUPÉRIEURE Etude radiologique • • Moyens d’étude : TDM +++ Coupes axiales et coupes coronales +++. 1 Aspect normal : 2 En 3 TDM : Solution de continuité osseuse de l’apex orbitaire, situé en dehors du canal optique, avec un contenu tissulaire isodense (paquet vasculo-nerveux) En IRM : Solution de continuité à contenu graisseux en hypersignal T 1 par rapport à la substance grise. 1 : Grande aile du sphénoïde 2 : Fissure orbitaire supérieure 3 : Processus clinoïde antérieure Les orifices de l’orbite Les orifices de l’orbite 1 2 Sequence axiale T2 de l’orbite 1- Nerf optique 2- Canal optique 3- Chiasma optique 3 Les orifices de l’orbite LA FISSURE ORBITAIRE SUPÉRIEURE Implications cliniques • La largeur de la F.O.S peut être modifié au cours de certain processus pathologiques : Augmentée : processus occupant l’espace. Diminuée : remaniement inflammatoire. • Syndrome de la fissure orbitaire supérieure Atteinte périphérique des nerfs prenant passage par la fissure orbitaire supérieure. Tableau clinique : Une ophtalmoplégie totale intrinsèque et extrinsèque, Ptosis par atteinte neurogène du releveur de la paupière supérieure, Hypoesthésie dans le territoire du nerf ophtalmique . Etiologies : infectieuses, inflammatoires, tumorales et traumatiques. Extension supérieure intra-orbitaire du cancer du cavum Les orifices de l’orbite La fissure orbitaire inférieure (F.O.I) Anatomie descriptive • Elle est comprise entre : En supéro-latérale : La crête orbitaire de la grande aile du sphénoïde. En inféro-médiale : Le bord postéro supérieure du corps du maxillaire et le processus orbitaire du palatin. En dehors : le bord postérieure du processus orbitaire de l’os zygomatique • Elle est oblique en dedans et en arrière, plus large en dehors qu’en dedans. • Son bord inférieur est échancré, à l'union de son 1/3 antérieure et ses 2/3 post, par le sillon infra orbitaire creusé sur la face orbitaire du maxillaire. 1 2 1 : Crête orbitaire de la grande aile du sphénoïde 2 : Bord postéro-supérieure du corps maxillaire Les orifices de l’orbite La fissure orbitaire inférieure Contenu • Passage au nerf maxillaire (V2) (foramen rond) pour siéger dans le sillon infra orbitaire accompagné d’une artère et d’une veine. • Fait ommuniquer l'orbite avec la fosse ptérygopalatine Coupe sagittale passant par l’orbite : 1 : Fissure orbitaire inférieure 2 : Fosse ptérygopalatine 3 : Sinus maxillaire 4 : Racine supérieure de la grande aile du sphénoïde Les orifices de l’orbite La fissure orbitaire inférieure Applications cliniques • La F.O.I peut constituer une voie de diffusion des processus pathologiques orbitaires vers la fosse ptérygopalatine ou l’inverse. • Une fracture au niveau de la F.O.I peut entrainer une atteinte du nerf infraorbitaire Extension supérieure intra-orbitaire du cancer du cavum à travers la fissure orbitaire inférieure TDM en coupe axiale et coronale : lymphome orbitaire. Exophtalmie gauche grade III sur un processus tumoral infiltrant les muscles droits externe, inférieur et interne et la graisse intraorbitaire s’étendant dans le canal optique et au niveau de la fissure orbitaire inférieure avec une petite composante dans la fosse infratemporale. Les orifices de l’orbite Le canal lacrymo-nasal Anatomie descriptive * Situés en bas et en dedans; il s'ouvre à la partie basse de la fosse du sac lacrymal. * Limites : Le bord supérieure du maxillaire La partie inférieure de lacrymale postérieure. la crête * Il donne naissance au canal lacrymonasal qui s'ouvre dans les fosses nasales au niveau du méat inf. 1 : Canalicule lacrymal supérieure 2 : Sac lacrymal 3 : Canalicule commun 4 : Canalicule lacrymal inférieure 5 : canal lacrymo-nasal Le canal lacrymo-nasal Les orifices de l’orbite Le canal lacrymo-nasal Applications cliniques Le dacryoscanner est un moyen d’aide précieux aux chirurgiens pour l’exploration des obstructions des voies lacrymales en aval du point d’union : - Démontrer l’obstruction, son site, son degré et sa nature. - Analyser le massif facial (intérêt diagnostique (variante anatomique, fracture du CLN) et thérapeutique). Les orifices de l’orbite Dacryoscanner: coupes axiales Contenu orbitaire • • • • • • • • Œil Graisse orbitaire Septum orbitaire Glande lacrymale Nerf optique Les muscle oculomoteurs Artère ophtalmique Veine ophtalmique Contenu orbitaire œil • Anatomie descriptive Le globe oculaire est constitué de 3 tuniques: La sclérotique ou blanc de l’œil; L’uvée, tissu vasculaire pigmenté, est constitué de : L'Iris : diaphragme qui règle la lumière entrant dans l'oeil par la pupille Le Corps ciliaire: structure assurant la sécrétion de l'humeur La aqueuse Choroïde: tunique vasculaire nutritive, dont le support est representé par les artères ciliaires courtes La rétine : tissu sensible à la lumière œil Anatomie descriptive • • Situation : Partie antérieure de l’orbite. Ligne bicanthale externe : jonction entre les deux tiers antérieurs et le tiers postérieure Plus proche de la paroi latérale que de la paroi médiale de l’orbite. Forme et mensuration : Sphérique à bombement antérieure (cornée) Un pôle antérieure, un pôle postérieure et un équateur Longueur axiale moyenne :23, 5 mm (emmétrope). • Configuration interne : Le globe est subdivisé par le cristallin en deux compartiment : Segment antérieure subdivisé lui-même par l’iris en deux parties : La chambre antérieure entre la cornée et l’iris : profondeur moyenne de 3, 25 mm La chambre postérieure entre l’iris et le cristallin Segment postérieure représenté par la cavité vitréenne, constituant la majeure partie du contenu orbitaire œil Etude radiologique • Exploration : Echographie oculaire +++ Plusieurs types de sondes : 10 MHz, 20 MHz U.B.M (biomicroscopie ultrasonore) : 50 MHz TDM et IRM. La graisse orbitaire Anatomie descriptive • Elle remplit tout l’espace intra-orbitaire, en dehors du globe oculaire, des muscles, les vaisseaux et les nerfs. • Schématiquement, cette graisse est subdivisée par le cône musculoaponévrotique : La graisse intra conique La graisse extra conique La graisse orbitaire Etude radiologique • • TDM et surtout IRM +++ (coefficient de diffusion et ratio de diffusion apparent). Aspect normal : La graisse orbitaire Etude radiologique • Aspect normal : En IRM : La graisse apparaît hyperintense en T1, moins intense en T2, et non rehaussée après injection de Gadolinium T2 T1 La graisse orbitaire Implications cliniques : • Une infiltration de la graisse orbitaire se traduit cliniquement par une exophtalmie • La graisse orbitaire peut être affecter par plusieurs pathologies : • Infectieuses (Cellulite orbitaire) Inflammatoire (non spécifique et spécifique) Tumorales (lymphomes+++) Infiltratives (amyloses). L’analyse minutieuse de l’imagerie en confrontation avec la clinique permet le plus souvent une orientation diagnostique étiologique. Hypertrophie de la graisse intraorbitaire avec un aspect effilé des muscles occulo-moteurs chez une patiente suivie pour une maladie de Basedow Le septum orbitaire : Anatomie descriptive • Lame fibreuse, relie le rebord orbitaire au bord périphérique du tarse et ferme en avant la cavité orbitaire, séparant en avant la région palpébrale de la région orbitaire. Etude radiologique • IRM haute résolution : +++ Différentier les fines structures orbitaires, tel le septum orbitaire. Intérêt cliniques • Rôle : prévenir l’extension de l’hémorragie, de l’infection et de l’inflammation à l’orbite. • La détermination en imagerie du septum orbitaire avec précision et de manière non invasif permet de déterminer le siège exacte du processus orbitaire par rapport au septum orbitaire La glande lacrymale principale Anatomie descriptive • Rôle : Sécrétion lacrymale ++ • Situation : Fossette lacrymale frontale Partie externe du plafond orbitaire. • Morphologie : Longueur: 20 mm; largeur: 15 mm épaisseur : 5 mm. Divisée en deux parties : orbitaire (principale) et palpébrale (accessoire). Anatomie du système lacrymal : appareil sécréteur (glande lacrymale principale). La glande lacrymale principale Anatomie descriptive • Rapports : En avant : septum orbitaire. En arrière : graisse orbitaire. En bas : Cul de sac conjonctival. En dedans : bord externe du muscle droit supérieure. En dehors : bord sup du muscle droit latéral . . La glande lacrymale principale Etude radiologique Echographie en mode B : apprécie la taille, le contours, l’échogènicité, l’échostructure, la présence de calcifications ou de kystes … Doppler recherche une vascularisation et son importance, et apprécie l’index de résistance vasculaire. La TDM: • • Etude des lesions par rapport aux parois orbitaires Recherche de calcification. L’IRM: • L’IRM +++ : analyse morphologique de la glande. • • • Séquence T1 : apprécie les rapports avec les muscles oculomoteurs. Séquence avec suppression de graisse : recherche une composante kystique associée. Séquence avec injection de gadolinium : apprécie les limites de la tumeur. La glande lacrymal principale Etude radiologique • Aspect normal de la glande lacrymale : En TDM : La glande lacrymale (1) est de densité similaire aux muscles oculomoteurs (2), rehaussée après injection de PDC. En IRM : La glande présente un signal modéré en T 1, parfois hétérogène, rehaussée après injection de Gadolinium. TDM : hypertrophie lacrymale droite avec des calcifications, une atteinte bilatérale et asymétrique des muscles qui sont augmentés de volume. IRM+C: rehaussement modéré et homogène par le contraste. Amylose orbitaire Le nerf optique (N.O) Anatomie descriptive • Le NO commence à la papille optique et se termine à l'angle • antérieure du chiasma optique. Nerf sensoriel destiné à la vision, qui transmet l’information visuelle de la rétine au cerveau. A/ La papille optique (Tête du nerf optique) • Etude radiologique : Echographie oculaire +++ • Aspect normale : Petite saillie biconvexe avec une excavation physiologique centrale, de tailles variables. En coupe coronale (verticale), il apparaît comme une structure arrondie hypoéchogène . Le nerf optique (N.O) B/ Les portions du nerf optique • Le N.O est le seul nerf crânien possédant une gaine meningée, dont il est séparé par un peu de LCR. • On lui décrit trois segments : intra orbitaire, intracanalaire, intracrânien. Portion intra orbitaire • Longueur :20 à 30 mm, diamètre :3 à 4mm. • Axe du cône musculo-aponévrotique. • Forme d'un « S » allongé et oblique en arrière, en dedans et un peu en bas, se rapprochant du plancher orbitaire. • Tout au long du trajet orbitaire le nerf est entouré par les 3 gaines méningées. IRM orbitaire: séquence coronale T2 Le nerf optique (N.O) A/ Portion intra orbitaire • Rapports : À l’intérieur du cône musculaire, le nerf optique, et par l’intermédiaire de la graisse orbitaire, contracte des rapport avec : L’artère ophtalmique et ses branches Des veines (veine ophtalmique supérieure, veine ophtalmique inférieure, veine centrale de la rétine, veines vortiqueuses) Des nerfs (ganglion ciliaire, les nerfs oculomoteurs, nerf nasal) Le nerf optique (N.O) Portion intracanalaire • • • Portion rétro orbitaire initiale du NO. Longueur : 5 mm, oblique en dedans, en arrière et en haut. Accompagnée de l’artère ophtalmique, elle traverse le canal optique de l’apex orbitaire à la fosse cérébrale moyenne. Le nerf optique (N.O) La portion intracrânienne • • • Longueur : 1cm. Représente le 1/3postérieure du N.O. Le nerf , situé dans l'espace sous-arachnoïdien, est localisé dans l'étage moyen de la base du crâne. Rapport du NO avec l’artère cérébrale antérieure (flèche blanche) et la carotide interne (flèche noire) Le nerf optique (N.O) Etude radiologique : • Moyens d’étude : L’IRM +++ : Détection de l’hypersignal du N.O en séquence T2 et après injection de Gadolinium. Détermine de façon précise les zones frontières des lésions Les séquences avec suppression de graisses et injection de Gadolinium. La TDM : Détection de petites calcifications. Les rapports osseux (canal optique). Les coupes fines (2-3 mm) coronales perpendiculaire au plan du N.O, du globe oculaire aux bandelettes, et parfois axiales sont les plus utiles. Le nerf optique (N.O) • Aspect normal du nerf optique : En IRM : le nerf optique est en isosignal T1, T2, cerné par le liquide céphalorachidien en hyposignal T1, et hypersignal T2 . N.B : Le N.O est formé par des axones myélinisés. Son aspect est facile à analyser, et à comparer à celui de la substance blanche encéphalique. Le nerf optique (N.O) Implications cliniques • La sinuosité du N.O dans cette portion intra orbitaire : Permet son élongation lors des traumatismes ou des processus expansifs. Les coupes coronales s’avérent très utiles pour une étude complète du N.O • En raison des rapports intime avec le canal optique : • Le nerf optique est particulièrement vulnérable au traumatisme crânio-faciale (compression osseuse, hématome), et les pathologies osseuses du canal optique (osteosclérose, osteodystrophie rénal, osteopetrose…) Pathologies du nerf optique : Les tumeurs affectant le N.O est particulièrement affectée par les tumeurs gliales. La gaine méningée est affecté par les mêmes pathologies des méninges intracrâniennes . IRM T1 –C +C, T2: processus tumoral fusiforme, engainant le nerf optique sur toute la longueur et qui parait comprimé avec prise de contraste intense et exophtalmie grade III.(Méningiome du nerf optique) Les muscles oculomoteurs Anatomie descriptive • Les muscles droits : Au nombre de quatre: médial, latéral, inférieure et supérieure. Origine : sommet de l’orbite, par un tendon commun, tendon de Zinn, sur le tubercule sous optique situé sur le corps du sphénoïde Trajet : d’arrière en avant Terminaison : sur la partie antérieure de la sclérotique, à proximité du limbe Vue latérale d’une orbite après ablation de la paroi latérale Les muscles oculomoteurs Les muscles obliques : Au nombre de deux. • Le muscle oblique supérieure : Le plus long de tous les M.O.M Origine : apex orbitaire Trajet : Bord antéro-externe de l’orbite Réfléxion au niveau de la poulie du grand oblique (fossette trochléaire). Terminaison : partie supéro-externe de l’hémisphère postérieure. • Le muscle oblique inférieure : (1) Le plus court des M.O.M Origine : bord latéral de l’orifice supérieure du canal lacrymo-nasal Trajet : sous le droit inférieure Terminaison : partie inféro-externe de l’hémisphère postérieure. Vue inférieure de l’orbite après ablation du toit orbitaire et du globe occulaire Les muscles oculomoteurs • Etude radiologiques : Moyens d’étude : TDM, ou l’IRM : meilleure exploration des M.O.M. IRM dynamique : une analyse qualitative et quantitative des M.O.M dans les différents positions du regard. • Biométrie : Les mesures sont réalisées en coupe coronale pour les muscles DI, DS,OS et en coupe axiale pour le DL et DM. Droit latéral : 2,9+/-0,6 mm Droit médial : 4,1+/-0,5 mm Complexe droit supérieure releveur de la paupière supérieure : 3,8 +/0,7 mm Droit inférieure : 4,9+/-0,8 mm La mesure du volume musculaire peut être utile dans certaines circonstances pathologiques (basedow). Le volume normale des muscles varie de 3,6 à 6,2 ml Les muscles oculomoteurs Etude radiologiques • Aspects normaux : En TDM : les muscles oculomoteurs (M.O.M) normaux sont denses En IRM : les M.O.M sont iso-intenses en T1 et T2. Ils sont rehaussés de façon homogène après injection de PDC. Séquences coronales T1 1- droit suprieur, 2- grand oblique, 3- droit interne, 4-droit externe, 5- droit inférieur, 6-petit oblique, 7- glande lacrymale Les muscles oculomoteurs Implications cliniques La connaissance détaillée de l’anatomie des muscles oculomoteurs est essentielle pour comprendre la pathogénie des désordres oculomoteurs, et également pour interpréter correctement l’imagerie de ces muscles. En cas d’hypertrophie des M.O.M : différents pathologies peuvent intéresser les M.O.M, il peut s’agir d’une orbitopathie dysimmunitaire ; les tumeurs sont rares (métastases+++ , lymphomes et rhabdomyosarcome (plus rares); inflammation orbitaires non spécifique et spécifiques (sarcoïdose, …). En cas d’une atrophie des M.O.M: sequellaires, compliquant les myopathies ou les dénervations. IRM orbitaire (séquence axiale et coronale T1): Orbitopathie dysthroidienne, hypertrophie des muscles droit externe et inférieur de l’orbite gauche intéressant le corps des muscles et respectant les tendons Les vaisseaux orbitaires : • • La suppléance artérielle : Système carotidien externe : +++ Artère ophtalmique avec ses nombreuses branches. Cette dernière présente de nombreuses variations. intéressant, soit son trajet, soit ses collatérales. Le drainage veineux : La veine ophtalmique supérieure au sinus caverneux, La veine ophtalmique inférieure vers le plexus ptérygoïdien. Les vaisseaux orbitaires Etude radiologique • Moyens d’étude : TDM et IRM : Echographie Doppler en couleurs : Etude des vaisseaux orbitaires sur les plans qualitatif et quantitatif. • Aspects doppler normaux des vaisseaux orbitaire : on explore le plus souvent L’artère ophtalmique (segment retro orbitaire), Les vaisseaux de la tête du nerf optique, Les vaisseaux centraux de la rétine, Les artères ciliaires courtes postérieures médiale et latérale et La veine ophtalmique supérieure. Les vaisseaux orbitaires Artère ophtalmique • En mode couleur : Etudié à la partie postérieure du globe. Flux caractéristique : plus rapide que les autres collatérales, réalisant un artefact (aliasing), permettant de bien différentier cette artère • En mode pulsé : Courbe de vélocité caractéristique, similaire à l’artère carotide interne avec haut pic de vitesse systolique maximale, suivie d’une basse vitesse diastolique minimale. Une encoche dicrotique est souvent présente. Les vaisseaux orbitaires Artère et veine centrale de la rétine • En mode couleur : - L'artère et la veine centrale de la rétine sont détectables dans le nerf optique dans sa portion retrolaminaire pour une longueur d'environ 10 mm. - Ils sont adjacents les uns aux autres avec l'artère sur le côté nasal et de la veine temporale. • En mode pulsé : - Elles fournissent une courbe de vélocité aplatie par rapport à l’artère ophtalmique. - Pic systolique arrondie suivie d'une lente diminution de la vélocité. Les vaisseaux orbitaires Les artères ciliaires postérieures • En mode couleur : En retro orbitaire, les vaisseaux sont extrêmement tortueux, réalisant parfois un flux inverse lorsqu’ils se retournent sur eux-mêmes. • En mode pulsé : Les ACP présentent une courbe de flux à faible VSM, un flux continue du fait de la diastole. Les vaisseaux orbitaires Les veines orbitaires La détection des veines orbitaires, notamment la veine ophtalmique supérieure et les veines vortiqueuses est parfois difficile, et reste un challenge aux radiologues. • En mode couleur : Elle peut être localisée dans la région supéro-médiale de l’orbite. • En mode pulsé : La courbe de flux présente un faible flux continu. Toutefois, La courbe est souvent variable, avec variations cardiaques et respiratoires ; ainsi, on peut s’aider de la manœuvre de Valsalva pour visualiser la VOS. Les vaisseaux orbitaires Implications cliniques L’étude de la vaisseaux orbitaires revêt un intérêt particulier dans plusieurs pathologies oculo-orbitaire : • Anomalies vasculaires de la tête du nerf optique (occlusion de la veine centrale de la rétine, occlusion de l’artère centrale de la rétine, ischémie rétinienne, neuropathie ischémique antérieure aigue,…) • Fistules carotido-caverneuses. • Masses et tumeurs orbitaires. • Masses et tumeurs oculaires. Conclusion • Actuellement; la TDM, l’IRM et l’échographie occupent une large place dans l’exploration de la pathologie oculo-orbitaire. • La connaissance précise de la radioanatomie orbitaire est nécessaire pour mieux comprendre la physiopathologie, une meilleure approche de la pathologie ; afin de mieux répondre aux différents points clés nécessaires à la prise en charge. QCM 1 Les éléments vasculo nerveux traversant la fissure orbitaire supérieure sont: A : les veines ophtalmiques B : le nerf oculo moteur III C : le nerf optique D : le nerf naso ciliaire QCM 2 L’extension orbitaire d’un cancer du cavum passe par : A : La canal optique B : La fissure orbitaire supérieure C : La fissure orbitaire inférieure D : Le toit de l’orbite QCM 3 L’artère ophtalmique en écho-doppler est reconnue en écho-doppler : A : Flux plus lent que les autres collatérales B : Artefact lié au flux rapide C : Courbe similaire à l’artère carotide interne en mode pulsé D : L'inversion du flux est un signe retrouvé pour les sténoses pré-occlusives mais également pour les occlusions de l'axe carotidien. Réponse QCM QCM 1 : A , B, D QCM 2 : C QCM 3 : B, C, D A retenir L’orbite est un élément central dans la boîte crânienne et le massif facial L’atteinte de ces parois ou de son contenu porte un préjudice fonctionnel et esthétique Les foramens compris entre ses parois livrent passage aux nerfs et vaisseaux desservant l’orbite et la face Il est ainsi de grand intérêt de vérifier leur intégrité en cas de pathologie tumorale, infectieuse et traumatique