La vie est courte. Résumé « La vie est courte, l’art est long et le raisonnement est difficile » : Hendrickje, Margherita, Anne et les autres… Un sous-titre « Quand le cancer se dévoile dans l’art » explicite ce titre sibyllin, un aphorisme d’Hippocrate. Des médecins ont pu porter un regard de clinicien sur des œuvres d’art, peintures ou sculptures, présentant un sein déformé et y voir la représentation d’une tumeur maligne. Deux toiles, Bethsabée au bain de Rembrandt et La Fornarina de Raphaêl, ainsi que La Notte, une sculpture de Michel-Ange, ont fait couler beaucoup d’encre dans la littérature médicale. L’histoire du modèle de Rembrandt, fidèlement représenté dans Bethsabée, qui a fait l’objet de recherches ultérieures, laisse dubitatif sur une telle interprétation, tout comme l’intention prêtée à Rembrandt dans la Notte, en revanche étonnamment androgyne. Par contre sur une toile de Nicolas Régnier, Vanité, une allégorie de l’éphémère, l’intention de l’artiste de représenter une jeune femme atteinte d’un cancer du sein semble moins contestable. Des biographies montrent que ce diagnostic, redouté depuis la plus haute Antiquité, a parfois été porté à tort. C’est le cas pour Atossa, l’épouse de Darius. Pour Théodora, l’épouse de Justinien, et surtout pour Anne d’Autriche, les symptômes du cancer sont décrits avec force détails, tout comme les traitements des médecins, qui font frémir aujourd’hui. Reste que malgré les progrès actuels de la médecine, le cancer du sein, première atteinte maligne de la femme par sa fréquence, n’est guéri que dans ¾ des cas. D’où l’intérêt du dépistage.