L’espoir fait vivre… J’avais 28 ans, le 11 mars 2010, lorsque le cancer a fait son entrée dans ma vie. Je travaillais comme psychoéducatrice auprès d’adultes ayant une déficience intellectuelle et /ou un trouble envahissant du développement. J’étais enceinte de 23 semaines, et j’avais la tête pleine de rêves. J’avais un enfant à mettre au monde, je voulais la connaître et la voir grandir. J’avais le plus adorable des amoureux avec qui je voulais me marier. Je souhaitais voyager, je débutais ma carrière. Pas besoin de vous dire que la nouvelle a été difficile à prendre et que ma vie n’est plus du tout la même depuis. Du jour au lendemain, tout a basculé. La peur et l’incertitude se sont installées. Me croyant inébranlable, j’étais dépourvue. Pas facile pour une fille indépendante comme moi ! À 28 ans, je débutais enfin ma vie d’adulte et je devais décider comment j’allais vivre avec lui. Lui, ce foutu cancer. J’aurais pu choisir de m’écraser et d’en vouloir à la vie, mais j’ai plutôt choisit de voir le tout comme étant un des plus gros défis que la vie aura mis sur mon chemin. J’ai pris 24 heures pour digérer la nouvelle et je me suis fait la promesse de garder la tête haute pour les jours à venir. Qu’est-ce que ça donnerait de se morfondre ? Même si aucun médecin n’était inquiet pour ma santé, ils n’ont pas pris de chance. On a tout fait pour éliminer le cancer et éviter une récidive (chirurgie, mastectomie radicale modifiée, retrait des ganglions, radiothérapie, chimiothérapie, hormonothérapie, examens radiologiques, transfusions, médication, hospitalisation…). Les personnes qui m’entourent m’ont donné l’énergie et l’espoir pour continuer ma route. Seule, je ne serais pas là aujourd’hui. En juillet 2011, on me diagnostique une récidive de cancer aux poumons et au cerveau. Mon monde chavire encore une fois. J’ai alors une petite fille en pleine santé, un amoureux plus que présent et des amis et une famille présente et aimante. Je ne peux pas me permettre de les décevoir. Je resterai forte jusqu’au bout, je ne baisserai jamais les bras. Il est difficile de se lever quand tout semble perdu d’avance, mais il faut s’accrocher et oublier l’impossible. Pour moi, tout est possible. Je refuse d’être traitée comme un numéro et je me fou des statistiques. Je suis moi ! Cette histoire c’est la mienne et je vais tout faire en mon possible pour profiter pleinement de chaque moment que la vie me donnera. Aujourd’hui, j’ai 30 ans. Ma fille aura bientôt deux ans, mon amoureux est toujours à mes côtés, je suis toujours en vie et j’ai toujours mes rêves. Mon histoire, je la partage avec fierté et tant mieux si elle peut inspirer les autres. Je garde espoir de guérir. Mais surtout, je désire qu’un jour on puisse trouver un remède pouvant mettre fin à cette terrible maladie. En mon nom, des personnes comme Jean-François relèveront des défis. Pour ma part, je n’ai pas la force physique pour marcher, escalader ou courir, mais je m’implique auprès du Centre du lymphoedème de l’Outaouais en participant annuellement à un défilé de mode haute gamme ainsi qu’à un calendrier. Les dons amassés vont au Centre de cancérologie du CSSS de Gatineau et permettent aussi de remettre des camisoles post-opératoires aux femmes ayant le cancer du sein. Plus on parlera de cancer, plus les gens donneront et plus on augmente nos chances de ne plus jamais entendre parler de cette maladie. Je garde espoir qu’un jour le cancer sera derrière moi. À ma famille, mes amis, mon amoureux François et ma fille Lily-Rose. Merci d’être présents. J’ai besoin de vous. Karine Robitaille