16. Chap.4. Ecologie

publicité
Contribution à l’étude écologique des poissons de la partie congolaise de l’Inkisi
IV.1. CARACTERISATION DES EAUX
Un écosystème qu’il soit aquatique ou terrestre est caractérisé par un ensemble des facteurs
écologiques. Ces derniers sont soit abiotiques, soit biotiques. Les facteurs abiotiques
comprennent l’ensemble des caractéristiques physico-chimiques du milieu et les facteurs
biotiques constituent l’ensemble des interactions qui se réalisent entre des individus de la
même espèce ou d’espèces différentes (Dajoz, 1996).
Dans ce chapitre, nous nous intéressons d’une manière très sommaire à quelques facteurs
écologiques dans les eaux de la partie congolaise du bassin de l’Inkisi, essentiellement
pendant nos échantillonnages. En effet, il est connu que les facteurs écologiques ont un rôle
déterminant pour le nombre et la nature des espèces susceptibles de cohabiter dans un
environnement donné (Hugueny et Lévêque, 2006). Matthews et al. (1992) et Philippart
(1989) ont montré que la distribution des poissons est largement influencée par la qualité
physique et chimique de l’eau (oxygène dissous, température, pH, matières en suspension,
dureté, ammoniaque, etc.…). Welcomme (1979, 1985), Welcomme & Hagborg (1977), Junk
& Welcomme (1990) ont montré l’importance du cycle saisonnier des régimes de crues, de la
durée et de l’intensité de ces dernières dans les captures des poissons des rivières en milieu
tropical. De même, Statzner & Highler (1986); Junk et al. (1989); Lowe-McConnell (1987)
soulignent le rôle de l’hydrologie comme facteur structurant de l’écologie aquatique. Enfin,
Lévêque (2006a) note que la variabilité hydrologique qui résulte de la répartition saisonnière
des pluies ou la variabilité inter-annuelle des précipitations a, des conséquences importantes
sur la biologie des espèces et sur la dynamique des peuplements de poissons.
La caractérisation de l’environnement abiotique est un des éléments clés dans la
compréhension du fonctionnement d’un écosystème. Ainsi l’objectif de ce chapitre demeure
de dégager les grands traits caractéristiques des eaux (physico-chimie) de la partie congolaise
du bassin de l’Inkisi.
IV.1.1. RAPPEL DES METHODES
L’étude a porté sur la portion du bassin où les données sur la diversité de l’ichtyofaune ont été
collectées. Sur le terrain, l’évaluation de la physico-chimie a consisté d’une part en des
mesures ponctuelles prises lors des échantillonnages et d’autre part à des observations
réalisées au fond et autour des eaux. Le plan d’échantillonnage, la liste des variables et les
appareils de mesure utilisés ont été présentés dans le chapitre 2.
229
Chapitre IV
Des prélèvements des échantillons d’eau ont été effectués dans certaines stations pour des
observations microscopiques. Les pentes moyennes et partielles ont été calculées à partir de la
différence d’altitude et de la distance entre deux points pour la représentation du profil
longitudinal.
IV.1. 2. CARACTERISTIQUES PHYSICO-CHIMIQUES DES EAUX
IV.1.2.1. Profil longitudinal de l’Inkisi
Le cours principal reste bien évidemment le premier des milieux importants du bassin. Son
état varie fortement suivant les saisons. Les eaux ont une coloration jaunâtre. La rivière Inkisi
pénètre dans le territoire congolais à une altitude de 548 m et se jette dans le fleuve Congo à
211 m d’altitude (fig.4.1). La dénivellation moyenne dans la partie congolaise, très contrastée,
est de 1,9 m par km. De la frontière angolaise à la cité de Inkisi/Kisantu, la rivière Inkisi est
navigable ; Sur cette distance de près de 130 km la dénivellation est de 39 cm par km. De
Inkisi/Kisantu à Nsanga, deux agglomérations distantes de près de 35 km, la dénivellation
passe à 1,5 m par km. A Nsanga apparaît une chute, la chute de Sanga, en forme d’escalier, de
24 m de haut, au sommet de laquelle est érigé un barrage hydroélectrique. Du bas de la pente
de Sanga au sommet de la chute de Zongo, un tronçon de 10 km, la pente s’évalue à 2,2 m au
km. A Zongo se trouve une chute dont la hauteur est de 58 m. En amont et à moins d’une
centaine de mètres de la chute est érigé un autre barrage hydroélectrique. Du bas de la chute
au confluent avec le fleuve Congo, un parcours de 6 km, la dénivellation atteint 19,7 m par
km. A l’entrée de l’Inkisi dans le fleuve se trouve une autre chute d’environ 8 m de haut.
IV.1.2.2. Variables physico-chimiques
Les données moyennes de quelques variables physico-chimiques sont consignées dans le
tableau 4.1. Les données par saison sont présentées en annexe.
IV.1.2.2.1. Profondeur et Transparence
Sur le cours principal, le niveau d’eau observé et relevé, durant les expéditions révèle un
minimum de 1,5 m (au pied de la chute de Nsanga, 04°50’39,4’’S - 15°57’28,1’’E) contre un
maximum de 4,2 m (au niveau du barrage Nsanga, 04°50’35,5’’S - 14°57’37,6,1’’E). La
profondeur maximale dans les affluents varie de quelques cm à 2,2 m.
230
tu
411
Fleuve Congo
Altitude (en m)
k is
sa n
te d
eS
an g
Ch u
a
te d
eZ
on g
o
Po
511
In
nt
i
i /K
C hu
Luguga
Bongolo
Vila
611
Fidi
Contribution à l’étude écologique des poissons de la partie congolaise de l’Inkisi
311
211
175
150
125
100
75
50
25
0
Dist ance (en km )
Fig. 4.1. Profil longitudinal de la partie congolaise de l’Inkisi
La transparence est un des facteurs souvent avancés pour expliquer la productivité et le
fonctionnement trophique des milieux aquatiques (Blaber & Blaber, 1980 ; Cyrus & Blaber,
1987a,b ; Albaret et al., 2004). La transparence de l’eau permet d’évaluer la zone euphotique
nécessaire dans l’estimation de la production primaire et la teneur de l’eau en charges solides
de diverses natures. Durant la saison sèche et compte tenu de la faible profondeur du lit de
certains affluents (moins d’un mètre par endroit) au fond duquel on aperçoit le substrat, la
pénétration des rayons solaires est totale dans la plus grande majorité des stations
prospectées. Elle est partielle et diminue pendant la saison pluvieuse du fait de nombreuses
particules entraînées par les eaux de ruissellement qui gagnent le lit des rivières. Ces
particules se trouvent généralement sous forme de grains isolés. La floculation et l’agrégation
de certains de ces particules ne se produisent globalement que lorsque la vitesse du courant
devient faible (Boucart & Francis-Boeuf, 1942).
231
Chapitre IV
Tableau 4.1. Variables physico-chimiques dans divers cours d’eau avec leur valeur minimale et maximale durant les pêches expérimentales
Légende C. d’eau : Cours d’eau
Min : minimum Max : maximum
C. d'eau
Inkisi
Moy ± SD
Min - Max
Affluents de la rive gauche
Lamba
Moy
Luidi
Moy ± SD
Min - Max
Muala
Moy ± SD
Min - Max
Niama
Valeurs
N'soni
Moy ± SD
Min - Max
Nua
Moy ± SD
Min - Max
Vila
Valeurs
Affluents de la rive droite
Bongolo
Moy ± SD
Min - Max
Fidi
Moy ± SD
Min - Max
Luhuha
Moy ± SD
Min - Max
Lukusu /Kink
Valeurs
Lukusu/Nge
Moy ± SD
Min - Max
Ngeba
Moy ± SD
Min - Max
Vini
Moy ± SD
Min - Max
232
T° : température
Cond : conductivité
Kink : Kinkutu Nge : Ngeba
T°air
T° eau
pH
Cond
Durété
26,9 ± 1,3 25,2 ± 0,8 7,0 ± 0,5 70,1 ± 28,9 2,1 ± 0,8
24,5 - 30,5 23,2 - 26,2 6,0 - 7,7 21,6 - 128,2 1,0 - 4,2
25,3
27,1 ± 3,0
21,6 - 31,2
26,6 ± 2,1
24,3 - 29,1
26,8
25,6 ± 3,3
20,6 - 30,7
29,1 ± 2,5
23,4 - 31,0
26,7
24,0
24,6 ± 1,3
23,1 - 27,4
24,0 ± 2,1
22,1 - 26,4
21,8
22,5 ± 1,7
19,7 - 24,0
27,3 ± 2,6
22,2 - 30,4
25,8
7,1
7,4 ± 0,2
7,1 - 7,8
7,4 ± 0,5
6,8 - 8,0
7,2
6,5 ± 0,5
5,6 - 6,9
7,8 ± 0,4
7,2 - 8,3
7,2
17,5
1,0
209,8 ± 64,7 6,9 ± 2,4
126,2 -294,0 4,0 - 9,9
233,3 ± 96,1 7,5 ± 2,6
145,8 -362,0 5,0 - 12,0
35,2
1
12,6 ± 2,4
0,5 ± 0,2
9,5 - 15,8
0,3 - 0,5
135,5 ± 16,3 4,3 ± 0,5
112,4 -159,5 4,0 - 5,2
231
8
25,6 ± 2,9
20,3 - 29,4
28,0 ± 3,0
24,3 - 31,5
27,9 ± 2,0
25,6 - 29,9
28,6
26,4 ± 2,8
23,4 - 28,8
26,0 ± 1,6
23,7 - 28,7
27,8 ± 1,2
26,8 - 29,1
23,6 ± 1,1
22,3 - 25,4
24,0 ± 1,5
21,8 - 25,2
24,7 ± 1,5
22,7 - 26,1
23,4
25,1 ± 1,2
23,6 - 26,1
23,6 ± 1,4
21,9 - 25,6
24,3 ± 0,9
23,4 - 25,1
7,1 ± 0,4 87,7 ± 15,3
6,8 - 7,8 66,7 - 102,5
6,7 ± 0,3 26,8 ± 8,2
6,4 - 7,0 16,5 - 35,0
7,3 ± 0,4 139,8 ± 35,9
6,9 - 7,9 89,7 - 168,8
7,1
62,1
7,0 ± 0,7 98,8 ± 36,0
6,4 - 7,8 66,9 - 148,5
7,1 ± 0,3 120,8 ± 31,7
6,5 - 7,5 73,1 - 151,4
6,4 ± 0,1 15,7 ± 3,3
5,6 - 6,5 11,9 - 17,6
3,3 ± 0,7
2,0 – 3,5
1,0 ± 0,0
0,5 - 1,0
4,0 ± 1,2
3,0 - 5,2
2,0
3,5 ± 1,3
2,0 - 5,0
4,4 ± 0,9
3,0 - 5,0
0,5 ± 0,3
0,3 - 0,6
Moy ± SD : Moyenne ± déviation standard
O2 (mg/l)
8,3 ± 0,6
7,8 - 8,9
O2 (%)
97,1 ± 3,4
94 -106
Largeur Profondeur Vitesse
63,6 ± 16,0 2,2 ± 1,0
1,2 ± 0,9
48,0 - 84,0 1,5 - 4,2
0,1 - 3,6
Transparence
1,1 ± 0,4
0,4 - 1,8
8,0
8,2 ± 0,5
7,9-8,5
8,9 ± 0,4
8,3 - 9,1
7,7
8,9 ± 0,3
8,6 -9,1
8,8 ± 0,3
8,5 - 9,2
7,5
98
97 ± 2,8
94-101
95 ± 2,6
88 - 99
96
100 ± 3,6
94 -102
99
94-104
92
4,0
12,3 ± 2,0
9,3 – 22,0
6,5 ± 2,6
4,0 - 10,0
2,0
3,3 ± 0,4
2,5 - 3,6
16,3 ± 2,7
13,0 - 20,6
14,5
0,3
1,2 ± 0,3
0,9 -1,8
0,8 ± 0,6
0,3 - 1,5
0,3
0,4 ± 0,2
0,3 - 0,8
0,6 ± 0,1
0,4 - 0,8
1,6
0,4
0,7 ± 0,2
0,5 - 1,0
0,4 ± 0,1
0,3 - 0,6
0,4
0,4 ± 0,1
0,3 - 0,6
0,6 ± 0,1
0,4 - 0,8
0,3
0,3
0,8 ± 0,3
0,3 - 1,0
0,7 ± 0,4
0,3 - 1,0
0,3
0,3 ± 0,1
0,2 - 0,6
0,6 ± 0,2
0,2 - 0,7
0,4
9,7 ± 0,4
9,4 -10,2
9,2 ± 0,3
8,8 -9,3
8,6 ± 0,6
8,4 - 9,3
8,2
7,3 ± 0,3
7,0-7,6
8,6 ± 0,2
8,3 -8,8
8,1 ± 0,2
7,9 - 8,4
99 ± 3,8
94 -105
101 ± 4,1
95-103
97 ± 2,7
92 - 99
95
96 ± 3,4
90 - 98
96 ± 2,4
92 -100
94 ± 2,3
90 - 99
10,8 ± 2,5
8,0 - 16,0
33,3 ± 2,5
32,0 - 37,0
4,1 ± 0,9
3,0 - 5,0
8,0
4,2 ± 0,9
3,0 - 5,0
9,6 ± 3,7
7,0 - 18,0
11,7 ± 3,2
8,0 - 14,0
1,0 ± 0,1
0,6 - 1,2
1,7 ± 0,3
1,3 - 2,0
0,8 ± 0,1
0,6 - 1,2
1,0
0,5 ± 0,1
0,4 - 0,6
1,5 ± 0,4
0,8 - 2,0
0,8 ± 0,2
0,6 - 1,8
1,1 ± 0,3
0,8 - 1,2
0,8 ± 0,1
0,8 - 0,9
0,5 ± 0,2
0,3 - 0,7
0,5
0,4 ± 0,1
0,4 - 0,6
0,4 ± 0,1
0,3 - 0,6
0,5 ± 0,1
0,4 - 0,6
0,7 ± 0,3
0,4 - 1,0
1,3 ± 0,2
1,1 - 1,5
0,7 ± 0,2
0,4 - 0,9
0,5
0,5 ± 0,1
0,4 - 0,6
1,5 ± 0,4
0,8 - 1,4
0,5 ± 0,1
0,4 - 0,8
Contribution à l’étude écologique des poissons de la partie congolaise de l’Inkisi
C. d'eau
Sous-affluents
Manzanza
Moy ± SD
Min - Max
Mingididi
Moy ± SD
Min - Max
Nsengezi
Valeurs
Voke
Moy ± SD
Min - Max
Wungu
Moy ± SD
Min - Max
Ruisseaux et sources
Bimbuampolo Moy ± SD
Min - Max
Mabuta
Moy ± SD
Min - Max
Mpika
Valeurs
N'longo
Moy ± SD
Min - Max
Sanga
Valeurs
Yabi
Moy ± SD
Min - Max
Yoyila
Moy ± SD
Min - Max
Zua
Moy ± SD
Min - Max
T°air
T° eau
24,3 ± 0,2
23,2 - 25,6
28,4 ± 1,1
25,2 - 31,8
29,8
27,7 ± 1,5
25,2 - 30,2
28,5 ± 1,9
24,4 - 30,7
22,5 ± 0,6
21,3 - 24,2
25,7 ± 1,0
24,1 - 27,4
25,2
26,0 ± 1,7
22,7 - 29,4
25,1 ± 1,1
22,4 - 26,8
28,1 ± 1,5
24,4 - 29,7
25,4 ± 1,0
24,2 - 26,7
28,1
25,8 ± 0,6
23,4 - 26,2
28,1
25,9 ± 1,6
23,7 - 27,0
25,8 ± 0,3
24,3 - 26,3
26,7 ± 1,7
23,8 - 28,6
23,2 ± 0,4
22,8 - 24,7
23,5 ± 1,2
21,7 - 24,5
24,2
24,6 ± 0,9
23,6 - 25,6
25,4
23,9 ± 0,1
22,0 - 25,0
22,6 ± 0,4
21,3 - 23,9
24,4 ± 1,6
22,5 - 26,2
pH
Cond
Durété
O2 (mg/l)
O2 (%)
Largeur
Profondeur
Vitesse
Transparence
6,1 ± 0,4
9,8 ± 1,9
5,9 - 6,6
8,7 - 12,0
7,0 ± 0,6 109,7 ± 38,1
6,6 - 7,5 82,7 - 136,6
6,6
28,8
6,0 ± 0,3 29,2 ± 3,4
5,6 - 6,4 24,0 - 38,2
6,8 ± 0,3 40,8 ± 6,3
6,5 - 7,3 24,6 - 56,3
0,3 ± 0,1
0,3 – 0,4
3,4 ± 0,0
2,7 - 4,5
1,0
1,0 ± 0,1
0,8 - 1,2
1,6 ± 0,3
0,8 - 1,9
8,6 ± 0,3
8,3 - 8,8
8,5 ± 0,2
8,3 - 8,8
8,0
7,7 ± 0,2
7,2 - 8,1
7,8 ± 0,2
7,3 - 8,4
97± 2,6
91-100
99 ± 2,2
94 -102
97
94 ± 2,1
90 - 98
94 ± 2,1
90 - 99
2,7 ± 1,2
2,0 - 4,0
3,5 ± 0,7
3,0 - 5,0
4,0
28,5 ± 2,1
24,0 - 42,0
15,2 ± 5,3
12,0 - 25,2
1,3 ± 1,0
0,2 - 2,2
0,7 ± 0,2
0,5 - 1,2
0,5
1,4 ± 0,4
1,2 - 2,2
1,1 ± 0,1
0,9 - 1,5
0,3 ± 0,1
0,2 - 0,4
0,4 ± 0,1
0,3 - 0,5
0,4
0,2 ± 0,1
0,0 - 0,3
0,8 ± 0,1
0,5 - 1,0
0,9 ± 0,5
0,2 - 1,3
0,6 ± 0,1
0,5 - 0,8
0,5
0,8 ± 0,3
0,5 – 1,3
0,7 ± 0,2
0,4 - 1,3
5,9 ± 0,3
5,4 - 6,3
5,8 ± 0,4
5,2 - 6,3
5,4
5,7 ± 0,3
5,3 - 6,1
5,3
5,6 ± 0,3
5,4 - 5,8
5,6 ± 0,1
5,2 - 6,3
5,8 ± 0,2
5,4 - 5,9
1,3 ± 0,4
0,9 - 2,1
1,5 ± 0,5
0,5 - 2,1
0,5
1,4 ± 0,6
0,8 - 2,4
0,5
0,5 ± 0,1
0,4 - 0,7
1,6 ± 0,3
1,4 - 2,0
0,5 ± 0,0
0,4 - 0,6
8,8 ± 0,2
8,2 - 9,1
8,0 ± 0,2
7,6 - 8,3
8,6
8,8 ± 0,3
8,0 - 9,3
8,7
8,4 ± 0,3
8,0 - 8,8
7,9 ± 0,4
7,1 - 8,2
9,0 ± 0,2
8,2 - 9,4
99 ± 3,4
93 - 104
98 ± 1,8
94 - 103
102
99 ± 2,1
97-103
99
95 ± 1,8
91 - 100
94 ± 2,4
90 - 100
101 ± 1,9
95 - 105
0,9 ± 0,1
0,7 - 1,0
0,7 ± 0,1
0,7 - 0,8
0,4
0,5 ± 0,1
0,4 - 0,6
0,7
0,6 ± 0,1
0,5 - 0,8
1,0 ± 0,3
0,6 - 1,4
0,5 ± 0,1
0,4 - 0,6
0,3 ± 0,1
0,2 - 0,6
0,2 ± 0,1
0,2 - 0,3
0,2
0,3 ± 0,1
0,2 - 0,4
0,3
0,3 ± 0,1
0,2 - 0,4
0,2 ± 0,1
0,2 - 0,3
0,3 ± 0,1
0,2 - 0,4
0,2 ± 0,1
0,1 - 0,3
0,1 ± 0,1
0,1 - 0,2
0,5
0,1 ± 0,1
0,0 - 0,2
0,2
0,1 ± 0,1
0,0 - 0,2
0,1 ± 0,1
0,1 - 0,2
0,1 ± 0,1
0,0 - 0,2
0,3 ± 0,1
0,2 - 0,4
0,2 ± 0,1
0,2 - 0,3
0,2
0,2 ± 0,1
0,2 - 0,3
0,3
0,2 ± 0,1
0,2 - 0,4
0,2 ± 0,1
0,2 - 0,3
0,3 ± 0,1
0,2 - 0,4
38,8 ± 10,1
27,4 - 62,4
43,4 ± 12,8
16,1 - 62,4
8,0
47,8 ± 21,6
23,4 - 72,3
12,6
14,6 ± 1,5
12,8 - 16,4
56,4 ± 6,2
42,0 - 60,8
13,7 ± 3,8
11,0 – 17,4
233
Chapitre IV
IV.1.2.2.2. Température
La température influe sur le métabolisme (développement embryonnaire, croissance,
respiration, reproduction,…) et la distribution des espèces animales et végétales (Dépasse,
1956 ; Descamps, 1967 ; Huet, 1970 ; Hyne, 1970 ; Lavandier, 1979).
Dans les différentes stations prospectées, le minimum thermique de l’air se situe à 20,3°C
(Bongolo/Kinsendi) et le maximum à 31,2°C (Luidi/Kinuansudi)
contre un minimum
thermique de l’eau situé à 19,7°C (N’soni/Yanama) et un maximum de 30,7°C
(Nua/Mawunzi). L’amplitude thermique moyenne de l’eau est de 2,8°C. L’amplitude la plus
basse fut observé sur Inkisi/Zongo (en aval de chute) (1,1°C) dont la station est dans une forêt
et la plus élevée à Nua/Mawunzi (8,2°C) dont la station se trouve à découvert. Les mesures
faites, sur chaque station à différentes heures, ont montré que les différences de la température
entre l’air et l’eau n’excèdent pas 5°C.
IV.1.2.2.3. pH et Oxygène
D’une manière générale, le pH connaît des fluctuations saisonnières dans le bassin de l’Inkisi
que l’on soit sur le lit de la rivière ou sur ses affluents. Avec des pH variant de 5,2 à 8,2 les
eaux de l’Inkisi et de ses affluents sont tantôt acides, tantôt neutres et tantôt alcalines. Les
valeurs de pH augmentent de la saison sèche à la saison pluvieuse. Sur le cours principal, les
valeurs de pH sont comprises entre 6,0 et 7,7 tandis que dans les principaux affluents elles
sont dans l’ordre de 6,4 à 8,3 exceptée les rivières N’soni et Vini (bordées par des galeries
forestières) où ils ont varié de 5,6 à 6,9. Les eaux acides sont, particulièrement, observées
dans des ruisseaux, sources et les eaux de plaines d’inondation, à fond riches en débris
végétaux (5,2-6,3 dans un milieu marécageux situé en amont du barrage Zongo à Zongo). Les
variations saisonnières et journalières, pour chaque station considérée, sont de faible
amplitude (ne dépassant pas 1).
L’oxygène dissous est essentiel pour la respiration des organismes aquatiques et a donc une
influence directe sur le fonctionnement biologique de ces milieux. La concentration en
oxygène dissous diminue à la faveur de la consommation par les organismes lorsque celle-ci
n’est pas compensée par de nouveaux apports. D’une façon générale, les eaux du bassin de
l’Inkisi présentent des taux d’oxygénation proche ou supérieur de la saturation.
234
Contribution à l’étude écologique des poissons de la partie congolaise de l’Inkisi
Les valeurs observées pour l’oxygène dissous dans la rivière Inkisi et ses affluents (7,0-10,2
mg/l) indiquent des eaux bien oxygénées pour toute vie aquatique. Les variations saisonnières
sont également de faible amplitude. Les pourcentages de saturations varient de 88 à 106 %
dans les stations échantillonnées et durant toutes les campagnes.
IV.1.2.3.4. Conductivité et dureté totale
La conductivité d’une eau correspond à sa conductibilité. Elle traduit la capacité de l’eau à
conduire l’électricité entre deux électrodes. Elle détermine essentiellement « pression
osmotique » de l’eau. La conductivité augmente avec la teneur de l’eau en sels dissous et la
mobilité des ions. Plus la conductivité de l’eau sera élevée plus la pression osmotique sera
forte. Sa mesure peut donner une idée de la concentration en ions de l’eau. Il existe une
relation entre la teneur en sels dissous d’une eau et sa conductivité (Richard & Nguyen, 1961 ;
Rodier, 1984). La conductivité dans le bassin de l’Inkisi subit également des fluctuations. Elle
augmente de la saison des pluies à la saison sèche. Les valeurs obtenues sont comprises entre
8,7 µS/cm (Mazanza / Muala-Kinsende) à 145,8 µS/cm (Muala / Muala-Kinsende) en saison
pluvieuse contre 12,0 à 362,0 µS/cm en saison sèche, pour les mêmes rivières. La dureté
totale d’une eau correspond à l’ensemble des sels dissous dans l’eau. La dureté totale ou titre
hydrotimétrique indique essentiellement sa teneur en ions calcium et magnésium dissous. La
dureté connaît aussi des fluctuations : elle augmente de la saison des pluies à la saison sèche.
Les valeurs moyennes observées dans différentes stations oscillent entre 0 et 10°D (soit 0,3 à
180 mg de CaCO3 par litre). Ce qui indique que ces eaux sont, en général, douces.
IV.1.3. Faune et flore aquatique
Le bassin de l’Inkisi regorge une faune et une flore aquatique abondante et diversifiée qui
n’ont malheureusement fait l’objet d’aucune étude particulière. Les renseignements reçus et
des observations effectuées montrent que nombreux taxa sont bien représentés. Parmi les
animaux aquatiques ou semi-aquatiques, nous avons observé en dehors de poissons et à titre
indicatif, les batraciens (Bufo regularis Reus, 1833 ; Ptychadena mascareniensis (Dumeril &
Bibron, 1841) ; Xenopus calcaratus Peter, 1875), les oiseaux (Oedicnemus senegalensis
Swainson, 1837 ; Actophilornis africanus (Gmelin, 1789) ; Alcedo leucogaster (Fraser, 1843),
les reptiles (Varanus niloticus (Linneaus,1758) ; Crocodylus niloticus Laurenti, 1768), les
mammifères (Potamogale velox Du Chaillu, 1860).
235
Chapitre IV
Les macro-invertébrés les plus représentés sont les insectes (les Hyménoptères, les Diptères,
les Orthoptères et les Odonates), les annélides (Lumbricus terrestris), les mollusques (Bulinus
forkalis (Ehrenberg, 1831)).
Le peuplement végétal aquatique des lits de la rivière et des ses affluents est constitué des
macrophytes en l’occurence des Agavaceae (Dracaena camerooniama Baker), Araceae
(Lasimorpha senegalense Schott), Hydrochariaceae (Hydrocharis chevalieris (De Wild.)
Dandy, Nymphea spp, d’Eichhornia crassipes et de nombreux microphytes, essentiellement
constitué des algues Chlorophytes (Spirogyra, Zygnema, Volvox, Closterium), Cyanophytes
(Nostoc, Spirulina, Lyngbya, Oscillatoria, Rivularia) et Chromophytes (Pinnularia,
Navicula). Le long des rivières, on trouve de nombreux macrophytes en l’occurrence des
Arecaceae (Elaeis guineensis Jacq, Laccosperma secundiflorum Kuntze,…), Asteraceae
(Alternanthera sessilis (L) D.C ; Spilanthess costata Benth, …) des Cyperaceae (Cyperus
angolensis,…), des Fabacées (Psophocarpus scandens (Endl) Verdc.), des Poaceae
(Pennisetum purpureum Schum ; Loudetia demeuse (De wild.) C.E.Hubb. ex Pic.)
IV.2. STRUCTURE DES COMMUNAUTES DES POISSONS
La rivière constitue un milieu variable, varié et complexe (Mérona, 1979) se caractérisant par
la variation conjointe d’un ensemble de paramètres physiques et chimiques (Belliard et al.,
1997). Ces changements physiques et chimiques entraînent des modifications de structures
des communautés piscicoles se traduisant par une variation en richesse et en composition
spécifique (Huet, 1954 ; Balon & Stewart, 1983 ; Hugueny & Lévêque, 2006). Les
changements de composition des communautés s’établissent en liaisons étroites avec les
caractéristiques des espèces et des stratégies qu’elles ont développées (Barbaut, 1992). Les
changements affectent également les modes de reproductions développés par les espèces
(Bénech & Quensière, 1985 ; Benech & Quensière, 1989 ; Belliard et al., 1997) et même les
régimes alimentaires (Paugy & Lévêque, 2006b). Les études sur la répartition des poissons
apportent les éléments nécessaires pour l'aménagement ichtyologique et pour le contrôle des
communautés aquatiques naturelles (Merona, 1981). Ces études ont été largement effectuées
pour les écosystèmes aquatiques européennes (Merona, 1979). En Afrique, elles sont rares
voire inexistantes dans certaines régions (Pouilly, 1993 ; Kamdem & Teugels, 1997 ;
Kamdem, 1998 ; Mbega, 2004).
236
Contribution à l’étude écologique des poissons de la partie congolaise de l’Inkisi
L'étude de la structure des peuplements piscicoles dans la partie congolaise du bassin de
l’Inkisi est abordé selon l’axe longitudinal qui tient compte des flux unidirectionnels le long
du gradient amont-aval. Il est question de connaître la dynamique spatiale de son ichtyofaune.
Il s'agit, en particulier, de voir son organisation dans l'espace et de déterminer les facteurs
susceptibles de régir cette structuration.
IV.2.1. Rappel des méthodes
La méthode qui a été utilisée est développée dans le chapitre deux du présent document. Deux
approches complémentaires sont utilisées : l’une basée sur des analyses multivariées, l’autre
basée les indices synthétiques (abondance, richesse spécifique, indice de diversité de Shannon
et équitabilité). Une première analyse en composantes principales effectuée sur toutes les
espèces capturées par différentes techniques de pêche et qui a tenu compte de toutes les
stations a été réalisée. Les résultats n’ont pas permis de mettre en évidence une structure
particulière intéressante. Nous nous limitons, ici, aux seules stations dites « écologiques » qui
ont fait l’objet des techniques de captures plus ou moins standardisées.
IV.2.2. Caractérisation des stations
IV.2.2.1. Coordonnées des stations
Les coordonnées géographiques et les codes utilisés sont consignés dans le tableau 4.2.
Tableau 4.2. Coordonnées des stations écologiques
(E) : Est
(S) : Sud
N°
Station
Code Rivière
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
Kinsendi / Inkisi
Amont barrage Sanga
Aval barrage Sanga
Aval Chute Zongo
Nua / Sawu di Kimpangu
Luidi / N'dimba Yayisu
Wungu / Ndimba Muayi
Bongolo / Ndimba Malueka
Ngeba / Pont Kimasi
N’soni / Kikiadi
Village
Kin
Inkisi
Kinsende
Ambs Inkisi
Nsanga
Avbs Inkisi
Nsanga
Avcz Inkisi
Zongo
Nua
Nua
Mawunzi
Luid
Luidi
Kinua-nsudi
Wung Wungu
Kiyenga
Bong Bongolo Kinsende
Ngeb Ngeba
Ngeba
Nson N'soni
Yanama
Longitude (E)
Latitude (S)
05° 23' 10,0"
04° 50' 31,0"
04° 50' 39,4"
04° 46' 06,6"
05° 18' 48,0"
05° 28' 25,1"
05° 31' 45,0"
05° 23' 06,6"
05° 11' 01,5"
05° 24' 08,2"
15° 15' 17,1"
14° 57' 36,5"
14° 57' 27,5"
14° 52' 39,0"
15° 06' 31,9"
15° 13' 04,3"
15° 17' 29,0"
15° 15' 31,8"
15° 12' 23,1"
15° 10' 16,6"
237
Chapitre IV
IV.2.2.2. Variables environnementales
Vingt et une variables environnementales ont été prises en compte dont dix-huit variables
quantitatives tels que des descripteurs physico-chimiques (température de l’eau, pH, dureté,
transparence, …) ou des descripteurs géographiques (distance à la source, altitude) et trois
variables qualitatives (présence ou absence de gros blocs de roches, de débris végétaux et de
berge à herbes). Le tableau 4.3 donne les différentes moyennes des variables
environnementales utilisées.
Tableau 4.3. Variables environnementales et leurs codes
Variables
Code
Kin
Ambs Avbs
Distance à la source
Diso 288
375
(km)
Alt
512
445
Altitude (m)
Haca
0
0
Hauteur canopée (m)
Teau 24,4 25,0
Température (°C)
Ph
7,2
7,4
pH
Cond 77,6 80,0
Conductivité (µS/cm)
Dur
2,3
2,4
Durété (D°D)
Oxy
8,9
8,1
Oxygène (mg/l)
Lar
57,0 54,0
Largeur (m)
Prof 1,85 1,90
Profondeur (m)
Vit
0,95 1,06
Vitesse (m/s)
Tran
1,0
1,4
Transparence (m)
Couverture et substrat (en proportion)
Couverture canopée
Ccan 0,00 0,00
Plancher rocheux
Roc 0,40 0,50
Blocs
Bloc 0,30 0,20
Cailloux
Cail 0,00 0,07
Sable
Sab
0,25 0,20
Boue (argile et vase)
Boue 0,05 0,03
Evaluation qualitative : présence ou absence
Berge herbeuse
Behe
0
0
Gros blocs
Gblo
0
0
Débris
Debr
0
0
Avcz
377
388
420
0
25,5
7,3
83,5
2,6
8,2
59,0
1,75
0,80
1,2
246
0
26,0
7,4
92,9
3,0
8,4
64,0
2,20
0,86
1,5
0,00
0,45
0,25
0,06
0,20
0,04
0
0
0
Stations
Nua Luid Wung Bong
325
276
Ngeb
Nson
288
295
373
307
530
537
0
0
25,4 25,1
7,7
7,5
152,3 234,3
5,1
7,8
8,7
8,1
15,3 16,3
0,60 1,00
0,54 0,58
0,60
1,0
537
0
24,6
6,9
48,3
1,5
7,8
17,2
1,00
0,75
0,7
515
0
22,9
7,3
99,4
3,3
9,9
18,3
0,88
0,82
0,7
541
0
23,1
7,3
141,3
4,5
8,8
9,8
1,23
0,36
1,2
590
8
22,3
6,8
14,0
0,5
8,9
3,2
0,35
0,30
0,3
0,00
0,60
0,10
0,00
0,25
0,10
0,00
0,10
0,07
0,33
0,45
0,05
0,00
0,13
0,07
0,30
0,42
0,08
0,00
0,15
0,04
0,35
0,40
0,06
0,00
0,20
0,05
0,11
0,38
0,07
0,00
0,00
0,00
0,35
0,40
0,25
0,80
0,00
0,00
0,38
0,40
0,22
0
1
1
1
0
0
1
0
0
1
0
0
1
0
0
1
0
1
0
0
1
IV.2.2.3. Relation Stations-Variables environnementales
Pour évaluer la relation entre les stations et les variables environnementales nous avons
effectué une analyse multivariée : l’Analyse en Composantes Principales (ACP). Pour cela
nous avons lancé une série d’analyses à partir de la matrice stations-variables
environnementales.
238
Contribution à l’étude écologique des poissons de la partie congolaise de l’Inkisi
Les données de la matrice utilisée pour la réalisation de cette ACP sont reprises dans les
tableaux 4.3. Cette analyse qui a tenu compte des variables environnementales comprenait 10
lignes (stations) et 21 colonnes (facteurs). Les résultats de ces analyses sont illustrés dans les
figures 4.2 et 4.3. Les axes 1, 2, 3 et 4 expriment respectivement 30,2 % ; 21,2 % ; 9,7 % et
6,1 % de la variance totale. Nous n’avons retenu pour l’interprétation de nos résultats que les
deux premiers axes qui expriment à eux seuls 51,4 % de la variabilité totale. Il s’en suit une
représentation graphique dont les variables environnementales sont en relation aux stations de
prélèvement (Fig. 4.2).
1.0
Nson
Ccan
Haca
Axe 2 (21,2 %)
Roc
Vit
Avbs
Kin
Bloc
Avcz
Ambs
Gblo
Debr
Diso
Teau
Ph
Oxy
Alt
Lar
Wung
Tran
Bong
Prof
Nua
Boue
Sab
Cail
Luid
Ngeb
Cond
Dur
Behe
-1.0
-1.0
Axe 1 (30,2 %)
1.0
Fig. 4.2 : ACP des variables environnementales et stations d’échantillonnage
La figure 4.2 qui reprend les résultats de l’ACP basée uniquement sur les variables
environnementales des stations de prélèvement met en évidence, en ce qui concerne les
stations, deux groupes : d’une part la station Nsoni, la seule station à canopée et les neuf
autres stations qui en sont dépourvues. Nous avons effectué une autre ACP sans la station
Nsoni. Les résultats sont présentés dans la figure 4.3.
239
Chapitre IV
1.0
Debr
Avcz
Ngeb
Gblo
Boue
Cond
Axe 2 (13,3 %)
Tran
Prof
Roc
Teau
Vit
Ambs
Lar
Avbs
Bloc
Dur
Ph
Alt
Oxy
Diso
Behe
Luid
Cail
Bong
Wung
Sab
Kin
Nua
-0.6
-1.0
Axe 1 (37,1 %)
1.0
Fig. 4.3 : ACP des variables environnementales et stations (dépourvues de canopée)
En examinant la figure 4.3, il apparaît que l’axe 1 sépare deux groupes : l’un situé dans la
partie gauche de l’ordination concentre Avcz, Ambs, Avbs et Kin ; l’autre situé dans la partie
droite de l’ordination se trouve Ngeb, Luid, Bong et Nua. Si l’on considère l’axe 2, celui-ci
sépare également deux nuages de points : l’un corrélé à la partie positive de l’axe comprend
les stations Avcz et Ngeb ; l’autre corrélé à la partie négative concentre les stations de
prélèvement Ambs, Avbs, Kin puis Bong, Luid, Wung, Nua. Ainsi, à base des figures 4.2 et
4.3 cinq groupes peuvent s’identifier comme suit :
- stations à canopée : Nson
- station à gros blocs : Avcz
- stations à substrat boueux : Ngeb
- stations larges avec plancher rocheux : Ambs, Avbs, Kin
- stations à substrat sablonneux : Bong, Luid, Wung, Nua
Les caractéristiques de chaque groupe de station compilées à partir du tableau 4.3 sont
consignées dans le tableau 4.4.
240
Contribution à l’étude écologique des poissons de la partie congolaise de l’Inkisi
Tableau 4.4. Caractéristiques de groupes de stations
Variables
Diso
Alt
Haca
Teau
Ph
Cond
Dur
Oxy
Lar
Prof
Vit
Tran
Ccan
Roc
Bloc
Cail
Sab
Boue
Behe
Gblo
Debr
Kin-Ambs-Avbs
288-377a
420-512b
0
24,4-25,5a
7,2-7,4a
77,6-83,5a
2,3-2,6a
8,1-8,9a
54,0-59,0b
1,75-1,90a
0,80-1,06a
1,0-1,4a
0
0,4-0,5b
0,20-0,30c
0,00-0,07a
0,20-0,25a
0,03-0,05b
0
0
0
Avcz
388a
246a
0
26a
7,4a
92,9a
3,0a
8,4a
64,0a
2,20a
0,86a,b
1,5a
0
0,6a
0,10a,b
0,00a
0,25a
0,10a
0
1
1
Nua-Luid-Wung-Bong
276-325a
515-537c
0
22,9-25,4a
6,9-7,7a
48,3-234,3a
1,5-7,8a
7,8-9,9a
15,3-18,3c
0,60-1,00b
0,54-0,82b,c
0,6-1,0b,c
0
0,1-0,2c
0,00-0,32b
0,11-0,35b
0,27-0,42b
0,05-0,08c
1
0
0
Ngeb
373a
541b,c
0
23,1a
7,3a
141,3a
4,5a
8,8a
9,8d
1,23b
0,36c
1,2a,b
0
0d
0,00b
0,35b
0,40b
0,25d
1
0
1
Nson
307a
590c
8
22,3a
6,8a
14a
0,5a
8,9a
3,2d
0,35c
0,30c
0,3c
0,8
0d
0,00b
0,38b
0,40b
0,22d
0
0
1
Les valeurs partageant au moins une lettre (en exposant) dans la même ligne ne diffèrent pas au seuil 5
% (test d’Anova)
De l’ensemble de ces résultats issus de l’ACP basée sur les stations-variables
environnementales, il résulte que les stations de prélèvement dans la partie congolaise de
l’Inkisi se regroupent en fonction du type de milieu dans lequel elles se situent. En effet, les
points de prélèvement Avcz, Avbs, Ambs, Kin correspondent au cours principal et en savane.
De même, les points de prélèvement Bong, Wung, Nua, Luid, Ngeba et Nson correspondent
aux affluents ; seule la dernière station est couverte par une galerie forestière.
IV.2.3. Structure des communautés ichtyologiques
IV.2.3.1. Composition spécifique globale
Pour les deux années, les captures sur les stations dites «écologiques» effectuées uniquement
à l’aide des filets maillants et en saison sèche révèlent un effectif de 5220 spécimens dont
2708 la première année (43 espèces, 11 familles) et 2512 la seconde année (45 espèces, 12
familles).
241
Chapitre IV
Aucune différence significative n’a été observée entre les captures des deux années
d’échantillonnage tant du point de vue nombre de spécimens que du nombre d’espèces (test U
de Mann Whitney, p > 0,05). Cela permet de grouper les données des deux années pour les
analyses. Ces poissons péchés se répartissent en 12 familles, 27 genres et 45 espèces. Le
tableau 4.5 présente les résultats des captures.
Tableau 4.5. Nombre de poissons (par espèce) capturés dans les stations écologiques
Familles et espèces
Code
Kin
Mormyridae
Campylomormyrus curvirostris
Campylomormyrus rhynchophorus
Hippopotamyrus cf. ansorgii
Hippopotamyrus psittacus
Mormyrops anguilloides
Mormyrus caballus
Mormyrus ovis
Myomyrus macrodon
Paramormyrus cf. kingsleyae
Paramormyrus cf. sphekodes
Pollimyrus plagiostoma
Alestidae
Nannopetersius mutambuei
Cyprinidae
Barbus cf argenteus
Barbus miolepis
Barbus unitaeniatus
Barbus vanderysti
Garra congoensis
Labeo cyclorhynchus
Labeo greenii
Labeo macrostomus
Labeo nasus
Labeobarbus sp.
Raiamas kheeli
Varicorhinus latirostris
Varicorhinus macrolepidotus
Varicorhinus robertsi
Amphilidae
Doumea alula
Mochokidae
Euchilichthys guentheri
Auchenoglanididae
Parauchenoglanis balayi
Clariidae
Clarias angolensis
Clarias buthupogon
Clarias camerunensis
Clarias gariepinus
Clarias gabonensis
242
Stations
Ambs Avbs Avcz Nua Luid Wung Bong Ngeb Nson
Cacu
Carh
Hian
Hips
Moan
Moca
Moov
Myma
Pmki
Pmsp
Popl
0
0
17
0
0
0
0
0
6
25
0
0
0
5
0
0
0
0
0
4
7
0
0
0
12
0
0
0
0
0
0
6
0
6
11
0
5
7
5
7
6
0
0
1
0
0
33
0
0
0
0
0
15
41
0
0
0
39
0
0
0
0
0
0
54
0
0
0
39
0
0
0
0
0
19
29
0
0
0
51
0
0
0
0
0
56
48
0
0
0
87
0
0
0
0
0
62
116
0
0
0
0
0
0
0
0
0
131
216
0
Namu
9
5
2
0
42
27
26
24
51
63
Basp
Bami
Baun
Bava
Gaco
Lacy
Lagr
Lama
Lana
Lbsp
Rakh
Vala
Vama
Varo
4
9
11
0
5
0
0
27
0
12
31
1
6
28
2
7
5
0
7
0
0
31
0
6
12
0
9
83
10
42
10
0
6
0
0
59
0
7
7
4
11
94
0
2
0
0
4
5
12
23
33
0
0
0
8
0
0
0
67
0
27
0
0
0
0
2
662
25
0
26
0
0
35
0
32
0
0
0
0
3
233
149
0
24
0
0
83
0
27
0
0
4
0
1
67
28
0
19
0
0
238
0
53
0
0
6
0
2
56
71
0
22
0
5
22
0
9
0
0
0
0
0
43
5
0
10
0
0
0
24
0
0
0
0
0
0
64
0
0
0
Doal
4
3
5
7
0
0
0
0
0
0
Eugu
0
2
1
4
0
0
0
0
0
0
Paba
5
0
0
0
0
0
2
0
0
72
Clan
2
1
2
1
0
0
0
1
2
0
Clbu
Clca
Clga
Clgb
1
4
4
3
2
2
1
2
0
3
5
6
1
2
3
1
2
3
2
2
3
6
2
5
0
12
1
0
1
13
0
0
4
18
0
8
0
37
4
0
Contribution à l’étude écologique des poissons de la partie congolaise de l’Inkisi
Schilbeidae
Schilbe grenfelli
Schilbe zairensis
Bagridae
Bagrus ubangensis
Cichlidae
Chetia sp.
Hemichromis elongatus
Oreochromis niloticus
Sarotherodon galilaeus
Steatocranus casuarius
Tilapia tholloni
Anabantidae
Ctenopoma nigropannosum
Channidae
Parachanna obscura
Scgr
Scza
0
5
0
12
0
17
10
0
0
0
0
0
0
6
0
9
0
72
0
0
Bgub
0
0
0
5
0
0
0
0
0
0
Chsp
Heel
Orni
Saga
Stca
Tith
8
17
6
1
0
2
4
12
5
0
0
4
0
18
3
2
0
3
0
14
2
0
16
3
0
128
34
17
0
9
0
89
7
4
0
15
1
16
2
1
0
4
0
19
4
1
0
0
0
43
0
7
0
26
0
58
2
0
0
0
Ctni
0
0
0
0
0
0
0
0
3
0
Pcob
0
0
0
0
0
0
0
0
5
0
Comme pour l’étude de la biodiversité les familles des Cyprinidae, Mormyridae, Cichidae et
Clariidae demeurent les plus importantes avec au moins 5 espèces. Les familles des Alestidae,
Amphilidae, Mochochidae, Auchenoglanididae, Anabantidae et Channidae ne sont
représentées chacune que par une espèce.
IV.2.3.2. Relation Stations-espèces
Comme pour les variables environnementales, une série d’analyse a été effectué à partir de la
matrice stations-espèces. Les données de la matrice utilisée pour la réalisation de cette ACP
sont reprises dans les tableaux 4.6. Cette analyse qui a tenu compte des espèces comprenait
10 lignes (stations) et 45 colonnes (espèces). Les résultats de ces analyses sont consignés dans
les tableaux 4.6.
Tableau 4.6. Pourcentage de variance de valeurs propres obtenues lors de l’ACP sur les
données des espèces de la partie congolaise de la rivière Inkisi.
Axe
Valeurs propres
% de variance
% de variance cumulée
1
0,376
37,6
37,6
2
0,215
21,5
59,1
3
4
0,155
0,078
15,5
7,8
74,6
82,4
Les deux premiers axes expriment à eux seuls 59,1 % de la variabilité totale. La figure 4.4
donne la représentation graphique dont les espèces sont en relation avec les stations de
prélèvement.
243
Chapitre IV
1.0
Nson
Bava
Paba
Namu
Heel
Clca
Axe 2 (21,5 %)
Pmsp
Lacy Moov
Lagr Myma
Bgub Lana
Scgr Avcz
Clga Eugu
Moan
Moca
Stca Carh
Hips Cacu
Pmki
Ngeb
NuaPcob Ctni
Rakh
Saga
Clbu
Wung
Bong
Luid
Kin
Vala
Hian
Baun
Doal
Chsp
Orni
Clgb
Scza
Tith
Vama
Ambs
Baar
Avbs
Gaco
Bami
Lbsp
Lama
Varo
-1.0
-1.0
Axe 1 (37,6 %)
1.0
Fig. 4.4. ACP des peuplements de la partie congolaise de l’Inkisi. Représentation
des espèces et stations dans le plan (1,2).
Lorsqu’on examine les stations et les espèces sur la figure 4.4, il apparaît que deux stations se
distinguent : Avcz et Nson. Les espèces Campylomormyrus curvirostris (Cacu),
Campylomormyrus rhynchophorus (Carh), Hippopotamyrus psittacus (Hips), Mormyrus
angulloides (Moan), Mormyrus caballus (Moca), Mormyrus ovis (Moov), Myomyrus
macrodon (Myma), Labeo cyclorhynchus (Lacy), Labeo greeni (Lagr), Labeo nasus (Lana),
Euchilichthys guentheri (Eugu), Schilbe grenfelli (Scgr), Bagrus ubangensis (Bgub), et
Steatocranus casuarius (Stca) colonisent uniquement la station Avcz (Aval chute Zongo)
tandisque Clarias gariepinus (Clga) affectionne cette station. L’espèce Barbus vanderysti
(Bava) est présente uniquement dans la station Nson tandis que Parauchenoglanis balayi
(Paba) se localisent préférentiellement dans cette station.
Nous avons effectué une seconde analyse en éliminant les deux stations qui se sont clairement
démarquées des autres. La figure 4.5 présente la disposition des espèces par rapport aux huit
autres stations.
244
Contribution à l’étude écologique des poissons de la partie congolaise de l’Inkisi
1.0
Ngeb
Ctni Pcob
Scza
Pmki
Namu
Bami
Axe 2 (16,9 % )
Clbu
Clgb
Heel
Saga
Kin
Hian
Pmsp
Wung
Clca
Rakh
Vala
Bong
Chsp
Ambs
Tith
Vama
Doal
Baar Lama
Varo
Avbs
Nua
Lbsp
Gaco
Baun
Luid
Orni
-1.0
-1.0
Axe 1 (46,3 %)
1.0
Fig. 4.5. ACP des peuplements de la partie congolaise de l’Inkisi. Représentation
des espèces et stations (sans Nson et Avcz).
De la figure 4.5, il ressort d’une part une station bien démarquée, Ngeb qui dans laquelle sont
présents Ctenopoma nigropanosum (Ctni), Parachanna obscura (Pcob) et où se localise
préferentiellement Paramormyrus cf. kingsleyae ; d’autre part, deux groupes de stations dont
l’un est corrélé à la partie positive de l’axe 1 et l’autre à sa partie négative. Les espèces
Barbus miolepis (Bami), Barbus cf. argenteus (Baar), Labeo macrostomus (Lama),
Labeobarbus sp. ‘inkisi’ (Lbsp), Varicorhinus robertsi (Varo), Varicorhinus macrolepidotus
(Vama), Doumea alula (Doal), Chetia sp ‘inkisi’ sont en relation avec les stations Kin, Ambs,
Avbs tandis que Barbus unitaeniatus (Baun), Garra congoensis (Gaco) et Varicorhinus
latirostris (Vala) se localisent préférentiellement dans la station Nua et Luidi ; et Tilapia
tholloni (Tith) dans la station de Wungu.
245
Chapitre IV
IV.2.3.3. Influence des variables environnementales
L’Analyse Canonique de Redondance (ACR) a été appliquée pour déterminer l’influence
des variables environnementales dans la distribution des espèces. A cet effet, une série
d’analyses a été effectuée à partir de la matrice stations-espèces, corrélée à la matrice stationsvariables environnementales. En tenant compte de tous les variables environnementales les
résultats relatifs aux valeurs propres des axes sont les mêmes que ceux du tableau 4.8 relatifs
au stations-espèces. Nous avons alors appliqué le « Monte Carlo permutation test » (999
permutations) pour nous permettre de sélectionner les variables environnementales qui
influent sur la distribution des espèces. Les principales variables environnementales qui
jouent un rôle dans la répartition spatiale des stations et des espèces dans la partie congolaise
de l’Inkisi sont : la couverture de canopée, la présence de gros blocs de roches, la largeur des
stations, le substrat à plancher rocheux et le substrat boueux. Les résultats de l’ACR en
fonction de ces cinq variables sont inscrits dans le tableau 4.7 tandis que les figures 4.6 et 4.7
donnent
respectivement
la
disposition
des
stations
par
rapport
aux
variables
environnementales retenues et la disposition des espèces par rapport aux mêmes variables.
Tableau 4.7 : Pourcentage de variance de valeurs propres obtenues lors de l’ACR sur les
données des espèces de la partie congolaise de la rivière Inkisi et de cinq variables
environnementales
Axe
Valeurs propres
1
0,364
2
0,196
3
4
0,147
0,073
Corrélation
Esp-var. env.
0,987
0,964
% de variance
Esp-var.env.
46,4
% de variance cumulée
25,4
71,8
0,976
18,8
89,1
90,6
100
0,983
46,7
Esp-var. env. : Espèces-variables environnementales
En utilisant ces cinq variables, le premier axe est hautement significatif (F-ratio = 2,868 ; Pvalue= 0,004) et l’ensemble des axes est également hautement significatif (F-ratio = 4,460 ; Pvalue = 0,002). Les facteurs qui contribuent à l’axe 1 sont la nature du substrat (plancher
rocheux et boue) et la présence de gros blocs de roches et sur l’axe 2, la couverture de la
canopée et la largeur. Il en résulte que : l’axe 1 oppose deux milieux : le premier, caractérisé
par la présence du plancher rocheux; le second caractérisé par du substrat boueux. L’axe 2
oppose la station à canopée et à celles qui en sont dépourvues.
246
Contribution à l’étude écologique des poissons de la partie congolaise de l’Inkisi
1.0
Nson
Ccan
Axe 2 (19,6 %)
Avcz
Gblo
Ngeb Boue
Nua
Luid
Wung
Bong
Kin
Avbs
Ambs
Roc
Lar
-1.0
-0.6
Axe 1 (36,4 %)
1.0
Fig. 4.6. ACR des peuplements de la partie congolaise de l’Inkisi. Représentation
des stations et variables environnementales dans le plan (1,2).
1.0
Ccan
Bava
Carh Cacu
Moan Hips
Moca Moov
Myma Eugu
Scgr Gblo
Stca
Bgub Lagr
Clga Lacy
Lana
Paba
Heel
Clca
Namu Pmki
Axe 2 (19,6 %)
Pmsp
Boue Ctni
Pcob
Saga Clbu
Rakh
Vala
Tith
Hian
Baun
Clgb
Scza
Gaco
Orni
Baar
Chsp
Bami
Lbsp
Varo
Vama
Doal Roc
Lama
Lar
-1.0
-1.0
Axe 1 (36,4 %)
1.0
Fig. 4.7. ACR des peuplements de la partie congolaise de l’Inkisi. Représentation
des espèces et variables environnementales dans le plan (1,2).
247
Chapitre IV
Il ressort de la figure 4.6 et 4.7 que les espèces Barbus vanderysti et Parauchenoglanis balayi
inféodés à la station Nson affectionnent la couverture de la canopée. Les espèces
Campylomormyrus
curvirostris,
Campylomormyrus
rhynchophorus,
Hippopotamyrus
psittacus, Mormyrus angulloides, Mormyrus caballus, Mormyrus ovis, Myomyrus macrodon,
Labeo cyclorhynchus, Labeo greeni, Labeo nasus, Euchilichthys guentheri, Clarias
gariepinus, Schilbe grenfelli, Bagrus ubangensis, et Steatocranus casuarius inféodés à la
station Avcz affectionnent la présence de gros blocs de roches.
Une deuxième analyse canonique de redondance a été effectuée en éliminant la station Nson
et Avcz qui se démarquent des autres. Les résultats de cette analyse sont présentés dans la
figure 4.8.
1.0
Boue Ngeb
Pcob Ctni
Axe 2 (16,0 %)
Namu
Saga
Heel
Pmsp
Clbu
Pmki
Scza
Clgb
Tith
Kin
Baar Vama
Avbs Varo Roc
Ambs Chsp Doal
Lbsp
Lama
Clca
Hian
Rakh
Vala
Bami
Bong Nua
Luid Wung
Gaco
Orni
Lar
Baun
-1.0
-1.5
Axe 1 (43,2 %)
1.5
Fig. 4.8. ACR des peuplements de la partie congolaise de l’Inkisi. Représentation des
espèces et variables environnementales de huit stations (sans Nson et Avcz)
Il ressort de la figure 4.8 que les espèces Parachanna obscura et Ctenopoma nigropannosum,
en relation avec la station Ngeb, affectionnent le substrat boueux (vaseux). Les espèces
Barbus cf. argenteus, Varicorhinus macrolepidotus, Varicorhinus robertsi, Doumea alula,
Chetia sp ‘inkisi’, Labeobarbus sp. ‘inkisi’ et Labeo macrostomus, inféodés aux stations du
cours principal situées en amont de la chute de Zongo (Kin-Avbs-Ambs) affectionnent le
substrat rocheux et les larges stations. Les espèces Hippopotamyrus cf. ansorgii et Clarias
camerunensis sont négativement corrélés au plancher rocheux tandis que les espèces Garra
congoensis, Raiamas kheeli, Varicorhinus latirostris, sont inféodés au complexe Nua-WunguBong-Luid.
248
Contribution à l’étude écologique des poissons de la partie congolaise de l’Inkisi
En examinant les figures 4.6, 4.7 et 4.8 nous pouvons admettre que l’ACR de peuplement de
la partie congolaise de l’Inkisi met en évidence 5 types de biotopes lesquels sont identiques à
ceux mis en évidence dans les figures 4.4 et 4.5. Les caractéristiques de ces types de biotopes
sont présentées dans le tableau 4.4.
IV.2.4. Indices de diversité
IV.2.4.1. Abondance des espèces et des familles
Les captures totales en nombre d’individus réalisées en saison sèche durant les deux années
(2007 et 2008) et par station dans la partie congolaise de l’Inkisi ont été présentées dans le
tableau 4.5. Le tableau 4.8 donne les abondances relatives des espèces et des familles pour
toutes les captures et pour chaque station.
Tableau 4.8. Abondances relatives des familles et des espèces dans les captures
C.T : capture totale
Familles et espèces
Stations
C.T
Avcz Avbs Ambs Kin Nua Luid Wung Bong Ngeb Nson
Mormyridae
Campylomormyrus curvirostris
22,34 23,5
0.11 2.9
5,4
0.0
6,9
0.0
19,0 7,8
0.0 0.0
12,8
0.0
22,5
0.0
23,0
0.0
44,3
0.0
51.7
0.0
Campylomormyrus rhynchophorus
0.21
5.4
0.0
0.0
0.0
0.0
0.0
0.0
0.0
0.0
0.0
Hippopotamyrus cf. ansorgii
5,42
0,0
3,6
2,1
6,7
2,9
5,4
10,1
7,5
14,5
0,0
Hippopotamyrus psittacus
0,10
2,5
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
Mormyrops anguilloides
0,13
3,4
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
Mormyrus caballus
0,10
2,5
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
Mormyrus ovis
0,13
3,4
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
Myomyrus macrodon
0,11
2,9
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
Paramormyrus cf. kingsleyae
5,61
0,0
0,0
1,7
2,4
1,3
0,0
4,9
8,3
10,4
19,5
Paramormyrus cf. sphekodes
10,38
0,0
1,8
3,0
9,9
3,6
7,4
7,5
7,1
19,4
32,2
Pollimyrus plagiostoma
0,02
0,5
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
Alestidae
Nannopetersius mutambuei
4,77
4,77
0,0
0,0
0,6
0,6
2,1
2,1
3,6
3,6
3,7
3,7
3,7
3,7
6,7
6,7
3,5
3,5
8,5
8,5
9,4
9,4
Cyprinidae
Barbus cf. argenteus
53,20 42,6
0,31 0,0
74,6
3,0
69,5
0,9
53,0 71,2 65,5
1,6 0,0 0,0
59,2
0,0
66,4
0,0
15,7
0,0
13,1
0,0
Barbus miolepis
1,25
1,0
12,5
3,0
3,6
0,0
0,0
0,0
0,0
0,8
0,0
Barbus unitaeniatus
9,02
0,0
3,0
2,1
4,3
5,9
4,8
21,4
35,3
3,7
0,0
Barbus vanderysti
0,46
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
3,6
Garra congoensis
3,26
2,0
1,8
3,0
2,0
2,4
4,4
7,0
7,8
1,5
0,0
Labeo cyclorhynchus
0,10
2,5
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
Labeo greenii
0,23
5,9
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
249
Chapitre IV
Labeo macrostomus
2,87
11,3
17,6
13,3
10,7 0,0
0,0
1,0
0,9
0,0
0,0
Labeo nasus
0,63
16,2
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
Labeobarbus sp."inkisi"
0,63
0,0
2,1
2,6
4,7
0,2
0,4
0,3
0,3
0,0
0,0
Raiamas kheeli
22,51
0,0
2,1
5,2
12,3 58,2 32,0
17,3
8,3
7,2
9,5
Varicorhinus latirostris
5,42
0,0
1,2
0,0
0,4
2,2
20,5
7,2
10,5
0,8
0,0
Varicorhinus macrolepidotus
0,65
3,9
3,3
3,9
2,4
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
Varicorhinus robertsi
5,86
0,0
28,1
35,6
11,1 2,3
3,3
4,9
3,3
1,7
0,0
Amphilidae
Doumea alula
0,36
0,36
3,4
3,4
1,5
1,5
1,3
1,3
1,6
1,6
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
Mochokidae
Euchilichthys guentheri
0,13
0,13
2,0
2,0
0,3
0,3
0,9
0,9
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
Auchenoglanididae
Parauchenoglanis balayi
1,51
1,51
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
2,0
2,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,5
0,5
0,0
0,0
0,0
0,0
10,7
10,7
Clariidae
Clarias angolensis
3,30
0,17
3,9
0,5
4,8
0,6
3,4
0,4
5,5
0,8
0,8
0,0
2,2
0,0
3,4
0,0
2,2
0,1
5,4
0,3
6,1
0,0
Clarias buthupogon
0,27
0,5
0,0
0,9
0,4
0,2
0,4
0,0
0,1
0,7
0,0
Clarias camerunensis
1,92
1,0
0,9
0,9
1,6
0,3
0,8
3,1
1,9
3,0
5,5
Clarias gabonensis
0,52
0,5
1,8
0,9
1,2
0,2
0,7
0,0
0,0
1,3
0,0
Clarias gariepinus
0,42
1,5
1,5
0,4
1,6
0,2
0,3
0,3
0,0
0,0
0,6
Schilbeidae
Schilbe grenfelli
2,51
0,19
4,9
4,9
5,1
0,0
5,2
0,0
2,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
1,6
0,0
1,3
0,0
12,0
0,0
0,0
0,0
Schilbe zairensis
2,32
0,0
5,1
5,2
2,0
0,0
0,0
1,6
1,3
12,0
0,0
Bagridae
Bagrus ubangensis
0,10
0,10
2,5
2,5
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
Cichlidae
Chetia sp."inkisi"
11,63 17,2
0,25 0,0
7,8
0,0
10,7
1,7
13,4 16,5 15,8
3,2 0,0 0,0
6,2
0,3
3,5
0,0
12,7
0,0
8,9
0,0
Hemichromis elongatus
7,93
6,9
5,4
5,2
6,7 11,3 12,2
4,1
2,8
7,2
8,6
Oreochromis niloticus
1,25
1,0
0,9
2,1
2,4
3,0
1,0
0,5
0,6
0,0
0,3
Sarotherodon galilaeus
0,63
0,0
0,6
0,0
0,4
1,5
0,6
0,3
0,1
1,2
0,0
Steatocranus casuarius
0,31
7,8
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
Tilapia tholloni
1,26
1,5
0,9
1,7
0,8
0,8
2,1
1,0
0,0
4,3
0,0
Anabantidae
Ctenopoma nigropannosum
0,06
0,06
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,5
0,5
0,0
0,0
Channidae
Parachanna obscura
0,10
0,10
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
0,8
0,8
0,0
0,0
En terme d’abondance relative, cinq familles sont représentées à plus de 3 % : les
Cyprinidae (53,2 %), Mormyridae (22,3 %), Cichlidae (11,6 %), Alestidae (4,8 %), Clariidae
(3,3 %). Les familles des Anabantidae, Channidae et les Bagridae restent les moins
abondantes avec près de 0,1 %.
250
Contribution à l’étude écologique des poissons de la partie congolaise de l’Inkisi
Quant aux espèces, nous retrouvons Raimas kheeli (22,5 %), Paramormyrus cf. sphekodes
(10,4 %), Barbus unitaeniatus (9,0 %), Hemichromis elongatus (7,9 %), Varicorhinus
robertsi (5,9 %), Paramormyrus cf. kingsleyae (5,6 %), Hippopotamyrus cf. ansorgii (5,4 %),
Varicorhinus latirostris (5,4 %), Nannopetersius mutambuei (4,8 %), Garra congoensis (3,3
%), Labeo macrostomus (2,9 %) et Schibe zairensis (2,3 %). Les espèces Hippopotamyrus
psittacus, Mormyrus caballus, Pollimyrus plagiostoma, Labeo cyclorhynchus, Bagrus
ubangensis, Ctenopoma nigropanosum et Parachanna obscura sont les moins abondants avec
moins de 0,1%.
IV.2.4.2. Richesses spécifiques, indices de Shannon et d’équitabilité
Les figures 4.9., 4.10 et 4.11 présentent respectivement les richesses spécifiques, les indices
de Shannon et l’équitabilité des stations dites « écologiques » pour chaque année et pour l’
l’ensemble de deux années. Aucune différence significative n’a été observée entre la richesse
spécifique et le nombre des spécimens des deux années d’échantillonnage pour une même
station (test U de Mann Whitney, p > 0,05) à l’exception de la station Wungu. Dans cette
dernière, il s’est dégagé une différence hautement significative entre les captures de l’année
2007 et celles de l’année 2008 tant du point de vue nombre de spécimens (test U de Mann
Whitney, U = 83,5 ; P.value = 0.0016) que de la diversité (U = 90 ; P. value = 0.0029). La
richesse spécifique varie de 10 à 28. La station la moins riche du point de vue nombre
d’espèces est Nsoni (Nson) et la plus riche est Aval chute Zongo (Avcz). La différence n’est
pas significative entre les stations du cours principal et celle de l’aval ; elle l’est entre les
stations du cours principal et celles des affluents.
L’indice de diversité de Shannon varie de 1,66 à 2,96. La valeur la moins élevée est observée
dans la station Nua et la valeur la plus élevée à Aval chute Zongo. L’équitabilité varie de 0,57
à 0,89. La valeur la plus faible est observée également dans la stations Nua et la plus élevée
dans la station Aval chute Zongo.
251
Chapitre IV
30
Nombre d'espèces
25
Année 2007
Année 2008
20
2007-2008
15
10
5
0
Kin Ambs Avbs Avcz Nua
Luid Wung Bong Ngeb Nson
Stations
Fig. 4.9. Richesses spécifiques dans les stations de la partie congolaise de l’Inkisi
3
Année 2007
Année 2008
Indice de Shannon
2.5
2007-2008
2
1.5
1
0.5
0
Kin
Ambs Avbs Avcz
Nua
Luid Wung Bong Ngeb Nson
Stations
Fig.4.10. Indice de Shannon dans les stations pour chaque année et
pour les deux années.
1
0.9
Indice d'équitabilité
0.8
Année 2007
0.7
Année 2008
0.6
2007-2008
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
Kin
Ambs Avbs Avcz Nua
Luid Wung Bong Ngeb Nson
Stations
Fig. 4.11. Indice d’équitabilité dans les stations de la partie congolaise de l’Inkisi
durant les saisons sèches de l’année 2007 et 2008, et durant les deux années
252
Contribution à l’étude écologique des poissons de la partie congolaise de l’Inkisi
IV.3. Discussion
IV.3.1. Physico-Chimie
La morphologie de la partie congolaise de l’Inkisi est assez particulière : l’Inkisi pénètre dans
le territoire congolais par des chutes ; elle se jette dans le fleuve Congo par une chute. Entre
l’entrée dans le territoire congolais et le confluent avec le fleuve Congo, il y a d’autres chutes
dont la plus importante est celle de Zongo. La pente moyenne sur son parcours est plus
prononcée en aval qu’en amont. Cette morphologie pourrait être due à la structure et à
l’histoire géologique de la région.
Les paramètres physico-chimiques mesurés évoluent de manière différente suivant les saisons.
Les variations saisonnières des différents paramètres physico-chimiques, notamment de la
conductivité et de la dureté totale sont probablement liés aux facteurs climatiques
(l’insolation, l’évaporation et les précipitations) et aux facteurs édaphiques que Welcomme
(1985) a identifié comme susceptibles d’influer sur le milieu aquatique. Les eaux de la partie
congolaise du bassin de l’Inkisi sont, en général, claires. La faible profondeur des stations
prospectées fait que le fond soit pour une grande partie du temps visible. Elles ont cependant
un aspect jaunâtre sur le cours principal dû probablement aux sédiments en suspension. Elles
sont troubles après les pluies ; cet état serait la conséquence de l’augmentation de la charge de
matière en suspension dans le milieu. Les températures les plus faibles ont été enregistrées à
Nsoni, cours d’eau ombragé, couvert par une galerie forestière et les plus élevées à Nua, cours
d’eau à découvert, bordé par une savane herbeuse. Cette situation est à reprocher avec
l’influence de la température de l’air et la couverture végétale. Celle-ci, comme l’a indiqué
Chauvet (1981) est responsable de l’amortissement de la température de l’air. Les valeurs
faibles du pH ont été constatées dans les ruisseaux, l’étang et la rivière bordé par la galerie
forestière et les valeurs élevées se retrouvent dans les affluents Nua et Luguga. Ce constat,
comme l’affirme aussi Matthes (1964) se justifierait par la nature du sol et par la présence
d’acides humiques qui proviendrait de la décomposition des matières organiques contenues
dans ces eaux. La conductivité et la dureté sont très variables ; elles sont, en général, faibles ;
elles seraient liées à la nature du sol que traverse l’affluent. Les eaux de la plupart des
affluents sont douces. Le taux d’oxygène dissous est toujours élevé (au moins 7,2 mg/l et plus
de 87 %). Cela s’expliquerait par la faible profondeur des ruisseaux et des affluents, la
turbulence de l’eau sur le cours principal et probablement l’absence des dépôt réducteurs dans
la mare de Voke.
253
Chapitre IV
IV.3.2. Structure de peuplements des communautés de poissons
Répartition spatiale
Les différentes espèces de poissons ne sont pas distribuées d’une manière aléatoire dans les
systèmes aquatiques mais elles se répartissent en fonction de leurs exigences biologiques et
écologiques (Lévêque, 2006b). Les captures réalisées en période d’étiage, période où les
conditions d’échantillonnage sont favorables (Lévêque & Paugy, 2006b), ont révélé
l'existence d'une relation entre la faune ichtyologique et leurs habitats dans la partie
congolaise de la rivière Inkisi. Plusieurs variables environnementales ont été examinées.
Seules la taille (largeur) des stations, la nature du substrat (rocheux ou boueux), la présence
des gros blocs de roches (grosses pierres) et la couverture de la canopée semblent influer sur
la distribution des communautés des poissons dans la partie congolaise de l’Inkisi.
L’influence de l’une ou de l’autre de ces variables dans la répartition des poissons a été
également démontré par des auteurs comme Pouilly (1993), Kamdem & Teugels (1997),
Kouamélan et al., (2003), Kouadio et al. (2006).
Ainsi, à l'échelle spatiale, la composition des peuplements ichtyologiques dans la partie
congolaise du bassin a permis de distinguer 5 groupes:
- les espèces qui affectionnent le plancher rocheux pourvu des gros blocs de roches et de
débris et que l’on rencontre dans la partie aval. Dans l’Inkisi, ces espèces sont constituées en
majeure partie des Mormyridae. Les observations effectuées ou rapportées par certains
auteurs sur le biotope de ces espèces corroborent à celles de nos résultats ; tels sont les cas de
Mormyrops anguilloides avec Daget & Iltis (1965), Pollimyrus plagiostoma avec Boulenger
(1901), Shilbe grenfelli avec De Vos (1995), Steatocranus casuarius avec Lamboj (2004),
Labeo cyclorhynchus avec Boulenger (1898), Euchilichthys guentheri avec Seegers (2008).
- les espèces qui affectionnent les eaux boueuses (vaseuses) et sont localisée, dans notre cas
dans la station Ngeba ; c’est le cas de Parachanna obscura considéré également par Poll
(1959) comme poisson typique de vase.
- les espèces qui affectionnent le plancher rocheux, des eaux larges et profondes et qui sont
localisés dans le cours principal en amont de la chute de Zongo. Il y a dans cette catégorie
Varicorhinus macrolepidotus, Labeo macrostomus. La littérature relative aux données
écologiques de ces espèces n’est pas disponible.
- les espèces qui préfèrent les stations à canopée comme Parauchenoglanis balayi et Barbus
vanderysti.
254
Contribution à l’étude écologique des poissons de la partie congolaise de l’Inkisi
L’influence de la canopée dans la répartition des communautés des poissons a été observée
par certains auteurs tels que Kamdem & Teugels (1997), Kouamélan et al., (2003), Kouadio
et al. (2006). P. balayi est rapporté ici comme espèce de ce type de biotope. La littérature ne
nous a pas permi de confirmer ou d’infirmer cette observation comme celle de Barbus
vanderysti qui du reste est endémique à l’Inkisi. Toutefois, Matthes (1964) note que P. balayi
se rencontre dans des milieux riches en feuilles mortes ; ce qui ne serait pas en contradiction
avec nos observations d’autant plus qu’une rivière couverte d’arbres aurait une probabilité
beaucoup plus élevée d’avoir plus de feuilles mortes qu’une rivière de savane.
- les espèces qui ont des préférences plus ou moins variées du substrat sablonneux et/ou de
galet qui englobent entre autres Varicorhinus latirostris, Raimas kheeli, Paramormyrus cf.
sphecodes, Schilbe zairensis, Nannopetersius mutambuei, Hippopotamyrus cf. ansorgi.
Rappelons avec Lévêque (2006b) que les préférences des espèces sur les types d’habitats sont
motivées par les besoins d’optimiser les trois exigences fondamentales à savoir la protection,
l’alimentation et la reproduction.
Indices de diversité
Le tableau 4.9 présente le nombre d’espèces par famille et par type d’habitat.
Tableau 4.9. Nombre d’espèces par famille et par type d’habitat ; CT : Captures totales
CT
Familles
11
Mormyridae
1
Alestidae
14
Cyprinidae
1
Amphilidae
1
Mochokidae
Auchenoglanididae 1
5
Clariidae
2
Schilbeidae
1
Bagridae
6
Cichlidae
1
Anabantidae
1
Channidae
45
Total
Avcz
8
0
6
1
1
0
5
1
1
5
0
0
28
Kin-Ambs-Avbs
2-3
1
8-10
1
0-1
0-1
4-5
1
0
4-5
0
0
24-27
Nua-Luid-Bong-Wung Ngeb
2-3
3
1
1
6-10
6
0
0
0
0
0-1
0
2-4
4
0-1
1
0
0
3-5
3
0
1
0
1
17-20
20
Nson
2
1
2
0
0
1
2
0
0
2
0
0
10
La station Nsoni accuse une diversité spécifique faible par rapport à toutes les autres stations.
Cette situation serait dû à la profondeur faible de la station qui, comme l’a observé Hugueny
(1990), influe sur la richesse spécifique.
255
Chapitre IV
En tenant compte du seuil rapporté par Daget (1979) ; Hermi & Aissa (2002) cinq stations
(Aval chute Sanga, Amont barrage Sanga, Luidi, Bongolo et Nua) ont des valeurs de
l’équitabilité inférieur à 0,8 ; ce qui traduit une distribution plus ou moins déséquilibrée des
individus par espèces dans ces stations. Les valeurs les moins élevées sont observées dans la
station de Nua. Cela est imputable à l’abondance de l’espèce Raiamas kheeli (58,2 %). La
prolifération de cette espèce peut partiellement se justifier par une « forme de protection »
que bénéficie cette espèce laquelle se rapporte à un interdit alimentaire imposé aux enfants et
aux femmes enceintes du village Kimbumba proche de cette station ; les autres espèces de
poissons étant soumises à une pression anthropique. Si neuf stations ont montré une relative
stabilité entre les indices de diversité de 2007 et ceux de 2008, il n’en est pas ainsi pour
Wungu où les prises de 2008 (81 spécimens, 8 espèces) sont nettement inférieures à celles de
2007 (306 spécimens, 19 espèces). Cette situation résulte d’une pêche inappropriée, réalisée
par certaines personnes en juiilet 2008 à l’aide d’un icthyotoxique (thiodan). Lévêque &
Paugy (2006c) soutiennent que l’impact de la pêche sur les peuplements ichtyologiques se
manifestent essentiellement sur les techniques utilisées ; l’utilisation d’une telle technique et
d’un tel composé constitue une menace dans la préservation des ressources halieutiques de ces
affluents.
Ces résultats certes encore limités, laissent penser que la partie située en aval de la chute de
Zongo, accidentée et peu accessible, reste encore en équilibre du point de vue indices de
diversité et qu’un danger guette les affluents du fait de l’utilisation des techniques
inappropriées (ichtyotoxiques, moustiquaires,…).
256
Téléchargement