2016/17 - Master 1 - M414 —— TD2

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2016/17 - Master 1 - M414
——
TD2 - Topologie quotient
Exercice 1.
Les groupes topologiques GLn (R), On (R), SOn (R) sont-ils compacts ? connexes ?
Même question pour GLn (C), Un (C), SUn (C).
Exercice 2. (Projection stéréographique)
Soit N = (0, . . . , 0, 1) le pôle nord de la sphère S n = {(x1 , . . . , xn+1 ) ∈ Rn+1 x21 + · · · + x2n+1 = 1}.
La projection stéréographique de pôle N est l’application
p : S n \{N} → Rn
qui associe à tout x ∈ S n\{N} l’unique point p(x) de Rn tel que les points N, x, et (p(x), 0) soient alignés
dans Rn+1 .
a. Calculer p(x) pour tout x = (x1 , . . . , xn+1 ) ∈ S n \{N}.
On fera un dessin illustrant la situation dans le cas n = 2.
b. Montrer que p est un homéomorphisme.
Exercice 3. (Cônes d’espaces topologiques)
Le cône d’un espace topologique X est l’espace quotient C(X) = X × [0, 1]/X × {0}.
Montrer que C(S n−1 ) Bn .
[Indication : on pourra utiliser l’application (x, t) ∈ S n−1 × [0, 1] 7→ tx ∈ Bn.]
Exercice 4.
Montrer que la sphère S 3 est obtenue en recollant les tores pleins S 1 × B2 et B2 × S 1 le long de leur bord
commun S 1 × S 1 .
[Indication : montrer que A = {(x, y, z, t) ∈ S 3 x2 + y2 ≥ 1/2} et B = {(x, y, z, t) ∈ S 3 x2 + y2 ≤ 1/2}
sont homéomorphes à des tores pleins.]
Exercice 5. (Espaces projectifs)
Soient K un corps et n ≥ 1. L’espace projectif sur K dimension n est le quotient
KPn = Kn+1 \{0} /K∗
où K∗ agit par multiplication scalaire. La classe de (x1 , . . . , xn+1 ) ∈ Kn+1 \ {0} se note [x1 , . . . , xn+1 ].
Lorsque K = R ou C, on munit KPn de la topologie quotient.
a. Montrer que
RPn S n /Z2 Bn /R,
où Z2 = {1, −1} agit sur S n = {(x1 , . . . , xn+1 ) ∈ Rn+1 x21 + · · · + x2n+1 = 1} par multiplication scalaire et
R est la relation d’équivalence sur Bn = {(x , . . . , x ) ∈ Rn x2 + · · · + x2 ≤ 1} définie par yRx si y = x
1
n
1
n
ou (x ∈ S n−1 et y = −x).
b. Montrer que
CPn S 2n+1 /S 1 B2n /R,
|2 = 1} par multiplioù S 1 = {z ∈ C | |z| = 1} agit sur S 2n+1 = {(z1 , . . . , zn+1 ) ∈ Cn+1 |z1 |2 + · · · + |zn+1
cation scalaire et R est la relation d’équivalence sur B2n = {(z1 , . . . , zn ) ∈ Cn |z1 |2 + · · · + |zn |2 ≤ 1}
définie par yRx si y = x ou (x ∈ S 2n−1 et il existe λ ∈ S 1 tel que y = λx).
c. Montrer que CPn et RPn sont compacts.
d. Montrer que CP1 S 2 . En déduire que S 3 /S 1 S 2 .
Exercice 6. (Propriété universelle du recollement)
Soient X, Y des espaces topologiques, A une partie de Y et f : A → X une application continue. On
rappelle que le recollement de Y à X le long de f est l’espace topologique quotient
X ∪ f Y = (X ∐ Y)/R
où R est la relation d’équivalence sur X ∐ Y engendrée par f (a)Ra pour a ∈ A.
Un carré
j

A
/
Y
f
β
X
/
Z
α
où Z est un espace topologique, α, β sont des applications continues et j : A ֒→ Y est l’inclusion,
est dit cocartésien s’il est commutatif (c’est-à-dire, α f = β j) et si pour toutes applications continues
h : X → W et l : Y → W, où W est une espace topologique, vérifiant h f = l j, il existe une unique
application continue ψ : Z → W telle que h = ψα et l = ψβ.
a. Notons par γ (respectivement, δ) la composition de l’inclusion canonique X ֒→ X ∐ Y (respectivement, Y ֒→ X ∐ Y) avec la projection canonique X ∐ Y ։ X ∪ f Y. Montrer que le carré
A
j

/
Y
f
δ
X
γ
/
X ∪f Y
est cocartésien.
b. Montrer que si
A

j
/
Y
f
β
X
α
/
Z
est un carré cocartésien, alors Z X ∪ f Y.
Exercice 7. (Décomposition celllulaire des espaces projectifs)
a. Utiliser les projections canoniques pn−1 : S n−1 → RPn−1 et qn−1 : S 2n−1 → CPn−1 de l’exercice 5 et les
inclusions S n−1 ֒→ Bn pour construire des carrés cocartésiens :
S n−1 /

S 2n−1 Bn
et
pn−1
RP
n−1
/
RP

/
qn−1
n
B2n
CPn−1
/
CPn
b. En déduire que RPn RPn−1 ∪ pn−1 Bn et CPn CPn−1 ∪qn−1 B2n .
c. Déterminer une décomposition cellulaire de RPn et CPn .
Exercice 8.
Montrer que R/Q n’est pas séparé, où Q agit sur R par translation.
Exercice 9.
Montrer qu’un sous-groupe Γ de Rn est discret si et seulement s’il existe des vecteurs v1 , . . . , vm ∈ Rn
linéairement indépendants tels que Γ = Zv1 + · · · + Zvm .
Exercice 10.
Soient G un groupe topologique séparé et H un sous-groupe de G.
Montrer que l’espace des orbites G/H = {gH | g ∈ G} est séparé si et seulement si H est fermé.
Exercice 11.
Soient G un groupe topologique et H un sous-groupe distingué de G.
Montrer que le groupe G/H, muni de la topologie quotient, est un groupe topologique.
Exercice 12. (Exponentielle d’espaces topologiques)
Etant donnés des espaces topologiques X et Y, on note par C(X, Y) l’ensemble des applications continues de X vers Y, et par Y X l’espace topologique d’ensemble sous-jacent C(X, Y) et muni de la topologie
dite compacte-ouverte, c’est-à-dire engendrée par les ensembles
W(K, U) = { f ∈ C(X, Y) f (K) ⊂ U}
où K est un compact de X et U un ouvert de Y.
Soient X, Y, Z des espaces topologiques. On considère l’application
Φ : C(Z × X, Y) → C(Z, Y X )
définie par Φ( f )(z) = fz ∈ Y X pour tous f ∈ C(Z × X, Y) et z ∈ Z, où fz (x) = f (z, x) pour tout x ∈ X.
a. Montrer que l’application Φ est bien définie et injective.
b. Montrer que si X est localement compact (i.e., X est séparé et tout point de X admet un voisinage
compact) alors l’application Φ est bijective.
[Indication : montrer que dans un espace topologique localement compact, tout voisinage d’un point
contient un voisinage compact du point.]
Exercice 13. (Actions de groupes topologiques)
Soient G un groupe topologique et X un espace topologique. Soit Homeo(X) l’ensemble des homéomorphismes de X vers X muni de la topologie compacte-ouverte (voir l’exercice précédent).
a. Montrer que toute action continue de G sur X induit un morphisme de groupes continu de G vers
Homeo(X).
b. Montrer que si X est localement compact, alors tout morphisme de groupes continu ϕ : G → Homeo(X)
définit une unique action continue de G sur X telle que ϕ soit le morphisme de groupes induit.
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