Analyse écologique et patrimoniale des champignons

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THESE
présentée devant l’Université de Savoie
pour l’obtention du DIPLOME DE DOCTORAT
Arrêté du 30 mars 1992
par
Pierre-Arthur MOREAU
Analyse écologique et patrimoniale
des champignons supérieurs
dans les tourbières des Alpes du Nord
Soutenue le 13 décembre 2002
Jury :
Pr Régis COURTECUISSE
(Rapporteur)
Pr Jean-François DOBREMEZ (Directeur de thèse)
M. Jacques GUINBERTEAU
Dr Olivier MANNEVILLE
Dr Béatrice SENN-IRLET
(Rapporteur)
Laboratoire Dynamique des Ecosystèmes d’Altitude – C. I. S. M. - Université de Savoie
Remerciements
Qu’il me soit permis ici d’exprimer ma gratitude, mes hommages et mon amitié à tous ceux qui ont,
directement ou indirectement, contribué à l’aboutissement de ce travail.
Avant tout, au Pr Régis Courtecuisse, actuel chef de file de la mycologie française et artisan infatigable
du « Programme National d’Inventaire et de Cartographie des Mycota français », à qui la mycoécologie doit d’avoir survécu en France ces quinze dernières années. Qu’il soit remercié au nom de tous
les mycologues pour son rôle essentiel de soutien « universitaire » ; plus personnellement, pour ses
encouragements indispensables au cours de cette aventure ; enfin pour avoir accepté de rapporter cette
thèse avec enthousiasme, en attendant nos futures publications communes.
Au Pr-Dr Béatrice Senn-Irlet, dont les travaux à la fois taxinomiques et écologiques s’inscrivent dans la
tradition de ceux de J. Favre, inspirateur de la présente étude, et qui m’a fait l’honneur et l’amitié
d’accepter de rapporter elle aussi ce travail, rédigé dans une langue au moins aussi difficile que la
sienne.
Au Dr Olivier Manneville, dont l’ouvrage « Le monde des tourbières et des marais » a été le point de
départ de ce projet de thèse. Bien que je regrette de n’avoir pas pu profiter de ses compétences autant
que je l’aurais pu, ce travail lui doit beaucoup, et je lui suis d’autant plus reconnaissant d’avoir accepté
de le suivre et de le juger. J’espère, en retour, avoir pu mettre à jour quelques-uns des joyaux les plus
méconnus des tourbières : les mycocoenoses.
A Jacques Guinberteau, dont l’amitié indéfectible et l’enthousiasme inébranlable l’ont amené à plonger
dans le monde des tourbières, bien loin des pinèdes landaises et des plantations de robiniers
lépiotogènes, et à juger ce travail, qui pourra je l’espère fournir quelques pistes pour de futures études
mycologiques dans les tourbières du Sud-Ouest, où tout reste à découvrir.
Au Pr Denise Dailly-Lamoure, à qui je ne sais comment exprimer ma gratitude pour son soutien moral,
son assistance bibliographique, ses souvenirs inépuisables, et surtout pour sa générosité et sa délicatesse
vis-à-vis d’un jeune passionné difficile à canaliser.
Au regretté mycologue Jules Favre, décédé en 1959, mais à qui les mycologues étudiant les tourbières,
la zone alpine, et l’écologie des champignons en général, doivent tout ; au Dr Philippe Clerc,
conservateur au Laboratoire de Cryptogamie, pour m’avoir laissé la liberté de consulter les notes de
terrain et le précieux matériel d’herbier de Favre, ainsi qu’à Jean-Jacques Roth, actuel dépositaire de
ses carnets personnels.
A Michel Delmas, Roger Marciau et Fabrice Darinot, respectivement Directeur du Conservatoire du
Patrimoine Naturel de Savoie, Directeur de l’Agence pour la Valorisation des Espaces Naturels Isérois
Remarquables et Conservateur de la Réserve Naturelle du Marais de Lavours, ainsi qu’à toute leur
équipe (en particulier Grégory Maillet et Patrick Suchet), pour leur soutien amical et la mise à
disposition des documents relatifs aux sites étudiés ; mais aussi, plus prosaïquement, pour leur
indispensable soutien financier, avec la participation du Conseil Général de l’Isère. A Carole
Desplanque, Conservatrice de la Réserve Naturelle du Luitel à l’Office National des Forêts, pour
m’avoir autorisé et facilité l’accès à ce site remarquable, déjà fort fréquenté et en sursis de pollution,
mais au potentiel mycologique encore intact.
A tous ceux qui m’ont aidé dans mes recherches bibliographiques, en me communiquant documents,
articles et références : Gilbert Billard, Thierry Bruyère, Jeannette Chavoutier, Gilles Corriol, Guillaume
Eyssartier, Anne-Marie Fiore, François Fréléchoux, Irmgard Krisai-Greilhuber, Jean Lagey, Miquel
Pérez-de-Gregorio, Gregor Podgornik, Catherine Rausch de Traubenberg, Scott Redhead, Pierre Roux,
Jean-Jacques Roth, Sylvie Serve, Eva-Maria Temsch, Jordi Vila et Jean-Jacques Wuilbaut, dont l’aide a
été d’autant plus précieuse que les informations étaient éparpillées et peu accessibles. Mes amicales
pensées vont également à la Société Mycologique de France et au groupes de discussion internet
Mycologia-Europaea (Jacques Melot) et Inventaire-Myco (Régis Courtecuisse), sources de
documentation inépuisables.
Aux mycologues, botanistes, entolomogistes, stagiaires et autres volontaires qui m’ont accompagné sur
ces terrains mouvants, à leurs risques et périls : Aurélie Barboiron, Laurent Bourgoin, Cécile Boussely,
Jean-Claude Déiana, Thierry Delahaye, Laurent Deparis, Perrine Fardoux, Patrice Prunier, Nathalie
Quélennec, Philippe Saviuc ; ainsi qu’à Maurice, Hélène et Guillaume Durand pour leur amitié et leur
aide constante au cours de cette période chambérienne.
A mes collègues de l’Université de Savoie, devenus au fil du temps des complices et des amis, qui ont
observé, soutenu et supporté les différentes phases de l’évolution de ce travail, tout particulièrement au
cours des dernières semaines de rédaction et de soutenance : Géraldine Babad, Sylvaine Camaret,
Geneviève Chiapusio, Josée Depriester, Isabelle Domaizon, Richard Eynard-Machet, Christiane Gallet,
Christelle Georges, Raphaël Gros, Manuel Lembke, Sophie Lheureux, Annie Millery, François
Pellissier, Jérôme Poulenard, Daniel Salomon, Louis Trosset, Sylvie Viboud, et tous les autres
personnels, enseignants et étudiants du C.I.S.M. qui m’ont encouragé à tenir jusqu’au bout ; avec une
pensée particulière pour Christelle et Christiane pour la relecture du manuscrit, Sylvaine pour
l’initiation à Access et Statistica, et Richard pour son indispensable aide logistique.
A Jean André, pour avoir su m’intéresser à l’écologie en faisant des trous en forêt de Mâcot, et à qui je
dois d’avoir eu le courage, l’inconscience, ou simplement l’occasion de renoncer à une carrière peu
prometteuse d’ingénieur agricole pour partir à la découverte du monde.
A tous les amis mycologues, botanistes, ingénieurs, étudiants et autres, qui m’ont témoigné leur amitié
au cours de ces trois années, qui ne furent pas toujours un long marais tranquille ; sans oublier le
soutien de la Fédération Mycologique Dauphiné-Savoie, de la Société Mycologique et Botanique de la
Région Chambérienne, et de la Fédération Rhône-Alpes pour la Protection de la Nature, dont l’aide a
été appréciable a bien des moments.
A ma famille, qui supporte depuis mes 12 ans les excentricités du seul naturaliste de l’arbre
généalogique, avec le même inébranlable optimisme en mon avenir.
A mes parents, sans qui, pour d’innombrables raisons, ce travail n’aurait jamais vu le jour.
A tous ceux qui trouveront, dans ces recherches encore peu développées, un intérêt nouveau qui les
incitera à poursuivre l’étude myco-écologique d’autres sites, d’autres milieux et d’autres régions, et que
j’encourage de tous mes voeux.
A Jacques Van der Steen, mon premier Maître en mycologie, à qui je suis fier de pouvoir dédier ce travail.
Résumé
L’écologie des champignons supérieurs (Basidiomycètes et Ascomycètes à sporocarpes charnus) dans les
milieux tourbeux a été étudiée à travers le suivi de 112 placettes réparties sur 18 tourbières d’Isère et de
Savoie, au cours des années 2000 et 2001. Les placettes ont été choisies selon un mode d’échantillonnage
fragmenté, représentant des surfaces écologiquement homogènes (physionomie végétale uniforme) variant
de (200) 500 à 5000 m² ; les espèces ont été recensées mensuellement, le plus exhaustivement possible sur
ces placettes.
609 espèces ont été dénombrées et déterminées au cours de cette période de relevés. Leur abondance par
placette a été mesurée par dénombrement direct, rapporté à un indice d’abondance (1 à 5) en fonction de
la surface de la placette ; la valeur maximale d’indice obtenue sur l’ensemble des visites a été retenue
comme indice d’abondance global par espèce et par placette.
Deux méthodes ont été testées pour évaluer la représentativité des relevés : un indice de représentativité
(nombre d’espèces vues 1 fois / nombre d’espèces total) et une courbe cumulative temps / espèces. La
première est préférée à la seconde, dont les résultats sont difficilement interprétables.
La diversité mycofloristique est faible au sein des tourbières acides, les parties les plus humides étant les
plus appauvries en espèces (y compris caractéristiques) ; les bryotrophes sphagnicoles y sont les plus
représentés. L’ombrotrophie se traduit par une proportion d’humicoles plus importante. L’absence de
bryotrophes est caractéristique des tourbières alcalines, qui sont de loin les milieux les plus diversifiés,
mais aussi les plus riches en espèces à large répartition. Les boisements de saules se révèlent très variés et
l’échantillonnage n’a pas suffi à cerner leur diversité mycologique : trop peu d’espèces sont communes
aux différents relevés. En revanche les aulnaies sont plus homogènes et peuvent être étudiées sur un
nombre plus réduit d’échantillons.
Les relevés mycologiques par espèce ont été analysés (synécologie) en corrélation avec diverses
caractéristiques biotiques (végétation) et abiotiques (altitude, caractère hydrique, niveau de décomposition
de matière organique, pH). Les populations saprotrophes se répartissent surtout selon l’acidité, les
populations mycorhiziques selon l’altitude et l’essence dominante, et les populations bryotrophes selon
l’acidité, l’altitude et le niveau hydrique. Le faible nombre d’espèces associées aux tourbières acides à
sphaignes, et le nombre très élevé des espèces associées aux tourbières boisées alcalines ressortent très
nettement de cette analyse.
L’analyse mycocoenologique, consistant à rechercher des groupements d’espèces partageant
régulièrement le même milieu de vie (mycocoenoses), a fait apparaître 24 « groupes », dont 10 ne sont
représentés que par 1 relevé (peu significatifs : milieux sous-représentés ou sous-échantillonnés) ; 6
mycocoenoses semblent très significatives, caractéristiques des principaux types de boisements (soligène,
soligène ombrotrophisé atlantique, ombrotrophe) et milieux ouverts (tourbières actives, tourbières
ombrotrophes, prairies soligènes). Toutefois, il n’existe pas d’espèce exclusive de mycocoenose : les
espèces se répartissent globalement selon un gradient de pH, le caractère hydrique, ou la présence des
plantes associées ; de fait aucune nomenclature n’a été proposée pour ces mycocoenoses. Le spectre
biologique : rapport (nombre d’espèces mycorhiziques/saprotrophes, ou bryotrophes/décomposeurs en
milieu ouvert), est complémentaire à la liste d’espèces pour caractériser les mycocoenoses, en décrivant
l’équilibre des différents groupes fonctionnels (« mycosynusies » mycorhiziques, saprotrophes et
bryotrophes) d’une biocoenose.
Une liste rouge d’espèces menacées ou vulnérables est proposée à l’issue de ces relevés pour les
tourbières d’Europe occidentale. Un « indice patrimonial » est testé à partir des catégories de listes rouge,
comme calcul synthétique de la « valeur mycologique » des sites.
Abstract
The ecology of Higher Fungi (Basidiomycetes and fleshy Ascomycetes) in peaty meadows has been
studied by sampling 112 plots, on 18 peat bogs in Isère and Savoie (South-Eastern France), in 2000 and
2001. Plots have been chosen by « fragmented sampling », representing ecologically homogenous
surfaces (vegetation physionomically uniform), (200) 500-5000 m² superficial. Species have been
collected monthly, as exhaustively as possible on these plots.
609 species have been identified during the sampling period. Their abundance has been measured by
direct counting, then estimated by an index of abundance (1 to 5) depending on surface of plots. Global
index of abundance is the maximal value obtained on all visits, by species and by plot.
Two methods have been tested in order to evaluate the representativeness of the sampling protocol : an
“index of representativeness” (number of species seen only once / total number of species), and a
cumulated time/species curve. The first method is preferred to the second, whom results are hardly
interpretable.
Mycofloristical diversity is weak in acidic peat bogs. The wettest parts are the poorest parts for species
(including characteristic ones) ; sphagnicolous bryotrophic species are the main representants. Proportion
and number of humicolous saprotrophic species increase with ombrotrophy. The absence of bryotrophic
species is characteristic of basic mires, which are widely the most diversified biocoenosis, but are also
richer in widespread species. Salix stands appear to be very diversified and sampling was not sufficient to
describe their mycological diversity : too few species were common to different plots. At the opposite
alder stands are more homogenous and can be described on a more reduced number of plots.
Species (synecological analysis) have been analysed in correlation with various biotic (vegetation) and
abiotic (altitude, hydrous characterization, organic matter decomposition level, pH) characteristics on
plots. pH and hydrous characterization are the main factors explaining species patterns in the whole
selection of plots. Saprotrophic populations are mainly distributed according to acidity, mycorrhizal
populations according to altitude and dominant tree, and bryotrophic populations according to acidity,
altitude and hydrous alimentation. The weak number of species associated to Sphagnum bogs, and the
high number of species associated to woody basic mires, are the preponderant information issued from
this analysis.
Mycocoenological analysis consists of a characterization of groups of species sharing the same life
conditions (mycocoenosis). 24 “groups” of species appear from this analysis, but 10 consist only on 1 plot
(not significant : places insufficiently represented or sampled) ; 6 mycocoenoses appear very significant,
describing the main types of forestations (soligenous, ombrotrophized soligenous, atlantic, ombrotrophic).
Nevertheless species exclusive of mycocoenosis does not seem to exist ; all species are distributed along
gradients of pH, hydrous characterization, or presence of associated plants ; so no special nomenclature
have been proposed for these mycocoenosis. The “biological spectrum” (quotient number of
mycorrhizal/saprotrophic species, or bryotrophic/saprotrophic species on open meadows), is a
complementary information to the list of species for a characterization of mycocoenosis, describing the
balance level of different functional communities (saprotrophic, mycorrhizal and bryotrophic
“mycosynusias”) in a biocoenosis.
A red list of endangered or vulnerable species is proposed for peat bogs and mires in Western Europe. A
“patrimonial index” calculated on the basis of red lists is tested as a possible synthesis of mycological
value for sites.
Sommaire
PREMIÈRE PARTIE : LES TOURBIÈRES DES ALPES DU NORD
GÉNÉRALITÉS, CLASSIFICATION ET DESCRIPTION ........................... 3
I.
Les zones humides dans le monde...................................................................................... 3
II. La tourbière et (ou) l’homme : un enjeu de conservation ................................................ 4
III. Zones humides, marais ou tourbières ?............................................................................. 6
III. 1. Définitions comparées ...................................................................................................... 6
III. 2. La tourbe........................................................................................................................... 7
III. 3. Description traditionnelle des tourbières........................................................................... 9
IV. Les tourbières des Alpes du Nord : répartition et typologies........................................... 9
IV. 1. Répartition des tourbières dans les Alpes du Nord............................................................ 9
IV. 2. Classification paysagère.................................................................................................. 11
IV. 3. Origine et alimentation hydrique..................................................................................... 12
IV. 4. Typologie synthétique des tourbières des Alpes du Nord................................................ 13
IV. 5. Tourbières et zonation géographique .............................................................................. 14
V.
La végétation des tourbières des Alpes du Nord............................................................. 14
V. 1. Contraintes écologiques et adaptations spécifiques......................................................... 14
V. 2. Facteurs environnementaux influençant la végétation..................................................... 16
V. 3. Les groupements végétaux (phytocoenoses) des tourbières ............................................ 17
V. 4. La typologie des habitats : code CORINE....................................................................... 18
VI. Evolution naturelle des tourbières................................................................................... 20
DEUXIÈME PARTIE : LE CHOIX D’UN PROTOCOLE
TAXINOMIE, MYCO-ÉCOLOGIE ET MÉTHODES D’ÉTUDE.................. 23
I.
Systématiques des champignons et cadre taxinomique de l’étude ................................ 23
I. 1. Les classifications systématiques des champignons. ....................................................... 23
I. 1. a)
Classification morphologique.......................................................................... 24
I. 1. b)
Classification morpho-anatomique.................................................................. 24
I. 1. c)
Classification phylogénétique actuelle ............................................................ 24
I. 2. Les classifications pratiques des champignons : « Macromycètes » et « Micromycètes »25
I. 3. Choix des groupes étudiés : les « Champignons supérieurs » ......................................... 27
II. Ecologie et sociologie des champignons........................................................................... 28
II. 1. Aperçu historique............................................................................................................ 28
II. 1. a)
Préhistoire myco-écologique : la période descriptive ...................................... 28
II. 1. b)
L’approche biogéographique........................................................................... 29
II. 1. c)
L’approche mycosociologique ........................................................................ 30
II. 1. d)
L’approche fonctionnelle ................................................................................ 30
II. 1. e)
Conséquences.................................................................................................. 31
II. 2. Aspects et limites de l’étude écologique des champignons ............................................. 32
II. 2. a)
Les études myco-écologiques : aperçu bibliographique ................................ 32
II. 2. b)
Les orientations de la myco-écologie .............................................................. 33
II. 2. c)
Les études myco-écologiques en milieux tourbeux ......................................... 36
II. 3. Choix d’une orientation d’étude...................................................................................... 40
III. Matériel et méthodes ........................................................................................................ 42
III. 1. Choix des placettes d’étude............................................................................................. 42
III. 1. a)
Objectifs recherchés ........................................................................................ 42
III. 1. b)
Choix des sites d’étude.................................................................................... 43
III. 1. c)
Choix du protocole d’échantillonnage............................................................. 44
III. 1. d)
Conclusion : protocole défini pour cette étude ................................................ 49
III. 2. Caractérisation des placettes ........................................................................................... 49
III. 2. a)
Végétation....................................................................................................... 50
III. 2. b)
Caractérisation du niveau hydrique ................................................................. 51
III. 2. c)
Caractérisation pédologique ............................................................................ 51
III. 3. Relevés mycologique sur les placettes ............................................................................ 54
III. 3. a)
Fréquence des visites....................................................................................... 54
III. 3. b)
Recensement des carpophores......................................................................... 55
III. 3. c)
Interprétation de l’abondance des carpophores et indice d’abondance ............ 55
III. 3. d)
Conséquence : évaluation de la diversité des placettes .................................... 57
III. 3. e)
Estimation de la durée d’échantillonnage........................................................ 59
III. 3. f)
Prélèvement et détermination des carpophores................................................ 60
III. 4. Artefacts et impacts environnementaux .......................................................................... 61
III. 4. a)
Piétinement ..................................................................................................... 61
III. 4. b)
Prélèvement des carpophores .......................................................................... 61
TROISIÈME PARTIE : SYNÉCOLOGIE DES CHAMPIGNONS
DANS LES TOURBIÈRES....................................................................... 63
I.
Les champignons et la vie hétérotrophe en milieu tourbeux.......................................... 63
I. 1. L’activité biologique dans la tourbière............................................................................ 63
I. 2. Dégradation et accumulation de la tourbe ....................................................................... 64
II. Le statut trophique des communautés fongiques, ou « mode de vie »........................... 65
II. 1. Statuts trophiques et écologie fonctionnelle .................................................................... 65
II. 1. a)
Les « mycotopes » de Darimont...................................................................... 65
II. 1. b)
Saprotrophisme, parasitisme, symbiose........................................................... 66
II. 2. Relations champignons-plantes : le point de vue du botaniste......................................... 67
II. 2. a)
Champignons et végétation herbacée .............................................................. 67
II. 2. b)
Champignons et végétation ligneuse ............................................................... 67
II. 2. c)
Champignons et Bryophytes ........................................................................... 69
II. 3. Relations champignons-plantes et statuts trophiques : le point de vue du mycologue..... 69
II. 3. a)
Espèces mycorhiziques ................................................................................... 69
II. 3. b)
Espèces lichénisées ......................................................................................... 69
II. 4. Espèces saprotrophes ...................................................................................................... 71
II. 4. a)
Définition conceptuelle ................................................................................... 71
II. 4. b)
Délimitation conventionnelle .......................................................................... 71
II. 4. c)
Synthèse sur les statuts trophiques .................................................................. 75
II. 5. Les champignons sphagnicoles, essai de classification écologique................................. 77
II. 5. a)
Espèces considérées comme bryotrophes ........................................................ 77
II. 5. b)
Espèces considérées comme saprotrophes....................................................... 80
II. 5. c)
Synthèse sur les champignons sphagnicoles.................................................... 82
III. Synécologie des champignons........................................................................................... 84
III. 1. Analyse des variables descriptives .................................................................................. 84
III. 1. a)
Choix des variables descriptives ..................................................................... 84
III. 1. b)
Description des placettes par les variables retenues ........................................ 85
III. 2. Corrélations espèces-variables environnementales.......................................................... 87
III. 2. a)
Corrélations Carpophores - Variables biogéographiques............................... 88
III. 2. b)
III. 2. c)
Corrélations Abondance des carpophores - Variables environnementales locales92
Synthèse : relations statistiques carpophores-habitats ................................... 107
QUATRIÈME PARTIE : ANALYSE MYCOCOENOLOGIQUE
DES TOURBIÈRES ET DES MILIEUX TOURBEUX.............................. 109
I.
Introduction à l’analyse mycocoenologique .................................................................. 109
I. 1. Démarche générale........................................................................................................ 109
I. 2. Méthodes d’analyse ...................................................................................................... 110
I. 3. Choix de la modalité des variables................................................................................ 112
I. 4. Variables descriptives supplémentaires : statuts trophiques des espèces ....................... 112
II. Analyse globale des relevés............................................................................................. 113
II. 1. Analyse factorielle des correspondances, premiers regroupements............................... 114
II. 1. a)
Réalisation de l’analyse................................................................................. 114
II. 1. b)
Signification écologique des axes (tests de corrélation) ................................ 114
II. 1. c)
Interprétation................................................................................................. 116
II. 2. Constitution des groupes de relevés et reconnaissance des mycocoenoses principales118
II. 2. a)
Classification ascendante hiérarchique.......................................................... 118
II. 2. b)
Classification générale des placettes ............................................................. 119
II. 3. Analyse des mycocoenoses principales......................................................................... 121
II. 3. a)
Mycocoenoses 1 et 8, à caractériser .............................................................. 121
II. 3. b)
Mycocoenoses 2 et 3 des boisements et tourbières boisées ........................... 124
II. 3. c)
Mycocoenoses 4, 5 et 6 des milieux sphagneux ouverts................................ 134
II. 3. d)
Mycocoenose 7 : roselières ........................................................................... 146
II. 4. Analyse écologique des mycocoenoses : recoupements avec la classification CORINE147
III. Définitions spécifiques des mycocoenoses ..................................................................... 153
III. 1. Tableaux d’espèces caractéristiques.............................................................................. 153
III. 1. a)
Indices calculés ............................................................................................. 153
III. 1. b)
Graphe des espèces caractéristiques .............................................................. 153
III. 1. c)
Interprétation graphique ................................................................................ 154
III. 1. d)
Critères mathématiques de la typologie proposée.......................................... 155
III. 2. Application aux mycocoenoses des tourbières .............................................................. 155
III. 2. a)
Mycocoenose 1 (saulaies acidoclines et divers) ............................................ 155
III. 2. b)
Mycocoenose 2 (tourbières acides boisées et boisements acidophiles).......... 156
III. 2. c)
Mycocoenose 3 : boisements de tourbières soligènes.................................... 157
III. 2. d)
Mycocoenose 4 (radeaux de sphaignes et tourbières hautes actives) ............. 159
III. 2. e)
Mycocoenose 5 (tourbières ombrotrophes et prairies sphagneuses) .............. 160
III. 2. f)
Mycocoenose 6 ............................................................................................. 161
III. 2. g)
Mycocoenose 7 (roselières)........................................................................... 163
IV. Synthèse : les mycocoenoses dans la dynamique des tourbières.................................. 163
IV. 1. L’apport de la mycocoenologie à la description des milieux......................................... 163
IV. 2. Vue générale du système mycocoenologique des tourbières......................................... 164
IV. 3. Les mycocoenoses dans la dynamique des tourbières ................................................... 166
IV. 4. Résumé de l’analyse mycocoenologique : description synthétique des mycocoenoses . 169
CINQUIÈME PARTIE : SYNTHÈSE MÉTHODOLOGIQUE
ET APPROCHE PATRIMONIALE DES TOURBIÈRES ......................... 175
I.
Synthèse méthodologique : phénologie des espèces et retour sur échantillonnage..... 175
I. 1. Influence des conditions climatiques sur la phénologie des espèces ............................. 175
I. 2. Phénologie des carpophores (ou « diversité diachronique »)......................................... 176
I. 2. a)
Description phénologique.............................................................................. 177
I. 2. b)
Evaluation du protocole, première méthode : exploitation des espèces
« uniques » et « indice de représentativité »........................................................................ 180
I. 2. c)
Evaluation du protocole, seconde méthode : courbes temps-espèces, ou
estimation de la diversité inter-annuelle.............................................................................. 182
I. 2. d)
Comparaison de deux estimations méthodologiques : indice de représentativité
et courbes temps-espèces .................................................................................................... 189
I. 2. e)
Réflexions sur le temps et les études mycologiques ...................................... 190
I. 3. Conclusion sur la méthodologie.................................................................................... 193
II. Evaluation de la diversité spécifique ............................................................................. 194
II. 1. Diversité spécifique et description comparée des milieux tourbeux.............................. 194
II. 2. Biodiversité et mycocoenoses ....................................................................................... 199
III. Evaluation patrimoniale des milieux tourbeux des Alpes du Nord ............................. 200
III. 1. Proposition de liste rouge pour les milieux tourbeux des Alpes du Nord ...................... 200
III. 1. a)
Catégories de menaces (d’après Courtecuisse, 1997) .................................... 201
III. 1. b)
Détail des catégories à forte valeur patrimoniale (catég. 1 et 2) .................... 202
III. 1. c)
Classifications à préciser............................................................................... 204
III. 2. Calcul d’un « indice patrimonial » et évaluation des sites et des milieux...................... 207
III. 2. a)
L’ « indice patrimonial »............................................................................... 207
III. 2. b)
Evaluation patrimoniale des placettes ........................................................... 207
III. 2. c)
Evaluation patrimoniale des sites .................................................................. 210
III. 2. d)
Evaluation patrimoniale des mycocoenoses .................................................. 212
III. 3. Conclusion sur l’évaluation patrimoniale des milieux tourbeux.................................... 214
CONCLUSION GÉNÉRALE................................................................... 215
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE....................................................................219
ANNEXES
ANNEXE 1 : fiches descriptives des sites et placettes
ANNEXE 2 : liste des champignons relevés
ANNEXE 3 : clés de détermination de quelques groupes taxinomiques critiques :
Galerina, Hygrocybe, Hypholoma
ANNEXE 4 : rapport d'inventaire mycologique du marais de Lavours (Ain)
ANNEXE 5 : relevés mycologiques : tableaux de contingence par mycocoenoses
ANNEXE 6 : proposition de liste rouge pour les milieux tourbeux d'Europe
occidentale
Introduction générale
« …la flore et la faune sauvages constituent un
patrimoine naturel d’une valeur esthétique,
scientifique, culturelle, récréative, économique et
intrinsèque, qu’il importe de préserver et de
transmettre aux générations futures… »
(Préambule de la Convention de Berne, 1979)
Introduction générale
Les tourbières ont, de tous temps, exercé une réelle fascination sur les hommes. Craintes, combattues,
puis aujourd’hui respectées et étudiées, les tourbières ne peuvent laisser indifférent : terres froides,
figées dans le temps aux odeurs de tourbe et de résine, qui donne pourtant naissance aux éclatantes
rosettes de la drosera ou aux chapeaux rouges de milliers de petits hygrophores.
Les petits hygrophores, comme les nombreux autres champignons présents dans les tourbières, ne
jouent pas seulement un rôle décoratif. Ils ont une fonction ingrate mais essentielle : décomposer du
mieux qu’ils peuvent la matière organique produite par les mousses et les Carex, dans ce milieu
imbibé d’eau où l’oxygène est rare. Pour le biologiste, ils représentent même l’un des trois éléments
caractéristiques des tourbières : les micro-organismes (fig. 0).
Eau
Figure 0 : les trois « pôles biologiques »
des tourbières (PNRZH, 2001, p. 1)
Micro-organismes
Végétation
De plus, de tous les micro-organismes, les champignons sont les seuls qui soient, au moins à une
période de leur existence, visibles et souvent déterminables sur le terrain. Cet avantage en fait un outil
descriptif particulièrement intéressant : tandis que la végétation structure le milieu, les champignons
expriment son fonctionnement.
C’est ce pouvoir descriptif des conditions environnementales de la tourbière par les champignons que
nous avons cherché à caractériser, comme complément aux informations établies par l’étude de la
végétation et des asssociations végétales. L’enjeu était double : cerner l’écologie précise des
différentes espèces, et définir des groupements d’espèces caractéristiques des conditions de vie dans la
tourbière.
-1-
Introduction générale
Après une présentation résumée des milieux étudiés (partie I) et un panorama synthétique des travaux
myco-écologiques et des comparaisons méthodologiques ayant présidé aux choix des protocoles
d’étude (partie II), notre exposé s’articule autour des thèmes suivants :
- l’étude synécologique des espèces, consistant à tester l’influence des différents
environnementaux sur la répartition écologique des champignons (partie III) ;
facteurs
- l’étude mycocoenologique descendante (partie IV) , consistant à regrouper les relevés les plus
ressemblants, puis à définir ces groupes (ou « mycocoenoses ») par rapport aux descriptions
écologiques (code CORINE et classification phytosociologique) ; il s’agit en fait de laisser les
champignons classer d’eux-mêmes les milieux étudiés ;
- l’analyse comparative globale et patrimoniale des sites dans leur ensemble (partie V), synthétisant les
résultats des deux précédentes parties pour parvenir à une proposition de classification et de typologie
des milieux tourbeux étudiés sur une base mycologique, complémentaire des autres domaines
naturalistes.
Ces ambitions, relativisées au fil des pages qui suivent, tendent à placer les champignons au centre du
fonctionnement de la tourbière. Cette position volontairement « myco-centrique » est, en quelque
sorte, une réaction à l’encontre des inventaires mycologiques sans ambition, ou des inventaires
naturalistes sans champignons, qui tous deux oublient que les champignons sont des acteurs essentiels
au sein des écosystèmes.
En restant au niveau de l’analyse des carpophores, nous ne pourrons pas expliquer pas les raisons
biologiques de la présence et la biologie exacte des champignons dans leur milieu : nous nous
limiterons à les utiliser comme « indices de surface » et à interpréter leur présence. Mais peut-être ces
quelques informations nouvelles serviront-elles de support à une vision plus complète du puzzle
écologique, sous la forme d’une des petites pièces qui manquait dans le tableau.
-2-
Première partie : les tourbières des Alpes du Nord
Première partie
Les tourbières des Alpes du Nord :
généralités, classification et description
I.
Les zones humides dans le monde
Les tourbières et autres zones humides représentent des ensembles écologiques remarquables,
reconnus aujourd’hui comme des réserves de biodiversité. A l’échelle mondiale (fig. 1), elles
représentent des surfaces considérables (400 millions d’hectares d’après Julve, 1998), réparties sur
trois grandes zones (Ellenberg, 1986 ; Ozenda, 1994 ; Manneville et al., 1999) :
•les zones boréales, où les tourbières suivent la répartition zonale de la végétation et
s’imbriquent avec les systèmes de toundra et de taïga ;
•la zone intertropicale, où l’on rencontre des écosystèmes tourbeux diversifiés représentés par
les mangroves, les forêts équatoriales humides, les forêts brumeuses de montagne et les
tourbières d’altitude ;
•la zone tempérée, où les sites tourbeux sont les moins nombreux en surface, représentant dans
la plupart des cas des reliquats des glaciations pléistocènes, et dont les causes principales de
formation (vallées et surcreusements glaciaires) ont disparu il y a 10.000 ans, rendant la
destruction des sites actuels irréversible.
L’Europe occidentale, par rapport aux autres régions tempérées de l’Hémisphère nord, apparaît
relativement pauvre en tourbières, à la fois en nombre de sites et en superficie. En France, après
quelques millénaires de coexistence avec l’homme, la surface des tourbières était encore estimée entre
100.000 et 120.000 ha en 1945 (Manneville et al., 1999), soit 1,8 à 2,1 % du territoire national.
Aujourd’hui, les tourbières ne représenteraient plus aujourd’hui que 60.000 ha (d’après Julve, 1996a,
p. 3).
-3-
Première partie : les tourbières des Alpes du Nord
Figure 1 : carte de répartition mondiale des tourbières
Légende : pourcentage de surface occupée par les tourbières et milieux tourbeux (Julve, 1998, p. 39). Les
tourbières, typiques des climats boréaux et des forêts équatoriales, sont très peu représentées en Europe
tempérée.
II. La tourbière et (ou) l’homme : un enjeu de
conservation
Couvrant jadis de vastes surfaces dans les plaines alluviales d’Europe, la plupart des milieux humides
ont été détruits aux XVIIIe et XIXe siècle pour en extraire la tourbe, combustible connu depuis le
Néolithique en Europe du Nord et utilisé en Europe continentale depuis le XIIe siècle lors des périodes
de pénurie en bois de chauffage (Matyziak, 1998). Mais elles ont été aussi drainées pour laisser la
place aux cultures ou aux habitations, ou encore, pour raison de salubrité publique, afin d’éradiquer les
maladies transmises par la faune palustre, en particulier le paludisme qui existait encore en France, à
l’état rélictuel, au début du XXe siècle.
Aucun autre milieu que les marais, auxquels étaient associées maladies, contraintes agricoles et
nombreuses superstitions, n’a été perçu avec autant d’hostilité et de crainte par les populations
(Hervio, 1998), pour lesquelles toute destruction était tantôt une victoire sur l’adversité, tantôt une
source d’énergie providentielle lorsqu’elles pouvaient en extraire la tourbe.
Limitée au cours du Moyen Âge et jusqu’à la Renaissance à un drainage souvent peu profond ou à un
entretien agricole superficiel, faute de matériel efficace, la destruction des zones humides s’est
considérablement accélérée avec l’invention d’engins mécaniques. L’élimination des marais est alors
motivée par l’accroissement démographique et la sylviculture intensive, depuis la révolution
industrielle jusqu’aux « grandes guerres » des deux derniers siècles.
La préservation à grande échelle des zones humides est une préoccupation récente en Europe. Elle est
apparue avec la réduction massive des zones les plus remarquables, et simultanément à l’essor des
connaissances naturalistes. Les botanistes et les ornithologues ont vite repéré l’originalité de ces
-4-
Première partie : les tourbières des Alpes du Nord
biotopes, et, surtout après la Seconde Guerre Mondiale, se sont inquiétés de la disparition locale de
nombreuses espèces liée à la destruction de leur milieu.
En 1948, alors que la description mycologique des tourbières s’ajoutait aux inventaires botaniques et
zoologiques de ces milieux, J. Favre résumait parfaitement la situation :
« Les hauts-marais jurassiens, avec leur flore si intéressante, sont menacés de disparition. Il y a bien
longtemps que ceux du Jura suisse sont en voie de grave appauvrissement par les drainages et
l’exploitation de la tourbe. C’est pendant les deux dernières guerres qu’ils ont surtout souffert en
raison de la nécessité où l’on s’est trouvé d’étendre ces terrains de culture ou d’élevage et de se
procurer à tout prix du combustible. Ainsi, nombre de tourbières sont actuellement détruites et de
beaucoup d’autres il ne reste pas grand’chose. Il était donc temps d’étudier leur flore fongique.
Heureusement, des placettes de quelques-unes d’entre elles sont maintenant déclarées des réserves, et
l’on n’y pourra plus toucher. Dans la partie française de la chaîne, la situation est bien meilleure. De
très belles tourbières, à peu près intactes, y existent encore car il n’y a guère d’agglomérations
humaines importantes dans leur voisinage. Il serait cependant désirable qu’on en arrive à en
sauvegarder quelques-unes avant qu’il ne soit trop tard. » (Favre, 1948, p. 9-10).
De fait, après la seconde guerre mondiale, l’exploitation traditionnelle des tourbières s’est
considérablement réduite, limitée à la filière horticole, pour laisser place à une nouvelle pression : la
concurrence croissante et peu négociable des aménagements touristiques et sportifs, qui s’ajouta aux
pressions démographique et agricole toujours très fortes.
L’intérêt du public pour les milieux remarquables s’est développé depuis la popularisation de
l’écologie, à partir des années 1970, et s’est traduite par divers programmes de recensement
(Z.N.I.E.F.F. 1, Plan d’Action National pour les Zones Humides), statuts de protection (arrêtés
préfectoraux de biotopes, Réserves Naturelles) et projets de réseaux conservatoires internationaux
(Directive Habitats, Natura 2000). Aujourd’hui les zones humides n’apparaissent plus, aux yeux du
citoyen européen éclairé, comme des lieux malsains et hostiles qu’il faut exploiter ou détruire, mais
comme des reliquats d’habitats ayant échappé aux aménagements passés.
Parmi les nombreux intérêts et usages cités par Ellenberg (1986), Ozenda (1994), Julve (1996a), Gobat
et al. (1998) et Manneville et al. (1998), certains ont une résonance particulièrement contemporaine :
•le rôle de « mémoire », en préservant intacts pollens, débris ligneux, animaux momifiés et
reliques archéologiques, grâce auxquels il est possible de reconstituer avec une extrême
précision les climats et l’histoire des régions et des hommes depuis les dernières glaciations ;
•le rôle de régularisation des écoulements d’eau et d’écrêtement des crues, qui apparaît comme
un enjeu de protection contre les inondations.
La protection des tourbières, à travers leur conservation et leur gestion, est donc un enjeu
majeur qui nécessite des connaissances encore accrues sur leur richesse et leur fonctionnement.
Tel est l’objectif du Programme National de Recherche sur les Zones Humides (2001), qui
coordonne une approche multidisciplinaire (écologie, typologie, hydrologie, données socioéconomiques) visant à proposer des mesures concrètes de protection et de gestion des
tourbières en France.
1
Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Floristique et Faunistique
-5-
Première partie : les tourbières des Alpes du Nord
III.
Zones humides, marais ou tourbières ?
III. 1. Définitions comparées
Les termes généraux de « zone humide » ou « marais » sont considérés comme synonymes. Julve
(1996a) propose la définition suivante : « une zone humide est une zone saturée par l’eau
suffisamment longtemps pour permettre la mise en place de processus hydrophiles ou aquatiques tels
que relevés par des sols faiblement drainés, la présence de végétations hydrophytiques et différentes
sortes biologiques adaptées à un environnement humide ».
Redington (1994, p. iii) définit ainsi l’équivalent anglais « wetland », par la prédominance du facteur
hydrique: « area where water is the primary factor in determining the kind of soils, plants and animals
to be found in them ».
A partir de ces définitions générales, sont faites les distinctions suivantes :
•MARAIS (marécage) : zone constamment humide, recouverte d’une végétation aérienne dense
(Manneville et al., 1999, p. 301) ;
•ZONE TOURBEUSE : zone où il y a de la tourbe [voir page suivante], quels que soient son
épaisseur et le degré de transformation de sa surface. La zone peut avoir minéralisé et n’être
plus constituée de tourbe au sens propre du terme ; ainsi, la végétation de surface peut n’être
plus tourbogène2 (Julve, 1996a, p. 2). Désigne à la fois les tourbières actives et les anciennes
tourbières où la formation de tourbe s’est arrêtée pour des raisons naturelles ou anthropiques
(Manneville et al., loc. cit.) ;
•TOURBIÈRE : zone humide possédant une végétation productrice ou accumulatrice de tourbe
(Manneville et al., loc. cit.). Pour Julve (1996a), « les zones tourbeuses drainées ne
possédant plus de végétation tourbogène ne peuvent donc pas être qualifiées de tourbière ».
Définition générale de la tourbière :
« Les tourbières sont des écosystèmes marécageux relictuels [dans les zones tempérées] dont
le sol est constitué de tourbe et abritant des communautés animales et végétales spécialisées.
Historiquement, elles furent pour les communautés rurales à la fois une source de nourriture
(chasse, pêche et parfois cueillette de baies et de plantes médicinales), de combustible, de
litière et de fourrage d'appoint pour le bétail, de matériaux de paillage pour la vigne et
d'engrais pour les cultures en général. Actuellement, ce sont des réserves de diversité
biologique et de données pour la reconstitution du climat et de la végétation des temps passés
qui joue un rôle régulateur important dans le cycle de l'eau et non négligeable dans celui du
carbone. »
(Observatoire Savoyard de l’Environnement, 2002).
Les définitions plus précises de la tourbière varient quelque peu selon la spécialité de l’auteur, mais
sont autant de manière de circonscrire, pour des conclusions identiques, divers aspects du
fonctionnement des tourbières.
La définition systémique proposée par Bonnot (1978) se fonde sur le blocage de la décomposition en
milieu asphyxié : « un appareil naturel de sédimentation organique végétale où les cadavres végétaux
sédimentent in situ en milieu anoxydatif, ce qui les protège pendant un temps assez long à l’échelle
humaine contre la desmolyse minéralisatrice ».
2
tourbogène ou turfigène : végétation adaptée à un niveau hydrique important et pouvant produire de
la tourbe.
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Première partie : les tourbières des Alpes du Nord
Gobat et al. (1998, p. 270) définissent la tourbière à travers l’aspect pédologique, comme une
« biogéocénose marécageuse dont le sol est constitué de tourbe, comprenant des communautés
animales et végétales spécialisées. Toutes les tourbières sont des marais, hauts ou bas, mais l’inverse
n’est pas vrai : certains bas-marais formés sur sols hydromorphes non tourbeux (réductisols,
rédoxisols) ne correspondent pas à la définition ».
Sur le plan botanique, les plantes indicatrices des sols saturés d’eau (Redington, 1994, p. xxii), ou des
associations phytosociologiques caractéristiques (Gehu, 1978 ; Julve, 1996b) semblent suffire pour
définir les tourbières en tant que systèmes écologiques. De la systématique phytosociologique est issue
la typologie européenne des habitats « CORINE biotopes », au sein de laquelle les tourbières et autres
marais sont définis sur la base des séries dynamiques de végétation et des plantes caractéristiques de
ces habitats (ENGREF, 1997).
III. 2. La tourbe
La tourbe, considérée comme une roche (point de vue géologique), comme un histosol (point de vue
pédologique) ou comme un humus épais (point de vue écologique), se définit à la fois par son mode de
formation et par sa composition.
Gobat et al. (1998, p. 270) proposent la définition suivante : « matériau formé par l’accumulation, en
conditions hydromorphes anoxiques, de matière organique plus ou moins décomposée. Cette
définition permet de qualifier de tourbe un matériau qui n’est plus actuellement en conditions
hydromorphes anoxiques, par exemple à la suite d’un drainage qui l’aurait asséché. Les conditions
prévalant au moment de sa formation sont déterminantes, même si elles n’existent plus que sous la
forme d’une mémoire morphologique dans le sol ».
Manneville et al. (1999, p. 300) précisent que la tourbe contient plus de 20 à 30 % de matière
organique ; « la tourbe blonde, légère et poreuse, provient surtout des sphaignes ; la tourbe brune ou
noire, plus foncée, dense et riche en débris de taille variable et en cendres, provient de végétaux
variés, herbacés ou ligneux ».
La définition la plus générale reste celle proposée en 1992 par l’International Mires Conservation
Group (cité in Julve, 1996a) : « la tourbe consiste en résidus végétaux sous différents états de
décomposition, accumulés dans les conditions influencées par l’eau ».
Conséquences
La définition traditionnelle des « tourbières », comme milieux dominés par les sphaignes, est très
restrictive en regard des définitions proposés par les écologues de diverses spécialités, qui s’accordent
pour inclure dans cette définition les milieux dominés par les Cyperaceae, Joncaceae et Poaceae
caractéristiques des milieux humides alcalins (roselières et magnocariçaies), et pour en exclure les
boisements hygrophiles non typiquement tourbeux.
Les tourbières sont donc des cas particuliers de « marais ». On classe également dans les « marais »
des zones asséchées ou comblées, où l’humidité n’est plus affleurante et où l’activité turfigène n’est
plus significative, mais qui conservent certaines caractéristiques, notamment végétales, des tourbières
actives (landes tourbeuses et tourbières boisées).
Sur le plan pédologique, la tourbière est avant tout définie par la présence de tourbe. Sur le plan
botanique, la végétation est également utilisée pour définir ces milieux sur la base de plantes
indicatrices, adaptées à un régime hydrique incluant immersion ou saturation du sol.
-7-
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Première partie : les tourbières des Alpes du Nord
Figure 2 : coupe schématique d’une tourbière jurassienne (Favre, 1948, p. 13)
-8 -
Première partie : les tourbières des Alpes du Nord
III. 3. Description traditionnelle des tourbières
Avant les études spécifiquement portées sur l’arc alpin, les tourbières étaient décrites traditionnellement
sur le modèle des tourbières bombées typiques de la chaîne du Jura. On distinguait sous les termes de
hauts-marais3 les parties surélevées par rapport à la nappe (alimentées par l’eau de pluie), et de basmarais les zones situées au niveau de la nappe (alimentées par ruissellement) ; souvent seuls les hautsmarais étaient considérés comme de vraies tourbières (fig. 2).
La diversité des sites tourbeux, en particulier en haute montagne, a conduit à préciser ce découpage
traditionnel en y apportant des données hydrologiques et une terminologie nouvelle, résumée ci-après.
IV. Les tourbières des Alpes du Nord : répartition et
typologies
Deux documents majeurs ont été publiés récemment :
•l’inventaire des tourbières en Rhône-Alpes (Coïc et al., 2001), portant à 623 le nombre de sites
tourbeux de plus d’un hectare recensés sur la Région ;
•l’étude pluridisciplinaire du Programme National de Recherche sur les Zones Humides
(2001), portant sur 10 sites tourbeux dont deux en Rhône-Alpes.
•
Parmi les documents de première importance pour le recensement des tourbières de la région RhôneAlpes, figuraient déjà l’inventaire des Z. N. I. E. F. F.4 (anonyme, 1991), la liste des principales tourbières
en France, Suisse et Belgique compilée par Manneville et al. (1999), et diverses études descriptives sur
les principaux sites tourbeux, cités en référence dans les descriptions de nos sites d’étude (annexe 1).
Le cadre de la présente étude étant nécessairement limité, il n’était pas possible de suivre les limites
administratives de la Région. La limite des Alpes du Nord s’est imposée comme unité biogéographique,
les tourbières de la rive occidentale du Rhône (Loire, Haute-Loire et Ardèche) appartenant au domaine
atlantique (fig. 3).
IV. 1. Répartition des tourbières dans les Alpes du Nord
Par rapport à la répartition nationale (d’après Manneville et al., 1999), l’Isère, la Haute-Savoie et la
Savoie représentent la limite sud-orientale des tourbières. La Drôme ne possède que peu de milieux
typiquement tourbeux, dont la plupart sont des roselières et marais alcalins.
Plus au Sud, les tourbières des Hautes-Alpes et les Alpes de Haute Provence sont limitées aux étages
montagnards et subalpins, et les études mycologiques sur ces milieux basiques d’altitude sont quasiment
inexistantes.
Soumises à des influences océaniques (nord) et montagnardes continentales (sud), les tourbières acides du
Massif Central atteignent des limites plus méridionales, en particulier les tourbières à Betula nana de
Margeride (Lozère). La limite latitudinale s’abaisse vers les régions occidentales, les Pyrénées
représentant la limite méridionale des tourbières en Europe occidentale.
3
D’après Manneville et al. (1999, p. 70), le terme de « haut-marais » serait surtout employé en Suisse,
correspondant au terme de « tourbière bombée » en France et en Belgique.
4
Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Floristique et Faunistique
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Première partie : les tourbières des Alpes du Nord
N
100 km
: Principaux sites
tourbeux
Figure 3 : délimitation des zones biogéographiques (quart sud-est de la France et Suisse). La région RhôneAlpes (entourée) apparaît comme un carrefour biogéographique sous influences atlantique chaude, atlantique
montagnarde, montagnarde précontinentale, montagnarde continentale et montagnarde méditerranéennes (carte
établie d’après Manneville et al., 1999, pp. 85, 258, 263, 269, 275)
Sur le plan biogéographique, les tourbières de l’arc alpin se situent dans une certaine continuité avec les
nombreuses tourbières de la chaîne du Jura. La végétation suivant la répartition climatique (Ozenda,
1984, la progression de 100 km vers le Nord équivalent à une élévation de 100 m en altitude), l’altitude
plus faible du Jura est compensée par la latitude. Toutefois, les Alpes présentent un contraste de situations
plus important, en raison de la présence d’influences océaniques résiduelles (plaine du Rhône jusqu’au
Dauphiné et au Chablais), d’influences méditerranéennes (Vercors), et de divers faciès arctico-alpins dans
les grands massifs cristallins des Alpes internes, avec de nombreux exemples de transitions entre ces
différents types.
Par rapport à l’ensemble des régions tourbeuses françaises, les Alpes du Nord possèdent la plus grande
diversité de situations. Les principaux types de tourbières y sont représentés, à l’exception des marais
littoraux (régions côtières de l’Atlantique et de la Manche), des tourbières oro-méditerranéennes (Corse),
des tourbières continentales (Alsace, Lorraine, Champagne et Bourgogne) et surtout des landes
tourbeuses, plus largement représentées en France mais dont la vallée du Rhône constitue la limite
orientale (Manneville et al., 1999, p. 12).
La Savoie et l’Isère possèdent tous les types de tourbière répertoriés en Rhône-Alpes (Coïc et al., 2001 ;
fig. 3), bien que les tourbières à influence océanique soient plus largement représentées en Haute-Savoie
(Chablais et plaine du Rhône). Leur diversité et leur situation en limite d’aire biogéographique en France
en font des terrains d’études de grand intérêt à l’échelle nationale, car elles représentent également les
limites géographiques des espèces inféodées à ces différents milieux.
- 10 -
Première partie : les tourbières des Alpes du Nord
Figure 4 : délimitation des massifs les plus riches en tourbières de la région Rhône-Alpes (Coïc et al.,
2001, p. 7)
De cette diversité régionale résulte de nombreuses singularités ou variantes locales, rendant parfois
difficile le rattachement de certains sites particuliers à un type général. De plus, le relief accentué des
Alpes implique que les sites soient souvent de dimensions réduites, chaque type étant alors représenté par
un petit nombre de sites. Les études écologiques et botaniques spécifiques sur ces sites sont d’une aide
très appréciable pour juger de ces cas particuliers propres aux Alpes.
Différents critères de classification et de description ont été proposés, selon leur origine, leur
rattachement aux domaines bioclimatiques, leur composition floristique ou leur constitution pédologique,
et sont résumés ci-après. Notre étude nécessitait une base nomenclaturale, mais ne vise pas à une
discussion critique des travaux spécialisés. Il ne s’agit donc ici que de rappeler quelques grandes lignes de
cette typologie d’après les synthèses récentes publiées par Julve (1996) et Manneville et al. (1999).
IV. 2. Classification paysagère
Le classement général des zones tourbeuses proposé par Manneville et al. (op. cit., p. 10) est fondé sur la
physionomie générale des sites, qui recoupe largement les classifications proposées par Ellenberg (1986)
et Ozenda (1994).
•Marais tourbeux de plaine : caractérisé par leur vaste superficie (plusieurs centaines
d’hectares), leur origine lacustre (bordure de grands lacs, estuaires, deltas, occupant de larges
dépressions), et leur envahissement spontané par les aulnes et les saules. Ils sont représentés en
- 11 -
Première partie : les tourbières des Alpes du Nord
Rhône-Alpes par le Marais de Lavours (Ain) et les marais résiduels de la vallée de l’Isère
(Combe de Savoie et Grésivaudan). Sur le plan physionomique, il serait possible d’y assimiler
les marais tourbeux du val d’Ainan (Isère), qui, bien que d’origine glaciaire, en possède la
plupart des caractéristiques.
•Lacs-tourbières : sites très localisés mais spectaculaires, par la présence souvent encore bien
marquée d’un plan d’eau libre au milieu de la tourbière, progressivement colonisé depuis les
bords par des radeaux tremblants. Les sites les plus spectaculaires sont ceux du lac Luitel et du
lac Praver (Massif de Belledonne, Isère), semblables aux nombreux lacs-tourbières du Massif
Central et du Jura. D’autres sites plus réduits existent également en Isère (massif du Taillefer :
lac du Poursollet, lac Punay, lac des Boîtes et lac Fourchu ; Terres Froides : étang du Grand
Lemps) et en Savoie (massif du Beaufortain : lac des Saisies, tourbière de la Palette ; nombreux
sites alpins du massif de la Vanoise : lac de Lait, lac Blanc etc.).
•Tourbières de pentes et de sources : caractérisées par leur alimentation par ruissellement ou
résurgences. Les sites de superficie étendue sont rares, mais de nombreuses micro-situations
existent. La composition de l’eau de ruissellement (pH ou teneur en calcium) détermine le type
de végétation ; quelques tourbières de pentes particulièrement développées existent en Savoie
(Massif des Bauges : tourbière des Creusates ; massif du Beaufortain : tourbière des Saisies ;
massif de Belledonne : tourbière de Montendry) et en Isère (massif de Belledonne : plateau de
l’Arcelle ; massif du Taillefer : tourbière des Sagnes, etc.).
•Tourbières bombées ou semi-bombées : elles sont caractérisées par leur niveau exhaussé par
rapport à la nappe phréatique, et par la prédominance des sphaignes qui sont responsables de ce
bombement. Elles correspondent à l’appellation traditionnelle de haut-marais (fig. 2). Elles
représentent généralement le stade terminal des précédentes ; la quasi-totalité des sites
sphagneux des Alpes, hors lacs-tourbières, peuvent être rapportés à cette catégorie.
•Bois tourbeux : caractéristique des formations forestières ou arbustives en milieu hygrophile.
Représentés par les boisements humides subatlantiques de basse altitude (tourbière des
Planchettes, Isère) ; il est aussi possible de classer dans cette catégorie les forêts d’épicéas
sphagneuses d’altitude, où la présence de sphaignes n’est que superficielle et n’influence pas la
nature de l’humus de type mor caractéristique de ces forêts.
Cette classification paysagère introduit l’alimentation en eau comme élément déterminant de la
morphologie de la tourbière, fondement de la classification hydrologique.
IV. 3. Origine et alimentation hydrique
Tous les types de tourbières décrits sur la base de leur origine de formation (Ellenberg, 1986 ; Ozenda,
1994 ; Julve, 1996 ; Manneville et al., 1999) sont représentés dans les Alpes du Nord. Les classifications
varient selon les auteurs ; la typologie adoptée ici est issue des travaux de l’International Mires
Conservation Group (Julve, 1996) modifiée in Manneville et al. (1999, p. 67).
•Tourbières ombrogènes ; principalement alimentées par les précipitations (pluie ou neige)
•Tourbières limnogènes ; issues de la colonisation d’un lac (atterrissement)
•Tourbières fluviogènes ; alimentées par une nappe affleurante mobile et les crues alluviales
•Tourbières topogènes ; alimentées par une nappe affleurante stagnante
•Tourbières soligènes ; alimentées par sources ou ruissellements
Resituées dans la perspective dynamique des milieux, ces tourbières évoluent généralement vers le stade
ombrotrophe (fig. 5). Un même site est souvent constitué d’une mosaïque d’unités à différents stades
d’évolution, voire de différentes parties d’origines différentes.
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Première partie : les tourbières des Alpes du Nord
Origine de l’eau
Eau de pluie
Etang, lac
Tourbière
limnogène
Nappes et crues
alluviales
Tourbière
fluviogène
Nappe
stagnante
Tourbière
topogène
Source et
ruissellement
Tourbière
soligène
Tourbière
ombrogène
Stade ombrotrophe
Stade minéralisé
(lande tourbeuse)
acide, oligotrophe
Minéralotrophe, acide ou basique
Figure 5 : structure des milieux tourbeux par rapport à l’origine et l’alimentation hydrique (Julve in
Manneville et al., 1999, p. 67)
IV. 4. Typologie synthétique des tourbières des Alpes du Nord
Dans l’inventaire des sites tourbeux de la région Rhône-Alpes, Coïc et al. (2001) proposent une
classification combinant, à l’échelle des sites, les caractéristiques biotiques et abiotiques des différents
milieux les constituants.
Ils distinguent ainsi :
•les tourbières acides, installées sur substrat cristallin et caractérisées par la prépondérance des
sphaignes sur l’ensemble du site (regroupant tourbières limnogènes, tourbières soligènes et
tourbières ombrotrophes) ;
•les tourbières alcalines, caractéristiques des vallées alluviales et des montagnes calcaires,
caractérisées par la présence de plantes subaquatiques et de mousses brunes (Scorpidium
scorpidioides, etc.) à l’exclusion des sphaignes (regroupant tourbières fluviogènes, tourbières
topogènes et tourbières soligènes basiques) ;
•les tourbières mixtes, constituées d’une partie alcaline et d’une partie colonisée par les
sphaignes, offrant une mosaïque de milieux alcalins (roselières, cladiaies, magnocariçaies) et de
tourbières ombrotrophes à sphaignes.
Figurent également deux autres catégories plus localisées : les marais tufeux (tourbières soligènes des
sources calcaires), et les gazons arctico-alpins, caractéristiques de l’étage alpin et colonisant les replats
alimentés par l’eau de fonte des glaciers.
- 13 -
Première partie : les tourbières des Alpes du Nord
IV. 5. Tourbières et zonation géographique
La répartition des tourbières en Rhône-Alpes (fig. 6) correspond à la zonation lithogéographique des
Alpes du Nord et aux grandes unités naturelles illustrées par Richard & Pautou (1982) et Richard (1986 ;
fig. 7) :
•les tourbières fluviogènes et topogènes (alcalines) sont associées aux grandes vallées alluviales
de la zone mollassique (Rhône et Isère) ;
•les tourbières limnogènes (acides ou mixtes) sont confinées aux massifs cristallins externes
(Belledonne, Beaufortain, Mont Blanc) et internes (Vanoise, Ecrins), et à quelques sites
particuliers des Préalpes (Terres Froides, Vercors). Elles se situent surtout aux étages
montagnard, subalpin et alpin ;
•les tourbières soligènes (souvent mixtes), associées aux pentes plutôt douces des plateaux et des
vallons, sont les plus largement répandues, mais aussi les plus hétérogènes. Leur nature dépend
de la composition de l’eau d’alimentation.
Toutes ces tourbières n’évoluent pas, dans les faits, vers l’ombrotrophie comme le suggère la fig. 5.
L’intervention de l’homme, les crues et les mouvements de terrain limitent souvent l’ombrotrophisation et
confèrent à certains milieux, en particulier les milieux basiques, une certaine stabilité.
Cependant on observe, dans certains sites à alimentation hydrique suffisante sur lesquels l’influence
humaine a diminué, une reprise de cette évolution, notamment par l’apparition (réapparition ?) de plaques
de sphaignes en forêt tourbeuse (Chirens, marais du val d’Ainan, Isère) ou en roselière tourbeuse
(tourbière des Bords du Gelon, le Bourget-en-Huile, Savoie).
V.
La végétation des tourbières des Alpes du Nord
V. 1. Contraintes écologiques et adaptations spécifiques
Les contraintes imposées par les conditions écologiques des tourbières sont, en premier lieu, la saturation
en eau du sol et la pauvreté en oxygène qui en découle. Dans les tourbières acides, s’ajoute un pH
pouvant s’abaisser jusqu’à 3 (moyenne en tourbière : 5,5 dans les horizons superficiels ; Gobat et al.,
1998), des températures moyennes très basses (limitant l’activité biologique, sans lesquelles la
tourbogénèse n’aurait pas lieu), et un enneigement prolongé sur les sites d’altitude en raison de leur
situation de cuvette, de plateau ou de versant froid.
Pour résister à ces conditions, deux principaux types de plantes peuvent parvenir à s’implanter :
•des plantes à très large spectre écologique, généralement exclues des parties les plus
caractéristiques des tourbières mais dominant les stades terminaux (Calluna vulgaris, Molinia
caerulea, Potentilla erecta, Anthoxanthum odoratum, Betula pendula, Salix aurita, Picea
excelsa, etc.) ;
•des plantes à spectre écologique réduit, voire limité aux parties les plus caractéristiques des
tourbières. On trouvera, parmi ces plantes, les principaux descripteurs de milieux, en tant que
plantes caractéristiques d’associations végétales ou de conditions physico-chimiques ou
climatiques spécifiques.
- 14 -
Première partie : les tourbières des Alpes du Nord
Figure 6 : carte de répartition des tourbières dans les Alpes du Nord (Haute-Savoie, Savoie, Isère) (Coïc et al.,
2001).
Figure 7 : régions naturelles des Alpes du Nord
(Richard, 1986, p. 17)
- 15 -
Première partie : les tourbières des Alpes du Nord
Certaines plantes à répartition écologique morcelée trouvent aussi dans les tourbières une concurrence
réduite, et peuvent former des populations remarquables sans être caractéristiques de ces milieux. Elles
peuvent alors décrire une limite d’aire biogéographique (Erica tetralix et Osmunda regalis,
caractéristiques des climats océaniques, en limite d’aire à la tourbière des Planchettes, Isère ; Swertia
perennis, boréo-alpine, dans les tourbières à influence subalpine des Creusates et de Montendry, Savoie),
une acidité localement réduite (Salix repens, en périphérie des tourbières du Grand-Lemps, Isère, de
Montendry et des Creusates, Savoie), ou une saturation hydrique du sol limitée (Carex echinata, C.
panicea, etc.).
V. 2. Facteurs environnementaux influençant la végétation
La répartition des végétaux supérieurs (Ellenberg, 1986 ; Redington, 1994), comme celle des sphaignes
(Daniels & Eddy, 1990), est déterminée, par ordre d’importance, par les facteurs suivants :
• le niveau de saturation en eau du sol (immersion constante, immersion temporaire, radeau
flottant, saturation constante, saturation saisonnière, assèchement) ;
• l’acidité (pH), variant de 3 à 8 (moyenne de 5,5 pour les tourbières). Les sphaignes sont
particulièrement sensibles aux niveaux d’acidité, mais participent elles-mêmes fortement à
l’acidification de leur milieu. Les espèces les moins acidophiles (Sphagnum auriculatum, S.
contortum) disparaissent à partir d’un pH estimé à 5,8 ;
• la composition minérale de l’alimentation hydrique. La teneur en calcium mais aussi en autres
éléments : potassium et magnésium, affectant peu les tourbières ombrotrophes (alimentation
météorique), détermine fortement la composition phanérogamique des zones de bas-marais
(Damman, 1988) ;
• le niveau trophique des associations, décrit par la teneur en nitrates et en phosphates (souvent
corrélé au pH et à la teneur en calcium, mais pas toujours ; cf. Gobat et al., 1998, p. 277) selon
l’échelle de richesse croissante en nutriments : dystrophie, oligotrophie, mésotrophie, eutrophie ;
les sphaignes sont de bons descripteurs des niveaux trophiques des tourbières acides, chaque
espèce ayant son spectre de tolérance (Daniels & Eddy, 1990 p. 23, estiment que le niveau
trophique influe davantage sur la répartition des espèces de sphaignes que l’acidité) ; Sphagnum
subsecundum et S. contortum figurant parmi les plus caractéristiques des tourbières méso- à
eutrophes, où d’autres Bryophytes deviennent dominantes (Aulacomnium palustre,
Drepanocladus revolvens, Philonotis spp. etc.).
• le domaine biogéographique considéré, de nombreuses espèces caractéristiques d’associations
présentant également une répartition biogéographique réduite (atlantique : Erica tetralix,
Scutellaria minor ; boréo-arctique : Carex limosa, C. pauciflora, Trichophorum caespitosum,
Vaccinium uliginosum ; circumboréale froide ou alpine : Scheuchzeria palustris, Swertia
perennis, Vaccinium oxycoccos, etc.) ;
• la concurrence interspécifique, qui conduit à éliminer par divers moyens (compétition spatiale,
compétition pour la lumière, compétition nutritionnelle, allélopathie, etc.) les espèces les plus
sensibles au cours de l’évolution du milieu, alors que leur amplitude écologique seule aurait pu
justifier leur implantation ou leur maintien dans le milieu ;
• la présence de « semenciers » au voisinage des sites (pour les sites nouvellement créés), ou
l’implantation artificielle pour les espèces allochtones, et plus généralement de l’histoire même
des sites et des impacts humains.
A partir de ces caractéristiques ont été définis des groupements végétaux décrivant de manière
synthétique l’ensemble des conditions d’acidité ou d’altitude, la localisation biogéographique et le niveau
trophique des tourbières par unités « homogènes » de végétations.
- 16 -
Première partie : les tourbières des Alpes du Nord
V. 3. Les groupements végétaux (phytocoenoses) des tourbières
La nomenclature phytosociologique a considérablement fluctué depuis les premiers travaux
fondamentaux de Braun-Blanquet (1928), tout particulièrement dans les tourbières où de nombreux
syntaxons ont été décrits par la suite. La mise au point proposée par Julve (1996b) en prodrome à une
révision plus générale des Végétations de France, constitue à l’heure actuelle la base française la plus
détaillée et la plus synthétique.
Les grandes lignes de cette systématique appliquée aux Alpes du Nord sont résumées ci-dessous (Julve,
1996b). On notera que cette classification des groupements végétaux est en cours de remaniement, et sera
rapidement obsolète dès la publication des prochaines mises à jour (Julve, in prep. ; Manneville, comm.
pers.5).
CLASSES ENTIÈREMENT TOURBEUSES
• Tourbières (hauts-marais, bas-marais et tremblants)
o Végétation herbacée des tourbières basses sur sols pauvres à moyennement pauvres en
nutriments : Caricetea nigrae
o Végétation muscinale des tourbières acides actives : Aulacomnio palustris-sphagnetea
fallacis
CLASSES MAJORITAIREMENT TOURBEUSES
• Végétation muscinale des tourbières neutro-basiques, sources alcalines et tufs calcaires :
Drepanoclado revolventis-Campylietea stellati
• Végétation herbacée vivace de grandes plantes de bords d’étangs et de lacs, se développant sur
des sols moyennement riches à riches en azote parfois tourbeux mais à pH neutre : Phragmiti
australis-Caricetea elatis
• Végétation arbustive subarctico-alpine, descendant parfois dans le boréomontagnard
(tourbières p. ex.) : Pino mugo-Alnetea alnobetulae
CLASSES MINORITAIREMENT TOURBEUSES
• Landes planitiaires-collinéennes, des zones de climat océanique tempéré, sur sols acides :
Calluno vulgaris-Ulicetea minoris
• Landes arctico-alpines à planitiaires-continentales, des zones à climat plutôt froid : Calluno
vulgaris-Vaccinietea myrtilli
CLASSES EXCEPTIONNELLEMENT TOURBEUSES
• Fraxino excelsioris-Quercetea roboris et Pino cembrae-Piceetea abietis
Dans cette classification (résumé par un schéma synthétique : Julve, 1996b ; fig. 8), les synusies6
muscinales sont dissociées des synusies de plantes vasculaires et considérées comme classes
indépendantes. Tüxen (1978) intégrait les Bryophytes au même niveau que les Phanérophytes dans sa
classification générale des tourbières acides.
5
; voir aussi site d’hypertoile de P. Julve : http://perso.wanadoo.fr/philippe.julve/tourbe.htm
au sens de Barkmann (1973) : communautés d’espèces de même étage de végétation, de même
période d’apparition et constituant des micro-environnements homogènes.
6
- 17 -
Première partie : les tourbières des Alpes du Nord
TOURBIERE
TOURBIERE
GEOTROPHE
GEOTROPHE
(plate)
(basse)
Phragmiti australisCaricetea nigrae
Caricetea elatae pp.
Caricetalia elatae pp. Menyantho trifoliataeCaricetalia lasiocarpae
Caricion rostratae
Junco acutifloriCaricetalia nigrae
TOURBIERE OMBROTROPHE
(bombee)
Andromedo polifoliae-Vaccinietea oxycocci
Eriophoretalia vaginati
Molinio caeruleaeRhynchosporion albae
Droserion
longifoliae
TOURBIERE
MINERALISEE
(lande tourbeuse)
Calluno-Ulicetea /
Calluno-Vaccinietea
Caricetalia
pauciflorae
Vaccinion microcarpi
Molinio caeruleaeCaricetalia davallianae
Littorelletea uniflorae pp.
Aulacomnio palustris-Sphagnetea fallacis
Warnstorfion exannulatae Sphagnion cuspidati
Sphagnion rubello-magellanici
Dicrano bergeri-Sphagnion capillifolii
Drepanoclado revolventis-Campylietea stellati pp.
Riccardio multifidae- Meesio triquetraeSphagno warnstorfiiCampylion helodis
Sphagnion contorti
Tomenthypnion nitentis
Betuleto albae ssp. albae-Alnetum glutinosae
Franguletea alni
Salicion lapponici-glaucosericeae
Pinetum uncinatae var. rotundatae
Pinetum sylvestris var. turfosae
Dicranelletea cerviculatae
Abieti albae-Piceetum
Tableau 1 : tableau synthétique des phytocoenoses d’ordre supérieur (ordres, classes, alliances)
caractéristiques des milieux tourbeux (Julve, 1996b, p. 36)
La synsystématique phytosociologique recoupe largement les critères de définition pré-cités, qu’ils
semblent décrire avec une grande précision. Cependant, la détermination des associations est une
démarche statistique nécessitant un protocole de relevé précis, et représenterait, sur l’ensemble des sites
suivis par nous en Isère et en Savoie, une étude en soi. Dans de nombreux cas rencontrés dans cette étude,
nous avons dû renoncer à l’attribution précise des milieux rencontrés à des associations, voire à des
classes, faute de disponibilité et de compétence.
En revanche, la démarche appliquée et synthétique du code CORINE rend accessible une classification,
voisine de la classification phytosociologique, qu’elle reprend largement, et que nous avons adopté dans
la présente étude.
V. 4. La typologie des habitats : code CORINE
Les principaux habitats tourbeux (tourbières typiques, jusqu’aux boisements terminaux des aulnaies,
saulaies ou pinèdes) décrits par la typologie CORINE (ENGREF, 1997) ont été résumés par Manneville
et al. (1999, p. 302 ; tab. 2). C’est sur la base de ce premier tri que nous avons fait le choix de nos
placettes d’étude (voir Matériels et méthodes, troisième partie).
Il existe d’autres typologies, comme la classification britannique « physionomique » de Rodwell et al.
(1991) fondée sur les plantes structurantes du milieu, qui recoupe par ailleurs assez largement la
classification CORINE. La nécessité d’une nomenclature accessible et en même temps suffisamment
précise pour servir de cadre à notre étude nous a fait choisir cette typologie d’usage très répandu en
France.
- 18 -
Première partie : les tourbières des Alpes du Nord
Codes
CORINE 91
Dénomination des habitats et appartenance phytosociologique
p.p. : en partie Statut : IC = d'intérêt communautaire P = prioritaires
16.3
(voir 37.4)
22.11 X 22.13
IC
22.13
IC
22.14
31.11 et 31.12
IC
P
31.622
36.372
37.1
37.2 et 37.32
IC
37.31
37.4
IC
IC
37.7 et 37.8
IC
42.213
44.9
IC
44 A
P
51.1
51.2
52.1 et 52.2
P
IC
IC
P
IC
53.1
53.2
53.3
54.11
54.12
P
54.2
54.3
IC
P
54.4
54.44
54.5
IC
54.6
IC
P
Dépressions humides dunaires
paratourbeuses p.p.
Bords des eaux oligotrophes à
végétation amphibie, vivace ou
annuelle p.p.
Lacs eutrophes à hydrophytes
(potamots, nénuphars) p.p.
Plans d'eau dystrophes acides naturels
Landes humides à bruyères à quatre
angles, parfois à sphaignes
Fourrés de saules subarctiques p.p.
Nardaies des pozzines de Corse
Communautés à reine des prés p.p.
Prairies humides à joncs, mésotrophes
ou oligotrophes p.p.
Prairies paratourbeuses à molinie p.p.
Groupementsdunaires méridionaux
p.p.
Mégaphorbiaies méso−eutrophes de
plaine ou de montagne p.p.
Pessières subalpines à sphaignes
Bois marécageux à aulne, saules ou
piment royal (et osmonde royale)
Tourbières bombées et boisées à
bouleaux, épicéa et pins (à crochets
ou sylestre)
Tourbières hautes actives
Tourbières hautes dégradées
Tourbières de couverture (très rares
en France), dont les actives
Phragmitaies, scirpaies, typhaies et
petites roselières p.p.
Grandes cariçaies
Caricion viridulae-trinervis
Molinio-Holoschoenion romani
Littorelletea uniflorae,
Juncetea bufonii
Potametea pectinati,
Lemnetea minoris
Utricularion minoris ?
Ericion tetralicis s.l.
Salicion lapponi-glaucosericeae
Nardion strictae p.p.
Filipendulion ulmariae
Juncion acutiflori
Juncion squarrosi
Molinion caeruleae
Molinio-Holoschoenion romani
Calystegion sepium
Filipendulo-Cirsion rivularis
*Sphagno-Piceetum abietis
*Alnion glutinosae, Salicion cinereae,
Franguloalni-Salicion auritae, OsmundoMyricion gale
*Betulion pubescentis,
*Sphagno-Pinetum s.l.
*Oxycocco-Sphagnetea
*Oxycocco-Sphagnetea
*Oxycocco-Sphagnetea et
Caricetea nigrae
Phragmition australis s.l.,
Oenanthion aquaticae
Caricion elatae (= C. rostratae), Caricion
acutae
Bas-marais alcalins à marisque
Cladietum marisci (in Caricion elatae)
Sources acides p.p.
Montion fontanae-Cardaminetalia amarae
Sources tufeuses et calcaires p.p.
Cratoneurion
communati,
Cardaminio
amarae-Chrysosplenietalia oppositifolii
Tourbières basses alcalines
Caricion davallianae, Schoenion nigricantis
Formations paratourbeuses pionnières Caricion bicoloris-astrofuscae
alpines
Bas-marais acides et pozzines de
Caricion nigrae, Eriophorion scheuchzeri,
montagne
Bellidio bernardii-Bellion nivalis
Tourbières de transition et tremblants Caricion lasiocarpae s.l.
(Utricularion minoris)
Dépressions sur tourbe dénudée,
Rhynchosporion albae
stades pionniers
Tableau 2 : principales catégories CORINE et correspondances habitats-phytocoenoses
(Directive Européenne Habitat, 1991, annexe 1 ; Manneville et al., 1999, p. 302 ; Manneville, comm. pers.)
- 19 -
Première partie : les tourbières des Alpes du Nord
VI.
Evolution naturelle des tourbières
La tourbière n’est pas seulement, comme cette partie descriptive pourrait le laisser penser, une
juxtaposition de végétaux déterminés par des conditions locales. Si, à l’écart de l’homme, elle évolue à
l’échelle des millénaires et ne doit ses modifications précipitées qu’aux outrages que nos diverses
activités leur font subir, elles n’en sont pas moins constituées de réseaux trophiques complexes,
d’interactions constantes et de compétitions impitoyables.
La typologie CORINE rend compte, dans une large mesure, des séries de végétation se succédant, depuis
la colonisation des terrains dénudés ou des plans d’eau jusqu’à l’implantation des boisements
climaciques. Les schémas dynamiques intégrés sont infiniment plus complexes, et on consultera les
tableaux dynamiques élaborés par Julve in Manneville et al. (1999, p. 294-297), non résumables dans
cette partie introductive (mais utilisés de manière synthétique en guise de conclusion à l’analyse
écologique de ce travail, fig. 64 à 66), pour se faire une idée de cette complexité et des mécanismes qui la
déterminent.
Le principe général de l’évolution des milieux tourbeux, en dehors des interventions humaines, peut être
résumé par le schéma suivant (fig. 8).
Atterrissement
Bryophytes et
Cyperacées dominants
Stades pionniers
(tourbe nue, gouilles,
tremblants)
Herbacées dominantes
(prairies, cariçaies,
mégaphorbiaies)
Stades prairiaux
Ligneux dominants
Envahissement
(Betula, Pinus, Picea,
Salix, Alnus)
Stades boisés
Ericacées dominantes
Ombrotrophisation
Minéralisation
(landes)
Stade ombrotrophe
Figure 8 : évolution naturelle schématique des milieux tourbeux.
Chaque type de tourbière possède une dynamique propre en fonction de son origine hydrologique (chap.
IV.3), mais aussi de l’altitude, de l’influence bioclimatique et de son histoire propre. La dynamique des
tourbières limnogènes est la plus remarquable des successions d’habitats, conduisant à l’atterrissement et
au boisement de la tourbière (fig. 9).
- 20 -
Première partie : les tourbières des Alpes du Nord
Végétaux supérieurs à rhizomes (hydrophytes)
sphaignes, Cyperacées,
Phragmites
Sphaignes, Carex spp., Eriophorum spp.,
Drosera rotundifolia, Menyanthes trifoliata,
Potentilla palustris, Scheuchzeria palustris,
Vaccinium oxycoccos
Végétaux supérieurs à racines (xérophytes)
Sphaignes, Andromeda polifolia,
Calluna
vulgaris,
Molinia
caerulea
Betula pubescens, Pinus uncinata ssp.
rotundata, Salix aurita, Calluna
vulgaris, Vaccinium spp., etc.
-21Alimentation hydrique par
précipitations (ombrotrophie)
Alimentation hydrique par
capillarité
Figure 8 : dynamique d’une tourbière limnogène : successions végétales et évolution d’une tourbière limnogène (d’après Espaces et recherches, 1981, p. 10). La
végétation modifie elle-même son habitat par accumulation de manière organique et acidification du milieu.
- 21 -
Première partie : les tourbières des Alpes du Nord
Fig. 17 : le lac Luitel (Réserve Naturelle, commune de Séchilienne, Isère ; alt. 1200 m).
Tourbière acide limnogène. Radeau flottant (mosaïque de gouilles à Carex limosa-Scheuchzeria et de tremblants à
Trichophorum cespitosum, LL_scz et LL_tri) et buttes ombrotrophes (LL_sca, rouges), en cours de colonisation par
les pins (LL_pin). Seule station connue d’Armillaria ectypa sur les 2 départements étudiés.
Figure 18 : la tourbière des Creusates (Saint-François-de-Sales, Savoie, alt. 1330 m), vue d’automne.
Tourbière mixte soligène. Au premier plan, alimentation par ruissellement alcalin avec bas-marais à
Aulacomnium (CR_moa) et mégaphorbiaie (CR_meg) ; au fond, bas-marais acide à sphaignes (CR_erv,
gauche) et moliniaie soligène en cours d’ombrotrophisation (CR_msp, droite).
- 22 -
Seconde partie : les champignons dans les tourbières
Seconde partie
Le choix d’un protocole :
taxinomie, myco-écologie et méthodes d’étude
Dans cette partie méthodologique sont présentées des généralités sur les méthodes de classification (I) et
d’analyse écologique (II) proposées dans la littérature, intervenant dans le choix d’un protocole d’étude
myco-écologique ; à l’issue de cette synthèse bibliographique, le protocole choisi pour notre étude est
détaillé dans le chapitre III (matériels et méthodes).
I.
Systématiques des champignons et cadre taxinomique
de l’étude
La comparaison des différents travaux de myco-écologie pose le problème initial de la délimitation du
sujet d’étude. La diversité fongique, tous groupes confondus, est bien trop vaste pour être appréhendée
dans sa totalité. Aussi est-il nécessaire de fixer précisément, avec cohérence, les limites du sujet d’étude.
La définition même des « champignons » a fluctué au cours des décennies, et il nous a semblé utile de
rappeler quelques-unes des classifications les plus fréquememnt rencontrées dans la littérature.
I. 1. Les classifications systématiques des champignons.
Conformément aux principes établis par Darwin (1873), la classification systématique, d’abord peu
hiérarchisée, s’est efforcée de se rapprocher de la phylogénie évolutive. Toutefois, l’impossibilité de
distinguer les caractères apomorphes des caractères plésiomorphes sur des organismes si peu différenciés
a conduit à établir une classification très artificielle, où les « champignons » représentaient un groupe
défini par défaut (ni chlorophylliens, ni mobiles).
L’avènement des analyses moléculaires a profondément modifié la classification des champignons (tout
comme celle des algues et des protistes, pour les mêmes raisons : les classifications morphologiques se
fondaient sur des caractères sans signification évolutive). Les lichens, considérés à présent comme des
champignons à part entière, ne représentent plus un groupe autonome. A l’inverse, les Myxomycètes et
les Oomycètes, traditionnellement étudiés par les mycologues, sont désormais exclus du règne fongique
(et de notre étude).
- 23 -
Seconde partie : les champignons dans les tourbières
I. 1. a)
Classification morphologique
Dans cette systématique en usage depuis Fries (1821) jusqu’au début du XXe siècle, deux règnes (animal
et végétal) sont distingués. Les champignons, inclus dans le règne végétal, se situent parmi les
Cryptogames non vasculaires, formant un thalle enfoui dans le substrat.
La classification interne aux Fungi, hautement artificielle puisque fondée sur des convergences d’aspect,
a rapidement été remise en question par l’observation microscopique (distinction AscomycètesBasidiomycètes, etc.)
Classification proposée par Fries (1821) :
Regnum Vegetabile
Cryptogamae
Protophyta (Algae)
Aquatiques : Algues ss. str.
Aériens : Lichens
Hysterophyta (Fungi)
Coniomycetum : spores produites à la surface du substrat
Hyphomycetes : thalle floconneux
Gasteromycetes : spores internes
Hymenomycetum : spores formées sur un hyménium
I. 1. b)
Classification morpho-anatomique
Dans le système à cinq règnes proposé par Whittaker (1969) : Monera, Protoctista, Fungi, Plantae et
Animalia, les Fungi (ou Mycota, cf. Courtecuisse & Duhem, 1994) sont considérés comme groupe
indépendant des autres êtres vivants, incluant les lichens comme division autonome. Au sein des
champignons, les groupes sont distingués par le type de spores et leur mode de formation. Les
« champignons » à spores mobiles (Mastigobionta et Mycobionta) sont classés parmi les Protoctista
(Protistes).
Classification proposée par Whittaker (1969) :
Règne des Fungi
Zygomycotina
Ascomycotina
Basidiomycotina
Deutéromycotina (stade sexué inconnu)
Lichenes
Règne des Protoctista (Protistes)
Myxobionta (Myxomycètes)
Mastigobionta (Mastigomycètes, Oomycètes et Chytridiomycètes)
I. 1. c)
Classification phylogénétique actuelle
La phylogénie moléculaire a démontré que les « champignons » définis précédemment étaient
fondamentalement un groupe polyphylétique (Lecointre & Le Guyader, 2001). Au sein des Eucaryotes,
- 24 -
Seconde partie : les champignons dans les tourbières
les Champignons (Mycota ou Fungi) ne regroupent plus que les espèces à spores non mobiles du règne
précédent, ainsi que le groupe unicellulaire et flagellé des Chytridiomycètes (classé préalablement dans
les protistes). Les Myxomycètes d’une part, les Oomycètes d’autre part, sont classés indépendamment des
champignons au sens strict, mais sont de plus classés chacun dans un phylum indépendant.
Classification proposée par Lecointre & Le Guyader (2001) :
Eucaryota
Mycota ou Fungi (Champignons)
Chytridiomycètes
Zygomycètes
incluant lichens et
Basidiomycètes
Deutéromycètes
Ascomycètes
Mycetozoaires (Myxomycètes)
Straménopiles
Oomycètes
Plasmodiophoromycètes
Les lichens sont désormais considérés comme des champignons à part entière (Lecointre & Le Guyader,
2001), l’association avec des Nostoc (Cyanobactéries) ou des Coccomyxa (algues vertes) étant une
propriété commune à divers groupes taxinomiques non directement apparentés. L’intégration des lichens
au sein des champignons illustre parfaitement l’impossibilité de superposer la phylogenèse, et la
systématique darwinienne en général, à la simple perception humaine.
Afin de définir un champ d’étude écologique à la fois cohérent (représentatif du milieu) et pratique
(échantillonnable de manière uniforme), il nous était nécessaire de nous affranchir d’une délimitation
purement systématique et de définir les groupes à étudier en fonctions de nos objectifs et des nécessités de
l’étude (classifications pratiques).
I. 2.
Les
classifications
pratiques
« Macromycètes » et « Micromycètes »
des
champignons :
Face à la grande diversité d’espèces et de la difficulté des déterminations, la nécessité de réduire le champ
d’action des études myco-écologiques apparaît très rapidement. Tous les mycologues, explicitement ou
non, limitent d’eux-mêmes leur domaine d’investigation aux groupes taxinomiques qui leur sont le plus
familiers.
La terminologie "pratique" la plus fréquemment considérée est la dualité "Champignons
inférieurs/Champignons supérieurs", ou ses équivalents terminologiques « Micromycètes/
Macromycètes ». En réalité, les termes « Micromycètes » et « Macromycètes » (ou leur équivalent anglais
Microfungi et Macrofungi) constituent une terminologie authentiquement opportuniste, que chaque auteur
définit selon ses propres critères. Le tableau 3 résume les principales tendances rencontrées dans la
littérature courante quand à la définition de ces deux termes.
- 25 -
Seconde partie : les champignons dans les tourbières
DÉFINITION GÉNÉRALE
Groupes constamment
inclus
Groupes
occasionnellement inclus
Groupes
exceptionnellement inclus
Micromycètes ou Microfungi
(« champignons inférieurs »)
Champignons ne formant pas de
carpophore différencié
Macromycètes ou Macrofungi
(« champignons supérieurs »)
Champignons produisant des
carpophores différenciés
Tous parasites de plantes (y
compris Oomycètes)
Mycéliums stériles
Formes imparfaites
Basidiomycètes charnus
(Agaricomycètes, Polypores,
Chanterelles, Clavaires, Hydnes,
Gastéromycètes)
Ascomycètes (moyennes et
grandes espèces)
Hétérobasidiomycètes parasites
(Exobasidium etc.)
Hétérobasidiomycètes
Protobasidiomycètes
Ascomycètes (hypogés, grands
Pyrénomycètes)
Espèces résupinées et cyphelloïdes (surtout Basidiomycètes)
Petits Ascomycètes (Discomycètes inoperculés et Pyrénomycètes)
Myxomycètes
Tableau 3 : définitions des Macromycètes et Micromycètes dans la littérature myco-écologique (d’après
Arnolds, 1992a).
Les « Macromycètes » ou « Champignons supérieurs » sont généralement définis par chaque mycoécologues selon des critères plus ou moins arrêtés (Arnolds, 1981 p. 15, 1992a), ou bien doivent être
déduits du contenu de leurs relevés de terrain (Darimont 1973, p. 1). La caricature consistant à définir les
« Champignons supérieurs » comme étant les « champignons étudiés par les mycologues » n’est pas
exagérée, car leur délimitation dépend avant tout du domaine de compétence du mycologue. Arnolds
(1992a) propose une discussion détaillée des différents groupes de « Macrofungi » mentionnés dans la
littérature myco-écologique, et de la flexibilité de cette dénomination.
Les « Micromycètes » constituent un groupe hétéroclite rassemblant des Basidiomycètes (Urédinales,
Ustilaginales, mycéliums non fructifiants : Rhizoctonia, etc.), des Ascomycètes sexués (Dothideales,
Erysiphales, Leotiales, Taphrinales) ou asexués (Aspergillus, Penicillium, Ramularia, Trichoderma etc.),
et des groupes actuellement exclus des Champignons (Oomycètes). Leur point commun est de ne pas
présenter de carpophores différenciés, au moins dans les conditions des études de terrain.
Certains groupes ne sont cités ni comme Micromycètes ni comme Macromycètes ; il s’agit de
champignons peu différenciés mais non parasites, formant des carpophores très petits ou étalés sur le
substrat (Corticiaceae ss. lat., Heterobasidiomycètes, petits Discomycètes et Pyrénomycètes, etc.). Les
études écologiques incluent occasionnellement des espèces de ces groupes dans leurs listes (Favre, 1948 ;
Darimont, 1973), mais sans recherche d’exhaustivité. Les études écologiques portant spécifiquement sur
ces groupes sont très rares (par exemple Dämon, 1994, sur les Aphyllophoromycetidae résupinées, ou
« croûtes »). Arnolds (1992b) constate que les champignons à fructification hypogée, tout en étant
considérés comme des Macromycètes, ne sont quasiment jamais mentionnés dans les études
mycologiques ; ceux-ci représentent pourtant une biomasse (Froidevaux & Schwärzel, 1997) et un rôle
fonctionnel (mycorhizique) considérables dans les écosystèmes forestiers.
Si cette terminologie « Macromycètes / Micromycètes » présente l’inconvénient d’être artificielle et
empirique, ses avantages sont d’être pratique, consensuelle et largement répandue. De plus, les études
myco-écologiques (Haas, 1932 ; Darimont, 1973 ; Arnolds, 1981 ; Courtecuisse, 1984 ; etc.) sont les
- 26 -
Seconde partie : les champignons dans les tourbières
principales usagères du concept de « Macromycètes », qui définit par lui-même le champ de ces études.
Notre étude écologique est donc naturellement consacrée aux « Macromycètes » (ou « Champignons
supérieurs »), que nous définissions ci-après avec des limites personnalisées et adaptées à notre
problématique.
I. 3. Choix des
supérieurs »
groupes
étudiés
:
les
« Champignons
D’après les ambitions affichées de ce travail, centré sur les champignons caractéristiques des milieux
tourbeux à partir de relevés de terrain, la classification « pratique » adoptée pour toutes les études mycoécologiques (Arnolds, 1992a) a également été utilisée ici.
La limite de notre champ d’étude est définie comme suit :
Groupes taxinomiques étudiés :
« Macromycètes » ou « champignons supérieurs »
(nomenclature d'après Courtecuisse & Duhem, 1994)
Définition appliquée à notre étude : « Champignons (Mycota) formant des fructifications
directement observables in situ (épigées ou semi-hypogées), non résupinées et supérieures à 2 mm de
diamètre ou à 1 cm de hauteur ».
ASCOMYCÈTES (NON LICHÉNISÉS)
« Discomycetidae »
Pezizales pp. (Helvellaceae, Morchellaceae, Pezizaceae)
Leotiales pp. (Geoglossaceae)
Tuberales
« Pyrenomycetidae »
Sphaeriales pp. (Xylariaceae, Clavicipitaceae)
BASIDIOMYCÈTES
« Agaricomycetidae »
Toutes Agaricales (sauf cyphelloïdes)
Boletales
Russulales
« Aphyllophoromycetidae »
Cantharellaceae s.l.
Clavariaceae s.l.
Hydnaceae
Thelephoraceae (sauf résupinés)
« Gasteromycetidae »
Lycoperdales
Nidulariales
Phallales
Sclerodermatales
« Macromycètes » non étudiés :
Tuberales, Elaphomycetales (sauf exceptions :
espèces semi-hypogées affleurantes)
Protobasidiomycètes (lignicoles)
Heterobasidiomycètes (lignicoles)
Corticiaceae s.l. (lignicoles)
Aphyllophorales lignicoles (sauf Polyporaceae)
Espèces cyphelloïdes (foliicoles ou graminicoles)
Notre délimitation est plus restrictive que celle des « Champignons supérieurs » de Darimont (1973, p. 1)
et des « Macrofungi » d’Arnolds (1981), qui disent y inclure les espèces résupinées et hypogées. En fait,
nous avons préféré exclure d’emblée les groupes n'occupant, dans leurs études respectives, qu’une part
très marginale et non représentative : espèces résupinées, espèces gélatineuses, et espèces hypogées dont
le recensement méthodique exige une recherche orientée et perturbatrice (voire destructrice).
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Seconde partie : les champignons dans les tourbières
En myco-écologie, le choix initial des milieux étudiés permet également d’éliminer a priori de certains
groupes ne dépendant pas directement du milieu étudié. Dans les milieux tourbeux, les débris ligneux
provenant des boisements voisins, les excréments ou les insectes morts constituent des « synusies »
indépendantes (Arnolds, 1992a, p. 16) : l’intégration d’espèces lignicoles liées à ces débris allochtones
dans des milieux par ailleurs pauvres en espèces constitue à nos yeux un biais méthodologique que nous
avons cherché à réduire au maximum. Aussi, au-delà de la restriction de nos relevés aux
« Macromycètes » définis ci-dessus, nous avons exclu les Basidiomycètes résupinés, mais aussi les
champignons supérieurs associés au bois mort non tombé au sol, qui constituent des « mycosynécies »
(Darimont, 1973) ou des « mycocoenoses » (Jahn et al., 1967) peu dépendantes de l’association végétale
elle-même.
Il ne semble pas exister d’espèces de lichens inféodées aux tourbières ouest-européennes ; les lichens
apparaissent à partir du stade ombrotrophe (espèces terricoles : Cladonia spp.) ou sur les arbres pionniers
(corticoles à large répartition : Xanthoria, Evernia, Physcia, etc.). Bien qu’ils soient d’authentiques
Fungi, leur rôle écologique est très différent des champignons non lichénisés ; ils ne seront pas traités ici.
II.
Ecologie et sociologie des champignons
II. 1. Aperçu historique
II. 1. a)
Préhistoire myco-écologique : la période descriptive
Avant de penser à étudier l’écologie des organismes, il était nécessaire de connaître et de savoir nommer
l’objet de l’étude. Aussi, nommer les champignons fut durant longtemps l’unique et obsédante
préoccupation des mycologues, depuis les auteurs pré-linnéens et les aristocrates-naturalistes du XVIIIe
siècle jusqu’à nos quasi-contemporains de la fin du XIXe siècle, âge d’or de la mycologie descriptive. La
nécessité de définir, par tâtonnements, la notion d’espèce et de rationaliser leur détermination était
prioritaire, tout comme elle l’était en botanique un siècle plus tôt, lorsque Linné (1753) posa les bases de
la classification et de la description des espèces végétales.
La mycologie descriptive du XIXe siècle a été révolutionnée par les nouvelles méthodes d’étude des
carpophores, grâce à l’utilisation de plus en plus courante du microscope. La thèse fondamentale de
Fayod (1889) traitait de l’étude approfondie des structures anatomiques, mettant en évidence de nouveaux
caractères systématiques et ouvrant les portes de la mycologie contemporaine ; mais aucune page n’était
consacrée à la présence de champignons dans le milieu naturel. Sans doute était-il encore trop tôt pour
construire une vision intégrée du règne fongique : la taxinomie était encore fluctuante, et les noms en
usage variaient encore d’un pays à l’autre, voire d’une région à l’autre, selon l’influence des mycologues
locaux.
Tout au long du XIXe siècle, la perception de la chorologie et de l’écologie des champignons supérieurs
ne s’est manifestée que par des mentions d’observations personnelles de la part des auteurs, sans tentative
de synthèse significative. L’étude des substrats (sur bois, à terre, etc.) était souvent soigneusement notée ;
mais les relations entre le champignon et leur milieu de vie n’étant pas encore expliquées, la présence de
carpophores sous un arbre donné était consignée de manière approximative. Aussi, pour tous les
champignons terricoles, le milieu de vie des espèces était affiché comme secondaire, voire accessoire, et
se limitait souvent à des indications d’ambiance (« sous sapins », « forêts humides», « mousses », etc.).
Les principaux auteurs de cette époque (1880-1925) : E. Boudier, P. A. Karsten, L. Quélet, A. Ricken, ou
encore J. Velenovsky, remarquables observateurs de terrain, possédaient pourtant une connaissance très
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Seconde partie : les champignons dans les tourbières
précise des conditions de poussée des espèces, connaissance intuitive ou empirique relevant de leur vaste
expérience personnelle. Ils ajoutaient leurs observations sur l’habitat à la suite des descriptions d’espèces,
comme autant de caractères permettant de distinguer les taxons entre eux. Mais ces auteurs reprenaient
rarement les indications fournies par leurs confrères, se limitant le plus souvent à consigner leurs propres
observations ou celles de leurs correspondants. Aussi, au gré des interprétations multiples et
contradictoires des taxons, il était quasiment impossible de cerner les tendances écologiques de la plupart
des espèces sur la base de ces ouvrages purement taxinomiques.
Jusqu’à la fin du XIXe siècle, l’écologie des espèces, et spécialement leur association avec les végétaux,
ne furent réellement perçues que dans le cas des parasites (rouilles et charbons), où les distinctions entre
taxons se faisaient essentiellement, voire exclusivement, sur la détermination de la plante-hôte. Aussi, à
mesure que la biogéographie végétale se précisait, les mycologues spécialisés suivaient les hypothèses
avancées par les botanistes sur la répartition géographique des hôtes et de leurs parasites (Magnus, 1890 ;
Fischer, 1904, cités par Darimont, 1973).
II. 1. b)
L’approche biogéographique
Au cœur de l’époque descriptive, l’œuvre du « père » de la mycologie moderne, Elias M. Fries (17941878), consista en grande partie à synthétiser les travaux de ses prédécesseurs et de ses contemporains.
Observateur inégalé des caractères morphologiques, il consignait également avec soin les substrats de
récolte et décrit précisément les stations des espèces intéressantes. Mais sa connaissance de la répartition
géographique des espèces était limitée à ses propres observations en Suède, aux envois de ses
correspondants en Europe et aux récoltes des naturalistes-explorateurs en zone tropicale, sur lesquels il se
garda de généraliser. L’un de ses fils, E. P. Fries (1857, cité par Darimont, 1973, p. 6) parvint à distinguer
deux grandes zones : la zone tempérée et la zone tropicale ; puis il conclut, surtout par défaut
d’information, à « l’uniformité de la répartition géographique des champignons dans la zone tempérée ».
Avec Schröter (1881, cité par Darimont, 1973), les champignons se répartissaient en domaines arctiques,
médio-européens et méditerranéens, d’après les connaissances encore très fragmentaires des espèces
européennes et américaines. Mais même en 1949, le mycologue cosmopolite Singer jugeait encore
prématuré d’estimer précisément la répartition mondiale de la plupart des groupes. Les éditions
successives des Agaricales in modern Taxonomy se montraient de plus en plus précises sur la répartition
des genres et des familles à l’échelle mondiale, à mesure que les inventaires se multipliaient dans les
zones intertropicales et dans l’Hémisphère sud ; la dernière édition (Singer, 1986) sert encore
actuellement de base synthétique de référence pour l’ensemble des Basidiomycètes charnus.
Dans la seconde moitié du XXe siècle, la démarche biogéographique a progressé vers une définition de
plus en plus précise de cette répartition, avec publication de cartographies mondiales, nationales ou
régionales de plus en plus nombreuses. Cependant, au-delà de l’aspect purement cartographique, la
répartition géographique des espèces peut être expliquée par l’influence de facteurs climatiques,
édaphiques ou biologiques (Courtecuisse, 1988). Cette démarche visant à recouper environnement et
chorologie s’éloigne de la biogéographie pour se rapprocher de l’écologie, à l’échelle de l’espèce
(autoécologie), ou le plus souvent à l’échelle des communautés d’espèces recensées dans des milieux
précis (mycocoenologie), toujours dans le but de chercher à décrire et justifier, et éventuellement à
prévoir, la répartition des champignons dans l’espace.
- 29 -
Seconde partie : les champignons dans les tourbières
II. 1. c)
L’approche mycosociologique
Les mycologues européens de la fin du XIXè siècle n’ont pas été indifférents à l’écologie des
champignons. Plusieurs d’entre eux s’essayaient à dresser des listes d’espèces par type de milieux, en
fonction du couvert forestier (Henning, 1887, cité par Lange, 1948, p. 30 ; Ferry, 1887) ou de la nature du
substrat (Ferry, 1892 ; Eddelbüttel, 1911, cité par Favre, 1948, p. 156). Boudier (1901) avait également
tenté une synthèse intéressante et méritoire sur l’influence des substrats sur la distribution des espèces,
traduisant le souci de définir précisément l’écologie des espèces. Mais ces études pionnières étaient
toutefois desservies par un manque de connaissance sur la répartition générale des espèces, et surtout par
l’absence de références antérieures fiables.
Au début du XXe siècle, les ouvrages mycologiques, de catalogues interminables de descriptions plus ou
moins précises, devenaient de véritables flores illustrées, pratiques et précises (Boudier, 1905-1910 ;
Ricken, 1915 ; Bresadola, 1927-1933) qui servaient déjà de base à la génération suivante, enthousiaste et
décidée à sortir la mycologie de son carcan descriptif. Toutes les informations écologiques, jusqu’alors
trop dispersées pour être cohérentes, finirent par servir de fondement à une démarche plus générale à la
fin des années 1920. La première synthèse axée sur l’écologie des espèces à l’échelle d’un pays (la
France) est due à Gilbert (1928), qui s’appuyait sur des observations personnelles précises et sur les
mentions bibliographiques les plus solides, et proposait les premières pistes méthodologiques pour l’étude
écologique des champignons.
Une nouvelle pensée écologique émergea à cette période. S’inspirant des premiers travaux
phytosociologiques de Braun-Blanquet (1928), Haas (1932) fut le premier mycologue à publier une étude
rigoureusement « myco-écologique » sur les forêts bavaroises. Il utilisait une méthode de relevés sur
quadrats calquée sur le modèle phytosociologique. Dans ce travail pionnier sont citées des espèces
caractéristiques d’associations forestières et de substrats particuliers, les champignons étant considérés
comme éléments intégrés (« groupements mycologiques ») des associations végétales forestières.
Depuis Haas (1932), l’écologie des champignons (ou « myco-écologie »), mettant en rapport la présence
de carpophores avec les groupements végétaux et les facteurs édaphiques et climatiques, a fait l’objet
d’innombrables études aux ambitions diverses.
On notera qu’il n’est question, dans ces approches descriptives à l’échelle des groupements végétaux, que
des carpophores, seule partie du champignon accessible aux mycologues anatomistes et aux écologues.
II. 1. d)
L’approche fonctionnelle
Le mycélium des champignons n’était pas passé inaperçu des grands mycologues. Fries (1832) avait déjà
observé la présence de filaments de nature fongique en relation avec les racines de Monotropa
hypopithys, et les observations descriptives sur la présence de mycéliums en contact avec des racines de
végétaux s’accumulaient. Mais les biologistes végétaux avaient pris le relais de ces observations
anatomiques.
Les années 1880-1890 furent le siège de grandes découvertes dans ce domaine ; la plus importante, une
révolution, fut la mise en évidence par Frank (1885) de structures mixtes champignons-racines, qu’il
nomma « mycorhizes », et dont il distingua les deux principaux types : ecto-et endotrophes. Les plus
grands anatomistes de l’époque tirèrent parti de ces nouvelles informations pour la compréhension de la
physiologie racinaire des végétaux. En particulier Noël Bernard (1899, in Boullard, 1990, p. 267), à partir
de ses célèbres observations sur l’orchidée Neottia nidus-avis et ses symbiontes Rhizoctonia spp.,
- 30 -
Seconde partie : les champignons dans les tourbières
appliqua le principe de la mycorhization à la compréhension de la germination et à la mise en culture des
Orchidées.
Les mycologues taxinomistes, la plupart amateurs et peu influencés par les recherches en biologie
structurale (pharmaciens, médecins, ecclésiastiques et militaires en retraite), se situaient alors à quelques
lunes de ces découvertes fondamentales, et n’était pas préparés à utiliser ces informations nouvelles. De
leur côté, les botanistes comme les mycologues étaient incapables de déterminer les champignons
impliqués dans les structures mycorhiziennes, et forgeaient leur propre nomenclature à partir de la
morphologie des mycéliums et des mycorhizes7. Toutefois, les prémices des recoupements entre ces deux
disciplines figuraient déjà dans une publication de Lange (1923), qui tentait de définir les dépendances
arbres-champignons sur la base de ses observations de terrain au Danemark, et qui resta longtemps une
référence majeure pour l’écologie des espèces.
Les pionniers de la « myco-écologie », contemporains et successeurs de Haas (1932) évoqués dans le
chapitre précédent, ont largement contribué à établir les recoupements entre la répartition des espèces
dans les groupements végétaux et leur mode de vie (ou statut trophique) : mycorhiziques, saprophytes et
parasites. Friedrich (1940) initia en particulier l’analyse approfondie des espèces par statut trophique dans
différents milieux, que complétèrent par les observations de terrain de Becker (1956). La principale
lacune de ces études est l’absence de données expérimentales attestant de ce statut trophique, encore
hypothétique dans bien des cas.
Le statut trophique est aujourd’hui une donnée essentielle pour intégrer à la connaissance des espèces leur
rôle dans l’écosystème, et obtenir ainsi un panorama « dynamique » du milieu étudié. Les données
disponibles actuellement comportent encore des zones d’ombre, mais semblent néanmoins suffisante pour
décrire et caractériser les milieux, en particulier les milieux forestiers (Courtecuisse et al., 1997, 2000).
II. 1. e)
Conséquences
La reconnaissance des champignons supérieurs en Europe ne constitue plus le facteur limitant des études
écologiques, contrainte majeure des premiers myco-écologues ; les outils bibliographiques dont disposent
les mycologues contemporains permettent des déterminations fiables dans la plupart des cas, et sont
souvent l’occasion d’approfondir ponctuellement certains groupes encore peu connus.
Les nombreux travaux écologiques publiés au cours du XXe siècle constituent également une base
méthodologique importante, mais extrêmement diversifiée et encore peu organisée. Toutefois, les
premiers myco-écologues ont très tôt pointé les véritables contraintes de l’étude des champignons, qui
restent liées à l’imprévisibilité de l’apparition des carpophores (dont la présence est significative, mais
dont la non-observation ne signifie pas l’absence du mycélium).
Aussi peut-on reprendre les principales précautions méthodologiques suggérées par nos prédécesseurs :
•la connaissance du milieu et de ses contraintes ;
•la définition d’une surface d’échantillonnage réduite, sur laquelle il soit possible de recenser
exhaustivement les carpophores ;
•la définition d’une fréquence annuelle de visites, suffisante pour être représentative de l’ensemble
de la poussée annuelle ;
•la définition d’une durée de l’étude, afin de rendre compte des variations pluriannuelles.
7
Il faudra même attendre l’avènement de la biologie moléculaire pour déterminer avec certitude les
mycorhizes ; cf. Gardes et al., 1990
- 31 -
Seconde partie : les champignons dans les tourbières
II. 2. Aspects et limites de l’étude écologique des champignons
Les objectifs d’une étude écologique des champignons peuvent être décomposés en deux grandes
démarches successives :
- établir des inventaires d’espèces par milieux ;
- définir l’amplitude écologique des espèces.
Diverses études myco-écologiques ont été publiées sous forme d’inventaires ou de listes, avec
commentaires sur les espèces rencontrées ou les milieux explorés. Ces études s’arrêtent souvent à la
première de ces deux démarches : l’élaboration de listes d’espèces caractéristiques par milieu ou
association végétale. La finalité même des études myco-écologiques, pourtant longues et souvent
fastidieuses, peut sembler limitée à l’intérêt purement naturaliste d’acquérir un savoir et de le transmettre
aux lecteurs ; finalité peu ambitieuse et insuffisante du point de vue du gestionnaire.
A l’heure actuelle, les implications pratiques de telles études relèvent avant tout des conséquences sur
l’évaluation et la gestion des milieux naturels : la connaissance de la répartition des espèces permet
l’élaboration de « listes rouges » d’espèces menacées (Arnolds, 1989 ; Courtecuisse, 1996, 1997 ; etc.) et
d’indices descriptifs de la dynamique du milieu (Courtecuisse et al., 1997, 2000) ; les inventaires
permettant d’appliquer aux milieux concernés des diagnostics écologiques et patrimoniaux, ainsi que des
recommandations de gestion éventuelles, sur la base des champignons.
II. 2. a)
Les études myco-écologiques : aperçu
bibliographique
Depuis les études mycosociologiques pionnières de Haas (1932), tous les auteurs importants ont cherché à
faire la synthèse des travaux de leurs prédécesseurs. Les publications et travaux récents contiennent des
synthèses volumineuses et très détaillées (p. ex. Tüxen, 1964, 1966 ; Apinis, 1969 ; Darimont, 1973 ;
Arnolds, 1981 ; Winterhoff, 1984 ; Courtecuisse, 1988 ; etc.).
Cette abondance de références reflète la diversité des démarches, l’originalité des réflexions, et surtout la
difficulté de standardiser un protocole d’échantillonnage sur des organismes à période d’apparition fugace
et imprévisible. C’est pourquoi nombre d’auteurs ont forgé leur propre méthodologie d’échantillonnage,
puis de traitement des données. Leurs choix relèvent souvent de leur propre expérience, de leur intuition,
ou parfois de la nécessité de traiter des données collectées préalablement selon des protocoles non
contrôlés, qu’ils cherchent alors à tester (ou à justifier rétrospectivement).
L’analyse de la végétation phanérogamique (phytosociologie et analyse synusiale) est bien mieux fixée de
ce point de vue, les protocoles étant standardisés et ne laissant pas place à l’improvisation, sinon dans le
choix des placettes d’échantillonnage. Les études « mycofloristiques », comme les désigne Arnolds
(1981, p. 25), sont infiniment plus variées. Nombre d’entre elles, comme celles de Favre (1948, 1955), de
Einhellinger (1976) ou même de Darimont (1973), reposent plus sur l’intuition et l’observation naturaliste
que sur une méthode préalablement définie. D’autres, intermédiaires entre la rigueur mycosociologique et
l’empirisme des précédentes, s’inspirent de protocoles localement appliqués par d’autres disciplines
biologiques (Lange, 1948). D’autres enfin cherchent à adapter des protocoles de référence (Haas, 1932 ;
Pirk, 1948 ; Darimont, 1973) à leurs propres conditions de travail, soit en poursuivant les mêmes objectifs
dans d’autres milieux, soit plus audacieusement par simple analogie de milieux d’étude.
L’objectif commun de toutes ces études est de décrire les milieux et les champignons qui leurs sont
associés. Mais les moyens d’y parvenir se sont diversifiés sans cesse, et ce foisonnement de variantes et
- 32 -
Seconde partie : les champignons dans les tourbières
d’orientations reflète la difficulté d’appliquer des méthodes trop rigides à l’étude d’organismes éparpillés
et capricieux.
Rédiger une nouvelle synthèse sur ces études écologiques des champignons reviendrait à reprendre en
grande partie les synthèses déjà volumineuses et quasi exhaustives d’Arnolds (1981), Winterhoff (1984)
et Courtecuisse (1988). Les chapitres suivants se limiteront à en résumer les principes afin d’argumenter
le choix des termes et des protocoles retenus par la suite.
II. 2. b)
Les orientations de la myco-écologie
La diversité des études myco-écologiques est présentée à travers trois visions différentes et
complémentaires des mêmes travaux de référence évoqués précédemment. La comparaison de ces trois
synthèses (Arnolds, 1981 ; Winterhoff, 1984 ; Courtecuisse, 1988) illustre les différences de démarches
écologiques et les divergences méthodologiques qui en découlent nécessairement.
Cette synthèse se fonde sur la façon, propre à ces trois auteurs, de classer et de hiérarchiser les travaux de
référence.
9
Les catégories myco-écologiques d’Arnolds
Arnolds (1981, p. 23-26) présente les différentes approches myco-écologiques en six catégories
méthodologiques, résumées dans le tableau 4.
APPROCHES
Mycocoenologique
(ou
mycosociologique)
OBJECTIFS
Description quantitative et
qualitative de la composition
mycofloristique des communautés
végétales
Mycosynusiale
Description de la mycoflore sur
micro-habitats
Répartition des espèces selon les
différents habitats d’un même site,
liste qualitative par habitats
Définition du spectre écologique de
quelques espèces sur terrain, voire
en conditions expérimentales.
Description d’associations végétales
intégrant simultanément les
populations fongiques
Etablissement de cartes de
répartition d’espèces et
superposition avec autres cartes
(végétation, climat, sol etc.)
Mycofloristiqueécologique
Autoécologique
Phytosociologique
avec champignons
Cartographique
MÉTHODES
Placettes fixes ou
transects, relevés
fréquents
Variable,
généralement
extensive
Définie par l’espèce
recherchée
RÉFÉRENCES
Haas, 1932 ; Höfler, 1937 ;
Lange, 1948 ; Bohus &
Babos, 1967 ; Kalamees,
1968 ; Winterhoff, 1975 ;
Arnolds, 1981 ; Jalink &
Nauta, 1984 ; etc.
Darimont 1973 ; Barkman,
1976
Favre, 1948 ; Einhellinger,
1976
Bohus, 1957
Relevés
phytosociologiques
Heinemann, 1956 ; Bon &
Géhu, 1973 ; etc.
Données toutes
provenances
Courtecuisse, 1984
Tableau 4 : Différentes approches myco-écologiques d'après Arnolds (1981, p. 24-26).
Remarque : cette typologie repose surtout sur les méthodes employées et la manière de présenter les
résultats, mais la finalité des méthodes (démarche scientifique) semble peu prise en compte.
- 33 -
Seconde partie : les champignons dans les tourbières
9
L’analyse synsystématique de Winterhoff
Winterhoff (1984, p. 229-230) propose pour sa part une typologie fondée sur les analogies avec la
phytosociologie, et propose les distinctions suivantes, auxquelles il n’attribue pas de terminologie
spécifique :
Champignons considérés comme éléments d’associations végétales :
• Comme éléments d’associations végétales au même titre que les végétaux
• (Pirk, 1948 ; Haas, 1953, correspondant à la « phytosociologie avec champignons »
d’Arnolds, 1981)
• Comme constituant des synusies (communautés structurelles et fonctionnelles) au sein des
associations végétales (Favre, 1948, correspondant à l’approche « mycofloristiqueécologique » d’Arnolds, 1981)
• Comme formant des petites associations ou associations indépendantes (Höfler, 1937, 1955,
correspondant à l’approche « mycocoenologique » d’Arnolds, 1981)
• Comme définissant des associations de même niveau que les Phanérophytes (Pirk & Tüxen,
1949, 1957, correspondant à l’approche « mycosynusiale » d’Arnolds, 1981)
Champignons considérés indépendamment des associations végétales :
• Comme constituants d’une mycocoenose (ss. Apinis, 1972 : « complexe de mycosynusies
dans une association végétale définie »), incluant tous les champignons d’une biocénose, ou
au moins ceux du sol (Bohus & Babos, 1960 ; Smarda, 1972)
• Comme associations fongiques liées à des substrats, définissant des mycocoenoses qui sont
des éléments de biocénoses (Hueck, 1953 ; Kreisel, 1957). Darimont (1973) hiérarchise ces
mycocoenoses dans un système, pouvant recouper d’autres types de mycocoenoses (par
exemple saprotrophes et mycorhiziques).
• En considérant les micro-associations avec d’autres organismes comme éléments de
biocoenoses. Des systèmes sont établis séparément pour des synusies et pour des biocénoses
entières (Barkmann, 1968, 1973).
Remarque : cette sémiologie se situe dans une optique purement « synsystématique », selon que les
résultats exposés par l’auteur sont emboîtés dans le système phytosociologique ou indépendants de celui-ci.
9
L’analyse intégrée de Courtecuisse
CATÉGORIES
Cartographie
et chorologie
Ecologie des
champignons
Autoécologie
Synécologie
Mycocoenologie
Descendante
Ascendante
Mycosociologie
PRINCIPE
Etablissement de cartes de répartition
d’espèces et superposition avec autres cartes
Influence de facteurs expérimentaux in vitro
Influence des facteurs environnementaux en
milieu naturel sur chaque espèce
Observation des espèces au sein
d’associations végétales définies
Etablir un profil écologique (notamment
phytosociologique) par espèce
Définition d’un synsystème fondé sur les
champignons indépendamment du
synsystème phytosociologique
CORRESPONDANCE
ARNOLDS 1981 (tableau 1)
Cartographie
Non considéré
Autoécologie
Mycocoenologie,
phytosociologie avec
champignons
Mycofloristiqueécologique
Mycocoenologie pp.,
mycosynusie pp. ?
Tableau 5 : approches myco-écologiques définies par Courtecuisse (1988, p. 121-132).
- 34 -
Seconde partie : les champignons dans les tourbières
Remarque : le mode de caractérisation proposé par Courtecuisse (1988, p. 119) repose essentiellement sur
l’objectif annoncé des auteurs ; la terminologie proposée par Arnolds (loc. cit.) est émendée et redéfinie
(tableau 5).
9
Comparaison des classifications myco-écologiques
La classification d’Arnolds (1981, 1992) présente de nombreuses catégories prenant en compte la
diversité des travaux écologiques, en se fondant en grande partie sur le protocole utilisé. Ce critère
pratique mais rigide se heurte à la nature « composite » des études myco-écologiques générales, telles que
celles de Favre (1948) ou de Einhellinger (1976), qui se retrouvent à cheval sur plusieurs catégories.
La classification de Winterhoff (1984) repose sur une analogie avec la phytosociologie, selon le modèle
« conforme/non conforme » (ou « emboîté/parallèle »). Cependant, en cherchant à comparer des travaux
eux-mêmes indépendants de ce système (Favre, 1948 ; Lange, 1948 ; etc.), cette classification atteint ses
limites et illustre finalement l’écart existant entre les méthodes d’étude des plantes supérieures et celles
des champignons, et la difficulté de calquer, par les protocoles comme par les résultats, la myco-écologie
sur la phytosociologie.
Courtecuisse (1988, p. 119) fait remarquer que la classification d’Arnolds (1981) est artificielle et mal
délimitée, la plupart des travaux mycologiques chevauchant plusieurs de ces catégories. La même
remarque s’applique plus encore au découpage de Winterhoff (1984). De plus, Arnolds se fondant
essentiellement sur la méthodologie utilisée, et Winterhoff sur le mode de présentation des résultats, leurs
catégories ne se recouvrent que très partiellement.
Dans la classification de Courtecuisse (1988), l’approche mycosynusiale, considérée comme
fondamentale par Arnolds (1981) et servant de base à une partie importante de son analyse ultérieure,
semble sous-estimée et ne se retrouve que partiellement dans l’approche mycosociologique. En revanche,
la division en deux démarches, descendante et ascendante, de la mycocoenologie, inspirée de l’écologie
végétale et de la démarche phytosociologique, s’applique à la majeure partie des études mycoécologiques (qui représentent l’une des deux, voire les deux) et semble décrire correctement les objectifs
poursuivis, explicitement ou intuitivement, par la plupart des mycologues.
Il apparaît que ces typologies ne rendent pas toujours compte des objectifs fixés par les auteurs euxmêmes, en particulier dans le contexte d’analyses écologiques générales sur des milieux particuliers. Les
deux premières (Arnolds, 1981 ; Winterhoff, 1984) proposent davantage un classement théorique fondé
sur un critère méthodologique (donc réducteur) qu’une typologie représentative des méthodes et des
résultats recherchés par les auteurs.
Les travaux conduits par les naturalistes polyvalents, tels que Haas (1932), Favre (1948) ou Darimont
(1973), ont ouvert toute grande la voie aux études mycocoenologiques ultérieures ; mais leurs protocoles
d’étude devaient beaucoup à l’intuition et à l’empirisme. La perception de ces travaux atypiques mais
fondamentaux par les myco-écologues actuels reflète de fortes différences culturelles : leur réserver une
place marginale (Arnolds, 1981 ; Winterhoff, 1984), ou les situer à la base d’une démarche générale
(Courtecuisse, 1988) traduit la sensibilité de ces auteurs eux-mêmes vis-à-vis du monde vivant.
Dans aucun de ces travaux, la reconnaissance de communautés fongiques fonctionnelles (par statut
trophique : mycorhiziques, saprotrophes etc.), ou seulement associées aux végétaux structurants des
phytosyntaxons (spécificités par rapport aux végétaux), n’est prise en compte : les champignons sont
généralement considérés de manière globale, quel que soit leur mode de vie. Kreisel (1957) calcule
toutefois la proportion respective d’espèces mycorhiziques et saprotrophes pour chaque milieu étudié,
mais n’interprète pas cette information. L’approche myco-synusiale fonctionnelle (au sens de Barkmann,
- 35 -
Seconde partie : les champignons dans les tourbières
1973 ; Arnolds, 1992) considérant les champignons mycorhiziques, saprotrophes etc. comme autant de
communautés imbriquées, ne sera développée que récemment, lorsque la distinction entre communautés
mycorhiziques, saprotrophes et biotrophes sera intégrée à part entière dans les analyses écologiques
(Courtecuisse et al., 1997, 2000 ; Senn-Irlet et al., 2000 ; Krieglsteiner, 2002 ; Moreau et al., 2002 ; etc.).
L’étude écologique des champignons, soumise aux caprices de l’apparition des carpophores, laisse une
large place à l’improvisation et à l’intuition, souvent héritées des diverses traditions mycologiques. La
diversité des méthodes employées, dont aucune jusqu’à présent n’est parvenue à s’affirmer comme
universelle, reflète peut-être des adaptations individuelles ou traditionnelles des mycologues à leur milieu.
Notre étude, inspirée des recherches myco-écologiques de Favre (1948), s’est fixée pour objectif
d’approfondir la connaissance de la distribution des espèces par milieux. Favre ayant déjà
remarquablement décrit et précisé les associations végétations-champignons (mycorhiziques,
saprotrophes, sphagnicoles accidentels ou exclusifs) et proposé une première synthèse (liste par fréquence
de rencontres) des champignons par types de milieux, nous avons cherché à préciser cette répartition au
sein des différents milieux tourbeux.
II. 2. c)
Les études myco-écologiques en milieux tourbeux
Parmi les travaux dont nous nous sommes inspirés, nous avons tout particulièrement cherché à comparer
les objectifs, les méthodes et les résultats des publications consacrées aux tourbières.
Au-delà des nombreux travaux purement taxinomiques visant à décrire les espèces, mais n’apportant pas
d’information majeure sur leur écologie, l’étude des champignons dans les tourbières figurent parmi les
premières études consacrées à la myco-écologie. La forte originalité mycologique (et écologique d’une
manière générale) des habitats tourbeux, et leur structure en mosaïque aisément perceptible de visu, en ont
fait des terrains d’expérience idéaux pour tester des méthodes d’échantillonnage diverses.
9
Les travaux pionniers
La première liste de champignons avec quelques commentaires écologiques en milieu tourbeux semble
être le compte-rendu d’excursion publié par Neuhoff (1922), dans le haut-marais de Zelhau (Suisse).
Cette courte liste pointe rapidement quelques espèces inféodées aux tourbières, et souligne l’intérêt
particulier de ces milieux sur le plan mycologique.
J. Favre en compagnie de son maître P. Konrad, consacre ses premières investigations mycologiques aux
tourbières jurassiennes françaises et suisses. Dès 1925, il commence à établir des listes d’espèces par
types de milieux ; tout d’abord en distinguant boisements, prairies humides et sphaignaies tremblantes,
puis à partir de 1928 en précisant les plantes caractéristiques des milieux qu’il visite (sphaignes ; autres
mousses : Aulacomnium palustre, Dicranum bonjeani, Mnium seligeri, Pleurozium schreiberi ; et
Phanérogames caractéristiques : Andromeda polifolia, Calluna vulgaris, Drosera rotundifolia,
Eriophorum vaginatum, Filipendula ulmaria, Menyanthes trifoliata, Potentilla palustris, Vaccinium
oxycoccos, V. uliginosum, etc. ; ainsi que tous les types de boisements : saulaies, aulnaies, boulaies,
pinèdes et pessières ; notes inédites conservées au Jardin Botanique de Genève). La synthèse de ces 307
visites sur 54 sites du Jura, de Haute-Savoie et de Suisse centrale, entre 1925 et 1946, est un remarquable
essai de myco-écologie (Favre, 1948) qui établit les bases des relations écologiques entre les
champignons et les unités de végétation (et où sont décrites exhaustivement la plupart des espèces citées).
Toutefois, Favre ayant commencé ses recherches sans ambition mycosociologique, cette étude est
essentiellement qualitative, et seule la fréquence des espèces, sur la base du nombre de sites et du nombre
de rencontres, est quantifiée. Einhellinger (1976, 1977) se situe dans la même perspective
- 36 -
Seconde partie : les champignons dans les tourbières
(essentiellement taxinomique), et cite les espèces recensées dans les tourbières bavaroises par grands
types physionomiques de milieux, rattachés à des classes ou ordres phytosociologiques généraux.
En même temps que paraissent les « Associations Fongiques des Hauts-Marais jurassiens », Lange
(1948) publie un complément méthodologique au travail de Favre, à partir de relevés hebdomadaires
effectués durant 3 ans sur une tourbière danoise (69 visites). Les relevés ont été effecués sur 130 quadrats
de 1 m², répartis dans différentes situations écologiques selon l’influence du couvert arboré (influence des
arbres nulle, faible ou dominante). Les données sont analysées spatialement, mais aussi en relation avec
les conditions climatiques journalières. Cette méthode extrêmement rigoureuse, inspirée des méthodes
phytosociologiques, est qualifiée par Lange lui-même de « fastidieuse ». De fait, elle apporte des
informations (notamment phénologiques) inaccessibles à Favre, dont les relevés étaient dispersés dans le
temps, et conclut à des influences différentes des conditions pluviométriques sur l’apparition des
carpophores. Sur le plan écologique, toutefois, les résultats sont quasiment identiques à ceux établis plus
empiriquement par J. Favre, pointant l’influence forte du boisement sur la composition (notamment
mycorhizique) des associations d’espèces, et à la faible diversité et densité de carpophores en milieu
ouvert (sphaignaies humides, dominées par quelques espèces abondantes associées aux sphaignes).
9
Les études mycocoenologiques
Aucune étude purement mycosociologique, cherchant à définir des associations d’espèces propres aux
tourbières, n’est consacrée aux milieux tourbeux. Darimont (1973, p. 55) signale seulement avoir défini
des unités mycosociologiques en tourbières (soligènes ombrotrophes, ombrogènes, basiclines et bois
tourbeux), mais consacre son mémoire mycosociologique aux bois feuillus mésophiles et ne mentionne
plus ces milieux par la suite.
La seule association fongique spécifiquement définie en milieu humide reste la description par Bon & van
Haluwyn (1981) du Lactarietum lacunarum (mycocoenose des saulaies inondables de plaine).
En revanche, les premiers myco-écologues ont établi des listes d’espèces caractéristiques de
phytocoenoses typiquement tourbeuses dans leurs ouvrages généraux. Ainsi, Friedrich (1940) cite 18
espèces caractéristiques des formations sphagneuses à Betula et Pinus, essentiellement mycorhiziques,
mais aussi sphagnicoles (Galerina « mycenopsis », Hypholoma udum, H. elongatum). Toutefois, ces
citations étant incluses dans des études mycocoeologiques forestières, ces citations concernent
uniquement des forêts tourbeuses et n’évoquent pas les milieux ouverts typiques des tourbières actives.
Kreisel (1961) cite pour sa part 20 espèces, dont 5 bryotrophes, associées aux tourbières actives à Pinus
uncinata, et 5 espèces bryotrophes supplémentaires caractéristiques des buttes du Sphagnetum medii à
callune (Omphalina umbellifera, Galerina paludosa, G. hypnorum, Hypholoma elongatum et Entoloma
sp.). Les deux espèces bryotrophes Tephrocybe palustris et Omphalina sphagnicola ne sont cités que dans
la tourbière active.
Bon & Géhu (1973), dans leur panorama des phytocoenoses européennes incluant les champignons les
plus caractéristiques, citent de nombreuses espèces typiques des tourbières (principalement par
interprétation des listes écologiques de Favre, 1948), mais fournissent également des listes originales sur
les boisements et formations herbacées alcalines (aulnaies, bétulaies, saulaies, roselières et cariçaies),
jusqu’alors très rarement décrits sur le plan mycologique (tab. 6, page suivante).
Tous ces inventaires concernent prioritairement les Basidiomycètes charnus (ou plus généralement les
Macromycètes). Seul Dämon (1996) propose une étude myco-écologique approfondie sur les
champignons lignicoles et résupinés des tourbières, en s’intéressant particulièrement aux stades boisés.
- 37 -
Seconde partie : les champignons dans les tourbières
•
SCHEUCHZERIETEA PALUSTRIS (groupements tourbeux des substrats tourbeux +/- inondés
o Rhynchosporion albae (vasques tourbeuses) : Macromycètes sur tourbe nue, souvent verticale :
Hypholoma udum, Phytoconis ericetorum (Omphalina umbellifera), Calycella terrestris, Clavaria
argillacea, Pholiota scamba, Galerina propinqua, G. luteofulva, G. sahleri, Clitocybe favrei
o Eriophorion gracilis (bas-marais flottant et tremblant) : Macromycètes greffés (Leptoglossum
lobatum, Phaeotellus rickenii) ou échappés des sphaignes (Galerina paludosa, G. sideroides, G.
gibbosa)
•
PARVO-CARICETEA (tourbières basses fermées)
o Caricetalia fuscae (bas-marais des eaux acides) : Agrocybe paludosa, Entoloma longistriatum, E.
cancrinum, E. mougeotii, Hygrocybe cantharellus, Galerina rubiginosa, Bovista paludosa,
Trichoglossum hirsutum, Stropharia albonitens
o Tofieldietalia (bas-marais des eaux alcalines)
ƒ Caricion davallianae : Galerina clavata, G. jaapii, Psathyrella hispida, Hebeloma
subsaponaceum, H. pusillum, Psilocybe inquilina, Marasmius limosus, Mycena bulbosa,
M. juncicola, Scutellinia spp., Inocybe relicina, Coprinus urticicola (C. melo)
ƒ Caricion bicoloris-atrofuscae : Galerina pseudomycenopsis (G. moelleri), G. pumila,
Psilocybe montana, Simocybe laevigata, Hemimycena ochrogaleata
•
OXYCOCCO-SPHAGNETEA (tourbières bombées à sphaignes et landes tourbeuses)
o Erico-sphagnetalia (landes tourbeuses)
ƒ Ericion tetralicis : Hypholoma subericaeum, Cortinarius sphagnogenus (C. paludosus),
Psilocybe turficola, Sphagnomphalina brevibasidiastrum (Omphalina cincta),
Gymnopilus fulgens, Inocybe hygrophila
o Sphagnetalia fusci (tourbières à sphaignes)
ƒ Sphagnion fusci : Hypholoma elongatum, Galerina sphagnorum, G. tibiicystis, G.
gibbosa, Phaeogalera stagnina, Cortinarius sphagneti, Omphalina sphagnicola,
Tephrocybe palustris, Sarcoleotia turficola, Hebeloma helodes, Entoloma helodes, E.
cuspidiferum, Psathyrella sphagnicola
•
PHRAGMITETEA (végétation des grandes herbes vivaces des bords des eaux)
o Phragmition (roselières des eaux profondes) : Macromycètes subnuls sauf espèces greffées sur
tiges exondées, touradons etc. : Agrocybe paludosa, Hebeloma vaccinum, Mycena belliae,
Psathyrella typhae, Scutellinia spp., etc.
o Magno-caricion elatae (grandes cariçaies des eaux peu profondes) : mêmes remarques ; en
période sèche, apparition de Hypholoma udum, H. subericaeum, Galerina spp., Hygrocybe
riparia, Hebeloma collariatum
•
ALNETEA GLUTINOSAE (forêts fangeuses)
o Alnion glutinosae : Inocybe lanuginosa, I. paludinella, Lactarius lacunarum + cortèges
mycorhiziques des aulnes, saules et bouleaux
•
SALICETEA PURPUREAE (saulaies riveraines sur alluvions inondables)
o Salicion albae : Cortinarius uliginosus, C. pulchellus, Hebeloma pusillum, H. collariatum,
Inocybe salicis
Tableau 6 : classes, ordres et alliances tourbeuses et champignons associés (liste actualisée extraite de
Bon & Géhu, 1973)
9
Inventaires des tourbières acides
Les études écologiques consacrés à des sites particuliers se composent le plus souvent de listes d’espèces
par association végétale (Krisai, 1987 ; Krieglsteiner, 2002 ; etc.), mais ces listes sont rarement resituées
dans la perspective dynamique du milieu (successions d’espèces).
- 38 -
Seconde partie : les champignons dans les tourbières
Les descriptions de la mycoflore des sites tourbeux, incluant à la fois des informations écologiques,
mycocoenologiques, et des estimations quantitatives de la diversité des milieux et de leur spécificité
mycologique, sont rares. Senn-Irlet et al. (2000) proposent toutefois, sur la tourbière suisse de Bellelay,
une comparaison à la fois qualitative (répartition des genres) et quantitative (indices de diversité, effectifs
par statuts trophiques) sur différents types de boisements de la tourbière, ainsi qu’une comparaison entre
les différentes unités de végétation.
Des principales études myco-écologiques consacrées aux tourbières (Favre, 1948 ; Lange, 1948 ;
Einhellinger, 1977, 1978 ; Krisai, 1987 ; Senn-Irlet et al., 2000) peuvent être extraites quelques
généralités :
• - Les associations tourbeuses de bas-marais alcalin sont dépourvues d’espèces caractéristiques
(Krisai, 1987) : Caricetum nigrae: 1 espèce, Caricetum lasiocarpae (5 espèces), Caricetum
davallianae (2 espèces), dont aucun élément mycologique n’est caractéristique ;
• - Les parties les plus typiques des tourbières (tourbières flottantes) sont les plus pauvres en
espèces ; en particulier : Caricetum limosa, Caricetum rostratae, Eriophoro-Trichophoretum
caespitosae, Sphagnetum magellanici (Krisai, 1987) : 1 à 7 espèces citées par site, dont les
constantes Omphalina ericetorum, Galerina paludosa et Omphalina sphagnicola (+ Hypholoma
elongatum pour l’Eriophoro-Trichophoretum caespitosae)
• - La diversité fongique augmente fortement avec le boisement, en particulier dans les stades atterris
à Picea (Krisai, 1987 ; Senn-Irlet, 2001), mais aux dépens des espèces sphagnicoles
caractéristiques qui tendent à disparaître.
9
Les tourbières alcalines
Si les tourbières acides (en particulier les hauts-marais) sont bien documentés, il existe très peu de
références traitant des tourbières alcalines et boisements tourbeux non sphagneux.
- Les formations à hautes herbes (phragmitaies et magnocariçaies) ont été peu prospectées par Favre
(1948), et ne figurent généralement pas, ou de façon marginale, dans les inventaires mycologiques
consacrés aux tourbières. Les seules mentions bibliographiques (en dehors de l’inventaire
phytosociologique de Bon & Géhu, 1973, peu détaillé sur cet aspect ; cf. tab. 6) que nous ayons pu
trouver est un inventaire établi par Aronsen (1993) sur les prairies humides de Norvège, et les notes
taxinomiques de Redhead (1981, 1984) sur les prairies humides du Canada (dont les associations
fongiques semblent quasiment identiques à celles des prairies humides européennes).
- Les boisements alcalins (saulaies et aulnaies) sont mentionnées rapidement par Favre (1948), mais
étaient peu représentées sur ses sites de prospection (notes inédites de J. Favre, Jardin Botanique de
Genève, G).
Les saulaies semblent particulièrement peu documentées, malgré leur présence fréquente dans les
tourbières. Les principales études spécifiques dont nous disposons sont celle de Bon & van Haluwyn
(1973) en saulaie planitiaire, et celles de Courtecuisse (1986) en milieu tourbeux littoral, et les inventaires
locaux de Corriol (1998) et Bouckehove (2001) ; Einhellinger (1976), Krisai (1987), Senn-Irlet et al.
(2000) ne mentionnent que quelques espèces associées aux Salix, sans recensement orienté des espèces
associées à ces boisements. Cependant, Corriol (op. cit.) insiste sur la richesse des saulaies tourbeuses
d’Auvergne et sur la nécessité de prospections mycologiques dans ces milieux peu connus.
Les aulnaies ont fait l’objet de quelques travaux écologiques spécifiques (Carbiener, 1973 ; Griesser,
1992), mais leur étude reste très incomplète sur le plan écologique et figure rarement dans les inventaires
des milieux tourbeux, sinon par quelques espèces mycorhiziques marginales.
- 39 -
Seconde partie : les champignons dans les tourbières
9
Les marais alpins
Les petits marais et lacs-tourbières de l’étage alpin ont été peu traités par l’étude alpine de Favre (1955) ;
elle a été développée en Suisse par Senn-Irlet (1986, 1993), et en zone arctique par divers inventaires en
Scandinavie (par exemple en Norvège : Gulden & Lange, 1971, et aux îles Spitzberg : Gulden &
Torkelsen, 1996).
Bien que plusieurs espèces caractéristiques des associations sphagneuses (Hygrocybe coccineocrenata,
Hypholoma elongatum, H. myosotis) soient citées en milieu alpin, Senn-Irlet (1993) estime que les marais
alpins sont, sur le plan mycocoenologique, plus proches des autres milieux alpins plus ou moins
hygrophiles (combes à neiges, etc.) que des tourbières typiques des étages inférieurs.
II. 3. Choix d’une orientation d’étude
Nous avons cherché à définir les axes de notre étude par rapport à ces principaux travaux consacrés aux
tourbières, en souhaitant nous fonder initialement sur la démarche myco-écologique intégrée de Favre,
qui nous semblait, de toutes, la plus riche en informations sur la répartition et l’écologie des espèces, tout
en étant étendue sur un grand nombre de sites.
La suite logique de l’étude de Favre, à la lumière des méthodes actuelles d’analyses écologiques
statistiques (analyses multifactorielles), nous a semblé être la démarche mycocoenologique consistant à
recenser les espèces par milieux, puis à comparer les différents milieux sur la base des listes de récoltes. Il
s’agissait ainsi de définir plus précisément, à partir d’une caractérisation plus affinée que celle de Favre,
les phytocoenoses étudiées, d’en rechercher les espèces caractéristiques, et de tenter de cerner quelques
facteurs environnementaux influençant leur répartition.
Il était également tentant de rechercher la possibilité d’une classification mycocoenologique des milieux,
et de la comparer aux typologies classiques (CORINE, phytosociologie). Nous avons choisi de coupler
ces deux démarches, à partir de la même base de relevés :
-
la première (synécologie) visant à définir le champ écologique de chaque espèce ;
la seconde (mycocoenologie ascendante) cherchant à caractériser les milieux en fonction de
leurs associations d’espèces, considérées comme outils descriptifs (« mycocoenoses ») ou comme
communautés par modes de vie (« mycosynusies »).
Ce couplage nécessite un échantillonnage représentatif des principaux milieux tourbeux, chacun
représenté par plusieurs sites dans la mesure du possible. Les études spécifiques sur un site ou un très
petit nombre de sites (Lange, 1948 ; Ménès et al., 1992 ; Senn-Irlet, 2000 ; etc.) nous ont paru trop
restreintes, ne permettant pas de comparaisons à l’échelle d’une région et ne fournissant qu’un petit
échantillonnage de milieux différents. Les études de Einhellinger (1976) ou Krisai (1987), plus proches
de celles de Favre, portent sur un nombre très important de sites mais sur des visites étalées sur plusieurs
années, sans régularité particulière.
Notre durée d’étude étant limitée à 2 ans, nous avons donc cherché un équilibre, jusqu’à présent non
proposé par la bibliographie consacrée aux tourbières, entre des visites espacées sur de nombreux sites et
des visites rapprochées sur un petit nombre de sites. L’étude de Lange (1948) sur un seul site à raison de
visites hebdomadaires nous a paru bien trop restrictive ; de plus, ainsi que le critiquent Becker (1956) et
Darimont (1973), l’énergie demandée pour un échantillonnage aussi précis est disproportionnée par
rapport à la portée (locale) des résultats obtenus (déterminisme de la phénologie et synécologie). D’un
- 40 -
Seconde partie : les champignons dans les tourbières
autre côté, des visites trop espacées sur des sites où aucune donnée mycologique n’était disponible
préalablement nous semblait une cause possible d’échec, par sous-représentation de certaines espèces à
apparition courte ou irrégulière.
Nous avons donc cherché, par un protocole adapté à un milieu d’étude à fructification relativement
régulier et à unités écologiques bien caractérisables, à appliquer à une très courte période d’études la
démarche mycocoenologique d’Arnolds (1981) et de Senn-Irlet (1986) par des prospections mensuelles,
intermédiaires entre les relevés hebdomadaires de Lange et les relevés pluriannuels de Favre. Ce
protocole personnalisé a été testé a posteriori, pour juger de l’efficacité de nos relevés et de la validité de
notre étude (Ve partie).
La démarche d’étude et la structure de la suite de notre travail sont résumés par la fig. 10, ci-dessous.
Placette 1
(définitions : § III)
Espèce 1
Espèce 2
Espèce 3
Espèce 4
Espèce 5
Mycocoenologie
descendante
(Courtecuisse, 1988)
Mycocoenologie (Arnolds, 1981)
Liste des
espèces par
placette
Placette 2
Placette 3
Facteur 1
Facteur 2
Facteur 3
Facteur 4
Facteur 5
Influence des facteurs
environnementaux sur l’espèce
Synécologie, Courtecuisse 1988
Autoécologie, Arnolds 1981
Placette 1
Placette 2
Placette 3
Placette 4
Placette 5
Liste des
placettes par
espèce
Profil écologique par espèce
Mycocoenologie ascendante, Courtecuisse 1988
Mycofloristique-écologique, Arnolds 1981
3e PARTIE, § I
3e PARTIE, § II
Caractérisation d’associations d’espèces (mycocoenoses)
Mycosociologie, Courtecuisse 1988 ; mycocoenologie, Arnolds 1981
4e PARTIE
- 41 -
Seconde partie : les champignons dans les tourbières
III.
Matériel et méthodes
III. 1. Choix des placettes d’étude
III. 1. a)
Objectifs recherchés
Les objectifs poursuivis par notre étude concernent deux aspects majeurs de l’écologie des champignons
pouvant être développés à partir d’une même base de relevés :
•la définition des facteurs environnementaux (biotiques : végétation ; et abiotiques : édaphiques et
climatiques) déterminant la répartition spatiale des espèces. Il s’agit de la mise en relation (par
corrélations) de la présence des carpophores (inventaires locaux) et des caractéristiques
écologiques du milieu (gradients de pH, d’hygrométrie, de décomposition et d’altitude,
domaines biogéographiques) : étude synécologique des espèces ;
•la recherche des espèces partageant les mêmes spectres écologiques définis ci-dessus, et la
caractérisation de ces groupes d’espèces (mycocoenoses) par rapport au milieu (répartition au
sein des différents milieux étudiés, situation dans la dynamique générale des milieux tourbeux) :
étude mycocoenologique des espèces.
Ces objectifs s’appuient sur une comparaison inter-sites et sur un nombre important de milieux, en raison
de la grande diversité des sites tourbeux dans la région concernée (voir chap. IV. 5, première partie). Afin
d’obtenir une représentation suffisante de chaque milieu nous avons recherché le plus grand nombre
possible de sites tourbeux, dans la limite de nos possibilités matérielles.
Comme il n’existait quasiment aucune donnée mycologique disponible sur les sites tourbeux de la région,
les périodes de visites efficaces n’ont pu être déterminées qu’à la suite de la première année de relevés.
9
Contraintes matérielles
•Gestion du temps : à raison d’une journée de travail de détermination par journée de terrain, la
disponibilité de l’impétrant est estimée à 10 journées de terrain par mois (plus 10 jours de
détermination).
•Gestion de la distance : en raison des contraintes de déplacement (temps et coût), les sites sont
estimés visitables jusqu’à une distance de 100 km (environ 1h30) autour de Chambéry.
9
Choix du nombre de sites
Compte tenu des contraintes précitées, 22 sites tourbeux ont été proposés par l’Agence pour la
Valorisation des Espaces Naturels Isérois Remarquables (Grenoble), le Conservatoire du Patrimoine
Naturel de Savoie (Le Bourget du Lac) et l’Entente Interdépartementale de Démoustication (Chindrieux)
dans le périmètre retenu, et ont tous fait l’objet de prospections mensuelles au moins la première année
(2000).
- 42 -
Seconde partie : les champignons dans les tourbières
9
Réalisation des visites
Afin de pouvoir visiter en moyenne 2 sites (rapprochés) par jour, la durée de présence mensuelle sur
chaque site a été estimée à 3 h (une demi-journée, déplacements inclus). Pour les sites de vaste superficie
et éloignés des autres sites retenus, une journée entière a été estimée.
III. 1. b)
Choix des sites d’étude
Parmi les 22 sites initialement proposés en Ain, Isère et Savoie, 18 sites ont finalement été retenus pour
l’analyse mycologique présentée ici (tab. 8, fig. 11 ; descriptions complètes en annexe 1).
Quatre autres sites pressentis pour l’échantillonnage ont été abandonnés ou exclus de l’analyse finale,
pour diverses raisons (tableau 7).
Site
Marais de
Lavours
Communes
Béon, Culoz, Ceyzérieu
(Ain)
Altitudes
235-330 m
Tourbières Crest-Voland, Les Saisies, 1560-1750 m
des Saisies Hauteluce, Villard-surDoron (Savoie)
Marais de
Montfort
Crolles (Isère)
230 m
Etang de
Mai
Tullins (Isère)
300 m
Superficie
Type
474 ha
Marais
tourbeux
alcalin
491,4 ha
Tourbières
soligènes et
limnogènes
acides
118 ha
Marais
tourbeux
alcalin
86 ha
Boisements
alluviaux
Motif de l’abandon
Poussées fongiques non
significatives
Fréquence minimale de
visites non réalisée
Relevés mycologiques non
significatifs
Milieux non typiquement
tourbeux
Tableau 7 : sites exclus de l’analyse après premiers relevés mycologiques.
Code
Site
BH
Tourbière
des Bords du
Gelon
Marais vers
les
Berthollets
Les
Creusates
Tourbière de
MontendryMontgilbert
Tourbière du
Grand-Leyat
Lac du plan
Déchaud
BE
CR
MO
GY
A2
Communes
Maille Altitudes Superficie
nationale
Type
Données
mycologiques
disponibles
Le Bourget-enHuile (Savoie)
3433A
820 m
17,1 ha
Topogène
mixte
Aucune
Le Bourget-enHuile (Savoie)
3433A
870 m
4,6 ha
Topogène
alcaline
Aucune
St-François-deSales (Savoie)
Montendry et
Montgilbert
(Savoie)
Le Bourget-enHuile (Savoie)
Bourg-StMaurice
(Savoie)
3332B
1330 m
29,6 ha
Soligène mixte
3433A
1340 m
3,6 ha
Soligène mixte
Durand &
Dudoret, 1996
Aucune
3433A
1660 m
1 ha
3532D
2160 m
0,8 ha
Limnogène
acide
Limnogène
acide
Tableau 8 : liste des sites tourbeux étudiés.
- 43 -
Aucune
Aucune
Seconde partie : les champignons dans les tourbières
Code
Site
HE
Tourbières
de
l’Herretang
CH
PE
Marais de
l’Ainan
Etang du
GrandLemps
Tourbière
des
Planchettes
Le Peuil
PR
Lac Praver
LL
Lac Luitel
LM
Col Luitel
ARC
Plateau de
l’Arcelle
Replat et Lac
des Boîtes
Tourbière
des Sagnes
Lac Punay
GL
PL
TA
TA
PU
PM
Communes
St-Laurent-duPont et StJoseph-deRivière (Isère)
Chirens (Isère)
Maille Altitudes Superficie
nationale
Type
Données
mycologiques
disponibles
3233D
400 m
62,61 ha
Topogène
alcaline
Aucune
3234A
500 m
230 ha
Aucune
Le Grand
Lemps et
Chabons (Isère)
Saint-Siméonde-Bressieux
(Isère)
Claix (Isère)
3234A
500 m
110 ha
Topogène
alcaline
Limnogène
mixte
3034C
600 m
7,9 ha
3235B
966 m
40,03 ha
Séchilienne
(Isère)
Séchilienne
(Isère)
Séchilienne
(Isère)
Chamrousse
(Isère)
Livet-et-Gavet
(Isère)
Livet-et-Gavet
(Isère)
Livet-et-Gavet
(Isère)
3335A
1170 m
1,2 ha
3335A
1200 m
2 ha
3335A
1260 m
10 ha
3335A
1620 m
28,2 ha
3335B
1560 m
5,9 ha
3335B
16001700 m
1650 m
10,1 ha
3335B
1 ha
Aucune
Topogène
Aucune
ombrotrophisée
acide
Limnogène
R. Garcin
mixte
(ined.)
Limnogène
Aucune
acide
Limnogène
Inventaire
acide
ONF/R.Garcin
Limnogène
Inventaire
acide
ONF/R.Garcin
Soligène mixte
Aucune
Limnogène
acide
Soligène mixte
Aucune
Limnogène
acide
Aucune
Aucune
Tableau 8 (suite) : liste des sites tourbeux étudiés
III. 1. c)
Choix du protocole d’échantillonnage
Parce qu’il est matériellement impossible, pour un individu seul disposant de 3 heures de temps de
prospection, d’inventorier exhaustivement des surfaces importantes, le choix du mode d’échantillonnage a
cherché à satisfaire au mieux les deux objectifs recherchés : l’un, recquérant un inventaire représentatif
des espèces et notamment des espèces rares (évaluation patrimoniale) ; l’autre, un échantillonnage sur
placettes définies et homogènes (analyse myco-écologique).
9
Mode et surfaces d’échantillonnage
o Principe de l’aire minimale
Les difficultés rencontrées lors des études mycologiques sont nombreuses et abondamment commentées
dans les études myco-écologiques (p. ex. Arnolds, 1981, p. 26 ; Guinberteau & Courtecuisse, 1997).
Aux contraintes traditionnelles des études expérimentales dans tous les domaines de la biologie :
problèmes d’aire minimale, de représentativité de l’échantillonnage, de pression d’échantillonnage et de
disponibilité du personnel, s’ajoutent des difficultés spécifiques aux champignons : écliptisme de la
fructification, dispersion des spécimens, définition de la notion d’individu, et, subséquemment, des
- 44 -
Seconde partie : les champignons dans les tourbières
Figure 11 : localisation des sites tourbeux étudiés (fond de carte : Coïc et al., 2001)
notions d’abondance et de rareté (développées au § III. 3. c). On rappellera les difficultés, rencontrées par
tous les spécialistes de leur domaine, posées par l’identification et la dénomination des espèces
(taxinomie et nomenclature).
Aux contraintes traditionnelles des études expérimentales dans tous les domaines de la biologie :
problèmes d’aire minimale, de représentativité de l’échantillonnage, de pression d’échantillonnage et de
disponibilité du personnel, s’ajoutent des difficultés spécifiques aux champignons : écliptisme de la
fructification, dispersion des spécimens, définition de la notion d’individu, et, subséquemment, des
notions d’abondance et de rareté (développées au § III. 3. c). On rappellera les difficultés, rencontrées par
tous les spécialistes de leur domaine, posées par l’identification et la dénomination des espèces
(taxinomie et nomenclature).
Pourtant, à en croire les comparaisons méthodologiques établies par Schmitt (1999), quasiment tous les
facteurs influençant les relevés pourraient être estimés grâce à des courbes hyperboliques « Espècesfacteurs », permettant d’estimer par extrapolation des valeurs limites maximales (valeurs asymptotiques),
et par conséquent une évaluation rétrospective de l’échantillonnage par rapport à cette limite. Sont ainsi
évalués la surface d’échantillonnage (avec la définition d’une aire minimale R correspondant à la surface
- 45 -
Seconde partie : les champignons dans les tourbières
nécessaire pour recenser 50 % du nombre maximal théorique d’espèces), mais aussi le temps passé sur les
placettes, le nombre de personnes, le nombre d’années et le nombre de visites annuelles.
Cependant, les études synchroniques et diachroniques sont quasiment impossibles à mener de front, les
deux conjointes supposant une disponibilité continuelle sur plusieurs années. Aussi, dans les études
recueillies et synthétisées par Schmitt (1999), on constate que les auteurs abordent la question de
l’échantillonnage sous l’un de ces deux aspects seulement :
•les unités de surface considérées (estimées par l’aire minimale R) ;
•la durée de l’étude (nombre d’années) ou le nombre de visites.
Bien que ces deux facteurs soient strictement indissociables, les valeurs estimées par Schmitt (op. cit.) à
partir des travaux d’autres auteurs permettent soit une extrapolation aire-espèces, soit une extrapolation
temps-espèces, jamais les deux à la fois. Pourtant, la mise au point d’une méthodologie suppose bien
entendu que les deux facteurs soient maîtrisés et évalués.
o Aire minimale : les difficultés d’évaluation
Contrairement aux démonstrations conduites sur la végétation (Braun-Blanquet, 1964 ; Guinochet, 1973),
la notion d’aire minimale au-delà de laquelle le nombre d’espèces nouvelles devient négligeable semble
moins facilement applicable aux champignons supérieurs. Winterhoff (1975, p. 447 ; 1984), Barkmann
(1976) et Arnolds (1981, p. 37), étudiant divers types de prairies, estiment que, sur leurs milieux d’étude,
il est illusoire de chercher à définir une aire minimale, car cette aire serait théoriquement supérieure à la
surface réelle des milieux. Arnolds (1992) estime même que les courbes aire-espèces les plus proches de
la réalité sont logarithmiques, donc sans valeur limite théorique.
L’une des raisons évoquées pour expliquer cette diversité sans cesse croissante est l’ubiquité de
nombreuses espèces pouvant apparaître accidentellement dans des milieux même fortement sélectifs ; une
autre, récurrente en mycologie, est l’imprévisibilité de l’apparition des carpophores.
Dans la pratique, Arnolds (op. cit.), estimant que l’enjeu n’est pas à la hauteur du travail nécessaire pour
obtenir de telles courbes aire-espèces (nécessaires pour l’estimation d’une aire minimale), propose sur la
base des estimations de Holownia (1977, cité in Arnolds, op. cit.) en forêt et de Winterhoff (1975) en
prairie (1000 m² = 50 % des espèces) une surface minimale moyenne approximative de 500 m².
Toutefois, il considère que la surface optimale serait de 1000 m², mais justifie sa propre méthodologie
d’échantillonnage, plus souple, par la difficulté de trouver certaines associations végétales sur des
surfaces homogènes d’au moins 100 m².
Cependant, en milieu forestier, les estimations aire-espèces de Thoen (1977) et Gulden et al. (1992)
fournissent de bonnes extrapolations hyperboliques aire-espèces. La méthode employée par ces auteurs
(par quadrats cumulés) étant sensiblement la même que celle de Winterhoff (1985), les divergences ne
peuvent être attribuées qu’aux spécificités écologiques des milieux étudiés : régularité de la poussée,
diversité moindre ou plus grande homogénéité du milieu.
Malheureusement, aucune donnée de ce type ne semble avoir été publiée sur les milieux tourbeux.
o Choix des surfaces d’étude
Ne pouvant définir a priori de surface minimale efficace faute d’étude préalable sur les milieux étudiés
(pas d’estimation d’aire minimale disponible), nous avons dû choisir empiriquement des surfaces
d’échantillonnages. Le choix a été guidé par les contraintes liées aux problématiques initiales (§ III. 1. a).
- 46 -
Seconde partie : les champignons dans les tourbières
L’absence d’aire minimale définie a priori, et les relevés à l’échelle d’unités écologiques homogènes et
souvent fragmentées de dimensions variables, sont analogues aux conditions de relevés appliqués à
l’analyse synusiale de la végétation : les synusies végétales peuvent se présenter sous la forme de
mosaïques de petites surfaces aux contours irréguliers (Gillet et al., 1991 ; Gillet, 1994). Nous avons donc
choisi, parmi les méthodes utilisées pour l’analyse synusiale, la méthode du « relevé fragmenté », qui
nous semblait correspondre au mieux aux objectifs prédéfinis (représentativité et homogénéité).
Ce mode de relevés est également attesté pour l’étude de la végétation en milieu tourbeux par Rodwell et
al. (1991, p. 18), choix que ces auteurs justifient par la structure en mosaïque irrégulière des milieux (fig.
12).
Echantillonnage en milieu tourbeux. Trois
unités homogènes de végétation (A-C) sont
distinguées. Une placette (2 x 2 m) est placée
dans chaque unité lorsque cela est possible
(a et b) ; l’unité c est échantillonnée en
totalité.
Figure 12 : Modèle d’échantillonnage de végétation en milieu tourbeux par Rodwell et al. (1991,
p. 18 ; légende traduite). L’irrégularité de la mosaïque végétale contraint à adapter les placettes à la
structure du milieu.
Ce faisant, nous avons défini, toujours dans l’esprit des relevés synusiaux, des surfaces de milieux
estimées « physionomiquement homogènes » sur la base de la végétation, les mosaïques tourbeuses étant
suffisamment contrastées de visu pour permettre, après deux ou trois visites printanières, d’appréhender
précisément ces surfaces, avec l’aide des cartes de végétation disponibles.
Les unités d’échantillonnage ont été choisies, d’après Arnolds (1981, p. 37), par unité de végétation
variant de 500 à 5000 m², en fonction de la représentation du milieu sur le site. Quelques milieux
(gouilles, fosses, arbres isolés) n’atteignent pas 500 m², mais en fonction de leur intérêt mycologique ou
de leur importance dans la dynamique du milieu ils ont été intégrés à l’étude à partir d’une surface
minimale de 100 m².
Les transects aléatoires de Favre (1948) permettent un recensement assez complet des espèces présentes
sur le site, mais reste à un niveau de précision insuffisant pour l’analyse synécologique des espèces. La
méthode par petits quadrats de 1 m² de Lange (1948), exhaustive sur petites surfaces mais fastidieuse,
nécessite une matérialisation lourde des placettes ; elle représente la méthode la plus fine à l’échelle d’un
site unique mais reste matériellement inapplicable dans le cadre d’une comparaison inter-sites.
Le protocole choisi pour notre étude (fig. 13) est donc un compromis entre l’échantillonnage sur quadrats
(qui peut ignorer les espèces à répartition irrégulière) et la prospection sur transects (qui tient
difficilement compte de la typologie végétale et des interfaces écologiques).
- 47 -
Seconde partie : les champignons dans les tourbières
Unité 2
Unité 1
Unité 3
Configuration du site : mosaïque d’associations
(unités écologiques ou synusies, reconnues par
physionomie de la végétation)
Relevés M. Lange (1948) : échantillonnage
stratifié sur quadrats
Intérêts : corrélations espèces-milieu très précises
Limites : recensement partiel des espèces du site,
matérialisation nécessaire des placettes ;
sous-échantillonnage des espèces rares
Relevés J. Favre (1948) : transects aléatoires
Intérêts : recensement exhaustif des espèces du site
Limites : analyse écologique par association non
réalisable (nombreux écotones et zones de transition)
Relevés P.-A. Moreau : relevés fragmentés dans
fragments homogènes
Intérêts : relevés d’espèces exhaustif par unité
homogène (écotones évités)
Limites : 1 seul échantillon (relevé global) par unité,
comparaisons intra-site limitées
Figure 13 : schémas méthodologiques comparatifs sur quelques modes d’échantillonnage en milieu
tourbeux.
La méthode d’échantillonnage choisie, qui nous a paru répondre au mieux à nos objectifs, reste limitée
aux milieux se présentant sous la forme de mosaïques bien caractérisées (tourbières, prairies, systèmes
dunaires, milieux alpins), où la végétation est fortement influencée par les facteurs locaux (en tourbière :
hygrophilie, niveau trophique, acidité). Inspirée de la méthode synusiale (Barkmann, 1978 ; Gillet et al.,
1991), bien adaptée à de telles situations (unités écologiques nettement délimitées), elle est toutefois peu
applicable à d’autres types de milieux.
En milieu forestier, par exemple, les situations écologiques sont beaucoup plus complexes ; les gradients
de luminosité, de composition chimique du sol etc. déterminent le couvert végétal et sont aussi
directement déterminés par lui. La mosaïque végétale est difficilement discernable de visu, et le milieu se
présente plutôt comme un ensemble de nombreuses micro-situations au sein d’un écosystème
globalement homogène ; les quadrats de petites dimensions (1 à 500 m², selon l’échelle et la précision
recherchées) ou les transects avec pointages réguliers s’imposent alors d’eux-mêmes.
- 48 -
Seconde partie : les champignons dans les tourbières
o Matérialisation des placettes
Les sites étudiés étant pour la plupart protégés, et fréquentés par de nombreux autres naturalistes et
scientifiques, nous avons renoncé à matérialiser les limites de placettes étudiées. La reconnaissance des
placettes s’est donc effectuée par reconnaissance visuelle de la végétation et repères naturels (méthode
possible uniquement dans le cadre de visites fréquentes et régulières, en raison de l’évolution saisonnière
de la végétation).
o Exclusion de placettes
Afin d’analyser des unités de végétation homogènes, les situations d’écotones (limites entre deux
milieux) ont été évitées autant que possible.
Les cas suivants ont donc été délibérément exclus a priori des surfaces étudiées :
• écotones boisements-milieux ouverts (risque de recensement d’espèces mycorhiziques non
caractéristiques des zones ouvertes) ;
• interfaces de milieux étroitement imbriqués (caractérisation et délimitation difficiles).
Les zones perturbées (fosses de décapage, zones fraîchement déboisées : toutes zones de petite taille, à
évolution rapide) ont été prospectées hors protocole initial, à titre documentaire.
III. 1. d)
Conclusion : protocole défini pour cette étude
Protocole d’échantillonnage
Fréquence des visites
Durée de l’étude
Mode d’échantillonnage
Taille des placettes
Caractérisation des placettes
Relevé mycologique
Mensuelle
2 ans (2000-2001), d’avril à novembre
Relevés fragmentés sur fragments homogènes
(100) 500 à 5000 m²
Homogénéité physionomique (végétation)
Exhaustif (dénombrement de carpophores)
III. 2. Caractérisation des placettes
Une fois définies par unités homogènes de végétation (avril-juillet 2000), les placettes ont fait l’objet de
notes descriptives sur différents paramètres : végétation, acidité, caractère hydrique, description des
horizons superficiels (OL, OF et OH) du sol (épaisseur, test de von Post, composition).
Les horizons tourbeux organo-minéraux (horizon A) n’ont pas été décrits ; à l’exception des zones
perturbées où cet horizon est mis à nu, les carpophores relevés sont tous issus des horizons superficiels
précités et ne permettent pas de préjuger de l’activité fongique dans les horizons inférieurs, encore très
peu connue.
- 49 -
Seconde partie : les champignons dans les tourbières
III. 2. a)
9
Végétation
Plantes vasculaires
Une liste des plantes dominantes a été établie pour chaque placette, en notant l’indice de dominance
d’après l’échelle de Braun-Blanquet (1928), de + (plantes isolées) à 5 (plantes dominantes). Les milieux
ouverts ont fait l’objet d’une description attentive ; la description des milieux boisés s’est limitée aux
plantes structurantes du milieu.
9
Bryophytes
Malgré une certaine difficulté de détermination, les mousses et sphaignes les plus largement dominantes
sur les placettes ont été l’objet de tentatives de détermination, avec l’aide des ouvrages spécialisés
(Viguier, 1927 ; Hill, 1976, trad. et adapt. Laune & Julve, inéd. ; Daniels & Eddy, 1985 ). La plupart des
déterminations ont pu être effectuées ou revues par Mme J. Chavoutier (Conservatoire du Patrimoine
Naturel de Savoie), à qui la crédibilité de cette étude doit beaucoup.
Cependant, le protocole adopté a trouvé, dans la détermination des sphaignes, sa principale limite,
plusieurs espèces quasiment indifférenciables macroscopiquement pouvant former des populations
adjacentes et décrire des conditions environnementales (caractérisation hydrique ou niveau trophique)
plus ou moins différentes.
Dans notre étude, les principales espèces reconnaissables de visu sont citées dans l’esprit d’une
détermination au niveau du groupe, en particulier pour les espèces de la section Cuspidata que nous ne
sommes pas parvenu à déterminer avec la fiabilité requise au cours de cette étude (tab. 9).
Espèces citées :
Sphagnum angustifolium
Sphagnum auriculatum
Sphagnum capillifolium
Sphagnum capillifolium var. rubellum
Sphagnum cuspidatum
Sphagnum fuscum
Sphagnum magellanicum
Sphagnum palustre
Sphagnum subsecundum
Pouvant inclure
Sphagnum flexuosum, S. obtusum, S. recurvum var.
mucronatum (S. fallax)
Sphagnum warnstorfii
Sphagnum centrale
Tableau 9 : détermination des sphaignes et possibilités de confusions
Les autres espèces rencontrées et déterminées sur les placettes (S. girgensohnii, S. papillosum, S.
squarrosum, S. subnitens, S. teres) n’ont pas paru suffisamment dominantes sur nos placettes pour
influencer notablement la répartition des champignons sphagnicoles ; de plus aucun carpophore n’a été
notée en contact direct avec ces sphaignes.
- 50 -
Seconde partie : les champignons dans les tourbières
III. 2. b)
Caractérisation du niveau hydrique
Le niveau hydrique des placettes a été estimé grossièrement au niveau des horizons superficiels, par
évaluation visuelle (niveau d’eau visible/non visible), évaluation au toucher (sensation d’humidité :
sec/humide/mouillé), présence d’eau libérée à la pression (saturé/non saturé). Ces observations ont été
consignées au cours de l’année 2001 lors de chaque visite.
Ce degré approximatif de précision vise surtout à caractériser le type d’alimentation du milieu, et non un
gradient d’humidité plus difficile à définir ; il nous a paru suffisant pour caractériser les placettes
étudiées. La pose de piézomètres, plus fiable et rendant également compte des variations saisonnières, eut
fourni des données plus précises, mais aurait supposé une disponibilité qu’il nous était difficile de fournir.
Caractérisation hydrique par catégories :
Flottant : sol saturé en permanence (radeaux flottants)
Inondé : sol saturé en permanence, niveau d’eau dépassant constamment ou périodiquement la
strate muscinale
Affleurant : sol saturé en permanence, niveau d’eau constamment visible dans les petites
dépressions
Humide : sol non ou ponctuellement saturé, constamment humide au toucher, niveau d’eau
non visible
Sec : sol non saturé, la plupart du temps sec au toucher (hors périodes de fortes précipitations)
Une catégorie supplémentaire, typique des milieux tourbeux acides, a été introduite
indépendemment des précédentes et analysée séparément :
Ombrotrophe : buttes de sphaignes, sol saturé seulement après précipitations, constamment
humide (les sphaignes pouvant stocker 15 à 30 fois leur poids sec en eau).
III. 2. c)
Caractérisation pédologique
Le mycélium des champignons observés ne paraissant exister que dans les horizons les plus superficiels
des sols. Aussi la caractérisation des tourbes, qui se serait voulue bien plus approfondie dans le cadre
d’une comparaison écologique des tourbières, s’est délibérément limitée aux 15 premiers centimètres en
dessous du niveau de sphaignes vivantes ; soit les horizons OF (horizon des sphaignes mortes) et OH
(horizon des racines).
En milieu alcalin, l’horizon OF est indistinct et deux prélèvements (superficiel et à 5 cm de profondeur)
ont été analysés.
9
Acidité
Deux méthodes de mesure du pH ont été testées et comparées :
mesures sur le terrain (eau de pression manuelle des différents horizons) par pHmètre portatif (juillet
2001) ; ces mesures se sont révélées très inconstantes, en grande partie dépendantes de la température de
l’eau, et sont limitées aux sols saturés dont l’eau peut être extraite par pression manuelle. Ces analyses ont
finalement été abandonnées au profit des suivantes ;
- 51 -
Seconde partie : les champignons dans les tourbières
Degré de Décomposition
l’échelle
Structures
végétales
avant le test
Parfaitement
identifiables
Facilement
identifiable
Identifiables
Présence de
matière
amorphe
Nulle
h1
Nulle
h2
Insignifiante
h3
Très faible
h4
Faible
Difficilement
identifiables
Faible
h5
Moyenne
Moyenne
h6
Moyenne
à forte
Reconnaissables
mais non
identifiables
Non
reconnaissables
h7
Forte
Indistinctes
Très élevée
h8
Très forte
Très indistinctes
Très élevée
h9
Presque
totale
Pratiquement
non discernables
Très élevée
h10
Totale
Non discernables
Très élevée
Nulle
Très faibles
Elevée
Matériau obtenu par
pression dans la main
Eau limpide
Nature du résidu restant dans la
paume de la main
Végétaux non décomposés
Eau de couleur jaune à Végétaux très peu décomposés
brune
Eau de couleur brune à Végétaux très peu décomposés,
noire
masse fibreuse faiblement humide
Eau turbide
Le résidu (humide) est de
consistance
légèrement
granuleuse
Eau turbide avec peu de Résidu
pâteux
détrempé,
tourbe
structures
végétales
encore
visibles à l’œil nu
Eau boueuse : mois du Résidu granuleux et mou avec
1/3 de la tourbe passe quelques structures végétales
entre les doigts
visibles
Eau boueuse : environ la Résidu détrempé avec quelques
moitié de la tourbe passe structures végétales visibles
entre les doigts
Boue : les 2/3 de tourbe Résidu mou et détrempé avec
passent entre les doigts
parfois des résidus ligneux non
décomposés
Presque tout le mélange La structure des végétaux inclus
homogène eau-sol passe dans le résidu en faible quantité
entre les doigts
est rarement reconnaissable
Toute
la
masse Pas de résidu
homogène passe entre
les doigts
Tableau 10 : échelle d’humification des horizons histiques selon von Post
(Laplace-Dolonde, 1992, p. 128).
Figure 14 : conductivité hydraulique de trois
types de tourbe en fonction de l’indice de
von Post (Gobat et al., 1998, p. 293)
- 52 -
Seconde partie : les champignons dans les tourbières
•mesures en laboratoire (juillet 2002) d’après le protocole proposé par Laplace-Dolonde (1992, p.
169 : sur échantillon frais ressuyé mais non séché, après agitation dans l’eau), ainsi que par
mesure directe de l’eau de pression manuelle des échantillons frais (par horizon : OF et OH), à
une température constante de 15 °C par Ph-mètre électronique. Les sols non saturés (ne libérant
pas d’eau à la pression) ont été analysés après déshydratation puis agitation dans l’eau distillée
(rapport eau-sol 2/1).
Les analyses statistiques qui suivent sont établies sur les mesures de l’eau d’expression, qui semblaient
les moins variables sur plusieurs échantillons de la même placette. Deux valeurs sont analysées : la
moyenne des valeurs obtenues (2 ou 3) sur chaque placette, pour chaque horizon OF et OH.
9
Evaluation de l’humification
Le test de von Post (Laplace-Dolonde, 1992) est un outil aisément accessible pour évaluer visuellement le
taux de décomposition de la végétation (tab. 10), consistant à évaluer les caractéristiques du jus
d’expression et du résidu après pression manuelle ; il est directement corrélé à la conductivité hydraulique
de la tourbe, qui n’a pas été mesurée directement (fig. 14).
Ont ainsi été testés les deux horizons superficiels précités, sur toutes les placettes de tourbe acide ;
l’indice de von Post (de h1 à h7 sur les placettes étudiées) est mentionné pour chaque placette
analysée.nLes horizons superficiels des milieux non saturés (tourbières alcalines et boisements), ou des
milieux ne se prêtant pas à cette manipulation, aucune valeur ne correspond à ces placettes dans les
analyses qui suivent.
9
Typologie des horizons superficiels (0-15 cm)
Les échantillons soumis au test de von Post ont été typifiés selon l’échelle suivante (Programme National
de Recherche sur les Zones Humides, 2001, p. 17 et 27) :
•
Tourbe liquide
ƒ Tourbe fibrique (von Post 1 à 6) : tourbières acides
ƒ A rhizomes/de radeau
ƒ A sphaignes
ƒ A sphaignes et Ericacées
ƒ A Eriophorum
ƒ A bois
•
Tourbe mésique (von Post 6 à 8)
ƒ Racinaire
ƒ Avec restes herbacés, mousses
ƒ Indifférenciée
ƒ A rhizomes ou restes
•
Tourbe saprique (von Post 9 à 10) : roselières
ƒ Avec restes de bois
ƒ Avec fibres reconnaissables
ƒ Avec minéral
ƒ Sans élément visible
- 53 -
Seconde partie : les champignons dans les tourbières
•
Niveaux non tourbeux (von Post impossible) : boisements alcalins
ƒ Sables organiques avec fibres ou réseaux (cendres > 90 %)
ƒ Formation réductique organique (cendres > 95 %)
ƒ Limon tourbeux, sables tourbeux (centres > 80 %)
ƒ Tourbe limoneuse ou sableuse (cendres > 60 %)
Cette typologie correspond au type de groupement végétal (Programme National de Recherche sur les
Zones Humides, op. cit. p. 15), et n’a pas apporté d’information supplémentaire par rapport au type de
végétation observé sur nos placettes ; en raison de la redondance de ces données, nous avons finalement
exclu cette typologie de l’analyse écologique.
III. 3. Relevés mycologique sur les placettes
III. 3. a)
Fréquence des visites
Les visites ont été réalisées conformément au protocole défini initialement (chap. III. 1. c), à raison d’une
visite mensuelle par site.
La date de première prospection annuelle correspond à la reprise de l’activité végétale (avril en plaine et à
l’étage collinéen, mai à l’étage montagnard, juin à l’étage subalpin), période généralement encore pauvre
en carpophores ; la fin de la période annuelle de prospection est déterminée par les premières gelées
(plaine et étage collinéen) ou les premières chutes de neige (étages montagnard et subalpin).
Des visites complémentaires en 2002 ont été effectuées hors protocole, dans un but taxinomique afin de
préciser la détermination des espèces.
Site
Altitudes
400 m
500 m
500 m
600 m
820 m
870 m
966 m
1170 m
1200 m
1260 m
1330 m
1340 m
Nombre de visites
2000-2001
10
9
13
13
13
12
8
4
8
8
12
11
T. de l’Herretang
M. de l’Ainan
Et. du Grand-Lemps
T. des Planchettes
T. des Bords du Gelon
M. vers les Berthollets
Peuil
L. Praver
L. Luitel
Col Luitel
L. Creusates
T. de MontendryMontgilbert
Replat et Lac des Boîtes
T. des Sagnes
Pl. de l’Arcelle
L. Punay
T. du Grand-Leyat
L. du plan Déchaud
Périodes
Mai-Novembre
Mai-Octobre
Avril-Décembre
Avril-Octobre
Mai-Novembre
Mai-Novembre
Juin-Octobre
Juillet-Septembre
Mai-Novembre
Mai-Novembre
Mai-Novembre
Mai-Octobre
Visites compl.
2002
1
1
2
2
3
3
1
1
2
2
2
2
1560 m
1600-1700 m
1620 m
1650 m
1660 m
2160 m
3
4
7
4
9
2
Juin-Septembre
Juin-Septembre
Juin-Octobre
Juin-Septembre
Mai-Octobre
Août
0
0
1
0
2
1
Tableau 11 : nombre des visites et périodes de visite sur les sites étudiés.
- 54 -
Seconde partie : les champignons dans les tourbières
III. 3. b)
Recensement des carpophores
L’exhaustivité souhaitée dans le recensement des espèces, qui garantit la représentativité et la
« comparabilité » des relevés, est rendue possible par le choix initial des groupes taxinomiques concernés
par notre étude. Les objets d’étude doivent être suffisamment accessibles et apparents pour être recensés à
l’œil nu sur les surfaces définies précédemment, sans perturbation du milieu. Ces restrictions
correspondent au concept de « champignons supérieurs » (ou « Macromycètes »), précisé précédemment
dans le contexte de cette étude (chap. I. 3).
Par conséquent, tous les carpophores de plus de 0,5 cm de diamètre, ainsi que les Basidiomycètes de plus
de 0,2 cm qui auront pu être repérés (quoique de manière plus aléatoire pour ces derniers), ont été
dénombrés par espèce (ou par nom de code, lorsque la détermination n’était pas possible sur le terrain),
selon l’échelle suivante :
De 1 à 20 carpophores : dénombrement direct
Entre 20 et 80 carpophores: par approximation à la dizaine près
Au-delà de 80 carpophores : par approximation à la cinquantaine près
III. 3. c)
Interprétation de l’abondance des carpophores et
indice d’abondance
Les relevés étant effectués sur des superficies variables, le nombre de carpophores ne peut servir
directement de valeur comparative, a fortiori dans le cadre d’analyses statistiques. L’utilisation d’un
« indice d’abondance » est une nécessité commune aux analyses synusiales (Gillet et al., 1991) et aux
études myco-écologiques (Arnolds, 1992).
Les myco-écologues ont longtemps utilisé un indice inspiré des études phytosociologiques (de « + » à
« 5 »):
• par estimation de la biomasse (Höfler, 1937), selon l’équation :
valeur d’abondance = nb carpophores × masse des carpophores
(méthode d’évaluation dépourvue de caractère pratique et rapidement abandonnée) ;
• par estimation de terrain, sur critères subjectifs de nombre de carpophores (Höfler, 1937 :
« très clairsemé » à « en masse »), ou selon des critères d’abondance globale (Haas, 1932 ;
Lange, 1948) qui tendent à se confondre avec le concept de fréquence (« 5 » : fréquent
partout ; « 4 » : en beaucoup d’endroits, répandus dans l’association ; « 3 » : irrégulièrement
disséminés ; « 2 » : très disséminés ; « 1 » : en un petit nombre de points ; « + » : en un seul
point » : Haas, op. cit. p. 38) ;
• par dénombrement et affectation d’un coefficient empirique (Pirk, 1948 : « + » = 1 carpophore,
« 1 » = 2 à 5 carpophores, « 2 » = 6 à 10 carpophores, « 3 » = 11 à 20 carpophores, « 4 » = 21
à 50 carpophores ; « 5 » = plus de 50 carpophores), où il manque cependant à la fois l’unité de
surface de référence et la justification mathématique d’une telle échelle ;
• par estimation de terrain en nombre de stations (Gilbert, 1928 ; Darimont, 1973), selon une
échelle comparable (+ : 1 station par ha, 1 : 1-3 stations par ha, 2 : 4-10 stations par ha, 3 : 1125 stations par ha, 4 : 26-100 stations par ha, 5 : plus de 100 stations par ha), le concept de
« stations » (groupe de carpophores supposés issus du même mycélium) étant sensé rendre
- 55 -
Seconde partie : les champignons dans les tourbières
mieux compte du nombre de mycéliums présents sur la station ;
• par calcul du rapport « nombre de carpophores / surface » (Barkmann, 1976 ; Senn-Irlet, 1986),
selon la formule :
Indice d’abondance de l’espèce = (
∑ Nb carpoph. × 100) ÷ surface (m²)
nb visites
Cette dernière formule (indice = nombre moyen de carpophores par dm²) semble plus satisfaisante, car
elle tient compte à la fois de la surface et du nombre de carpophores, et ne fournit pas de classes de
valeur, que l’on pourrait faire dépendre du type de milieu. Toutefois, le principe de l’addition des
différents indices obtenus pour obtenir une valeur unique ne nous a pas parue satisfaisante, car elle
amplifie la valeur écologique d’espèces peu abondantes mais fructifiant tout au long de l’année, par
rapport à des espèces abondantes à courte période de fructification.
Nous avons choisi d’expérimenter un « indice d’abondance de Barkmann modifié » :
I.A. = ( Max Nb carpophores ) ×100 ÷ surface
représentant l’abondance maximale observée sur l’ensemble des visites.
Cet indice, dont les valeurs vont de 0,02 (densité de carpophore la plus faible : 1 carpophore isolé sur
5000 m²) à 40 (densité observée la plus forte : 1000 carpophores sur 500 m²), avec une moyenne de 0,3 à
1,3 selon les placettes, présente les inconvénients suivants :
• il n’est pas utilisable directement pour une analyse factorielle des correspondances, attribuant un
poids mathématique démesuré aux espèces les plus abondantes ;
• les espèces représentées par des spécimens isolés présentent des valeurs variables en fonction de
la surface des placettes (entre 500 et 5000 m²), alors que l’unicité nous paraît devoir être décrite
par une valeur constante quelle que soit la dimension de la placette.
Nous avons donc réduit cet indice à un coefficient, utilisé par la suite dans toutes nos analyses
quantitatives. Les espèces représentées par un spécimen isolé sur la placette ont été automatiquement
définies par la valeur 1. Les autres classes correspondent à l’échelle de Pirk (1948) appliquée à une
surface de 1000 m².
Classe d’abondance 1 : 1 spécimen unique trouvé sur la placette (indice de Barkmann non pris
en compte).
Classe d’abondance 2 : indice de Barkmann compris entre 0,040 et 0,500
Classe d’abondance 3 : indice de Barkmann compris entre 0,500 et 1,000
Classe d’abondance 4 : indice de Barkmann compris entre 1,000 et 2,000
Classe d’abondance 5 : indice de Barkmann compris entre 2,000 et 20,000
Soit un tableau pratique de correspondance (tab. 12 ; le nombre calculé d’espèces correspondantes a
été arrondi à l’unité supérieure).
- 56 -
Seconde partie : les champignons dans les tourbières
Dimension de
la placette
Classe
d’abondance
Indice de
Barkmann
Nombre de
carpophores
500 m²
1000 m²
5000 m²
1
2
3
4
5
1
2
3
4
5
1
2
3
4
5
-
0,040,5
2
0,511,0
3-5
1,12,0
6-10
2,120,0
> 10
-
0,040,5
2-5
0,511,0
6-10
1,12,0
11-20
2,120,0
> 20
-
0,040,5
2-20
0,511,0
30-50
1,12,0
60100
2,120,0
> 100
1
1
1
Tableau 12 : correspondances Classes d’abondance / Indice d’abondance de Barkmann / Nombre
maximal de carpophores observés.
Distribution des classes d'abondance
700
600
Effectifs
500
400
300
200
100
0
1
2
3
4
Classes d'abondance
5
Figure 15a : distribution des classes d’abondance. Les « effectifs » représentent la représentation
totale de chaque classe sur chaque placette étudiée (nombre d’occurrences d’espèces par
classe). La majorité des espèces est représentée par de petits groupes de carpophores par
placette (classe 2).
III. 3. d) Conséquence : évaluation de la diversité des placettes
Les indices de diversité de Shannon et de Simpson sont traditionnellement utilisés pour évaluer
la diversité spécifique en écologie végétale (Odum, 1976) ; mais ils ont également été appliqués
aux relevés mycologiques par divers auteurs, notamment Senn-Irlet et al. (2000) en tourbière.
9
Indice de Shannon
C’est un indice de diversité : il augmente avec le nombre d’espèces, et lorsque beaucoup
d’espèces se partagent la dominance.
Formules :
Indice brut : H = -Σ [(pi) x Ln (pi)]
(pour pi ≠ 0 ; si pi = 0, H = 0)
Indice réduit : H’ = H / ln S
Avec (pour chaque relevé) :
pi = ni / N
ni : nombre d’espèces appartenant à la classe
d’abondance i x valeur de la classe i
N : somme des ni
S : nombre total d’espèces du relevé
- 57 -
Troisième partie : synécologie des champignons
9
Indice de Simpson
Il s’agit d’un indice de dominance : la valeur augmente lorsque le nombre d’espèces diminue, ou
lorsque peu d’espèces sont dominantes. Il est plus commode, pour conserver une échelle de
diversité croissante, de considérer la réciproque de cet indice (D’ = 1-D : Odum, 1976) ou
d’inverser graphiquement son axe (fig. 15b).
D = - Σ [pi²]
Formule :
Avec (pour chaque relevé) :
pi = ni / N
ni : nombre d’espèces appartenant à la classe d’abondance i x valeur de la classe i
N : somme des ni
9
Répartition des relevés par rapport aux indices de diversité
Les valeurs des indices sur l’ensemble des placettes peuvent être illustrées par un graphe à 2 dimensions,
où chaque relevé est figuré par ses valeurs respectives (fig. 15b).
La comparaison entre ces indices est biaisée par la forte différence d’effectifs existant entre les sites
boisés (à gauche du graphe), à espèces nombreuses (20-100), et les sites de tourbière active, à espèces peu
nombreuses (4-10) et abondantes. De ce fait, la partie droite du graphe ne regroupe pas des relevés d’une
diversité remarquable, mais au contraire des relevés très pauvres en espèces, où toutes les espèces ont le
même indice d’abondance.
Répartition des placettes par indices de diversité
Indice de SIMPSON (D, échelle inversée)
0,0
GY_EPI
0,1
LEL___BSRSAOPBS
G Y _ BM
BSEOP2CL G L C_ AHU_ LA U C
M _HGCPELHI N__SH
__PTRRAU
LHLEC_HP_RCELBGC_OAE_EM
YM
CTRCB_ILOA
MM
M
O
_
OHALORLT_LTOEUR_S_SLSA
US_P_CTERRGI
O
BCEH_C_AHAPM
UCGRU
RC OR _3 E R I
DRBEEIAHEM
V_QEMS_CBADRLH1IL__VM
H
PPGCELLH_____BM
ARC_EVA
CLHL_CP_PAPEROIU__NBCB EASL
P
L
_
D
E
B
M OB_ ES _APRUEO_SP C A
CR_EPI
P LPB_LHAP__CUMATSUPB
LPBGP__YEEEM
CPMINO L
SL___A
O
GL_TOU
M O _PSGLPRPL_ELEM
MAP OER _CSP_COEAPD
PH
S _PJ_SO
BSM
AU
T
A
L
_
L
B
_
O
S
I
P
M
M O _ R A D TA_EPI
EIC_RBM_OOMULO A
PLLCM_R_C_EASLPPGLM
O
_
T
O
U
B H B_ TIHOP_ RRU _BOPBPM
U
SROCLG1P_AU_ILRJMO__OBBNLEOM
SH2ERHCO___AAP_RSBPRICOM
MO_MEG
C R _ S RT
GL_SPH
M O _ B EMPLOL__VSAACU
TA_BOI2
A2_ESC
TA_EPI2
TCAH__BPORIA3
Diversité
M OG_LD_ BI VP I
LM_SCZ
GY_CR
optimale ?
NL BL _BSLHCL_Z_SCAAI
ARC_ERV
0,2
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
Indice de SHANNON (H')
Fig. 15b : répartition des placettes par rapport aux indices de diversité de Shannon et de Simpson (l’échelle
des ordonnées a été inversée par commodité, afin de conserver une échelle de diversité croissante vers le haut et la
droite du graphe).
- 58 -
Troisième partie : synécologie des champignons
Les sites les plus diversifiés, à la fois riches en espèces (> 10 par relevés) et à indice de Shannon
relativement élevé, semblent regroupés autour des valeurs 0,30 < H < 0,42.
Ces valeurs sont plus larges que les estimations de Senn-Irlet et al. (2000, p. 37) pour les boisements
tourbeux (indice de Shannon compris entre 3,91 et 5,54) ; sur nos relevés, les valeurs de cet indice pour
les placettes boisées sont comprises entre 0,44 et 8,13, avec une moyenne de 2,09 très inférieure aux
valeurs des auteurs précités.
Les raisons sont attribuées aux modes d’échantillonnage différents : les relevés sur petites placettes sousestiment nécessairement la diversité de l’ensemble du site.
III. 3. e) Estimation de la durée d’échantillonnage
La qualité des prospections a été évaluée dès les premières visites sur les sites, par la vitesse de
progression et le champ de vision de l’observateur (recherche orientée d’espèces de diamètre supérieur à
0,5 cm, cf. III. 3. b). Sur des placettes de dimensions variables, le temps de prospection est la seule
constante permettant d’estimer la surface prospectée ; aussi ces premières évaluations ont-elles été
utilisées, aussi précisément que possible, pour établir un temps de prospection moyen sur chaque placette.
Distance
parcourue
(d)
Champ visuel (2 m)
Figure 16 : surface théorique de prospection couverte par un mycologue
Lors de visites accompagnées, le temps de prospection a été divisé par le nombre de personnes présentes.
Il est évident que ces estimations dépendent de la densité de la végétation, mais aussi en grande partie de
l’acuité visuelle de l’observateur, aussi sont-elles fournies ici à titre purement indicatif. Elles peuvent
toutefois fournir un ordre d’idée du temps nécessaire à consacrer aux inventaires mycologiques,
modulable en fonction de l’objectif recherché (la vitesse de progression peut être doublée pour la
recherche exclusive de carpophores de plus de 5 cm de diamètre, et divisée par plusieurs unités pour la
recherche orientée de petits Ascomycètes ou de Myxomycètes).
- 59 -
Troisième partie : synécologie des champignons
La vitesse de prospection (v) a été estimée (temps de récolte et d’observation exclus) :
• en milieu ouvert dégagé (tourbières acides) : 50 m/min (+/- 20)
• en milieu boisé (aulnaies, saulaies) : 20 m/min (+/- 5)
• en milieu ouvert à hautes herbes (roselières, mégaphorbiaies) : 10 m/min (+/- 5 )
Soit, pour un relevé considéré comme exhaustif, l’échelle approximative suivante (tab. 13).
Surface (s)
100 m²
500 m²
1000 m²
5000 m²
1 ha
Milieu ouvert dégagé
1 min (+/- 0
5 min (+/- 1)
10 min (+/- 4)
50 min (+/- 10)
1h (+/- 40 min)
Milieu boisé
2.30 min (+/- 0
11.30 min (+/- 2.20)
25 min (+/- 6.15)
1h55 (+/-22 min)
4h15 (+/- 1h)
Milieu à hautes herbes
5 min (+/- 2.30)
25 min (+/- 12.30)
50 min (+/- 25)
4h05 (+/- 2h)
8h20 (+/- 4h)
Tableau 13 : échelle de temps estimé pour un échantillonnage exhaustif de surfaces données (temps
estimé = distance / vitesse = surface / 2 x vitesse)
Ces estimations justifient, en partie, l’élimination du vaste site du marais de Lavours (474 hectares
d’aulnaies et de cariçaies-roselières), où la densité de champignons est faible et où la prospection de
surfaces importantes devenait matériellement impossible. Pour ce site, une définition préalable de
placettes d’échantillonnage de dimensions réduites représentatives des milieux (500 à 5000 m²) eût été
nécessaire, mais n’était pas disponible au début de notre étude.
L’intérêt, certes marginal dans notre problématique, de cette estimation du temps de prospection, nous a
semblé exploitable dans le cadre de contrats d’inventaires, par exemple, où le travail du mycologue est
souvent difficile à estimer. Ainsi, les responsables d’inventaires peuvent disposer d’une première base
évaluant les possibilités matérieles d’inventaire d’un site, et suggérer un devis adapté à la demande.
III. 3. f)
Prélèvement et détermination des carpophores
La détermination d’environ la moitié des espèces rencontrées a pu être effectuée sur le terrain. L’autre
moitié, requerrant une étude microscopique et la consultation de littérature spécialisée, a fait l’objet de
prélèvements raisonnés, se limitant au minimum nécessaire à la détermination. Des carpophores de la
plupart des espèces rencontrées ont été conservées en exsiccata (coll. pers. P.-A. Moreau), en partie
accompagnées de notes descriptives, de croquis microscopiques et de photographies in situ.
Les déterminations ne se sont révélées difficiles, sur la base de la littérature, que dans quelques groupes
déjà réputés confus. Ces groupes figurent parmi les plus abondamment représentés sur les sites d’étude
(nombre de carpophores) : il s’agit des genres Galerina, Hygrocybe, Cortinarius (sous-genres Dermocybe
et Telamonia), et Laccaria. Les deux premiers groupes ont fait l’objet d’études comparatives
approfondies, desquelles sont issues trois publications soumises ou en préparation (clés de détermination
en annexe 3), et qui précisent les choix des noms utilisés dans la présente étude. Les noms provisoires non
publiés seront cités entre guillemets (« »).
- 60 -
Troisième partie : synécologie des champignons
III. 4. Artefacts et impacts environnementaux
III. 4. a)
Piétinement
La progression dans les milieux tourbeux se fait aux dépens de la végétation, en particuliers des
sphaignes, qui se redressent difficilement après écrasement et conservent pendant plusieurs années les
traces de passage.
Afin de limiter les impacts de nos visites répétées sur les placettes d’étude, les parcours ont été dirigés,
selon les cas :
•en suivant les zones de passage déjà visibles, dans les sites à haute fréquentation (Etang du
Grand-Lemps, lac Luitel, etc.) ;
•en longeant les placettes autant que possible, et en ne pénétrant dans les zones d’étude que pour
reconnaître ou prélever les espèces.
Les précautions ont été moindres dans les milieux soligènes d’altitude (prairies et landes), où les
sphaignes et mousses se présentent en tapis plus ras et sont moins sensibles au piétinement ; les buttes de
sphaignes ont néanmoins toujours été évitées.
Les mêmes parcours au sein des placettes ont été suivis au cours des deux années, en prêtant surtout
attention aux zones non piétinées. Toutefois aucune espèce n’a paru être particulièrement favorisée ou
défavorisée par l’impact de nos visites.
III. 4. b)
Prélèvement des carpophores
Bien que limitée au maximum, la récolte des carpophores pose la question de l’impact du mycologue sur
le milieu et sur les espèces elles-mêmes. L’impact ponctuel du prélèvement de carpophores en tourbière
n’est pas négligeable, puisqu’il s’accompagne généralement d’un écrasement des sphaignes alentour,
voire (dans le cas des observations spécifiques sur l’insertion des carpophores sur leur substrat) d’une
destruction locale du mycélium. Le prélèvement de sphaignes pour détermination cause les mêmes
désagréments.
Ces observations ont été conduites, dans la mesure du possible, au sein de populations importantes de
carpophores, où l’espèce paraissait bien implantée. On peut toutefois considérer, rapporté à la surface
totale des placettes, que l’impact du ramassage n’a pas endommagé significativement le milieu.
Par rapport à la récolte, le piétinement a sans doute provoqué davantage de perturbations,
malheureusement inévitables dans l’étude de ces milieux fragiles. Il revient à chacun de s’efforcer de
limiter ces impacts dans le cadre de ses propres travaux.
- 61 -
Troisième partie : synécologie des champignons
Figure 66b : boisement soligène ombrotrophisé subatlantique à Betula pendula/Salix aurita
(Sphagno palustris-Betuletum pubescentis ; CORINE 44.A13). Bien caractérisé par la
mycocoenose 3_1 : espèces mycorhiziques du bouleau et sphagnicoles (à large répartition)
mêlées. Tephrocybe palustris, à répartition atlantique, est caractéristique de cette mycocoenose.
Figure 66c : Armillaria ectypa (Fr. : Fr.) Lamoure. Cette espèce emblématique du lac Luitel, à
mycélium profondément réparti dans la tourbe sous forme de rhizomorphes, colonise la plupart des
unités écologiques du site et semble indépendante des communautés fongiques « de surface »
(saprotrophes humicoles et bryotrophes). Seule espèce fructifiant à partir de l’horizon H, elle est
aussi, par sa taille, la plus spectaculaire des espèces des tourbières non boisées.
- 62 -
Troisième partie : synécologie des champignons
Troisième partie
Synécologie des champignons
dans les tourbières
Après un bref rappel de la biologie et du rôle écologique des champignons dans les écosystèmes tourbeux
(chapitre I), les statuts trophiques (ou modes de vie) des espèces sont récapitulés sur la base de la
littérature, et, dans le cas des espèces sphagnicoles, établis d’après nos observations personnelles
(chapitre II). Le chapitre III est consacré à l’analyse synécologique statistique, où la répartition des
espèces sur les placettes d’étude est reliée aux facteurs environnementaux, puis interprétée par rapport
aux différents types de milieux.
I.
Les champignons et la vie hétérotrophe en milieu
tourbeux
I. 1. L’activité biologique dans la tourbière
L’essentiel de la biomasse présente dans la tourbière est représentée par la végétation chlorophyllienne :
sphaignes, Cyperacées, Poacées, Ericacées, et bien entendu les arbres lorsque la tourbière est atterrie et
boisée.
La biomasse aérienne de la végétation est évaluée à 1564 g/m² en lande tourbeuse à Eriophorum et
Calluna (Borcard et Mason & Standen, cités par Gobat et al., 1998, p. 273). En milieu acide, les
sphaignes à elles seules représenteraient une production de 10 à 1000 g/m²/an en tourbière ombrogène. La
production végétale globale atteindrait 4600 g/m²/an en tourbière soligène (ibid., p. 281).
Les animaux (nématodes, acariens et larves de diptères, surtout abondants dans la strate muscinale), ne
représenteraient que 0,95 à 2,20 g/m² sur un carottage de tourbe (Laggoun-Défarge, 1999). Leur
localisation est surtout superficielle, limitée à la strate muscinale, mais formant des zoocénoses
complexes dans les buttes de sphaignes ombrotrophes (Hingley, 1993, cité par Gobat et al., op. cit. p.
273 ; Manneville et al., 1999, p. 167).
L’évaluation de la biomasse fongique n’est pas disponible. Gobat et al. (op. cit., p. 274) citent une
évaluation de la longueur des filaments mycéliens dans la tourbe à 15-180 m/cm3, sans citer leur
localisation. Dommergues & Mangenot (1970, p. 95) citent un rapport de 2 % entre la biomasse des
micro-organismes (hors algues) et la végétation supérieure.
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Troisième partie : synécologie des champignons
Cependant, si elle semble mal connue et peu quantifiée, la biomasse et l’activité biologique des
organismes hétérotrophes est vraisemblablement importante : 85 à 90 % de la production primaire
annuelle est décomposée par les micro-organismes (bactéries, protistes et surtout champignons ;
Laggoun-Défarge, 1999). Seule 4 à 10 % de la production végétale serait transformée en tourbe (Gobat et
al., 1998, p. 274), les transformations s’opérant surtout dans les premiers centimètres de surface,
probablement stimulées par les exsudations racinaires importantes des plantes (notamment Eriophorum
angustifolium ; ibid., p. 272).
Une grande partie de la décomposition de la tourbe est due aux champignons saprotrophes, peu nombreux
et peu connus ; Dommergues & Mangenot (1970) citent notamment divers Penicillium, Trichoderma
(Deuteromycètes), saprotrophes cellulolytiques communs dans les sols. En milieu saturé en eau, les
bactéries (Clostridium) seraient les micro-organismes les plus actifs, responsables de la cellulolyse en
milieu anaérobie.
I. 2. Dégradation et accumulation de la tourbe
La définition de la tourbière par Bonnot (1978 ; cf. 1e partie, III. 1.), pour technique qu’elle soit, s’appuie
sur une propriété fondamentale de la tourbière : la dégradation partielle et l’accumulation des débris
végétaux, sous l’effet de la saturation en eau, et corrélativement la réduction, par manque d’oxygène, de
l’activité biologique saprophyte.
A la faible activité biologique, limitée aux quelques centimètres superficiels, s’ajoute la composition
biochimique des plantes structurantes des communautés végétales : sphaignes et Cyperacées.
Les sphaignes présentent une structure particulière, dont l’essentiel de la biomasse est constituée des
parois des hyalocystes. Ces parois rigides, constituées de celluloses spécifiques aux sphaignes, de
substances apparentées lignine mais moins polymérisées, et de polymères d’acides uroniques
(Dommergues & Mangenot, 1970 ; Bohlin, 1993 ; Gobat et al., 1998 ; etc.), sont très difficilement
dégradables. Ni la microfaune, qui serait incapable d’utiliser les sphaignes fraîches ou mortes et ne
consommerait que le phytoplancton (Manneville et al., 1999, p. 167), ni les champignons cellulolytiques
banals du sol (Trichoderma, etc. ; Kox, 1954, cité in Dommergues & Mangenot, 1970, p. 118), ne
seraient capables de dégrader les parois des sphaignes. Seuls les champignons mycorhiziques associés
aux Ericacées auraient les capacités enzymatiques nécessaires à la dégradation de ces molécules
complexes.
Les tourbes sont aussi très concentrées en composés phénoliques et acides organiques (dont l’acide
sphagnique), issus de la dégradation des lignines. Ces composés sont toxiques pour de nombreux microorganismes (en particulier les bactéries ; Gobat et al., 1998, p. 275), et limitent également l’activité
biologique. Les champignons mycorhiziques des Ericacées (Hymenoscyphus ericae et quelques autres
Deutéromycètes : Read et al., 1992 ; Smith & Read, 1997) sont ici aussi les seuls capables de dégrader et
d’assimiler ces composés phénoliques. Cette capacité spécifique aux Ericacées et à leurs symbiontes peut
justifier à la fois l’abondance des callunes, bruyères et airelles dans les milieux tourbeux en cours
d’atterrissement, et le niveau légèrement plus élevé de décomposition de tourbe dans ces milieux
ombrotrophes à callune ou myrtille (d’après test de von Post, observations personnelles).
La minéralisation des constituants organiques de la tourbe intervient essentiellement dans les parties
asséchées, par drainage ou par bombement naturel ; la réduction de la saturation hydrique augmente alors
l’activité des microorganismes. L’acidité, par la dépolymérisation des chaînes d’acides uroniques,
s’accentue cependant avec la minéralisation, créant une dystrophie défavorable à l’implantation de
- 64 -
Troisième partie : synécologie des champignons
végétaux non spécialisés. Les Ericacées (dont les symbiontes mycorhiziques peuvent jouer un rôle dans
cette dystrophie, voir ci-dessus) et les premiers ligneux colonisateurs (bouleaux, pins, épicéas) sont les
deux groupes caractéristiques de ces stades terminaux de la tourbière, à diversité végétale très réduite.
La présence de Poacées, en particulier Molinia caerulea (ou M. arundinacea), peut au contraire
contribuer à l’activité biologique et favoriser la décomposition des autres débris végétaux, les feuilles
étant moins lignifiées que celles des Cypéracées. Il est donc possible que la production de tourbe soit
limitée par la molinie, bien que nous n’ayons pas trouvé de référence bibliographique attestant cette
hypothèse.
En tourbière, les champignons décomposeurs sont donc peu favorisés a priori par le substrat, à la fois
saturé en eau (limitation de l’activité métabolique par asphyxie), pauvre en nutriments et riche en
composés peu assimilables, en particulier la lignine. Toutefois, la présence de mycéliums dans les tourbes
(Gobat et al., 1998, p. 271) et l’activité biologique importante (mesurée par l’activité respiratoire : 2/3 du
carbone libéré provient de la respiration des micro-organismes ; Laggoun-Défarge, 1999) suggère que
certaines espèces particulièrement adaptées jouent un rôle majeur dans cette décomposition partielle des
sphaignes et des plantes vasculaires palustres.
On s’attendra donc à rencontrer dans ces milieux des espèces très spécialisées, soit dans la décomposition
des sphaignes elles-mêmes (au contact direct des parties fraîchement mortes), soit dans la décomposition
secondaire de la tourbe (sans relation directe avec les sphaignes), soit en association mycorhizique avec
les plantes ligneuses pionnières des tourbières.
II.
Le statut trophique des communautés fongiques, ou
« mode de vie »
II. 1. Statuts trophiques et écologie fonctionnelle
II. 1. a)
Les « mycotopes » de Darimont
Darimont (1973) distinguait, sous le nom de « mycotopes », des communautés d’espèces (« synmycies »)
caractéristiques de certains substrats : « humeux », « ligneux » et « bryophytiques ». Dans cette analyse
descriptive, calquée sur la démarche phytosociologique, Darimont ne prend pas en compte la liaison
directe entre le substrat lui-même et les champignons associés. Ainsi, les « synmycies bryophiles »
regroupent-elles d’authentiques espèces bryotrophes (Galerina hypnorum, Rickenella fibula), des
saprotrophes humicoles (Mycena galopus) et des espèces mycorhiziques des arbres voisins (Laccaria
laccata, Lactarius camphoratus), constituant un ensemble très hétéroclite.
Dans la logique « physionomique » de l’auteur (op. cit., p. 40), qui prétend décrire uniquement la
présence conjointe d'espèces dans un milieu, ces associations d’espèces sont cohérentes. Mais sur le plan
fonctionnel, cette présence conjointe ne reflète que la superposition locale de substrats dans ces
« habitats », et n’est pas analysable hors du contexte mycosociologique de Darimont.
Ces associations d’espèces ne décrivent finalement qu’elles-mêmes, alors que le seul rapport des
différents modes de vie (ou «spectre biologique») dans de tels milieux possède déjà un sens interprétable
sur le plan écologique, en particulier sur la dynamique des peuplements végétaux (Courtecuisse et al.,
1997, 2000 ; Moreau et al., 2002). Arnolds (1981, 1992) considère, par analogie avec les analyses de
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Troisième partie : synécologie des champignons
végétation (Barkmann, 1973 ; Gillet et al., 1991), que l’étude myco-écologique prenant en compte les
statuts trophiques relève de l’analyse « mycosynusiale ».
II. 1. b)
Saprotrophisme, parasitisme, symbiose
La répartition des champignons en relation avec la végétation doit tenir compte des relations trophiques
entre les uns et les autres, sous peine d’être superficielle. Cependant il existe une réelle difficulté à statuer
sur le statut trophique des champignons par rapport aux substrats ou végétaux associés.
Les divisions traditionnelles (mycorhizique / saprotrophe / parasite), en usage courant depuis Lange
(1923), sont aujourd’hui adoptées par l’ensemble des biologistes. Les définitions sont les suivantes :
•Parasite : qui prélève les éléments nécessaires à sa survie sur d'autres organismes vivants.
•Saprotrophe (ou saprophyte) : qui prélève les éléments nécessaires à sa survie en décomposant
la matière organique morte ou inerte.
•Mycorhizique (ou mycorhizien)8 : qui entretient des échanges trophiques avec des plantes
vasculaires, par l'intermédiaire de structures mixtes mycélium+racines fines (mycorhizes).
Mise en évidence par Frank (1885), la relation symbiotique champignon-végétal a fait l’objet
d’innombrables publications et de nombreuses synthèses récentes (Allen, 1991 ; Smith & Read, 1997 ;
Selosse, 2001 ; etc.). Elle reste toutefois mal connue des mycologues taxinomistes, qui n’ont pas un accès
direct à cette information à partir des carpophores ; ils se reportent aux données fournies par les
biologistes dont les études portent spécifiquement sur les mycorhizes elles-mêmes, et dont les études
moléculaires permettent aujourd’hui la détermination (Gardes et al., 1990).
On doit à Trappe (1962) la première liste compilatoire des genres et espèces reconnus comme
mycorhiziques sur la base de la littérature (et en particulier sur la description de mycorhizes) ; cette liste
inclut de nombreuses espèces reconnues traditionnellement comme saprotrophes (Clitocybe, Lepista,
Leucopaxillus, Corticiaceae, etc.), dont l’activité mycorhizique serait occasionnelle ou secondaire. Bien
que ces espèces semblent avoir une fonction écologique propre, significativement différente des
mycorhiziques « stricts » et des saprotrophes « stricts » (parfois considérés comme antagonistes ; Gadgil
& Gadgil, 1975), ces hypothèses restent spéculatives faute de travaux spécifiques9.
Toutefois, ainsi que Becker (1956, p. 25) le signalait déjà, les trois catégories théoriques précitées ne sont
pas indépendantes : il existe de nombreux modes de vie intermédiaires au sein même des communautés
forestières (Ogawa, 1985). Les plus grandes incertitudes proviennent du statut mycorhizique lui-même
(Becker, op. cit., p. 26), pour lequel il semble exister de nombreuses nuances encore peu étudiées. Il est
certain que l'ensemble hôte+symbionte n'est pas nécessairement autotrophe, et que le champignon puise
également des nutriments dans la matière organique du sol. La balance entre ces deux activités
(saprotrophisme/échanges avec l'hôte) reste une des questions majeures en écologie fongique.
Sur le plan pratique, la base de travail la plus utilisée est celle de Singer (1986), qui précise de manière
synthétique le statut écologique propre à chaque genre. Dans la plupart des cas, les espèces d'un même
genre (au sens de Singer) possèdent le même statut trophique (mycorhizique / saprotrophe / parasite).
8
Les adjectifs « mycorhizien » et « mycorhizique », synonymes, sont tous deux attestés par la
bibliographie spécialisée, bien que les lexicographes préfèrent « mycorhizique » par analogie avec
«symbiotique».
9
La signification écologique des « saprotrophes à aptitudes mycorhiziques » (surtout Clitocyboideae et
Lyophylloideae) et des « mycorhiziens à tendances saprotrophes » (Russulaceae, Boletaceae,
Cortinarius sous-genre Phlegmacium) est un territoire encore inexploré, mais prometteur.
- 66 -
Troisième partie : synécologie des champignons
II. 2. Relations champignons-plantes : le point de vue du
botaniste
Si de nombreuses espèces fongiques sont décrites des tourbières, peu d’auteurs ont cherché à les resituer
par rapport à la dynamique de leur milieu (Favre, 1948 ; Bouteville, 1990-1991 ; Manneville et al., 1999 ;
Senn-Irlet, 2000). Une des manières d’introduire la présence de champignons dans ces milieux largement
dominés par la végétation chlorophyllienne est de rechercher les liens champignons-végétation, en
particulier à travers la symbiose mycorhizienne, qui concerne 95 % des végétaux vasculaires.
II. 2. a)
Champignons et végétation herbacée
Les mentions de relations symbiotiques en tourbière sont extrêmement rares dans la littérature générale :
nous avons cherché en vain des informations précises sur le statut trophique des plantes herbacées
caractéristiques de ces milieux.
Smith & Read (1997) affirment toutefois que les Carex des hauts-marais (notamment Carex limosa) ne
sont pas mycorhizés. Gobat et al. (1998, p. 275), qui évoquent même l’absence de rhizosphère chez les
Cyperacées palustres, proposent comme justification le taux très rapide de renouvellement des radicelles.
Les raisons peuvent être multiples, mais elles se conjuguent sans doute : les racines, au contact direct de
l’eau, sont susceptibles d’absorber directement leurs nutriments par leur système de poils absorbants, qui
assure le rôle d’échanges habituellement rempli par le champignon ; mais les poils ne sont fonctionnels
que dans les parties jeunes des racines, ceci pouvant justifier la nécessité d’une croissance continue.
Quant aux champignons, leur sous-activité serait due au faible taux d’oxygène dissous, facteur limitant
habituel du développement fongique.
Il est difficile d’extrapoler les observations faites sur les Carex aux autres plantes aquatiques. Il est
possible que toutes les plantes possédant des racines au contact direct de l’eau (Carex rostrata, Potentilla
palustris, Menyanthes trifoliata, Drosera rotundifolia, Lycopodiella inundata, Scheuchzeria palustris, et
a fortiori Utricularia spp., aquatiques) soient dépourvues de mycorhizes. Cette absence, ainsi que la forte
lignification des tissus de ces plantes hygrophiles (Merle, 1933 ; Dommergues & Mangenot, 1970)
empêchant les échanges sur les parties anciennes des racines, seraient compensées la production de
nombreuses terminaisons racinaires actives.
La plupart des végétaux herbacés, en dehors des végétaux aquatiques et subaquatiques, possèdent des
mycorhizes établies avec des Zygomycota (endomycorhizes) qui ne forment pas de carpophores. Molinia
caerulea est cité par tous les auteurs pré-cités comme plante endomycorhizique, statut commun à toutes
les plantes herbacées susceptibles d’être mycorhizées. Les prairies tourbeuses, caractérisées par une
diversité importante en Poaceae endomycorhiziques (Anthoxanthum, Briza, etc.) et par un substrat
tourbeux à nutriments moins disponibles, pourraient être caractérisées par la symbiose
endomycorhizienne. Aucune mention bibliographique n’a pu être trouvée pour appuyer cette proposition,
toutefois fort probable.
II. 2. b)
Champignons et végétation ligneuse
Si les plantes herbacées turficoles sont peu traitées sous l’angle de la symbiose, les végétaux ligneux et
leurs mycorhizes obligatoires font l’objet d’une abondante littérature générale, synthétisée dans plusieurs
ouvrages généraux de référence (Allen, 1992 ; Read et al., 1992 ; Smith & Read, 1998 ; etc.).
- 67 -
Troisième partie : synécologie des champignons
La symbiose endomycorhizienne est largement répandue chez les plantes ligneuses, analogue à celle des
plantes herbacées. En milieu tourbeux, elle concerne principalement Frangula alnus, Fraxinus excelsior
ou encore Myrica gale. Les Salix peuvent former des endomycorhizes (avec des Glomales), mais
également des ectomycorhizes (avec de nombreux Basidiomycota et Ascomycota) selon un déterminisme
encore mal établi.
Les relations Champignons-Ericacées sont bien décrites également. Allen (1992), Read et al. (1992) et
Smith & Read (op. cit.) mentionnent tous les relations symbiotiques obligatoires (endomycorhizes ou
mycorhizes éricoïdes) des Calluna, Erica et Vaccinium avec quelques Ascomycètes (non ou
exceptionnellement fructifiants), en particulier Hymenoscyphus ericae et Oidiodendron spp.
Les Ericacées sont également des hôtes de champignons parasites électifs fréquemment décrits dans la
littérature : les Exobasidium (Basidiomycètes, foliicoles ou systémiques), dont chaque espèce possède un
hôte propre (E. rostrupii sur Vaccinium oxycoccos, E. pachysporum sur V. uliginosum, E. karstenii sur
Andromeda polifolia, etc.), et les Myriosclerotinia (ou Monilinia, Ascomycètes) qui parasitent les baies et
fructifient à la fonte des neiges (M. baccarum sur Vaccinium myrtillus, M. urnula sur V. vitis-ideae, M.
megalosporum sur V. uliginosum et M. oxycocci sur V. oxycoccos), préférentiellement dans les sphaignes
(Favre, 1948).
Les relations ectomycorhiziennes (avec Basidiomycètes et Ascomycètes surtout), dans la zone tempérée,
sont principalement l’apanage des Betulacées, Salicacées, Fagacées, Pinacées, Cistacées et Myrtacées.
Leurs mycorhizes avec les Basidiomycota (ectomycorhizes) en climat tempéré et boréal sont à présent
bien cernées. La présence de champignons associés est nécessaire à la survie des arbres, tout
particulièrement dans les milieux biologiquement difficiles où le mycélium joue également un rôle de
protection et de résistance en formant un manteau autour des racines fines. Dans les tourbières, le
champignon et son hôte ont à faire face à la saturation du sol, à l’acidité de la tourbe et à la pauvreté en
nutriments.
Si les ectomycorhizes n’ont pas encore été décrites spécifiquement en milieu tourbeux, les carpophores
des espèces concernées ont été repérés par Favre (1948), qui a évalué leur spectre écologique dans le
contexte des tourbières ombrotrophes jurassiennes. Ce pionnier des études mycologiques en tourbière a
conclu à la fois à la spécialisation extrême de certaines espèces, inféodées à certaines essences dans des
conditions hydriques définies, et à la présence conjointe d’espèces simplement acidophiles, indifférentes à
l’humidité et même à l’hôte (et communes aux Vaccinio-Piceetea de l’étage subalpin). Il souligne
toutefois que les espèces à spectre écologique réduit sont caractéristiques des milieux les plus saturés en
eau, en particulier les radeaux flottants (cas de Lactarius musteus et Suillus flavidus avec Pinus uncinata).
Ces espèces sont aussi les mieux adaptées à ces milieux, permettant la survie d’arbres associés. Malgré
cela, les arbres colonisant les radeaux parviennent rarement à s’épanouir dans les conditions défavorables
de ces zones pionnières.
Avec l’atterrissement de la tourbière, les arbres se développent dans des conditions plus favorables.
Freléchoux et al. (2001) estiment que la baisse du niveau d’eau (par drainage, ou par bombement et
atterrissement) favorise l’activité des champignons mycorhiziques des pins, également stimulés par la
minéralisation de la tourbe qui libère des nutriments. Dans les tourbières atterries, le nombre de
mycorhiziques augmente ; mais souvent les espèces inféodées aux tremblants et aux sols saturés ont déjà
disparu au profit d’espèces à large spectre écologique.
A quelle profondeur ces symbioses ont-elles lieu ? « Toute la vie de la tourbière se concentre sur quelques
centimètres en surface », affirment Fréléchoux et al. (op. cit., p. 22) ; en fait, entre la couche de
- 68 -
Troisième partie : synécologie des champignons
végétation et la limite de la nappe. C’est également dans cette zone que les carpophores prennent
naissance, qu’ils soient mycorhiziques ou saprotrophes.
II. 2. c)
Champignons et Bryophytes
La symbiose n’a été démontrée dans aucune relation Champignon-Bryophyte (Racowitza, 1959). La
plupart des champignons croissant parmi les sphaignes semblent se limiter à la dégradation des parties
mortes (saprotrophisme). Quelques cas de parasitisme des sphaignes par les Ascomycètes sont toutefois
signalés en tourbière (Redhead & Spicer, 1981). Un seul Basidiomycète (Tephrocybe palustris) apparaît
comme un parasite virulent des sphaignes (Redhead, 1981), et pourrait être le seul organisme apte à
consommer et à détruire les sphaignes, par ailleurs dépourvues de prédateurs et de parasites (Manneville
et al., 1999, p. 94).
Ces relations champignons-mousses, du point de vue du champignon (ou du mycologue), constituent
l’objet du chapitre suivant (§ II. 5). L’analyse des champignons dans des milieux typiquement dominés
par les mousses, et en particulier par les sphaignes, nous a conduit à approfondir l’observation des
contacts champignon-sphaignes dans cette partie.
II. 3.
Relations champignons-plantes et statuts trophiques : le
point de vue du mycologue
Face à l'absence de données expérimentales sur les espèces concernées, le découpage traditionnel
« parasitisme / saprotrophisme / symbiose » reste un consensus approximatif mais pratique. Celui-ci ne
décrit pas la réalité infiniment diversifiée des relations entre organismes vivants ; toutefois, cette
classification semble applicable avec peu de cas ambigus, et a été suivie, avec quelques nuances, dans la
présente étude.
II. 3. a)
Espèces mycorhiziques
On doit à Favre (1948) d’avoir établi précisément, sur la base de nombreuses observations de terrain, le
spectre mycorhizien des espèces des tourbières. Si de nombreuses espèces possèdent un spectre
écologique large, d’autres sont strictement associés à certaines essences. Sur la base de ces informations,
ainsi que celles de Trappe (1962) et les données bibliographiques générales des ouvrages de synthèse
(Bon, 1988 ; Courtecuisse & Duhem, 1994 ; etc.), les hôtes spécifiques des taxons mentionnés dans cette
étude sont reportés dans la liste finale.
On peut cependant citer, dans la limite des milieux tourbeux, les principales associations mycorhiziques
recensées (tab. 14, page suivante).
II. 3. b)
Espèces lichénisées
Bien qu’ils soient fondus parmi les champignons non lichénisés dans la systématique actuelle, les lichens
occupent des situations écologiques qui leur sont propres, indépendamment des autres communautés
fongiques. Les systèmes phytosociologique et mycosociologique ne les prennent pas en compte.
- 69 -
Troisième partie : synécologie des champignons
Plusieurs espèces de Basidiomycètes, précédemment classées dans les genres Omphalina (ou Gerronema)
et Pterula et figurant comme telles dans les études myco-écologiques (Favre, 1948 ; Lange, 1948 ;
Darimont, 1973 ; etc.), se sont révélés être des Basidiolichens, formant des thalles en association avec des
Coccomyxa ; ils sont actuellement classés dans les genres respectifs Lichenomphalina (ex-Phytoconis,
invalide ; Redhead et al., 2002) et Multiclavula.
Ce groupe écologique réduit n’est pas anecdotique, car l’une de ces espèces (Lichenomphalina ericetorum
= Omphalina umbellifera) est citée par Favre (1948) comme espèce dominante dans les tourbières
jurassiennes. Compte tenu de l'absence de spécificité vis-à-vis du substrat, soulignée pour L. ericetorum
par de nombreux auteurs, il semble a priori préférable de traiter les Basidiomycètes lichénisés
indépendemment des Macromycètes hétérotrophes lors des études écologiques. Ceci n'a pas été testé dans
le cadre de cette étude, l'espèce ne figurant pas dans nos relevés10.
Pinus
Picea
Betula
Salix
Cortinarius mucosus
Cortinarius palustris *
Lactarius musteus *
Lactarius quieticolor
Russula sanguinaria
Suillus bovinus
Suillus flavidus *
Suillus variegatus
Cortinarius
stillatitius
Inocybe striata
Lactarius deterrimus
Lactarius lignyotus
Lactarius picinus
Russula
fuscorubroides
Russula helodes
Russula rhodopus
Cortinarius betulinus *
Cortinarius armillatus
Cortinarius pholideus
Hebeloma helodes *
Hebeloma longicaudum *
Laccaria anglica *
Lactarius vietus
Lactarius favrei *
Lactarius pubescens
Lactarius torminosus
Lactarius helodes *
Lactarius uvidus
Leccinum spp.
Russula betularum
Russula claroflava
Russula nitida ss. lato
Russula gracillima
Tricholoma fulvum
Alnicola salicis
Cortinarius uliginosus
Cortinarius friesianus
Cortinarius helobius
Hebeloma
atrobrunneum *
Hebeloma pusillum
Hebeloma lutense
Hebeloma vaccinum
Inocybe acutella
Inocybe salicis
Inocybe xanthocephala
Lactarius aspideus
Russula laccata
Cortinarius fulvescens
Cortinarius speciosissimus *
Lactarius helvus
Russula decolorans
Russula emetica *
Russula ochroleuca
Russula paludosa
Alnus
Alnicola spp.
Cortinarius bibulus
Cortinarius alnetorum
Cortinarius
helvelloides
Gyrodon lividus
Lactarius obscuratus
Lactarius
cyathuliformis
Lactarius
omphaliformis
Lactarius obscuratus
Paxillus rubicundulus
Russula pumila
Russula atrorubens ss. Lange
Cortinarius flexipes
Cortinarius sphagneti *
Cortinarius sphagnogenus *
Inocybe napipes
Lactarius glyciosmus
Laccaria pumila
Tableau 14 : principales espèces mycorhiziques en milieu tourbeux
(* : espèces inféodées aux milieux tourbeux en Europe continentale)
10
L’absence de L. ericetorum sur nos placettes est surprenante, tout comme sa relative rareté en Savoie
en général (répartition essentiellement subalpine, obs. pers.) ; elle semble infiniment plus répandue dans
le Jura, où elle a pu être favorisée par l’exploitation des tourbières à l’époque de J. Favre.
- 70 -
Troisième partie : synécologie des champignons
II. 4. Espèces saprotrophes
II. 4. a)
Définition conceptuelle
Le saprotrophisme (ou saprophytisme sensu lato) désigne le mode de nutrition à partir de matière
organique morte11.
Cette définition très large s’applique sans ambiguïté aux champignons lignivores, pour lesquels la matière
organique est la principale source de nutriments et dont l’action dégradatrice est tangible, se manifestant
sous la forme de pourritures molle, fibreuse ou cubique. Elle est peu ambiguë également dans le cas de
champignons spécialisés dans la dégradation de litière, dont le mycélium est visiblement superficiel
(Mycena, Marasmius).
Elle devient hasardeuse pour les espèces, nombreuses, dont le mycélium vit dans les couches humifères
(OF, OH et A du Référentiel Pédologique français ; Jabiol et al., 1995), et dont il n’est pas possible de
savoir a priori si l’espèce exploite exclusivement l’humus organo-minéral ou si elle entretient des
relations, positives ou négatives, avec les autres organismes vivants (bactéries, microfaune, racines, etc.).
Dans le contexte de cette étude, les Clitocybeae et Leucopaxilloideae, capables de former des mycorhizes
d’après Trappe (1962), pourraient introduire un biais dans l’analyse écologique des milieux. Ces espèces
sont très peu représentés en tourbière, en raison de l'absence d'accumulation de litière et de la pauvreté en
azote (espèces nitroclines) ; elles sont regroupées traditionnellement avec les saprotrophes humicoles. En
milieu forestier, une analyse plus détaillée des saprotrophes humicoles serait opportune.
II. 4. b)
Délimitation conventionnelle
On réserve traditionnellement le terme saprotrophe aux espèces dont l’activité mycorhizique n’a pas été
démontrée. En effet, de nombreuses espèces (Cortinarius, Lactarius, Xerocomus etc.), mycorhiziques
obligatoires, possèdent de fortes aptitudes à la décomposition de matières organiques complexes
(sécrétion d’enzymes cellulolytiques, notamment), mais sont considérées comme mycorhiziques à part
entière. Le statut, évoqué précédemment (§ II. 1. b), des espèces à activité mycorhizique occasionnelle
(Clitocybe, Lepista, etc.) est conventionnellement inclus parmi les saprotrophes.
La classification des saprotrophes en fonction de leur substrat a été tentée par plusieurs auteurs ; il est
surprenant de noter que ces classifications sont le plus souvent issus de travaux taxinomiques descriptifs
et non d’études biologiques (mais les comportements fongiques in vitro sont souvent moins spécifiques
que dans la nature).
Nous avons adopté une classification classique par type de substrat, en suivant la terminologie introduite
par Becker (1956, p. 28) :
•lignicoles
•humicoles
•foliicoles
en ajoutant quelques groupes supplémentaires rencontrés dans les milieux tourbeux (rassemblés par
Becker, loc. cit., dans les «divers»).
- 71 -
Troisième partie : synécologie des champignons
•turficoles
•graminicoles
•fongicoles
9
Saprotrophes lignicoles
Les bois morts abritent un nombre considérable d’espèces lignivores, produisant divers types de
pourriture en fonction de leurs capacités enzymatiques. Leur diversité est déterminée en grande partie par
l’essence considérée et par le stade de décomposition, mais aussi par le calibre des bois ; les proportions
respectives de ces facteurs ne sont pas clairement définis.
Les études myco-écologiques des champignons lignicoles restent rares ; la nécessité de perturber le
substrat et de prélever parfois la totalité du mycélium, voire la totalité du substrat, sont des contraintes
expérimentales que les écologues préfèrent éviter. On se reportera à la thèse de Dämon (1996) pour une
revue bibliographique de cette mycoflore volontairement exclue de notre travail (partie I, § 1 3). Les
espèces de ces groupes recensées occasionnellement au cours de l'étude figurent cependant dans
l'inventaire général (annexe 2).
9
Saprotrophes humicoles
Cette catégorie regroupe les espèces à caractère saprotrophe exclusif ou dominant, dont le mycélium se
développe dans les couches organiques ou organominérales du sol à l’exception de la litière. Des
distinctions théoriques peuvent être établies entre les espèces associées aux différents horizons, mais les
données bibliographiques sont trop rares pour que l’on puisse appliquer en pratique une classification
précise dans des milieux et sur la non étudiés de ce point de vue (Becker, 1956, p. 44, distingue
théoriquement les terricoles des humicoles, mais ne classe aucune espèce comme caractéristique de la
première catégorie).
Dans les milieux peu tourbeux ou dépourvus de sphaignes, les espèces citées comme saprotrophes
humicoles sont définies par opposition aux foliicoles, selon l’origine du mycélium. Dans les milieux
sphagneux, les limites entre bryotrophes et saprotrophes sont difficiles à établir d’emblée, et sont
détaillées ci-après (§ III).
9
Saprotrophes turficoles
Espèces apparaissant sur tourbe nue, à l’occasion de perturbations ou dans des dépressions naturelles. Il
existe des différences notables entre les espèces des tourbes blondes (acides) et noires (alcalines), mais
leurs conditions d’apparition étant analogues, elles sont regroupées dans cette catégorie. Les espèces
associées aux tourbes acides se rencontrent également dans des sphaignaies intactes et sont détaillées au §
II. 5. b) (p. 92).
Espèces recensées sur nos sites d’études (a: tourbe acide ; b: tourbe alcaline) :
Galerina : G. jaapiib
Hypholoma : H. « microelongatum »a, H. subericaeumb, H. uduma
Phaeonematoloma : P. myosotisa
Gymnopilus : G. fulgensa
11
Saprophyte : organisme incapable de faire la synthèse des éléments nutritifs dont il a besoin à partir de
sources exclusivement inorganiques et qui utilise pour sa nutrition de la matière organique morte,
contribuant ainsi, souvent, à sa décomposition (Office de la langue française, 1987).
- 72 -
Troisième partie : synécologie des champignons
9
Saprotrophes foliicoles
Espèces associées à la dégradation initiale de la litière forestière (horizon L), fixées directement sur
feuilles ou aiguilles peu décomposées. Les espèces caractéristiques de cet horizon appartiennent à
quelques genres d’Agaricales ss. lat., mais surtout à de nombreuses espèces de Corticiaceae ss. lat.
(Athelia) et de petits Discomycètes (Ascomycètes) exclus du contexte de cette étude. Ces espèces jouent
un rôle majeur dans la décomposition de la litière et la formation de l’humus ; mais la seule étude des
Basidiomycètes charnus, qui ne représentent qu’un faible pourcentage de cette mycoflore spécialisée, ne
peut suffire à décrire le fonctionnement de cette décomposition.
Espèces recensées sur nos sites d’études :
Marasmius : M. androsaceus
Marasmiellus : M. vaillantii
Micromphale : M. perforans
Mycena : M. grisellina, M. vitilis, M. picta, M. stylobates, M. tenerrima, M. terena
Phaeogalera : P. oedipus
Flammulaster : F. fusisporus, F. aff. microspilus, F. rhombosporus
Dans cette catégorie peuvent être citées deux Ascomycètes à développement subaquatique : Cudoniella
clavus et Mitrula paludosa, fructifiant au printemps, dont le mycélium couvre les feuilles et aiguilles
immergées et dont la base du pied se situe généralement sous le niveau de l’eau dans les dépressions
mouillées.
9
Saprotrophes graminicoles
Sont regroupées sous cette dénomination collective12 les espèces associées aux premiers stades de
décomposition des débris de plantes herbacées.
La différence entre espèces graminicoles et espèces foliicoles est artificielle, puisque ces groupes jouent
le même rôle écologique de décomposition de débris superficiels peu lignifiés. Toutefois, les espèces
communes à ces deux types de substrats sont peu nombreuses (Marasmiellus vaillantii, Marasmius
androsaceus). De plus, les formations herbacées des tourbières (moliniaies, roselières et mégaphorbiaies)
représentent des milieux physionomiquement très différents des formations boisées, et les espèces
graminicoles constituent un cortège spécifique de ces formations dans le contexte de l’étude.
Sur le plan systématique les espèces classées ici appartiennent à des genres typiquement saprotrophes
mais assez variés, la plupart présentant un large spectre d’hôtes mais une grande spécificité d’habitat. Les
espèces saprotrophes associées aux débris déjà décomposés (horizon OF) sont classés comme
« saprotrophes humicoles ».
Les Ascomycètes et Corticiaceae représentent une part importante de ces associations fongiques. Seules
quelques espèces particulièrement remarquables ont été inventoriées, conformément au protocole initial.
Espèces recensées sur nos sites d’études :
Coprinus : C. friesii, C. kubickae, C. martinii, C. rhombisporus, C. urticicola
Crepidotus : C. epibryus
Entoloma : E. albotomentosum, E. moliniophilum
12
Sur le plan terminologique cette dénomination est incorrecte, puisque sont inclus dans cette catégorie tous les
décomposeurs de plantes non ligneuses, Dicotylédones comprises.
- 73 -
Troisième partie : synécologie des champignons
Galerina : G. cinctula
Marasmius : M. limosus
Mycena : M. bulbosa
Psathyrella : P. basii, P. typhae (+ var. sulcatotuberosa)
Resinomycena : R. saccharifera
Scleromitrula (Vespertinia) : S. spireaecola
Sclerotinia : S. duriaeana
Simocybe : S. laevigata
Xylaria : X. filiformis
Remarque : Hypholoma « caricetum », voisin de H. elongatum (bryotrophe) mais associé aux débris
récents de Carex rostrata enfouis dans les sphaignes, pourrait également être considéré comme
graminicole ; nous avons préféré le classer en « saprotrophe humicole » par analogie avec les espèces
voisines.
9
Saprotrophes fongicoles
Espèces associées à la décomposition des carpophores sénescents d’autres espèces. Peu d’espèces
appartiennent à cette catégorie, difficile à séparer des parasites fongicoles. Ces deux groupes étant
potentiellement présents dans tous les milieux hébergeant des champignons charnus, sans préférence
écologique sensible en dehors de leurs exigences trophiques, ils ont été négligés dans notre étude.
Espèces recensées sur nos sites d’études :
Collybia : C. amanitae
Dendrocollybia : D. racemosa
9
Espèces bryotrophes
o Champignons et Bryophytes
Les relations entre Bryophytes et champignons sont mal connues dans leur ensemble ; elles sont le plus
souvent décrites chez les Ascomycètes (non traités ici ; voir par exemple Döbbeler, 1997). Cependant, la
présence dominante d’espèces bryotrophes (au contact direct des mousses) dans les tourbières acides,
dont la plupart sont caractéristiques des sphaignaies, est attestée par toutes les études mycologiques
consacrées aux tourbières (Favre, 1948 ; Lange, 1948 ; etc.).
Des relations de parasitisme avec dépérissement (jaunissement) de l’hôte ont été mises en évidence dans
quelques cas : Discinella schimperi (Ascomycète) et Tephrocybe palustris (Basidiomycète) sur
Sphagnum spp. (Redhead & Spicer, 1981 ; Redhead, 1981), Bryoglossum gracile (Ascomycète) sur
Philonotis spp., etc. En revanche, le cas des nombreuses espèces apparaissant greffées sur mousses sans
dépérissement évident de l’hôte ne semble pas avoir été traité en bibliographie ; l’hypothèse d’une
relation symbiotique (Senn-Irlet, 1987) n’a pas été testée expérimentalement.
Les groupes taxinomiques concernés par ces relations directes avec les Bryophytes sont nombreux, et
sans relation systématique directe. C’est pourquoi on ne peut exclure que chaque groupe ait un
comportement spécifique vis-à-vis de leurs hôtes. L’existence conjointe d’espèces non apparentées dans
les milieux à sphaignes paraît relever d’une simple convergence écologique, issue d’adaptations
individuelles à un substrat particulièrement sélectif.
- 74 -
Troisième partie : synécologie des champignons
Compte tenu de l'importance écologique de ces relations dans les milieux tourbeux, nous avons cherché à
classer, sur la base d’observations morphologiques, les différents types de contacts carpophores-mousses.
Cette partie issue d’observations personnelles in vivo est développée ci-après (§ III).
o Le cas des Hépatiques
Les Hépatiques et groupes voisins (Anthocerotales, etc.) sont singularisées par des associations fréquentes
avec des Cyanophycées. Mais elles peuvent également servir de substrat pour diverses espèces de
champignons, en particulier les hépatiques à thalle.
Dans le cas des Basidiomycètes, il est là aussi difficile d’affirmer un parasitisme ou un saprotrophisme ;
on notera seulement la présence fréquente de Laureleia (Gerronema) marchantiae et L. postii sur les
thalles dépérissants de Marchantia, et de Rickenella pseudogrisella sur Blasia pusilla (Redhead, 1981)
dont les relations exactes avec l’hôte restent à préciser. Ces espèces ne figurent pas dans nos listes de
récoltes ci-après.
II. 4. c)
Synthèse sur les statuts trophiques
En guise de résumé, les tableaux suivants (tab. 15 et 16) récapitulent les principaux statuts trophiques par
familles et genres rencontrés dans cette étude. Le statut trophique retenu pour chaque espèce figure dans
la liste récapitulative finale (annexe 2).
Ordres
Saprotrophes Bryotrophes Mycorhiziques Parasites
ASCOMYCÈTES (non lichénisés)
« Discomycetidae »
Pezizales pp.
(Helvellaceae,
Morchellaceae,
Pezizaceae)
Leotiales pp.
(Geoglossaceae)
Tuberales
« Pyrenomycetidae »
Sphaeriales pp.
(Xylariaceae,
Clavicipitaceae)
BASIDIOMYCÈTES
« Agaricomycetidae »
Toutes Agaricales (sauf
cyphelloïdes)
Boletales
Russulales
« Aphyllophoromycetidae » Cantharellaceae s.l.
Clavariaceae s.l.
Hydnaceae
Thelephoraceae (sauf
résupinés)
« Gasteromycetidae »
Lycoperdales
Nidulariales
Phallales
Sclerodermatales
x
X
X
x
x
X
X
X
x
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
x
X
Tableau 15 : statut écologique des « Macromycètes » (groupes considérés : voir partie II, § III. 1).
X : majorité d’espèces appartenant à cette catégorie ; x : quelques espèces appartenant à cette catégorie (cas
particuliers).
- 75 -
Troisième partie : synécologie des champignons
Agaricales s.l.
Amanitaceae
Saprotrophes
Lepiota s. l.
Agaricus
Cuphophyllus
Hygrocybe
Dermolomataceae Camarophyllopsis
Cystoderma
Tricholomataceae Armillaria
Clitocybe *
Lepista *
Lyophyllum s.l. *
Collybia *
Marasmiaceae
Hemimycena
Marasmius
Micromphale
Mycena
Omphalina
Clitopilus
Entolomataceae
Entoloma (sauf s.g.
Entoloma)
Rhodocybe
Pluteus
Pluteaceae
Volvariella
Cortinariaceae
Bryotrophes
Mycorhiziques
Amanita
Parasites
Lepiotaceae
Agaricaceae
Hygrophoraceae
Crepidotaceae
Bolbitiaceae
Strophariaceae
Coprinaceae
Crepidotus
Flammulaster
Galerina
Gymnopilus
Phaeogalera
Tubaria
Agrocybe
Bolbitius
Conocybe
Pholiotina
Hypholoma
Panaeolus
Psilocybe
Stropharia
Coprinus
Psathyrella
Tricholoma
Omphalina
Rickenella
Arrhenia s. l.
Sphagnomphalina
Armillaria
Collybia
Entoloma (s.g. Entoloma)
Volvariella
Alnicola
Cortinarius
Hebeloma
Inocybe
Rozites
Galerina
Hypholoma
Psilocybe
Psathyrella
Tableau 16 : répartition des principaux genres d’Agaricales s.l. cités dans cette étude, par statut écologique.
Gras : majorité d’espèces appartenant à cette catégorie ; maigre : quelques espèces appartenant à cette catégorie (cas
particuliers). * : aptitudes mycorhiziques (d’après Trappe, 1962).
- 76 -
Troisième partie : synécologie des champignons
II. 5. Les champignons bryotrophes, essai de classification
écologique
Pour les besoins de notre étude (analyse écologique par mode de vie), il a paru nécessaire de préciser le
degré d'intimité existant entre les champignons et les sphaignes, Bryophytes dominant les milieux
tourbeux, ainsi que sur les autres mousses associées.
Au cours de nos prospections, nous avons porté une attention particulière au type de contact entre la base
du pied des carpophores et le substrat. Ces observations purement morphologiques n’ont pas pu être
complétées par les études expérimentales (cultures mixtes mousse-mycélium) nécessaires à une typologie
fonctionnelle. Faute d’études générales antérieures, elles constituent la seule base sur laquelle nous ayons
pu fonder une classification pratique des espèces sphagnicoles. Les espèces appartenant à un même genre
semblent identiques quant à leurs relations avec les Bryophytes.
La pauvreté en nutriments et l’abondance de macromolécules structurales (lignines et celluloses) propres
aux sphaignes pose la question, à laquelle seule des études spécifiques in vitro pourraient répondre, du
mode d’exploitation des maigres ressources du substrat par ces espèces.
II. 5. a)
Espèces considérées comme bryotrophes
Sont classées dans cette catégorie les espèces dont le mycélium vit au contact direct des parties vivantes
ou fraîchement mortes des mousses.
9
Le champignon exerce une action destructrice visible sur la mousse
Dans l'absolu, seule la culture en conditions axéniques du mycélium du champignon, puis sa mise en
contact avec une culture de Bryophyte, permet de démontrer une relation parasitaire (dans les conditions
expérimentales) ; c’est par cette méthode que Redhead (1981) a montré la destruction des sphaignes par
Tephrocybe palustris, parasite virulent. D'après la bibliographie consultée, il s'agit de la seule étude de ce
type conduite sur des Basidiomycètes sphagnicoles.
De fait, T. palustris est la seule espèce sphagnicole recensée au cours de cette étude qui ait montré
régulièrement une action néfaste sur son hôte, par un blanchissement non réversible des rameaux et de la
tige en dessous du point de fixation des carpophores. Redhead (loc. cit.) décrit la pénétration des hyphes
de cette espèce à l’intérieur des chlorocytes des sphaignes.
9
Le champignon fructifie sur la mousse vivante sans signe apparent de
dépérissement
Comme dans le cas précédent, les carpophores sont directement fixés sur les parties vivantes des
rameaux. Ici le Bryophyte ne semble pas affaibli par la présence du champignon, mais peut être plus
sensible au dessèchement en période de sécheresse. Ces cas ambigus, mais nombreux et variés, ont pu
être attribués à un parasitisme, sans que celui-ci n'ait été démontré expérimentalement.
- 77 -
Troisième partie : synécologie des champignons
Omphalina sphagnicola
(sur Sphagnum palustre,
les Planchettes)
Espèces bryotrophe, à mycélium
abondant recouvrant l’axe des
tiges de sphaignes mais sans signe
visible de destruction.
Galerina atkinsoniana
var. sphagnorum
(sur Sphagnum palustre,
le Peuil)
Espèces bryotrophe, à base
du pied bulbilleuse sans
mycélium apparent, greffée
sur tiges vivantes. Pas de
signe de dépérissement de
la sphaigne.
Galerina sphagnorum ss. Smith & Singer
(sur Sphagnum magellanicum, les Creusates)
Bryotrophe : la base du pied est nettement
tronquée, directement adhérente aux
sphaignes mortes à la base des rameaux, et le
mycélium n’agglomére pas ou peu la litière.
Figure 17a : relations carpophores-sphaignes (obs. pers.). Espèces bryotrophes.
Espèces observées :
Galerina : G. calyptrata, G. atkinsoniana var. sphagnorum
Omphalina : O. sphagnicola, O. oniscus, O. philonotis, O. favrei13
Pholiota : P. henningsii
Rickenella : R. fibula14, R. mellea15, R. swartzii16
Sur autres Bryophytes : Arrhenia (Leptoglossum) : A. lobata (hors relevés)
Kost (1984) considère les Rickenella comme d’authentiques parasites, malgré l’absence de lésions
visibles sur les mousses « attaquées » ; pour cette raison, Senn-Irlet (1987) suggère une possible relation
symbiotique, non démontrée.
Les Omphalina, et en particulier O. sphagnicola (fig. 17a), montrent un développement mycélien
important, englobant l’axe de la sphaigne. Ce mycélium externe cotonneux existe, beaucoup plus discret,
chez Pholiota henningsii ; il est invisible à l’œil nu chez les autres espèces citées.
13
observé sur Aulacomnium palustre
var. fibula sur Bryales diverses ; var. hydrina (=R. aulacomniophila) sur Aulacomnium palustre et
Drepanocladus revolvens, 2 récoltes sur Sphagnum palustre
15
observé sur Philonotis sp.
16
observé sur Bryales diverses (Hypnum cupressiforme, Pseudoscleropodium purum etc.)
14
- 78 -
Troisième partie : synécologie des champignons
Chez Omphalina sphagnophila, un léger rougissement des rameaux (Sphagnum palustre) a été observé
sur deux collections en dessous du point de fixation du carpophore, mais sans destruction apparente des
chlorocytes (sub micr.). La déshydratation du rameau (blanchissement) est aussi plus rapide dans les
parties recouvertes de mycélium, ce qui est attribuable au fort pouvoir d'absorption hydrique des hyphes.
9
Le champignon est fixé à la base des sphaignes vivantes
Divers Ascomycètes de la famille des Humariaceae, en particulier les genres Octospora et Lamprospora,
sont décrits comme bryotrophes, et apparaissent électivement à la base des coussinets denses de mousses
rases xérophiles ; une relation avec les protonémas ou les rhizoïdes est envisagée (Döbbeler, 1979).
Dans les radeaux de sphaignes, l'Ascomycète Sarcoleotia turficola, à pied issu de la base des parties
vivantes de sphaignes, pourrait appartenir à cette catégorie, bien qu'une relation avec les Carex ne semble
pas exclue (Favre, 1948, p. 22). Aucun Basidiomycète caractérisé par ce mode de vie n'a encore été
signalé.
Hors sphaignes, Cotylidia muscigena (Corticiaceae ss. lat.) a été trouvé fixé à la base de mousses rases
(Fissidens adiantoides) en milieux tourbeux et semble pouvoir être classé ici.
9
Le champignon décompose les sphaignes fraîchement mortes
De nombreux Basidiomycètes et quelques Ascomycètes sont décrits comme décomposeurs de mousses,
mais appartiennent souvent à des genres habituellement saprotrophes (lignicoles ou humicoles). Il est rare
que les auteurs suggèrent un éventuel parasitisme, et admettent plutôt que ces espèces se comportent
comme des saprotrophes classiques.
Le cas de Galerina paludosa (et probablement des autres Galerina sphagnicoles non greffées) est évoqué
par Redhead (1981) qui relève un comportement parasitaire « contrôlé », limité in vitro aux cellules des
protonémas et des rhizoïdes. Il suggère la sécrétion possible de toxines par le champignon, qui se
comporterait alors comme nécrotrophe.
Sur le terrain, les espèces regroupées dans cette catégorie « décomposeurs de Bryophytes » ont des
carpophores fixés sur les parties mortes encore dressées ou non encore décomposées des sphaignes, à
mycélium non agglomérant et à base souvent bulbilleuse ou tronquée. La limite est difficile à établir entre
ces espèces et les espèces fixées aux mousses vivantes, c'est pourquoi ils seront tous regroupés dans la
catégorie « Bryotrophes sphagnicoles » dans l'étude ci-après.
Espèces observées (* : non strictement sphagnicole)
Galerina : G. paludosa, G. hybrida, G. tibiicystis, G. sphagnorum, G. «subsphagnorum»,
G. sphagnicola, G. muricellospora*, G. rubiginosa* et G. rubiginosa var. annulata*17
Phaeogalera : P. stagnina*
Hypholoma : H. elongatum ss. str., H. «alboelongatum», H. polytrichi*18
17
18
sur Philonotis sp.
sphaignes toujours mêlées de Polytrichum commune ou P. strictum
- 79 -
Troisième partie : synécologie des champignons
II. 5. b)
9
Espèces considérées comme saprotrophes
Espèces turficoles (ou « sphagni-turficoles »)
Il s'agit d'espèces apparaissant dans les milieux les plus humides, généralement dans les sphaignes, et
agglomérant la tourbe superficielle ou les sphaignes très décomposées (rameaux blanchâtres et emmêlés,
débris végétaux noirs et mal identifiables) ; elles se rencontrent également sur tourbe nue (signalées par
Favre, 1948, sur parois des fosses de tourbage). Ceci peut être considéré comme un indice de
saprotrophisme authentique, mais aussi, en contrepartie, comme une certaine indépendance vis-à-vis des
Bryophytes eux-mêmes. Le mycélium est diffus et la base du pied est peu distincte.
Espèces observées :
Hypholoma : H. «microelongatum», H. udum
Gymnopilus : G. fulgens
Phaeonematoloma : P. myosotis ss. lat.
D'après bibliographie (Favre, 1939 ; Lange, 1948) : Psilocybe atrobrunnea (P. turficola),
hors relevés.
Les espèces turficoles associées aux tourbes alcalines (§ II. 4. b) ne semblent pas avoir de relation avec
les Bryophytes et seraient davantage apparentées aux saprotrophes graminicoles.
1 cm
Gymnopilus fulgens (avec Sphagnum
rubellum, Lac Luitel) : espèce saprotrophe
turficole, à mycélium agglomérant profondément les sphaignes mortes de l’horizon
OH jusqu’au catotelm (voir fig. 18).
Armillaria ectypa (avec Sphagnum rubellum,
Lac Luitel) : statut à préciser (turficole ?).
Pied issu de rhizomorphes noirs (flèche)
enfouis dans le catotelm (horizon tourbeux).
Figure 17b: relations carpophores-sphaignes (obs. pers.). Espèces saprotrophes.
- 80 -
Troisième partie : synécologie des champignons
9
Espèces « sphagni-humicoles »
Espèces à pied issu des horizons humifères superficiels (sur débris de mousses emmêlés mais
identifiables, à mycélium souvent agglomérant et base du pied souvent atténuée ou peu nette). Les genres
concernés comportent tous des espèces réputées humicoles, fructifiant dans des milieux non dominés par
les Bryophytes (prairies maigres, humus nu en forêt, etc.) ; parmi celles citées ici figurent quelques
ubiquistes s’accommodant autant des prairies sèches que des radeaux flottants, sans spécificité apparente.
La dépendance des espèces « sphagnicoles » vis-à-vis des Bryophytes semble relever d’un certain
opportunisme ; mais certaines espèces pourraient présenter une adaptation spécifique à la décomposition
des sphaignes, au point de leur être inféodées. Les informations hors tourbières sur ces espèces sont alors
nécessaires pour juger de leur niveau de dépendance vis-à-vis du milieu (* : signalées hors sphaignaies in
litt.).
Espèces observées :
Cystoderma : C. arcticum, C. saarenoksae*
Hygrocybe19 : H. coccineocrenata, H. helobia*, H. sphagnophila, H. aff. cantharellus» (?),
H. ortoniana*
Cuphophyllus : C. subradiatus*
Entoloma (sous-genres Inopilus, Nolanea, Leptonia) : E. atromarginatum, E. caliginosum,
conferendum*, E. cuspidiferum, E. sphagnorum, E. xanthochroum*
Mycena (M. adonis, M. galopus*)
Psathyrella : P. sphagnicola, P. acutilamellata
Cas particulier : le cas de Hygrocybe « aff. cantharellus » serait à traiter spécifiquement, car il semble
davantage dépendre de la présence de litière de Molinia, que son mycélium agglomère, que de l'horizon
de sphaignes mortes.
9
Armillaria ectypa (Fr.) Lamoure
Cette espèce extravagante représente à elle seule une catégorie indépendante, en raison de ses
rhizomorphes noirs (caractéristiques du genre Armillaria, habituellement lignicole-nécrotrophe) traçant
profondément dans l'horizon tourbeux (fig. 17b), sans relation avec les sphaignes vivantes. Elle pourrait
figurer parmi les espèces turficoles, mais n'a pas encore été signalée sur tourbe nue ; son comportement in
vitro est bien connu (cf. Lamoure, 1965 ; Zolcziak et al., 1997), mais son amplitude écologique reste à
définir.20
19
Becker (1956, p. 81) pensait avoir démontré que les Hygrocybe et Cuphophyllus étaient mycorhiziques des
Graminées et peut-être des mousses. Ils semblent en effet associés aux horizons humifères à entrelas dense de
radicelles, mais l'hypothèse d'une relation mycorhizique stricte entre ces racines et le mycélium semble improbable.
Le pied des Hygrocybe observés en tourbière est issu de l'horizon OF (« acrotelm ») superficiel, riche en radicelles
denses de Carex (surtout C. echinata et C. rostrata) ou de Molinia.
20
On peut remarquer que Gymnopilus fulgens et Armillaria ectypa, ainsi que les Hypholoma ss. lat. (incluant
Phaeonematoloma), habituellement associés à la tourbe profonde ou nue, sont congénériques d’espèces lignicoles
nécrotrophes ou responsables de pourriture blanche active, donc possédant un arsenal enzymatique apte à
décomposer les composés cellulosiques et polyphénoliques. Leur activité réelle en tourbière reste à préciser.
- 81 -
Troisième partie : synécologie des champignons
II. 5. c)
Synthèse sur les champignons sphagnicoles
Le tab. 15 et la fig. 18 résument la classification proposée précédemment. Les dénominations des
horizons pédologiques suivent l’analogie proposée par Gobat et al. (1998, p. 284) sur la base
nomenclaturale du Référentiel Pédologique Français (Laplace-Dolonde, 1992 ; Jabiol et al., 1995).
OL = sphaignes vivantes ou récemment mortes (acrotelm ou « litière »)
OF = sphaignes mortes tassées et racines, activité aérobie (limite acrotelmcatotelm ou « couche de fragmentation »)
OH = matière organique (catotelm ou « horizon d’humification »)
Carpophores greffés sur rameaux
vivants : bryotrophes
Omphalina spp.,
Pholiota henningsii, etc.
+ parasites : Tephrocybe palustris
Acrotelm (OL)
Structure verticale
(sphaignes dressées,
vivantes ou
fraîchement mortes)
Carpophores greffés à la base des
sphaignes mortes : bryotrophes
Galerina max. p., Hypholoma,
Carpophores issus de l’horizon OF :
saprotrophes « sphagni-humicoles »
Hygrocybe spp., Entoloma spp. etc.
Carpophores au contact de la
tourbe : saprotrophes turficoles
Phaeonematoloma myosotis,
Gymnopilus fulgens
+ Armillaria ectypa
Interface acrotelmcatotelm (OF)
Structure horizontale
(sphaignes mortes et
racines)
Catotelm (H)
Pas de structure
distincte
(tourbe)
Figure 18 : points de fixation des carpophores (base du pied) et statut trophique. Exemple sur une coupe verticale en
sphaignaie à Carex rostrata.
- 82 Nomenclature des horizons tourbeux superficiels d’après Laplace-Dolonde,
1995 ; Gobat et al., 1998).
Troisième partie : synécologie des champignons
Genres, espèces
Armillaria ectypa
Cystoderma arcticum,
C. saarenoksae
Entoloma atromarginatum,
E. caliginosum, E. conferendum,
E. cuspidiferum, E. mougeotii,
E. sphagnorum, E. xanthochroum
Galerina calyptrata,
G. atkinsoniana var. sphagnorum
Galerina paludosa, G. hybrida,
G. tibiicystis, G. sphagnicola,
G. sphagnorum,
G. «subsphagnorum».
Gymnopilus fulgens
Hygrocybe cf. cantharellus
Hygrocybe coccineocrenata,
H. helobia, H. « sphagnophila »,
H. ortoniana
Hypholoma elongatum,
H. “alboelongatum”
Hypholoma. «microelongatum», H.
udum
Mycena adonis, M. galopus
Omphalina sphagnicola,
O. oniscus, O. philonotis, O. favrei
Phaeonematoloma myosotis ss. lat.
Pholiota henningsii
Rickenella fibula s.l.
Tephrocybe palustris
Point de fixation
du carpophore
Sur horizon tourbeux (OH)
Morphologie
du mycélium
Sur sphaignes tassées (OF)
Mycélium agglomérant
Sur sphaignes tassées (OF)
Mycélium agglomérant
Fixé au sommet des rameaux
(OL)
Fixé à la base morte des
sphaignes (OL)
Mycélium invisible non
pénétrant
Mycélium non agglomérant
Bryotrophe
Sur tourbe et sphaignes tassées Mycélium agglomérant
(OF/OH nu)
Sur sphaignes tassées et litière Mycélium non agglomérant
de Molinia (OF)
Sur sphaignes tassées +
Mycélium non agglomérant
racines (OF)
Saprotrophe
turficole
Saprotrophe
humicole
Saprotrophe
humicole
Fixé sur sphaignes mortes
(OL)
Sur tourbe ou sphaignes
tassées (OF/OH nu)
Sur sphaignes tassées
Saprotrophe
humicole
Saprotrophe
turficole
Saprotrophe
humicole
Bryotrophe
Fixé sur les rameaux,
mycélium agglomérant (OL)
Sur tourbe et sphaignes tassées
(OF/OH)
Fixé au sommet des rameaux
(OL)
Fixé à la base des rameaux
(OL)
Fixé au sommet des rameaux
(OL) ; dépérissement visible
Mycélium agglomérant
Mycélium peu agglomérant
Mycélium agglomérant
Mycélium englobant, non
pénétrant
Mycélium diffus
Mycélium invisible, non
pénétrant
Mycélium invisible,
pénétrant (Kost, 1984))
Mycélium invisible,
pénétrant (Redhead, 1981)
Tableau 16 : récapitulatif de la classification écologique des espèces sphagnicoles.
Le classement utilisé dans la suite de cette étude figure dans la colonne « Classification ».
- 83 -
Classification
proposée
Saprotrophe
(turficole ?)
Saprotrophe
humicole
Saprotrophe
humicole
Bryotrophe
Saprotrophe
turficole
Bryotrophe
Bryotrophe
Bryotrophe
parasite
Troisième partie : synécologie des champignons
III.
Synécologie des champignons
Il s’agit, dans cette partie analytique, de définir les facteurs environnementaux influençant la répartition
spatiale des carpophores (« variables descriptives »), et d’établir un spectre écologique des espèces les
plus caractéristiques des milieux prospectés (facteurs corrélés à la présence ou à l’absence de
carpophores). La synécologie est une base nécessaire pour caractériser les facteurs déterminant les
groupements d’espèces caractéristiques des milieux étudiés (démarche mycocoenologique descendante),
qui sera l’objet de la quatrième partie de notre travail.
L’analyse synécologique se fait nécessairement à échelle réduite, afin de pouvoir relier les carpophores à
des données environnementales précises. L’échelle d’étude est ici celle des placettes, chaque placette
représentant des conditions écologiques estimées identiques sur toute leur surface (500 à 5000 m²).
III. 1. Analyse des variables descriptives
Les relevés floristiques (relevés de végétation), pédologiques (von Post), biochimiques (pH), ainsi que
l’altitude et le rattachement biogéographique des placettes sont utilisés pour cette analyse. Afin de choisir
celles qui pouvaient décrire au mieux les milieux étudiés, et présenter les corrélations les plus
significatives avec l’indice d’abondance des carpophores, une analyse préliminaire a été conduite sur ces
variables (analyse en composantes principales et corrélations de K-Pearson).
III. 1. a)
Choix des variables descriptives
Les variables environnementales et biogéographiques ont toutes été analysées.
Après élimination des 19 plantes répertoriées sur une seule placette, l’analyse préliminaire des relevés
floristiques (Bryophytes et Phanérophytes) a été effectuée sur 74 taxons. 31 variables floristiques
redondantes (fortement corrélées entre elles – p < 0,05 - , traduisant la présence conjointe de ces plantes
dans la plupart de nos relevés : p. ex. Vaccinium myrtillus et V. vitis-ideae) ont été éliminées au profit des
plus significatives d’entre elles. 46 variables floristiques (Phanérogames représentés par leur indice
d’abondance, Bryophytes représentés par leur indice de recouvrement) ont été retenues pour l’analyse des
corrélations avec les carpophores.
9
Variables environnementales
Ces 5 variables (tab. 17) sont décrites dans la 2e partie, § III. 2.
Nom des variables
pH horizon superficiel (OF)
pH horizon inférieur (OH)
Test de von Post horizon superficiel (OF)
Test de von Post horizon inférieur (OH)
Niveau hygrométrique (par catégories)
Tableau 17 : types de variables environnementales analysées
- 84 -
Type de variable
Quantitatif
Quantitatif
Semi-quantitatif
Semi-quantitatif
Binaire (0, 1)
Troisième partie : synécologie des champignons
Le test de von Post n’étant possible que pour les placettes à sol saturé ou typiquement tourbeux, les
valeurs obtenues n’ont pas pu être incluses dans l’analyse globale des relevés. Elles ont été testées par
rapport aux carpophores par une analyse des corrélations réduite aux placettes typiquement tourbeuses
(test de von Post possible).
9
Variables biogéographiques
Ces 2 variables ont même valeur sur l’ensemble des placettes d’un même site.
Nom des variables
Type de variable
Altitude (m)
Quantitatif
Influence biogéographique (par catégorie) Binaire (0, 1)
9
Variables floristiques
Figurent ici (tab. 18) les 44 espèces retenues pour l’analyse écologique des carpophores (colonnes de
gauche), et les 31 espèces exclues de ces analyses (redondantes avec les espèces retenues).
Cette liste de variables floristiques n’était pas destinée à décrire exhaustivement la diversité végétale des
placettes ; seules les espèces structurantes du milieu (indice d’abondance > 3 sur au moins une placette)
ou présentant une signification écologique (classifications phytosociologiques ou CORINE) ont été
relevées sur le terrain.
III. 1. b)
Description des placettes par les variables retenues
L’analyse en composantes principales effectuée sur les variables précitées fait apparaître cinq types de
milieux bien décrits par les variables choisies : aulnaies-saulaies, boisements divers, radeaux flottants,
prairies à sphaignes et sphaignaies bombées (fig. 18). La plupart des placettes peuvent être classées dans
ces catégories, qui correspondent exactement aux typologies physionomiques, phytosociologiques et
CORINE présentées dans la première partie de notre travail.
Les espèces à très large spectre écologique Filipendula ulmaria, Molinia caerulea, Phragmites australis
et Thelypteris palustris, largement représentées sur nos placettes, perturbent l’analyse par un poids très
important, masquant les regroupements présentés ci-dessous. Elles ont été éliminées pour l’interprétation
graphique (fig. 19).
Les variables choisies comme descripteurs des différents types de milieux s’organisent d’après les 2
premiers axes conformément à la typologie des milieux tourbeux (légende rajoutée postérieurement).
Facteur
1
2
3
4
5
Analyse en composantes principales:
valeurs propres des 5 premiers facteurs
Valeur propre
% total
Valeur propre %age variance
variance
cumulée
cumulée
7,39
15,09
7,39
15,09
4,91
10,03
12,31
25,12
3,66
7,48
15,97
32,61
2,84
5,80
18,82
38,41
2,66
5,44
21,49
43,85
Tableau 18 : valeurs propres de l’analyse en composantes principales (fig. 19).
- 85 -
Troisième partie : synécologie des champignons
Variables
floristiques
Variables redondantes
(espèces végétales) retenues
éliminées
(test de K-Pearson,
pour l’analyse
(semi-quantitatives ;
p < 0,05)
indices d’abondance 0 à 5)
Alnus glutinosa
Carex paniculata
Fraxinus excelsior
Aulacomnium palustre
Tomenthypnum nitens
Betula pendula
Calluna vulgaris
Polytrichum strictum
Caltha palustris
Cardamine pratensis
Cirsium palustre
Parnassia palustris
Carex davalliana
Carex hostiana
Carex lepidocarpa
Carex echinata
Anthoxanthum odoratum
Briza media
Carex canescens
Carex panicea
Dactylorhiza spp
Succisa pratensis
Carex lasiocarpa
Carex limosa
Drepanocladus revolvens
Carex rostrata
Drosera rotundifolia
Eriophorum angustifolium
Eriophorum vaginatum
Potentilla palustris
Menyanthes trifoliata
Viola palustris
Filipendula ulmaria
Carex elata
Eriophorum latifolium
Thelypteris palustris
Hylocomnium splendens
Juncus effusus
Mnium seligeri
Variables floristiques
retenues pour l’analyse
(espèces végétales)
(semi-quantitatives ;
indices d’abondance 0 à 5)
Molinia caerulea
Philonotis sp.
Phragmites australis
Picea excelsa
Pinus spp.
Potentilla erecta
Rhynchospora alba
Salix aurita
Variables redondantes
éliminées
(test de K-Pearson,
p < 0,05)
Lycopodiella inundata
Climacium dendroides
Corylus avellanea
Evonymus europaeus
Frangula alnus
Populus tremula
Salix caprea
Salix spp.
Salix repens
Scheuchzeria palustris
Sphagnum angustifolium
Sphagnum capillifolium
Sphagnum cuspidatum
Sphagnum fuscum
Sphagnum magellanicum
Sphagnum palustre
Sphagnum rubellum
Sphagnum subsecundum
Swertia perennis
Trichophorum alpinum
Toutes sphaignes (indice de
recouvrement global)
Trichophorum caespitosum
Carex pauciflora
Juncus filiformis
Vaccinium myrtillus
Listera cordata
Pyrola media
Vaccinium vitis-ideae
Vaccinium oxycoccos
Tableau 18 : variables floristiques retenues (colonnes de gauche) et éliminées (colonnes de droite).
Les plus fortes corrélations entre les variables et les deux premiers axes de l’ACP sont le pH, le caractère
hydrique, la présence des sphaignes et des Drosera. L’altitude intervient comme facteur secondaire dans
cette répartition. Toutefois aucun facteur prépondérant ne se dégage graphiquement.
La richesse floristique des zones tourbeuses acides (partie droite du graphe) apparaît bien plus importante
que celle des boisements acides ou alcalins. En fait, nos relevés de végétation se sont aussi principalement
concentrés sur les tourbières acides, où les plantes caractéristiques présentent souvent des taux de
recouvrement très importants. En milieu boisé, ce sont évidemment les arbres qui possèdent les taux de
recouvrement les plus importants ; les saulaies et aulnaies sont pauvres en flore herbacée en raison de la
densité du feuillage.
- 86 -
Troisième partie : synécologie des champignons
Analyse en composantes principales
1,0
Radeaux flottants,
gouilles
0,8
0,6
FLOTTANT
Menyanthes
E r i o p h _ v aVgiionlaat_ p aCl ua sr terxi _s l i m o s a
S a l i x _Carex_rostrata
repens
pH_superf
Scheuchzeria
pH_inf
Aulacomnium
Drosera
Sph_angustif
S p h _ c u sSppihd_ r u b e l l u m
AFFLEURANT
Vacc_oxycoccos
INONDE
Carex_davalliana
A lSn Eu sC
Altitude
Salix_aurita
S p h _ s u b s e c uErioph_angustif
n
Picea
Potentilla_erecta
HUMIDE
aor pe hx _ ce ac eh si np ai tt a
S p h _ f uTsr ci cCuhm
Sphaignes
Aulnaies, saulaies
0,4
Facteur2
0,2
0,0
-0,2
Pinus
SSpphh__pma laugsetlrle
Betula
-0,4
Boisements
atterris
Prairies à
sphaignes
O M BSph_capillif
ROTROPHE
Vacc_myrt
Polytrichum_strictum
Calluna
-0,6
Sphaignaies
bombées
-0,8
-1,0
-1,0
-0,8
-0,6
-0,4
-0,2
0,0
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
Facteur1
Figure 19 : graphe F1-F2 de l’analyse en composantes principales sur les 39 variables floristiques et 5
variables environnementales (39 variables floristiques, 104 individus = placettes). Les 2 premiers facteurs
expliquent 25,1 % de la répartition des variables.
III. 2. Corrélations espèces-variables environnementales
A partir des relevés effectués sur les 104 placettes, les corrélations ont été calculées entre les espèces
(variable semi-quantitative : indices d’abondance des carpophores) et les variables environnementales.
L’analyse des corrélations porte sur chaque espèce présente sur au moins 4 relevés (20 % du nombre total
de relevés), effectif en-deçà duquel l’espèce est jugée trop peu représentée pour être interprétée sur un
plan synécologique.
Relevé 1
Relevé 2
(…)
Espèce 1
Indice d’abondance
Indice d’abondance
…
Espèce 2
Indice d’abondance
Indice d’abondance
…
(…)
Variable 1
Valeur
Valeur
…
Variable 2
Valeur
Valeur
…
(…)
Tableau 19 : modèle de tableau de données pour l’analyse des corrélations Espèces-Variables
Toutes les corrélations citées ci-après (positives ou négatives) sont considérées comme significatives pour
p < 0,05.
- 87 -
Troisième partie : synécologie des champignons
III. 2. a)
9
Corrélations Carpophores - Variables
biogéographiques
Corrélations avec l’Altitude
Fig. 20 : distribution de la variable Altitude par classes.
L’échantillonnage de placettes n’est pas régulier ; l’étage collinéen supérieur (600-800 m) n’y est pas représenté.
Cet étage est très pauvre en tourbières dans toute la région Rhône-Alpes (Coïc et al., 2001, p. 9)
Corrélations négatives (espèces planitiaires)
Espèces
Coeff. de
corrélation ($ð
Coprinus xanthothrix
-0,420
Cortinarius bibulus
-0,268
Cortinarius flexipes
-0,254
Entoloma politum
-0,200
Entoloma rhodopolium -0,372
Entoloma sericatum
-0,398
Entoloma xanthochroum -0,192
Gyrodon lividus
-0,329
Hebeloma leucosarx
-0,248
Hebeloma lutense
-0,294
Hebeloma vaccinum
-0,256
Lactarius glyciosmus
-0,209
Lactarius lacunarum
-0,204
Lactarius obscuratus
-0,232
Lactarius omphaliformis -0,208
Lactarius pubescens
-0,226
Lactarius tabidus
-0,279
Lycoperdon perlatum
-0,259
Marasmiellus ramealis
-0,224
Marasmiellus vaillantii
-0,279
Marasmius limosus
-0,222
Mycena acicula
-0,278
Mycena galericulata
-0,425
Mycena pura
-0,376
Mycena sanguinolenta
-0,229
Mycena speirea
-0,394
Mycena stylobates
-0,285
Paxillus involutus
-0,260
Corrélations positives (espèces orophytes)
Espèces
Coeff. de
corrélation ($ð
Galerina calyptrata
0,218
Galerina paludosa
0,331
Galerina rubiginosa
0,204
Galerina sphagnicola
0,261
Galerina tibiicystis
0,200
Hygrocybe coccineocrenata
0,482
Hypholoma elongatum
0,476
Lactarius helvus
0,256
Omphalina oniscus
0,199
Rickenella fibula var. hydrina 0,230
Tableau 20 : corrélations significatives espèces-altitude (159 esp. analysées, 104 placettes). Corrélations
significatives pour p ” (Q JUDV : corrélations très fortes (p ” - 88 -
Troisième partie : synécologie des champignons
Corrélations négatives (espèces planitiaires)
Corrélations positives (espèces orophytes)
Espèces
Coeff. de
Espèces
Coeff. de
corrélation ($ð
corrélation ($ð
Psathyrella candolleana -0,270
Psathyrella pygmea
-0,281
Rickenella fibula
-0,476
Russula gracillima
-0,205
Russula nitida
-0,244
Tubaria conspersa
-0,405
Tableau 20 (suite): corrélations significatives espèces-altitude
L’altitude ne peut pas être considérée comme une variable indépendante, car elle détermine fortement le
type de milieu analysé (végétation, activité biologique), mais plutôt comme une variable intégrative, peu
significative dans l’analyse synécologique, et à apprécier par comparaison avec d’autres variables plus
directement influentes sur les champignons eux-mêmes.
On retrouve dans ces corrélations la répartition altitudinale des milieux eux-mêmes, avec quelques
tendances marquées (corrélation positive : présence associée aux altitudes élevées ; corrélation négative :
présence associée aux altitudes faibles).
Corrélations négatives (espèces planitiaires) :
• espèces alnicoles des aulnaies de basse altitude (Cortinarius bibulus, Gyrodon lividus, Lactarius
obscuratus, L. omphaliformis) ;
•espèces mycorhiziques des saules arbustifs, plus répandus à basse et moyenne altitude (souvent
citées des bords d’étang : Hebeloma spp.) ;
•espèces forestières à très large répartition trouvant dans les boisements alcalins de basse altitude
des conditions écologiques favorables, exclues des tourbières non boisées d’altitude (Entoloma
rhodopolium, Mycena galericulata) ;
Corrélations positives (espèces orophiles) :
•espèces typiquement sphagnicoles, associées aux prairies tourbeuses et tremblants d’altitude
(particulièrement Hygrocybe coccineocrenata, Galerina spp., Omphalina oniscus). Hypholoma
elongatum, très répandu, semble seulement moins abondant à basse altitude.
La forte diversité spécifique des saulaies et aulnaies de basse altitude, par rapport à la pauvreté relative
des milieux tourbeux d’altitude, est nettement perceptible sur le terrain, et se retrouve dans la différence
d’effectifs entre les deux colonnes du tableau 20. Cette diversité doit être pondérée par la très large
amplitude écologique des espèces de plaine, par rapport à la forte spécificité observée chez les espèces
d’altitude.
Le spectre de répartition des espèces les plus répandues sur nos sites (présence sur plus de 10 placettes)
en fonction de l’altitude est illustré par la fig. 21.
- 89 -
Troisième partie : synécologie des champignons
2200
1800
1000
600
200
COXAN
ENSER
POVAR
TUCON
ALMEL
ALSCO
MYSPE
MYGAL
MALIM
RIFIB
RUBET
LAAFF
ENCON
LAGLY
COAQU
LAANG
MYEPI
COFLE
OMSPH
LEVAR
GAHYB
LENUC
LAPUM
LATOR
LEBRU
MYGAP
MYFIB
GARUB
LARUF
GATIB
GAPAL
COTUB
OMONI
HYELO
RIFIH
TRHIR
HYCOC
-90 -
Altitude (m)
1400
1
2-3
4-6
7-9
10 - 12
13 - 15
> 15
Espèces
Figure 21 : spectres de répartition des espèces les plus répandues (> 10 placettes), par abondance cumulée (somme des abondances sur chaque classe
d’altitude). La plupart de ces espèces ont une large tolérance d’altitude, les plus limitées étant les espèces mycorhiziques acidophiles Cofle, Lator et Lenuc, qui ne
dépassent pas 1400 m.
- 90 -
Troisième partie : synécologie des champignons
99Domaine biogéographique
L’influence climatique, définie à partir des informations bibliographiques spécifiques sur les sites étudiés
(voir description des sites, annexe 1), est organisée en 5 classes :
•domaine océanique ;
•domaine planitiaire continental ;
•domaine montagnard ;
•domaine subalpin ;
•domaine alpin (représenté par une seule placette : A2-ESC, éliminée de l’analyse).
Nombre de placettes
par catégorie
Distribution des placettes par domaine
biogéographique
40
35
30
25
20
15
10
5
0
Planitiaire Atlantique
Océanique Montagnard
Subalpin
Alpin
Figure 22 : distribution de la variable Domaine biogéographique.
Alnicola melinoides
Alnicola sphagneti
Amanita fulva
Cortinarius fervidus var. latisemen
Conocybe pubescens
Cortinarius pulchripes
Cortinarius rigidus
Coprinus urticicola
Coprinus xanthothrix
Crepidotus cesatii
Entoloma conferendum
Entoloma mougeotii
Entoloma rhodopolium
Entoloma xanthochroum
Galerina calyptrata
Galerina hybrida
Galerina paludosa
Galerina tibiicystis
Hebeloma helodes
Hypholoma coccineocrenata f. monochroa
Hypholoma elongatum
Laccaria anglica
Planitiaire
0,257
Atlantique
0,214
Montagnard
Subalpin
-0,244
-0,248
0,270
0,264
0,653
0,253
0,238
0,2961
0,471
0,335
0,237
0,317
0,549
0,282
0,251
0,251
0,306
0,208
0,228
0,286
0,236
0,223
0,218
Tableau 21 : corrélations significatives espèces-domaine biogéographique (159 esp. analysées, 104 placettes).
Corrélations significatives pour p ” (Q JUDV : corrélations très fortes (p ” - 91 -
Troisième partie : synécologie des champignons
Planitiaire
Lactarius glyciosmus
Lactarius vietus
Lepista flaccida
Leccinum variicolor
Mycena haematopus
Mycena hiemalis
Paxillus involutus
Rickenella fibula v. hydrina
Russula atrorubens ss.Lange
Russula betularum
Russula claroflava
Suillus bovinus
Tephrocybe palustris
Tubaria conspersa
Océanique
Montagnard
0,2061
Subalpin
0,2329
0,4255
0,3617
0,2258
0,4374
0,3404
0,2717
0,2071
0,4306
0,3091
0,2781
0,2492
0,5914
Tableau 21 (suite) : corrélations significatives espèces-domaine biogéographique.
La distribution des espèces par domaine biogéographique recoupe largement les corrélations obtenues
avec l’altitude. On observe toutefois que les espèces acidophiles à répartition océanique, mycorhiziques
du bouleau (Amanita fulva, Leccinum spp., Russula betularum, R. claroflava) ou parasite des sphaignes
(Tephrocybe palustris), se distinguent des autres mycorhiziques des tourbières, à répartition sensiblement
équivalente sur les différents domaines (espèces à large répartition, sans corrélation significative avec les
classes biogéographiques). Les espèces mycorhiziques corrélées aux domaines montagnard ou subalpin
sont peu nombreuses et plutôt rares (Cortinarius fervidus à l’étage subalpin, avec Picea). La plupart des
espèces appartenant à ces domaines sont présentes sur 1 à 3 placettes seulement (Inocybe egenula,
Russula scotica etc.) et de fait ont été exclues de cette série d’analyses.
III. 2. b)
Corrélations Abondance
Variables environnementales locales
des
carpophores
-
99Acidité (pH)
Deux mesures sont comparées ici : le pH superficiel (horizon OF, ou A > 5 cm en milieu alcalin), et le pH
de l’horizon inférieur (OH ou A < 5 cm). Seules les espèces directement en contact avec le sol ont été
analysées (espèces lignicoles et corticoles exclues).
On constate une influence générale nettement plus marquée de l’acidité mesurée en surface (horizon OF,
ou H superficiel en milieu alcalin) qu’en profondeur (OH, ou H à 5 cm de profondeur en milieu alcalin).
Dans la moitié des cas considérés, la répartition des espèces est seulement corrélée au pH superficiel,
suggérant une répartition mycélienne superficielle, conforme aux hypothèses émises sur la répartition des
mycéliums fructifiants en milieu tourbeux (cf. chap. III-3).
- 92 -
Troisième partie : synécologie des champignons
pH inf
pH sup
Figure 23 : distribution de la variable Acidité par classes.
Négative (espèces acidophiles)
Espèces
Amanita fulva *
Cortinarius fulvescens
Cortinarius palustris
Cortinarius subtortus
Galerina hybrida *
Galerina paludosa *
Gymnopilus fulgens **
Lactarius helvus **
Lactarius rufus (**)
Leccinum brunneogriseolum *
Leccinum nucatum *
Leccinum variicolor *
Omphalina oniscus *
Omphalina sphagnicola *
Phaeonematoloma myosotis *
Russula betularum *
Suillus variegatus *
Positive (espèces acidifuges)
Coeff. de
corrélation ($ð
-0,261
-0,239
-0,242
-0,269
-0,260
-0,280
-0,373
-0,272
-0,294
-0,249
-0,262
-0,336
-0,236
-0,214
-0,253
-0,197
-0,197
Espèces
Alnicola luteolofibrillosa
Alnicola melinoides
Collybia distorta
Conocybe pubescens
Coprinus urticicola
Coprinus xanthothrix *
Cortinarius helvelloides *
Entoloma politum *
Entoloma rhodopolium
Entoloma sericatum
Gyrodon lividus
Hebeloma leucosarx
Hebeloma lutense
Hebeloma vaccinum *
Lactarius glyciosmus *
Lepista flaccida
Marasmius limosus
Megacollybia platyphylla *
Mycena galopus
Mycena pura *
Mycena speirea
Pluteus romellii *
Psathyrella candolleana *
Psathyrella ocellata
Russula pumila *
Thelephora penicilliata *
Tubaria conspersa
Tubaria hiemalis
Coeff. de
corrélation ($ð
0,385
0,241
0,367
0,419
0,332
0,323
0,236
0,196
0,297
0,380
0,304
0,264
0,301
0,209
0,224
0,281
0,278
0,201
0,221
0,229
0,377
0,206
0,199
0,330
0,207
0,310
0,429
0,451
Tableau 22 : corrélations significatives espèces-pH (134 esp. analysées, 104 placettes). Corrélations significatives
pour p ” (Q JUDV : corrélations très fortes (p ” * : corrélation significative seulement avec pH horizon supérieur ; ** : corrélation significative seulement avec pH
horizon inférieur ; (**) : corrélation plus forte avec pH horizon inférieur ; rien : corrélation plus forte avec pH
niveau supérieur (majorité des cas).
- 93 -
Troisième partie : synécologie des champignons
7,5
7,0
6,5
- 94 -
Acidité
6,0
5,5
5,0
4,5
4,0
GAHYB
GAPAL
GATIB
HYCOC
HYELO
OMSPH
COFLE
LATOR
LENUC
LEVAR
MYGAP
OMONI
COTUB
LEBRU
MYEPI
MYFIB
RUBET
LAANG
LAPUM
LARUF
RIFIB
ALMEL
COAQU
MALIM
MYGAL
ENCON
ALSCO
LAAFF
TRHIR
ENSER
LAGLY
MYSPE
POVAR
RIFIH
GARUB
TUCON
COXAN
3,5
Especes
Figure 24 : spectres d’acidité des espèces les plus répandues (> 10 placettes), par abondance cumulée (somme des abondances sur chaque classe d’altitude).
On observe un net gradient de tolérance à l’acidité ; les espèces typiquement sphagnicoles disparaissent à pH > 5,5 (6 espèces à gauche).
- 94 -
1
2-4
5-7
8 - 11
12 - 14
15 - 17
> 17
Troisième partie : synécologie des champignons
Les exceptions à cette influence superficielle prépondérante du pH sont notables :
•deux espèces corrélées préférentiellement ou exclusivement au pH de l’horizon OH sont
mycorhiziques, acidophiles et non caractéristiques des tourbières (Lactarius helvus, L. rufus), et
absentes des zones les plus humides des sphaignaies (espèces ombrophiles) ; leur mycélium
pourrait avoir une répartition moins superficielle que celle des autres espèces mycorhiziques
présentes en tourbières acides, plus strictement inféodées à ces milieux (Cortinarius palustris,
Leccinum spp., etc.). Des recherches orientées sur la répartition des mycorhizes de ces espèces
serait nécessaires pour approfondir ces résultats ;
•Gymnopilus fulgens est une espèce sphagni-turficole dont les relations avec les horizons
organiques profonds était suggérées par l’étude morphologique (chap. II. 5. b). Bien que G.
fulgens soit peu représentée ici (3 placettes), la corrélation obtenue conforte l’hypothèse d’une
répartition profonde de son mycélium. Elle pourrait être l’une des espèces actives dans les
horizons organo-minéraux (A), dont les fructifications n’apparaîtraient que dans des conditions
particulières (horizons organiques minces ou horizon A mis à nu). Le cas de cette espèce
singulière pourrait mériter une étude écologique spécifique.
Le spectre de répartition Carpophores-pH est illustré (fig. 24) pour les espèces les plus répandues sur
notre échantillonnage (présence sur plus de 10 placettes).
99Degré d’humification (test de von Post)
Ce critère ne concerne que les 75 placettes typiquement tourbeuses où ce test a pu être réalisé (voir 2e
partie, § III. 2. c), et par conséquent presque exclusivement les espèces des tourbières acides. Comme
pour l’acidité, deux valeurs ont été recueillies : horizon organique supérieur (OF) et inférieur (OH).
Les espèces lignicoles et corticoles, sans relation directe avec la décomposition de l’humus, ont été
exclues de l’analyse.
Corrélations positives
(matière organique décomposée)
Espèces
Coeff. de
corrélation ($ð
Alnicola sphagneti
0,369
Cortinarius flexipes
0,272
Cortinarius subtortus **
0,256
Laccaria anglica *
0,239
Lactarius tabidus
0,363
Mycena galopus *
0,272
Mycena sanguinolenta
0,329
Paxillus involutus
0,329
Psathyrella ocellata
0,276
Russula claroflava **
0,323
Tephrocybe palustris
0,359
Tubaria hiemalis
0,276
Corrélations négatives
(matière organique peu décomposée)
Espèces
Coeff. de
corrélation ($ð
Galerina tibiicystis **
-0,252
Hygrocybe coccineocrenata -0,306
Hypholoma elongatum
-0,267
Trichoglossum hirsutum *
-0,274
Tableau 24 : corrélations significatives espèces-test de von Post (55 esp. analysées, 75 placettes). Corrélations
significatives pour p ” (Q JUDV : corrélations très fortes (p ” * : corrélation significative seulement avec von Post horizon supérieur ; ** : corrélation significative plus forte avec
von Post horizon inférieur ; rien : corrélation avec von Post niveau supérieur (majorité des cas).
Il s’agit ici de distinguer, au sein des tourbières acides, les espèces dont la répartition au sein des
tourbières est influencée par le degré d’humification de la tourbe.
L’horizon OF est essentiellement constitué de sphaignes fraîchement mortes ; comme pour le pH, la
plupart des espèces sont corrélées préférentiellement ou exclusivement aux valeurs de cet horizon.
L’horizon OH (sphaignes déjà décomposées avec racines) n’influe significativement que sur une espèce
bryotrophe (Galerina tibiicystis, sur OH peu décomposé) et deux espèces mycorhiziques (Cortinarius
- 95 -
Troisième partie : synécologie des champignons
subtortus et Russula claroflava, sur OH très décomposé), les secondes étant associées aux tourbières
ombrotrophes en stade terminal de boisement.
Les 3 espèces significativement associées à un faible degré de décomposition superficielle (Hygrocybe
coccineocrenata, Hypholoma elongatum et Trichoglossum hirsutum) sont des espèces considérées comme
saprotrophes humicoles ; les deux premiers sont exclusifs des sphaignaies.
Parmi les espèces associées à un niveau de décomposition élevé (corrélations positives ; plus
minéralotrophes que les trois espèces précitées, et donc moins typiques on non spécifiques des tourbières
acides), on note :
•l’espèce alni-salicicole Alnicola sphagneti, seule espèce alnicole à apparaître régulièrement sur
milieu tourbeux acide – mais dont la spécificité écologique sera à réévaluer ;
•quelques espèces mycorhiziques citées par la plupart des auteurs comme caractéristiques des
tourbières, mais qui semblent limitées aux zones à forte décomposition (Cortinarius flexipes, C.
subtortus, Laccaria anglica, Lactarius tabidus, Russula claroflava) ;
•des espèces à large spectre écologique, dont la limite semble représentée par les plus faibles
valeurs du test de von Post (Mycena galopus, M. sanguinolenta, Paxillus involutus) ;
•quelques espèces typiques des tourbes alcalines perturbées et des roselières broyées (Psathyrella
ocellata, Tubaria hiemalis).
Toutes ces espèces sont en réalité plutôt ubiquistes ou globalement acidophiles, et les tourbières acides
représentent une de leurs limites écologiques ; par analogie, les espèces de ces listes considérées jusqu’à
présent comme exclusives des tourbières (Alnicola sphagneti et Laccaria anglica) pourraient être présents
dans d’autres milieux acides et alors confondues avec des espèces voisines.
On pourra enfin noter la relation entre Tephrocybe palustris, seule espèce reconnue comme parasite des
sphaignes, et le niveau de décomposition superficielle élevé. Il s’agit de la seule espèce bryotrophe
figurant dans ce regroupement. D’éventuelles relations de cause à effet ne peuvent pas être établies ici,
l’espèce étant peu représentée sur notre échantillonnage (1 seul site à influence océanique).
99Caractérisation hydrique
Les classes de caractérisation hydrique définies au chap. III. 2. b) (p. 58) ne décrivent pas à proprement
parler un gradient d’humidité, mais des types d’alimentation hydrique ; il s’agit donc de données
qualitatives. Chaque classe est représenté par une valeur binaire (1, 0), chaque placette étant classée dans
une seule de ces catégories.
Les espèces corrélés aux milieux “secs” (sécheresse relative, puisqu’il s’agit de bordures de tourbières)
sont les plus nombreuses, ce qui reflète la forte diversité spécifique observée dans ces placettes. Ces
espèces sont presque toutes des espèces à large spectre écologique, communes dans beaucoup de milieux
forestiers. On notera toutefois la présence de Gyrodon lividus et Lactarius obscuratus, deux espèces
alnicoles nettement moins hygrophiles que les autres mycorhiziques des Alnus (regroupés dans les
« affleurants » et « humides ») ; une typologie des peuplements d’aulnes pourrait être envisagée sur cette
base.
- 96 -
Troisième partie : synécologie des champignons
nt
t
ta
an
ot
Fl
A
ffl
e
ur
id
um
H
m
br
ot
ro
S
ph
e
e
40
35
30
25
20
15
10
5
0
ec
n ive au h yd r iq u e
No m b r e d e p ar ce lle s p ar
Dis t r ib u t io n d e s e f f e ct if s p ar n ive au h yd r iq u e
O
Nive au h yd r iq u e ( clas s e s )
Figure 25 : distribution de la variable Caractérisation Hydrique par classes.
•
Espèces associées à un niveau hydrique (corrélations positives)
SEC
Espèces
Collybia aquosa
Conocybe pubescens
Coprinus xanthothrix
Entoloma rhodopolium
Entoloma sericatum
Gyrodon lividus
Inocybe geophylla
Laccaria affinis
Lactarius obscuratus
Lactarius tabidus
Lepista flaccida
Lepista glaucocana
Lycoperdon perlatum
Mycena acicula
Mycena pura
Mycena sanguinolenta
Mycena stylobates
Psathyrella candolleana
Psathyrella spadiceogrisea
Russula betularum
Russula claroflava
Tubaria conspersa
$ð
0,240
0,303
0,538
0,553
0,387
0,230
0,355
0,220
0,287
0,326
0,352
0,547
0,392
0,332
0,526
0,213
0,468
0,406
0,364
0,198
0,264
0,527
HUMIDE (SOLIGÈNE)
Espèces
$²
Agrocybe elatella
0,206
Alnicola sphagneti
0,199
Cortinarius flexipes
0,242
Cortinarius subtorvus 0,202
Suillus bovinus
0,225
Suillus variegatus
0,244
Tephrocybe palustris 0,233
Tableau 25a : corrélations positives significatives espèces-caractère hydrique (159 esp. analysées, 104
placettes). Corrélations significatives pour p ” (Q JUDV : corrélations très fortes (p ” AFFLEURANT (SOLIGÈNE)
Espèces
$ð
Alnicola alnetorum
0,236
Coprinus martinii
0,242
Cortinarius bibulus
0,228
Cortinarius helvelloides
0,228
Entoloma juncinum
0,208
Flammulaster rhombosporus
0,224
Lactarius omphaliformis
0,227
Mycena bulbosa
0,292
Russula pumila
0,213
FLOTTANT (LIMNOGÈNE)
Espèces
$ð
Galerina hybrida
0,421
Galerina muricellospora 0,317
Galerina tibiicystis
0,258
Lactarius helvus
0,258
Rickenella fibula
var. hydrina 0,311
INONDÉ (SOLIGÈNE)
Espèces
$ð
Coprinus urticicola
0,262
Entoloma politum
0,279
Hebeloma fusisporum 0,351
Marasmius limosus
0,193
Mycena speirea
0,242
Psathyrella typhae
0,241
Tableau 25b : corrélations positives significatives espèces-caractère hydrique (suite) (159 esp. analysées, 104
placettes). Corrélations significatives pour p ” (Q JUDV : corrélations très fortes (p ” - 97 -
Troisième partie : synécologie des champignons
OMBROTROPHIE
Espèces
Cortinarius sphagneti
Cystoderma saarenoksae
Galerina paludosa
Omphalina oniscus
Omphalina sphagnophila
$ð
0,250
0,247
0,295
0,474
0,193
Tableau 25c : corrélations positives significatives espèces-ombrotrophie (159 esp. analysées, 104 placettes).
Corrélations significatives pour p ” (Q JUDV : corrélations très fortes (p ” Une autre typologie apparaît à partir de ces corrélations : les principales espèces sphagnicoles (Galerina
spp., Omphalina, spp.) se répartissent nettement entre « ombrotrophe » et « flottant », laissant présager un
possible classement des milieux sphagneux sur cette base.
•
Espèces exclues d’un niveau hydrique (corrélations négatives)
Peu de corrélations négatives significatives (espèces significativement sous-représentées dans l’une des
classes) sont apparues ; il s’agit d’espèces fortement corrélées à une autre classe, mais absentes ou très
marginales dans la classe considérée. Comme il s’agit d’espèces très banales, leur absence est
significative d’une sélection par la saturation en eau du milieu.
Espèce
Laccaria affinis
Mycena galopus
Omphalina oniscus
Galerina paludosa
Galerina paludosa
Hypholoma elongatum
Variable corrélée
Ombrotrophe
Affleurant
Affleurant
Affleurant
Sec
Sec
$ð
-0,1959
-0,2066
-0,2092
-0,2031
-0,2354
-0,2023
Tableau 26 : corrélations négatives significatives espèces-caractère hydrique (159 esp. analysées, 104
placettes). Corrélations significatives pour p ” 05.
Les espèces typiquement ombrotrophes (Galerina paludosa, Omphalina oniscus), ainsi que le très
ubiquiste Mycena galopus, sont fortement sous-représentées dans les milieux « affleurants » (corrélations
négatives), correspondant à une saturation constante du sol. Le caractère hydrique semble être le facteur
limitant de la répartition de ces espèces dans la tourbière.
Le cas de Laccaria affinis (corrélation négative avec les placettes ombrotrophes) nous paraît relever de la
taxinomie ; L. anglica, considéré comme vicariant « sphagnicole » de L. affinis (espèces mycorhiziques),
a été largement déterminé dans les milieux ombrotrophes, en partie sur la base de l’habitat (autres
caractères peu tranchés). Le même problème taxinomique concerne Rickenella fibula et sa var. hydrina
(=R. aulacomniophila) : pour ces deux espèces, tous les résultats obtenus dans ces diverses corrélations
sont directement dépendants des données initiales (les critères de détermination : habitat et hôte). Une
étude taxinomique plus étroite, que nous n’avons pas eu la disponibilité d’engager ici, s’impose pour
réévaluer les caractères discriminants entre ces taxons.
99Corrélations Abondance des carpophores - Variables floristiques
Les relevés floristiques sont comparés aux relevés mycologiques sur la base de l’indice d’abondance des
végétaux (1 à 5). Les résultats sont présentés ici par type de végétation, afin de rendre plus lisible la
quantité importante de corrélations obtenues.
- 98 -
Troisième partie : synécologie des champignons
Les corrélations négatives obtenues (31) ne sont pas reportées dans ces tableaux ; la présence de
carpophores ne nous semble pas pouvoir être reliés directement à l’absence d’une espèce
végétale, et traduit une influence indirecte du milieu sur ces deux variables qui peut être mise en
évidence par d’autres variables.
o - Corrélations avec la végétation ectomycorhizique (arbres et arbustes)
Nombre de parcelles par
essence
Distribution des végétaux ligneux sur les
parcelles
50
40
30
classe 4
20
classe 3
10
classe 2
classe 1
0
Alnus
Betula Picea
Pinus
Salix
aurita
Salix
repens
Figure 26 : distribution de la variable Végétation par classes de recouvrement (arbres et arbustes, indice de
recouvrement de Braun-Blanquet).
Les 136 corrélations positives obtenues n’affirment pas une relation fonctionnelle, ni même une influence
directe entre les essences considérées et les carpophores recensés, la plupart des boisements étant mêlés
de plusieurs essences. Elles décrivent seulement la présence conjointe et régulière des carpophores et des
essences dans le contexte de notre étude.
Variable floristique analysée : indice d’abondance.
Alnus
Espèces
Alnicola alnetorum
Alnicola melinoides
Alnicola luteolofibrillosa
Alnicola scolecina
Amanita fulva
Cortinarius alnetorum
Cortinarius anomalus
Cortinarius bibulus
Cortinarius fervidus var. latisemen
Cortinarius paleaceus
Cortinarius friesianus
Cortinarius fulvescens
Cortinarius helvelloides
Cortinarius obtusus
Cortinarius subtorvus
Cortinarius sphagneti
Coprinus xanthothrix
$ð
0,482
0,792
0,502
0,904
Betula
Picea
Pinus
0,311
0,344
0,480
$ð
$ð
$ð
Salix aurita Salix repens
$ð
$ð
0,550
0,264
0,799
0,247
0,195
0,206
0,340
0,253
0,414
0,464
0,693
0,343
0,217
0,202
0,285
0,350
0,279
0,559
0,297
0,211
Tableau 27 : corrélations significatives espèces-végétation ligneuse (159 esp. analysées, 104 placettes).
Corrélations significatives pour p ” (Q JUDV : corrélations très fortes (p ” - 99 -
Troisième partie : synécologie des champignons
Alnus
Espèces
Crepidotus cesatii
Delicatula integrella
Entoloma bisporigerum
Entoloma conferendum
Entoloma juncinum
Entoloma paludicola
Entoloma rhodopolium
Entoloma sericatum
Galerina atkinsoniana
Galerina atkinsoniana var. sphagnorum
Galerina clavata
Galerina muricellospora
Gyrodon lividus
Hebeloma helodes
Hebeloma leucosarx
Hebeloma helodes
Inocybe albovelutipes
Inocybe calospora
Inocybe geophylla
Laccaria affinis
Laccaria anglica
Laccaria aff. laccata
Lactarius glyciosmus
Lactarius obscuratus
Lactarius omphaliformis
Laccaria proxima
Laccaria pumila
Laccaria purpureobadia
Lactarius rufus
Lactarius tabidus
Lactarius torminosus
Lactarius vietus
Leccinum brunneogriseolum
Lepista flaccida
Lepista glaucocana
Leccinum holopus
Leccinum nucatum
Leccinum variicolor
Lycoperdon perlatum
Marasmius androsaceus
Marasmiellus vaillantii
Mycena acicula
Mycena galericulata
Mycena haematopus
Mycena hiemalis
Mycena pura
Mycena sanguinolenta
Mycena cf alcalina
Mycena speirea
Mycena stylobates
Paxillus involutus
Psathyrella candolleana
Psathyrella pygmaea
Rickenella fibula
Russula aquosa
Russula atrorubens ss. Lange
Russula betularum
Russula aff. cicatricata
$ð
Betula
$ð
0,273
Picea
$ð
Pinus
$ð
Salix aurita Salix repens
$ð
0,314
$ð
0,363
0,348
0,269
0,289
0,215
0,258
0,378
0,307
0,399
0,238
0,276
0,300
0,356
0,197
0,252
0,499
0,421
0,333
0,225
0,342
0,345
0,273
0,310
0,283
0,197
0,283
0,231
0,506
0,396
0,228
0,594
0,390
0,265
0,321
0,301
0,281
0,202
0,475
0,394
0,451
0,458
0,242
0,258
0,253
0,328
0,287
0,300
0,405
0,491
0,294
0,199
0,340
0,465
0,244
0,344
0,281
0,392
0,304
0,200
0,287
0,332
0,339
0,339
0,283
0,215
0,251
0,278
0,343
0,229
0,291
0,261
0,198
0,198
0,249
0,249
0,328
0,283
0,322
0,340
0,350
0,335
0,331
0,485
0,279
0,260
0,261
0,244
0,255
Tableau 27 (suite): corrélations significatives espèces-végétation ligneuse (159 esp. analysées, 104
placettes). Corrélations significatives pour p ” (Q JUDV : corrélations très fortes (p ” - 100 -
Troisième partie : synécologie des champignons
Alnus
Espèces
Russula claroflava
Russula emetica
Russula gracillima
Russula grisescens
Russula nitida
Russula pumila
Russula versicolor
Suillus bovinus
Suillus variegatus
Tricholoma fulvum
Trichoglossum hirsutum
Tubaria conspersa
$ð
0,317
0,657
0,201
0,201
Betula
$ð
0,412
Picea
Pinus
0,225
0,227
0,206
$ð
$ð
Salix aurita Salix repens
0,300
0,267
0,363
$ð
$ð
0,283
0,331
0,196
0,272
0,568
0,458
0,493
0,292
Tableau 27 (suite): corrélations significatives espèces-végétation ligneuse (159 esp. analysées, 104
placettes). Corrélations significatives pour p ” (Q JUDV : corrélations très fortes (p ” Cette analyse n’apporte pas d’information nouvelle sur la spécificité des relations arbres-champignons,
déjà parfaitement repérées et décrites par Favre (1948) ; on peut seulement estimer qu’elle les conforte
(cf. tableau des associations mycorhiziques, 2e partie, § II. 3. b). Le meilleur moyen d’établir la spécificité
d’une relation reste l’observation de terrain (repérage de carpophores en peuplements purs ou autour
d’arbres isolés).
On peut néanmoins dégager de ces corrélations plusieurs associations d’essences favorables à la présence
de certaines espèces, néanmoins spécifiques de leur hôte, dont la probabilité de présence semble
augmentée par la diversité arborée.
o Conséquence : associations ligneuses et espèces fongiques associées
(corrélations positives avec plusieurs essences)
Boulaies mêlées (Betula avec Picea ou Pinus) : Amanita fulva, Cortinarius subtorvus, C. sphagneti,
Lactarius torminosus, Leccinum holopus, L. nucatum, L. brunneogriseolum
Aulnaies-boulaies : Laccaria affinis, Marasmiellus vaillantii, Mycena galericulata, M. haematopus, M.
pura, Paxillus involutus, Russula nitida, R. versicolor, Tricholoma fulvum
Aulnaies mêlées (Alnus, Picea, Betula) : Cortinarius paleaceus, C. obtusus
Saulaies-aulnaies (Salix, Alnus) : Cortinarius friesianus, Entoloma juncinum, Lactarius obscuratus,
Laccaria purpureobadia, Lepista flaccida, Mycena sanguinolenta, M. cf. alcalina, M. speirea,
Psathyrella candolleana
Boulaies-saulaies (Betula, Salix) : Coprinus xanthothrix, Crepidotus cesatii, Entoloma rhodopolium, E.
sericatum, Hebeloma leucosarx, H. helodes, Russula gracillima
o Corrélations avec la végétation herbacée subaquatique
Variable floristique analysée : indice d’abondance de Braun-Blanquet (1-4).
Abréviations :
Car. lim. : Carex limosa
Pot. pal. : Potentilla palustris
Eri. vag : Eriophorum vaginatum
Sch. pal. : Scheuchzeria palustris
- 101 -
Car. ros. : Carex rostrata
Dro. rot. : Drosera rotundifolia
Men. tri : Menyanthes trifoliata
Troisième partie : synécologie des champignons
Car. lim. Car. ros.
Espèces
Agrocybe elatella
Cortinarius sphagneti
Entoloma mougeotii
Galerina hybrida
Galerina muricellospora
Galerina paludosa
Galerina sphagnicola
Galerina subsphagnorum
Galerina tibiicystis
Geoglossum sphagnophilum
Hygrocybe coccineocrenata
Hypholoma elongatum
Lactarius helvus
Laccaria proxima
Laccaria pumila
Lactarius rufus
Omphalina oniscus
Phaeogalera stagnina
Rickenella fibula var. hydrina
Russula atrorubens ss. Lange
Russula grisescens
Trichoglossum hirsutum
$ð
$ð
Pot. pal.
$ð
Dro. rot Eri. vag Men. tri Sch. pal
$ð
$ð
0,256
$ð
$ð
0,447
0,224
0,399
0,233
0,231
0,221
0,230
0,370
0,430
0,562
0,221
0,385
0,241
0,467
0,273
0,286
0,393
0,405
0,392
0,636
0,246
0,204
0,293
0,540
0,332
0,375
0,456
0,295
0,498
0,598
0,224
0,207
0,314
0,309
0,274
0,310
0,455
0,311
0,215
0,302
0,218
0,241
0,245
0,265
0,360
0,317
0,424
0,259
0,276
0,359
Tableau 28 : corrélations significatives espèces-végétation herbacée subaquatique (159 esp. analysées, 104
placettes). Corrélations significatives pour p ” (Q JUDV : corrélations très fortes (p ” Seules 22 espèces sur les 159 analysées (14 %) présentent une corrélation positive avec les plantes les
plus caractéristiques des tourbières.
La plupart des espèces corrélées aux plantes hydrophytes ou caractéristiques des tourbières flottantes sont
des saprotrophes. Seuls quelques mycorhiziques (Cortinarius, Laccaria, Lactarius, Russula) également
caractéristiques de ces milieux présentent des corrélations, généralement peu significatives ; leur
répartition est mieux décrite par le tableau précédent (relations carpophores-végétation ligneuse).
Les champignons n’entretenant pas de relation trophique directe avec les plantes hydrophytes, les
corrélations obtenues décrivent une concordance d’exigences écologiques, en l’occurrence la saturation
du sol et la faible épaisseur de l’horizon organique.
On constate un nombre élevé de corrélations entre les espèces et Drosera rotundifolia, espèce inféodée
aux milieux tourbeux mais à large spectre écologique, non caractéristique d’associations. La plupart des
champignons cités semblent partager cet éclectisme, en étant présents plus ou moins indifféremment sur
une grande variété de milieux (Galerina spp., Hygrocybe coccineocrenata, Hypholoma elongatum, etc.).
Les racines des Drosera, comme le mycélium des champignons bryotrophes, semblent circonscites à
l’acrotelm (horizons OL et OF, voir 2e partie, § II. 2. c, fig. 17).
o Corrélations avec la végétation herbacée hygrophile
Variable floristique analysée : indice d’abondance de Braun-Blanquet (1-4).
Abréviations :
Cal.pal. : Caltha palustris
Car.dav : Carex davalliana
Car.ech : Carex echinata
Eri.ang : Eriophorum angustifolium
Pot.ere : Potentilla erecta
Suc.pra : Succisa pratensis
Swe.per : Swertia perennis
Vio.pal : Viola palustris
- 102 -
Troisième partie : synécologie des champignons
Car.dav Eri.ang Pot.ere Car.ech Suc.pra Vio.pal Swe.per Cal.pal
Espèces
Agrocybe
elatella
Collybia aquosa
Entoloma
conferendum
Entoloma infula
Entoloma
mougeotii
Galerina
hybrida
Galerina
muricellospora
Galerina
paludosa
Galerina
rubiginosa
Galerina
sphagnicola
Galerina
subsphagnorum
Galerina
tibiicystis
Hebeloma
helodes
Hygrocybe
coccineocrenata
Hypholoma
elongatum
Laccaria
pumila
Simocybe
laevigata
Rickenella
fibula var.
hydrina
Russula aquosa
Trichoglossum
hirsutum
$ð
0,313
$ð
0,526
$ð
0,689
$ð
$ð
0,660
0,809
$ð
0,406
$ð
$ð
0,195
0,296
0,397
0,217
0,751
0,583
0,810
0,455
0,359
0,447
0,386
0,288
0,216
0,297
0,343
0,586
0,549
0,310
0,335
0,404
0,266
0,318
0,487
0,240
0,210
0,288
0,478
0,458
0,482
0,720
0,389
0,210
0,266
0,424
0,422
0,258
0,194
0,298
0,275
0,323
0,308
0,217
0,212
0,531
0,508
0,278
0,267
0,206
0,230
0,282
0,277
0,203
0,253
0,408
0,548
0,242
0,318
0,318
0,386
Tableau 29 : corrélations significatives espèces-végétation herbacée hygrophile (159 esp. analysées, 104
placettes). Corrélations significatives pour p ” (Q JUDV : corrélations très fortes (p ” Les espèces végétales testées ici décrivent principalement des prairies tourbeuses modérément humides,
ainsi que des micro-situations surélevées sur les radeaux flottants. Seules 20 espèces fongiques sur 159
présentent une corrélation positive cette végétation ; ce qui suppose que peu d’espèces sont exclusives de
ces associations.
La plupart des espèces sont communes à cette série et à la précédente, avec des indices d’abondance
souvent plus élevés dans l’un ou l’autre cas traduisant une préférence des espèces pour l’un des deux
types de végétation. L’analyse conduite ici est dépendante de l’amplitude écologique des plantes
considérées (par exemple, Carex davalliana est caractéristique des prairies alcalines mais irradie en
milieu mésotrophe à sphaignes, et C. echinata se retrouve jusque sur les radeaux flottants) ; de ce fait ces
corrélations ne sont pas directement extrapolables aux milieux eux-mêmes.
o Corrélations avec la végétation ombrotrophe
Les espèces sont représentées par leur taux de recouvrement (indice de Braun-Blanquet, 1-4).
- 103 -
Troisième partie : synécologie des champignons
Abréviations
Vac.oxy : Vaccinium oxycoccos
Cal.vul : Calluna vulgaris
Vac.myr : Vaccinium myrtillus
Tri.ces : Trichophorum cespitosum
Pol. str. : Polytrichum strictum
Vac.oxy
Espèces
Amanita fulva
Armillaria ectypa
Cortinarius fervidus var. latisemen
Cortinarius sphagnogenus
Cortinarius subtortus
Cortinarius palustris
Galerina atkinsoniana
Galerina hybrida
Galerina paludosa
Galerina sphagnicola
Galerina subsphagnorum
Galerina tibiicystis
Gymnopilus fulgens
Hebeloma helodes
Hygrocybe coccineocrenata
Hypholoma elongatum
Laccaria proxima
Lactarius pubescens
Lactarius vietus
Leccinum brunneogriseolum
Leccinum variicolor
Mycena epipterygia
Mycena filopes f. 2-sp.
Mycena galopus
Omphalina oniscus
Omphalina sphagnicola
Russula aquosa
Russula betularum
Russula aff cicatricata
Russula grisescens
Russula versicolor
Suillus bovinus
Suillus variegatus
$ð
Tri.ces
$ð
Cal.vul
$ð
Pol.str
Vac.myr
0,316
0,576
$ð
$ð
0,453
0,246
0,318
0,497
0,289
0,310
0,267
0,308
0,343
0,231
0,239
0,252
0,487
0,269
0,381
0,203
0,276
0,361
0,286
0,193
0,568
0,224
0,198
0,368
0,226
0,230
0,216
0,221
0,248
0,748
0,500
0,495
0,400
0,370
0,348
0,341
0,235
0,302
0,287
0,310
0,363
0,278
0,328
0,200
0,327
0,217
0,204
0,561
0,208
0,294
0,813
0,400
0,426
0,293
0,273
0,465
Tableau 30 : corrélations significatives espèces-végétation ombrotrophe (159 esp. analysées, 104 placettes).
Corrélations significatives pour p ” (Q JUDV : corrélations très fortes (p ” De nombreuses espèces mycorhiziques se retrouvent dans cette catégorie, traduisant l’invasion fréquente
des zones ombrotrophes par les ligneux ectomycorhiziques (Betula, Pinus, Picea). Les espèces
bryotrophes (Galerina spp., Hygrocybe spp., Hypholoma elongatum, Omphalina sphagnicola) sont bien
corrélés à Vaccinium oxycoccos et Trichophorum caespitosum, espèces à large amplitude hydrique
également présentes dans les tourbières flottantes. Mais aucune bryotrophe n’est corrélée à Calluna
vulgaris ou Polytrichum strictum, typique des buttes ombrotrophes en voie d’atterrissement, à l’exception
d’Omphalina oniscus qui semble caractéristique de ces stades terminaux d’évolution des tourbières
acides.
o Corrélations avec les Bryophytes
Sont analysées ici :
•la présence de sphaignes, toutes espèces confondues (taux de recouvrement global) ;
•les principales espèces de sphaignes déterminées (taux de recouvrement spécifique ; voir 2e
partie, § III. 2. a) ;
•deux Bryophytes caractéristiques des tourbières peu acides : Aulacomnium palustre et
Tomenthypnum nitens (taux de recouvrement).
- 104 -
Troisième partie : synécologie des champignons
Abréviations
Sphaig : sphaignes, toutes espèces confondues
Sph.cap : Sphagnum capillifolium
Sph.mag : Sphagnum magellanicum
Sph.rub : Sphagnum rubellum
Aulac : Aulacomnium palustre
Sph.ang : Sphagnum angustifolium
Sph.cus : Sphagnum cuspidatum
Sph.pal : Sphagnum palustre
Sph.sub : Sphagnum subsecundum
Tomen : Tomenthypnum nitens
Sphaig Sph.ang Sph.cap Sph.cus Sph.mag Sph.pal Sph.rub Sph.sub Aulac Tomen
Espèces
Agrocybe elatella
Alnicola sphagneti
Cortinarius
fervidus
Cortinarius
rigidus
Cortinarius
palustris
Cystoderma
saarenoksae
Entoloma
conferendum
Entoloma infula
Entoloma
mougeotii
Entoloma
xanthochroum
Galerina
atkinsoniana
Galerina hybrida
Galerina paludosa
Galerina
rubiginosa
Galerina
sphagnicola
Galerina
sphagnorum
Galerina
subsphagnorum
Galerina
tibiicystis
Hebeloma helodes
Hygrocybe
coccineocren.
Hypholoma
elongatum
Laccaria anglica
Laccaria pumila
Lactarius rufus
Leccinum
brunneogrise.
Leccinum
variicolor
Mitrula paludosa
Omphalina
oniscus
Omphalina
sphagnicola
Rickenella fibula
var. hydrina
Russula aquosa
Russula
atrorubens
Russula aff
cicatricata
$ð
$ð
$ð
$ð
$ð
$ð
$ð
$ð
$ð
$ð
0,3141
0,2174
0,2713
0,2728
0,2909
0,2725
0,2530
0,3350
0,4049
0,2160
0,2597
0,4737
0,3821
0,2745
0,2802
0,2357
0,2695
0,4251
0,5640
0,2853
0,4226
0,2226
0,4794
0,2411
0,2454
0,4298
0,2002
0,4102 0,2639
0,3719
0,4509
0,2902
0,3073
0,5598 0,3110
0,2158
0,2906
0,3213
0,2017
0,3068
0,2151
0,2955
0,2117
0,2196
0,2809
0,3489
0,4121
0,4567
0,2481
0,2257
0,3108
0,3193
0,2398
0,2545
0,2740
0,2099
0,5368
0,3750
0,2720
0,4110 0,2655
0,3197
0,3179
0,3022
0,2376
Tableau 30 : corrélations significatives espèces-Bryophytes (159 esp. analysées, 104 placettes). Corrélations
significatives pour p ” (Q JUDV : corrélations très fortes (p ” - 105 -
Troisième partie : synécologie des champignons
Sphaig Sph.ang Sph.cap Sph.cus Sph.mag Sph.pal Sph.rub Sph.sub Aulac Tomen
$ð
Russula grisescens
Suillus bovinus
Suillus variegatus
Tephrocybe
palustris
Trichoglossum
0,2322
hirsutum
Espèces
$ð
$ð
$ð
$ð
$ð
$ð
$ð
$ð
$ð
0,2499
0,3553
0,2160
0,2011
0,2333
0,2001
0,2454
Tableau 30 (suite) : corrélations significatives espèces-Bryophytes (159 esp. analysées, 104 placettes).
Corrélations significatives pour p ” (Q JUDV : corrélations très fortes (p ” Les corrélations testées ici ne décrivent pas les relations spécifiques Bryophytes-champignons, mais
seulement la répartition conjointe des espèces, les sphaignes étant considérées ici comme descripteurs des
conditions environnementales de la placette.
Sphagnum magellanicum : oligotrophe, ombrotrophe
Sphagnum subsecundum : mésotrophe à eutrophe, humide
Sphagnum rubellum : oligotrophe,
Sphagnum palustre : oligotrophe à mésotrophe, humide
Sphagnum angustifolium, S. cuspidatum : oligotrophe, très humide
Sphagnum capillifolium : oligotrophe à mésotrophe, plutôt sec (ombrotrophe)
Autres espèces testées : S. auriculatum et S. fuscum, aucune corrélation significative obtenue.
99Autres corrélations testées
Les corrélations entre les carpophores et les plantes très abondantes et à large spectre écologique se sont
révélées beaucoup moins significatives que les précédentes. Elles représentent surtout des milieux où la
plante occupe une niche écologique particulière ; dans ce cas, d’autres corrélations ont déjà été établies
entre les champignons et d’autres variables plus pertinentes (sphaignes, etc.).
Molinia caerulea (incl. arundinacea) : aucune corrélation n’a été obtenue avec cette plante pourtant
largement dominante. Par ailleurs, les espèces qui ont paru associées à la molinie sur le terrain sont peu
nombreuses et très peu représentées sur l’ensemble des placettes (Entoloma moliniophilum, 2 placettes ;
Hygrocybe cf. cantharellus, 3 placettes). Leur répartition pourrait être déterminée par d’autres facteurs
non mis en évidence par les analyses précédentes ; leur faible représentation sur notre échantillonnage ne
permet pas d’approfondir ces relations.
Phramites australis : corrélations positives (p < 0,05) obtenues avec Cortinarius sphagneti, Galerina
hybrida et Russula atrorubens (respectivement sphagnicoles et mycorhizique), expliquées par
l’abondance conjointe de ces espèces et du roseau dans la sphaignaie ombrotrophe du Grand-Lemps ; il
n’existe en fait aucune relation directe entre ces espèces et le roseau. Les espèces typiquement associées
au roseau ont été éliminées de l’analyse en raison de leur faible représentation sur l’ensemble des milieux
(moins de 4 placettes citées par espèce).
Filipendula ulmaria : corrélation positive obtenue avec Collybia aquosa (à très large spectre écologique).
Les placettes typiques de mégaphorbiaies ou de roselières à Filipendula ne présentent pas d’espèces
strictement inféodées à ces milieux, qui sont sous-représentés dans notre échantillonnage par rapport aux
milieux typiquement tourbeux.
Frangula alnus et Populus tremula : corrélations obtenues avec toutes les espèces corrélées à Betula
pendula + Sphagnum palustre (sphaignaies ombrotrophes boisées) : Amanita fulva, Cortinarius rigidus,
- 106 -
Troisième partie : synécologie des champignons
C. sphagneti, Hebeloma helodes, Lactarius pubescens, L. vietus, Leccinum spp., Russula grisescens, R.
versicolor. Ces espèces n’étant pas spécifiquement mycorhiziques de ces essences (Frangula alnus est
endomycorhizique), elles représentent seulement des indicateurs du niveau de boisement des tourbières
acides à influence océanique.
Mnium seligeri : bryophyte caractéristique des zones humides alcalines ou peu acides, fréquemment citée
par J. Favre (1948) comme élément descriptif des milieux. Agrocybe elatella, Collybia aquosa, Entoloma
infula, E. mougeotii et Simocybe laevigata présentent des corrélations fortes avec cette mousse, également
obtenues entre ces espèces et d’autres descripteurs de prairies tourbeuses peu acides (en particulier Carex
davalliana, Caltha palustris et Swertia perennis). Aucune relation directe ne semble associer Mnium
seligeri (ni aucun autre Mnium) et les carpophores.
III. 2. c)
Synthèse :
habitats
relations
statistiques
carpophores-
Les corrélations obtenues précédemment permettent d’établir une liste d’espèces par groupements
végétaux, à partir des corrélations obtenues sur les plantes caractéristiques de ces groupements. Ces
regroupements (corrélations fortes sur une majorité de plantes caractéristiques) sont restrictifs mais
permettent de préciser les espèces les plus représentatives de ces associations. Pour les boisements, voir
ci-dessus, tab. 27.
La classification proposée est issue de la typologie CORINE (voir 1re partie, § V. 4.).
-
Tourbières hautes actives (CORINE 51.1, Oxycocco-sphagnetea)
o Buttes, bourrelets et pelouses tourbeuses (CORINE 51.11) : Sphagnion
magellanici
ƒ Buttes de sphaignes colorées (CORINE 51.111 : Sphagnum
magellanicum, S. capillifolium, S. rubellum, Eriophorum vaginatum,
Calluna vulgaris) : Cortinarius sphagneti, Galerina tibiicystis,
Omphalina oniscus, Cystoderma saarenoksae, Galerina hybrida,
G. sphagnorum, Hebeloma helodes, Leccinum spp.
(buttes à Sph. magellanicum, S. rubellum, S. capillifolium : voir tab.
30, par espèce de sphaigne ; corrélations peu discriminantes)
ƒ
Buttes à buissons nains (CORINE 51.112) (Sphagnum spp., Polytrichum
strictum, Calluna vulgaris, Vaccinium spp.) : Cortinarius sphagneti,
Galerina tibiicystis, Amanita fulva, Hebeloma helodes, Leccinum spp.
ƒ
Communautés de tourbières bombées à Trichophorum cespitosum
(CORINE 51.114) : Eriophoro-Trichophoretum cespitosi (Trichophorum
caespitosum, Sphagnum spp.) : Galerina sphagnicola, Hygrocybe
coccineocrenata, Hypholoma elongatum
o Tourbières basses (CORINE 51.12) : Scheuchzeretalia palustris (Carex limosa,
Menyanthes trifoliata, Scheuchzeria palustris) : Galerina hybrida, Hypholoma
elongatum
-
Bas-marais acides (CORINE 54.4) : Caricion fuscae (Carex echinata, C. canescens, C.
nigra, Trichophorum cespitosum, Viola palustris) : Entoloma mougeotii, Galerina
subsphagnorum, G. tibiicystis, Collybia aquosa
- 107 -
Troisième partie : synécologie des champignons
-
Tourbières de transition (CORINE 54.5, Caricion lasiocarpae)
o Tourbières tremblantes à Carex rostrata (CORINE 54.53) : Sphagno-caricetum
rostratae (Carex rostrata, Sphagnum spp., Carex limosa, Vaccinium oxycoccos) :
Hygrocybe coccineocrenata, Hypholoma elongatum
o Radeaux à Menyanthes trifoliata et Potentilla palustris (CORINE 54.59 :
Menyanthes, Potentilla palustris, Carex rostrata, Sphagnum spp.) : Hygrocybe
coccineocrenata, Hypholoma elongatum, Rickenella fibula var. hydrina,
Trichoglossum hirsutum
(en gras : espèces fortement corrélées à plusieurs critères d’idientification, pouvant être
considérées comme caractéristiques d’associations)
Figure 27 : Hygrocybe coccineocrenata sur radeau flottant, avec Sphagnum angustifolium, Menyanthes
trifoliata et Potentilla palustris. La répartition de cette espèce typiquement sphagni-humicole est déterminée par
l’altitude et l’acidité du milieu (espèce acido-orophile).
- 108 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
Quatrième partie
Analyse mycocoenologique
des tourbières et des milieux tourbeux
Cette partie est consacrée à la recherche de groupements d’espèces (« mycocoenoses ») caractéristiques
de différents types de milieux. Après un exposé de la méthode d’analyse (I), les mycocoenoses obtenues
par analyses multivariées sont analysées par rapport aux facteurs environnementaux (définition et
influence des facteurs dans chaque mycocoenose ; II), puis décrites sur la base des espèces
caractéristiques, différentielles et accidentelles (III). L’aboutissement de cette analyse consiste à replacer
ces mycocoenoses dans la dynamique des milieux tourbeux (IV).
I.
Introduction à l’analyse mycocoenologique
I. 1. Démarche générale
La partie précédente (analyse synécologique) procédait d’une démarche « descendante », consistant à
rechercher les affinités écologiques des champignons à partir des facteurs environnementaux recueillis sur
l’ensemble des relevés.
La démarche développée dans cette partie est inverse : il s'agit de rechercher un classement des relevés
mycologiques (analyse mycocoenologique ascendante), puis de l’expliquer à l’aide de données
environnementales. Ce classement, s’il aboutit à des groupes de relevés individualisés, doit permettre de
définir des groupements d’espèces caractéristiques (« mycocoenoses »21) des différents types de milieux,
analogue à une classification de type phytosociologique ou CORINE, fondés sur les associations de
carpophores. Cette démarche mycocoenologique, décrite en particulier par Arnolds (1981, 1992), n’a pas
encore été développée spécifiquement à notre connaissance dans le contexte tourbeux22.
21
ensemble de champignons croissant dans une certaine phytocoenose et son environnement, ou, en
l’absence de plantes, avec un habitat uniforme (Arnolds, 1992, p. 16).
22
Nota : nous avons renoncé à attribuer aux mycocoenoses reconnues ici une nomenclature spécifique
(« Galerino-Omphalinietum sphagnicolae », etc.), qui se justifierait peut-être sur une étude de plus
grande envergure mais qui nous semble ici prématurée. Nous nous limiterons ici à une dénomination
« numérotée » (« Mycocoenose 3_1 », etc.), correspondant à l’ordre des analyses statistiques effectuées.
- 109 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
Cette démarche, dans la mesure où elle aboutit à des résultats comparables aux typologies fondées sur la
végétation ou les facteurs environnementaux, peut permettre d’ajouter des éléments descriptifs à une
classification écologique parfois difficile à interpréter. En particulier, la classe des Oxycocco-Sphagnetea
(tourbières hautes actives), au sein de laquelle la classsification phytosociologique semble
particulièrement peu stabilisée malgré une connaissance approfondie de la végétation (Tüxen, 1978 ;
Dierssen, 1978 ; Rodwell et al., 1991 ; Julve, 1996b ; ENGREF, 1997 ; Manneville et al., 1999), peut
ainsi bénéficier de nouvelles informations descriptives complétant celles fournies par la végétation
herbacée et muscinale. C’est ce que nous avons cherché à démontrer par cette analyse.
L’influence de différents facteurs (altitude, domaine biogéographique, pH, caractère hydrique, degré de
décomposition de la matière organique superficielle) sur les espèces a été évaluée dans la partie
précédente. Les corrélations espèces-facteurs permettent d’interpréter les regroupements de relevés à
partir des espèces discriminantes, et de caractériser ces regroupements a posteriori par les variables
déterminant la répartition de ces espèces.
L’analyse mycocoenologique, rendue possible grâce au large échantillonnage de relevés disponible (104
placettes ; 1 relevé = 1 placette), permet surtout d’évaluer l'une des hypothèses de notre travail : l’intérêt
des champignons comme éléments descripteurs de milieux tourbeux
I. 2. Méthodes d’analyse
La démarche des analyses qui suivent reproduit la démarche phytosociologique et écologique
traditionnelle (Arnolds, 1992 ; Gillet, 1994), consistant à mettre en relation des groupes d’espèces et des
variables environnementales. Elle est fondée sur la succession d’analyses statistiques suivante :
•une analyse factorielle des correspondances (adaptée spécifiquement aux tableaux de
contingence) définit les principaux axes de répartition des relevés entre eux ;
•une classification ascendante hiérarchique portant sur les 3 premiers axes de l’AFC, définit des
groupes de relevés (souvent déjà visibles sur les graphes de l’AFC) ;
•une analyse de corrélations entre ces 3 premiers axes et les variables environnementales (mêmes
variables que dans la partie précédente), caractérise les axes de répartition des relevés par
rapport aux variables environnementales.
La définition des mycocoenoses est effectuée à partir de ces regroupements de relevés, mais aussi par
comparaison avec la typologie des placettes (code CORINE), les mycocoenoses étant étroitement
dépendantes des phytocoenoses (Arnolds, 1992). Cette comparaison peut éviter de regrouper dans un
même ensemble des relevés statistiquement proches (souvent par défaut d’espèces caractéristiques) mais
écologiquement dissemblables.
Les mycocoenoses (groupes de relevés) mises en évidence par ces analyses sont ensuite décrites par leurs
espèces caractéristiques ; un graphe illustre la répartition des espèces dans chaque mycocoenose (tableau
des espèces caractéristiques), en comparant la représentation des espèces sur la mycocoenose considérée
par rapport à l’ensemble des relevés de notre étude.
Doivent ressortir de ses analyses, lorsqu'elles sont concluantes :
•une classification des groupes de relevés par affinités de cortèges fongiques (ensemble de
mycocoenoses) ;
•une liste d’espèces déterminant ces mycocoenoses, en comparaison de leur répartition écologique
générale (espèces caractéristiques).
- 110 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
TABLEAU GÉNÉRAL
Tous relevés
TABLEAUX PAR GROUPES
DE PLACETTES
élimination des espèces
présentes sur 1 seul relevé de
chaque groupe
Analyse factorielle des
correspondances (AFC)
Espèces
Placettes
Analyse ascendante hiérarchique
sur les 3 premiers axes de l’AFC
Détermination de
groupes de relevés
possible (« clades »)
Détermination de
groupes de relevés
impossible
Tests de corrélation axes-variables
Identification des facteurs environnementaux
influençant les regroupements
Définition d’une « mycocoenose »
Calcul d’indices de présence et de répartition
Graphes des espèces caractéristiques
Figure 28 : organigramme de l’analyse mycocoenologique réalisée.
Sur chaque groupe de relevés obtenu et interprété, une nouvelle analyse est tentée selon le même modèle
(fig. 28). L’analyse est considérée comme aboutie lorsqu’aucun regroupement n’est plus mis en évidence
par l’analyse hiérarchique.
Espèces (« variables »)
Relevés (« individus »)
Figure 29 : structure du tableau d’analyse (tableau de contingence).
- 111 -
Valeurs des variables :
indices d’abondance
ou présence-absence
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
I. 3. Choix de la modalité des variables
Les analyses phytosociologiques se fondent sur deux types de données : l'indice d'abondance (1 à 5), ou
l’indice binaire présence-absence (0, 1). Guinochet (1973) préconise de tester les différents types de
données et de retenir celui qui fournit les résultats les plus informatifs dans le contexte de l'étude. Les
deux options ont donc été réalisées et comparées pour chaque analyse.
Ces deux types d'analyse n'ont pas exactement la même signification : l'indice d’abondance accorde une
importance prépondérante aux espèces fructifiant abondamment et minimise les espèces "accidentelles".
Les grands types de milieux très contrastés entre eux sont ainsi mieux caractérisés, et les milieux
fortement sélectifs ou originaux, dont les espèces dominantes sont aussi des caractéristiques ou des
différentielles, ressortent distinctement de l’analyse des indices d’abondance.
L'échantillonnage portant ici sur des milieux bien différents sur le plan écologique (cf. analyse en
composantes principales, 3e partie, § III. 2) : tourbières acides et basiques, boisements, roselières,
mégaphorbiaies et sphaignaies, à cortèges fongiques fortement déterminés par les facteurs
environnementaux, on s'attendra à une meilleure classification globale des milieux sur la base des indices
de présence.
En revanche, pour des analyses de milieux plus comparables entre eux (groupes de relevés issus de la
première analyse), les espèces à indice d’abondance faible peuvent avoir une signification écologique
importante ; la présence-absence fournit des résultats plus significatifs pour ce second niveau d’analyse (§
II. 3, p. 137).
I. 4. Variables descriptives supplémentaires : statuts trophiques
des espèces
Le mode de vie des espèces est rarement inclus dans la définition des associations fongiques définies par
les mycosociologues (Haas, 1932 ; Darimont, 1973 ; Arnolds, 1981 ; etc.). Pourtant, l'écologie
fonctionnelle met en opposition les espèces saprotrophes et mycorhiziennes en tant qu'acteurs du
fonctionnement biologique des écosystèmes, en particulier dans les systèmes forestiers (Courtecuisse et
al., 1997 ; Moreau et al., 2002). La prépondérance d’un groupe trophique sur les autres dans un milieu
donné nous paraît être un élément descriptif à part entière du milieu.
Définition : variable quantitative ; nombre total d’espèces recensées sur chaque placette pour chaque
statut trophique, (incluant les espèces non considérées dans l’analyse statistique).
Classes analysées :
•Espèces bryotrophes
•Espèces mycorhiziques
•Espèces saprotrophes humicoles
•Espèces saprotrophes graminicoles
•Espèces saprotrophes turficoles
•Espèces saprotrophes lignicoles
•Espèces sphagnicoles (incluant bryotrophes et saprotrophes)
- 112 -
Tracé 2D des Coord. Lignes Dimensions: 1 x 2
Dimension
Axe 2 ;2; Valeur propre: 0,67095 (3,276% d'Inertie)
3
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
2
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n
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m
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Cosie
Malim
1
0
-1
-2
P oPelim
arc
R e s a c Psinq
Plrom
Pstyp
Psorb
Crepi
-3
-4
Court
Peobt
Psoce
-5
Groupe A
Copla
Hyser
-6
-7
-2,0
-1,5
-1,0
-0,5
0,0
Groupe 0,5
B
1,0
1,5
2,0
Axe 1 1;
; Valeur propre: 0,82192 (4,014% d'Inertie)
Dimension
Figure 30a : analyse factorielle globale Relevés-Espèces (coordonnées Relevés). 108 relevés, 324 espèces.
Donnée analysée : indice d’abondance.
Tracé 2D des Coord. Colonnes;
3
Dimension 2; Valeur propre: 0,67095
2
1
TA_EPI
PE_PISMO_EPI
CH_AUC
PR_BOU
CR_SGI
LM_EPI
MO_BEP
TA_BOI
PE_BOU
GY_EPI
BH_BOU
PE_BEM
LM_PIN
CH_AUB
HE_SA1
PE_PSP
CH_AUL
HE_BET
ARC_EP
PL_BSP
PL_AUL
GL_AUL
MO_DIV
MO_SCA
CH_BEC
PE_PCA
CR_CAL
BH_SAU
HE_AUL
CH_BEM
PE_BES
CR_EP
HE_SA2
CR_SAU
HE_SAB
LL_SAU
LM_SAU
CH_DIV
CR_SBO
GL_BPI
PL_MSP
GL_BSP
LL_PIN
MO_TOU
BE_AUL
GL_TOUGL_SAC
LM_CR
LL_CAL
PL_CAL
BH_AUB
LM_SCZ
PL_DEB
CR_SAU
PE_SCA
GL_BET
PL_ACT
HE_TOU
PL_MPO
GL_SPH
TA_BOI
PR_SMA
PU
BH_SAI CR_SR CR_EP
TA_BOI
PM
PL_SAG
GL_SR
LL_TRI
PR_JON
MO_VAC
GY_CAL
HE_PRA
PR_SCA
GY_CL
CR_ERI
HE_DIV
GL_SBE MO_SAU
GY_TRI
LM_MOL
CR_MOS
ARC_MSP
ARC_EVA
GY_CR
GY_MOL
LL_SPM
MO_CLI
MO_SRE
LL_COM
LL_SCZ
MO_POT
ARC_MOL
TA_EPI
CR_MOA
GL_RAQ
ARC_ERV
MO_RAD
MO_POD
A2_ESC
PE_MOL
PL_LYC
CH_PRA
LM_JON
0
-1
GL_ROS BH_RO1
MO_MEG
-2
CR_MEG
-3
-4
Groupe A
-5
BH_RO3
-6
-7
-2,0
Groupe B
BH_RO2
BE_ROS GL_ROS
BH_TOU
-1,5
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
Dimension 1; Valeur propre: 0,82192 (4,014%
Figure 30b : analyse factorielle globale Relevés-Espèces (coordonnées Espèces).
Remarque : en raison du grand nombre de variables (relevés), on s’attend à des valeurs propres et à un
pourcentage d’explication de l’inertie très faibles, habituelles en écologie.
De l'ensemble indistinct de points étalés sur l'axe 1 se détachent : a) un groupe de 8 relevés bien séparées
dans le 3e quadrant ("groupe A"), déterminés par l'axe 2 ; b) un groupe de 2 points, peu déterminés par
l'axe 1 et peu distinctement par l'axe 2, sont également distincts du nuage et provisoirement rapprochés
("groupe B").
- 113 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
II.
Analyse globale des relevés
II. 1. Analyse factorielle
regroupements
II. 1. a)
des
correspondances,
premiers
Réalisation de l’analyse 23
Espèces : 324 espèces présentes sur au moins 2 relevés.
Milieux : 108 placettes de superficie variant de 100 m² à 5000 m², sur lesquelles au moins 2
espèces sont recensées (après exclusion des espèces présentes sur une seule placette).
Analyse représentée par les fig. 30a et 30b (ci-contre).
II. 1. b)
Signification
corrélation)
écologique
des
axes
(tests
de
Les corrélations obtenues entre les 5 premiers axes de l’analyse factorielle et les variables
environnementales sont présentées dans le tableau 31.
Axe 1
Axe 2
Axe 3
Axe 4
Axe 5
Valeur propre
0,822
0,671
0,593
0,539
0,516
% d’inertie
4,01
3,28
3,06
2,80
2,71
Variables environnementales
Betula
-0,484 (p=0,000) 0,313 (p=0,008) -0,549 (p<0,001) 0,309 (p=0,009)
Salix aurita
-0,379 (p=0,001)
0,361 (p=0,002)
Alnus
-0,257 (p=0,310)
-0,249 (p=0,036)
Picea
-0,255 (p=0,037)
-0,343 (p=0,003) 0,278 (p=0,019)
Sphagnum cuspidatum
0,259 (p=0,029)
Viola palustris
0,261 (p=0,028)
0,547 (p<0,001)
Menyanthes trifoliata
0,277 (p=0,019)
0,389 (p=0,001)
Flottant
0,303 (p=0,100)
0,265 (p=0,025)
Potentilla erecta
0,318 (p=0,007)
0,252 (p=0,034)
Carex limosa
0,325 (p=0,006)
0,414 (p=0,000)
Carex echinata
0,326 (p=0,005)
0,342 (p=0,004)
Vaccinium oxycoccos
0,342 (p=0,003)
Scheuchzeria palustris
0,395 (p=0,009)
-0,249 (p=0,036)
Carex rostrata
0,415 (p<0,001)
0,279 (p=0,018)
Trichophorum
0,453 (p<0,001)
Altitude
0,463 (p<0,001)
Drosera rotundifolia
0,548 (p<0,001)
0,333 (p=0,005)
Toutes sphaignes
0,720 (p<0,001) 0,253 (p=0,033)
-0,321 (p=0,030)
pH sup
-0,375 (p=0,001)
Sphagnum subsecundum
0,343 (p=0,003)
Affleurant
0,256 (p=0,031)
Statuts tropiques
Nb mycorhiziques
-0,343 (p<0,001) 0,309 (p=0,001) -0,364 (p<0,001) 0,592 (p<0,001)
Nb saprotrophes_humic. -0,346 (p<0,001) -0,304 (p=0,002)
Nb bryotrophes
0,791 (p<0,001)
0,031 (p=0,001) -0,458 (p<0,001)
Nb saprotrophes_lignic. -0,623 (p<0,001)
Nb sphagnicoles
0,752 (p<0,001)
0,022 (p=0,023) -0,481 (p<0,001)
Tableau 31 : corrélations significatives axes-facteurs, analyse factorielle globale. 5 axes, 39 variables.
Corrélations significatives à p < 0,05.
23
Les « relevés » mentionnés dans cette analyse représentent l’ensemble des relevés effectués sur chaque placette, chaque
espèce étant représentée par son indice maximal d’abondance. 1 relevé représente la totalité des espèces recensées par placette.
- 114 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
99Variables environnementales
L'axe 1 (4,01 % de l’inertie totale) détermine nettement la répartition de l'ensemble des relevés, selon une
opposition Recouvrement de sphaignes/Altitude/Flottant (droite de l’axe) – Boisements divers (gauche).
L’axe 2 (3,28 % de l’inertie totale) traduit un gradient d'acidité (haut : acidité croissante, recouvrement de
sphaignes) ainsi que la présence de bouleaux (haut : tourbières boisées).
L’axe 3 (3,06 % de l’inertie totale, non représenté) représente l’opposition entre les tourbières acides
boisées (Betula, Picea) et non boisées (Viola palustris et autres plantes des prairies sphagneuses).
L’axe 4 (2,80 % de l’intertie totale, non représenté) distingue, avec une faible significativité, les
peuplements dominés par les aulnes des boisements à Betula, Salix et Picea, par les populations
ectomycorhiziques. Les aulnes possèdent un cortège ectomycorhizien très spécifique ; on aurait pu
s’attendre à une plus forte caractérisation des aulnaies dans cette analyse. Toutefois, ce cortège (tout au
moins les espèces les plus abondantes de ce cortège) semble présenter une amplitude écologique large,
capable de suivre les aulnes dans de nombreux milieux humides en mélange avec d’autres essences.
99Statuts trophiques
Les statuts trophiques, en tant que variables explicatives, montrent des coefficients de corrélation
remarquablement élevés avec les 4 premiers axes. Ces corrélations illustrent nettement l’importance des
statuts trophiques dans la caractérisation des milieux.
L’axe 1 met en opposition espèces bryotrophes/sphagnicoles et espèces associées aux boisements :
lignicoles, humicoles et mycorhiziens. Cette opposition a également été mise en évidence par les
variables environnementales.
L’axe 2 (gradient d’acidité et boisements de bouleaux) montre une opposition entre mycorhiziens (haut)
et saprotrophes (bas). L’hypothèse d’une proportion mycorhiziens / saprotrophes humicoles (spectre
biologique) en tant que caractéristique des milieux, développée par Courtecuisse et al. (1997), paraît
intervenir ici, parallèlement à l’acidité (pH faible : mycorhiziques prépondétants).
L’axe 3 reprend en partie l’axe 1, en opposant les mycorhiziens aux groupes spécifiques des milieux
tourbeux : les bryotrophes, qui constituent le troisième ensemble trophique important dans les milieux
dominés par les Bryophytes.
99Conséquences
L'axe 2 de l’AFC détermine essentiellement des points dissidents, qui s'alignent de part et d'autre de
l'axe ; ceux-ci représentent tous les milieux dominés par les roseaux (groupe A, à pH élevé), ainsi que
deux points particuliers (jonchaie et mégaphorbiaie, groupe B). L'axe 2 confirme l'originalité des
roselières sur le plan mycologique, qui hébergent un cortège d'espèces souvent abondantes et différentes
des autres milieux tourbeux ou paratourbeux, avec une absence d’espèces mycorhiziques. Les
mégaphorbiaies et jonchaies, peu représentées dans la présente étude, sont également bien caractérisées
ainsi que l'avait décrit Favre (1948) dans les tourbières jurassiennes. Tous ces milieux à végétation haute
dominante sont à considérer comme indépendants des autres milieux tourbeux sur le plan mycologique.
- 115 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
99Seconde
analyse factorielle des correspondances : élimitation des relevés
« roselières ».
L’ensemble Roselières (groupe A) ne constitue pas en lui-même un groupe cohérent sur le plan
mycologique (très peu d’espèces communes à l’ensemble de ces sites), et s’individualise par un petit
nombre d’espèces absentes des autres milieux. Une seconde analyse factorielle, excluant les relevés
correspondants (BE_ROS, BH_RO1, BH_RO2, BH_RO3, BH_TOU, CR_MEG et GL_ROS) permet
d’obtenir une meilleure description graphique en conservant la même structure du nuage principal (fig.
31a et 31b, page suivante).
La répartition des relevés sur le graphe (fig. 31a) est identique à la précédente, mais apparaît plus
nettement par élimination des relevés (roselières) du groupe A. A l'exception d'un relevé isolé Ch_Pra
(représentant l'unique prairie alcaline subnaturelle prospectée), les points se répartissent dans trois
groupes en opposition : le groupe C est exclusivement déterminé par l'axe 1; il est clairement opposé au
groupe E, essentiellement constitué de sphaignaies et de prairies acidoclines. Le groupe D se répartit le
long de l'axe 2.
Les relevés les moins caractérisés par AFC, proches de l'origine des 2 premiers axes, sont peu nombreux
et peuvent être interprétés en fonction du manque d'espèces caractéristiques, ou d'un mauvais choix
d'échantillonnage (interfaces de plusieurs milieux en tourbière mixte, par exemple) ; ils sont regroupés
dans le "groupe G", et leurs affinités seront précisée par la classification hiérarchique. L'axe 3 n'apporte
pas de groupement supplémentaire et n'explicite pas graphiquement le "groupe G".
II. 1. c)
Interprétation
L'axe 1, séparant distinctement les groupes C et E, peut être interprété comme l'axe "acidité – boisements
– statuts trophiques", mettant en opposition les saulaies, aulnaies et bétulaies et des sphaignaies et prairies
acides. Le groupe F (1 relevé) est peu interprétable et serait à exclure de l'analyse, car il ne contient
qu'une seule espèce recensée, Bovistella paludosa (Bopal).
L'axe 2, qui définit le groupe D et met en opposition les boisements tourbeux forestiers et les sphaignaies
et prairies, peut être interprété comme le niveau de boisement ; il est bien expliqué par le rapport
mycorhiziens/saprotrophes humicoles.
Le statut trophique des espèces joue un rôle explicatif très significatif dans la caractérisation de ces
différents milieux. Les rapports respectifs entre populations bryotrophes, mycorhiziques et saprotrophes
humicoles au sein d’une même placette suffisent à une classification approximative des milieux. La
répartition des relevés par rapport à ces trois « pôles trophiques » prépondérants sont illustrés par la fig.
32 (pourcentages respectifs de chaque classe par relevé).
- 116 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
Tracé 2D des Coord. Colonnes; Dimension: 1 x 2
5
Dimension 2; Valeur propre: 0,62116 (3,511% d'Inertie)
TA_EPI
4
3
2
1
0
-1
Groupe D
TA_BOI
L L _ SPARAU_RCBCRO__U
MO_EPI EEPP
PE_PIS GY_EPI
LM_EPI
PE_BOU
M O _ DCM
IRVO
_ S_ B
GEI P LM_PIN
GL_BPI
MPO _ S C A
M O _ TPOEU_PPES
LC_AB
AL S P
_PC
LP
ME_ _SBAEUM
G L _ R A QP E _ B E S C R_G
CR_EP
GPLL__SBASCP
PU
L_TOU
BE_AUL G
SUAL_ABUAUB
BH_SAI P L _ D E B
MO_SAU
HCECHB_R_H
AG_AU
L _LL_PIN
SPH
_
L
U
L
P M GTA_BOI
_ELSETBME
C_RH
_EH
S__PUG
B
HV_TAU_LBUB
PL_SAG
L_IG
PE_MO
B
H
B
O
TDLCBO
GL L _ S RTA_BOI
LM_SCZ
B
E
C
C
H
_
E
C
C
H
_
A
U
L
L
L
_
C
A
CHHHE
_
A
U
C
P
E
_
S
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MCLN
O
_
V
A
C
CL R
P _L_S
_JAR
T
L
M
_
M
O
P
_
M
S
P
M
O
LM_O
CP_ALSL_RMEPGY_TRI
HE_DIV
OAI R C _ M S P
L MC_ R
C _RM OPMO_CLI
C R _ E RC
GR
Y_C
CO
RM
A
SLL_TRI
RP_AR
M
_M
EAO
VLA
G
__S
L_YO
CM
P L _ L Y C M OTA_EPI
SC_J_PS
_MP_LOR
O
G
_G
ZCCMC
LAAL
PLP
RA_SRY_YR
A R CM_O
LATL LD
CO
_N
ERV
A 2M
_ EOS_CP O D
Groupe C
"Groupe G"
-2
Groupe E
-3
CH_PRA
-4
-5
-1,5
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
Dimension 1; Valeur propre: 0,82380 (4,656% d'Inertie)
Figure 31a : Analyse factorielle globale Relevés-Espèces (groupe A exclus). Axes 1 et 2. Modalités : indice
d’abondance. Coordonnées Relevés. 106 relevés, 289 espèces. Donnée analysée : indice d’abondance.
Tracé 2D des Coord. Lignes; Dimensions: 1 x 2
Dimension 2; Valeur propre: 0,62116 (3,511% d'Inertie)
5
HCeoRceaovncea p
4
3
2
1
0
-1
CointCosuv
Helon
Rugri
Cosph
Hepit
Myror
Couli
Mychl
Lapro
R u s cLoa oLehol
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Agela
-2
Bopa
-3
-4
-5
-1,5
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
Dimension 1; Valeur propre: 0,82380 (4,656% d'Inertie)
Figure 31b : Analyse factorielle globale Relevés-Espèces (groupe A exclus). Axes 1 et 2. Modalités : indice
d’abondance. Coordonnées Relevés.
- 117 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
Groupe E
(bryotrophes
dominants)
Groupes A-B
Groupe C
Axe 1 : opposition
bryotrophes-mycorhiziens
Groupe D
Comparaison
avec l’AFC :
Axe 2 : opposition
mycorhiziens-saprotrophes
Figure 32 : représentation graphique du spectre biologique des placettes étudiées. Modalités : pourcentage
d’effectifs (nombre d’espèces) par classe dans chaque relevé. 1 point = 1 placette (relevé).
La répartition des points par spectre biologique recoupe largement la répartition de l’AFC précédente, dont les 2
premiers axes sont expliqués en partie par les rapports bryotrophes-mycorhiziens et mycorhiziens-saprotrophes (en
bas à droite).
II. 2. Constitution des groupes de relevés et reconnaissance des
mycocoenoses principales
II. 2. a)
Classification ascendante hiérarchique
L'analyse factorielle peut être explicitée et précisée par une analyse complémentaire (classification
ascendante hiérarchique), qui permet d'affiner et de visualiser les regroupements de relevés en fonction
des relevés mycologiques.
La classification porte sur les 4 premiers axes de l'analyse factorielle II (expliquant 13,75 % de l’inertie
totale après suppression du groupe A).
La classification ascendante hiérarchique complète l'analyse factorielle des correspondances en
constituant des groupes de relevés, plus distinctement que les nuages de points. En particulier elle fait
apparaître des affinités entre relevés peu caractérisés par les 2 premiers axes (fig. 33) et explicite les
regroupements visuellement peu interprétables.
- 118 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
Clade 6
Clade 7
Ici l’analyse hiérarchique fait ressortir en premier lieu un petit nombre de relevés très fortement
caractérisés (clade 1), les autres clades correspondant fidèlement aux groupes décrits par les 2 premiers
axes de l’AFC.
A2_ESC
MO_POD
CR_MOA
LM_JON
PL_LYC
LL_COM
TA_SAG
MO_POT
MO_RAD
LM_MOL
ARC_ERV
GY_CAL
GY_CL
PR_SCA
LL_SPM
LL_SCZ
ARC_EVA
GY_CR
LL_TRI
GY_MOL
PR_SMA
PR_JON
ARC_MSP
CR_MOS
CR_ERI
GY_TRI
MO_VAC
PE_SCA
TA_BOL
GL_SPH
PM
TA_BOE
PU
LL_PIN
LM_SCZ
LL_CAL
PL_DEB
PL_ACT
PL_CAL
BE_AUL
PE_BEM
LM_SAU
GL_TOU
PL_BSP
PE_MOL
PL_SAG
BH_AUB
CH_AUB
HE_AUL
CH_BEM
GL_AUL
PL_AUL
BH_BOU
CH_AUL
HE_PRA
CH_AUC
BH_SAU
HE_SA1
HE_SA2
HE_DIV
CH_BEC
CH_DIV
HE_SAB
GL_BET
GL_SBE
HE_BET
HE_TOU
CR_EP
GL_RAQ
GL_SAC
CR_SAU
CR_SBO
LM_CR
PL_MPO
PL_MSP
ARC_EP
PR_BOU
MO_EPI
GY_EPI
TA_BOI
CR_CAL
GL_BSP
GL_BPI
MO_TOU
MO_SCA
PE_PCA
PE_PSP
PE_BES
CR_SGI
MO_DIV
LM_EPI
MO_BEP
LM_PIN
PE_BOU
PE_PIS
TA_EPI
LL_SAU
ARC_MOL
MO_MEG
CR_SR
GL_SR
MO_SRE
BH_SAI
MO_SAU
MO_CLI
CH_PRA
Clade 4
Clade 5
Clade 1
Clade 2
Clade 3
0
2
4
6
8
Dist. d'Agrégat.
Figure 33 : classification ascendante hiérarchique (distances euclidiennes) sur les relevés. 106 relevés, 289
espèces. Chaque clade est développé dans l’analyse suivante.
II. 2. b)
Classification générale des placettes
La classification ascendante hiérarchique et les analyses factorielles précédentes aboutissent à une
classification générale des placettes, correspondant à des grandes « mycocoenoses » (mycocoenoses
principales). Les groupes ainsi caractérisés recoupent assez largement les types de milieux, et sont
caractérisés (par commodité pour l’instant) par leurs affinités écologiques (tab. 32, page suivante).
Les mycocoenoses 1 et 8 sont issues de deux clades de la CAH et sont peu caractérisés par les AFC ; ils
ne présentent pas d’homogénéité apparente ni de corrélation significative d’ensemble avec les facteurs
environnementaux testés, et seront réévaluées par la suite.
- 119 -
10
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
Définition des
mycocoenoses
principales
Mycocoenose 1
(divers, à
caractériser)
Mycocoenose 2
(tourbières
ombrotrophes
boisées et
boisement
acidophiles)
Mycocoenose 3
(boisements de
tourbières
soligènes)
Placettes
Clade
CAH
Groupe
AFC
ARC_MOL
BH_SAI
CR_SR
GL_SR
MO_CLI
MO_MEG
MO_SAU
MO_SRE
CH_PRA
ARC_EP
CR_CAL
CR_SGI
GL_BPI
GL_BSP
GY_EPI
LL_SAU
LM_EPI
LM_PIN
MO_BEP
MO_DIV
MO_SCA
MO_TOU
PE_BES
PE_BOU
PE_PCA
PE_PIS
PE_PSP
PR_BOU
TA_BOI
TA_EPI
BE_AUL
BH_AUB
BH_BOU
BH_SAU
CH_AUB
CH_AUC
CH_AUL
CH_BEC
CH_BEM
CR_EP
CR_SAU
CR_SBO
GL_AUL
GL_BET
GL_RAQ
GL_SAC
GL_SBE
GL_TOU
HE_AUL
HE_BET
HE_DIV
HE_PRA
HE_SA1
HE_SA2
HE_SAB
HE_TOU
LM_SAU
1
1
1
1
1
1
1
1
1
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
E
G
E
E
E
B
G
E
F
D
D
D
D
D
D
D
D
D
D
D
D
D
D
D
D
D
D
D
D
D
C
C
C
C
C
C
C
C
C
C
C
C
C
C
C
C
C
G
C
C
C
C
C
C
C
C
G
Définition des
mycocoenoses
principales
Placettes
PE_BEM
PE_MOL
PL_AUL
PL_BSP
PL_SAG
GL_SPH
Mycocoenose 4 LL_CAL
(radeaux de
LL_PIN
sphaignes et
LM_SCZ
tourbières hautes PL_ACT
actives)
PL_CAL
PL_DEB
PM
PU
TA_BOE
ARC_ERV
Mycocoenose 5 : ARC_EVA
tourbières
ARC_MSP
ombrotrophes non CR_ERI
ou peu boisées et CR_MOS
prairies
GY_CAL
sphagneuses
GY_CL
GY_CR
GY_MOL
GY_TRI
LL_SCZ
LL_SPM
LL_TRI
LM_CR
MO_VAC
PE_SCA
PR_JON
PR_SCA
PR_SMA
A2_ESC
Mycocoenose 6 : CR_MOA
prairies soligènes LL_COM
mésotrophes
LM_JON
LM_MOL
MO_POD
MO_POT
MO_RAD
PL_LYC
TA_SAG
BE_ROS
Mycocoenose 7 BH_RO1
(roselières)
BH_RO2
BH_RO3
BH_TOU
GL_ROS
« Mycocoenose PL_MPO
8»
PL_MSP
(à caractériser) LL_CR
Mycocoenose 9 CR_MEG
(mégaphorbiaie)
Mycocoenose 3
(suite)
Clade
CAH
Groupe
AFC
4
4
4
4
4
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
7
7
7
7
7
7
7
7
7
7
Hors CAH
Hors CAH
Hors CAH
Hors CAH
Hors CAH
Hors CAH
3
3
3
Hors CAH
G
G
G
G
G
E
E
E
E
E
E
E
E
E
E
E
E
E
E
E
E
E
E
E
E
E
E
E
E
E
E
E
E
E
E
E
E
E
E
E
E
E
E
E
A
A
A
A
A
A
G
G
E
B
Tableau 32 : Définition des mycocoenoses principales et classification des placettes, d’après analyse factorielle
des correspondances (AFC) et classification ascendante hiérarchique (CAH).
Chaque mycocoenose est développée dans la partie suivante.
- 120 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
II. 3. Analyse des mycocoenoses principales
Pour chaque mycocoenose définie précédemment, la série d’analyses AFC-CAH-corrélations est renouvelée,
en éliminant les espèces représentées sur un seul des relevés de chaque mycocoenose.
Les modalités des variables (espèces) : indice d’abondance et présence/absence sur la placette ont été
testées pour chacun des groupes : la présence-absence fournit dans tous les cas des résultats jugées plus
pertinents, en accentuant sur AFC la constitution de groupes. Au sein de ces groupes, parfois pauvres en
espèces, l’indice d’abondance accorde une prépondérance aux espèces abondantes et amplifie les différences
entre relevés. La présence-absence rend mieux compte des affinités des placettes sur l’ensemble de leur
cortège fongique.
II. 3. a)
Mycocoenoses 1 et 8, à caractériser
Ces analyses partielles se consacre en premier lieu aux deux mycocoenoses non caractérisés a priori : les
mycocoenoses 1 et 8, afin de juger de leur pertinence et d’un rattachement éventuel à d’autres groupes
écologiques dans la suite des analyses.
99Analyse de la mycocoenose 1
Ce groupe correspond au clade 1 de la CAH générale.
ARC_MOL
MO_MEG
CR_SR
GL_SR
MO_SRE
BH_SAI
MO_SAU
MO_CLI
CH_PRA
0
2
4
Figure 34 : détail du clade 1de la C.A.H. générale (détail de la fig. 33).
Le clade 1 de la classification générale (fig. 34) est divisé en trois sous-clades, qui n’apparaissent plus
distinctement dans l’analyse factorielle spécifique du groupe 1 (fig. 35a et 35b). Même après élimination de
CH_PRA et MO_MEG (moins de 2 espèces communes aux autres relevés du groupe ; description comme
mycocoenoses indépendantes 8 et 9 par défaut), le faible nombre d’espèces communes à l’ensemble de ces
relevés (8) rend l’analyse très peu significative.
1,5
1,5
Axe 3; Valeur propre: 0,33834 (25,88% d'Inertie)
Axe 2; Valeur propre: 0,36963 (28,28% d'Inertie)
GL_SR
1,0
BH_SAI
0,5
MO_SRE
ARC_MOL
MO_CLI
0,0
CR_SR
-0,5
MO_SAU
-1,0
-1,5
-2,0
-1,5
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
ARC_MOL
1,0
MO_CLI
0,5
MO_SRE
GL_SR
0,0
MO_SAU
CR_SR
-0,5
-1,0
-1,5
-2,0
BH_SAI
-1,5
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
Axe 1; Valeur propre: 0,44719 (34,21% d'Inertie)
Axe 1; Valeur propre: 0,44719 (34,21% d'Inertie)
Figure 35a : Mycocoenose 1 : graphes Axe1-Axe2 et Axe1-Axe3 de l’analyse factorielle des correspondances. 7
relevés, 8 espèces. Modalités : présence-absence. Coordonnées Relevés.
- 121 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
1,5
1,2
1,0
Axe 3; Valeur propre: ,33834 (25,88% d'Inertie)
Axe 2; Valeur propre: ,36963 (28,28% d'Inertie)
1,4
RUATR
RIFIH
0,5
GAJAA
HEPUS
0,0
GARUB
LAPUM
INLAC
-0,5
-1,0
HEMES
-1,5
-2,0
1,0
GAJAA
0,8
GARUB
RIFIH
0,6
INLAC
0,4
0,2
0,0
-0,2
LAPUM
-0,4
RUATR
HEMES
-0,6
-0,8
-1,0
HEPUS
-1,2
-1,4
-1,5
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
-2,0
-1,5
Axe 1; Valeur propre: ,44719 (34,21% d'Inertie)
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
Axe 1; Valeur propre: ,44719 (34,21% d'Inertie)
Figure 35b : Mycocoenose 1 : graphes Axe1-Axe2 et Axe1-Axe3 de l’analyse factorielle des correspondances. 7
relevés, 8 espèces. Modalités : présence-absence. Coordonnées Espèces.
Axe 1
Valeur propre
0,447
% inertie
34,21
Variables environnementales
Carex echinata
0,794 (p=0,033)
Potentilla erecta
0,904 (p=0,005)
Trichophorum cespitosum 0,784 (p =0,037)
Statuts trophiques
Nb esp. bryotrophes
0,795 (p =0,032)
Nb esp. mycorhiziques
Axe 2 Axe 3
0,369
28,28
0,338
25,88
0,764 (p=0,045)
-0,808 (p=0,028)
Tableau 33 : signification écologique des axes (39 variables testées)
L’axe 2 n’est expliqué significativement par aucune variable environnementale testée. L’axe 1 oppose les
sites tourbeux d’altitude à Potentilla erecta (partie droite des graphes). L’axe 3, peu significatif, isole
ARC_MOL des autres sites par l’absence de champignons mycorhiziques.
Le caractère général de ce clade reste la présence de Salix isolés (BH_SAI, MO_SAU) ou rampants
(MO_CLI, MO_SRE, CR_SR) avec un cortège réduit de mycorhiziens (en particulier Laccaria pumila).
ARC_MOL est dépourvu de saules et d’espèces mycorhiziennes (axe 3) et pourrait représenter une
mycocoenose particulière, malheureusement représentée par un seul individu.
L’AFC (confirmée par CAH, non présentée) ne fournissant aucune classification nouvelle, une division en
mycocoenoses « secondaires » fondée le clade général (fig. 34) est développé ci-dessous.
Mycocoenose 1_1
CR_PRA : Chirens, prairie alcaline. 2 espèces : Agrocybe elatella et Bovistella paludosa.
Placette très pauvre en espèces, seule représentante des prairies tourbeuses alcalines subnaturelles sur
l’ensemble de l’échantillonnage.
Mycocoenose 1_2
MO_CLI : Montendry, radeau à Carex limosa et Drepanocladus revolvens. 4 espèces, dominées par
Rickenella fibula v. hydrina et Galerina jaapii ; quelques pousses de Salix aurita disséminées.
MO_SAU : Montendry, buissons de Salix aurita. 7 espèces.
BH_SAI : Bourget-en-Huile, Salix aurita isolés. 2 espèces.
Cette mycocoenose est caractérisée par la présence de Salix aurita et de quelques mycorhiziques à large
répartition, mais aussi par une surface réduite (îlots d’arbres ou bosquets) et des espèces très peu nombreuses
et peu présentes sur les autres placettes.
- 122 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
Mycocoenose 1_3 (clade 1):
MO_SRE : Montendry, radeau à Salix repens
GL_SR : Grand-Lemps, sphaignaie à Salix repens
CR_SR : Creusates, sphaignaie à Salix repens
Cette mycocoenose des saulaies buissonnantes à Salix repens est classée par AFC dans le groupe E, parmi
les tourbières à sphaignes. Par CAH elle ressort très distinctement éloignées des saulaies typiques, mais aussi
des sphaignaies en raison de la présence d'espèces mycorhiziennes salicicoles (en particulier Laccaria pumila
et Russula atrorubens). Salix repens semble donc être le pivot d’une mycocoenose particulière, peu
dépendante des autres caractéristiques du milieu.
Mycocoenose 1_4 (clade 1):
ARC_MOL : Arcelle, moliniaie à Philonotis
MO_MEG : Montendry, mégaphorbiaie à Filipendula
Ces deux relevés n'ont aucune espèce fongique en commun, mais sont toutes deux caractérisées par un petit
nombre d’espèces absentes des autres placettes ; elles semblent regroupées dans ce clade par défaut
d'affinités avec les autres milieux étudiés. ARC_MOL présente un faciès alpin nitrophile marqué, qui lui
confère une originalité par rapport aux autres sites étudiés ici et qui serait à comparer aux gazons alpins à
Philonotis fontana.
Par la suite, nous considérerons ce couple de relevés de manière indépendante (mycocoenose 1_4a :
Arc_mol, mycocoenose 1_4b : Mo-meg).
Conclusion sur la mycocoenose 1
L’étude peu concluante de cette mycocoenose hétérogène suggère que les relevés trop pauvres en espèces
sont à exclure des analyses myco-écologiques statistiques, et doivent être interprétés indépendemment des
autres, en justifiant leur originalité éventuelle.
Plusieurs placettes sont très fortement caractérisées écologiquement (ARC_MOL, MO_CLI) et sont
mycologiquement caractérisées par des espèces absentes des autres milieux (en particulier des Galerina : G.
annulata et G. jaapii). Le manque de représentation de ces milieux (rares) sur l’ensemble de
l’échantillonnage est sans doute la raison principale de leur mise à l’écart dans cette analyse.
Les autres divisions représentent des saulaies de petites dimensions, implantées dans les tourbières acides.
ces mycocoenoses (1_2 et 1_3) semblent assez cohérentes, mais peu représentés en nombre de relevés.
99Analyse de la « mycocoenose 8 »
LM_CR
PL_MPO
PL_MSP
Figure 36 : détail du clade 3 de la C.A.H. générale (détail de la fig. 33).
Composition de la mycocoenose 8 :
LM_CR : col Luitel, chenaux à Carex rostrata
PL_MPO : Planchettes, moliniaie mouillée à sphaignes
PL_MSP : Planchettes, moliniaie à sphaignes
- 123 -
4
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
Ces trois relevés sont regroupées sur la base unique de l'Ascomycète subaquatique Mitrula paludosa. Cette
espèce, qui ne figure que sur 2 sites d’études, peut constituer un élément étranger à ces groupements
mycocoenotiques : elle ne figure que sur 2 sites d’étude, mais apparaît dans différentes associations de ces
sites.
Une nouvelle classification ascendante hiérarchique générale (non représentée), après élimination de Mitrula
paludosa, classe les trois relevés dans le clade 6 (mycocoenose 5): tourbières actives ou flottantes, où elles
semblent mieux classées.
Mitrula paludosa est une espèce particulière sur le plan écologique, dont le mode de vie subaquatique n’a
pas d’équivalent chez les autres Macromycètes (sauf chez Cudoniella clavus var. grandis, moins fréquente).
Elle nous semble constituer, avec Cudoniella clavus var. grandis (moins fréquente, également subaquatique)
une « mycosynusie » aquatique indépendante des mycocoenoses analysées ici. De fait, elle n’est pas
comparable aux autres Macromycètes sur le plan coenologique et doit être exclue de notre analyse.
La placette LM_CR est très pauvre par ailleurs (2 autres espèces : Hypholoma elongatum et Cudoniella
clavus var. grandis) et a été éliminée de la suite des analyses.
II. 3. b)
Mycocoenoses 2 et 3 des boisements et tourbières
boisées
99Analyse du groupe 2 : tourbières ombrotrophes boisées et boisements acidophiles
ARC_EP
PR_BOU
MO_EPI
GY_EPI
TA_BOI
CR_CAL
GL_BSP
GL_BPI
MO_TOU
MO_SCA
PE_PCA
PE_PSP
PE_BES
CR_SGI
MO_DIV
LM_EPI
MO_BEP
LM_PIN
PE_BOU
PE_PIS
TA_EPI
LL_SAU
2
4
Figure 37 : détail du clade 2 de la C.A.H. générale (détail de la fig. 33).
L’analyse factorielle et la classification ascendante hiérarchique effectuées sur la mycocoenose 2 (non
figurées) ne font apparaître aucun groupe de milieux ni association d’espèces. Le clade général (fig. 37) est
détaillé ci-après ; la mycocoenose 2_3, présentant une certaine homogénéité, est analysé par AFCcorrélations afin de rechercher les facteurs structurants de ce groupe.
Mycocoenose 2_1 (clade 2)
LL_SAU : lac Luitel, saulaie de bordure.
Ce relevé classé par AFC parmi les tourbières acides boisées est très atypique pour ce groupe, caractérisé par
la présence de Cortinarius uliginosus absent des autres placettes d'étude et plus typique des saulaies
acidophiles lacustres ou de pente. Elle représente un milieu sans équivalent dans notre échantillonnage.
Mycocoenose 2_2 (clade 2)
TA_EPI : Taillefer (Sagnes), unités de pessière tourbeuse subalpine
Placette insuffisamment visitée dont le relevé est peu significatif, mais présentant de fortes affinités avec le
groupe suivant.
- 124 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
Mycocoenose 2_3 (clade 2)
CR_CAL : Creusates, sphaignaie à callune sur butte boisée
CR_SGI : Creusates, épicéas-bouleaux à Sphagnum cf girgensohnii
GL_BPI : Grand-Lemps, tourbière morte à bouleaux et pins
GL_BSP : Grand-Lemps, tourbière bombée à bouleaux
GY_EPI : Grand-Leyat, épicéas isolés
LM_EPI : col Luitel, pessière atterrie
LM_PIN : col Luitel, pinède
MO_BEP : Montendry, bétulaie-pessière atterrie
MO_DIV : Montendry, pessière de bordure
MO_SCA : Montendry, callunaie à sphaignes
MO_TOU : Montendry, trous de tourbe sous bouleaux-épicéas
PE_BES : Peuil, bétulaie à sphaignes
PE_BOU : Peuil, buttes ombrotrophes à bouleaux
PE_PCA : Peuil, Pinède à Pinus sylvestris ombrotrophe à callune
PE_PIS : Peuil, bosquets de Pinus sylvestris en moliniaie
PE_PSP : Peuil, dépressions humides à Sphagnum capillifolium/palustre sous Pinus sylvestris
Il s'agit ici des placettes les plus atterries, stades terminaux des tourbières acides à sphaignes. Les placettes
CR_SGI, MO_DIV, LM_EPI et MO_BEP possèdent un cortège fongique banalisé se rapprochant des forêts
hygrophiles correspondantes, et correspondent mieux aux pessières non tourbeuses des Vaccinio-Piceetalia.
LM_EPI et MO_TOU ont été l’objet de perturbations (arbres déracinés), favorables à l’apparition de
Laccaria affinis qui détermine leur position marginale sur l’axe 1.
L’analyse de cette mycocoenose est développée ci-dessous.
Analyse de la mycocoenose 2_3
2,0
Axe 3; Valeur propre: ,41974 (9,736% d'Inertie)
Axe 2; Valeur propre: ,22661 (10,78% d'Inertie)
6
5
PE_PIS
4
3
2
PPEE__PPSCPA
PE_BOU
MO_DIV
P E _ B E S M OC _RB_ ECCPARL_ S G I
V A_ PRIAM
2 2O _ S C A
L RM
MNUOR _CE_PEIP G Y _ E P I
P
_
B
O
G L _ B P IT A _ B O I
1
0
-1
-2
-2,5
LM_EPI
MO_TOU
GL_BSP
-2,0
-1,5
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
4,0
4,5
Axe 1; Valeur propre: ,27717 (13,19% d'Inertie)
1,5
CR_SGI
1,0
_ COA_LS C A
P E _ P C A C RM
PE_PSP
M
O
_
B
EP
PPEE__BBEOSU
MAOR_CE_PEI P
PLTRMA___BPBOI ONUI
0,5
0,0
GY_EPI
MO_DIV
GL_BPI
-0,5
-1,0
LM_EPI
GL_BSP
-1,5
MO_TOU
PE_PIS
-2,0
-2,5
-1,5
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
4,0
Axe 1; Valeur propre: ,55035 (12,77% d'Inertie)
Figure 38a : Mycocoenose 2_3, graphes Axe1-Axe2 et Axe1-Axe3 de l’analyse factorielle des correspondances. 20
relevés, 57 espèces. Modalités : présence-absence. Coordonnées Relevés.
- 125 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
2,0
6
Axe 3; Valeur propre: ,41974 (9,736% d'Inertie)
RUFUS
Axe 2; Valeur propre: ,52132 (12,09% d'Inertie)
5
4
SUBOV
3
2
LAAME
LASPH
RCUOSFCEOR
H
RHRY
U
C
L
A
LAN
M
ATIYT FOIRB
HCREO
EIIM
LG
U
C
C
L
A
D
E
O
O
N
C
O
F
L
E
RUU
V
AALEQRRU
ASM
FVU
H
O NG L CYO S U B
NRLERULUC
LBBEY
G RARITFU
CTPEERAO
H
LLVH
B
GIM
M
U
GUPLR
YBACA
ITGLORASFM
P YHLE P I M A A N D
LILBA
AEESOC
EOG
DTAM
LAV
RYPUU
MA
O
AF EN
LM
V
OE
COFUL
H IYENEGL OE NCCOESTU
V
LLC
COINT
LA
ALH
REE
URLFI G
GAH
YA
B
GACAL
1
0
-1
-2
-2,0
-1,5
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
LAAFF
3,5
4,0
4,5
CMOYLAFEN
LRVOI G
1,5
1,0
0,5
0,0
-0,5
-1,0
-1,5
TRFUL
MYEPI
HR Y
U C LA AN
OMONI
CE N CUCMOCOYFSCGLUOEAVSPP H
CR OUMRCYIILG
HA EMHFEUALCLQHGULM
R ULVAEDRLEAATPYTLAFOALIRBG L Y
COFUL
COSUB MAAND
ERMBHUREGULROI N CR O
SGLUAEVSVLAPA
UUESFELCEMORE
ERN C E T L AR H
R I F ILBA OCEODT U B
LAAME
R U BL EE TH O L
COINT
GATIB
SUBOV LARUF
LAVIE
G A C A LL A S P H
HYELO
LAANG
RUFUS
GAHYB
LAAF
-2,0
-2,5
-1,5
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
4,0
Axe 1; Valeur propre: ,55035 (12,77% d'Inertie)
Axe 1; Valeur propre: ,55035 (12,77% d'Inertie)
Figure 38b : Mycocoenose 2_3, graphes Axe1-Axe2 et Axe1-Axe3 de l’analyse factorielle des correspondances. 20
relevés, 57 espèces. Modalités : présence-absence. Coordonnées Espèces.
Axe 1
Valeur propre
0,550348
% Inertie
12,76575
Variables environnementales
Altitude
0,472 (p=0,028)
pH inf
Molinia caerulea
Potentilla erecta
Carex davalliana
Statuts trophiques
Nb mycorhiziques -0,461 (p=0,041)
Nb sapro_humic
Nb sphagnicoles
-0,542 (p=0,014)
Nb bryotrophes
Axe 2
Axe 3
Axe 4
0,521321
12,09246
0,419740
9,73619
0,400473
9,28928
0,916 (p<0,001)
0,715 (p<0,001)
0,912 (p<0,001)
-0,514 (p=0,021)
0,500 (p=0,025)
-0,525 (p=0,017)
0,469 (p=0,040)
0,732 (p<0,001)
Tableau 34 : signification écologique des axes (sous-clade 2_3) par analyse des corrélations. 39 variables testées
(corrélations significatives pour p < 0,05)
L’axe 1 suggère une opposition entre l’altitude (étages montagnard et subalpin) et la diversité mycorhizique
et sphagnicole de ces mycocoenoses des milieux boisés. Les espèces prépondérantes sur l’analyse opposent
d’une part les champignons ectomycorhiziens de l’épicéa (Cortinarius integerrimus COINT, C. fulvescens
COFUL, Rususla fuscorubroides RUFUS) associés à l’altitude, et d’autre part les ectomycorhiziens du
bouleau (Lactarius vietus LAVIE, Laccaria anglica LAANG) et sphagnicoles typiques (Galerina hybrida
GAHYB, G. tibiicystis GATIB, Hypholoma elongatum HYELO etc.) qui semblent exclus des boisements
d’épicéas. On peut en déduire que les boisements de bouleaux restent favorables aux espèces sphagnicoles
après colonisation de la tourbière, tandis que les épicéas installent leur propre système forestier à la place des
espèces typiques de la sphaignaie. Galerina calyptrata semble être la seule espèce bryotrophe caractéristique
de la recolonisation par l’épicéa.
L’axe 2 détermine essentiellement deux espèces mycorhiziques favorisées par les milieux herbacés peu
acides (Molinia caerulea, Carex davalliana) : Suillus bovinus (mycorhizique des Pinus) et Russula
fuscorubroides (mycorhiziques de Picea), espèces à large amplitude écologique que l’on peut s’attendre à
trouver en bordure des tourbières peu acides et qui ne présentent pas de valeur descriptive particulière sur ces
milieux.
L’axe 3 est déterminé par l’abondance de saprotrophes humicoles, qui dans ces milieux boisés ne s’opposent
pas aux mycorhiziens mais complètent leur description.
- 126 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
CR_CAL
TA_BOI
GL_BSP
PE_PCA
MO_SCA
PE_BES
MO_TOU
PE_BOU
PE_PSP
Mycorh.
bouleau
Altitude
GL_BPI
LM_PIN
MO_EPI
MO_BEP
CR_SGI
GY_EPIPE_PIS
MO_DIV
LM_EPI
PR_BOU
Mycorh.
épicéas
ARC_EP
Figure 39 : représentation graphique des statuts trophiques déterminant la répartition des placettes (tourbières
ombrotrophes et boisements acides). Modalités : pourcentage d’effectifs (nombre d’espèces) par classe dans chaque
relevé. 1 point = 1 relevé. L’axe 1 de l’AFC explique en partie cette répartition (en bas à gauche).
Les boisements de tourbières ombrotrophes représentent les stades terminaux des milieux tourbeux acides. Il
ne semble pas possible de reconnaître des associations mycologiques particulières, en raison de la large
répartition écologique de la plupart des espèces associées (déjà suggérée par Favre, 1948). Toutefois, leur
caractérisation fonctionnelle semble possible sur la base de leur spectre biologique (rapport mycorhiziques /
saprotrophes).
Les boisements tourbeux de basse altitude sont les mieux caractérisées par leur cortège mycorhizique (en
particulier les espèces associées aux bouleaux) ; de plus ces boisements permettent le maintien d’espèces
typiques des sphaignaies. De fait, en terme de diversité spécifique (nombre d’espèces) et fonctionnelle
(nombre de mycorhiziques), les tourbières boisées de plaine présentent un intérêt biologique très supérieur à
leurs homologues d’altitude sur nos sites d’étude.
Conclusion sur la mycocoenose 2
Bien qu’il ne soit pas possible, sur la base de nos relevés, de reconnaître des entités homogènes à l’intérieur
de cette mycocoenose, celle-ci apparaît très diversifiée, avec des faciès variant graduellement selon l’altitude
et la composition arborée. La description de sites boisés tourbeux semble devoir se fonder principalement sur
ces deux variables.
99Mycocoenose 3 : boisements neutro-basophiles et tourbières alcalines
Cette mycocoenose, correspondant au clade 4 de la CAH (fig. 40), regroupe tous les relevés du groupe C de
l’AFC, ainsi que plusieurs relevés du groupe G, en position de transition entre boisements et milieux ouverts.
- 127 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
Figurent ici les relevés réalisés en aulnaies, saulaies, bétulaies soligènes, ainsi que les milieux ouverts
alcalins.
BE_AUL
PE_BEM
LM_SAU
GL_TOU
PL_BSP
PE_MOL
PL_SAG
BH_AUB
CH_AUB
HE_AUL
CH_BEM
GL_AUL
PL_AUL
BH_BOU
CH_AUL
HE_PRA
CH_AUC
BH_SAU
HE_SA1
HE_SA2
HE_DIV
CH_BEC
CH_DIV
HE_SAB
GL_BET
GL_SBE
HE_BET
HE_TOU
CR_EP
GL_RAQ
GL_SAC
CR_SAU
CR_SBO
0
2
4
Figure 40 : détail du clade 3 de la C.A.H. générale (détail de la fig. 33).
L’analyse factorielle (fig. 41a et 41b) et la CAH (non représentée) ne mettent pas en évidence de
regroupements au sein de la mycocoenose 3. Les regroupements issus du clade 4 (fig. 33) sont détaillés cidessous.
o Analyse de la mycocoenose 3
Les axes 1 et 2 de l’AFC (fig. 41a et 41b) décrivent tous deux l’opposition entre les mycocoenoses
d’altitude, sur pH peu acide et à proportion d’espèces mycorhiziques importante, et les mycocoenoses de
plaine, acidophiles et plus pauvres en mycorhiziens. Les mycocoenoses des boisements de tourbières
soligènes acides (boulaies à sphaignes) sont mises en relief dans ces corrélations : au contraire des
mycocoenoses acidophiles acides classés dans le groupe 2 (tourbières ombrotrophes) à forte dominante de
mycorhiziens, ils sont caractérisés par une disproportion Mycorhiziens/saprotrophes_humicoles marquée au
profit des seconds (et en particulier des sphagnicoles).
1,5
1,0
0,5
0,0
-0,5
-1,0
4
Axe 3; Valeur propre: ,41403 (6,151% d'Inertie)
Axe 2; Valeur propre: ,43667 (6,488% d'Inertie)
2,0
HE_DIV
E _GM O L
P L _ SP A
HE_PRA
PL_BSP
CH_AUCC H _ B E M
HE_TOU
C H _HB EE _CGALU_LTGOLU_ A U L
H _ ABUHL _ B O UB
L_CS_B
_G
1BBEEETT C H _ A U
LSE_A
H E _ S A 2H EGH
BE_AUL
PL_AUL
HE_SAB
B H _ S A U B H _ A UPBE _ B E M
GL_SAC
CR_SBO
-1,5
-2,0
GL_RAQ
-2,5
-3,0
CR_SAU
CR_EP
-3,5
-4,0
-2,0
-1,5
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
GL_SAC
3
2
1
0
-1
PE_MOL
CR_SBO
TOU
BE
EG
T LG_LR_ A
GGL L_ S_ B
Q
HE_TOU
CH_BEM
_ BUE C
C RC_ H
SA
C RP_EE_PB PEPLML_ _SBASGP
_BET
PRA
H EH_ ED_I V
H E _ SHAE B
H E _ A UBLBHE__AAUUBL
H E _ S AH2 E _ S A 1
HU
_ AGULB_ A U L
B H _BC
SHA
_BOU
CH_AUL PL_AUL
CH_AUC
-2
-3
-2,0
Axe 1; Valeur propre: ,50760 (7,542% d'Inertie)
-1,5
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
Axe 1; Valeur propre: ,50760 (7,542% d'Inertie)
Figure 41a : mycocoenose 3, graphes Axe1-Axe2 et Axe1-Axe3 de l’analyse factorielle des correspondances. 31
relevés, 151 espèces. Modalités : présence-absence. Coordonnées Relevés.
- 128 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
1,5
1,0
0,5
0,0
-0,5
4
GAHYB
GAPAL
V O G L OP S S P A
GATIB
VMAAPOR RA E
C
L
C
L
A
TEPAL
C O AR U
Q CU L A
INX
R HA ON P LARGOVMA R
L
A
E
L
N
S
P
U
H
C
L
E
B
R
U
C
X
I
INABJ
N
L
O
E
M
P
G
R
H
L
A
A
D
R
PHAPP
T E C O N T R PGSCAELOVAPITTUACB M Y M E T L A A N G
C
O
H
E
V
CBO
L EARNLUA
CPEANTI N V
OM
PIIUECBCI O
CTCO
RIFIB
U
H
D
I
T
S
U
C
O
N
G
A
C
L
A
R
A
L
A
E
N
S
A
L
MI NYNRAOPR
P H A C E I NI NMLCAM
LACYYLLYRNOAA
FFCBUPOUOALUBLBMLM
YATGELMLA YPL SNA N
LUIHCTTVAG
EEOCUEAX
RNGPRYBLRM
EGY
PUPCN
OPTALATDEVMBSSHLRA
REITRLM
YUAM
PYFLA
HIABRFIUCM
SULLGAU
CASGRBAEREOTAROVU
LM
IMO ROCCUROONEABILLTIABNO M PE N R HLOE V A R
YAPIM
PA
H E CF ROAPHCLSO
EAPEVCHAHM
TNO
ACM
HY
Y
SA
YLM
EGA
EELFIBAALA
CLCGYAEA
ELLLACRNCSPD
M
N
CLAECAOICM
LTOO
CU
SU
URNBUAJ UV NE RCCION
RPN
BO L ECLOULBE B
ENW
ERROLA
APLO
SRCCLBCIASA
CO
THPLABIS
UH
EECDPI NERFNUYMMACYSOALCECHLOM
L LEHDSCLALIL
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E
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I
N
T
H
E
F
U
S
E N P A LE N P O L A G LLYA C Y A C O F LIEN A L V
RUATR
RLUE CV RAEI
AMFRI
Axe 3; Valeur propre: ,41403 (6,151% d'Inertie)
Axe 2; Valeur propre: ,43667 (6,488% d'Inertie)
2,0
MYCIT
-1,0
C OP UF RR I
LA
HECEP
MYFIB
-1,5
-2,0
HEMES
HMYYKTAE UC
-2,5
RUSUB
LAPUM
-3,0
-3,5
-4,0
-2,5
-2,0
-1,5
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
RUATR
3
2
ALSAS GYFUL
RALAE
I N LC EOUC E D
M YY ACCLI TOB HL LAEABP G
M
P
L
R
O
M
C
O
H
E
V
NLO
EGM
PUGRUAHG
LALBRCARYD
RULAAB CLOAPRTUUACCBL A C L C L A
1
M
HAY
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M
A
S
R
H
E
V
P
M
Y
L
G
A
A
L
P
A
C
MAAP OR AR E T U HHIPEESFSRPAA
L E V AGTGRAEAHPTAYI BLB
MNYRAHRCPI SMWLYTA
AERLOAPPAFFILSRPFIECIUMOMA Q
LUCAUBOTEFOMLTRYE M E T
CM
COPUB
TUKTA
HSCAEEAOEUCRNLN
C ATLDAO
A CM
HMTEYM
YN
C O LLAEELBNS PUHC
ABONIM
LNN
SU YR SUTVYE RM Y RF ICU
P H AP HP PA C E
SBARLEVUAUEBBLCVLRVRAEUELELINAURABHNOG
SNPAIARRATPNNUURIIO
ONV ABRRIFIB
I NNS M
A LLCMEOGEXPLPALA
ITNARGLFBEULOOLAHGCAYVLAEI TRM
S UYA
IACRCHOEICPLM
SOAEPHAYSAGC L Y M
M
A
V
A
I
0 INX
P
E
R
V
E
N
J
U
N
M
Y
P
U
R
E
N
C
O
N
R HA ON CAOGM
THPLABIS
UH
EECDPI NERCFNUO
Y D I SC O C OCNYAASSTLESRTULBACPOUBRU TD ELALIL
T
M
LDCECI N
E N P A L CPLSCCAAALNNS C O AAL M
O
CCIOFEN
LRH
CLCOABOHLICEBNARLOOM P MI NYNRAOPR
CIACOM
MCYL A
M
ELNEIPFBOL AL
G Y LHIEVF UE SN B I S CAOLOARLEN
-1
A L L U T RL UA POUB M
R
VOGLO
-2
TECON
-3
-2,0
-1,5
-1,0
Axe 1; Valeur propre: ,50760 (7,542% d'Inertie)
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
Axe 1; Valeur propre: ,50760 (7,542% d'Inertie)
Figure 41b : mycocoenose 3, graphes Axe1-Axe2 et Axe1-Axe3 de l’analyse factorielle des correspondances. 31
relevés, 151 espèces. Modalités : présence-absence. Coordonnées Espèces.
Axe 1
Axe 2
Axe 3
Axe 4
0,508
0,437
0,414
0,382
Valeur propre
7,54
6,48
6,15
5,67
% inertie
Variables environnementales
Altitude
0,429 (p=0,014) -0,622 (p<0,001)
pH superf
-0,139 (p=0,019) 0,414 (p=0,005)
Calluna vulgaris
-0,579 (p=0,001)
Molinia caerulea
0,353 (p=0,047)
Picea
0,377 (p=0,033)
0,402 (p=0,022)
Statuts trophiques
Nb mycorhiziques
0,501 (p=0,003)
0,415 (p=0,018) 0,574 (p=0,001)
Nb saprotrophes_humic.
-0,449 (p=0,010)
-0,375 (p=0,034) -0,033 (p=0,065)
Nb lignicoles
-0,380 (p=0,031) 0,3656 (p=0,040)
-0,355 (p=0,046)
Tableau 35 : signification écologique des axes (groupe 3) par analyse des corrélations. 39 variables testées
(corrélations significatives pour p < 0,005).
Les valeurs de teneur en azote du sol manquent à cette analyse ; plusieurs espèces de l’extrémité gauche du
nuage (fig. 41b) sont citées comme nitrophiles dans la littérature : Marasmius oreades, Volvariella
gloiocephala, Vascellum pratense, etc. et ce critère, recoupant la plupart des autres facteurs corrélés avec
l’axe 1 (altitude, pH, richesse en saprotrophes), pourrait être fortement déterminant pour la caractérisation
des mycocoenoses des milieux tourbeux soligène.
o
Mycocoenose 3_1
(clade 4 ; 1er quadrant haut-droite du graphe AFC fig. FFF) :
BE_AUL : Berthollets, aulnaie mêlée
GL_TOU : Grand-Lemps, tourbe nue, bord de fosse sous Betula
LM_SAU : col Luitel, saulaie-boulaie
PE_BEM : Peuil, bétulaie à molinie
PE_MOL : Peuil, moliniaie
PL_BSP : Planchettes, bouleaux et sphaignes
PL_SAG : Planchettes, saulaie acide à sphaignes et callune
Cette mycocoenose correspond à l’improbable « groupe G » de l’analyse factorielle générale (fig. 31b) et
classé ici par CAH. Elle regroupe des relevés en tourbière soligène acide ou mixte, à forte présence de
sphaignes.
- 129 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
Certains éléments sont typiques des sphaignes : Galerina spp., Tephrocybe palustris, Laccaria anglica), cette
présence marquée séparant cette mycocoenose de celles des groupements boisés ombrotrophes typiques
(groupe 2, ci-dessus). Ces relevés ont également en commun la présence de bouleaux et de champignons
mycorhiziens associés (Leccinum spp., Inocybe napipes etc.), de Clitocybe clavipes (absent des tourbières
ombrotrophes typiques, élément différentiel possible), mais aussi de Collybia aquosa, espèce saprotrophe
ubiquiste dépourvue de signification écologique.
La présence d’éléments sphagnicoles singularise cette mycocoenose par rapport aux autres mycocoenoses du
groupe 3 ; les différences avec la mycocoenose acidophile (2) sont plus subtiles et résident avant tout dans la
proportion des espèces mycorhiziques et sphagnicoles (ces derniers très défavorisés par le boisement dans la
mycocoenose 5).
o Mycocoenose 3_2
(clade 4 ; nuage principal, centre et gauche du graphe AFC, fig. 41a et 41b)
BH_AUB : Bourget-en-Huile, aulnaie à bouleaux
BH_BOU : Bourget-en-Huile, boulaie-aulnaie
sèche
BH_SAU : Bourget-en-Huile, saulaie
CH_AUB : Chirens, aulnaie sèche
CH_AUC : Chirens, aulnaie humide
CH_AUL : Chirens, aulnaie drainée
CH_BEC : Chirens, bétulaie à Climacium
CH_BEM : Chirens, boulaie à molinie
CH_DIV : Chirens, bétulaie-saulaie et divers
GL_AUL : Grand-Lemps, aulnaie pure
GL_BET : Grand-Lemps, bétulaie atterrie
GL_SBE : Grand-Lemps, saulaie-boulaie
HE_AUL : Herretang, aulnaie
HE_BET : Herretang, bouleaux sur butte
HE_DIV : Herretang, prairies et peupleraie
HE_PRA : Herretang, prairies
HE_SA1 : Herretang, saulaie nitrophile
HE_SA2 : Herretang, saulaie inondable
HE_SAB : Herretang, saules bord de ruisseau
HE_TOU : Herretang, bouleaux-saules bord de
fosse
PL_AUL : Planchettes, aulnaie bord de ruisseau
Cette mycocoenose, regroupant des relevés de placettes à physionomies très différentes, présente deux
faciès, peut-être peu distincts (issus de la CAH générale mais non distingués par AFC et CAH spécifique,
non figurées) :
•1er groupe (BH_AUB à PL_AUL) regroupant des relevés d’aulnaies-bétulaies neutro-acidophile ;
•2ème groupe (BH_BOU à HE_TOU) regroupant relevés en sites boisés asséchés ou peu tourbeux
(bétulaies, aulnaies-bétulaies), et des saulaies alcalines typiques. Tous ces sites sont marqués par
une acidité faible.
Les différences sont très peu marquées par les champignons recensés, et nous avons échoué à caractériser
plus précisément ces deux groupements.
o
Mycocoenose 3_3 : saules et abres isolés
(clade 4 ; bas du graphe AFC axes 1-2, fig. 41a et 41b)
CR_EP : Creusates, épicéa isolé
CR_SAU : Creusates, saule isolé
CR_SBO : Creusates, saulaie de bordure, écoulement alcalin
GL_RAQ : Grand-Lemps, roselière-cladiaie aquatique
GL_SAC : Grand-Lemps, saulaie acidocline
Cette mycocoenose est déterminée par l’axe 2 : altitude élevée, pH plutôt acide. Elle regroupe un unique
relevé de pessière sphagneuse peu acide (CR_EP), 4 relevés en saulaies sur milieu tourbeux neutrocline
(CR_SAU, CR_SBO et GL-SAC), et 1 relevé en roselière-cladiaie subaquatique à Salix aurita (GL-RAQ).
Les points communs entre ces relevés sont une forte proportion d’espèces mycorhiziennes associées
- 130 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
spécifiquement aux essences ; mais aussi la très faible superficie des placettes (arbres isolés ou petites unités
de moins de 500 m²), qui rend leur représentation ici peu significative.
Dans l’optique d’un échantillonnage rigoureusement conforme au protocole initial (placettes de plus de 500
m²), ces relevés n’auraient pas leur place dans cette analyse. Leur originalité écologique (et mycologique)
nous avait incité à les intégrer à nos relevés, mais elle se révèle très difficile à interpréter. De manière plus
générale, les arbres isolés (de même que les buissons de Salix repens) sont des échantillons écologiques
souvent uniques, très difficiles à analyser.
Ici, les mycocoenoses obtenues pourraient représenter des interfaces entre milieux, sans cohérence
coenologique.
99Analyse spécifique de la mycocoenose 3_2 par type de peuplement
Les saulaies, aulnaies et bétulaies présentent une forte caractérisation écologique, non mise en évidence par
l’analyse mycocoenologique. Cependant une analyse par « faciès » écologique a été tentée afin de tenter de
caractériser indépendemment aulnaies, bétulaies et saulaies.
o Analyse des saulaies
Cette analyse s’est révélée sans fondement : nos relevés ne contiennent que 3 espèces communes à au moins
3 des 4 saulaies du sous-groupe 3_2, toutes lignicoles (Polyporus varius, Panellus ringens et Crepidotus
cesatii). L’échantillonnage en saulaie alcaline se révèle donc bien trop faible pour cette analyse. L’étude
mycocoenologique de ce milieu très peu décrit par ailleurs (à l’exception du Lactarietum lacunarum,
association fongique des saulaies fangeuses de plaine ; Bon & van Haluwyn, 1981, et des saulaies des
milieux dunaires ; Courtecuisse, 1986 ; voir aussi Watling, 1992), extrêmement diversifié, et que nous avons
découvert à l’occasion de cette étude, requiert une étude spécifique.
o Analyse des aulnaies
Les aulnaies sont mieux représentées sur nos relevés et présentent un grand nombre d’espèces
caractéristiques.
1,5
1,5
Axe 2; Valeur propre: ,25051 (18,27% d'Inertie)
Axe 2; Valeur propre: ,25051 (18,27% d'Inertie)
MALIM
HE_AUL
1,0
CH_AUC
PL_AUL
0,5
BH_AUB
0,0
GL_AUL
BE_AUL
C H _ A UCLH _ A U B
-0,5
-1,0
-1,5
-2,0
-1,5
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
ALSUB
LAPUR
DEINT
1,0
0,5
TECON
ALLUT MEPLA
GYLIV RUPUM
AMFRI
LAOMP
C O C R OM A V A I
COHEL
MYGAL
MYSAN
PE SNCJ U
A NC OC FOROIR E
MYSTY
M Y P U R C L D LELACAGLLI LY
RIFIB
A L A LCNO A L N
0,0
-0,5
ENCON
COXAN
LAOBR
INCAL
LAFLA
-1,0
-1,5
-2,0
ALMEL
ALSCO
COBIB
-1,5
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
Axe 1; Valeur propre: ,39253 (28,63% d'Inertie)
Axe 1; Valeur propre: ,39253 (28,63% d'Inertie)
Figure 42 : graphes Axe1-Axe2 de l’analyse factorielle des correspondances, Aulnaies. 8 relevés, 36 espèces.
Modalités : présence-absence. Coordonnées Relevés (gauche) et Espèces (droite).
Le premier axe de l’analyse factorielle (fig. 42) est corrélé à l’acidité de l’aulnaie, premier facteur de
répartition des espèces.
- 131 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
Axe 1
Axe 2
Axe 3
Valeur propre
0,392
0,250
% inertie
28,63
18,27
Variables environnementales
pH sup
-0,762 (p=0,028)
Statuts trophiques
Nb saprotrophes humic.
-0,837 (p=0,009)
Axe 4
0,216
15,78
0,176
12,85
Tableau 36 : signification écologique des axes (aulnaies) par analyse des corrélations. 39 variables testées
(corrélations significatives pour p < 0,005).
Il serait tentant de distinguer des mycocoenoses alnicoles oligotrophes, mésotrophes et eutrophes à partir de
ces analyses ; mais le pH ne reflète pas directement le niveau trophique des sols, avant tout déterminé par la
teneur en azote et en phosphore, et par l’oxygénation de l’eau (Gobat et al., 1994 ; Laplace-Dolonde, 1992 ;
Manneville et al., 1997). Par ailleurs, les espèces saprotrophes étant favorisées par la richesse en nutriments
du sol, l’axe 2 (corrélé négativement au nombre de saprotrophes humicoles) peut également décrire en partie
ce niveau trophique.
Toutefois, Laplace-Dolonde (op. cit., p. 169) caractérise le niveau trophique des histosols par des valeurs de
pH suivantes :
- eutrophe : pH > 6
- mésotrophe : 4,5 < pH < 6
- oligotrophe : pH < 4,5
En réduisant cette analyse aux seules espèces terricoles (en relation directe avec l’acidité), on peut
reconnaître plusieurs faciès (classification expérimentale et peu significative, car fondée sur un nombre trop
réduit d’échantillons) :
- Aulnaies acidiphiles, oligotrophes (pH < 4,5), partie gauche du graphe AFC, fig. 42 : Laccaria
purpureobadia, Amanita friabilis, Lactarius omphaliformis, Cortinarius croceocrystallinus, C.
helvelloides
- Aulnaies neutroclines, mésotrophes (4,5 < pH < 6), partie droite du graphe AFC, fig. 42 : Gyrodon
lividus, Russula pumila, Tephrocybe confusa, Alnicola luteolofibrillosa, Megacollybia platyphylla,
Lactarius obscuratus var. radiatus, Inocybe calospora
- Indifférents ou neutroclines : Alnicola alnetorum, A. melinoides, A. scolecina, Cortinarius alnetorum, C.
bibulus, Lactarius cyathuliformis, etc.
o Analyse des boulaies
1,0
Axe 2; Valeur propre: ,32975 (16,97% d'Inertie)
Axe 2; Valeur propre: ,32975 (16,97% d'Inertie)
2,0
PLOEYLGP EL NRA
CXIINABJ
NLOEM
PGRHLAAD
R
1,5
1,0
0,5
0,0
-0,5
-1,0
-1,5
-2,0
-2,0
ROUNACQL UA M A R A M
T U CCO
CLCLA
E N R HLPA T A B
UGLRYA LC I V
AML BYOLP AH
P OCVOAXRA N P SPOCIL
LNUAABPREUOTPMAT I N V
C ARM
MP LYPMOEDT
CRCES
MYSTY
TNRAFI TNU L
OY
SDCRTEY
HP SE PVEOANPCSCEORC ECDO P U C MMY YE PS IPL1A G L Y L APEATNM
NATE
OM
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M EMPYL G
A ARIFIB
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L
E
U
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M
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C O F LLE CLALIL
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M
I
N
YAFLIRVBLUE CV RAEI
A L S CCOO F R I
MALIM
ENJUN
R U GKRUAM U T
INLEU
ALSAS
COHEB
HELUT
GACLA
-1,5
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
Axe 1; Valeur propre: ,39869 (20,52% d'Inertie)
HE_BET
C H _ B E CC H _ B E M
0,8
0,6
0,4
PL_BSP
0,2
0,0
CH_AUB
-0,2
B E _ A U LB H _ A U B
PE_BEM
-0,4
-0,6
G L _ B E GT L _ S B E
-0,8
-1,0
-2,0
-1,5
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
Axe 1; Valeur propre: ,39869 (20,52% d'Inertie)
Figure 43 : graphes Axe1-Axe2 de l’analyse factorielle des correspondances, Boulaies. 10 relevés, 89
espèces. Modalités : présence-absence. Coordonnées Relevés (gauche) et Espèces (droite).
- 132 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
Axe 1
Axe 2
Axe 3
Valeur propre
0,399
0,330
0,250
% inertie
20,52
16,97
12,85
Variables environnementales
Humide
-0,797 (p=0,006)
Sec
0,797 (p=0,006)
Statut trophique
Nb saprotrophes graminicoles
-0,914 (p<0,001)
Tableau 37 : signification écologique des axes (boulaies) par analyse des corrélations. 39 variables
testées (corrélations significatives pour p < 0,005).
L’axe 1 n’est corrélé à aucune variable testée. L’interprétation de ces regroupements de relevés (fig. 43,
droite) peut se faire sur la spécificité des espèces mycorhiziques : les relevés GL_BET et GL_SBE (en bas à
gauche) présentent de nombreuses espèces associées aux Salix (Cortinarius helobius, Hebeloma lutense etc.)
et représentent des boulaies-saulaies mêlées. Les placettes de la partie droite du graphe sont majoritairement
des alnicoles (Alnicola spp., Cortinarius alnetorum etc.) et traduisent la prépondérance des aulnes.
L’axe 2 isole (en haut, fig. 43) des relevés sur placettes « sèches » (corrélation opposant les caractères
hydriques « humide » et « sec »). Dans ce groupe figurent des espèces strictement bétulicoles (Russula
claroflava, R. betularum etc.), plutôt acidophiles et présentes dans d’autres mycocoenoses, notament dans la
mycocoenose 3_1 (boulaies acidoclines soligènes) ; ces boulaies « sèches » peuvent en représenter un stade
asséché ou atterri, traduit sur le plan mycologique par un enrichissement en espèces lignicoles et
mycorhiziques à large répartition (en particulier les Inocybe).
Les boulaies ne semblent pas représenter un groupe mycocoenologique cohérent. L’humidité détermine
fortement les caractéristiques fongiques et peut être décrite par des associations d’espèces ; mais les essences
mêlées (Alnus, Salix) apportent de nombreuses espèces qui leurs sont propres, souvent dominantes sur les
espèces bétulicoles et semblant masquer, dans nos analyses, les propriétés des espèces strictement
bétulicoles.
La situation contraire était observée en milieu atterri (mycocoenose 2_3) ou soligène ombrotrophisé
(mycocoenose 3_1), où les espèces mycorhiziennes du bouleau dominaient largement sur les espèces des
saules (représentées seulement par Lactarius lacunarum ou Cortinarius friesianus).
o Conclusion sur la mycocoenose 3
L’ensemble « mycocoenose 3 » est essentiellement déterminée par le caractère soligène des placettes.
La mycocoenose 3_1 présente un caractère de transition vers la mycocoenose des milieux boisés
ombrorophes atterris (mycocoenose 2) par la présence de sphaignes ; mais elle s’en distingue par une
proportion plus importante d’espèces sphagnicoles. La rareté de cette configuration typiquement océanique
dans notre région d’étude mérite une étude comparative sur d’autres secteurs géographiques, notamment en
Haute-Savoie où les transitions entre ces formations soligènes et des stades atterris de tourbière mixte (telles
que la bétulaie atterries du Grand-Lemps, GL_BPI) sont mieux représentées. La classification
phytosociologique de ces milieux soligènes à sphaignes a été discutée par Mériaud et al. (1978), qui les ont
décrit comme association spécifique (Sphagno palustris-Betuletum pubescentis), à caractères croisés entre
les Oxycocco-Sphagnetea (tourbières actives) et le Quercion robori-petreae qui en représenterait le stade
terminal. Elles semblent également particulières sur le plan mycocoenologique et représentent d’après nos
analyses une mycocoenose bien caractérisée.
- 133 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
La mycocoenose 3_2 regroupe l’ensemble des relevés en aulnaies, saulaies et bétulaies non sphagneuses.
Elle ne reflète pas la vision (idéalisée ?) de terrain fondée sur la très forte spécificité mycorhizienne de
chacune de ces essences. En milieu acide (ombrotrophe ou soligène), les espèces mycorhiziques du bouleau
dominent (en nombre de carpophores) les espèces des saules ; en milieu alcalin, les espèces des saules sont
dominantes. Les espèces associées aux aulnes semblent s’exprimer dans tous les cas, peu nombreuses mais
différentes en fonction du pH.
Dans cette mycocoenose générale (3), le bouleau, l’aulne et le saule semblent représenter trois « pôles »,
déterminant des faciès mycologiques différents par leur proportion respective en mycorhiziques spécifiques
de chaque essence. Ces faciès sont en réalité unis par des gradients, dépendant à la fois du caractère hydrique
(influence prépondérante sur les mycorhiques du bouleau), du niveau trophique (aulnes) et peut-être d’acidité
(saules, manque d’échantillons).
II. 3. c)
Mycocoenoses 4, 5 et 6 des milieux sphagneux ouverts
Les milieux sphagneux ouverts sont à la fois les milieux les plus caractéristiques des tourbières, et les plus
pauvres en nombre d’espèces. Les espèces qui fructifient dans ces milieux fortement sélectifs sont pour la
plupart inféodées aux sphaignes ou à l’humus tourbeux, et souvent dominantes sur les espèces à large
répartition pénétrant occasionnellement dans les sphaignaies.
La classification proposée par la CAH générale est confirmée par une série AFC-CAH spécifique de cet
ensemble, avec quelques divergences mineures concernant des placettes particulières.
7
7
A2_ESC
LM_MOL
MO_VAC
TA_SAG
ARC_ERV
GY_CAL
PR_SCA
LL_SPM
LL_TRI
ARC_EVA
ARC_MSP
GY_CR
TA_BOE
GY_CL
GY_TRI
LL_COM
LL_SCZ
GY_MOL
PR_JON
PR_SMA
LL_CAL
PL_ACT
PL_CAL
GL_SPH
LM_SCZ
PM
LL_PIN
PU
CR_ERI
CR_MOS
MO_POT
MO_POD
MO_RAD
PE_SCA
CR_MOA
PL_DEB
PL_MPO
PL_MSP
LM_JON
PL_LYC
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
4,0
4,5
Dist. d'agrégation
Figure 44 : cladogramme de la Classification ascendante hiérarchique sur les mycocoenoses 4, 5 et 6 (135
espèces, 42 relevés). Variable analysée : indice d’abondance. Méthode de calcul : moyennes pondérées. Flèche :
différences de classification par rapport à l’analyse générale (fig. 33).
- 134 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
Les différences importantes observées entre les deux classifications (CAH générale et CAH spécifique aux
groupes 4, 5 et 6) concernent 4 relevés (fig. 44).
•Deux placettes dominées par Juncus spp. et ayant en commun la présence d’une espèce graminicole
rare : Coprinus martinii, associée aux joncs, sans spécificité. PM_JON est une placette mésotrophe
à hautes herbes (mégaphorbiaie à Juncus effusus et Angelica sylvestris avec sous-étage de
sphaignes) ; PL_LYC est une stade pionnier de colonisation d’une piste forestière. Les deux
placettes sont très pauvres en espèces, et un rapprochement mycocoenologique sur la seule base
d’une espèce graminicole (C. martinii) et d’une sphagnicole à large amplitude écologique
(Galerina tibiicystis) nous semble artificiel. Nous avons donc préféré les exclure de l’analyse. On
retiendra cependant, sur le plan synécologique (voire mycosynusial), une certaine prédilection de
Coprinus martinii (espèce rare d’intérêt patrimonial régional) pour ces deux types de milieux
soligènes dominés par les joncs.
•TA_BOE, placette sous-explorée (3 visites) initialement classée dans le clade 5 (radeaux flottants,
fig. 33), est reclassée parmi les placettes du clade 6 (prairies sphagneuses). Ce changement de
position peut être dû à la présence de plusieurs espèces mycorhiziques à large répartition en relation
avec les arbres entourant cette bordure de lac. Les lacunes de l’échantillonnage mycologique
empêchent d’interpréter correctement la position mycocoenologique de cette placette.
•CR_MOS, placette très explorée (prairie soligène en cours d’ombrotrophisation), classée initialement
au sein de la mycocoenose 6 (tourbières ombrotrophes et prairies sphagneuses acides), est
rapprochée ici de la placette voisine CR_MOA au sein de la mycocoenose 7 (moliniaie à
Aulacomnium, qui représente un faciès soligène plus basique, non ombrotrophisé). La position
nettement intermédiaire de cette placette entre les mycocoenoses 6 et 7 ne nous permet pas de
préférer l’une ou l’autre classification a priori ; les deux propositions sont testées, puis comparées,
en maintenant la placette dans l’analyse spécifique à chaque groupe.
•Une scission du clade 7 de l’analyse générale (prairies et radeaux peu acides) sépare les placettes
riches en espèces végétales et fongiques des Creusates et de Montendry (CR et MO : humides) des
placettes peu diversifiées de même type (saturées ou tremblantes), partie haute du clade.
La suite de l’analyse est fondé sur les groupes issus de l’analyse hiérarchique générale (fig. 33), après
élimination des placettes LM_JON, PL_LYC et TA_BOE citées ci-dessus.
99Mycocoenose 4 : radeaux de sphaignes et tourbières actives
GL_SPH
PM
TA_BOE
PU
LL_PIN
LM_SCZ
LL_CAL
PL_DEB
PL_ACT
PL_CAL
Figure 45 : mycocoenose 4 ; détail du clade 5 de la C.A.H. générale (détail de la fig. 33).
Cette mycocoenose correspond aux parties les plus typiques des premiers stades de colonisation par les
sphaignes, en particulier les radeaux des tourbières de lac. Les espèces les plus abondantes sont les Galerina
banales des sphaignaies (G. paludosa, G. hybrida, G. tibiicystis) ; l’espèce la plus caractéristique de cette
mycocoenose semble être Omphalina sphagnicola, plus rare dans d’autres mycocoenoses.
o Analyse de la mycocoenose 4
Avec ces milieux particulièrement sélectifs (saturation hydrique du sol), la limite des capacités descriptives
des champignons semble être atteinte : le nombre d’espèces présentes sur chaque relevé est très faible, et une
seule espèce peut modifier considérablement la classification obtenue. Toutefois, les espèces déterminant les
mycocoenoses définies ici (fig. 46) sont toujours abondantes et difficiles à éviter lors d’une saison de terrain.
- 135 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
2,0
Axe 2; Valeur propre: ,33207 (23,16% d'Inertie)
Axe 2; Valeur propre: ,33207 (23,16% d'Inertie)
1,5
PU
1,0
0,5
PL_DEB
P L _ APCLT_ C A L
0,0
2
PU
PM
1
LL_CAL
4
PM
-0,5
3
-1,0
LM_SCZ
GL_SPH
-1,5
-1,0
-0,8
-0,6
-0,4
-0,2
0,0
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
1,2
1,5
1,0
0,5
0,0
HYCOC
PHMYE
GAATK
MYGAP
LAANG
GATIB
OMSPH
MYEPI
COAQU ALSPH
RIFIB
CAN
GAPAL
POCIL H Y
GASSP
ENCON
HYELO
-0,5
GAHYB
-1,0
COTUB
-1,5
-2,0
-1,5
Axe 1; Valeur propre: ,45483 (31,72% d'Inertie)
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
Axe 1; Valeur propre: ,45483 (31,72% d'Inertie)
Figure 46 : mycocoenose 4, graphes Axe1-Axe2 de l’analyse factorielle des correspondances. 9 relevés,
20 espèces. Modalités : présence-absence. Coordonnées Relevés (gauche) et Espèces (droite).
Le test de von Post (degré de décomposition de la tourbe) ayant pu être appliqué à toutes les placettes de ce
groupe, il a été inclus dans l’étude des corrélations (tab. 38).
Axe 1
Axe 2
Axe 3
Valeur propre
0,455
0,332
0,213
% inertie
31,72
23,16
14,88
Variables environnementales
Altitude
0,730 (p=0,040)
von Post superficiel
-0,799 (p=0,020)
Carex limosa
0,908 (p=0,001)
Sphagnum palustre
-0,787 (p=0,012)
Statut trophique
Nb mycorhiziques
0,744 (p=0,021)
Nb saprotrophes_humicoles -0,725 (p=0,027)
Tableau 38 : signification écologique des axes (mycocoenose 4) par analyse des corrélations. 41
variables testées (corrélations significatives pour p < 0,005).
Bien que les milieux soient typiquement tourbeux, dominés par les sphaignes, on ne peut exclure de
l’analyse les espèces mycorhiziques des arbres voisins, car ces espèces représentent également un élément
important (et souvent foisonnant, dans le cas de Cortinarius sphagneti ou Laccaria anglica, également
présents en milieu ombrotrophe) de ces milieux saturés en eau. De plus, l’analyse mycosynusiale (par statuts
trophiques) serait sans doute décevante en raison de la très faible diversité d’espèces.
On peut tenter diviser, sur la base des analyses précédentes (fig. 46), la mycocoenose 4 en 4 mycocoenoses
secondaires, chacune représentée malheureusement par un très petit nombre de relevés.
o Mycocoenose 4_1 : tourbières soligènes océaniques
PL_ACT : Planchettes, tourbière active (soligène)
PL_CAL : Planchettes, callunaie (soligène)
PL_DEB : Planchettes, sphaignaie active déboisée (soligène)
Les relevés constituant ce groupe appartiennent au vallon tourbeux de Planchettes, à forte influence
océanique. Elles sont notamment caractérisées par un taux de boisement en Alnus glutinosa important (avec
l’abondance d’Alnicola sphagneti jusque dans la sphaignaie active) et un fort recouvrement de Molinia. Elles
- 136 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
sont assez peu comparables aux sites continentaux ou montagnards de ce groupe, sinon pour partager les
principales Galerina sphagnicoles.
Cette mycocoenose est déterminée par une décomposition très importante des sphaignes (test de von Post et
placettes corrélés négativement à l’axe 1), qui pourrait être liée (cause ou conséquence ?…) à une plus
grande diversité des espèces associées, et notamment à la présence d’espèces saprotrophes humicoles à très
large répartition (Entoloma conferendum, etc.). Toutefois, le nombre de carpophores trouvés sur l’ensemble
de ce site, à l’exception des Galerina et Alnicola, est généralement faible, ce qui semble être une singularité
de cette mycocoenose.
L’absence de Carex limosa sur ces placettes décrit son caractère soligène, par rapport aux autres
mycocoenoses caractéristiques des sphaignaies limnogènes décrites ci-après.
o Mycocoenose 4_2 : ceintures de lacs subalpins
PM : Taillefer ("lac Punay mort"), radeau flottant atterri (limnogène)
PU : Taillefer (lac Punay), radeau flottant à Carex rostrata (limnogène)
Les ceintures de végétation subalpines à Carex rostrata et sphaignes hautes sont généralement en contact
direct avec les arbres voisins, et quelques espèces typiquement acido-hygrophiles s’y trouvent plus ou moins
régulièrement : Lactarius rufus, L. repraesentaneus etc. sous Picea, sans que ces espèces puissent être
qualifiées de caractéristiques. La proportion d’espèces mycorhiziennes n’a donc pas ici la valeur descriptive
mise en évidence dans les groupes précédents, et cette mycocoenose présente un caractère composite de
mycocoenoses de sphaignaie très humide et de boisement d’altitude.
Les deux lacs PU-PM représentent une série dynamique allant de la ceinture de quelques mètres de largeur
(PU) au stade atterri avec quelques bombements et petits épicéas (PM). Le stade atterri est très pauvre en
espèces. L’influence subalpine est soulignée par la présence d’Hygrocybe coccineocrenata et (sur PU) de
Phaeogalera stagnina, qui semble caractéristique des associations sphagneuses d’altitude à Carex rostrata
(cf. Moreau, 1995)
Phaeonematoloma myosotis « var. evelata », saprotrophe turficole, semble également caractéristique de cette
mycocoenose d’altitude, avec des caractères anatomiques différents de ceux du type de basse et moyenne
altitude (étude taxinomique à compléter).
o Mycocoenose 4_3 : gouilles et dépressions flottantes
GL_SPH : Grand-Lemps, chenaux à Carex lasiocarpa en tourbière bombée sous Phragmites (ombrogène)
LM_SCZ : col Luitel, dépressions à Scheuchzeria (limnogène)
Ces deux relevés présentent les mêmes espèces, après élimination d’une espèce unique (Omphalina
philonotis sur GL_SPH), et constituent de fait une mycocoenose très homogène, mais aussi extrêmement
pauvre. Elle est caractérisée par quelques espèces supportant un taux de saturation en eau maximal,
également abondantes dans la plupart des autres sphaignaies : Galerina hybrida, G. paludosa, Hypholoma
elongatum, et Cortinarius sphagneti (COTUB) en relation mycorhizique avec les arbres voisins (en
périphérie des dépressions). Elle constitue un faciès très appauvri des mycocoenoses sphagnicoles du groupe
4.
o Mycocoenose 4_4 : butte à Sphagnum fuscum
LL_CAL, lac Luitel, buttes à Calluna-Sphagnum fuscum sur radeau
- 137 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
Cette placette, qui se présente sous forme d’îlots de faible superficie (quelques m²) bien délimités au sein du
radeau flottant du lac Luitel, est très pauvre en espèces (4 espèces recensées). Son relevé semble original par
la présence conjointe, unique sur notre échantillonnage de placettes, d’une espèce ombrotrophe typique
(Omphalina sphagnicola) et d’une espèce des sphaignaies soligènes à Trichophorum cespitosum (Galerina
sphagnicola, caractéristique du groupe 5), toutes deux fructifiant abondamment.
Le même milieu, échantillonné au lac Praver (PR_SCA), est également très pauvre en espèces, mais n’a pas
présenté Omphalina sphagnicola et son relevé se trouve de fait classé dans la mycocoenose 5. Bien que O.
sphagnicola fructifie régulièrement et soit facile à repérer, il est possible d’attribuer ceci à un défaut
d’échantillonnage. Une prospection orientée sur le site du Praver et d’autres sites montagnards serait à
renouveler pour confirmer la constance de Omphalina sphagnicola et Galerina sphagnicola et de la
mycocoenose 4_4 comme caractéristique des buttes à Sphagnum fuscum.
o Conclusion sur la mycocoenose 4
Les relevés en tourbière active, flottantes ou peu bombées, apparaissent variés et difficiles à cerner. Ils sont
essentiellement caractérisés par une pauvreté générale en espèces, mais aussi par l’absence ou la rareté des
saprotrophes humicoles (Entoloma, p. ex.).
La mycocoenose 4_1, sous influence atlantique, est toutefois très diversifiée, notamment sur le plan
fonctionnel (trophique) en abritant des espèces bryotrophes, saprotrophes, et bryo-parasites (avec
Tephrocybe palustris) ; mais la plupart de ces espèces restent très peu abondantes. L’une des placettes
(PL_DEB) est issue du déboisement d’une placette initialement analogue à PL_SAG (saulaie à callune,
mycocoenose 3_1), en milieu soligène ; elle semble avoir retrouvé des éléments de mycocoenose des
tourbières actives, en particulier la présence abondante de l’espèce sphagnicole Omphalina sphagnicola.
Deux espèces d’Hygrocybe semblent affirmer une différence entre le domaine océanique (Hygrocybe cf.
cantharellus) et le domaine arctico-alpin (H. coccineocrenata), leur présence conjointe n’ayant été observée
sur aucune placette. H. « cf. cantharellus » semble associé à la molinie, qui domine largement les milieux
tourbeux du domaine océanique.
Les buttes à Sphagnum fuscum des tourbières limnogènes ne présentent pas Hygrocybe coccineocrenata,
mais l’association originale Omphalina sphagnicola-Galerina sphagnicola (mycocoenose 4_4), à confirmer
sur un plus vaste échantillonnage de sites.
99Tourbières ombrotrophes et prairies sphagneuses (groupe 5)
ARC_ERV
GY_CAL
GY_CL
PR_SCA
LL_SPM
LL_SCZ
ARC_EVA
GY_CR
LL_TRI
GY_MOL
PR_SMA
PR_JON
ARC_MSP
CR_MOS
CR_ERI
GY_TRI
MO_VAC
PE_SCA
Figure 47 : mycocoenose 5 ; détail du clade 6 de la C.A.H. générale (détail de la fig. 33).
- 138 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
o Analyse de la mycocoenose 5
ARC_ERV : Arcelle, sphaignaie à Eriophorum vaginatum
ARC_EVA : Arcelle, dépressions à Carex rostrata et Eriophorum
ARC_MSP : Arcelle, moliniaie à Sphagnum magellanicum
CR_ERI : Creusates, sphaignaie à Eriophorum vaginatum
CR_MOS : Creusates, moliniaie à Sphagnum magellanicum
GY_CL : Grand-Leyat, radeau à Carex limosa
GY_CR : Grand-Leyat, dépressions à Carex rostrata
GY_MOL : Grand-Leyat, moliniaie à sphaignes
GY_TRI : Grand-Leyat, sphaignaie à Trichophorum cespitosum
LL_PIN : lac Luitel, radeau à Pinus uncinata
LL_SCZ : lac Luitel, radeau à Scheuchzeria
LL_SPM : lac Luitel, radeau à Sphagnum magellanicum
LL_TRI : lac Luitel, radeau à Trichophorum cespitosum
MO_VAC : Montendry, buttes de sphaignes à Vaccinium myrtillus
PE_SCA : Peuil, buttes de sphaignes à Calluna
PL_MPO : Planchettes, dépressions à sphaignes avec Molinia
PL_MSP : Planchettes, moliniaie sphagneuses à touradons
PR_JON : lac Praver, radeau à Scheuchzeria et Juncus
PR_SCA : lac Praver, radeau à callune et Sphagnum fuscum
PR_SMA : lac Praver, radeau à Sphagnum magellanicum
Les analyses factorielles ont été réalisées avec difficulté, en raison de la présence de quelques relevés
dissidents, parfois trop pauvres pour être interprétés. Nous avons dû procéder à une succession d’analyses
avec élimination progressive des variables les moins significatives.
o Première analyse factorielle.
2,5
Axe 2; Valeur propre: ,36349 (14,75% d'Inertie)
Axe 2; Valeur propre: ,36349 (14,75% d'Inertie)
2,5
2,0
PE_SCA
1,5
1,0
PL_M
P LS_PM P O
0,5
0,0
-0,5
-1,0
CR_MOS
CR_ERI
AR
C_MSP
CGZ
G Y _ M O LL LA_RS C
_YE_VTAR I
P RP_RJ O
G
LYM
L_ _CSRP M
_PASN
RR_CA
S_CEAR V
GY_CAL
L LL _LT_ R
P II N
-1,5
-2,0
-2,5
-2,5
-2,0
-1,5
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
GASPM
2,0
1,5
GASSP
RIFIB
ENXAN
ENMOU
HYCAN
1,0
TEERO
0,5
PHMYO
0,0
OMSPH
RIFIH
G A T I B T R H I RO M O N I
GAPAL OMPHI
E LYOC O C
G A H YHBY H
-0,5
GASPH
-1,0
ARECT
COHUR
-1,5
-2,0
-2,5
-2,5
Axe 1; Valeur propre: ,41842 (16,98% d'Inertie)
-2,0
-1,5
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
Axe 1; Valeur propre: ,41842 (16,98% d'Inertie)
Figure 48 : mycocoenose 5, graphes Axe1-Axe2 de l’analyse factorielle des correspondances. 18 relevés, 19
espèces. Modalités : présence-absence. Coordonnées Relevés (gauche) et Espèces (droite).
On constate, sur ce premier graphe, une répartition des espèces dominée par Rickenella fibula var. fibula
(RIFIB, partie gauche du graphe) et R. fibula var. hydrina (RIFIH, partie droite du graphe). La détermination
de RIFIB sur les relevés considérées (PL_MOL et PL_MPO) est sujette à caution : les quelques exemplaires
déterminés ainsi étaient greffés sur sphaignes et morphologiquement intermédiaires vers la var. hydrina
(habituellement sur Aulacomnium). Au-delà du problème taxinomique posé, les différences écologiques et
anatomiques entre ces deux taxons très voisins ne justifient pas un tel poids dans cette analyse.
- 139 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
Une seconde analyse est effectuée sur les mêmes relevés après regroupement des deux taxons (sous le nom
de RIFI).
2,0
2,0
1,5
1,5
ENMOU
CR_ERI
PE_SCA CR_MOS
LL_SCZ
RRA
CI _ M S P
PARR_GCSY_C_A
EATV
A R C _ EGRYV_ C R
PM
PLRL_ SSM
A_ J_OMNO L
G Y _ C A L PGR Y
1,0
0,5
0,0
-0,5
Axe 2; Valeur propre: ,32271 (17,52% d'Inertie)
Axe 2; Valeur propre: ,32271 (17,52% d'Inertie)
A ce niveau d’analyse, portant sur autant d’espèces que de relevés, on atteint, la limite de fiabilité des
relevés, car chaque espèce possède un poids relatif considérable dans l’analyse. La fiabilité de la
détermination est particulièrement importante ici. Les espèces figurant dans cette analyse sont toutes fidèles
à leur station et relativement faciles à repérer (sinon à identifier) ; toutes les placettes ont été visitées
conformément au protocole initial. L’analyse comparative est donc justifiée, et ses limites sont à attribuer à
la faible diversité mycologique de ces milieux.Seconde analyse factorielle (mycocoenose 5, fusion de RIFIB
et RIFIH)
PL_MSP
PL_MPO
LL_TRI
LL_PIN
-1,0
-1,5
-2,0
-2,5
-1,5
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
TRHIR
1,0
OMONI GATIB
OMPHI
H YHCYOECL O
G AGHAYPBA L
GASPH
0,5
0,0
GASSP
RIFI
T EHEYRCOA N
PHMYO
ENXAN
-0,5
OMSPH
-1,0
-1,5
ARECT
-2,0
-2,5
-1,5
Axe 1; Valeur propre: ,35223 (19,12% d'Inertie)
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
Axe 1; Valeur propre: ,35223 (19,12% d'Inertie)
Figure 49 : mycocoenose 5, graphes Axe1-Axe2 de l’analyse factorielle des correspondances. 18
relevés, 18 espèces. Modalités : présence-absence. Coordonnées Relevés (gauche) et Espèces (droite).
Axe 1
Axe 2
Axe 3
Axe 4
0,193
Valeur propre
0,352
0,322
0,245
12,52
% inertie
19,12
17,50
13,33
Variables environnementales
-0,462 (p=0,041)
Carex echinata
Swertia perennis
-0,497 (p=0,030)
Viola palustris
-0,619 (p=0,005)
Statuts trophiques
Nb espèces saprotr. turficoles
-0,703 (p=0,001)
Tableau 39 : signification écologique des axes (mycocoenose 5) par analyse des corrélations. 41
variables testées (corrélations significatives pour p < 0,005).
Il s’est révélé impossible de trouver un facteur environnemental corrélé à l’axe 1 (tab. 39). La responsabilité
pourrait en incomber à Armillaria ectypa, espèce à statut trophique mal défini (cf. 3e partie, § II. 5. b),
seulement présent au lac Luitel mais répandu dans plusieurs milieux de ce site densément mosaïqué.
Une troisième tentative d’analyse a été effectuée en éliminant Armillaria ectypa, espèce emblématique du lac
Luitel mais peut-être peu influencée par la mosaïque végétale et indépendante des autres populations
fongiques (à considérer comme une « communauté monospécifique autonome », ou mycosynusie
monospécifique ?). De ce fait, l’analyse ne porte plus que sur des espèces à statut trophique bien défini :
saprotrophes humicoles, turficoles et bryotrophes.
- 140 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
2,4
2,2
2,0
1,8
1,6
1,4
1,2
1,0
0,8
0,6
0,4
0,2
0,0
-0,2
-0,4
-0,6
-0,8
-1,0
-1,2
-1,4
-1,0
2,5
CR_ERI
CR_MOS
ARC_MSP
LL_SCZ
_SPM
P RA_RSGCCY_AE_LTVLLRA
G Y _LIC_ PRI N
A R C _ PE RRL_VLS_MTAR I
GY_MOL
GY_CAL
PR_JON
-0,5
Axe 2; Valeur propre: ,26767 (17,07% d'Inertie)
Axe 2; Valeur propre: ,26767 (17,07% d'Inertie)
o Troisième analyse factorielle (mycocoenose 5, élimination de ARECT)
0,0
0,5
PL_MSP
PL_MPO
1,0
1,5
2,0
ENMOU
2,0
1,5
GASSP
TRHIR
1,0
HYCAN
O M P HGI A T I B
H Y E L OG A P A L
HYCOC
GASPH GAHYB
0,0
-0,5
ENXAN
TEERO
OMSPH
PHMYO
-1,0
-1,5
-1,0
2,5
RIFIH
OMONI
0,5
-0,5
0,0
Axe 1; Valeur propre: ,34378 (21,93% d'Inertie)
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
Axe 1; Valeur propre: ,34378 (21,93% d'Inertie)
Figure 49a : mycocoenose 5, graphes Axe1-Axe2 de l’analyse factorielle des correspondances. 18 relevés, 21
espèces. Modalités : présence-absence. Coordonnées Relevés (gauche) et Espèces (droite).
2,0
Axe 3; Valeur propre: ,20443 (13,04% d'Inertie)
Axe 3; Valeur propre: ,20443 (13,04% d'Inertie)
2,0
1,5
1,0
LL_SPM
A RLCL _ PMI SNP
0,5
GY_CAL
A R C _ E VL LA_ T R I
ARC_ERV
GY_CR
P R _ SGCYA_ T R I C R _ M O S
C R _ EPRRI_ S M AG Y _ M O L
LL_SCZ PR_JON
0,0
-0,5
PL_MSP
PL_MPO
-1,0
-1,5
-2,0
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
OMPHI
1,5
1,0
RIFIH
0,5
TEERO
ENXAN
H Y C O C GAPAL
HYELO
G AGHAYTBI B
TRHIR
0,0
-0,5
GASSP
HYCAN
ENMOU
PHMYO
-1,0
-1,5
-1,0
2,5
OMSPH
A SOPNHI
OGM
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
Axe 1; Valeur propre: ,34378 (21,93% d'Inertie)
Axe 1; Valeur propre: ,34378 (21,93% d'Inertie)
Figure 49b : mycocoenose 5, graphes Axe1-Axe2 de l’analyse factorielle des correspondances. 18 relevés, 21
espèces. Modalités : présence-absence. Coordonnées Relevés (gauche) et Espèces (droite).
Valeur propre
% inertie
Variables environnementales
Altitude
pH
Calluna vulgaris
Drosera rotundifolia
Eriophorum angustifolium
Sphagnum capillifolium
Sphagnum palustre
Swertia perennis
Viola palustris
Statuts trophiques
Nb esp. mycorhiziques
Nb esp. saprotrophes humicoles
Nb esp. bryotrophes
Axe 1
Axe 2
Axe 3
Axe 4
0,344
21,93
0,268
17,07
0,204
13,04
0,177
11,30
-0,556 (p=0,013)
-0,617 (p=0,005)
0,616 (p=0,005)
0,715 (p=0,001)
0,522 (p=0,013)
-0,485 (p=0,035)
-0,649 (p=0,003)
0,480 (p=0,037)
0,562 (p=0,012)
0,565 (p=0,012)
0,483 (p=0,036)
0,472 (p=0,033)
-0,460 (p=0,047)
Tableau 40 : mycocoenose 5 (sans Armillaria ectypa), signification écologique des axes (mycocoenose 5) par
analyse des corrélations. 41 variables testées (corrélations significatives pour p < 0,005).
- 141 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
L’axe 1 de cette troisième analyse (fig. 49a et 49b) est défini par l’altitude, et décrit surtout deux relevés de
basse altitude (partie droite des graphes). Ces placettes, en vallon tourbeux sous influence océanique, sont de
plus caractérisées par un ensemble d’espèces propres (Entoloma xanthochroum) ou préférentielles (Galerina
« subsphagnorum », Hygrocybe « cf. cantharellus », Phaeonematoloma myosotis). Il est difficile de définir
une mycocoenose sur la base de ces deux seuls relevés au sein d’un ensemble par ailleurs très homogène. La
comparaison de ce site à des tourbières plus atlantiques permettrait de préciser la répartition et la valeur
descriptive des espèces précitées. L’abondance de la callune est également un caractère atlantique ; elle est
généralement plus typique des tourbières ombrotrophes (mycocoenose 5) que des prairies à sphaignes.
L’axe 2 est plus significatif sur le plan mycologique, car il oppose les populations saprotrophes et
bryotrophes. Il est également corrélé à deux plantes caractéristiques des prairies sphagneuses (Viola palustris
et Swertia perennis).
L’axe 3, peu significatif, fait apparaître une corrélation avec les populations mycorhiziques des placettes ;
toutefois ces espèces sont plutôt accidentelles dans ces milieux peu boisés, et l’axe ne semble pas informatif.
GY_CAL
ARC_EVA ARC_ERV
LL_SPM GY_CR
PE_SCA
100
GY_TRI
Prairies tourbeuses à Trichophorum
cespitosum et Eriophorum vaginatum
LL_TRI
G YL_LM_ SOCLZ
% espèces bryotrophes
90
PR_SMA
PR_JON
PR_SCA
80
CR_MOS
MO_VAC
ARC_MSP
PL_MSP
70
60
LL_PIN
CR_ERI
5 0 Buttes à Pinus uncinata
(proche groupe 4)
PL_MPO
40
30
-10
0
Prairies sphagneuses à Molinia,
Carex echinata, Potentilla erecta etc.
10
20
30
40
50
60
70
80
% espèces saprotrophes humicoles
Figure 50 : graphe de répartition des placettes (mycocoenose 5) d’après statut trophique des espèces
(% sur nombre total d’espèces du relevé).
La présence d’espèces humicoles semble reliée à une diversité importante du couvert herbacé. Les placettes
dépourvues d’espèces humicoles sont dominées par Trichophorum cespitosum, Eriophorum vaginatum et
Carex rostrata, et n’abritent que des espèces directement associées aux Bryophytes (plus précisément aux
sphaignes).
L’analyse mycocoenologique ne semble pas pouvoir être approfondie à partir des données rassemblées ici.
La description de « faciès » au sein de cette mycocoenose semble pouvoir se fonder sur la présence/absence
d’espèces humicoles, qui représente un gradient fortement structurant dans ce groupe.
- 142 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
99Mycocoenose 6 : prairies soligènes peu acides
A2_ESC
MO_POD
CR_MOA
LM_JON
PL_LYC
LL_COM
TA_SAG
MO_POT
MO_RAD
LM_MOL
Figure 47 : mycocoenose 6 ; détail du clade 7 de la C.A.H. générale (détail de la fig. 33).
L’élimination des placettes PL_LYC et LM_JON (caractérisées par la présence de Coprinus martinii) a été
précisée par la CAH spécifique aux mycocoenoses 4-5-6 (voir ci-dessus).
Les autres relevés ont été scindées par l’AFC-CAH spécifique aux milieux sphagneux (fig. 47), dissociant
nettement deux groupes de relevés décrits ci-dessous.
o Mycocoenose 6_1 : prairies sphagneuse mésotrophes
MO_POD : Montendry, prairie sphagneuse à Potentilla erecta
CR_MOA : Creusates, moliniaie à Aulacomnium
MO_POT : Montendry, prairie sphagneuse à Potentilla erecta
MO_RAD : Montendry, radeau à Molinia
CR_MOS : Creusates, moliniaie à sphaignes
(CR_MOS a également été analysée au sein du groupe 5 en tant que prairie sphagneuse à caractère
ombrotrophe)
o Mycocoenose 6_2
A2_ESC : Arc 2000, sphaignaie à Eriophorum scheuchzeri
LL_COM : lac Luitel, sphaignaie à Comarum
TA_SAG : Taillefer (Sagnes), prairie sphagneuse subalpine
LM_MOL : col Luitel, moliniaie à sphaignes et callune
Ce second ensemble n’est pas cohérent et regroupe une moliniaie sphagneuse à caractère ombrotrophe
(LM_MOL, très pauvre et peut-être mieux classée parmi les tourbières ombrotrophes à Calluna du groupe
5), une sphaignaie sur radeau de Potentilla palustris (LL_COM, qui semble présenter de fortes analogies
avec le groupe précédent), et deux placettes d’altitude caractérisées par la présence de Phaeogalera stagnina,
espèce boréo-alpine.
Ces placettes sont toutes situées en altitude, aux étages montagnard à alpin (1000-2200 m)
L’analyse factorielle de la mycocoenose 6 (fig. 48) fait apparaître à la fois la cohérence du sous-groupe 6_1
en haut à gauche) et l’éclatement du sous-groupe 6_2 le long des axes 1 (droite) et 2 (bas).
- 143 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
1,5
Axe 2; Valeur propre: ,30160 (24,12% d'Inertie)
Axe 2; Valeur propre: ,30160 (24,12% d'Inertie)
1,5
1,0
RA
_MOA
M O C_ R
MDO _ P O D
0,5
MO_POT
0,0
TA_SAG
CR_MOS
A2_ESC
LL_COM
-0,5
-1,0
LM_MOL
-1,5
-2,0
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
1,0
GASUB
G AAMGUERL A
0,5
ENMOU
G AE SNPPMS E
0,0
MYEPI
GAHYB
HYCOC
G A T ITBR H I R
RIFIH
HYCOM
GAPAL HYELO
GARUB
PHSTA
-0,5
-1,0
OMONI
-1,5
-2,0
-1,0
MYGAP
-0,5
Axe 1; Valeur propre: ,34241 (27,38% d'Inertie)
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
Axe 1; Valeur propre: ,34241 (27,38% d'Inertie)
Figure 48 : graphes Axe1-Axe2 de l’analyse factorielle des correspondances, groupe 6. 9 relevés, 20 espèces.
Modalités : présence-absence. Coordonnées Relevés (gauche) et Espèces (droite).
Axe 1
Axe 2
Valeur propre
0,342
0,302
% inertie
27,38
24,12
Variables environnementales
Menyanthes trifoliata
-0,885 (p=0,008)
Statuts trophiques
Nb esp. bryotrophes
0,811 (p=0,027)
Axe 3
Axe 4
0,214
17,14
0,138
11,02
Tableau
51 :
mycocoenose 6, signification écologique des axes par analyse des corrélations. 41 variables testées
(corrélations significatives pour p < 0,005).
Les variables environnementales ne rendent pas compte du regroupement des relevés (tab. 51) ; on ne peut
donc interpéter cette répartition que sur la base des espèces elles-mêmes. Le déterminisme écologique de
cette mycocoenose ne pourra pas être distingué par cette analyse, ce qui peut faire douter de la pertinence de
ce regroupement.
Les deux tourbières individualisées par l’axe 1 (TA_SAG, subalpine, et A2_ESC, alpine) présentent comme
caractère commun la présence de Phaeogalera stagnina, espèce orophyte également présente dans les
sphaignaies à Carex rostrata de l’étage subalpin, mais absentes des prairies sphagneuses.
LM_MOL possède un profil mycologique très appauvri mais plus caractéristique des tourbières
ombrotrophes à callune, par la présence d’Omphalina oniscus et Mycena galopus, absentes des parties
soligènes des tourbières. Le classement de cette placette ici peut être dû à un défaut d’échantillonnage ;
l’absence d’espèces caractéristiques de ces bombements (notamment Galerina sphagnicola) serait à
confirmer par de nouvelles visites.
LL_COM apparaît très proche des prairies sphagneuses de Montendry et des Creusates (MO et CR). Il s’agit
d’un radeau de Comarum envahi par Sphagnum angustifolium, nettement plus humide que les autres
placettes de ce groupe. Elle abrite une espèce absente des autres placettes étudiées : Hygrocybe
« sphagnophila », repérée dans le même milieu sur la tourbière des Saisies (Savoie, ined.) et peut-être
caractéristique de cette association.
Les autres placettes (MO_ et CR_ ) présentent des affinités physionomiques et mycologiques fortes (prairies
soligènes peu acides). Elles sont caractérisées par une diversité d’espèces très supérieure aux autres prairies
humides étudiées, avec une majorité de saprotrophes humicoles (en particulier Entoloma subg. Leptonia,
Trichoglossum hirsutum). Elles sont aussi très riches en Galerina hygrophiles ou sphagnicoles, pour
- 144 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
lesquelles elles représentent les meilleurs sites d’étude. La mycocoenose 6_1 semble cohérente et très bien
définie par ces espèces.
o Conclusion sur la mycocoenose 6
Cette mycocoenose des prairies sphagneuses se distingue des précédentes par l’absence d’Omphalina
sphagnicola, et par une diversité particulière en espèces des genres Entoloma et Galerina.
De toutes les formations tourbeuses ouvertes étudiées, la mycocoenose 6_1 semble être la plus riche en
espèces, avec pénétration d'espèces moins strictement paludicoles, hygrophiles ou sphagnicoles, et une
proportion importante (10 à 22 %) d’espèces absentes des autres relevés, parfois rares et présentant un intérêt
patrimonial. Elles se distinguent ainsi des mycocoenoses 5 (tourbières soligènes acides), possédant des
espèces plus caractéristiques mais une diversité spécifique très limitée.
La mycocoenose 6_2 semble hétéroclite et regroupe probablement des relevés n’ayant guère d’affinités
réelles entre eux. En particulier, les milieux alpins (A2_esc) possèdent des mycocoenoses propres dont la
comparaison avec les mycocoenoses de plus basse altitude peut n’être que superficielle.
Le statut trophique des espèces semble, de même que pour la mycocoenose 5, le meilleur moyen de
caractériser les éléments de ces mycocoenoses 6_1 et 6_2. (fig. 49).
90
A2_ESC
% espèces bryotrophes
80
LL_COM
LM
_M
O LG
TCA
R__SMAO
S
MO_POD
70
60
MO_RAD
MO_POT
50
Bryotrophes
dominants (6_1)
40
Humicoles
dominants (6_2)
CR_MOA
30
10
20
30
40
50
60
70
% espèces saprotrophes humicoles
Figure 49 : graphe de répartition des prairies à sphaignes (groupe 6) d’après statut trophique (% sur
nombre total d’espèces du relevé).
- 145 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
II. 3. d)
Mycocoenose 7 : roselières
1,2
BH_RO1
1,0
Axe 2; Valeur propre: ,27543 (23,85% d'Inertie)
Axe 2; Valeur propre: ,27543 (23,85% d'Inertie)
1,2
0,8
BH_RO2
0,6
0,4
0,2
BE_ROS
0,0
-0,2
GL_ROS
BH_RO3
-0,4
-0,6
BH_TOU
-0,8
-1,0
-1,5
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
Axe 1; Valeur propre: ,49535 (42,89% d'Inertie)
MALIM
1,0
0,8
ENJUN
0,6
0,4
COURT
RESAC
TUHIE
0,2
0,0
-0,2
PEOBT
COPLA
-0,4
PSOCE
-0,6
-0,8
HYSER
-1,0
-1,2
-1,4
-1,5
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
Axe 1; Valeur propre: ,49535 (42,89% d'Inertie)
Figure 50 : Mycocoenose 7, graphes Axe1-Axe2 de l’analyse factorielle des correspondances. 6 relevés, 10 espèces.
Modalités : présence-absence. Coordonnées Relevés (gauche) et Espèces (droite).
Dans ce groupe de relevés peu nombreux, aucun relevé ne possède plus de 2 espèces communes aux autres,
malgré un nombre d’espèces parfois élevé (jusqu’à 24 par relevé). Les roselières, tout comme les saulaies du
groupe 3, sont sous-représentées dans notre échantillonnage.
L’analyse statistique ne montre aucune corrélation significative entre les variables environnementales et les
relevés de ce groupe. Seul le nombre d’espèces saprotrophes humicoles (terrestres, par rapport aux
graminicoles caractéristiques des tiges mortes) détermine l’axe 1.
Bien que cela ne soit pas démontrable statistiquement, l’influence de la fauche nous a paru déterminante pour
la présence d’espèces humicoles. Tubaria hiemalis n’apparaît (massivement) que dans les roselières
fauchées, où l’on trouve également Panaeolus reticulatus, Pluteus spp., Simocybe laevigata, etc. Les
roselières non fauchées l’année ayant précédé nos premiers relevés ont fourni régulièrement Coprinus
urticicola, Psathyrella typhae, P. orbitarum, P. basii (selon les relevés) mais peu d’espèces humicoles (à
l’exception des Scutellinia crinita, S. heterosculpturata et S. umbrorum, non recensés).
Plusieurs espèces se sont révélées associées aux fortes perturbations subies par les placettes au cours de notre
étude : Psathyrella cf. ocellata sur 3 placettes à passage fréquent d’engins lourds (GL_ROS, BH_ROS3 et
BE_ROS), et Hypholoma subericaeum sur la placette la plus perturbée, entièrement recreusée pour
réhabilitation (BH_TOU).
Tous ces facteurs à très forte influence sur le milieu sont autant de variables que nous aurions souhaité
pouvoir tester. La comparaison avec quelques autres roselières (Marais de Lavours, Ain) n’est pas suffisante
pour cela. Sur la base de nos observations de terrain, nous ne pouvons qu’émettre quelques hypothèses peu
étayées, publiées dans un rapport d’activité consacré au marais de Lavours (ainsi que in Moreau, 2002), et
reproduit à titre documentaire en annexe 4. Les hypothèses fonctionnelles émises dans ce rapport (une faible
quantité de saprotrophes humicoles et de graminicoles greffés suggère un dysfonctionnement hydrologique
de la tourbière, la dégradation de la litière étant assurée rapidement par des Ascomycètes et Micromycètes
actifs) semblent en accord avec les études pédologiques effectuées parallèlement par l’université de Lyon sur
ce site.
Un échantillonnage plus vaste avec des variables mieux maîtrisées (date de fauche, composition du sol,
durées d’inondations, etc.) pourrait se révéler fécond pour une meilleure connaissance de la mycoflore
associée à ces milieux très peu connus, et du rôle des champignons supérieurs par rapport au fonctionnement
biologique de ces roselières.
- 146 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
II. 4. Analyse écologique des mycocoenoses :
recoupements avec la classification CORINE
Le niveau de définition des milieux atteint par l'analyse mycologique est comparable aux grandes lignes de la
classification proposée par ENGREF (1997). La comparaison de ces deux classifications met en évidence :
•la conformité générale des deux modèles, validant l'outil mycologique comme conforme à la
classification établie sur la base de la végétation phanérogamique ;
•l'existence de discordances, constituées de cas particuliers intéressants à analyser, dues soit à une
attribution erronée des placettes aux groupements CORINE, soit à l'existence de milieux
caractérisés par un cortège fongique original.
Le tableau comparatif (tab. 52) et l’approche graphique (fig. 50) permet de dégager les points aberrants, en
superposant les groupements mycocoenologiques obtenus à une classification écologique de référence.
L'explication des discordances est ensuite analysée afin d'obtenir une classification générale plus fine.
Mycocoenoses
Sous-groupes
Mycocoenose 1_2
(saules isolés)
Mycocoenose 1_3
(buissons de Salix repens)
Mycocoenose 1
Mycocoenose 2
(tourbières
ombrotrophes
boisées et
boisements
acidophiles)
Mycocoenose 1_4a
(prairie subalpine tourbeuse)
Mycocoenose 1_4b
Mycocoenose 2_1
(saulaie acidophile de
bordure)
Mycocoenose 2_2
(pessière tourbeuse
subalpine)
Code
placette
MO_CLI
MO_SAU
BH_SAI
MO_SRE
CR_SR
GL_SR
ARC_MOL
Rattachement
CORINE
54.5B
44.921
44.921
44.924
44.924
44.924
37.31
MO_MEG
LL_SAU
Radeau Carex limosa
Buissons de Salix aurita
Salix aurita isolé
Salix repens
Salix repens
Salix repens
Moliniaie subalpine à
Philonotis
Mégaphorbiaie à Filipendula
Saulaie acidophile à sphaignes
37.1
44.922
TA_EPI
Pessière tourbeuse subalpine
44.A42
ARC_EP
CR_CAL
Epicéas isolés en sphaignaie
Sphaignaie boisée à callune
CR_SGI
Butte épicéas-bouleaux
ombrotrophe
Boulaie-pinède ombrotrophe
Boulaie ombrotrophe
Epicéas isolés en sphaignaie
Tourbière atterrie à Picea
Tourbière atterrie à Pinus
Tourbière atterrie Epicéasbouleaux
Pessière sèche de bordure
Buttes sphagneuses à callune +
Picea
Tourbe nue sous Picea
Boulaie à buttes de sphaignes
Boulaie sur buttes de sphaignes
Tourbière atterrie à Pinus
sylv.+callune
Bosquets de Pinus sylvestris
Dépressions sphagneuses sous
Pinus sylvestris
Bouleaux
Pessière tourbeuse
44.A41
51.1131
ou 44A42
44.A42
GL_BPI
GL_BSP
GY_EPI
LM_EPI
LM_PIN
MO_BEP
Mycocoenose 2_3
(tourbières atterries boisées)
Physionomie
MO_DIV
MO_SCA
MO_TOU
PE_BES
PE_BOU
PE_PCA
PE_PIS
PE_PSP
PR_BOU
TA_BOI
44.A12
44.A11
44.A41
44.A42
44.A3
44.A42
44A42
44.A42
T
44.A12
44.A12
44.A2
44.A2
44.A2
44.A11
44.A42
Tableau 52 : Répartition des relevés par mycocoenoses d'après analyses de relevés mycologiques (T : placettes de
tourbe nue, hors typologie CORINE). Grisé : attribution aux habitats CORINE contradictoire avec la typologie
mycologique, à repréciser
- 147 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
Mycocoenoses
Mycocoenose 3
(boisements de
tourbières
soligènes)
Sous-groupes
Mycocoenose 3_1
(milieux soligènes de
transition)
Mycocoenose 3_2
(boisements alcalins)
Code
placette
BE_AUL
GL_TOU
LM_SAU
PE_BEM
PE_MOL
PL_BSP
PL_SAG
BH_AUB
BH_BOU
BH_SAU
CH_AUB
CH_AUC
CH_AUL
CH_BEC
CH_BEM
GL_AUL
GL_BET
GL_SBE
HE_AUL
HE_BET
HE_DIV
HE_PRA
HE_SA1
HE_SA2
HE_SAB
HE_TOU
Mycocoenose 3_3
(saulaies et abres isolés)
Mycocoenose 4_1
(tourbières soligènes
océaniques)
Mycocoenose 4
(radeaux de
sphaignes et
tourbières hautes
actives)
Mycocoenose 4_2 :
(ceintures de lacs subalpins)
Mycocoenose 4_3 :
(gouilles et dépressions
flottantes)
Mycocoenose 4_4 :
(buttes à Sphagnum fuscum)
Non classée
(relevés insuffisants)
PL_AUL
CR_EP
CR_SAU
CR_SBO
GL_RAQ
GL_SAC
PL_ACT
PL_CAL
PL_DEB
PM
PU
GL_SPH
LM_SCZ
LL_CAL
TA_BOE
Physionomie
Aulnaie-boulaie
Tourbe nue sous Betula
Saulaie buissonnante mêlée
Boulaie à molinie
Prairie à touradons de Molinia
Boulaie soligène à sphaignes
Saules sur sphaignaie à callune
Aulnaie-boulaie
Boulaie-aulnaie sèche
Saulaie humide
Aulnaie sèche
Aulnaie drainée
Aulnaie humide
Boulaie à Climacium
Boulaie à Molinia
Aulnaie tourbeuse acidocline
Boulaie-saulaie à Thelypteris
Saulaie-boulaie tourbeuse
alcaline
Aulnaie tourbeuse alcaline
Bétulaie sèche sur butte
Bordure de peupliers
Prairies eutrophes
Saulaie nitrophile
Saulaie alcaline inondable
Saulaie boules asséchée
Tourbe alcaline sous BetulaSalix
Aulnaie ripicole
Epicéas
Saules
Saules
Roselière aquatique
Saules
Sphaignaie active soligène
Sphaignaie à callune
Sphaignaie soligène déboisée
Radeau à Carex
rostrata/C.limosa
Ceinture à Sphagnum/Carex
rostrata
Sphaignaie à Carex lasiocarpa
Dépression à
Scheuchzeria/Carex limosa
Buttes à Sphagnum fuscum/S.
rubellum/Calluna
Radeau à Carex rostrata bordé
Picea
Rattachement
CORINE
44.9112
T
44.922
44.A12
54.5D
44A13
44.922
44.9112
44.9112
44.961
44.9112
44.9112
44.9112
41B112
41B112
44.9112
44.1
44.921
44.9112
41.B12
44.961
44.963
44.961
T
44.912
42.213
44.921
44.921
53.33
44.962
51.115
51.115
54.4221
54.58
54.5321
54.512
51.121
51.1112
54.531
Tableau 52 (suite) : Répartition des relevés par mycocoenoses d'après analyses de relevés mycologiques (T :
placettes de tourbe nue, hors typologie CORINE). Grisé : attribution aux habitats CORINE contradictoire avec la
typologie mycologique, à repréciser
- 148 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
Mycocoenoses
Sous-groupes
Code
placette
A2_ESC
TA_SAG
LM_MOL
Sphaignaie à molinia et calluna 37.312
BE_ROS
BH_RO1
BH_RO2
BH_RO3
BH_TOU
GL_ROS
CR_MEG
Roselière
Roselière
Roselière
Roselière
Tourbe nue
Roselière
Mégaphorbiaie à
Carex rostrata
Prairie alcaline subnaturelle
ARC_EVA
ARC_MSP
CR_ERI
CR_MOS
GY_CAL
GY_CL
GY_CR
GY_MOL
GY_TRI
LL_PIN
LL_SCZ
LL_SPM
LL_TRI
MO_VAC
PE_SCA
PL_MPO
PL_MSP
PR_JON
PR_SCA
Mycocoenose 6
(prairies soligènes
peu acides)
Mycocoenose 6_1
(prairies sphagneuses
mésotrophes)
Mycocoenose 6_2
(radeau à Comarum)
Mycocoenose 6_3
(sphaignaies alpines et
subalpines)
Non classée
(relevés insuffisants)
Mycocoenose 7
(roselières)
Mycocoenose 8
(mégaphorbiaie)
Mycocoenose 9
(prairie à Bovistella)
Non classsées (défaut d’espèces caractéristiques)
Rattachement
CORINE
Sphaignaie à Eriophorum
vaginatum
Dépressions sphagneuses
Moliniaie à Sph. magellanicum
Sphaignaie à Eriophorum
vaginatum
Moliniaie à Sph. magellanicum
Sphaignaie à callune
Radeau à Carex limosa
Chenaux à Carex rostrata
Moliniaie à sphaignes
Sphaignaie à Trichophorum
Radeau à Pinus uncinata
Radeau à Scheuchzeria/Carex
limosa
Radeau à Sph. magellanicum
Radeau à Trichophorum
Buttes à Vaccinium myrtillus
Buttes et dépressions à Calluna
Dépressions sphagneuses à
Molinia
Moliniaie sphagneuse
Radeau à Juncus
Buttes à Sph. fuscum et
Calluna
Radeau à Sph. magellanicum
Moliniaie à Aulacomnium
Moliniaie à sphaignes
Prairie sphagneuse
Prairie sphagneuse
Radeau à Molinia
Sphaignaie sur radeau de Pot.
palustris
Tourbière limnogène alpine
Prairie sphagneuse de pente
ARC_ERV
Mycocoenose 5
(tourbières ombrotrophes non ou peu boisées et
prairies sphagneuses)
Physionomie
PR_SMA
CR_MOA
CR_MOS
MO_POD
MO_POT
MO_RAD
LL_COM
CH_PRA
LM_CR
LM_JON
PL_LYC
Chenaux à Carex rostrata
Mégaphorbiaie à Filipendula
Sphaignaie pionnière à
Lycopodiella/Rhynchospora
51.111
54.531
37.31
54.46
54.422
51.1131
51.121
54.531
37.31
54.451
51.16
54.542
54.58
51.114
51.1131
51.111
54.4221
51.2
51.1111
51.1112
51.1111
37.31
54.422
54.4222
54.4222
54.59
54.41
54.42
53.111
53.112
53.112
53.112
T
53.112
53.2141
37.31
54.531
37.213
54.6
Tableau 52 (suite) : Répartition des relevés par mycocoenoses d'après analyses de relevés mycologiques (T :
placettes de tourbe nue, hors typologie CORINE). Grisé : attribution aux habitats CORINE contradictoire avec la
typologie mycologique, à repréciser
- 149 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
14
Nombre de relevés
Non classé
Mycocoen. 1 (saulaies acides et div.)Mycocoen. 2 (tourbières boisées)Mycocoen. 3 (boisements neutro-alcalins)
Mycocoen. 4 (radeaux et sphaignaies actives)
Mycocoen. 5 (tourbières ombrotrophes)
Mycocoen. 6 (prairies soligènes)
12
10
8
Mycocoen. 7 (roselières)
Mycocoen. 8 (mégaphorbiaie à Filipendula)
6
Mycocoen. 9 (prairie alcaline)
4
37.1 37.3 41.B 42.2 44.1
37
41
42
44.9
44.A
51.1
44
51
51.2 53.1 53.2 53.3
53
54.4
54.5
54
Catégories CORINE (voir 1re partie, § V. 4, tab. 2)
T
N.C.
54.6
54.5D
54.5B
54.59
54.58
54.54
54.53
54.51
54.42
54.46
54.45
54.42
54.41
53.33
53.21
53.11
51.2
51.16
51.12
51.11
44.A4
44.A3
44.A2
44.A1
44.96
44.92
44.91
44.1
42.21
37.31
41.B1
0
37.1
- 150 -
2
54.6 N.C.
T
N.C.
t
Figure 50 : répartition des mycocoenoses dans la classification CORINE
T : placettes de tourbe nue. "vide" : placettes à classification CORINE non définie. Les boisements alcalins (cortèges fongiques des saulaies) et de transition (cortèges fongiques des
aulnaies, bétulaies et saulaies non acidophiles) (mycocoenoses 2 et 3) sont correctement classés dans les catégories 41, 42 et 44 du code CORINE. Les stades boisés des tourbières
acidophiles (cortèges fongiques des boulaies, pessières et pinèdes) occupent majoritairement la catégorie 44A. Les mycocoenoses des tourbières acides non atterries (4, 5 et 6) sont
classées en mélange dans les catégories 51 à 54.
- 150 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
99Tendances générales
Les grandes lignes de la typologie CORINE sont bien reconnues par l'analyse mycologique, puisque celle-ci
recoupe dans une large mesure les catégories d'habitats. On peut ainsi caractériser les groupes par habitat, à
plusieurs niveaux hiérarchiques.
o Code CORINE 4 : forêts (habitats non tourbeux ou paratourbeux)
41.B, 42.2, 44.91 et 44.92 présentent des cortèges fongiques comparables et représentent respectivement les
bétulaies, pessières, saulaies alcalines et aulnaies. Ces boisements non ou peu tourbeux se distinguent bien
des boisements typiquement tourbeux (tourbières ombrotrophes boisées, 44.A) dans la plupart des cas.
Les cas de transition vers les placettes tourbeuses acides (placettes tourbeuses 44A11 classées dans le groupe
du groupe 3) sont représentés par les boulaies soligènes apparentées au Sphagno palustris-Betuletum
pubescentis (tendance océanique) : PE_BSP et PL_BSP.
o Code CORINE 5 : tourbières et marais
Les groupes 4, 5 et 6 sont caractéristiques de ces habitats, qu'ils décrivent intégralement. Toutefois, au sein
de ces groupements particuliers aux nombreuses variantes locales, les groupes issus de l'analyse
mycologique recoupent mal les déterminations par typologie CORINE. Ces groupements des OxycoccoSphagnetea semblent difficiles à définir, selon que l’on se place sur le plan de la végétation supérieure
(Julve, 1996b), sur le plan des sphaignes (Tüxen, 1978) ou sur celui des champignons (mycocoenoses 4 et 5 ;
voir aussi par analyse synécologique, 3e partie, § III. 3. c).
Les roselières (53.11) et mégaphorbiaies (53.21), regroupée par la typologie CORINE au sein des tourbières,
sont indépendantes des milieux sphagneux sur le plan mycologique.
99Points dissidents et déterminations CORINE incertaines
Les placettes classées a priori dans quelques groupes CORINE isolés (37.31 : moliniaies, 42.21 : pessière
montagnarde) en raison de leur physionomie, sont révisées après comparaison des deux classifications
écologique et mycologique.
•- Moliniaie à Philonotis, plateau de l'Arcelle (ARC_MOL, mycocoenose 1_4a, identifiée 37.31 en
raison de la quasi absence de sphaignes et la dominance de Molinia caerulea) n’est sans doute pas à
sa place parmi les moliniaies. Malgré une altitude plutôt basse (1620 m), sa physionomie la
rapprocherait plutôt des tourbières basses alpines à Carex nigra, dont nous n’avons pas d’autre
représentant sur notre échantillonnage ; cette mycocoenose 1_4a conserve dans notre étude un
statut particulier en raison de l’absence d’espèces sphagnicoles.
•- Moliniaie soligène ombrotrophisée, plateau de l'Arcelle (ARC_MSP, voisine de la précédente mais
à tapis dense de Sphagnum capillifolium et S. magellanicum), initialement 37.31 en raison de la
dominance de molinie, est à reclasser dans les prairies tourbeuses des classes 51 ou 54 ; le relevé
est intégré dans la mycocoenose 5 (tourbières ombrotrophes).
•- Moliniaie soligène à Aulacomnium-Tomenthypnum, tourbière des Creusates (CR_MOA,
initialement 37.31 en raison de la dominance de la molinie et la quasi absence de sphaignes ;
reclassée 5) ; mycocoenose 6_1.
- 151 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
La révision de la position de ces placettes suggère une identification CORINE initiale incorrecte. La nouvelle
classification de ces placettes, typiques des tourbières "de transition" et parfois difficiles à caractériser,
semble pertinente.
99Classifications douteuses
o Saulaies
Les placettes classées sur la base du code CORINE dans la catégorie 44.92 ("Saussaies marécageuses") sont
visiblement hétéroclites.
•- les placettes de tourbière acide dominées par Salix repens (CRE_SR, GL_SR, MO_SRE, qui
définissent la mycocoenose 1_3) sont classées en 44.924 par typologie CORINE comme "saussaies
naines marécageuses") et rattachées aux divers autres types de saulaies. Salix repens apparaît bien
comme un élément autonome de la tourbière acide, apportant avec lui un cortège d'espèces
ectomycorhiziennes absentes des autres associations tourbeuses ouvertes, et légèrement différent de
celui des autres saulaies hygrophiles.
•- Les saulaies acidophiles (groupe 1_2) formant des buissons épars en tourbière acide sont également
classées avec les autres types de saulaies (44.92) ; ici, la faible superficie et le nombre trop réduit
de sites étudiés ne permettent pas d'extraire de généralités. La classification mycologique des
saulaies tourbeuses reste à faire.
o Radeau à Carex limosa (54.5B)
Le tremblant à Carex limosa et Drepanocladus revolvens de Montendry ne s'apparente à aucun autre milieu
visité dans le cadre de cette étude. Malgré une certaine pauvreté en espèces, il est remarquable par
l'abondance des deux espèces principales (Galerina jaapii et Rickenella fibula var. aulacomniophila).
L'analyse mycologique tend à le comparer à un milieu basophile, mais sa classification est surtout influencée
par quelques espèces mycorhiziques associées aux jeunes plants de Salix aurita qui parsèment le radeau. Sur
le plan mycologique, cette placette est indépendante des autres sites tourbeux en raison de l’absence de
sphaignes.
o Moliniaie à touradons (44A12)
La prairie tourbeuse à Molinia caerulea du Peuil (PE_MOL, classement mycologique dans le groupe groupe
3_1, milieux soligènes de transition) est en fait quasiment inclassable sur le plan mycologique en raison de sa
très grande pauvreté. Elle ne doit son originalité qu'à Collybia aquosa, champignon ubiquiste à large
amplitude, et à l'absence de toute autre espèce caractéristique. Elle est néanmoins classée d’après CORINE
au voisinage des tourbières boisées, et elle constitue avec PE_BEM (bétulaie à molinie, toutes deux
représentées par la mycocoenose 3_1) une série dynamique évoluant vers la bétulaie ombrotrophe à
sphaignes (PE_BES et PE_BOU : groupe 2_3, CORINE 44A12 ; mycocoenose 3_3).
- 152 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
III.
Définitions spécifiques des mycocoenoses
III. 1. Tableaux d’espèces caractéristiques
Au-delà des tableaux de contingences, faciles à réaliser mais difficiles à interpréter, ou inversement (annexe
5), nous avons cherché à illustrer les caractères mycologiques des mycocoenoses de manière graphique. La
littérature myco-écologique et phytosociologique consultée, malheureusement non exhaustive (Barkmann,
1973 ; Guinochet, 1973 ; Gounot, 1979 ; Gillet, 1994) ne nous ont pas donné satisfaction ; nous avons
cherché une manière personnelle de présenter nos résultats.
Le principe du modèle proposé ici repose sur la comparaison entre :
•la répartition des espèces au sein de chaque mycocoenose (« indice de présence », ou fréquence
locale) ;
•la répartition écologique globale de l’espèce, représentée ici par l’ensemble des relevés de l’étude où
l’espèce est présente (« indice de répartition », ou fréquence globale).
Il nous a semblé possible, sur un graphe Présence/Répartition, d’appliquer la typologie en usage en
phytosociologie. Cette typologie proposée ici est expérimentale, et demandera à être testée hors du contexte
réduit de cette étude.
III. 1. a)
Indices calculés
Indice de présence de l’espèce A (IPA)
= pourcentage de présence de l'espèce A dans la mycocoenose M
IPA = PAM x 100 / NG
Indice de répartition de l’espèce A (IRA)
= pourcentage de présence de l'espèce A dans la mycocoenose M par rapport à sa présence
sur toutes les placettes
IRA = PAM x 100 / PA
Avec :
PAM : nombre de relevés sur lesquelles l'espèce A est présente dans la mycocoenose M
NG : nombre de relevés constituant la mycocoenose M
PA : nombre total de relevés sur lesquelles l'espèce A est présente (ensemble des
mycocoenoses de l’étude, ou autre base de référence : Inventaire National, etc.)
III. 1. b)
Graphe des espèces caractéristiques
Un graphe « espèces caractéristiques » est construit à partir de ces deux indices IP et IR. La position des
points (espèces), caractérisés par ces deux coordonnées, sur l’ensemble d’une mycocoenose nous paraît
aisément interprétable graphiquement (fig. 51).
- 153 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
Une espèce « constante » dans une série de relevés est définie par Gillet (1994) comme présentant une
fréquence relative (par rapport à l’ensemble des relevés) de plus de 60 %. Par analogie, nous avons retenu
cette limite de 60 % comme valeur limite sur chaque axe pour séparer les « espèces non caractéristiques »
des autres.
Par symétrie, une limite fixée à 30 % sur chaque axe correspond à une limite arbitraire (mais cohérente avec
les analyses précédentes) de significativité des espèces.
Les limites entre les différentes catégories ainsi créées sont linéaires. Nous n’avons pas pu trouver de modèle
mathématiquement plus justifié, et par conséquent nous avons retenu le plus simple.
100
90
Indice de répartition ( IR G, %)
80
Espèces
rares ou
occasionnelles
Espèces
constantes
70
Espèces
différentielles
60
50
Espèces
caractéristiques
40
30
20
Espèces non
caractéristiques
Espèces différentielles
d’autres groupes
10
0
0
10
20
30
40
50
60
70
Indice de présence (IPG, %)
80
90
100
Figure 51 : modèle de graphe d’« espèces caractéristiques » avec secteurs typologiques correspondants
(interprétation graphique). Légende : voir indices ci-dessus.
III. 1. c)
Interprétation graphique
La catégorie des espèces « constantes » est la plus évidente : les espèces dont la fréquence est élevée sur le
groupe de relevés (plus de 60 %) sont considérées comme constantes de ce groupe.
Les espèces les moins répandues sur l’ensemble des placettes n’ont pas une signification forte dans cette
analyse ; elles sont regroupées vers l’origine des axes et sont considérées comme « non caractéristiques ».
Le secteur « espèces rares ou occasionnelles » (en haut à gauche du graphe) regroupe des espèces peu
répandues, dont toutes ou une majorité des récoltes ont été effectuées dans le groupe considéré. Les récoltes
uniques (proches de l’axe des ordonnées) n’ont pas de signification a priori, et ce groupe d’espèces rares est
peu significatif en tant que descripteur de milieux.
- 154 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
Le secteur « espèces caractéristiques » est défini par analogie avec la phytosociologie, comme espèces
fréquentes dans ce groupe de relevés, mais pouvant être répandues sur l’ensemble des milieux considérés
avec une fréquence comparable.
Le secteur « espèces différentielles » est symétrique du précédent par rapport au premier axe du graphe. Il
regroupe les espèces présentes au moins 30 % des placettes du groupe considéré, tout en étant plus répandues
sur ce groupe que sur l’ensemble des relevés. Ainsi, la différence entre ce groupe de relevés et les voisins
peu se faire préférentiellement sur ces espèces.
Le secteur « espèces différentielles d’autres groupes » est un secteur remarquable de ces graphes, non
décrit en tant que classe dans la littérature consultée24. Il regroupe des espèces moins fréquentes sur le groupe
de relevés considéré que sur l’ensemble des relevés, tout en étant largement répandues. Ceci reflète un
caractère sélectif vis-à-vis de ces espèces, généralement banales, voire différentielles ou caractéristiques
d’autres groupes. Cette catégorie décrit donc une sélection négative des espèces communes, en comparaison
d’autres groupes du même ensemble d’étude, et peut permettre de différencier deux groupes affines dont l’un
serait une version « appauvrie » de l’autre.
III. 1. d)
Critères mathématiques de la typologie proposée
Espèces non caractéristiques : IRE² + IP E² < (60)²
Espèces rares ou occasionnelles : (60)² < IRE² + IPE² < (120)² et IRG < 30 %
Espèces caractéristiques : (60)² < IRG² + IPG² < (120)² et IPG > 30 % et IPE/IRE > 1
Espèces différentielles : (60)² < IRG² + IPG² < (120)² et IRG > 30 % et IPE/IRE < 1
Espèces différentielles d’autres groupes : (60)² < IRE² + IPE² < (120)² et IP < 30 %
Espèces constantes : IRE² + IPE² > (120)²
PEG : nombre de placettes sur lesquelles l'espèce E est présente dans le groupe G
NG : nombre de placettes constituant le groupe G
PE : nombre total de placettes sur lesquelles l'espèce E est présente
III. 2. Application aux mycocoenoses des tourbières
Ces graphiques ont été réalisés pour chaque groupement mycocoenologique obtenu par l’analyse précédente.
Ils ne sont informatifs que pour des mycocoenoses établies à partir de (2) 3 relevés; pour des placettes seules
ils sont identiques aux tableaux de contingence (indice de présence = 100 %) ; nous reporterons, pour ces
mycocoenoses, aux tableaux de contingence présentés en annexe 5.
III. 2. a)
Mycocoenose 1 (saulaies acidoclines et divers)
Cette mycocoenose hétéroclite est définie, sur le plan mycologique, par la présence conjointe de deux
espèces assez fréquentes, l’une mycorhizique des Salix (Laccaria pumila), l’autre associée aux mousses
neutroclines de type Aulacomnium (Rickenella fibula var. hydrina), toutes deux très abondantes sur leurs
sites. Le cortège des Salix est confirmé par Russula atrorubens et Inocybe lacera var. helobia. La
mycocoenose 1 semble globalement caractéristique des Salix isolés en tourbière peu acide, et en particulier
les mycocoenoses 1_2 et 1_3 [la mycocoenose 1_1 a été reconnue indépendante comme mycocoenose 9, cf.
§ II.3.a].
24
Nous avons hésité à nommer ce groupe « espèces différentielles négatives » (par homologie avec la
typologie phytosociologique ; Gillet, 1994), car ces espèces ne sont pas absentes de manière caractéristique
du groupe considéré ; elles y sont seulement beaucoup moins fréquentes que sur l’ensemble des relevés.
- 155 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
Espèces caractéristiques
Groupe 1
100
Enset Gaann
InmixCocas
CusurGajaa
Pafim Hemam
Psphy Scspi
90
IndiceIndice
de répartition
(%)
de présence (%)
80
Inlac
Hepus
70
Hyhel
Enatr
CrepiCosie
Myarc
60
50
Hemes
•
•
Espèces constantes : aucune
Espèces caractéristiques : Laccaria pumila
(Lapum), Rickenella fibula var. hydrina (Rifih)
• Espèces différentielles : Inocybe lacera var. helobia
(Inlac), Russula atrorubens (Ruatr)
• Espèces différentielles d’autres groupes : aucune
Ruatr
Lapum
40
Rifih
Geeos
Cohev
Hecyp
Hycon
Cuclv
Lctor
Flrho
30
Rusub
Mylep
20
Agela
Rucic
Enjun
Enmou
Cofri
Gaspm
Trhir
Myepi
Laang
Myfib
Cofle
10
Garub
0
0
10
20
30
40
50
60
70
Indice
de répartition
(%)
Indice
de présence
80
90
100
(%)
Figure 52 : mycocoenose 1, tableau des espèces caractéristiques
La placette sans saules ARC_MOA présente une faible diversité fongique dominée par le Rickenella, mais
son caractère neutrocline et mésotrophe la rattache à ce groupe ; elle ne serait pas apparemment pas mieux
classée ailleurs dans notre analyse.
III. 2. b)
Mycocoenose 2
boisements acidophiles)
(tourbières
acides
boisées
et
Cette mycocoenose de tourbières atterries boisées est caractérisée par la présence constante de deux
mycorhiziques, l’un associé aux Betula (Leccinum brunneogriseolum – et plus généralement tous les
Leccinum hygrophiles, de détermination très difficile), l’autre plus généraliste et omniprésent en tourbière
(Cortinarius palustris). Les espèces typiquement sphagnicoles jouent un rôle très secondaire dans ces
milieux atterris.
Cette mycocoenose apparaît (fig. 53) très diversifiée et assez hétérogène : espèces localisées sur la partie
haute du graphe (spécifiques de la mycocoenose mais peu représentées sur l’ensemble des relevés de celleci). Les espèces constantes et caractéristiques sont communes, mais peu nombreuses.
Rusco
Helon
Coint
Amful
Lehol
Cosem
Roamo
Tycum
Lamus
Gamni
Cosup
Boedu
C
Rusan
Gasah
Gapse
Labad
Cospe
Ensod
Phsca
Amvir
Coect
Runip
Runih
Lesca
Lecyb
Coalb
Cospi
Cofas
Cocin
Cacib
Clsp2
Helac
Laqui
Lascr
Costr
Thter
Ennit
Sufla
Cllan
Mytri
opho
Rocap
Laame
Hecan
Couli
Myflv
Lerig
100
90
Rugri
Cosph
Suvar
Cosub
Subov
Cofer
Indice de répartition (%)
80
Mychl Lasph
Cosuv
Rufus
Corig
Rucic
Coful
Ruem
Ruaqu
Hehel e
Laoed
70
60
Levar
• Espèces
constantes
Leccinum
:
brunneogriseolum (Lebru), Cortinarius palustris
(Cotub)
• Espèces caractéristiques : aucune
• Espèces différentielles : Leccinum variicolor
(Levar), Leccinum nucatum (Lenuc), Lactarius
torminosus (Lator), Lactarius rufus (Laruf)
• Espèces différentielles d’autres groupes :
Galerina paludosa (Gapal)
Lebru
Cotub
Lenuc
Lator
Laruf
Maand
Lanec
Coeve
Ga
Cobet
Encet
Rupal
Lapro
Inacu
Codit
Coflp
ats
Coano
Gacal
Ladet
Ruver
Lavie
50
Gaspm
Rucla
Lahel
40
Amrub
Omphi
Cohur
Cysaa
Cobut
Coobt
Innap
30
Inalv
Hycan
20
Om oni
Gapal
Ruatr
Gaatk
Gatib
Gahyb
Hyelo
10
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Indice de présence (%)
Figure 53 : mycocoenose 2, tableau des espèces caractéristiques
- 156 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
Un plus vaste échantillonnage géographique permettrait sans doute de préciser la valeur descriptive de
quelques espèces sous-représentées sur nos sites et plus communes dans d’autres régions tourbeuses (la
plupart des placettes sont en limite sud-est d’aire de répartition de ces espèces).
III. 2. c)
Mycocoenose 3 : boisements de tourbières soligènes
Il s’agit ici des tourbières neutro-alcalines et des boisements acides de tourbières soligènes, qui diffèrent des
précédentes par l’absence des deux espèces constantes Cortinarius sphagneti et Leccinum brunneogriseolum,
ou bien, pour quelques sites sphagneux, par la présence abondante de Galerina paludosa et de quelques
autres sphagnicoles (notamment Tephrocybe palustris) au sein des boisements. La présence d’espèces
alnicoles (Alnicola spp.) est une constante de ces boisements où les aulnes sont fréquents et souvent
dominants.
Espèces caractéristiques
Groupe 3
Ammus
Gapum
Ruem2
Hemau
Cysem
Hyelo2
Mymar
Copph
Amarg
Ampor
Corom
Meech
Mypea
Mysub
Phimp
Psmar
Rhcup
Amar2
Costm
Encac
Hepop
Cokue
Enpap
Myave
Mysuc
Pspan
Tumin
Phoed
Stsem
Pasph
Ensp1
Eneuc
Daque
Mebre
Marha
Megra
Pesuc
Phves
Pscon
Psbae
Psspe
Mymir
Courb
Laasp
Lacon
Laace
Corho
Coaur
Cucer
Enper
Leven
Mepol
Mycro
Myros
Heper
Maten
Majun
Maepi
Parub
Rarub
Rupsr
Crmol
Codel
Rulac
Enrus
Hycer
Laevo
Rupel
Clhou
Cacar
Bovar
Cobel
Cocor
Colag
Coser
Enluc
Enlep
Enalb
Enplp
Enpla
Psprc
Teran
Stcae
Gacin
Myolg
Mypic
Comil
Hesor
Coino
Clhob
Cacor
Bjfum
Dapet
Cosal
Hecol
Hefav
Heela
Laaur
Pafoe
Pstye
Alsuc
Heatr
Inege
Hetru
Incuv
Incas
Inobs
Inkue
Clscy
Copfr
Mygri
Pslac
Myter
Tyery
Cotru
Lever
Clpyx
Crlun
Alrub
Ruint
Laspi
Xefer
Cobrl
Enpri
Lesol
Myfla
Rhfal
Hecri
Rusft
Inger
Inaur
Incur
Ingra
Sccit
Copli
Plluc
Alsai
Laful
Inqui
Lecri
Flfag
Crlut
Flfen
Cotri
Ingrt
Botit
Hytri
Agfir
Flfer
Lyliv
Mymeb
Hemac
Lacam
Runau
Phapp
Masac
Pomor
Hecep
Cocoh
Codec
Inmac
Thpen
Hykau
Hysub
Pspop
Maore
Tecon
Tebae
Psspa
Mytec
Armel
Hecru
Rucre
Clmar
Enrho
Hypar
Mypul
Xerad
Cocro
Thant
Clacu
Tudry
Clcan
Clsp1
Voglo
Cogla
Colaa
Trpse
Phaln
Paser
Plpod
Tepat
Ingau
Inpha
Laobr
Alsas
Inxan
Lapic
Labis
Amfri
Hefra
Mifoe
Pibet
Inrho
Clani
Peinf
Myvit
Gavit
Levai
Cystr
Plcer
Pheri
Clcla
Inabj
Inlan
Flela
Plsal
Plcri
Alsil
100
Povar
Alsco
Pscan
Mycit
Gyliv
Allut
Laomp
Enrhp
Myaci
Crces
Mysp1
Mypur
Cobib
Mysty
Heleu
Enser
Coxan Almel
Lapub
Mysan Tucon
Runit
Mavai Cofri
Lalac
Myspe
Painv Latab Lagly
Rugra
Mepla
80
Pocil
Laaff
MyrorPlnan
Gyful
Cohev
Innap Malim
70 Amrub
Trful
Cobut
Coaqu
Mygal
• Espèces constantes : Alnicola melinoides (Almel), A.
scolecina (Alsco), Mycena galericulata (Mygal)
• Espèces caractéristiques: aucune
• Espèces différentielles: Laccaria affinis (Laaff),
Lactarius glyciosmus (Lagly), Mycena speirea
(Myspe), Coprinus xanthothrix (Coxan), Polyporus
varius (Povar), Rickenella fibula (Rifib)
• Espèces différentielles d’autres groupes : aucune
Indice
Indicede
de répartition
présence (%) (%)
90
60
Rifib
Rubet
Encop
Phcon
Lanec
Myarc
Gaats
Cobet
Psorb
Pelim
Enten
Poarc
Lapro
Cosie
Enlos
Pstyp
Inacu
Codit
Coflp
Hepit
Enfer
Plphl
Hemes
Resac
Mylep
Ralae
Tepal
Encon
50
Lapum
Myfib
Cofle
40
Enmut
Hepus
Hecyp
Rufus
Coobt
Cuclg
Cuclv
Corig
Eninf
Lctor
Flrho
Mygap
Myepi
Gaatk Laang
30 Enxan
Mybul
Psinq
Inlac
Ruaqu
Cosub
Gassp
Laoed
Rucic
Coful
20 Psoce
Enmou
Hycan
Omsph
Laruf
Trhir
10 Cotub
Hyelo
0
0
10
20
30
40
50
60
Indice
de répartition
(%)
Indice
de présence
70
80
90
100
(%)
Figure 54 : mycocoenose 3, tableau des espèces caractéristiques
Trois mycocoenoses secondaires à effectifs (nombre de relevés) significatifs ont été reconnus. Pour ces sousgroupements, l’indice de répartition IR est calculé à partir de l’ensemble des relevés de la mycocoenose 3 (et
non plus de la totalité des relevés), afin de rendre mieux compte de la comparaison entre ces mycocoenoses
« secondaires ».
99Mycocoenose 3_1 (boisements de tourbières soligènes acides)
Cette mycocoenose des boisements de tourbières soligènes à sphaignes est caractéristique des sites sous
influence atlantique (rattachement au Sphagno palustris-Betuletum pubescentis), fortement caractérisée par
rapport aux mycocoenoses 3_2 et 3_3, par 11 espèces « constantes » absentes des sites moins acides ou non
sphagneux. Les espèces différentielles sont des acidophiles caractérisées ; les espèces alnicoles
caractéristiques de groupe sont absentes de ce sous-groupe (Alnicola scolecina) ou occupent une position
marginale (A. melinoides).
La mycocoenose 3_1 est également bien caractérisée par son cortège fongique mêlant des mycorhiziques
(surtout associés au bouleau) et des sphagnicoles (Galerina spp., Tephrocybe palustris) que les autres
milieux de tourbière boisée tendent à opposer (concurrence des milieux boisés sur les sphaignaies). Dans ce
cas particulier, les sphaignaies semblent favorisées par le boisement par Betula et se développent d’ailleurs
fortement sous le couvert des arbres (buttes de Sphagnum palustre). La cohabitation des espèces liées aux
- 157 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
deux synusies (muscinale et arborée) traduit cet équilibre, qui semble propre aux tourbières soligènes sous
influence océanique.
•
Espèces caractéristiques, groupe 3_1
Espèces constantes : Alnicola sphagneti (Alspha),
Galerina hybrida (Gahyb), G. paludosa (Gapal), G.
tibiicystis (Gatib), Hebeloma helodes (Hehel), Helvella
macropus (Hemac), Inocybe lanuginosa (Inlan), Lactarius
vietus (Lavie), Leccinum nucatum (Lenuc), Simocybe
laevigata (Ralae), Tephrocybe palustris (Tepal)
• Espèces caractéristiques : Collybia aquosa (Coaqu),
Mycena filopes f. 2-sp (Myfib), M. galopus (Mygal), M.
sanguinolenta (Mysan).
• Espèces différentielles : Cortinarius flexipes (Cofle),
Entoloma conferendum (Encon), Leotia lubrica (Lelub),
Mycena haematopus (Myhem), Paxillus involutus (Painv),
Russula betularum (Rubet), R. nitida s.l. (Runit)
• Espèces différentielles d’autres groupes : Alnicola
melinoides (Almel), Laccaria affinis (Laaff), Mycena
galericulata (Mygal), Rickenella fibula (Rifib)
Tepal
LevarGahybHemac
Omsph
Enmut
Ruaqu
Encop
Enxan
Cosub
Hycan
Coobt
Rufus
Laoed
Gassp
Lapro
Enten
Cobet
Cuclv
Hyelo
Rucic
Enlos
Gaats
Hepit
Cocir
Inlac Inlan
LapicGatib Alsph
Ralae
Hehel Gapal
Lenuc
Lavie
100
90
Indice Indice
de répartition
(%) (%)
de présence
80
Lelub
Lator
Laang
Inalv
Lesua
Inpra
Coleb
70
60
Amrub
Lacam
Runau
Coano
Enrho
Myror
Hypar
Tebae
Rucre
Resac
Lebru
Phaln
Tepat
Ingau
Innap
Gyful
Gaatk
Ladet
Paser
Pheri
Clcla
Alsil
Myvit
Levai
Plcri
50
Myhae
Encon
Painv
40
Cohem
Mymet
Copuc
Rusub
Riswa
Garub
Ruver
Coaln
Lacya
Cldec
Rucla
Ingeo
Incal
Lalil
30
Latab
Myfib
Laomp
Cobib
Lagly
Myspe
Maram
Myepi
Rugra
Laobs
Hoflu
Gacla
Pasty
Plsat
Tuseg
Alboh
Cohel
Deint
Malim
Lapub
Mavai
Pocil
Myaci
Cofri
Mysp1
Mysty
Heleu
Tucon
Alsco
20
10
Lalac
CofleRubet
Mysan
Runit
Coaqu
Mygap
Laaff
Almel
Rifib
Mygal
0
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Indice
de de
répartition
Indice
présence(%)
(%)
Figure 54 : mycocoenose 3_1, tableau des espèces caractéristiques
99Mycocoenose 3_2 (boisements alcalins)
Espèces caractéristiques
Groupe 3_2
100
Espèces constantes : Mycena galopus (Mygal),
Alnicola scolecina (Alsco), Coprinus xanthothrix
(Coxan), Polyporus varius (Povar), Mycena pura
(Mypur), Entoloma sericatum (Enser), Rickenella
fibula (Rifib)
• Espèces caractéristiques : aucune
• Espèces différentielles : Entoloma rhodopolium
(Enrhp), Mycena speirea (Myspe), M. stylobates
(Mysty), M. cf. abramsii (Mysp1), Alnicola
melinoides (Almel), Laccaria affinis (Laaff),
Tubaria conspersa (Tucon), Crepidotus cesatii
(Crces)
• Espèces différentielles d’autres groupes :
aucune
Enrhp
Alsco
Tucon
Mysp1
Myaci
Lapub
Malim
Mavai
Pocil
Myspe
Mygal
Mysty
Tuseg
Cohel
Alboh
Deint
Rifib
Almel
Maram
Coced
Laobs
Rugra
Myepi
Gacla
Lapur
Pasty
Hoflu
Plsat
Cobib
Heleu
Laaff
Laomp
90
80
IndiceIndice
de répartition
(%)
d'abondance (%)
•
Crces Enser Coxan
Enmou
Phcon
Hepus
Lanec
Psoce
Myarc
Mybul
Poarc
Psorb
Cosie
Cuclg
Pelim
Psinq
Inacu
Enfer
Codit
Corig
Eninf
Plphl
Lctor
Mymeb
Maand
Pomor
Masac
Phapp
Cocoh
Cohev
Pspop
Thpen
Maore
Hysub
Tecon
Psspa
Inmac
Mypul
Hecru
Cocro
Clmar
Cobut
Mylep
Xerad
Cogla
Colaa
Armel
Clcan
Voglo
Plpod
Laobr
Clacu
Plnan
Clsp1
Tudry
Inpha
Thant
Trpse
Alsas
Hefra
Inxan
Mifoe
Amfri
Labis
Gavit
Peinf
Pibet
Plcer
Inrho
Cystr
Clani
Plsal
Flela
Inabj
Coheb
Comic
Maset
Coore
Vapra
Hefus
Plrom
Agvar
Enpal
Enjun
Exrec
Alsub
Enbis
Crlup
Parin
Plfay
Alaln
Inleu
Insal
Copub
Kumut
Cocon
Hevac
Phace
Pspyg
Myalb
Pobru
Myhie
Polen
Marot
Hyfas
Enpol
Lyper
Tuhie
Legla
Lefla
Rupum
Codis
Helut
Trful
Mepla
Pscan
Gyliv
Allut Mypur Povar
Cohem
Mymet
Copuc
Garub
Riswa
Lacya
Coaln
Ruver
Cldec
Rucla
Ingeo
Incal
Lalil Latab
Mycit Mygap
Coaqu
Runit
Encon
Painv
Lagly
Mysan
Rubet
Cofri
70
60
Hemes
Lacam
Runau
Amrub
Coano
Hecep
Hykau
Tebae
Rucre
Hypar
Enrho
Mytec
Gaatk
Paser
Phaln
Tepat
Myror
Lebru
Ingau
Innap
Ladet
Ruatr
Levai
Pheri
Gyful
Myvit
Clcla
Plcri
Alsil
Myhae
Lalac
50
Lapum
40
Rusub
Lesua
Coleb
Inpra
Lator
Inalv
Myfib
Cofle
30 Laang
Lelub
20
10
0
0
10
20
30
40
50
60
70
Indice
de présence
Indice
de présence
(%)
80
90
100
(%)
Figure 55 : mycocoenose 3_2, tableau des espèces caractéristiques
L’ensemble de relevés en milieu alcalin : aulnaies-saulaies-bétulaies, n’a pas pu être dissocié par les analyses
précédentes (§ II. 3. b), mais son hétérogénéité apparaît nettement sur le graphe correspondant (fig. 55) : les
espèces caractéristiques sont absentes, et les espèces constantes sont des espèces à très large spectre
écologique, qui ne décrivent pas spécifiquement ces boisements tourbeux alcalins – sinon dans ce contexte
limité des milieux tourbeux.
L’analyse mycocoenologique, à l’échelle (placettes de 500-5000 m²) où nous l’avons appliquée, ne semble
pas pouvoir rendre compte du mélange intime d’essences constituant ses boisements, et influant fortement
sur la composition fongique (notamment mycorhizique) de ces milieux. Cependant, par une typologie
- 158 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
préalable de ces boisements (par exemple restriction aux aulnaies ou aux boulaies, § II. 3. b), les
champignons peuvent servir d’éléments descriptifs significatifs.
99Mycocoenose 3_3 (saulaies et arbres isolés)
Cette mycocoenose de saulaies et d’arbres isolés en tourbière peu acide ou alcaline est caractérisée par la
présence différentielle de Cortinarius friesianus (C. decipiens) et Laccaria pumila. Ces espèces la
distinguent de la mycocoenose précédente, également associée (partiellement) aux saules, où ces espèces
sont absentes ou très localisées ; elles décrivent des conditions d’hygrophilie très forte en milieu alcalin ou
peu acide.
Laccaria pumila peut également être associé à l’épicéa dans le même type de milieux (bordures de tourbières
mixtes) ; pour cette raison la placette CR-EPI (épicéa isolé) est classée ici. L. pumila caractérise également
les saulaies acidoclines du groupe 1, mais en association avec Rickenella fibula var. hydrina non représenté
ici.
Espèces caractéristiques
Groupe 1_3
3_3
Hecyp
Cotub
Coful
Coflp
Pstyp
Laruf
Flrho
Trhir
100
90
Indice
Indicede
de répartition
répartition (%) (%)
80
70
Cofri
Lapum
60
• Espèces constantes : aucune
• Espèces caractéristiques : Mycena citrinomarginata
(Mycit), M. filopes f. 2-sp (Myfib).
• Espèces différentielles : Cortinarius friesianus (Cofri)
(=decipiens pp.), Laccaria pumila (Lapum)
• Espèces différentielles d’autres associations : aucune
Hemes
Hykau
Hecep
Mytec
Resac
Ruatr
50
40
Rusub
30
Coced
Lapur
20
Cofle
Heleu
Mycit
Myfib
Lagly
10
0
0
10
20
30
40
50
60
70
Indice
de présence
(%)
Indice
de présence
80
90
100
(%)
Figure 56 : mycocoenose 3_3, tableau des espèces caractéristiques
III. 2. d)
Mycocoenose 4 (radeaux de sphaignes et tourbières
hautes actives)
Cette première mycocoenose des milieux sphagneux ouverts (radeaux de sphaignes et tourbières hautes
actives) est essentiellement définie par la présence (comme caractéristique) d’Omphalina sphagnicola, et de
manière plus marginale de Lactarius helvus, mycorhizien acidophile moins significatif. Ces milieux sont
également remarquables par leur pauvreté en espèces, liée à la saturation constante du sol et à la faible
diversité végétale (surtout sphaignes et Carex). Les espèces caractéristiques des autres milieux sphagneux
(Galerina spp. et Hypholoma elongatum) sont ici nettement raréfiés, en particulier Galerina paludosa.
Cette mycocoenose étant essentiellement défini par un déficit en espèces, les différences entre les relevés la
constituant sont difficiles à interpréter. Compte tenu des faibles effectifs, le tableau de contingence (annexe
5) suffit pour comparer les compositions respectives des 4 mycocoenoses « secondaires » différenciées par
l’analyse mycocoenologique.
- 159 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
Espèces caractéristiques
Groupe 4
Inaln
Hypol
Hyort
EnnigRupue
Omfus
Pssph
Colan
Larep
Latri
Eninu EnmolPhmye
Myleu
100
Indice de répartition (%)
90
80
70
• Espèces constantes : aucune
• Espèces caractéristiques: Omphalina sphagnicola
(Omsph)
• Espèces différentielles : Lactarius helvus (Lahel)
• Espèces différentielles d’autres groupes : Galerina
paludosa (Gapal), G. hybrida (Gahyb), G. tibiicystis
(Gatib), Hypholoma elongatum (Hyelo), Laccaria
anglica (Laang)
Lahel
60
Omsph
Myado
Encop
Coeve
Encet
Rupal
Enatr
Hepit
50
Rueme
Gassp
40
Indice de présence
30
20
10
Cosuv
Lasph
Cohur
Coobt
Mychl
Myror
Phsta
Gyful
Arect
Alsph
Subov
Enxan
Mybul
Gacal
Tepal
Mipal
Gaatk
Pocil
Hycan
Encon
Laruf
Laang
Gahyb
Ruaqu
Cosph
Laoed
Suvar
Rugri
Lavie
Coful
Latab
Gasph
Mysan
Maand
Garub
Rubet
Rifih
Lebru
Cofle
Coaqu
Myepi
Omoni
Hycoc
Rifib
Mygap
10
20
30
Cotub
Gapal
Gatib
Hyelo
50
60
0
0
40
Indice
dede
répartition
(%)
Indice
présence
70
80
90
100
(%)
Figure 57 : mycocoenose 4, tableau des espèces caractéristiques
Le graphe des espèces caractéristiques (fig. 56) illustre un cas de groupe défini par un déficit d’espèces
banales communes aux autres groupes (fortement sélectif), qui figurent dans le secteur « différentielles
d’autres groupes » en bas à droite. Cette configuration suggère un milieu de même composition générale que
les mycocoenoses voisines (plus précisément les mycocoenoses 5 et 6), mais appauvrie en espèces (en
particulier en espèces caractéristiques de ces groupes). S’agissant d’une mycocoenose très différente des
autres milieux, la configuration seraient enrichie en espèces caractéristiques ou différentielles.
III. 2. e)
Mycocoenose 5 (tourbières ombrotrophes et prairies
sphagneuses)
Espèces caractéristiques
Groupe 5
100
Teero
Hyelo1
Hyudu
Enasp
Mydur
Gagib
Hyalb
Psart
Vitru
Phmyo
Gasph
90
Indice de présence (%)
80
60
Hycoc
Omoni
50
• Espèces constantes : aucune
• Espèces caractéristiques: Galerina paludosa (Gapal),
G tibiicystis (Gatib), Hypholoma elongatum (Hyelo)
• Espèces différentielles: Galerina sphagnorum (Gaspm),
G. hybrida (Gahyb), Hygrocybe coccineocrenata (Hycoc),
Omphalina oniscus (Omoni)
• Espèces différentielles d’autres groupes : aucune
Mipal
Omphi
Cuclg
70
Pssem
Myado
Enxan
Hyelo
Trhir
Hycan
Gahyb
Gassp
40
Omsph
Hycom
Gamur
Hycon
Geeos
Enpse
Cysaa
Cohur
Eninf
Arect
Enmou
30
Gacal
Tepal
Cofer
Gaspm
Rifih
20 Alsph
Garub
Gacla
Gaatk
Gapal
Gatib
Rifib
Mygap
10 Coaqu
Myfib
0
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Indice de répartition (%)
Figure 58 : mycocoenose 5, tableau des espèces caractéristiques
Cette mycocoenose de 21 relevés n’a pas pu être éclatée par l’analyse mycocoenologique malgré plusieurs
tentatives (§ II. 3. b). De fait, les différences entre nos relevés reposent surtout sur des espèces rares ; mais le
nombre assez élevé d’espèces caractéristiques et différentielles de ce groupe de relevés, toutes très
abondantes sur leurs stations, suggère une grande cohérence mycocoenologique de ces milieux
ombrotrophes. Avec une meilleure représentation de ces espèces rares (ce qui suggère un échantillonnage
- 160 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
considérablement plus vaste que le nôtre), il serait sans doute possible de préciser des groupes d’affinités ;
cela n’a pas été possible à l’échelle de notre zone d’étude.
III. 2. f)
Mycocoenose 6
Espèces caractéristiques
Groupe 6
Gasp1
Omfav
Hysph
Encus
Encps
Syang
Curus
Cucol
Cafoe
Enian
Rimel
Ensni
Matrg
Brgra
Gasub
Comat
100
90
80
70
Indice de présence (%)
Indice de répartition (%)
• Espèces constantes : aucune
• Espèces caractéristiques : Agrocybe elatella (Agela),
Entoloma mougeotii (Enmou)
• Espèces différentielles : Galerina rubiginosa (Garub),
Rickenella fibula var. hydrina (Rifih), Hygrocybe
coccineocrenata (Hycoc), Trichoglossum hirsutum (Trhir)
• Espèces différentielles d’autres groupes : Hypholoma
elongatum (Hyelo), Galerina tibiicystis (Gatib)
Gamur
Enpse Hycom
Phsta
60
Agela
PssemEnsel
Hyhel
EnlosBopal
50
Enmou
40
Garub
Rifih
Trhir
Enmut
Hecyp
Hycon
Geeos
Cysaa
Cuclv
Eninf
Arect
Hycoc
30
Gatib
Riswa
Mybul
Mylep
Ralae
Psinq
20
Gaspm
Myepi
Gacla
Maand
Encon
Coaqu
Laang
Omoni
Laaff
Myfib
10
Hyelo
Gahyb
Mygap
Gapal
0
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Indice dede
répartition
(%) (%)
Indice
présence
Figure 59 : mycocoenose 6, tableau des espèces caractéristiques
Cette mycocoenose des prairies tourbeuses se distinguent notamment de la mycocoenose 5 des tourbières
oligotrophes par la dominance moins marquée (parfois la rareté) d’Hypholoma elongatum et de Galerina
tibiicystis. En revanche, Agrocybe elatella et Galerina rubiginosa sont de bonnes espèces caractéristiques,
qui se semblent pas transgresser dans les parties typiques des tourbières.
L’analyse mycocoenologique a permis de reconnaître trois mycocoenoses « secondaires » décrites ci-après.
99Mycocoenose 6_1 (prairies soligènes mésotrophes)
Espèces caractéristiques
Groupe 6_1
Hycon Gamur
Gasub
Enasp
Agela
Enmou
Indice de répartition (%)
100
90
80
Gaspm
Gahyb
70
60
50
Omon
Myepi
Hycom Garub
Rifih
Trhir
Gapal
Gatib
Hycoc
Hyelo
40
30
20
10
0
0
10
20
30
40 50 60 70
Indice de présence
80
• Espèces constantes : Agrocybe elatella (Agela),
Entoloma asprellum (Enasp), E. mougeotii (Enmou),
Galerina muricellospora (Gamur), G. subclavata (Gasub),
G. tibiicystis (Gatib), Hygrocybe conicopalustris (Hycon),
Rickenella fibula var. hydrina (Rifih)
• Espèces caractéristiques : Galerina paludosa (Gapal),
Hypholoma elongatum (Hyelo), Trichoglossum hirsutum
(Trhir)
• Espèces différentielles : Galerina hybrida (Gahyb),
G. sphagnorum (Gaspm), G. rubiginosa (Garub)
• Espèces différentielles d’autres associations : aucune
90 100
Figure 60 : mycocoenose 6_1, tableau des espèces caractéristiques
- 161 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
Cette mycocoenose établie sur 5 relevés est extrêmement homogène, 15 espèces sur 18 figurant parmi les
caractéristiques, différentielles ou constantes de ces prairies montagnardes très diversifiées.
La placette CR_MOS (Creusates, moliniaie à sphaigne soligène +/- ombrotrophisée), classée à titre
comparatif dans les deux groupes 5 et 6_1, se trouve parfaitement intégrée à ce groupe réduit et homogène.
Toutefois elle possède aussi toutes les espèces caractéristiques du groupe 5, notamment Omphalina oniscus
(ombrotrophe caractérisée). CR_MOS est donc à considérer comme une placette de transition, en voie
d’ombrotrophisation (rattachement à la mycocoenose 5) à partir d’une prairie soligène neutrocline typique.
Le site se présente comme une structure en mosaïque serrée d’aspect homogène, mais une analyse à plus
petite échelle (placettes de 1 m², par exemple) auraient peut-être pu mettre en évidence la coexistence étroite
de deux mycocoenoses.
99Mycocoenose 6_2
Un seul relevé (LL_COM, radeau à Potentilla palustris) constitue cette mycocoenose, différenciée de la
précédente par l’absence de toutes les espèces constantes de celle-ci (sauf Galerina tibiicystis). En revanche
elle en partage les mêmes espèces caractéristiques. D’autres échantillons de ce milieu peu répandu seraient
souhaitables pour réévaluer la position de ce groupe, et notamment la valeur d’Hygrocybe « sphagnophila »
en tant qu’espèce caractéristique possible.
99Mycocoenose 6_3 (sphaignaies alpines et subalpines)
Espèces caractéristiques
Sous-groupe 6_3
Phsta
100
Indice de répartition (%)
90
80
70
60
Gaspm
Myepi
50
40
Garub
Hycoc
Hyelo
30
Gapal
Trhir
20
Gatib
10
0
0
10
20
30
40 50 60 70 80
Indice de présence (%)
90
• Espèces constantes : Galerina rubiginosa (Garub),
Phaeogalera stagnina (Phsta)
• Espèces caractéristiques : Hygrocybe coccineocrenata
(Hycoc), Hypholoma elongatum (Hyelo)
• Espèces différentielles : Mycena epipterygia (Myepi),
Galerina sphagnorum (Gaspm)
• Espèces différentielles d’autres associations :
Galerina paludosa (Gapal), Galerina tibiicystis (Gatib),
Trichoglossum hirsutum (Trhir)
100
Figure 61 : mycocoenose 6_3, tableau des espèces caractéristiques
Les deux relevés en prairies d’altitude qui constituent cette mycocoenose incertaine ont en commun
Phaeogalera stagnina, qui semble les caractériser fortement. Toutefois la placette TA_SAG (prairie
subalpine des Sagnes du Taillefer) présente toutes les espèces caractéristiques de la mycocoenose 6_1, dont
elle pourrait représenter une variante appauvrie (notamment par l’absence d’Entoloma spp., qui serait à
confirmer par de nouvelles visites).
- 162 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
Les espèces différentielles de la mycocoenose 6_1 apparaissent aussi ici dans le secteur « différentielles
d’autres placettes », ce qui tend à remettre en question le classement de l’un des relevés, plus affine au
groupe 6_1. La placette alpine A2_ESC resterait seule représentante de cette mycocoenose « orpheline », qui
serait à comparer avec des mycocoenoses de gazons arctico-alpins.
III. 2. g)
Mycocoenose 7 (roselières)
Les relevés en roselières sont peu comparables entre eux, et cette mycocoenose possède très peu d’espèces
caractéristiques ou différentielles. La plupart des espèces sont représentées sur un seul de ces relevés. Ce cas
de figure, où presque toutes les espèces sont « rares ou occasionnelles » ou « non caractéristiques) sur un
nombre réduit de relevés, suggère une forte hétérogénéité de la mycocoenose et appelle à de nouvelles études
sur davantage d’échantillons.
Espèces caractéristiques
Groupe 7
Peobt
Hyser
Scumb
Gahep
Enpha
Geeou
Cokub
Endys
Encya
Psalm
Psbas
Cover
Enlon
Enple
Boran
Stmel
Hyrho
Heepi
Covel
Flmic
Cofre
Pharr
Bovit
Cacit
Cotig
Flcar
Plins
Plexi
100
Copla
Court
90
Psoce
de présence (%)
(%)
Indice Indice
de répartition
80
70
60
• Espèces constantes : Coprinus urticicola (Court), C.
plagioporus (Copla), Psathyrella aff. ocellata (Psoce)
• Espèces caractéristiques: Marasmius limosus (Malim)
• Espèces différentielles: Tubaria hiemalis (Tuhie)
• Espèces différentielles d’autres groupes : aucune
Psinq
Resac
Phcon
Psorb
Pelim
Enten
Poarc
Pstyp
Ensel
Enfer
Crepi
Plphl
50
Tuhie
40
Enmut
Plnan
Flrho
Lctor
30
Enjun
Malim
Plrom
Mybul
Ralae
Phace
20
Mavai
Gacla
Gaatk
Tucon
Laaff
Myfib
Rifib
Mygap
10
Myspe
0
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Indice dede
répartition
(%) (%)
Indice
présence
Figure 62 : mycocoenose 7, tableau des espèces caractéristiques
IV. Synthèse : les mycocoenoses dans la dynamique des
tourbières
IV. 1. L’apport de la mycocoenologie à la description des milieux
Bien que les mycocoenoses définies statistiquement ne représentent pas nécessairement des unités bien
définies et facilement délimitables, elles trouvent naturellement leur place au sein des séries dynamiques de
végétation. La mise en relation des mycocenoses avec le schéma dynamique de la végétation se révèle
nettement plus informatif qu’une analyse mycosociologique indépendante de la végétation
On notera qu’il n’existe pas d’espèce distinctement exclusive de mycocoenoses (parmi celles dont la
répartition sur nos placettes est suffisamment significative : présence sur au moins 1/3 des relevés). Les
espèces caractéristiques de mycocoenoses sont toutes présentes dans d’autres groupements (pour les milieux
sphagneux caractéristiques des tourbières acides) ; ou bien, dans le cas des boisements de tourbières
soligènes, il s’agit d’espèces à plus large répartition, simplement exclues des milieux les plus sélectifs (et à
comparer à d’autres boisements non tourbeux de mêmes essences).
- 163 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
En regard de la classification CORINE ou du système phytosociologique, les champignons apportent des
informations plus diffuses et ne permettent généralement pas de caractériser de manière absolue des
groupements végétaux particuliers : la plupart des espèces se répartissent sur un gradient de milieux.
En raison de cette continuité écologique de nombreuses espèces, il ne semble pas possible d’élaborer sur ces
milieux tourbeux un système mycosociologique sur le modèle de Darimont (1973), par exemple ; à moins de
se limiter aux grandes divisions obtenues par l’analyse factorielle initiale, qui différencie des groupements
évidents sur le terrain (boisements acides, boisements alcalins, sphaignaies, roselières, mégaphorbiaies).
Les groupements mycocoenologiques sont donc utilisés ici comme descripteurs supplémentaires de
groupements végétaux, traduisant des conditions de milieux analogues pour ces espèces à spectre écologique
plutôt large.
Nous avons tout de même trouvé quelques exceptions de milieux fortement caractérisées par leur cortège
fongique :
•les prairies soligènes mésotrophes (correspondant à l’habitat CORINE 54.442) sont
remarquablement diversifiées, offrant une association d’espèces humicoles (Entoloma) et
bryotrophes (Galerina) riche et caractéristique – dont l’ombrotrophisation en cours chez CR_MOS
se traduit par une raréfaction de ces espèces ;
•les moliniaies soligènes acidophiles (CORINE 51.2) sont caractérisées par Hygrocybe cf.
cantharellus (et peut-être Entoloma moliniophilum, bien plus rare) qui semble exclusif de ces
formations
par
ailleurs
assez
pauvres
en
espèces ;
•les boisements à Betula d’origine soligène à fort développement de Sphagnum palustre (typiques
du domaine océanique) présentent la particularité unique, au sein de tous les groupements tourbeux
étudiés, de favoriser à la fois une diversité ectomycorhizique associée au bouleau et une diversité
d’espèces sphagnicoles au sein des buttes de sphaignes (dont Tephrocybe palustris et peut-être
Galerina atkinsoniana var. sphagnorum semblent caractéristiques). Dans tous les autres milieux
boisés, l’implantation des ligneux se traduit par un fort recul des espèces sphagnicoles, Omphalina
oniscus (absente des boulaies à sphaignes) étant la seule bryotrophe à se maintenir régulièrement
sous les arbres dans ce second cas. Le formations sphagneuses sous Betula sont citées dans la
classification CORINE (44A13) parmi les divers boisements tourbeux, mais présentent une
originalité remarquable sur le plan mycologique fonctionnel traduisant le dynamisme des sphaignes
(où l’on se demande, selon la formule de Manneville et al. [1999, p. 31], « si c’est la forêt qui a
colonisé les tourbières ou si ce sont les tourbières qui ont envahi localement la forêt ».
Ces systèmes peu originaux sur le plan botanique peuvent être décrits avec précision et aisément distingués
des autres milieux tourbeux sur la base des relevés mycologiques.
IV. 2. Vue générale du système mycocoenologique des tourbières
Une tentative de synthèse des mycocoenoses définies par cette analyse est proposée ci-après (fig. 63).
- 164 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
MILIEUX OUVERTS
Mycocoenose 7
Roselières
MILIEUX BOISÉS
Mycocoenose 3_3
(mycocoenoses
graminicoles)
Gram + Hum
Saulaies et arbres isolés
M
Cortinarius friesianus
Mycocoenose 6_1
Prairies sphagneuses
mésotrophes
Mycocoenose 3_3
Tourbières ombrotrophes
boisées
Mycocoenose 1_2, 1_3
Saulaies pionnières
M
Laccaria pumila
Russula atrorubens
M + Hum (+ Bry)
Bry + Hum
Radeau à comaret
Mycocoenose 5
Tourbières ombrotrophes
Bry + Hum
Bry + Hum
Mycocoenose 6_2
Omphalina oniscus
Faciès appauvris
Hygrocybe
coccineocrenata
Mycocoenose 4_2
Ceintures de
lacs subalpins
Cortinarius palustris
Leccinum spp.
Lactarius helvus
Bry
Mycocoenose 4_3
Gouilles et dépressions
flottantes
Buttes à Sphagnum fuscum
Bry + Hum
Bry + Hum
Mycocoenose 4_4
Omphalina sphagnicola
Mycocoenose 4_1
Tourbières soligènes
atlantiques
Bry + Hum
Mycocoenose 2_1
Boisements de tourbières
soligènes acides
Tephrocybe palustris
Hygrocybe cantharellus
Lactarius vietus,
L. torminosus
Hebeloma helodes
Soligène
Limnogène
Ombrotrophe
Boisement
Transgressions d’espèces
mycorhiziques
Mycocoenoses fréquentes
Mycocoenoses rares ou mal
définies
Bry : bryotrophes
Gra : graminicoles
Hum : saprotr. humicoles
Lign : lignicoles
M : mycorhiziques
M + Bry + Hum
Betula
Alnicola sphagneti
Mycocoenose 3_2
Boisements alcalins
M + Hum + Lign
Alnus
Salix
Figure 63 : affinités et relations dynamiques entre les principales mycocoenoses des tourbières des Alpes. Les
espèces mycorhiziques, qui peuvent s’éloigner à plusieurs mètres de leurs essences et fructifier dans des milieux voisins
non boisés, sont les principaux « perturbateurs » des analyses myco-écologiques (Lange, 1948).
- 165 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
IV. 3. Les mycocoenoses dans la dynamique des tourbières
Les schémas suivant, extraits et adaptés de Manneville et al. (1999, p. 295-297), résument aussi
synthétiquement que possible la situation des mycocoenoses dans la dynamique des principaux
milieux tourbeux étudiés. Les principales espèces communes à différentes mycocoenoses et
susceptibles de décrire la dynamique du milieu sont reportées sur ces schéma.
Légende :
Evolution naturelle des milieux (série dynamique)
Présence d’espèces le long d’une série dynamique
Mycocoenose 6_3
Mycocoenose 5
Ombrotrophisation
Installation de Galerina sphagnicola, Omphalina oniscus
Avec sphaignes (CR_ERI, ARC_ERV, ARC_MSP)
Sans sphaignes (ARC_MOL)
Mycocoenose 5
Mycocoenose 1_4b (pauvre)
Tendance hygrophile marquée par Galerina tibiicystis
(sphagnicole)
Radeau à Drepanocladus revolvens/Carex limosa (MO_CLI)
Mycocoenose 1_2 (très pauvre), Galerina jaapii
Rickenella fibula var. hydrina
(bryotrophe sur Aulacomnium ou Drepanoclatus)
Bas-marais
à Carex nigra, Eriophorum angustifolium, Viola palustris
Série alcaline très pauvre dominée par les Rickenella
Gazons à Trichophorum caespitosum
et sphaignes (GY_TRI, ARC_EVA)
Galerina rubiginosa
Série acide dominée par Hypholoma elongatum et
Hygrocybe coccineocrenata
(faciès alpin)
Rickenella mellea
(bryotrophe sur Philonotis)
remplace R. fibula
v hydrina en milieu alpin
Bordure de lac à
Eriophorum scheuchzeri
Groupements semi-aquatiques à Carex rostrata ou C. limosa
Pas d’espèces recensées
En limite de sphaignaie : Hygrocybe coccineocrenata « var. monochroa » (GY_CR, MO_POT)
Remarque : Omphalina sphagnicola est typiquement absente de la mycocoenose 5 de cet étage, tandis qu’elle est y
fréquente aux étages inférieurs.
Figure 64 : dynamique des tourbières de haute montagne (étages subalpin et alpin) et mycocoenoses associées.
- 166 -
Fourrés de Salix aurita
Pessière tourbeuse à sphaignes, Listera cordata
Transitions vers mycocoenose 2_2 (TA_EPI, pessière à myrtille)
LL_SAU (Mycocoenose 2_1)
Cortinarius uliginosus et div.
mycorh. salicicoles acidoclines
Bois de Pinus spp.
Bois de Betula alba
(LM_PIN, PE_PCA, PE_PSP)
(PR_BOU, GL_BSP, GL_BPI)
Suillus variegatus
Leccinum spp.
Mégaphorbiaie à Filipendula
CR_MEG – Mycocoenose 8
Mycocoenose 2_3 (tourbières boisées)
Espèces graminicoles dominantes
dominée par Cortinarius sphagneti
avec cortège mycorhizique +/- spécifique des essences pionnières
Disparition des sphagnicoles ombrotrophes
Avec Pinus uncinata (LM_PIN, PE_PIN)
transitions vers Mycocoenose 2_3
Suillus flavidus, Lactarius musteus, Russula
emetica et paludosa (mycorh. Pinus)
Avec Betula pubescens (MO_BET)
transitions vers Mycocoenose 2_3
Lactarius favrei, Cortinarius betulinus [Jura]
Laccaria affinis, Russula scotica (mycorh. Betula)
Disparition des sphagnicoles hygrophiles (Hygrocybe, Hypholoma)
Groupements ombrotrophes
à Trichophorum/Eriophorum vaginatum
(ARC_EVA, ARC_MSP, GY_MOL, GY_TRI, GY_CAL)
Omphalina sphagnicola (typiquement absente des bas-marais)
Omphalina oniscus (sphagnicole ombnrotrophe, pouvant se maintenir après boisement)
Pas de connexion mycologique avec les groupes
ci-dessous
Hygrocybe coccineocrenata (caractéristique des sphaignaies actives et ombrotrophes non boisées, mycocoenoses 5 et 6)
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
Mycocoenose 5
Groupements ombrotrophes
(variante à Galerina sphagnicola)
à Sphagnum fuscum/Calluna
Influence subalpine
(LL_CAL, PR_SCA)
Mycocoenose 4_4
(Omphalina sphagnicola+
Galerina sphagnicola)
Bas-marais acide
à Eriophorum angustifolium, Carex echinata,
Viola palustris, Aulacomnium
(CR_MOS, CR_MOA, MO_POT, MO_POD, MO_RAD)
Mycocoenose 6_1
Buttes
(forte diversité en saprotrophes
humicoles, Entoloma, Galerina etc.)
à Sphagnum magellanicum / S. capillifolium
(LL_SPM, PR_JON)
Apparition des sphagnicoles ombrotrophes
Mycocoenose 5
Transition vers bas-marais : CR_ERI
(mycocoenose 5 enrichie en Galerina )
Gouilles à Scheuchzeria / Carex limosa
Creuses à Carex rostrata et
Sphagnum angustifolium
(GY_CR, ARC_ERV)
Faciès à Carex rostrata
(LM_SCZ)
Mycocoenose 4_3
(appauvri, sans Hygrocybe)
Faciès à Carex echinata /Trichophorum
(LL_SCZ, CR_SR)
Mycocoenose 5, diversifiée
(+ Hypholoma alboelongatum )
Mycocoenose 5 appauvrie
Même espèces + Hypholoma
caricetum
Tremblants à Potentilla palustris (LL_COM)
Mycocoenose 6_2 : sphagnicoles hygrophiles seuls
Sphagnicoles hygrophiles pionniers
(Galerina hybrida, Hypholoma elongatum, Hygrocybe coccineocrenata
+ H. sphagnophila ?)
Groupements aquatiques : pas de Macromycète
Figure 65 : dynamique des tourbières bombées et bas-marais de moyenne altitude et mycocoenoses associées.
- 167 -
Spécificité atlantique : Tephrocybe palustris (parasite sphagnicole)
Signes d’atterrissement : apparition
de Clitocybe clavipes ?
Bois d’Alnus glutinosa et Betula alba
(PL_BSP)
Associations mycorhiziques bétulicoles atlantiques du Sphagneto
palustris-Betuletum pubescentis :
Russula claroflava, Cortinarius rigidus etc.
+ maintien des espèces sphagnicoles à large amplitude
Mycocoenose 3_1
Fourrés de Salix aurita
(PL_SAG)
BOISEMENT
Mycocoenose 3_1
+ Lactarius lacunarum
Disparition des humicoles
(Hygrocybe,
hygrophiles
Entoloma)
Disparit ion des
Omph alina
Moliniaie à sphaignes
(PL_MSP)
Mycocoenose 5 (prairies sphagneuses)
Hygrocybe cantharellus
Entoloma moliniophilum
(+ divers humicoles)
1 mycorhizique aractéristique des stades boisés pionniers :
Alnicola sphagneti
Espèces sphagnicoles à large amplitude : Galerina hybrida, G. paludosa, G. subsphagnorum ; Entoloma xanthochroum ?
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
Groupements ombrotrophes à
Sphagnum magellanicum et callune
(PL_cal)
Mycocoenose 4_1
Apport d’espèces ombrotrophes :
Omphalina oniscus, Psathyrella sphagnicola
Dépressions d’eau affleurante
(PL_MPO)
Mycocoenose 5 appauvrie
Sphaignaies soligènes
actives (PL_ACT)
Mycocoenose 4_1 (tourbières actives )
(espèces hygrophiles pionnières)
+Phaeonematoloma myosotis (turficole)
Mitrula paludosa (mycosynusie subaquatique)
Omphalina sphagnicola,
+ O. fusconigra ?
Creux dénudés à
Lycopodiella / Rhynchospora
alba (PE_lyc)
Coprinus martinii
+ espèces pionnières de la
mycocoenose 4_1
(Galerina hybrida etc.)
Remarque : le déboisement d’une moliniaie sphagneuse colonisée par Alnus glutinosa en 1999 (PL_DEB) a fait se succéder
une mycocoenose 4_1 pionnière en 2000 (Omphalina sphagnicola, Galerina tibiicystis), puis l’apparition d’espèces humicoles
en 2001 et 2002 (Entoloma spp., Geoglossum sphagnophilum : mycocoenose 5) accompagnant la reprise de la molinie.
Figure 66 : dynamique des landes tourbeuses et tourbières atlantiques, série oligotrophe (site des Planchettes ;
dynamique des milieux d’après Monceix, 1997 p. 9 et Manneville et al., 1999 p. 295)
- 168 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
IV. 4. Résumé de l’analyse mycocoenologique :
synthétique des mycocoenoses
description
9 mycocoenoses principales et 17 mycocoenoses secondaires ont été reconnues à la suite des analyses
statistiques. 10 d’entre elles ne sont fondées que sur un unique relevé, et leur signification écologique reste à
confirmer ; un défaut d’échantillonnage (relevés mycologiques insuffisants) ou un manque de représentation
du milieu (échantillon unique) peuvent être la cause de ces classements uniques.
En revanche, 9 mycocoenoses, reposant sur 3 relevés ou plus, semblent pertinentes ; 5 autres, issues de 2
relevés, demandent à être confirmées. Dans la liste récapitulative ci-dessous, les mycocoenoses qui nous
semblent les mieux caractérisées par notre étude sont précédées d’une astérisque (*).
Eléments descriptifs :
Espèces constantes, caractéristiques et différentielles des mycocoenoses
Altitude (Alt.)
Acidité (pH)
Diversité (nombre d’espèces par relevé ; indice de Shannon réduit H’ ; indice de Simpson D)
Spectre biologique (EcM/S : rapport du nombre d’espèces ectomycorhiziques / saprotrophes ; Br/S :
rapport du nombre d’espèces bryotrophes / saprotrophes)
Facteurs caractéristiques (facteurs environnementaux définissant la mycocoenose : corrélations
significatives avec les espèces caractéristiques)
Facteurs structurants (facteurs environnementaux corrélés avec les premiers axes de l’AFC définissant la
mycocoenose : facteurs à exploiter pour une typologie spécifique)
Correspondance avec la typologie CORINE et la classification phytosociologique associée.
99Mycocoenoses des saulaies de transition (saules isolés en tourbière)
MYCOCOENOSE 1
Laccaria pumila, Rickenella fibula var. hydrina, Inocybe lacera var. helobia
Mycocoenose 1_2 : saules buissonnants isolés en tourbière (sans sphaignes).
Laccaria pumila, Rickenella fibula var. hydrina, Inocybe lacera var. helobia, Russula atrorubens ss.
Lange.
Alt. : 820-1340 m. pH : 4,6-5,2. Diversité : 3-8 espèces, H’ = 0,27-0,52 ; D = 0,10-0,13
Spectre biol. : EcM/S = 2-6 ; Br/S = 0-1
Facteurs caractéristiques : Aulacomnium palustre, Salix aurita, altitude
CORINE : 44.921 (Salicion auritae pp.), 54.5B (+Salix aurita)
Mycocoenose 1_3 : buissons de Salix repens.
Laccaria pumila, Rickenella fibula var. hydrina, Inocybe lacera var. helobia
Alt. : 500-1340 m. pH : 4,3-5,6. Diversité : 4-17 espèces, H’ = 0,28-0,44, D = 0,09-0,13
Spectre biol. : EcM/S = 0,6-2 ; Br/S = 0,7-1
Facteurs caractéristiques : Aulacomnium palustre, Salix repens
CORINE : 44.924 (Salicion auritae pp.)
- 169 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
99Mycocoenoses des boisements de tourbières soligènes
MYCOCOENOSE 3
Alnicola melinoides, A. scolecina, Mycena galericulata, Laccaria affinis, Lactarius glyciosmus, Mycena
speirea, Coprinus xanthothrix, Polyporus varius, Rickenella fibula
* Mycocoenose 3_1 :boisements de tourbières soligènes acides (domaine atlantique)
Alnicola sphagneti, Galerina hybrida, G. paludosa, G. tibiicystis, Hebeloma helodes, Helvella
macropus, Inocybe lanuginosa, Lactarius vietus, Leccinum nucatum, Simocybe laevigata,
Tephrocybe palustris, Collybia aquosa, Mycena filopes, M. galopus, M. sanguinolenta, Cortinarius
flexipes, Entoloma conferendum, Leotia lubrica, Mycena haematopus, Paxillus involutus, Russula
betularum, R. nitida s.l.
Alt. : 530-966 m. pH : 4,2-5,6. Diversité : (4) 25-82 espèces, H’ = 0,26-0,51 ; D = 0,09-0,11.
Spectre biol. : EcM/S = 1,6-5,6 ; Br/S = 0,1-1,5
Facteurs caractéristiques : test de v.Post élevé (3-5, humification importante de la tourbe) ; soligène
(humide) ; Betula ; Frangula ; Alnus ; Nb mycorhiziques ; Nb bryotrophes
Facteurs structurants : altitude, sphaignes (recouvrement), pH (< 5,6), Calluna vulgaris
CORINE : 44.A11 (typique du Sphagno palustris-Betuletum pubescentis) et transitions vers milieux
voisins paratourbeux : boulaies à molinie plus sèches (44.A1), aulnaies sphagneuses (44.91,
Osmundo-Myricetum gale, etc.).
* Mycocoenose 3_2 : boisements alcalins
Mycena galopus, Alnicola scolecina, Coprinus xanthothrix, Polyporus varius, Mycena pura,
Entoloma sericatum, Rickenella fibula, Entoloma rhodopolium, Mycena speirea, M. stylobates, M.
cf. abramsii, Alnicola melinoides, Laccaria affinis, Tubaria conspersa, Crepidotus cesatii
Alt. : 450-870 m. pH : 4,9-7,5. Diversité : (3) 9-100 espèces (moyenne : 37), H’=0,21-0,47, D = 0,060,13
Spectre biol. : EcM/S = 0,5-9,6 ; Br/S =0,0-0,4
Facteurs caractéristiques : altitude (< 870 m) ; pH (> 4,9) ; test de v. Post impossible ou maximal
(>6) ; absence de Calluna ; nb esp. lignicoles important (16-55 %).
Facteurs structurants : Betula, Alnus, Salix, caractère hydrique (sec/humide/inondable), pH, (azote ?)
CORINE : 44.9 (Alnion glutinosae, Salicion auritae pp., Salicion cinereae) + boisements asséchés :
41.B1 (boulaies). Différents faciès à Alnus, Salix ou Betula dominants (voir p. 147).
Mycocoenose 3_3 : arbres isolés en tourbière à sphaignes (pessière de contact et saules
pionniers).
Mycena citrinomarginata, M. filopes, Cortinarius friesianus, Laccaria pumila, Cortinarius palustris,
Leccinum brunneogriseolum
Alt. : 530-1330 m. pH : 4,9-5,1. Diversité : 7-12 espèces, H’ = 0,27-0,42, D = 0,08-0,11
Spectre biol. : EcM/S = 0,8-3 ; Br/S =0,0
Facteurs caractéristiques : Salix, Picea, pH (> 4,9) ; surface réduite ; faible diversité
CORINE : unités fragmentées de 42.213 (pessière de contact, Sphagno-Piceetum abietis) et 44.9
(Salicion auritae).
99
Mycocoenoses des boisements de tourbières ombrotrophes
MYCOCOENOSE 2
Cortinarius palustris, Leccinum brunneogriseolum, Lactarius torminosus, Leccinum variicolor,
Leccinum nucatum, Lactarius torminosus, Lactarius rufus
Mycocoenose 2_1 : saulaie acidophile de bordure.
Alnicola salicis, Cortinarius uliginosus, Inocybe acutella, Laccaria pumila
- 170 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
Alt. : 1200 m. pH : 4,8. Diversité : 6 espèces, H’ = 0,43, D = 0,14 (1 relevé).
Spectre biol. : EcM/S = 4,0 ; Br/S =0,0
Facteurs caractéristiques : Salix ; sphaignes ; mycorhiziques très dominants (80 % des esp.)
CORINE : 44.922 (Salicion auritae pp, saulaie à sphaignes)
Mycocoenose 2_2 : pessière tourbeuse subalpine de contact.
Cortinarius evernius, C. stillatitius, Hebeloma candidipes, Rozites caperatus
Alt. : 1560 m. pH = 4,1. Diversité : 11 espèces, H’ = 0,58, D = 0,14 (1 relevé).
Spectre biol. : EcM/S = 2,5 ; Br/S =0
Facteurs caractéristiques : Picea, sphaignes ; pH acide (4,1) ; altitude ; sec
CORINE : 44.A4 (Vaccinio uliginosi-Piceion)
* Mycocoenose 2_3 : tourbières atterries boisées
Cortinarius palustris, Leccinum brunneogriseolum, Lactarius torminosus, Leccinum variicolor,
Leccinum nucatum, Lactarius torminosus, Lactarius rufus
Alt. : 530-1660 m. pH : 3,6-4,7. Diversité : 6-27 espèces, H’ = 0,24-0,90, D = 0,04-0,16.
Spectre biol. : EcM/S = 1,5-6 (moy. 5,1) ; Br/S =0,0-1,5 (moy. 0,5)
Facteurs caractéristiques : pH acide (< 4,7) ; sphaignes ; Betula, Calluna ; nb mycorh (> 42 %) ;
caractère hydrique (ombrotrophe)
Facteurs structurants : altitude ; Molinia caerulea ; Potentilla erecta ; spectre biologique
(sphagnicoles/mycorhiziques/saprotrophes humic.)
CORINE : 44A1 (Betulion pubescentis), 44A2 (Vaccinio uliginosi-Pinetum sylvestris), 44A43
(Sphagno-Pinetum uncinatae) ; 44.A4 (Sphagno-Piceetum abietis). Transitions vers VaccinioPiceetum.
99
Mycocoenoses des tourbières hautes actives
MYCOCOENOSE 4
Omphalina sphagnicola, Lactarius helvus, Galerina paludosa, G. hybrida, G. tibiicystis, Hypholoma
elongatum, Laccaria anglica
* Mycocoenose 4_1 : tourbières soligènes subatlantiques
Entoloma conferendum, Galerina hybrida, Omphalina sphagnicola, Polyporus ciliatus, Hygrocybe
cf. cantharellus, Mycena epipterygia, Alnicola sphagneti, Collybia aquosa, Rickenella fibula,
Laccaria anglica
Alt : 600 m. pH : 4,2-4,9. Diversité : 12-26 espèces, H’ = 0,30-0,33, D = 0,10-0,12
Spectre biol. : EcM/S = 0,3-0,8 ; Br/S =0,8-2,2
Facteurs caractéristiques : altitude faible (600 m) ; test de v. Post élevé (2-3, décomposition
superficielle active) ; saprotrophes humicoles dominants (25-34 %)
CORINE : 51.11 (Oxycocco-Sphagnetea, formations dégradées à Erica-Sphagnum), 54.422 pp.
(tourbières subatlantiques à joncs et Carex, déboisé)
Mycocoenose 4_2 : bords de lacs subalpins
Hygrocybe coccineocrenata, Galerina calyptrata, Russula emetica, Phaeogalera stagnina, Lactarius
helvus, L. sphagneti.
Alt. : 1650 m. pH : 5,1. Diversité : 9-22 espèces, H’ = 0,33-0,37, D = 0,11-0,12
Spectre biol. : EcM/S = 2,0-3,3 ; Br/S = 3-6
Facteurs caractéristiques : altitude élevée (1650 m) ; test de v. Post faible (1-2, décomposition
superficielle très faible) ; déficit de saprotrophes humicoles (11-14 %), mycorhiziques dominants (2245 %)
CORINE : 54.53 et 54.54 (tourbières de transition : Sphagno-Caricetum rostratae)
Mycocoenose 4_3 : gouilles et dépressions flottantes
Cortinarius sphagneti (+ Sarcoleotia turficola ? d’après biblio et observations hors dition)
- 171 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
Alt. : 530-1285 m. pH : 4,8-5,3. Diversité : 4-5 espèces, H’ = 0,50-0,60, D = 0,14-0,17
Spectre biol. : incalculable (absence de saprotrophes humicoles)
Facteurs caractéristiques : altitude élevée (1650 m) ; test de v. Post faible (1-2, décomposition
superficielle très faible) ; absence de saprotrophes humicoles, bryotrophes (sphagnicoles)
dominants (75 %)
CORINE : 51.121 (Oxycocco-Sphagnetea : Caricetum limosae) et 54.512 (tourbières de transition :
Sphagno-Caricetum lasiocarpae), très pauvres.
Mycocoenose 4_4 : buttes à Sphagnum fuscum
Galerina sphagnicola, Omphalina sphagnicola
Alt. : 1200 m. pH : 4,3. Diversité : 3 espèces, H’ = 0,51, D = 0,17 (1 relevé)
Spectre biol. : EcM/S = 0 ; Br/S = 2
Facteurs caractéristiques : altitude moyenne (1200 m), Sphagnum fuscum, caractère hydrique
(ombrotrophe), absence de Sphagnum palustre
CORINE : 51.1112 (Oxycocco-Sphagnetea : Calluno-Sphagnion fusci)
99
Mycocoenoses des tourbières ombrotrophes
* MYCOCOENOSE 5
Galerina paludosa, G. tibiicystis, Hypholoma elongatum, Galerina sphagnorum, G. hybrida,
Hygrocybe coccineocrenata, Omphalina oniscus [exclus : Armillaria ectypa]
Alt. : 630-1620 m. pH : 3,2-5,4. Diversité : 3-17 espèces, H’ = 0,27-0,75, D = 0,08-0,17
Spectre biol. : EcM/S = 0-0,2 (1,5) ; Br/S =0,0-4,0
Facteurs caractéristiques : pH acide (< 5,4 ; moyenne 4,8) ; sphaignes ; S. magellanicum ; nb mycorh
(> 42 %) ; caractère hydrique (ombrotrophe/flottant ; non sec, non affleurant) ; Trichophorum
caespitosum
Facteurs structurants : altitude ; pH ; Calluna vulgaris, Drosera rotundifolia, Sphagnum
capillifolium, Swertia perennis, Viola palustris, spectre biologique (bryotrophes/saprotrophes
humic.)
CORINE : 51.1 (Oxycocco-Sphagnetea max. p.) ; 51.2 (Ericion tetralicis pp.) ; 54.4 (bas-marais
acides du Caricion nigrae : Trichophoretum caespitosi) ; 54.58 (tremblants : SphagnoRhynchosporetum albae) ; transition vers les tourbières boisées (mycocoenose 2) par invasion des
pins (51.16 : LL_pin, prépondérance des mycorhiziques : EcM/S > 1) ; transition vers moliniaies
(37.31) avec prépondérance des saprotrophes humicoles (Br/S < 0,8).
99
Mycocoenoses des prairies tourbeuses soligènes
MYCOCOENOSE 6
Agrocybe elatella, Entoloma mougeotii, Galerina rubiginosa, Rickenella fibula var. hydrina,
Hygrocybe coccineocrenata, Trichoglossum hirsutum
•Mycocoenose 6_1 : prairies mésotrophes
Agrocybe elatella, Entoloma asprellum, E. mougeotii, Galerina muricellospora, G. subclavata, G.
tibiicystis, Hygrocybe conicopalustris, Rickenella fibula var. hydrina, Galerina paludosa,
Hypholoma elongatum, Trichoglossum hirsutum Galerina hybrida, G. sphagnorum, G. rubiginosa
Alt. : 1330-1340 m. pH = 4,4-5,4. Diversité : (3) 13-23 espèces, H’ = 0,25-0,68, D = 0,08-0,12.
Spectre biol. : EcM/S = 0,0-0,2 ; Br/S = 0,3-0,8
Facteurs caractéristiques : pH acide (< 5,4 ; moyenne 4,8) ; Aulacomnium palustre, sphaignes ;
saprotrophes humicoles dominants (> 45-66 %)
CORINE : 54.42 (Caricion nigrae) avec transition vers le Molinion caeruleae acidophile (37.312)
- 172 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
Mycocoenose 6_2 : radeau à comaret
Hygrocybe sphagnophila, H. coccineocrenata, Galerina hybrida, G. paludosa, G. tibiicystis,
Geoglossum
sphagnophilum,
Hypholoma
elongatum,
Trichoglossum
hirsutum
Alt. 1200 m. pH = 5,3. Diversité : 12 espèces, H’ = 0,25, D = 0,08 (1 relevé).
Spectre biol. : EcM/S = 0,0 ; Br/S = 0,8
Facteurs caractéristiques : sphaignes ; caractère hydrique (flottant) ; Potentilla palustris ;
Menyanthes trifoliata
CORINE : 54.59 (tourbières de transition : radeau à Menyanthes trifoliata et Potentilla palustris,
affine aux Scheuchzeretalia palustris)
Mycocoenose 6_3a : sphaignaie alpine
Rickenella mellea, Bryoglossum gracile, Phaeogalera stagnina
Alt. 2200 m. Diversité : 7 espèces, H’ = 0,43, D = 0,14 (1 relevé).
Spectre biol. : EcM/S = 0,0 ; Br/S = 1,3
Facteurs caractéristiques : altitude (> 2000 m) ; Philonotis
CORINE : 54.421 (bas-marais alpin : Caricetum fuscae ss.str.)
Mycocoenose 6_3b : prairie tourbeuse subalpine
Coprinus martinii, Hygrocybe coccineocrenata, Galerina paludosa, G. tibiicystis, Hypholoma
elongatum, Trichoglossum hirsutum
Alt. 1550 m. Diversité : 10 espèces, H’ = 0,55, D = 0,14 (1 relevé)
Spectre biol. : EcM/S = 0,0 ; Br/S = 0,5
Facteurs caractéristiques : non déterminés (cf. p. 166) ; relevé pauvre en espèces
CORINE : 54.42 (bas-marais acide, Caricetum fuscae ss. lat.).
MYCOCOENOSE 1_4a : prairie subalpine tourbeuse à Philonotis
Rickenella fibula var. hydrina, Galerina rubiginosa var. annulata
Alt. : 1620 m. pH : 5,0. Diversité : 4 espèces.
Spectre biol. : non calculable (absence de saprotrophes humicoles)
Facteurs caractéristiques : altitude (1620 m), Aulacomnium, Philonotis, Sphagnum subsecundum
CORINE : 37.31 ? (voir p. 173)
9
Mycocoenoses des roselières
MYCOCOENOSE 7
Coprinus urticicola, C. plagioporus, Psathyrella aff. ocellata, Marasmius limosus, Tubaria hiemalis
Alt. : 500-870 m. Diversité : 7-24 espèces, H’ = 0,22-0,41, D = 0,11-0,13
Spectre biol. : EcM/S = 0,0-0,5 ; Br/S = 0,0-0,2
Facteurs caractéristiques : test de von Post maximal (> 5) ; pH élevé (> 6) ; absence d’espèces
bryotrophes et mycorhiziennes
Facteurs structurants : rapport nombre d’espèces humicoles / graminicoles (0,0 à 2,4)
CORINE : 53.112 (Phragmition australis ss.lat.)
9
Mycocoenoses des mégaphorbiaies et magnocariçaies
MYCOCOENOSE 1_4b : mégaphorbiaie à Filipendula ulmaria
Conocybe siennophylla, Cudoniella clavus, Hemimycena mauretanica var. megaspora, Vespertinia
spiraeicola, etc.
Alt. : 1340 m. pH = 5,6. Diversité : 10 espèces, H’ = 0,62, D = 0,14 (1 relevé).
Spectre biol. : EcM/S = 0,0 ; Br/S = 0,0
Facteurs caractéristiques : pH élevé (5,6) ; absence d’espèces bryotrophes et mycorhiziques,
prépondérance des graminicoles (60 %)
CORINE : 37.1 (Filipendulion ulmariae).
- 173 -
Quatrième partie : analyse mycocoenologique
MYCOCOENOSE 8 : mégaphorbiaie à Carex rostrata-Rananculus aconitifolius
Botryotina rananculi, Flammulaster aff. carpophilus, Galerina clavata, Hemimycena epichloe,
Myriosclerotinia duriaeana, etc.
Alt. : 1330 m. pH = 5,6. Diversité : 8 espèces, H’ = 0,32, D = 0,09 (1 relevé).
Spectre biol. : EcM/S = 0,0 ; Br/S = 0,1
Facteurs caractéristiques : pH élevé (5,6) ; absence d’espèces bryotrophes et mycorhiziques,
prépondérance des graminicoles (60 %)
CORINE : 53.214 (magnocariçaie à Carex rostrata)
99Mycocoenoses des prairies tourbeuses alcalines
MYCOCOENOSE 9
Bovistella paludosa, Agrocybe elatella.
Alt. : 500 m. pH : 5,9. Diversité : 2 espèces.
Facteurs caractéristiques : pH élevé (5,9) ; absence d’espèces bryotrophes et mycorhiziques, prépondérance
des saprotrophes (100 %) ; grande pauvreté en espèces
Spectre biol. : EcM/S = 0, Br/S = 0
CORINE : 37.31 (Molinion caeruleae pp.)
- 174 -
Cinquième partie : synthèse et évaluation patrimoniale
Cinquième partie
Synthèse méthodologique
et approche patrimoniale des tourbières
Cette dernière partie constitue un complément aux parties synécologique et mycocoenologique
précédentes, en exploitant à nouveau les relevés mycologiques dans deux directions annexes : une
analyse méthodologique avec tentative d’évaluation du protocole de relevés a posteriori (I), et une
analyse globale de la diversité des sites, dans l’optique d’une évaluation patrimoniale des sites (II).
I.
Synthèse méthodologique : phénologie des espèces et
retour sur échantillonnage
La plus grande difficulté rencontrée lors d’études myco-écologiques nous paraît être l’imprévisibilité de la
poussée fongique. Cette contrainte particulière à l’étude des champignons a déjà été discutée ici (3e partie, §
III. 1. c) : le choix d’une fréquence de visites reste une variable méthodologique difficile à maîtriser, en
particulier lorsqu’aucune étude préalable n’a été faite sur ces milieux. La surface d’échantillonnage
représente le second facteur méthodologique déterminant de toute étude myco-écologique.
Le choix de l’échantillonnage spatial (placettes de tailles variables de 500 à 5000 m²) nous semble avoir
satisfait correctement aux objectifs initiaux. Sur certains sites particulièrement mosaïqués, l’analyse
mycocoenologique a révélé des situations douteuses ou intermédiaires (notamment CR_MOL, moliniaie à
buttes de sphaignes) dues à des placettes hétérogènes, densément mosaïquées ; mais ces cas restent rares
dans notre étude, et les résultats obtenus nous ont paru cohérents par rapport aux autres travaux
mycologiques en tourbières, et par rapport à notre intuition de terrain.
En revanche, notre choix d’une visite mensuelle par site, commandé en grande partie pour des raisons
matérielles et pratiques, nécessitait une évaluation. Nous avons donc analysé notre méthodologie de 2
manières différentes :
•par rapport aux espèces trouvées une seule fois sur l’ensemble des placettes ;
•par étude de courbes cumulées d’espèces nouvelles (courbes temps-espèces).
I. 1. Influence des conditions climatiques sur la phénologie des
espèces
Malgré les efforts de générations d’auteurs pour rationaliser les facteurs déterminant la poussée des
champignons, l’apparition des carpophores reste inconstante et difficilement prévisible ; les résultats obtenus
sont peu concluants et se limitent à décrire :
- 175 -
Cinquième partie : synthèse et évaluation patrimoniale
•
les conditions optimales de croissance du mycélium in vitro, ce qui préjuge difficilement de leur
fructification ;
• l’influence de facteurs extérieurs sur la fructification in vitro ou in vivo (choc thermique ou
hydrique, carence alimentaire, altération physique du mycélium) ;
• l’influence saisonnière (périodicité pluriannuelle de la fructification) ;
• l’influence de facteurs non rationalisables (phases de la lune, etc.).
En tourbière, Lange (1948) a tenté cette analyse de manière approfondie et rigoureuse sur le site du marais de
Maglemore, se limitant à conclure à l’influence différente des périodes de sécheresse sur les espèces
« éphémères » (plus sensibles et à fructification irrégulière) et « charnues » (moins sensibles et à période
d’apparition plus constante), ainsi qu’à l’influence possible des chocs thermiques dans le déclenchement des
poussées.
Tenter de recouper les conditions climatiques et le nombre d’espèces relevées dans une étude portant sur des
relevés mensuels paraît illusoire ; seule une fréquence de relevés très réduite (une ou deux visites par
semaines) peut permettre de tels recoupements. De plus, l’extrapolation de ces données, et en particulier des
courbes phénologiques, en dehors des sites et des années où elles ont été établies, n’a guère de signification.
L’analyse déterministe de la phénologie des espèces, exclue de la définition initiale de ce travail, n’a pas
donc été conduite ici.
I. 2. Phénologie des carpophores (ou « diversité diachronique »)
La succession annuelle d’apparition des carpophores constitue, une fois compilée sur toute la durée de
l’étude, la diversité totale observée du site, alors analysable de manière spatiale ou écologique. De la
représentativité de ces relevés annuels dépendent toutes les analyses ultérieures ; aussi les aspects temporels
de l’apparition des champignons sont-ils une des données essentielles que doit prendre en compte tout
protocole myco-écologique.
Le protocole d’échantillonnage réalisé ici s’est efforcé de rendre compte le plus exhaustivement possible de
cette diversité d’apparition, afin d’obtenir des données annuelles représentatives. Aussi, au-delà de la très
rapide description phénologique des parcelles, cette partie est-elle consacrée à évaluer l’efficacité du
protocole appliqué ici, ainsi que ses limites.
Sur les fig. 67, 67b et 67c (pages précédentes) apparaît tout d’abord la réalisation effective des visites de
terrain par rapport au protocole défini initialement. Certains sites, en particulier les sites les plus éloignés de
Chambéry, n’ont pas toujours pu être visités avec la fréquence requise, et certaines visites programmées ont
dû être reportées pour divers contre-temps étrangers à la problématique développée ici. Ces lacunes sont
figurées ici par des interruptions dans le tracé des courbes.
Les sites les plus régulièrement prospectés présentent un profil phénologique typique avec deux optimums,
l’un correspondant aux poussées estivales et l’autre aux poussées automnales. Toutefois les sites de haute
altitude (à partir de 1500 m) présentent des profils à un optimum, les poussées estivales et automnales se
confondant en raison de la courte durée de l’activité biologique sur ces sites. Cependant, sur la plupart des
sites de haute altitude (à l’exception du Grand-Leyat et du replat de l’Arselle), les visites ont été trop
occasionnelles pour qu’un profil phénologique puisse être établi.
- 176 -
Cinquième partie : synthèse et évaluation patrimoniale
I. 2. a)
Description phénologique
Tourbières de l'Herretang , 400 m
Diversité totale recensée : 226 espèces
Etang du Grand-Lemps, 500 m
Diversité totale recensée : 127 espèces
100
100
80
Nb espèces
Nb espèces
80
60
40
20
60
40
20
0
0
Avril
Mai
Juin
Juil
Août
Sept
Oct
Nov
Déc
Avril
100
100
80
80
60
40
20
Juil
Août
Sept
Oct
Nov
Déc
60
40
20
0
0
Avril
Mai
Juin
Juil
Août
Sept
Oct
Nov
Déc
Avril
Tourbière des Bords du Gelon, 820 m
Diversité totale recensée : 130 espèces
Mai
Juin
Juil
Août Sept
Oct
Nov
Déc
Marais vers les Berthollets, 870 m
Diversité totale recensée : 98 espèces
100
100
80
80
Nb espèces
Nb espèces
Juin
Tourbière des Planchettes, 600 m
Diversité totale recensée : 90 espèces
Nb espèces
Nb espèces
Marais de l'Ainan, 500 m
Diversité totale recensée : 130 espèces
Mai
60
40
20
60
40
20
0
0
Avril
Mai
Juin
Juil
Août Sept
Oct
Nov
Déc
Avril
Mai
Juin
Juil
Août Sept
Oct
Nov
Déc
Le Peuil, 966 m
Diversité totale recensée : 89 espèces
100
Nombre d'espèces recensées (2000)
Nb espèces
80
Nombre d'espèces recensées (2001)
60
40
Espèces recensées une seule fois (2000)
20
Espèces recensées une seule fois (2001)
0
Avril
Mai
Juin
Juil
Août Sept
Oct
Nov
Déc
Figure 67a : profils phénologiques des sites étudiés. Etages collinéen et montagnard inférieur.
- 177 -
Cinquième partie : synthèse et évaluation patrimoniale
Lac Luitel, 1200 m
Diversité totale recensée : 33 espèces
Lac Praver, 1170 m
Diversité totale recensée : 15 espèces
40
Nb espèces
Nb espèces
40
20
20
0
0
Avril
Mai
Juin
Juil
Août Sept
Oct
Nov
Avril
Déc
Mai
40
Août Sept
Oct
Nov
Déc
40
Nb espèces
Nb espèces
Juil
Les Creusates, 1330 m
Diversité totale recensée : 81 espèces
Col Luitel, 1260 m
Diversité totale recensée : 56 espèces
20
20
0
0
Avril
Mai
Juin
Juil
Août Sept
Oct
Nov
Déc
Avril
Mai
Juin
Juil
Août Sept
Oct
Nov
Déc
Lac des Boîtes, 1560 m
Diversité totale recensée : 20 espèces
Tourbière de Montendry-Montgilbert, 1340 m
Diversité totale recensée : 87 espèces
40
40
Nb espèces
Nb espèces
Juin
20
0
20
0
Avril Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc
Avril
Mai
Juin
Juil
Août Sept
Oct
Nov
Déc
Nombre d'espèces recensées (2000)
Nombre d'espèces recensées (2001)
Espèces recensées une seule fois (2000)
Espèces recensées une seule fois (2001)
Figure 67b : profils phénologiques des sites étudiés. Etages montagnard moyen et supérieur.
- 178 -
Cinquième partie : synthèse et évaluation patrimoniale
Plateau de l'Arselle, 1620 m
Diversité totale recensée : 24 espèces
Tourbière du Grand-Leyat, 1660 m
Diversité totale recensée : 27 espèces
20
Nb espèces
Nb espèces
20
0
0
Avril
Mai
Juin
Juil
Août Sept
Oct
Nov
Déc
Avril
Lac Punay, 1650 m
Diversité totale recensée : 22 espèces
Mai
Juin
Juil
Août
Sept
Oct
Nov
Déc
Lac Punay2, 1650 m
Diversité totale recensée : 9 espèces
20
Nb espèces
Nb espèces
20
0
0
Avril
Mai
Juin
Juil
Août
Sept
Oct
Nov
Déc
Avril
Mai
Juin
Juil
Août
Sept
Oct
Nov
Déc
Lac du plan Déchaud, 2160 m
Diversité totale recensée : 7 espèces
Tourbière des Sagnes, 1600-1700 m
Diversité totale recensée : 21 espèces
20
Nb espèces
Nb espèces
20
0
0
Avril
Mai
Juin
Juil
Août Sept
Oct
Nov
Déc
Avril
Mai
Juin
Juil
Août
Sept
Oct
Nov
Déc
Nombre d'espèces recensées (2000)
Nombre d'espèces recensées (2001)
Espèces recensées une seule fois (2000)
Espèces recensées une seule fois (2001)
Figure 67c : profils phénologiques des sites étudiés. Etages subalpin et alpin.
- 179 -
Cinquième partie : synthèse et évaluation patrimoniale
Sur les sites les plus prospectés (courbes continues), entre 15 et 50 % des espèces totales ont été recensées au
cours des périodes de « pics ». Des pourcentages supérieurs ne sont obtenus que pour des sites très
faiblement diversifiés, ou pour des sites insuffisamment visités ; les courbes temps-espèces (voir ci-après, §.
I. 2. c), p. 208) permettent de différencier ces deux cas : courbe asymptotique typique pour les premiers, plus
ou moins linéaire pour les second.
La « période efficace de relevés » est définie ici comme étant la période où chaque visite relève plus de 15 %
de la diversité totale (calcul effectué à l’issue de la période d’étude).
On peut ainsi dégager cinq grandes zones altitudinales en fonction de ces profils phénologiques :
•
•
•
•
•
de 400 à 600 m (étage collinéen) : période efficace de relevés en septembre-octobre (novembre),
où 15 à 50 % de la diversité (observée sur 2 ans) est représentée ; les courbes d’apparition
présentent des profils chronologiques identiques ;
de 800 à 1000 m (étage montagnard inférieur) : période efficace de relevés régulièrement étalée
de juillet à octobre, avec dépression en saison sèche, où 15 à 50 % des espèces sont représentées
sur chaque visite avec une forte succession d’espèces ; les courbes annuelles présentent des profils
identiques mais globalement décalées d’un mois entre 2000 et 2001 : la poussée semble plus
influencée par les variations climatiques interannuelles ;
de 1100 à 1500 m (étage montagnard supérieur) : période efficace de relevés (jusqu’à 70 % des
espèces recensées) variable, paraissant essentiellement dépendante des conditions atmosphériques,
plus généralement entre juillet et octobre (la poussée automnale étant souvent interrompue par les
gelées ou les chutes de neige). Il peut exister un mois de décalage à partir de juillet selon les
conditions climatiques estivales ;
de 1600 à 1700 m (étage subalpin moyen) : les deux sites sur lesquels les relevés ont été
suffisamment réguliers montrent une période efficace de relevés régulièrement étalée d’août à
octobre (interrompue par les gelées), avec des pics brutaux inattendus (dus aux apparitions de
champignons ectomycorhiziens autour des arbres, dans des milieux essentiellement ouverts). Dans
l’optique d’un inventaire mycofloristique incluant ces îlots forestiers, les visites seraient à
concentrer au cours de cette période ;
Au-dessus de 1900 m (étages subalpin supérieur et alpin) : le seul site considéré ici ne permet
pas de généraliser ; la régularité des espèces présentes sur les deux visites effectuées est notable.
I. 2. b)
Evaluation du protocole,
première méthode :
exploitation des espèces « uniques » et « indice de
représentativité »
Les espèces rencontrées une seule fois au cours de la période d’étude se situe au cœur du problème général
de l’interprétation des espèces rares en écologie (Guinochet, 1973 ; etc.), dont il n’est pas possible de savoir
a priori si leur présence est accidentelle ou significative ; l’interprétation ne peut se faire qu’à une échelle
supérieure (biogéographique ou nationale). En raison de la fugacité des carpophores, elle peut également
dépendre de la puissance de l’échantillonnage, des relevés plus rapprochés ou sur une plus longue durée (ou
avec une recherche plus orientée dans le cas d’espèces discrètes ou inféodées à des conditions particulières :
plantes-hôtes, etc.) pouvant apporter une meilleure représentation de ces espèces sur les parcelles.
Ici, tous les relevés ayant été réalisés par le même observateur dans les mêmes conditions d’échantillonnage
(durée et fréquence des visites), la variabilité due à l’observation elle-même est minimisée. Dans ces
conditions, l’apparition de ces espèces peut être significative de la puissance d’échantillonnage par rapport à
la diversité globale du site ; un nombre important d’espèces vues une seule fois peut signifier une pression
d’échantillonnage trop faible.
- 180 -
Cinquième partie : synthèse et évaluation patrimoniale
Est appelé ici « indice de représentativité » l’indice Ir25 :
Nombre d’espèces uniques
Ir = 1 –
Nombre total d’espèces
Distribution de l'indice de représentativité
1
Indice
0,8
0,6
0,4
0,2
0
Sites étudiés
Figure 68 : distribution des valeurs de l’indice de représentativité sur l’ensemble des sites étudiés.
Cet indice apparaît indépendant du nombre d’espèces total et du nombre de visites, qui pourraient a priori
influer directement sur sa valeur (fig. 69), il peut donc servir de moyen d’évaluation autonome pour juger de
la représentativité d’une série de relevé (indice fort : bonne représentation ; indice faible : représentation
insuffisante).
Relations Indice de représentativité /
nombre d'espèces et nombre de visites
nb esp
nb sorties
250
14
12
200
150
8
100
6
Nombre de
visites
Nombre
d'espèces
10
4
50
2
0
0
0
0,2
0,4
Indice
0,6
0,8
1
Figure 69 : graphe des relations entre l’indice de représentativité, le nombre d’espèces recensées par site et le
nombre de visites par site. Pour un nombre de visites ou d’espèces élevé, l’indice possède des valeurs moyennes
variant entre 0,4 et 0,7.
La limite au-delà de laquelle le relevé pourrait être considéré comme non significatif peut être estimée par
l’observateur, dont l’indice rationalise correctement son expérience intuitive – et de fait peu transcriptible du terrain (tab. 53).
25
En pourcentage, cet indice correspond au « taux d’espèces accidentelles » calculé pour les tableaux de
relevés botaniques (Gillet, 1994).
- 181 -
Cinquième partie : synthèse et évaluation patrimoniale
Site
Lac du plan Déchaud
Plateau de l’Arcelle
Tourbière du Grand-Leyat
Lac Luitel
Les Creusates
Marais de l’Ainan
Tourbière des Planchettes
Lac Praver
Tourbière des Bords du Gelon
Lac Punay mort
Le Peuil
Tourbière de Montendry-Montgilbert
Marais vers les Berthollets
Tourbières de l’Herretang
Lac Punay
Etang du Grand-Lemps
Col Luitel
Replat et Lac des Boîtes
Tourbière des Sagnes
Indice de
représentativité
0,71
0,62
0,59
0,58
0,49
0,49
0,49
0,47
0,45
0,44
0,43
0,43
0,41
0,39
0,36
0,35
0,32
0,15
0,14
Evaluation de
l’échantillonnage
Exhaustif
Exhaustif
Exhaustif
Exhaustif
Représentatif
Représentatif
Représentatif
Représentatif
Représentatif
Représentatif
Représentatif
Représentatif
Représentatif
Insuffisant
Insuffisant
Insuffisant
Insuffisant
Non significatif
Non significatif
Tableau 53 : échelles de l’indice de représentativité appliqué aux sites étudiés.
Les sites dont l’échantillonnage est estimé « insuffisant » représentent les sites boisés, où la poussée
mycorhizienne semble éclectique. Le site du Grand-Lemps, pourtant fortement parcouru, présente une
disparité forte entre la saulaie alcaline (largement sous-échantillonnée) et les sphagnaies et aulnaies,
beaucoup mieux représentées. Le même calcul peut être effectué pour chaque placette , avec les mêmes
constatations (non figurées ici).
Le replat et lac des Boîtes et la tourbière des Sagnes peuvent assurément être considérés comme largement
sous-échantillonnés (visites trop rares). Aussi une limite entre 0,20 et 0,30 paraît-elle pertinente, dans le cas
des sites étudiés, au-delà de laquelle les relevés peuvent être considérés comme sans signification
écologique.
A l’inverse, au-delà de 0,60, le site peut être considéré comme particulièrement bien représenté par les
relevés, ceci pouvant être lié à un échantillonnage intense, à une diversité réduite et surtout à une période
d’apparition des espèces prolongée avec peu de successions d’espèces au cours de la période de visite.
L’indice de représentativité est proposé ici à titre expérimental. Sa valeur diagnostique est évidemment
fortement dépendante des milieux étudiés et du protocole d’échantillonnage ; aussi son intérêt est-il avant
tout comparatif. Les valeurs limites doivent être réévaluées en fonction du contexte d’étude ; si son intérêt se
confirmait ultérieurement, la pertinence de cet indice resterait à établir dans d’autres cas, en particulier dans
en milieu forestier.
I. 2. c)
Evaluation du protocole, seconde méthode : courbes
temps-espèces, ou estimation de la diversité inter-annuelle
99Le principe de l’extrapolation hyperbolique
La notion de courbes temps-espèces, inspirée des courbes aire-espèces couramment appliquées en écologie
végétale, est un autre moyen d’évaluer le niveau de pertinence des relevés effectués. Il est fondé sur le
postulat suivant : le nombre d’espèces fructifiant sur un site donné est un nombre fini, et un nombre idéal de
- 182 -
Cinquième partie : synthèse et évaluation patrimoniale
visites permet de recenser toutes les espèces présentes. Ces courbes représentent donc l’accroissement du
nombre d’espèces recensées, cumulées à celui des visites précédentes. Le seul travail de ce type dont nous
ayons connaissance est l’analyse de Tofts & Orton (1998) sur une pinède d’Ecosse suivie durant 21 ans, et
dont les résultats sont très comparables aux nôtres.
A partir de ce principe de régression, Marriott (2000, inéd., cité in Moreau et al., 2002) propose également
une estimation de la représentativité des relevés, en fixant comme date d’achèvement de l’étude la première
visite ajoutant moins de 15 % d’espèces nouvelles à la liste générale du site. Ce critère est évidemment bien
trop tributaire de l’intensité de l’apparition des carpophores lors de cette sortie « critique ».
Le postulat d’un nombre maximal d’espèces estimable après un nombre important de visites suggère une
modélisation par courbes asymptotiques, avec limite mathématique correspondant à un nombre maximal
d’espèces atteint après une infinité de visites (cf. Schmitt, 1999).
Le plus simple de ces modèles est le modèle hyperbolique. Il a été testé ici, à titre expérimental, sur les sites
ayant fait l’objet de plus de 7 visites ; ces estimations ont jusqu’à présent été validées sur des études
pluriannuelles et fondées sur une donnée par année (nombre d’espèces annuelles ; cf. Schmitt, op. cit. ;
Moreau et al., 2002).
Courbe hyperbolique temps-espèces
y=A-1/(bx+c)
Asymptote estimée (valeur
de l’ordonnée A = nombre
d’espèces
maximal
théorique sur le site)
Nb espèces nouvelles
cumulées
A
Relevé 3
Relevé 4
Courbe de régression
hyperbolique estimée
Relevé 2
Relevé 1
Unité de temps
(nombre de jours, semaines, mois, années etc.
Figure 70 : modèle de courbe hyperbolique temps-espèce.
L’équation de régression hyperbolique s’écrit sous la forme :
y = Α − 1 ÷ (bx + c )
avec :
x = unité de temps (ici, nombre de jours / 10)
y = nombre d’espèces cumulées
A, b, c : constantes (estimées par régression26)
A est la valeur limite de y lorsque x tend vers l’infini, également appelée asymptote. A représente ici la
diversité maximale théorique (nombre maximal d’espèces théoriquement présentes sur le site).
26
effectuée sous logiciel Statistica for Windows © 1984-1994, Statsoft, Inc. (« estimations non linéaires »,
calcul par méthodes d’estimation Simplex et Quasi-Newton)
- 183 -
Cinquième partie : synthèse et évaluation patrimoniale
L’écart entre la représentation hyperbolique et les effectifs réels sont représentés par le coefficient de
régression R² (variance du rapport valeur observée/valeur estimée). Les estimations sont généralement
acceptées pour R² > 0,95.
99Application aux relevés en Isère-Savoie
•Données : nombre d’espèces cumulées par sortie.
•Echelle de temps utilisée: pour simplifier le calcul, les mois où les relevés ont été effectués ont été
divisés par tranches de 10 (11) jours, chaque tranche étant numérotée à partir de 1 ; les mois hors de
la période de prospection (hiver-printemps) ont été exclus.
En cas d’échec de la régression hyperbolique (R² < 0,95), une régression linéaire (y = ax+b) a été testée. Une
régression logarithmique a également été testée : Gounod (1969), Arnolds (1992) et Gillet (1994) estiment
qu’une telle extrapolation décrit mieux les courbes aire-espèces qu’une extrapolation hyperbolique. Cette
régression, également testée, n’a pas cependant pas fourni de meilleurs coefficients de régression que les
deux précédentes et a donc été abandonnée (résultats non présentés).
Les résultats de cette estimation figurent dans le tableau 54 et sont illustrés par les graphes 71a et b (page
suivante).
o Résultats
Sites
Courbe de
régression
Coefficient
de régression
R²
Etang du Grand-Lemps
Replat de l’Arselle
Marais vers les Berthollets
Tourbière des Bords du Gelon
Tourbière des Creusates
Le Peuil
Tourbière de Montendry-Montgilbert
Marais de l’Ainan
Tourbière des Planchettes
Lac Luitel
Hyperbolique
Hyperbolique
Hyperbolique
Hyperbolique
Linéaire
Linéaire
Linéaire
Linéaire
Linéaire
Linéaire
(approx.)
Linéaire
(approx.)
Impossible
Impossible
Col Luitel
Tourbière du Grand Leyat
Tourbières de l’Herretang
Nombre
d’espèces
observées
Nombre
de visites
0,980
0,962
0,946
0,944
0,978
0,972
0,963
0,960
0,958
0,932
Valeur
asymptotique A
(nombre
d’espèces
maximales
estimé)
184
39
148
217
Aucune
Aucune
Aucune
Aucune
Aucune
Aucune
127
24
98
130
81
89
87
130
90
56
13
7
12
13
12
8
9
9
13
8
0,931
Aucune
33
8
< 0,90
< 0,90
Aucune
Aucune
27
226
9
10
Tableau 54 : résultats des tests de régression hyperbolique et linéaire temps-espèces sur les sites étudiés.
•
Pour un petit nombre de sites, l’extrapolation hyperbolique décrit significativement les suites de
points et suggère une asymptote crédible. Le nombre d’espèces maximal estimé représente entre
1,44 et 1,66 fois le nombre d’espèces observé (soit un échantillonnage estimé entre 60 et 70 % de
la diversité totale estimée).
• Pour la plupart des sites, le meilleur ajustement testé est linéaire : aucune stabilisation du nombre
d’espèces ne se dessine à la suite de deux années de prospections, malgré un nombre et une
fréquence de visites parfois élevés (tourbières de Montendry-Montgilbert et des Planchettes).
• Pour deux sites pourtant intensivement visités (tourbières du Grand Leyat et de l’Herretang), la
régression linéaire même n’est pas significative (coefficient de régression linéaire < 0,90).
- 184 -
Cinquième partie : synthèse et évaluation patrimoniale
Figure 71a : courbes de régression temps-espèces sur les sites étudiés. Régressions hyperbolique (4 graphes du haut) et non
significatives (2 graphes du bas) (cf tab. 54).
- 185 -
Cinquième partie : synthèse et évaluation patrimoniale
Figure 71b : courbes de régression temps-espèces sur les sites étudiés. Régressions linéaires (cf tab. 54).
- 186 -
Cinquième partie : synthèse et évaluation patrimoniale
Comme nous l’avons déjà évoqué, plusieurs années de relevés sont nécessaires pour établir de telles courbes
(Tofts & Orton, 1998 ; Schmitt, 1999). Ces calculs établis sur deux saisons rendent surtout compte des
variations inter-annuelles d’apparition des carpophores, rarement négligeables. Les sites où aucune
régression testée n’est significative montrent un pic d’apparition d’espèces nouvelles la seconde année de
relevés, et illustrent un biais de cette méthode d’évaluation : sur un nombre réduit d’années, elle est
fortement tributaire des variations phénologiques inter-annuelles, et peut montrer un profil très différent
selon la richesse respective des premières années.
Les relations entre ces variations interannuelles d’apparition des carpophores et les conditions climatiques
sont impossible à établir sur deux ans, mais peuvent être une des raisons de ces disparités. Une autre raison
peut être la fréquence trop faible des relevés, qui ignorent chaque année une partie importante des
successions d’apparition des carpophores. Il n’est évidemment pas possible d’admettre un nombre infini
d’espèces sur les sites, comme le suggéreraient sur un plan purement statistique les régressions linéaires
obtenues.
99Application aux relevés de J. Favre
Il a été possible, grâce aux relevés de terrain de Jules Favre, conservées au Jardin Botanique de Genève,
d’établir quelques courbes sur plusieurs années dans des sites tourbeux comparables à ceux étudiés ici. J.
Favre ayant visité ces sites de manière sans régularité particulière, ces courbes (fig. 72) ne sont évidemment
pas superposables aux nôtres, mais démontrent que dans de nombreux cas l’extrapolation asymptotique ne va
pas de soi.
Les graphes proposés ici, établis de la même manière que les nôtres, concernent des sites visités plus de 12
fois par Favre en l’espace de 10 ans :
•
Les Rousses (Jura, alt. 1073 m, 26 explorations, 249 espèces recensées) – analogue aux lac et
col Luitel (tourbière ombrotrophe froide);
• Marais de Lossy (Haute-Savoie, alt. 540 m, 17 explorations, 56 espèces recensées) - analogue à
l’étang du Grand-Lemps (tourbière ombrotrophe subatlantique) ;
• Tourbière des Guinots (Doubs, alt. 880 m, 17 explorations, 212 espèces recensées) – site
ombrotrophe : pinède, bétulaie-pessière, quelques gouilles à sphaignes ;
• Marais des Tenasses (Vevey, Suisse, canton de Vaud, alt. 1225 m, 12 explorations, 211 espèces
recensées) – site mosaïqué sphaignaie, pinède, boulaie, pessière, aulnaie.
Site
Courbe de
régression
Coefficient de
régression R²
Les Tenasses
Les Rousses
Les Guinots
Lossy
Hyperbolique
Linéaire
Linéaire
Linéaire
0,961
0,974
0,954
0,941
Valeur
asymptotique
(nombre
d’espèces
maximal estimé)
236
Aucune
Aucune
Aucune
Nombre
d’espèces
recensées
Indice de représentativité
211
249
208
56
0,58
0,60
0,62
0,57
Tableau 54 : résultats des tests de régression hyperbolique et linéaire temps-espèces sur les sites étudiés.
- 187 -
Cinquième partie : synthèse et évaluation patrimoniale
Figure 72 : courbes de régression temps-espèces sur quelques sites suivis par J. Favre (notes inédites).
- 188 -
Cinquième partie : synthèse et évaluation patrimoniale
On constate les mêmes tendances, sur une plus grande durée, que celles qui se dégagent de nos relevés : des
parcelles explorées annuellement pendant plus de 10 ans montrent un nombre régulièrement croissant
d’espèces nouvelles ; ces courbes ont le même profil que celles de Tofts & Orton (1998), et semblent
caractéristiques des profils établis sur un très petit nombre de relevés annuels. Une seule (marais des
Tenasses), pourtant très diversifiée, montre une tendance asymptotique incontestable ; les espèces semblant
apparaître régulièrement avec peu d’espèces occasionnelles27.
On reconnaît, aussi bien dans le cas de relevés fréquents sur courte période (le nôtre) que dans celui de
relevés dispersés sur un grand nombre d’années (relevés de J. Favre), deux cas bien délimités :
•
•
une progression hyperbolique où le nombre d’espèces recensées tend à se stabiliser ;
une progression linéaire, où le nombre d’espèces augmente avec une régularité implacable sur
toute la durée de l’étude.
La solution méthodologique idéale serait de combiner une haute fréquence de relevés sur une longue durée
(qui revient à suivre l’apparition des carpophores de manière continue le plus longtemps possible : il ne
s’agirait plus d’un échantillonnage mais de relevés exhaustifs). Cependant, l’impossibilité de combiner ces
deux facteurs pour des raisons purement pratiques avait imposé cette alternative, dont les propositions
semblent fournir les mêmes résultats.
La limite de 10-12 visites (sur 2 ans ou plus) semble minimale pour établir un profil temps-espèces
significatif, qui sera, selon les cas, asymptotique ou linéaire.
I. 2. d)
Comparaison de deux estimations méthodologiques :
indice de représentativité et courbes temps-espèces
On pourrait penser que les courbes temps-espèces, fondées sur le postulat séduisant du nombre fini d’espèces
relevables sur une parcelle, permettent de définir le profil mycologique des sites suffisamment prospectés et
d’évaluer une diversité fongique maximum. Ceci est démontré pour une panoplie réduite de cas où
l’extrapolation à une courbe hyperbolique est statistiquement crédible (en conformité avec les observations
de Schmitt, 1999), et d’où l’on peut déduire une diversité théorique de ces sites (nombre d’espèces maximal).
En réalité cette extrapolation statistique est apparue très difficile à interpréter ; même en comparant nos
relevés à court terme à ceux de J. Favre effectués sur une longue durée, il n’a pas été possible de relier ces
tendances aux caractéristiques générales des sites. Davantage de recul et de maturité sont sans doute
nécessaires pour interpréter ces modèles statistiquement significatifs (et qui possèdent donc sans doute une
signification écologique).
Cependant, l’objectif immédiat recherché, consistant à obtenir une information rétrospective sur la
pertinence des relevés, n’est pas atteint par ce mode de calcul statistique.
Il ne semble pas exister non plus de relation directe entre ces courbes temps-espèces et l’« indice de
représentativité » proposé précédemment. Le classement des sites fondé sur cet indice, qui représente la
proportion d’espèces relevées une seule fois sur l’ensemble des visites, recoupe quant à lui de manière
cohérente la perception du visiteur par rapport à la représentativité de ses visites.
27
L’expérience du collecteur peut également être invoquée, une période de 10 ans séparant ces relevés des
précédents.
- 189 -
Cinquième partie : synthèse et évaluation patrimoniale
Dans l’optique immédiate de l’évaluation de l’application des protocoles d’étude, il semble pratique
d’utiliser l’« indice de représentativité », très maniable et aisément calculable, fondé sur l’idée que les
espèces rares sont les indicateurs les plus sensibles de la pression d’échantillonnage.
En conséquence, on peut estimer que les sites jugés sous-échantillonnés par cet indice (replat et lac des
Boîtes, tourbière des Sagnes) ne fournissent que des informations incomplètes. La même estimation a été
faite à la suite de l’analyse mycocoenologique (4e partie), où le classement des relevés correspondants
(TA_BOE et TA_SAG) ne semblait pas significatif.
I. 2. e)
Réflexions sur le temps et les études mycologiques
Les courbes temps-espèces, en tant qu’outils descriptifs de la diversité d’un site, montrent dans notre étude
des profils inattendus : l’intuition d’un plafonnement du nombre d’espèces après un nombre important de
visite n’est pas vérifié sur la plupart des sites analysés. Une discussion plus approfondie de ces analyses nous
a semblé opportune, cet aspect méthodologique étant encore très peu développé en bibliographie.
Il faut distinguer ici, à la suite d’Arnolds (1981, p. 182), trois facteurs de variabilité :
•
variations inter-annuelles cycliques, conduisant les espèces à apparaître chaque année à une
période définie (généralement à quelques semaines près) ;
• variations inter-annuelles stochastiques, dépendant de nombreux facteurs locaux non ou peu
quantifiables (micro-situations, micro-climats), voire d’un déterminisme antérieur de plusieurs
semaines ou de plusieurs mois à la fructification (conditions de développement du mycélium,
prise de mycorhizes etc.). Ces variations, responsables de poussées exceptionnelles et de grandes
différences d’effectifs inter-annuels, peuvent être évaluées par la quantité d’espèces « rares »
(vues un très petit nombre de fois sur la même parcelle) ;
• variations rapides, généralement sagittales (non cycliques), liées à la dynamique naturelle du
milieu. Ces variations ne sont évaluables qu’à long terme par la différence de fréquence moyenne
de certaines espèces, voire la disparition et l’apparition d’espèces.
o Milieux à variations inter-annuelles cycliques dominantes
Le premier facteur détermine les grandes lignes de la phénologie des espèces. C’est celui-ci que tentent
d’appréhender les études phénologiques, car ce sont sur les moyennes inter-annuelles que se fondent les
analyses écologiques. Les méthodes d’échantillonnage cherchent donc généralement à favoriser
l’observation de ces constantes inter-annuelles en minimisant le poids des deux autres facteurs.
La figure 71a (§ I. 2. c) suggère qu’une extrapolation de la courbe temps-espèce à une courbe hyperbolique
[y = a Ln (bx+c)], dont A représente la valeur asymptote (nombre maximal théorique d’espèces sur la
placette), est possible sur un nombre d’années relativement réduit. De telles courbes ont été établies par
Schmitt (1999) et Moreau et al. (2002) pour des milieux forestiers classiques (chênaies et hêtraies
acidophiles et plantations, sur 3 ans), et semblent comparables aux analyses analogues effectuées sur la
végétation (avec une surestimation habituelle du nombre maximal théorique d’espèces). Les sites des
Tenasses (J. Favre), de l’Arcelle, du Bourget-en-Huile et du Grand-Lemps correspondent à ce profil. Ces
milieux, dont la diversité n’est pas nécessairement réduite, présentent une grande régularité de poussée
fongique d’une année sur l’autre.
- 190 -
Cinquième partie : synthèse et évaluation patrimoniale
Fig. 73b : cas à facteur 2 prépondérant
(milieu stable, fructification irrégulière)
Extrapolation linéaire
Fig. 73a : cas à facteur 1 prépondérant
(milieu stable, fructification régulière)
Extrapolation hyperbolique
Nb espèces
recensées
Nb espèces
recensées
asymptote
Année 1
Année 1
Année 2
Année 2
Courbe tempsespèces observée
Année 4
Année 3
Année 3
Fig. 73c : cas à facteur 3 prépondérant
(milieu en évolution rapide)
Extrapolation exponentielle (ou impossible)
Nombre
d’espèces
observées par visite
Nb espèces
recensées
Courbe
théorique
temps-espèces
Nb espèces
par relevé
Année 1
Année 2
Année 3
Année 4
Figure 73 : modélisation des profils temps-espèces (a : variations cycliques ; b : variations stochastiques ; c :
variations sagittales). L’élaboration de ces courbes suppose un nombre élevé de visites annuelles.
o
Milieux à variations stochastiques dominantes (facteur 2)
Le second facteur est responsable d’un bruit de fond considérable dans l’analyse, provenant de la faible
représentation d’un nombre important d’espèces dans les relevés. Il peut n’être qu’apparent lorsque la
pression d’échantillonnage est faible (poussées rapides et éphémères, peu recensées en cas de visites
aléatoires) ; ou bien être typique de certains milieux (en particulier les milieux secs, méditerranéens ou
steppiques) où la poussée peut être complètement absente ou au contraire foisonnante selon les conditions
climatiques (années sèches, ventées, pluvieuses etc.).
Les exemples typiques de milieux à facteur 2 dominant sont les forêts calcaires sèches et les milieux
méditerranéens à évolution lente (cistaies, chênaies subclimaciques), où le nombre d’espèces nouvelles
augmente fortement durant les premières années et semble ne jamais se stabiliser. A la brièveté des
apparitions d’espèces (nécessité de visites quasi journalières en pleine saison pour un inventaire annuel
- 191 -
Cinquième partie : synthèse et évaluation patrimoniale
représentatif) s’ajoutent des conditions souvent défavorables (vent, sécheresse) qui peuvent empêcher
certaines populations de fructifier plusieurs années durant.
De manière plus inattendue, la plupart des sites étudiés ici (relevés Savoie-Isère et relevés J. Favre), dont les
apparitions de carpophores ne semblaient pas particulièrement capricieuses de visu, présentent un profil
temps-espèces régulièrement croissant, sans tendance visible à la stabilisation (fig. 72, § I. 2. c).
On ne peut qu’imaginer que ces variations, pour importantes qu’elles soient, soient axées autour d’une
dynamique de type cyclique (fig. 73a), car la stabilité du milieu ne justifie pas l’arrivée continue d’espèces
nouvelles. Par conséquent, au-delà d’un certain nombre d’années le nombre d’espèces nouvelles recensées
doit nécessairement se réduire.
Cependant, rien n’autorise à extrapoler ces courbes temps-espèces à une hyperbole avec asymptote, pour des
raisons liées aux difficultés d’échantillonnage (les contraintes du milieu en étant une cause directe).
L’extrapolation à une courbe logarithmique [y = a Ln (bx+c)] sans asymptote serait sans doute plus
raisonnable (Arnolds, 1992). On peut voir, dans la courbe proposée par Tofts & Orton (1998, fig. 2) en
pinède acidophile d’Ecosse, un aplatissement léger de la courbe après 15 ans : sur un temps « infini », le
profil serait peut-être plus nettement hyperbolique.
Dans ces cas où la poussée est sporadique et difficile à saisir, et où l’investissement humain doit être très
important, les relevés doivent inclure une année riche en champignons pour être représentatifs (Darimont,
1973 ; Winterhoff, 1984 ; etc.).
o
Milieux à variations évolutives dominantes
Le troisième facteur concerne tous les milieux, mais peut être considéré comme négligeable lors d’études à
court terme dans des milieux à évolution lente (tourbières, forêts climaciques etc.). En revanche il peut
introduire un biais considérable dans l’analyse dans le cas de milieux (ou de micro-situations) à évolution
rapide, mais peut être complété par un suivi botanique, par exemple.
Les facteurs 2 et 3 sont souvent difficiles à distinguer, car ils ne sont pas nécessairement indépendants. Les
prairies littorales étudiées par Arnolds (1981), sur trois ans seulement, sont à la fois capricieux et, pour la
plupart, en évolution rapide, et trouvent une meilleure illustration dans ce troisième cas.
Le facteur 3 est d’autant plus important que le milieu a subi des perturbations brutales ou récentes. Dans un
milieu à évolution rapide, les courbes temps-espèces évoluent de la même manière que les courbes aireespèces lorsque celles-ci finissent par englober de nouveaux milieux : le nombre d’espèces nouvelles
augmente continûment, tandis que disparaissent les espèces les plus sensibles à l’évolution du milieu.
Les milieux à dynamique rapide demandent un suivi à long terme, depuis le stade initial lorsque cela est
possible. De nombreuses micro-situations dans des milieux globalement non perturbés montrent également
une évolution rapide (talus, écotones, passages d’animaux, zones de piétinement, etc.), avec apparition
d’espèces liées aux perturbations et phénomènes de successions. A l’échelle d’un site, ces phénomènes
peuvent paraître stables et être considérées comme variations interannuelles.
Ainsi que Courtecuisse (1988) le souligne, le facteur 3 (évolution spontanée du milieu), souvent négligé dans
l’interprétation des données écologiques, apparaît être le premier facteur limitant pour une étude
mycologique. Ceci suggère que, sur un milieu a priori en évolution rapide, l’évaluation de la vitesse
d’évolution du milieu est déterminante pour estimer la pertinence de l’étude mycologique. Si l’évolution est
trop rapide pour assurer l’obtention d’une courbe temps-espèces hyperbolique ou linéaire, il sera impossible
d’estimer la qualité de l’échantillonnage. Dans ce cas, l’analyse mycocoenologique reposera sur la
- 192 -
Cinquième partie : synthèse et évaluation patrimoniale
comparaison de milieux analogues, où l’on s’attendra à trouver de fortes différences au niveau des espèces
de moindre fréquence ou d’apparition irrégulière.
Une méthodologie de relevé efficace doit donc porter sur un nombre minimal d’années pour ne pas être trop
soumis à l’évolution naturelle du milieu, mais sur un nombre suffisant pour évaluer l’influence des variations
saisonnières par rapport aux variations chaotiques. La durée recommandée pour les études varie entre 3 et 7
ans (Arnolds, 1981 ; Schmitt, 1999) ; dans quelques cas très particuliers elle peut être amenée à 2 ans (avec
visites fréquentes dans des milieux à poussée régulière), voire à quelques mois pour l’étude de micro-milieux
éphémères (notamment excréments ou places brûlées, où la succession des espèces est très rapide).
o Application au cas des sites tourbeux
Le milieu des tourbières à sphaignes non perturbées est un milieu particulièrement stable, à évolution lente.
Les courbes temps-espèces des milieux suffisamment visités sont correctement décrits par une courbe
hyperbolique, dont la limite asymptotique représente un maximum théorique d’espèces présentes sur la
parcelle. Les aulnaies semblent pouvoir être rattachées à ce modèle, la phénologie des champignons alnicoles
semblant assez régulière et bien reproduite d’une année sur l’autre. L’hygrométrie forte de ces deux types de
milieux peut jouer un rôle « tampon » limitant l’effet des variations météorologiques.
Les sites dominés par les boisements alcalins, en particulier les saulaies, illustrent mieux la seconde catégorie
(variations interannuelles stochastiques). L’extrapolation aux courbes asymptotique semble déraisonnable ;
des visites plus rapprochées, au moins aux périodes de plus forte probabilité d’apparition des carpophores,
sont à tester. Les analyses statistiques comparatives, ne se fondant que sur les espèces représentées plus
d’une fois sur l’ensemble des sites, réduisent en partie l’impact de ces variations dans le cadre d’un
échantillonnage identique sur tous les sites ; cependant ces analyses se révèlent moins discriminantes que
pour les milieux de la catégorie précédente.
Les milieux de tourbe nue (trous, bords de fosses, zones déboisées etc.) sont typiquement des milieux à
évolution rapide, où l’étude mycologique descriptive s’inscrit dans une logique diachronique et demande un
suivi continu pendant plusieurs années. Les deux ans de suivis effectués ici sont insuffisants pour l’étude de
telles micro-situations.
I. 3. Conclusion sur la méthodologie
La seule alternative au hasard et à l’intuition, peu reproductibles et difficilement analysables, est la mise en
place d’un protocole strict de visites fréquentes et régulières. Un test d’efficacité du protocole ne peut
s’effectuer qu’après plusieurs années, a posteriori, mais nous a paru nécessaire pour évaluer la méthode et
chercher à améliorer, par des protocoles plus adaptés (saisons préférentielles, fréquence de visites optimale,
etc.), la représentativité de l’échantillonnage.
Les tentatives d’extrapolation à une courbe temps-espèces représentent un moyen d’évaluation intéressant et
riche d’informations, mais demandent plusieurs années et un grand nombre de relevés pour être établies.
Malgré cela, elles se révèlent très difficiles à interpréter : la croissance continue, souvent linéaire, même
après 12 ans de relevés (J. Favre) relève d’une logique que nous n’avons pas encore cernée. Quoi qu’il en
soit, ces courbes dépendent fortement du milieu considéré et de la pression d’échantillonnage.
D’autres méthodes moins statistiques, mais plus souples d’utilisation, peuvent également apporter des
informations sur le degré de fiabilité des relevés. L’indice de représentativité (ou du taux d’espèces
accidentelles) nous a paru être un bon descripteur de la fiabilité des relevés (I. 2. b).
- 193 -
Cinquième partie : synthèse et évaluation patrimoniale
II.
Evaluation de la diversité spécifique
II. 1. Diversité spécifique et description comparée des milieux
tourbeux
La présence des espèces sur l’ensemble des sites fournit un panorama général du paysage fongique des
milieux tourbeux en général. Elle est comparée aux seules informations quantitatives disponibles sur la
répartition nationale des espèces : le Programme National d’Inventaire et de Cartographie des Mycota
français (Courtecuisse, 1992), dont le Responsable (R. Courtecuisse) a bien voulu mettre les données encore
inédites à la disposition de ce travail.
Elle est également comparée aux informations recueillies à partir des notes inédites de J. Favre, sur 53 sites
du Jura et de Haute-Savoie (on notera que, malgré le nombre considérable de sites visités par J. Favre, le
nombre d’espèces total recensées n’est pas très différent : 742 chez Favre, 609 dans notre étude).
La synthèse de cette comparaison sur les espèces les plus répandues en Isère et Savoie (présentes sur au
moins 25 % de nos sites) est illustrée par le tableau 55 ci-après.
Nombre d'espèces présentes sur
n sites
Distribution des espèces sur les sites tourbeux
Savoie-Isère (18 sites)
350
300
250
200
150
100
50
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10 11 13 14 15
Nombre de sites
Figure 74a : distribution de la répartition des espèces par nombre de sites (relevés Isère-Savoie, P.-A. Moreau).
328 espèces ne sont représentées que sur 1 seul site ; aucune espèce n’est présente sur tous les 18 sites inventoriés.
99Comparaisons quantitatives
Isère-Savoie (P.-A. Moreau) : 53 % des espèces ne sont présentes que sur un seul site étudié. Les
espèces considérées comme répandues (présentes sur au moins 5 sites, soit plus de 25 % des sites)
représentent 8,8 % de la diversité totale.
Jura-Haute-Savoie (J. Favre) : 45 % ne sont présentes que sur un seul site. Les espèces présentes sur
plus d’un site sur quatre (au moins 14 sites) représentent 9,8 % de la diversité totale.
Ces estimations sont très comparables, les différences sur les espèces rares (présentes sur une seule
parcelle de chaque région) pouvant provenir de la plus forte représentation des habitats
périphériques dans les relevés de Favre (pessières et mégaphorbiaies de types variés), qui ont été
délibérément évités dans notre étude.
- 194 -
Cinquième partie : synthèse et évaluation patrimoniale
Distribution des espèces sur les sites tourbeux
Jura-Haute-Savoie (53 sites, relevés J. Favre)
400
Nombre d'espèces
350
300
250
200
150
100
50
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 35 36 37 38 41 42 43 44
Nombre de sites par espèce
Figure 74b : distribution de la répartition des espèces par nombre de sites (relevés Jura-Haute-Savoie, J.
Favre, notes inédites). 349 espèces (sur 1530) ne sont représentées que sur 1 seul site ; aucune espèce n’est
présente sur tous les 18 sites inventoriés.
99Comparaisons spécifiques
La comparaison des sites sur la base des espèces les plus répandues peut être illustrée sous forme
d’un graphe synthétique, intégrant nos trois bases de référence :
-
les relevés Savoie-Isère ;
les relevés Jura-Haute-Savoie de J. Favre ;
l’Inventaire National.
Les calculs suivants figurent dans le tableau synthétique suivant (tab. 55, p. 223).
Nombre de sites où l’espèce est citée
Indice de répartition =
Nombre total de sites
x 100
Nombre de départements où l’espèce est citée
% départements (Inventaire National) =
x 100
Nombre total de départements (96)
On constate que les pourcentages de répartition sont comparables entre ces trois ensembles de données ; bien
que l’Inventaire National soit fondé sur une autre échelle (administrative et non biogéographique), ces
valeurs peuvent servir de base pour une première comparaison.
On notera, pour les espèces à large répartition prédominantes en Rhône-Alpes, la présence de nombreuses
espèces associées aux Alnus, ceux-ci étant plus rares dans les bordures tourbeuses du Jura. A l’inverse, les
espèces associées aux Pinus prédominent dans le Jura où les tourbières sont fréquemment boisées de Pinus
uncinata.
- 195 -
Cinquième partie : synthèse et évaluation patrimoniale
Un affinement de cette classification sommaire supposerait un plus vaste échantillonnage sur la région
Rhône-Alpes, les espèces moins répandues sur notre échantillonnage de site manquant de représentation par
rapport aux nombreuses données relevées sur le Jura.
Isère – Savoie
France
Jura - Haute-Savoie
(P.-A. Moreau) (Inventaire National)
(J. Favre)
% départements
Indice de
Espèces
Indice de répartition
présents
répartition
Mycena galopus
83 %
78 %
83 %
Hypholoma elongatum
78 %
42 %
77 %
Galerina paludosa
78 %
39 %
62 %
Galerina tibiicystis
72 %
36 %
53 %
(G. tibiicystis)
Galerina hybrida
39 %
Leccinum brunneogriseolum
61 %
60 %
Leccinum nucatum
39 %
Non documenté
(L. scabrum ss. lato)
Leccinum variicolor f. sphagnorum
33 %
Hygrocybe coccineocrenata
56 %
22 %
24 %
Cortinarius sphagneti
50 %
12 %
68 %
Galerina rubiginosa
50 %
20 %
45 %
(G. rubiginosa)
Galerina atkinsoniana
33 %
12 %
Laccaria affinis
50 %
Non documenté
79 %
Laccaria anglica
33 %
21 %
(L. laccata ss. lato)
Laccaria pumila
33 %
6%
Rickenella fibula
50 %
77 %
51 %
(Omph. fibula)
Rickenella fibula var. hydrina
39 %
Cortinarius flexipes (paleaceus max. p.)
44 %
68 %
57 %
Lactarius rufus
44 %
59 %
77 %
Mycena epipterygia
44 %
74 %
66 %
Mycena filopes f.bisporique
44 %
Non documenté
32 %
Mycena galericulata
44 %
86 %
28 %
Omphalina oniscus
44 %
17 %
58 %
Lactarius glyciosmus
39 %
57 %
51 %
Russula nitida
39 %
41 %
51 %
Alnicola melinoides
33 %
59 %
2%
Alnicola scolecina
33 %
45 %
5%
Collybia aquosa
33 %
35 %
49 %
Cortinarius bibulus
33 %
17 %
2%
Cortinarius friesianus
33 %
Non documenté
5%
Hebeloma leucosarx
33 %
48 %
13 %
Marasmiellus vaillantii
33 %
28 %
Non représenté
Marasmius androsaceus
33 %
74 %
55 %
Mycena speirea
33 %
52 %
11 %
Russula betularum
33 %
56 %
51 %
Trichoglossum hirsutum
33 %
37 %
20 %
Cortinarius fulvescens
28 %
17 %
19 %
Cortinarius helvelloides
28 %
28 %
2%
Entoloma conferendum
28 %
60 %
53 %
Galerina clavata
28 %
32 %
5%
Laccaria purpureobadia
28 %
15 %
Non représenté
Lactarius helvus
28 %
42 %
66 %
Lactarius oedohyphosus (theiogalus)
28 %
37 %
55 %
Tableau 55 : comparaison des espèces les plus répandues sur les sites tourbeux d’Isère-Savoie et JuraHaute-Savoie avec les données de l’Inventaire National (indice de répartition sur nos relevés > 30 %).
- 196 -
Cinquième partie : synthèse et évaluation patrimoniale
Espèces
Lactarius torminosus
Marasmius limosus
Mycena acicula
Mycena cf. abramsii
Mycena sanguinolenta
Mycena stylobates
Polyporus ciliatus
Russula emetica
Russula grisescens
Russula versicolor
Tricholoma fulvum
Isère – Savoie
France
Jura - Haute-Savoie
(P.-A. Moreau) (Inventaire National)
(J. Favre)
% départements
Indice de
Indice de répartition
présents
répartition
28 %
66 %
7%
28 %
19 %
21 %
28 %
60 %
4%
28 %
Non documenté
28 %
77 %
17 %
28 %
56 %
3%
28 %
59 %
22 %
28 %
40 %
70 %
(R. emetica)
28 %
14 %
28 %
34 %
24 %
28 %
35 %
18 %
Tableau 55 (suite) : comparaison des espèces les plus répandues sur les sites tourbeux d’Isère-Savoie et
Jura-Haute-Savoie avec les données de l’Inventaire National.
Espèces
Phytoconis ericetorum
Inocybe napipes
Cortinarius rigidus
Cortinarius obtusus
Hypholoma udum
Paxillus involutus
Amanita fulva
Russula decolorans
Suillus variegatus
Omphalina sphagnicola
Rsusula ochroleuca
Russula claroflava
Psathyrella sphagnicola
Galerina sphagnorum
Clavaria sphagnicola
Isère – Savoie
France
Jura - Haute-Savoie
(P.-A. Moreau) (Inventaire National)
(J. Favre)
Indice de
% départements
Indice de
répartition
présents
répartition
Non représenté
23 %
81 %
5%
41 %
62 %
17 %
42 %
60 %
22 %
42 %
58 %
11 %
17 %
57 %
11 %
80 %
57 %
17 %
72 %
53 %
Non représenté
Non évalué
53 %
11 %
70 %
51 %
22 %
20 %
45 %
Non représenté
Non évalué
45 %
22 %
53 %
43 %
5%
11 %
42 %
22 %
20 %
40 %
Non représenté
7%
30 %
Tableau 56 : liste complémentaire d’espèces fréquentes dans les relevés de J. Favre (indice de répartition >
30 %) et non ou peu représentés sur nos relevés.
Nota : l’exploitation des notes de J. Favre a nécessité une révision des noms utilisés par Favre ; cette
manœuvre délicate a été effectuée sur la base des descriptions et illustrations des récoltes de Favre, la plupart
inédites, conservées dans l’herbier cryptogamique du Jardin Botanique de Genève.
La comparaison mycologique des tourbières du Jura et des Alpes est illustrée par un schéma synthétique, ciaprès (fig. 75).
- 197 -
Cinquième partie : synthèse et évaluation patrimoniale
Répartition Nationale
% de départements
Espèces à large répartition,
accidentelles en tourbière
Rep.Nat. >> I-S et J-HS
(non analysées ; p. ex. Boletus
edulis, Mycena pura, etc.)
Rep.Nat comparable à
I-S ou J-HS (+/- 10 %)
Espèces à large répartition, également répandues en tourbières
Mycena galopus, Rickenella fibula ss. lat., Collybia aquosa,
Cortinarius flexipes, Lactarius glyciosmus, Marasmius androsaceus,
M. limosus, Mycena galericulata, M. sanguinolenta, M. speirea,
Polyporus ciliatus, Russula nitida s. l., R. versicolor, Trichoglossum
hirsutum, Tricholoma fulvum
Espèces à large répartition, plus
répandues en Isère-Savoie
Alnicola melinoides, A. scolecina,
Cortinarius
helvelloides,
Galerina
clavata, Hebeloma leucosarx, Laccaria
purpureobadia, Lactarius torminosus,
Marasmiellus vaillantii
Mycena acicula, M. stylobates
Espèces à large répartition, plus
répandues en Jura-Haute-Savoie
Amanita fulva, Cortinarius rigidus,
C. obtusus, Entoloma conferendum,
Inocybe napipes, Lactarius helvus,
L. rufus, L. tabidus ss. lat., Mycena
epipterygia,
Paxillus
involutus,
Russula emetica ss. lat., R. betularum,
R. ochroleuca, Suillus variegatus
Rep.Nat. << à I-S ou J-HS
Sites tourbeux
Isère-Savoie
(I-S)
Espèces à répartition limitée,
équilibrée sur Jura-Alpes
Cortinarius sphagneti, Galerina paludosa,
G. tibiicystis ss.lat., G. rubiginosa ss. lat.,
Hypholoma elongatum, Omphalina oniscus
Espèces plus répandues en
Isère-Savoie
Cortinarius fulvescens,
Hygrocybe coccineocrenata
Sites tourbeux
Jura-HauteSavoie (J-HS)
Espèces plus répandues en JuraHaute-Savoie
Phytoconis ericetorum, Hypholoma
udum, Omphalina sphagnicola,
Psathyrella sphagnicola, Clavaria
sphagnicola
Figure 75 : typologie des espèces les plus répandues sur les sites tourbeux (Alpes et Jura). D’après les notes
inédites de J. Favre (Conservatoire Botanique de Genève) et les données inédites de l’Inventaire National (R.
Courtecuisse, comm. pers.).
- 198 -
Cinquième partie : synthèse et évaluation patrimoniale
II. 2. Biodiversité et mycocoenoses
La composition des mycocoenoses peut être évaluée par le nombre total d’espèces qui les composent, ou par
la moyenne du nombre d’espèces observée par placette dans chaque mycocoenose.
Mycocoenoses
Nombre total Nombre moyen
d’espèces
d’espèces
1_2 (saules isolés acidoclines)
11
5
1 : divers
1_3 (buissons de Salix repens)
26
14,5
1_4a (bas-marais à Philonotis)
4
4
1_4b (mégaphorbiaie à Filipendula)
10
10
2 : tourbières boisées
2_1 (saulaie acidophile de bordure)
5
5
2_2 (pessière subalpine tourbeuse)
10
10
2_3 (tourbières boisées atterries)
125
14,3
3 : boisements de tourbières
3_1 (boulaies soligènes de transition)
46
14,4
soligènes
3_2 (boisements alcalins)
357
39
3_3 (saulaies et arbres isolés)
31
7,8
4 : radeaux de sphaignes et
4_1 (tourbières soligènes océaniques)
40
18
tourbières hautes actives
4_2 (ceinture de lacs subalpins)
25
14,5
4_3 (gouilles et dépressions flottantes)
4
3,5
4_4 (buttes à Sphagnum fuscum)
3
3
5 : tourbières ombrotrophes et gazons à Cyperacées
54
7,4
6_1 : prairies sphagneuses mésotrophes
34
14,2
6 : prairies soligènes peu
acides
6_2 : radeau à comaret
11
11
6_3 : sphaignaie alpine
42
7
7 : roselières
57
12,66
8 : mégaphorbiaie à Carex rostrata
7
7
9 (prairie alcaline à Bovistella)
2
2
Tableau 57 : diversité spécifique (nombre total et moyen d’espèces) par mycocoenose.
L’ensemble des mycocoenoses représente 617 espèces.
La plus forte diversité spécifique est observée dans les mycocoenoses des milieux boisés, avec les tendances
suivantes :
• Mycocoenoses des tourbières alcalines à Salix et Alnus (3_2) : diversité moyenne élevée
(nombreuses espèces sur tous les sites) ; cette seule mycocoenose regroupe 58 % de toutes les
espèces observées (24 % dans les placettes d’aulnaie, 30 % dans les placettes de saulaie).
Toutefois, ces effectifs ne regroupent que 17 % d’espèces également présentes dans les
mycocoenoses typiques des tourbières acides (2, 4, 5 et 6), ce qui illustre la forte différence entre
les populations fongiques des milieux tourbeux alcalins et acides.
• Mycocoenoses des tourbières acides boisées (ombrotrophes : 2_3, à cortège diversifié mais
fragmentaire sur chaque site – nombre moyen d’espèces peu élevé ; et soligènes : 3_1, à cortège
moins diversifié mais plus constant, à nombre moyen d’espèces plus élevé). Cette comparaison
illustre l’homogénéité, déjà signalée, des tourbières soligènes boisées dont le cortège mixte
(mycorhiziques et sphagnicoles mêlés) est diversifié et très caractéristique.
• Les mycocoenoses pauvres en espèces mycorhiziques (milieux ouverts non ou peu boisés) sont
nettement moins diversifiés que les mycocoenoses des milieux boisés. La comparaison entre les
mycocoenoses acidophiles 4, 5 et 6 fait apparaître une forte diversité moyenne des tourbières
océaniques soligènes (4_1) et des prairies sphagneuses mésotrophes (6_1). Les mycocoenoses
des tourbières ombrotrophes et des gazons à Trichophorum (5) sont très diversifiées, mais elles
couvrent aussi un large éventail de situations écologiques et un grand nombre de placettes (21,
soit 20 % de l’échantillonnage) où le nombre moyen d’espèces présentes dans chaque individu de
- 199 -
Cinquième partie : synthèse et évaluation patrimoniale
mycocoenose est très faible. Vice versa, leur pauvreté en espèces justifie l’impossibilité de
distinguer statistiquement des mycocoenoses secondaires dans ce groupe.
3_2 (boisements alcalins)
4_1 (tourbières soligènes océaniques)
4_2 (ceinture de lacs subalpins)
1_3 (buissons de Salix repens)
3_1 (boulaies soligènes de transition)
2_3 (tourbières boisées atterries)
6_1 : prairies sphagneuses mésotrophes
7 : roselières
6_2 : radeau à comaret
2_2 (pessière subalpine tourbeuse)
1_4b (mégaphorbiaie à Filipendula)
3_3 (saulaies et arbres isolés)
5 : tourbières ombrotrophes et gazons à Cyperacées
8 : mégaphorbiaie à Carex rostrata
6_3 : sphaignaie alpine
2_1 (saulaie acidophile de bordure)
1_2 (saules isolés acidoclines)
1_4a (bas-marais à Philonotis)
4_3 (gouilles et dépressions flottantes)
4_4 (buttes à Sphagnum fuscum)
9 (prairie alcaline à Bovistella)
357
Nombre moyen d’espèces
Nombre total d’espèces
0
20
40
60
80
100
120
140
Nombre d'espèces recensées par groupe
Fig. 74 : diversité spécifique (nombre total et moyen d’espèces) par mycocoenoses
III. Evaluation patrimoniale des milieux tourbeux des Alpes
du Nord
L’évaluation patrimoniale d’un site est une démarche conservative récente, issue de la nécessité de fonder
des décisions de gestion ou de préservation sur la base d’informations synthétiques. Le principal outil
décisionnel d’une gestion conservatoire est la présence, sur un site donné, d’espèces citées sur une « liste
rouge28 » (Arnolds, 1989 ; Courtecuisse, 1996).
III. 1. Proposition de liste rouge pour les milieux tourbeux des
Alpes du Nord
Les critères retenus pour élaborer une liste rouge peuvent être de deux ordres :
•spécifique : espèce considérée comme rare, à stations menacées ou en forte régression à l’échelle
nationale ou européenne, indépendemment de son écologie ;
•écologique : espèce inféodée à un milieu rare ou menacé, éventuellement répandue mais vulnérable
à la dégradation de ce milieu.
Le cas particulier des tourbières, en tant que milieu remarquable, vulnérable et fortement sélectif
(nombreuses espèces caractéristiques), est essentiellement concerné par ce second critère. Toutefois, il existe
28
liste d’espèces rares ou menacées de disparition.
- 200 -
Cinquième partie : synthèse et évaluation patrimoniale
également, dans les milieux tourbeux, des espèces non inféodées mais considérées comme rares dans les
diverses listes rouges publiées, et dont l’intérêt ne peut pas être passé sous silence.
Pour clore ce travail, nous souhaitions proposer une liste des espèces les plus vulnérables associées aux
milieux que nous avons étudiés (récapitulée en annexe 6). Bien que les tourbières soient déjà pourvues de
végétaux et d’animaux rares et protégés au niveau régional, national ou européen, et qu’une liste
supplémentaire de champignons n’apporte pas a priori de mesure de protection supplémentaire, peut-être à
l’avenir ceux-ci seront-ils intégrés à part entière dans les listes d’espèces à protéger, contribuant ainsi à la
protection de leur milieu de vie.
III. 1. a)
Catégories de menaces (d’après Courtecuisse, 1997)
LISTE ROUGE DE NIVEAU 1 (espèces effectivement menacées)
Catégorie 0 : espèces considérées comme éteintes (non observées depuis 1980, non représentées
ici)
Catégorie 1 : espèces menacées d’extinction
• espèces très rares, limitées à des biotopes eux-mêmes menacés ;
• espèces rares à très rares, ayant subi une très forte régression depuis les années
60 ;
• espèces non revues depuis 1985 (non représentées ici)
Catégorie 2 : espèces fortement menacées
• espèces rares, venant préférentiellement dans des stations elles-mêmes menacées ;
• espèces rares ayant subi une régression notable depuis les années 60.
Catégorie 3 : espèces menacées
• espèces rares ou dispersées, venant plutôt dans des biotopes menacés ;
• espèces assez rares à rares ayant assez fortement régressé depuis les années 60.
LISTE ROUGE DE NIVEAU 2 (espèces potentiellement menacées ou globalement sensibles)
Catégorie 4 : espèces potentiellement menacées ou vulnérables
• espèces rares ou très rares, sans tendance manifeste à se raréfier et venant dans
des habitats non spécialement menacés pour le moment ;
• espèces connues d’une seule récolte dans la région, de ce fait potentiellement
menacées (surtout dans le cas de stations sensibles ou vulnérables).
Catégorie 5 : espèces apparemment non menacées pour le moment dans la région mais à
surveiller en raison d’une valeur patrimoniale importante dans d’autres régions.
Les critères suivants ont été retenus dans le choix des taxons listés ici :
- critère écologique général : milieux cités par la Directive européenne Habitat comme
prioritaires ou d’intérêt communautaire ;
- critères spécifiques : répartition écologique (espèces exclusives / préférentielles /
indifférentes) ; répartition géographique (Inventaire National) ; présence sur listes rouges
régionales29 ;
- liste d’espèces proposées pour la « Convention de Berne » comme particulièreemnt
menacées, nécessitant une protection européenne.
Les critères adoptés pour les catégories de liste rouge sont récapitulés par le tableau 58, page suivante.
29
Malheureusement aucune liste rouge n’est encore disponible pour les régions à forte concentration de milieux
tourbeux : Vosges, Jura, Massif Central, Bassin parisien).
- 201 -
Cinquième partie : synthèse et évaluation patrimoniale
Espèces à écologie réduite :
aux habitats
aux habitat
aux habitats
« prioritaires »
« d’intérêt
non classés
communautaire »
Catég. 1
Catég. 1
Catég. 1
Espèces proposées pour
convention de Berne
Espèces très rares
Espèces rares à assez rares
Espèces répandues
Catég. 1
Catég. 2
Catég. 5
Catég. 2
Catég. 3
Catég. 5
Catég. 2
Catég. 4
Hors liste
rouge
Espèces à
écologie
large
Catég. 1
Catég. 3
Catég. 4
Hors liste
rouge
Tableau 58 : critères de classement des espèces sur une liste rouge des milieux tourbeux (Europe occidentale).
III. 1. b)
Détail des catégories à forte valeur patrimoniale
(catég. 1 et 2)
Ces listes détaillent la composition des catégories les plus importantes sur le plan patrimonial
(espèces fortement menacées) ; pour les catégories 3, 4 et 5, on se reportera à la liste rouge
récapitulative en annexe 6. Quelques espèces non relevées sur nos sites, mais cités en bibliographie,
sont reportées à la fin de ces listes.
99Espèces citées par la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et
du milieu naturel de l’Europe (Convention de Berne) : espèces prioritaires,
populations à surveiller (catégorie 1)
Espèces
Amanita friabilis
Ecologie
Aulnaies
Statut trophique
Mycorhizique
Armillaria ectypa
Bovista paludosa
Tourbières acides
Prairies
tourbeuses
Saprotrophe, turficole ?
Saprotrophe
Présence sur sites
Tourbière des Bords du Gelon (BH_AUL,
BH_SAU ; 3 relevés)
Lac Luitel (LL_SCZ ; LL_TRI ; 5 relevés)
Plan Déchaud (A2_ESC, 2 relevés), Marais de
l’Ainan (CH_PRA ; 2 relevés)
99Espèces considérées comme rares à très rares en Europe continentale
o Espèces rares à très rares, associées exclusivement à des habitats figurant comme
« prioritaires » (Directive européenne Habitat, 1991) ; proposées en catégorie 1 :
Espèces
Entoloma
atromarginatum
Lactarius musteus
Lactarius scoticus (=L.
favrei)
Pholiota henningsii
Ecologie
Statut trophique
Radeaux flottants +/ombrotrophisés
Tourbières boisées à pins
Tourbières continentales à
bouleaux
Sphaignaies ombrotrophes +/atlantiques
Tourbières boisées à pins
Suillus flavidus
Hohenbuehelia longipes Prairies tourbeuses à Aulacomnium
Sarcoleotia
(Ascocoryne) turficola
Sphagnomphalina
brevibasidiastrum
(= Omph. cincta)
Gouilles à Scheuchzeria/Carex limosa
Bas-marais acides à Eriophorum
vaginatum ; landes sphagneuses ?
- 202 -
Présence sur sites
Saprotrophe
Les Creusates ; Lac Luitel
Mycorhizique
Mycorhizique
Col Luitel
Le Grand-Lemps
Bryotrophe
Le Grand-Lemps
Mycorhizique
Lac Luitel ; col Luitel ; le Peuil
Saprotrophe
Non signalé en Savoie-Isère, 1
récolte en Haute-Savoie (D.
Lamoure, comm. pers.)
Hors relevés (Savoie : tourbière de la
Palette, Villard-sur-Doron)
Hors relevés (Savoie : col des
Saisies, Crest-Voland)
Saprotrophe
(bryotrophe ?)
Bryotrophe
Cinquième partie : synthèse et évaluation patrimoniale
o Espèces rares à très rares inféodées à des milieux non classés par la directive Habitat
(proposées en catégorie 2)
Espèces
Ecologie
Statut trophique
Présence sur sites
Coprinus kubickae
Coprinus martinii
Cortinarius flos-paludis
Roselières
Jonchaies tourbeuses (préf.)
Boulaies ombrotrophes très
humides (préf.)
Saprotrophe
Saprotrophe graminicole
Mycorhizique
M. vers les Berthollets
Les Planchettes ; col Luitel
Le Grand-Lemps
Cortinarius uliginosus var.
luteus
Entoloma ianthinum
Saulaies sphagneuses
Mycorhizique Salix
Le Grand-Lemps
Prairies sphagneuses
mésotrophes
Saprotrophe
Montendry
Saprotrophe
Le Grand-Lemps
Bryotrophe
Mycorhizique
Arcelle ; Grand Leyat ; lac
Luitel
Lac Luitel
Mycorhizique
Lac Luitel, les Creusates
Entoloma prismatospermum Saulaies
Sphaignaies ombrotrophes à
Galerina sphagnicola
callune
Saulaies tourbeuses
Hebeloma atrobrunneum
acidophiles
Saulaies et boulaies
Hebeloma candidipes
tourbeuses
Magnocariçaies
Hemimycena cyphelloides
Hygrocybe “sphagnophila” Radeaux flottants à comaret
(miniata var.)
(pref.)
Pessières tourbeuses (pref., +
Inocybe egenula
Lactarius aspideus
Leccinum holopus
zone alpine)
Saulaies acidoclines
Boulaies ombrotrophes
Saprotrophe
Le Grand-Lemps ; col Luitel
Bryotrophe
Lac Luitel
Mycorhizique
Les Creusates
Mycorhizique Salix
Mycorhizique Betula
T. des Bords du Gelon
Le Grand-Lemps ; Montendry ;
le Peuil
Les Planchettes : lac Praver
T. des Bords du Gelon
Les Creusates (hors relevés) ; le
Grand-Leyat
Mycena adonis
Mycena picta
Myriosclerotinia duriaeana
Landes tourbeuses
Litières de feuilles
Feuilles mortes de Carex
rostrata
Saprotrophe
Saprotrophe
Saprotrophe
Omphalina favrei
Moliniaies tourbeuses à
Aulacomnium (pref.)
Aulnaies (pref.)
Bryotrophe
Les Creusates
Saprotrophe
Moliniaies
Saprotrophe graminicole
Le Grand-Lemps
(P. ellipticospora)
Les Creusates ; le Peuil
Boulaies ombrotrophes
Tourbières limnogènes à
bouleaux
Sphaignaies et dépressions
tourbeuses
Pessières subalpines à sphaignes
(préf.)
Tourbières boisées (préf.)
Mycorhizique Betula
Mycorhizique Betula
col Luitel ; Le Peuil ; lac Punay
Hors relevés (J. Favre)
Pseudobaeospora spp.
(toutes esp. confondues)
Ramicola laevigata
Russula aquosa
Cortinarius betulinus
Psilocybe atrobrunnea
(= P. turficola)
Lactarius tuomikoskii
Xeromphalina picta
Saprotrophe
Non signalé en Rhône-Alpes
(Jura, Massif Central)
Col des Saisies (Crest-Voland,
Savoie)
Lac Luitel (hors relevés ; D.
Lamoure, comm. pers.)
Mycorhizique
Saprotrophe
(préf. : écologie préférentielle mais non exclusive ; sinon, espèces strictement associées au milieu)
99Espèces considérées comme rares à assez rares en Europe continentale
o Espèces inféodées à des milieux figurant comme « prioritaires » (Directive européenne
Habitat, 1991), proposées en catégorie 2
Espèces
Ecologie
Statut trophique
Cortinarius palustris
Entoloma cuspidiferum
Pinèdes tourbeuses (préf. )
Sphaignaies actives (préf.)
Galerina gibbosa
Radeaux flottants, gouilles
Bryotrophe
Sphaignaies +/- ombrogènes Bryotrophe
Galerina sphagnorum
Galerina « subsphagnorum »
Geoglossum sphagnophilum
Sphaignaies +/- soligènes
Sphaignaies ombrotrophes
- 203 -
Mycorhizique
Bryotrophe
Bryotrophe
Bryotrophe
Présence sur sites
Lac Luitel, le Peuil
Lac Luitel, les Berthollets (sur
Calliergonella)
Lac Luitel ; les Creusates ; le Peuil
Les Creusates, le Grand-Lemps, le
Peuil, T. des Sagnes
Les Creusates, les Planchettes
Arcelle ; Lac Luitel ; les Planchettes
Cinquième partie : synthèse et évaluation patrimoniale
Espèces
Hebeloma helodes
Inocybe egenula
Omphalina fusconigra
Omphalina philonotis
Phaeogalera stagnina
Psathyrella sphagnicola
Tephrocybe palustris
Clavaria sphagnicola
Entoloma caliginosum
Entoloma elodes
III. 1. c)
Ecologie
Statut trophique
Boulaies soligènes
Pessières tourbeuses
Tourbières hautes actives
Tourbières flottantes et
sphaignaies mésotrophes
Sphaignaies actives, gazons
arctico-alpins
Tourbières ombrotrophes
Tourbières soligènes
atlantiques
Sphaignaies
Tourbières mixtes, prairies
mésotrophes
Sphaignaies et landes
sphagneuses
Mycorhizique
Mycorhizique
Bryotrophe
Bryotrophe
Bryotrophe
Bryotrophe
Bryotrophe
Saprotrophe
Saprotrophe
Saprotrophe
Présence sur sites
Le Peuil
Les Creusates
Les Planchettes
Plateau de l’Arcelle ; lac Luitel ; le
Grand-Lemps
Lac du plan Déchaud, Lac Punay,
Sagnes du Taillefer
Les Planchettes
Les Planchettes
Hors relevés (Haute-Savoie, J.Favre)
Hors relevés (Savoie : PeiseyNancroix)
Hors relevés (Savoie : col des Saisies)
Classifications à préciser
o Espèces nouvelles pour la France, non décrites, publiées après 1995, ou critiques ;
valeur patrimoniale à préciser
Espèces
Cortinarius fervidus var.
latisemen
Cortinarius ortonii
Cortinarius sericeofibrillosus
Cystoderma arcticum
Cystoderma saarenokesae
Daldinia petriniae
Entoloma moliniophilum
Ecologie
Pessières subalpines
tourbeuses
Boulaies acidophiles ou
tourbeuses
Saulaies tourbeuses
Prairies tourbeuses
Statut trophique
Catégorie
proposée
Mycorhizique Picea
3
Mycorhizique Betula
3
Mycorhizique Salix
Saprotrophe
3
2
Sites
Le Grand-Leyat ; Montendry
les Creusates
Buttes ombrotrophes à Saprotrophe
callune
2
Arcelle ; Les Creusates ;
col Luitel
Aulnes
Prairies atlantiques à
molinie
Sphaignaies
ombrotrophes
Saulaies
Prairies humides ?
Saulaies alcalines
Saulaies alcalines
Saprotrophe/parasite ?
Saprotrophe
2
2
T. des Bords du Gelon
Les Planchettes
Bryotrophe
2
Mycorhizique Salix
Saprotrophe
Saprotrophe
Saprotrophe
3
3
2
2
Saprotrophe
3
Saprotrophe
3
Saprotrophe
1
Lac Luitel
Saprotrophe graminicole
2
Saprotrophe
3
Le Grand-Leyat ; le Grand
Lemps
Le Grand-Lemps
Mycorhizique
2
Hors relevés (Haute-Savoie)
Saprotrophe
Saprotrophe
4
4
Saprotrophe
Saprotrophe
3
2
Saprotrophe
3
Galerina atkinsoniana var.
sphagnorum
Hebeloma cephalotum
Hemimycena persimilis
Hydropus kauffmanii
Hydropus trichoderma var.
lauboensis
Hygrocybe « aff. cantharellus » Prairies tourbeuses à
molinie
Hygrocybe coccineocrenata
Prairies tourbeuses,
« f. monochroa »
bordures de Caricetum
rostratae
Hypholoma « alboelongatum » Gouilles à
Scheuchzeria ?
Hypholoma « caricetum »
Sphagno-Caricetum
rostratae
Hypholoma
Tourbe acide dénudée
« microelongatum »
Lactarius helodes
Boulaies atterries à
Molinia
Lyophyllum maas-geesteranii
Aulnaies (préf.?)
Marasmiellus tricolor var.
Prairies
graminis
Mycena grisellina
Saulaies, aulnaies ?
Mycena oligophylla
Magnocariçaies,
cladiaies
Mycena terena
Saulaies
- 204 -
Les Planchettes ; les Creusates ;
le Peuil ; le Grand-Leyat
Montendry ; lac Luitel ; le
Grand-Leyat
Cinquième partie : synthèse et évaluation patrimoniale
Espèces
Mycena tristis
Psathyrella acutilamella
Psathyrella almerensis
Psathyrella basii
Russula scotica
Symphyosirinia angelicae
Ecologie
Statut trophique
Catégorie
proposée
A préciser
Sphaignaies limnogènes
du Caricetum rostratae
Roselières,
magnocariçaies
Roselières
Boulaies tourbeuses
Saprotrophe
Saprotrophe
4
1
Saprotrophe
3
Saprotrophe
Mycorhizique
2
2
Saprotrophe
2
Akènes d’Angelica
sylvestris
Sites
Lac Luitel (si la synonymie avec
P. canescens est rejetée)
Les Creusates
T. des Bords du Gelon
Montendry ; les Creusates (hors
placettes)
col Luitel
o Espèces associées à des milieux perturbés ou dégradés (présence d’origine
anthropique)
Espèces
Ecologie
Gymnopilus fulgens
Psathyrella aff. ocellata
Gyrodon lividus
Paxillus rubicundulus
Hypholoma
subericaeum
Statut trophique
Surtout sur tourbe nue retournée (1
Saprotrophe
récolte en tourbière, secteur piétiné ?)
Roselières broyées
Saprotrophe
Mycorhizique Alnus
Mycorhizique Alnus
Saprotrophe
Aulnaies méso-eutrophes
Aulnaies méso-eutrophes
Tourbe alcaline nue
Présence sur sites
Grand Lemps ; Lac Luitel
Grand Lemps ; T. des bords du
Gelon ; M. vers les Berthollets
Ainan ; Herretang ; Grand Lemps
T. des Bords du Gelon
T. des bords du Gelon
Les espèces citées sur liste rouge représentent la moitié (51,1 %) des espèces totales, ce qui est conforme à la
proportion nationale estimée par Courtecuisse (1997), et aux listes rouges locales de Malaval (2000) et
Mornand (2001).
Les espèces réellement menacées ou rares associées aux milieux tourbeux (catégories 1 à 3) représentent 26
% de la liste totale.
Distribution des catégories de liste rouge
(tous sites confondus)
Catégorie
1
2
3
4
5
Autres
350
Nombre d'espèces
300
250
200
150
100
50
0
1
2
3
4
5
Autres
Catégories
- 205 -
Nombre
d'espèces
9
45
109
111
30
304
%
espèces
totales
1,4 %
7,2%
17,5%
17,8%
4,8%
48,9%
Cinquième partie : synthèse et évaluation patrimoniale
Listes rouges et sites d'étude
Plan
Déchaud
Taillefer-lac punay2
Praver
Cat.1
Taillefer-lac Boites
Cat.2
Grand-Leyat
Cat.3
Taillefer Sagnes
Taillefer-lac punay
Cat.4
Arcelle
Cat.5
lac Luitel
col Luitel
Autres
Peuil
Berthollets
Montendry
Ainan
Creusates
Planchettes
S. du Gelon
Grand-Lemps
Herretang
0
50
100
Figure 75 : effectifs des catégories de liste rouge (nombre d’espèces) sur les sites étudiés.
- 206 -
150
200
250
Conclusion
III. 2. Calcul d’un « indice patrimonial » et évaluation des sites et
des milieux
III. 2. a)
L’ « indice patrimonial »
A partir de cette liste rouge, Courtecuisse (2000) a proposé un « indice patrimonial » calculé sur la base des
effectifs respectifs de ces listes sur chaque relevé :
(effectifs cat. 5) + 2 x (effectifs cat. 4) + 3 x (effectifs cat. 3) + 4 x (effectifs cat. 2) + 5 x (effectifs cat. 1)
Ip =
x 100
Nb espèces recensées
Cet indice représente le rapport, pondéré par catégorie de liste rouge, du nombre d’espèces rares ou
menacées par rapport au nombre d’espèces total. Les espèces dont la valeur patrimoniale n’est pas précisée
(voir p. 233) ne sont pas incluses dans ce calcul ; il est certain que leur inclusion dans une des catégories de
la liste rouge pourrait modifier les résultats présentés ci-après.
Il était intéressant de mettre les valeurs obtenues en rapport avec les différentes caractéristiques des milieux
(tableaux de corrélations), afin de déterminer les paramètres susceptibles d’influer sur cette estimation de la
valeur patrimoniale mycologique des sites et des milieux (déterminisme et artefacts éventuels). Ces résultats
sont présentés ci-après, par relevés (placettes), par sites, puis par mycocoenose.
III. 2. b)
Evaluation patrimoniale des placettes
Distribution de l'indice patrimonial sur les placettes
Moyenne sur l'ensemble des placettes = 115
Indice patrimonial
250
200
150
100
50
0
Placettes
Figure 78 : distribution de l’indice patrimonial par placette.
La valeur patrimoniale n’est pas a priori réductible à des petits échantillons : elle est d’autant plus
significative que le nombre d’espèces est élevé, et les valeurs les plus fortes et les plus faibles sont surtout
obtenues sur des placettes à faible diversité globale.
- 207 -
Conclusion
Placettes à forte valeur patrimoniale
LL_PIN
A2_ESC
LL_SAU
PL_MPO
LL_TRI
GY_MOL
GY_CAL
ARC_MSP
LL_COM
ARC_ERV
CR_MOS
PL_MSP
LL_SPM
PU
GL_RAQ
MO_CLI
PR_SCA
LM_JON
ARC_EP
Placettes à faible valeur patrimoniale
Ip
Nb espèces
(moyenne = 1,15) (moyenne = 17,3)
240
15
225
8
217
6
210
10
208
12
200
9
200
4
189
18
185
13
180
5
179
14
171
14
170
10
170
23
169
13
160
5
160
5
160
10
157
7
GL_BET
GY_CR
MO_DIV
CR_SGI
HE_AUL
MO_SCA
CR_SBO
HE_SA1
BH_BOU
BH_TOU
HE_DIV
HE_BET
MO_VAC
HE_PRA
CH_BEM
MO_TOU
GL_SAC
Ip
Nb espèces
(moyenne = 1,15) (moyenne = 17,3)
68
37
67
3
67
18
64
14
63
40
63
8
63
8
59
37
56
9
56
9
55
38
47
36
43
7
36
14
27
44
14
7
00
3
Tableau 58 : placettes à valeurs patrimoniales extrêmes (Ip = indice patrimonial).
Les placettes à faible diversité sont fortement représentées dans les valeurs extrêmes et rendent difficiles
l’interprétation de l’indice patrimonial sur petites surfaces. Lorsque peu d’espèces sont présentes, l’indice est
alors très influencé par le choix de classement des espèces en liste rouge, qui serait notamment à préciser
dans le cas d’espèces associées à des milieux peu connus (saulaies, mégaphorbiaies, etc.).
Les prairies tourbeuses d’altitude (notamment les gazons à Trichophorum, à diversité véétale souvent
réduite) et les sphaignaies limnogènes constituent 85 % des milieux à très forte valeur patrimoniale (avec un
maximum pour LL_pin, tourbière limnogène acide à Pinus uncinata pionniers).
Les milieux à faible valeur patrimoniale sont représentés par les milieux boisés les plus asséchés ou atterris
(forte diversité spécifique, mais nombreuses espèces hors liste rouge), et par les petites placettes en milieu
fraîchement perturbé (tourbe nue : BH_tou, MO_tou).
99Déterminisme de l’indice patrimonial à l’échelle des placettes
Cette estimation repose sur une matrice de corrélations comparant l’indice patrimonial aux différents facteurs
mesurés sur les placettes (voir analyse synécologique, 3e partie), ainsi qu’aux effectifs des catégories de liste
rouge sur chaque placette.
o Poids des catégories de liste rouge
Les catégories 1 (χ²=0,37, p=0,001), 2 (χ²=0,26, p=0,025) et 3 (χ²=0,35, p=0,003) ont une influence
prépondérante sur la valeur patrimoniale des placettes, qui sont donc principalement déterminées par la
présence des espèces les plus rares et menacées. La présence d’espèces hors liste rouge détermine fortement
les placettes à faible valeur patrimoniale (χ²=-0,35, p=0,003).
o Poids de la surface et de la diversité des placettes
L’indice patrimonial ne dépend pas significativement de la surface des placettes (p>0,050), ni du nombre
d’espèces total de la placette (p>0,050).
En revanche les effectifs de toutes les catégories de liste rouge sont proportionnelles au nombre total
d’espèces (p<0,000), en particulier la catégorie 4, et à l’exception de la catégorie 1 (non significatif ;
- 208 -
Conclusion
p>0,050). Autrement dit, plus les espèces sont nombreuses sur une placette, plus le nombre d’espèces sur
liste rouge est important (surtout le nombre d’espèces vulnérables à large répartition, cat. 4).
o Poids des caractéristiques écologiques de placettes
Aucun facteur abiotique (altitude, pH, caractère hydrique) n’est significativement corrélé à l’indice
patrimonial des placettes (p>0,05). On constate seulement que l’altitude est associé négativement aux
effectifs d’espèces hors liste rouge (altitude : χ²=0,26, p=0,024), tandis que le caractère hydrique « humide »
(voir échelle p. 58) favorise au contraire les espèces non classées (ubiquistes à large répartition ; χ²=0,38,
p=0,001) et les espèces de la catégorie 4 (espèces vulnérables à large répartition ; χ²=0,37, p=0,001).
La présence de bouleaux (Betula pendula et B. pubescens) sur la placette est très déterminante pour
l’évaluation patrimoniale : elle contribue fortement aux effectifs des catégories 2 (χ²=0,33, p=0,004), 4
(χ²=0,37, p=0,001) et 5 (χ²=0,36, p=0,002), mais surtout aux espèces à large répartition, hors liste rouge
(χ²=0,65, p<0,001). Par conséquent, le bouleau contribue globalement à un abaissement de la valeur
patrimoniale de la placette (χ²=-0,37, p=0,001), malgré l’apport de nouvelles espèces associées à valeur
patrimoniale significative (cat. 2). L’indice patrimoniale n’est réellement faible que dans le cas de boulaies
très atterries, les boulaies pionnières ou ombrotrophisées étant dans la moyenne des milieux tourbeux.
La présence de pins est associée (χ²=0,37, p=0,001) aux effectifs maximaux du groupe 1 (espèces très rares à
écologie limitée), et reflète la présence des espèces les plus caractéristiques des tourbières (notamment
Suillus flavidus, Lactarius musteus, et moins directement Armillaria ectypa et Entoloma atromarginatum).
Toutefois nos sites à pins (lac et col Luitel, tourbière du Peuil) se situent en marge de l’aire de répartition des
tourbières à pin à crochets (et des espèces associées) ; une réévaluation sur un échantillonnage jurassien ou
auvergnat serait utile pour relativiser nos résultats.
Salix aurita ne détermine que les effectifs de la catégorie 4 (espèces vulnérables à large répartition ; χ²=0,29,
p=0,013) ; une connaissance approfondie des saulaies permettrait sans doute de distinguer plus précisément
le niveau de rareté et de vulnérabilité des espèces associées.
Sphagnum palustre détermine uniquement les effectifs de la catégorie 5 (espèces inféodées aux tourbières,
non rares ; χ²=0,25, p=0,035). Aucune espèce de sphaignes, ni la présence de sphaignes toutes espèces
confondues, n’influent significativement sur l’indice patrimonial lui-même (p>0,05).
Trichophorum cespitosum, présente sur la plupart des parcelles à indice patrimonial élevé, est lié
négativement au nombre d’espèces hors listes rouges (χ²=-0,35, p=0,003) ; autrement dit, il est associé à une
réduction du nombre d’espèces banales ou ubiquistes, sans influer significativement sur les autres catégories.
Par conséquent il est également associé à un indice patrimonial élevé (χ²=0,40, p=0,001), mais en raison du
caractère sélectif du milieu ,et non de sa diversité spécifique souvent réduite.
Vaccinium oxycoccos détermine, comme Pinus uncinata, la présence des espèces les plus rares de la
tourbière (catégorie 1 ; χ²=0,34, p=0,003). Toutefois, cette plante caractéristique n’étant présente ici que sur
les sites du Luitel et du lac Praver, son pouvoir indicateur d’une valeur patrimoniale mycologique est à tester
dans d’autres régions.
Les autres facteurs testés n’ont pas fourni de corrélations significatives avec l’indice patrimonial (p>0,05).
Cette analyse permet surtout de tester rétrospectivement le choix des espèces incluses dans la liste rouge.
Une redondance trop accusée avec des éléments descriptifs peu significatifs peut inciter à revoir les critères
de définition de certains groupes. Ici, le groupe 4 (espèces rares à large répartition), qui se fonde sur la
répartition et la rareté des espèces à l’échelle nationale, fournit les mêmes corrélations que le groupe des
espèces non classées, et serait à redéfinir (réduction aux espèces préférentielles ?).
- 209 -
Conclusion
III. 2. c)
Evaluation patrimoniale des sites
Cette classification de l’ensemble des sites (fig. 76, page suivante) semble cohérente ; on remarque toutefois
que les sites peu riches en espèces, mais dont plus de 80 % figurent sur liste rouge (cf. fig. 75), présentent les
plus fortes valeurs patrimoniales (plan Déchaud, Plateau de l’Arselle, lac Punay, lac Praver). Ce classement
peut paraître exagéré en regard de la diversité des sites ; toutefois, la présence dominante d’un petit nombre
d’espèces rares dénote un milieu très sélectif, que l’ont peut considérer comme particulièrement vulnérable
de ce point de vue.
La valeur patrimoniale exceptionnelle du lac Luitel, connue de longue date sur le plan botanique, est
également remarquable sur le plan mycologique, en particulier par la présence de 3 espèces de catégorie 1
(Armillaria ectypa, Entoloma atromarginatum et Suillus flavidus).
Distribution de l'indice patrimonial par site
Moyenne sur l'ensemble des sites = 138
Indice patrimonial
250
200
150
100
50
Ta
ill
ef Arc
er
-la elle
cp
un
ay
G Prav
ra
nd er
-L
e
Cr yat
eu
sa
Ta
t
ill col es
ef
er Lui
t
Ta lac B el
ill
o
i
ef
er tes
Sa
Pl gne
an
s
ch
Ta Gra ett
ill nd es
ef
er Lem
-la
p
Bo c p s
rd una
sd
y2
u
G
e
l
M
on on
ten
dr
y
Pe
Be
u
rth il
ol
H lets
er
re
ta
n
Ch g
ire
ns
lac
Lu
ite
l
0
Figure 76 : distribution de l’indice patrimonial par site.
La valeur patrimoniale d’un site traduit avant tout la présence mosaïquée de plusieurs milieux d’intérêt
biologique important ; les sites représentés par un petit nombre de situations intéressantes ressortent moins
distinctement de ces comparaisons. Par exemple, la boulaie ombrotrophe du Grand-Lemps (GL_bsp)
présente un fort intérêt patrimonial (IP=131) dû à Pholiota henningsii et Lactarius favrei, mais contrebalancé
à l’échelle du site par les milieux périphériques (saulaies et aulnaies, IP=60-100), à forte diversité mais faible
proportion d’espèces caractéristiques ou menacées.
99Déterminisme de l’indice patrimonial (corrélations)
Sont testés ici en relation avec l’indice patrimonial, par site :
- les effectifs des catégories de liste rouge ;
- l’altitude et la surface du site ;
- la typologie du site (acide, mixte, alcaline ; soligène, topogène, limnogène, ombrogène) ;
- le taux de boisement (0 : non boisé ; 1 : arbres épars ; 2 : bosquets sur 10-50 % du site ; 3 : boisement
dominant (> 50 % du site) ;
- le nombre de placettes étudiées sur le site ;
- le nombre d’espèces recensées sur le site ;
- l’indice de représentativité (voir p. 213).
- 210 -
Conclusion
o Poids des catégories de liste rouge
Indice
patrimonial (Ip)
χ²
Catég. 1 Catég. 2
N.S.
N.S.
p
> 0,050
> 0,050
Catég. 3
-0,520
Catég. 4
-0,666
Catég. 5
N.S.
0,023
0,002
> 0,050
Hors liste rouge Nb espèces/site
-0,724
-0,677
< 0,000
0,001
Tableau 59 : résultats des corrélations indice patrimonial / effectifs de liste rouge par sites
Contrairement au cas précédent (analyse par placette), les effectifs respectifs des catégories de liste rouge
influent considérablement sur l’indice patrimonial (surtout catégories 3 et 4). Mais le principal facteur de
variation de l’indice patrimonial est le nombre d’espèces hors liste rouge (espèces non vulnérables), et plus
généralement le nombre d’espèces total par site (diversité spécifique non pondérée).
L’indice de représentativité des relevés ne présente aucune corrélation significative avec les catégories de
liste rouge, ni avec l’indice patrimonial, ni avec les autres caractéristiques des sites ; ce qui suggère, sous
toute réserve, qu’un inventaire fondé sur des relevés peu répétitifs peut déjà être utilisé pour une évaluation
patrimoniale raisonnable du site, indépendante des autres paramètres d’étude. Toutefois, un
approfondissement de cette analyse (notamment l’évolution de l’indice patrimonial en fonction du nombre de
relevés sur chaque site, qui n’a pas encore pu être développé ici) sera nécessaire avant de conclure aussi
radicalement sur un sujet d’importance majeure.
o Poids des caractéristiques des sites
Nb
Surface
Nb
Altitude Boisé
espèces
placettes
-0,47
0,77
0,63
NS
χ² -0,68
Indice
patrimonial
p
(Ip)
0,001
0,044
<0,001
0,004
Acide Mixte Alcalin
NS
>0,05 >0,05
NS
-0,46
Soli
gène
NS
Topo Limno Ombro
gène gène
gène
NS
NS
NS
>0,05
0,045
>0,05 >0,05 >0,05
>0,05
Tableau 60 : résultats des corrélations indice patrimonial / caractéristiques des sites (NS : corrélations non
significatives)
L’indice patrimonial, à l’échelle des sites, est corrélé négativement à la surface du site et au nombre
d’espèces ; en revanche il est corrélé positivement au nombre de placettes étudiées. La première information
doit être prise avec précautions, car seule une partie réduite des sites a été suivie ; toutefois, les sites de vaste
superficie ne sont jamais exhaustivement inventoriés, et il est intéressant de savoir que l’indice patrimonial
fournit des valeurs supérieures (plus représentatives ?) sur de petites superficies, en concentrant peut-être
davantage l’attention du déterminateur sur les espèces rares. On notera que le milieu lui-même n’influe pas
significativement sur l’indice patrimonial ; en revanche il détermine les effectifs respectifs des catégories de
liste rouge.
Les sites d’altitude présentent globalement les plus fortes valeurs d’indice patrimonial (corrélation positive
Ip-altitude), expliquées par une réduction des espèces hors-liste et des catégories 3 et 4 (corrélations
négatives, toutes à p<0,001). La sélectivité des milieux d’altitude tend en effet à exclure les espèces à larges
répartitions, qu’elles soient banales (hors liste rouge) ou plus ou moins rares (catégories 3 et 4) au profit
d’espèces inféodées au milieu (répandues, catég. 5, ou rares, catég. 1 et 2).
Le nombre d’espèces plus réduit dans les milieux d’altitude, la réduction de la superficie des sites étudiés,
peut recouper les analyses précédentes ; mais on observe aussi, malgré une diversité spécifique réduite sur
ces sites, une plus forte spécificité des espèces associées, qui peut justifier ces valeurs élevées (voir
remarques sous Trichophorum cespitosum, p. 237).
- 211 -
Conclusion
On observe également, en relation avec les effectifs des catégories de liste rouge (mais sans influence
significative sur l’indice patrimonial), les corrélations suivantes (tab. 60).
Catég. 1
χ²
Altitude Boisé Acide Mixte Alcalin Soligène Topogène Limnogène Ombrogène
NS
NS
NS
NS
NS
NS
NS
NS
NS
p
NS
NS
NS
NS
NS
NS
NS
Catég. 2
χ²
p
NS
NS
NS
NS
NS
NS
NS
NS
NS
Catég. 3
χ²
p
-0,83
<0,001
0,73
<0,001
NS
NS
NS
0,70
0,001
NS
-0,48
0,034
NS
Catég. 4
χ²
p
-0,78
<0,001
0,74 -0,54
<0,001 0,018
NS
0,62
0,005
0,65
0,003
NS
-0,51
0,024
NS
Catég. 5
χ²
p
NS
NS
NS
NS
NS
NS
NS
0,63
0,60
NS
0,007
-0,50
0,029
NS
0,004
Hors liste rouge χ²
p
-0,82
<0,001
NS
NS
0,76 -0,53
<0,001 0,018
NS
Tableau 60 : résultats des corrélations effectifs de liste rouge par site / caractéristiques des sites (NS : corrélations non
significatives, p > 0,05).
La dépendance vis-à-vis du nombre d’espèces peut suggérer un biais du calcul proposé par Courtecuisse ;
toutefois, nous n’avons pas pu trouver de formule mathématique plus satisfaisante30. Le risque de cette
formule est donc de minimiser l’intérêt patrimonial de sites très diversifiés (ici tout particulièrement les
milieux alcalins, associés à un indice patrimonial faible : χ²=-0,46, p=0,045), face à des sites très sélectifs et
à diversité limitée (tourbières, mais aussi probablement milieux dunaires, prairies sèches, etc.). D’où la
nécessité d’établir une échelle de valeurs par types de milieux, afin d’éviter de comparer des milieux
présentant des échelles d’indice patrimonial différentes. Cette ultime proposition de notre travail est
développée dans le paragraphe suivant.
III. 2. d)
Evaluation patrimoniale des mycocoenoses
L’analyse patrimoniale globale des mycocoenoses resitue la valeur patrimoniale des champignons dans la
perspective de la description et de la dynamique des milieux, d’après l’analyse mycocoenologique de la 4e
partie de ce travail.
La mycocoenose 9 (prairie alcaline à Bovistella paludosa) doit son indice patrimonial excessivement élevé à
la présence quasi unique de Bovistella paludosa (catégorie 1) ; l’indice calculé est donc peu significatif, et
susceptible de varier fortement avec l’apparition (même occasionnelle) d’espèces à plus large répartition.
Au sein des mycocoenoses représentées par plus de 2 relevés (avec barre d’erreur), on note une assez large
variabilité de l’indice patrimonial (de 11 à 35 % par rapport à la moyenne selon les mycocoenoses).
Toutefois, on note les tendances suivantes :
•- Les mycocoenoses des ceintures de lac (4_1), tourbières ombrotrophes (5) et prairies soligènes à
sphaignes (6_1), représentant l’essentiel des milieux tourbeux acides, présentent les valeurs
30
Un essai a été fait, a posteriori, en prenant le logarithme du dénominateur ; mais l’effet du nombre d’espèce, loin
d’être atténué, est au contraire prépondérant sur les autres facteurs, et notamment sur les catégories de liste rouge. Une
réévaluation complète de ce calcul serait le bienvenu [remarques issues des discussions, lors de la soutenance publique
de la thèse].
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Conclusion
patrimoniales moyennes les plus élevées (127-150). Les valeurs supérieures ne sont obtenues que
pour des relevés pauvres en espèces, correspondant à des situations exceptionnelles ou trop peu
représentées sur notre échantillonnage (classement des espèces sur liste rouge à réévaluer).
•- Les mycocoenoses des tourbières boisées (2_3) et des boisements alcalins ou soligènes (3)
présentent un indice patrimonial faible (moyennes entre 70 et 115), la valeur la plus basse (70)
étant obtenue pour la mycocoenose 3_2 (boulaies, aulnaies et saulaies alcalines), pourtant très
diversifiée.
•- Les roselières (7) présentent un indice patrimonial très variable, dont la moyenne (107) est incluse
dans le groupe précédent mais variant fortement, notamment en fonction du nombre d’espèces
humicoles, classées dans la catégorie 4.
500
400
300
200
100
3_2
4_3
3_1
2_3
7
1_2
4_1
1_4b
1_3
6_1
3_3
1_4a
5
4_2
LM_jon
PL_lyc
6_3
6_2
2_1
0
9
Indice patrimonial
Distribution de l'indice patrimonial par mycocoenose
Moyenne sur l'ensemble des mycocoenoses : 147
Mycocoenoses
Figure 78 : distribution de l’indice patrimonial par placette. L’écart-type est figuré par les barres d’erreur,
pour les mycocoenoses représentés par plusieurs relevés.
Cette évaluation fournit une échelle moyenne de valeurs de l’indice patrimoniale, qui permettra d’établir des
comparaisons par milieux. Ainsi, un milieu boisé alcalin pourra être considéré comme intéressant sur le plan
patrimonial pour un indice de 100 (supérieur à la moyenne des boisements), alors qu’une tourbière à
sphaignes cotée à 100 sera moins intéressante comparativement comparativement aux autres milieux
sphagneux.
Les saulaies acidophiles de bord de lac (mycocoenose 2_1, représentée par la seule saulaie buissonnante du
lac Luitel), seraient à réévaluer ; la valeur obtenue ici (IP = 217) semble disproportionnée et le classement
des espèces associées à ces milieux dans la liste rouge pourrait être réévaluée par comparaison avec d’autres
sites (notamment Massif Central). Toutefois, on constate une très forte spécificité des espèces associées à ces
buissons en milieu tourbeux, et une échelle propre à ces milieux, tenant compte de cette spécificité, peut être
également justifiée.
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Conclusion
III. 3. Conclusion
tourbeux
sur
l’évaluation
patrimoniale
des
milieux
La démarche patrimoniale, consistant à établir une « liste rouge », puis à calculer un indice patrimonial à
partie de cette liste semble applicable de manière cohérente à nos relevés. A l’échelle des sites, cet indice se
révèle fortement influencé par le nombre total d’espèces du site, et présente des valeurs élevées sur plusieurs
sites à faible diversité mais abritant une majorité d’espèces rares ; la comparaison inter-sites sur la base de
cet indice doit être conduite avec prudence, en tenant compte du type de milieu considéré. En milieu
tourbeux, il semble nécessaire de bien dissocier les milieux alcalins et acides, qui correspondent à des
échelles d’indice patrimonial différentes.
Les sites évalués par Courtecuisse (2000), Bouckehove (2001) et Boyer-Gosselet (2002) sur la base de la
liste rouge régionale du Nord-Pas-de-Calais (Courtecuisse, 1997) fournissent des valeurs très inférieures à
nos valeurs, de 11,1 à 85,6 (Courtecuisse, 2000) sur des sites peu visités, de 35,7 à 64,5 pour des relevés plus
fournis en milieu forestier (351 à 909 espèces par site). Ces valeurs ne sont comparables qu’aux milieux
tourbeux alcalins étudiés ici (fig. 76, à droite, ci-dessus). On notera cependant que les inventaires des sites
nordiques se situent à l’échelle de l’ensemble forestier, souvent très vaste et prospectées extensivement ; en
toute logique, une évaluation sur échantillons plus réduits serait susceptible de remonter l’échelle d’indices
sur ces forêts. De même, une étude des milieux tourbeux à une échelle plus vaste que nos placettes fournirait
sans doute des valeurs plus faibles, avec l’adjonction d’espèces à large répartition présents dans des milieux
particuliers (lisières, bordures, etc.), évités par notre étude. Une maîtrise de la surface d’évaluation serait
nécessaire pour une comparaison plus pertinente, et contribuerait à la normalisation de cet indice prometteur.
Cette analyse repose essentiellement sur un choix : celui de la composition de la liste rouge. C’est sur ce
point qu’il convient, en amont, de réfléchir tout particulièrement. Les critères de classement des espèces sont
nécessairement empiriques, en raison du manque chronique de données sur la répartition écologique et
géographique des espèces rares, et malgré l’avancement considérable du Programme d’Inventaire National et
de Cartographie. Plus généralement, c’est le concept même de rareté, recouvrant à la fois la spécialisation
écologique des espèces, la fréquence d’apparition, la probabilité de rencontre, et dans une large mesure la
facilité de détermination, qu’il conviendrait de rationaliser. Cette perspective nous semble envisageable à
partir des calculs d’indice patrimonial, par recherche des causes des valeurs aberrantes et réajustement des
critères de sélection des espèces potentiellement mal classées. Il s’agit d’un travail de longue haleine,
nécessitant une masse plus importante de listes de récolte par milieux.
Le statut d’espèces manifestement importantes pour l’évaluation d’un site, mais sur lesquelles trop peu de
données existent (espèces récemment décrites, ou nouvelles pour le pays ou la région) n’a pu être précisé ici
et ont été exclues de ces évaluations. Une réflexion est à conduire sur l’opportunité de classer ces taxons
« potentiellement intéressants » dans des catégories particulières, afin qu’elle puissent être prises en compte
dans l’évaluation des milieux (il s’agit avant tout d’un intérêt « taxinomique » du site).
De même, le statut des espèces considérées comme rares, mais dont la présence est liée à une dégradation ou
à une perturbation du milieu (cas typique de Gymnopilus fulgens, associé à la tourbe mise à nue ou au
piétinement, et de Gyrodon lividus, associé à l’eutrophisation des aulnaies), mérite une réflexion
approfondie, que nous espérons pouvoir initier à l’issue de ce travail. La valeur de ces espèces, à défaut
d’être « patrimoniale », peut être vue sur un plan « diagnostique » : leur présence ponctuelle peut faire partie
intégrante de la mosaïque des milieux, en illustrant un stade dégradé mais représentatif de l’écosystème, et
participe à la biodiversité du site ; en cas d’abondance marquée ou de présence dans des milieux
apparemment sains, ces espèces peuvent alerter le gestionnaire sur un dysfonctionnement non encore
apparent du milieu.
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Conclusion
Conclusion générale
L’étude mycologique des milieux tourbeux s’est révélée extrêmement riche en informations sur la présence,
la répartition, l’écologie et la taxinomie des champignons associés aux tourbières. Nous avons dû, parfois à
regret, faire un tri parmi les résultats statistiques, les corrélations, les différentes méthodes de calcul
statistique afin de sélectionner les plus pertinentes, pour décrire au mieux l’écologie des champignons dans
ces milieux. Et surtout, nous avons dû renoncer, par manque de place et manque de temps, à accompagner ce
mémoire d’une partie descriptive sur les 609 espèces recensées sur nos sites d’étude au cours de ces deux
ans.
Le programme de travail que nous avions défini initialement était ambitieux, puisqu’il comportait 120 visites
sur 18 sites et sur 2 ans. L’étude des champignons des tourbières n’avait jamais été initiée en Isère ni en
Savoie, à l’exception de recherches orientées sur la réserve Naturelle du lac Luitel. De ce fait, nous ne
disposions d’information ni sur la phénologie, ni sur l’intérêt des sites, ni même sur la présence ou l’absence
éventuelle de champignons sur les sites visités. La méconnaissance initiale de ces milieux nous avait donc
incité à prendre le plus large éventail possible de sites et à recueillir le plus grand nombre possible de
données, avec l’espoir que quelques-unes d’entre elles apportent un éclairage nouveau sur l’écologie des
champignons turficoles.
Le résultat a dépassé nos espérances, et, dans une certaine mesure, nos capacités de travail. La masse
considérable d’informations recueillie a pu être analysée comme nous l’espérions, et s’est prêtée très
favorablement à diverses explorations statistiques. Les opportunités offertes par cette quantité inespérée de
données nous a incité à l’exploiter de la manière la plus synthétique possible.
L’analyse synécologique des champignons (3e partie) a été conduite par méthode de tableaux de corrélations.
Cette forme d’analyse simple s’est révélée bien adaptée à la forme de nos données, et ont permis de définir
l’influence de divers facteurs, biotiques et abiotiques (altitude, influence biogéographique, humidité, pH,
niveau de dégradation de matière organique, végétation) sur chacune des espèces prise indépendemment de
son milieu. A ce niveau d’analyse, seul le choix (trop restreint) des variables environnementales a pu
constituer une limite à la pertinence de l’analyse. En particulier, l’absence de valeurs sur la teneur en azote
du sol a fait défaut pour la caractérisation des boisements alcalins.
L’analyse mycocoenologique (4e partie) s’est également révélée appliquable à nos relevés. Le nombre de
sites (18) et de placettes analysables (104) nous a paru tout juste suffisant pour mener à bien cette étude, qui
ne semble pas avoir été conduite en tourbière antérieurement. L’absence de choix initial orienté vers des sites
représentatifs ou homogènes nous ont conduit à inclure dans cette analyse d’assez nombreux cas particuliers,
dont la « mycocoenose » n’est définie que par un unique relevé ; un choix initial de placettes plus pertinent
eût sans doute réduit ce nombre et facilité l’interprétation de l’analyse.
Le système de mycocoenoses auquel nous avons abouti est encore imparfait, en raison de la précence de
placettes mixtes, de petits arbres disséminés dans les milieux ouverts, et de quelques autres artefacts de
- 215 -
Conclusion
terrrain difficiles à identifier a priori et à contourner. Néanmoins, nous pensons avoir pu définir, avec
cohérence, les principales associations de carpophores mises en évidence par les analyses statistiques, et à les
replacer dans une description dynamique du milieu.
Ces mycocoenoses paraissent apporter des informations supplémentaires non négligeables à la description
des milieux étudiés. L’une d’entre elle (6_1), caractéristique des prairies soligènes, décrit un habitat par
ailleurs assez banal (moliniaie soligène à sphaignes). La mycocoenose des boisements de tourbières
soligènes acides (3_1), caractéristiques des tourbières sous influence atlantique, semble être un très bon
descripteur écologique de ce milieu, original par la forte croissance des sphaignes sous couvert arboré, et par
la présence conjointe d’espèces mycorhiziques et sphagnicoles. Ces unités écologiques nous paraissent bien
définies par les champignons et méritent une attention particulière pour leur forte diversité en espèces. En
revanche, les relevés des Oxycocco-Sphagnetea n’ont guère contribué à clarifier la syntaxinomie de cette
classe, qui sélectionne aussi fortement les champignons que les végétaux ; en dehors des espèces les plus
tolérantes, présentes dans toutes les placettes tourbeuses (Hypholoma elongatum, etc.), c’est surtout
l’absence de certaines espèces déterminantes qui caractérise les milieux les plus humides.
Enfin, l’analyse mycocoenologique a attiré notre attention sur quelques espèces semblant sortir du système
mycocoenologique général, ayant leur répartition propre en relation avec un mode de vie particulier. Il s’agit
de Mitrula paludosa (subaquatique) et d’Armillaria ectypa (turficole à rhizomorphes profonds), dont le mode
de vie semble les exclure des autres communautés saprotrophes, bryotrophes et mycorhiziques. Elles peuvent
être considérés comme descripteurs de « mycosynusies » monospécifiques : trous d’eau pour le Mitrula, et
peut-être horizon tourbeux profond pour A. ectypa, dont le mycélium vit enfoui dans l’horizon A (catotelm).
Nous avons enfin cherché à rationnaliser et à tester, autant que possible, notre propre méthode
d’échantillonnage à l’aide de deux outils diagnostics : courbes cumulatives temps-espèces et indice de
représentativité (fondé sur le rapport espèces uniques / espèces totales). Les premières ont fourni des
résultats inattendus (croissance linéaire du nombre d’espèces nouvelles avec le temps dans la majorité des
cas), dont l’interprétation est difficile ; le second semble fiable et pratique, à condition de définir une valeur
maximale de tolérance pour chaque type d’étude. Le nombre de visites annuelles et la durée de l’étude
doivent être très précisément définis avant le démarrage d’une étude myco-écologique ; sur la base de nos
relevés, la moyenne de visites nécessaire pour une représentativité « acceptable » (indice de représentativité
> 30 %) correspond à 12 visites réparties sur 2 ou (mieux) 3 ans.
L’échantillonnage prévu initialement, et adapté spécifiquement à la structure mosaïquée du milieu d’étude
(surfaces de taille variable de 500 à 5000 m², éventuellement fragmentées), s’est révélé efficace et a rempli
les objectifs assignés initialement. Nous pensons que ce protocole est appliquable aux milieux ouverts en
général, ou la mosaïque végétale est identifiable de visu. Plus généralement, le choix d’un protocole peut
hésiter entre deux démarches : une méthode standardisée aux résultats prévisibles (petits quadrats 1 x 1, par
exemple), et une méthode adaptée mais peu exportable, spécifiquement adaptée aux conditions
expérimentales (donc limitant les comparaisons inter-milieux). Dans le cas de notre étude, cette méthode
personnalisée par « échantillonnage stratifié sur unités homogènes de végétation » a permis à la fois un
recensement quasi exhaustif des espèces sur les placettes, et la comparaison de 18 sites entre eux ; mais nous
sommes conscient d’avoir pris un risque méthodologique, et nous conseillons, dans la mesure du possible,
une période préliminaire d’1 an avant de fixer le choix d’une méthode d’étude à plus long terme.
Enfin, et surtout, ce travail nous a semblé ouvrir de nouvelles perspectives d’étude sur les milieux tourbeux,
à travers des milieux souvent négligés des mycologues comme des écologues. Ainsi, les boisements alcalins
révèlent une diversité extrême, dont le déterminisme varie selon l’essence dominante (sous Salix : influence
prépondérante du niveau hydrique sur le cortège fongique ; sous Alnus : déterminisme de la composition
chimique du sol, etc.).
Les implications de notre analyse sur la gestion conservatoire des milieux sont délicates à établir.
L’évaluation patrimoniale en représente l’application la plus directe : la diversité des espèces, établie par
type de végétation, ou même la caractérisation de mycocoenoses (celles-ci étant également évaluées sur le
plan de la diversité), combinées à la présence d’espèces sur liste rouge, suffit à fournir une estimation de
l’intérêt patrimonial d’un milieu. Les boisements alcalines (saulaies et aulnaies surtout), les prairies soligènes
à sphaignes et les tourbières bombées sont les plus diversifiées, et méritent une préservation ou une gestion
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Conclusion
appropriée au maintien de cette diversité. Toutefois, l’indice patrimonial testé ici n’est pas satisfaisant sur
tous les plans, et l’ensemble du calcul mériterait d’être approfondi et développé par une étude spécifique.
La gestion conservatoire impliquant des réhabilitations de milieux, des travaux de déboisement etc., est la
plus difficile à juger sur le plan mycologique. Le maintien d’une diversité optimale en tourbière suppose une
mosaïque de milieux soligènes, ombrotrophes et boisés. La gestion des zones humides tend souvent à
favoriser les milieux ouverts aux dépens des boisements hygrophiles ; le mycologue apporte des éléments
descriptifs importants en faveur du maintien des boisements tourbeux (qui abritent, tous relevés confondus,
87 % de la diversité totale en espèces), par ailleurs souvent pauvres en animaux menacés et en plantes
remarquables.
Cette étude myco-écologique consacrée aux tourbières des Alpes du Nord pose beaucoup de questions et
n’apporte que quelques éléments de réponse. L’échantillonnage de milieux est à la fois trop large et trop
diffus pour que nous ayons pu analyser avec précision un type donné de milieu : ceci aurait demandé une
recherche plus orientée basée sur davantage d’échantillons plus homogènes. Néanmoins nous pensons avoir
réalisé une base descriptive et méthodologique intéressante à l’échelle régionale, à partir de laquelle les
milieux étudiés et les mycocoenoses définies ici à titre expérimental pourront être précisées lors d’études
plus ciblées.
Enfin, un projet national d’inventaire fonctionnel des aulnaies (caractérisation mycologique des aulnaies et
de leur dynamique), développé avec le protocole testé ici et à partir de nos premiers résultats descriptifs31,
illustre un développement possible (nous en espérons d’autres !) de cette approche globale sur des milieux
encore méconnus.
31
voir Moreau, 2003.
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Annexe 1
Fiches descriptives des sites et placettes
Lac du plan Déchaud
A2
Plateau de l’Arcelle
ARC
Marais vers les Berthollets
BE
Tourbière des Bords du Gelon
BH
Marais de l’Ainan
CH
Les Creusates
CR
Etang du Grand-Lemps
GL
Tourbière du Grand-Leyat
GY
Tourbières de l’Herretang
HE
Lac Luitel
LL
Col Luitel
LM
Tourbière de Montendry-Montgilbert
MO
Le Peuil
PE
Tourbière des Planchettes
PL
Lac Praver
PR
Tourbières du Taillefer :
Lac Punay
PU, PM
Replat et Lac des Boîtes
TA
Tourbière des Sagnes
TA
Lac du plan Déchaud
N
A2_esc
10 m
Eau libre
Commune
de Bourg-St-Maurice (Arc
2000), Savoie. M.E.N. :
3532D
Haute-Tarentaise
Alt. : 2160 m (étage alpin)
Ceinture aquatique de Carex
magellanica/C. rostrata
Bas-marais alpin à
Eriophorum scheuchzeri
Placettes étudiées :
A2-esc
CORINE 54.421
Eriophoretum scheuchzeri
Surface placette
Nb visites
Nb espèces
Origine
Niveau hydrique
pH sup
pH inf
von Post sup
von Post inf
0,5 ha
2
7
Soli-limnogène
Humide
4,9
5,0
2
3
Plateau de l’Arcelle
ARC_mol
ARC_eva
Chalets de
Bachat-Bouloud
N
ARC_ep
ARC_msp
ARC_erv
Commune de Chamrousse, Isère.
M.E.N. : 3532D
Massif de Belledonne
Alt. : 1620-1660 m (étage subalpin)
Surface : 28,2 ha
Statut de protection : arrêté préfectoral de
protection de biotope (en cours)
ZNIEFF n° 3804-0028
Eau libre
Groupements à Carex rostrata
Gr. à Carex rostrata et C. nigra
Gr. à Carex nigra presque pur
50 m
Gr. à Trichophorum, Sphagnum, Erioph. vaginatum
Gr. à Molinia, Trichophorum, Sphagnum, Eriophorum
Descriptions
Manneville, 1995
Coïc et al., 2001
Gr. à Molinia presque pure
Carte
schématique de
végétation d’après
Manneville, 1995.
Reposoirs à Rumex alpinus et mégaphorbiaies de bordure
Pelouse à Nardus stricta, Crocus, Meum, Gentiana kochiana
Landine à Nardus, Narcissus, Vaccinium et Juniperus
Bosquets et bordures à Picea et Pinus
Arbres isolés (Picea, Betula)
Placettes étudiées :
CORINE
Rattachement
phytosociologique
Surface placette
Nb visites 2000/2001
Nb espèces
pH sup
pH inf
von Post sup
von Post inf
ARC-ep
ARC_eva
ARC_erv
Epicéas
(bouleaux)
isolés
Dépressions
sphagneuses à
Carex rostrata /
Erioph. vaginatum
54.531
Sphaignaie à
Eriophorum
vaginatum,
Molinia
51.111
Betulion
pubescentis,
SphagnoPiceetum abietis
Caricion nigrae s.l.
Caricion nigrae
s.l.
Non déterminé
(variante du
Caricion
nigrae ?)
Trichophoretum
caespitosum
1000 m²
7
6
4,6
4,3
2
3
2000 m²
5000 m²
2000 m²
5000 m²
7
7
4
4,9
5,1
1
4
4
4,8
4,8
4
4
7
7
5
5,2
2
4
7
17
44.A41
ARC_mol
ARC_msp
Bas-marais à
Sphaignaie
ombrotrophe
Philonotis,
à Molinia,
Molinia,
Carex nigra Trichophorum
37.31 ?
54.4,
vers 37.31 ?
4,9
5
2
2
Marais vers les Berthollets
Be_clg
Be_aul
Commune du Bourget-en-Huile, Savoie
M.E.N. : 3433A
Massif de Belledonne
Alt. : 870 m (étage montagnard moyen)
Surface : 4,6 ha
Statut de protection : aucun
ZNIEFF n° 3804-0037
Be_ros
Carte extraite de :
C.P.N.S., 1999a
Descriptions
C.P.N.S., 1999a,
1999b
Placettes étudiées :
CORINE
Rattachement
phytosociologique
Surface placette
Nb visites 2000/2001
Nb espèces
pH sup
pH inf
von Post sup
von Post inf
Be_aul
Be_clg
Be_ros
Aulnaie-boulaie
mêlée neutrocline
+/- ombrotrophisée
44.9112
Bordure de roselière à
Calliergonella
cuspidata
53.111
Roselière alcaline
Alnion glutinosae
Phragmition australis ss. lat.
Phragmition australis ss. lat.
5000 m²
12
82
4,7
5,0
Imposs.
Imposs.
100 m²
12
2
6,3
5,6
Imposs.
Imposs.
5000 m²
12
18
6,7
5,7
Imposs.
Imposs.
53.111
Remarque : Be_clg a été exclu des analyses mycologiques (2 espèces, vues 1 seule fois : Alnicola sphagneti,
Entoloma cuspidiferum)
Tourbière des Bords du Gelon
BH_aul
BH_sau
BH_sai
BH_bou
BH_ro3
Commune du Bourget-en-Huile, Savoie
M.E.N. : 3433A
Massif de Belledonne
Alt. : 820 m (étage montagnard moyen)
Surface : 17,1 ha
Statut de protection : aucun
ZNIEFF n° 3804-0038
BH_ro2
BH_tou
BH_ro1
Descriptions
C.P.N.S., 1999a,
b
Carte extraite de :
C.P.N.S., 1999a
Placettes étudiées :
BH_aul BH_bou
BH_ro1
BH_ro2
BH_ro3 BH_sai BH_sau
Aulnaie- Aulnaie- Roselière Roselière Roselière
boulaie
boulaie
sèche à
tourbeuse inondée
humide asséchée Filipendula humide
CORINE 44.9112 44.9112
53.112
53.112
53.112
Alnetum
Phragmition Phragmition Phragmition
Rattachement Alnetum
phytosociologique glutinosae glutinosae australis ss. australis ss. australis ss.
Surface placette
Nb visites 2000/01
Nb espèces
pH sup
pH inf
von Post sup
von Post inf
BH_tou
Salix
aurita
isolés
44.921
Saulaieaulnaie
Salicion
auritae
Alnetum
glutinosae ?
Phragmition
australis ss.
lat.
44.961
Tourbe
étrépée en
roselière
53.112
lat.
lat.
lat.
5000 m²
13
72
5000 m²
13
9
5000 m²
13
24
5000 m²
13
7
5000 m²
13
8
500 m²
13
3
3000 m²
13
29
5000 m²
13
8
4,9
5
4,3
4,9
7,5
6,2
7,5
6,2
7,5
6,2
6,5
6
5,1
5,1
6
5,8
Imposs.
Imposs.
Imposs.
Imposs.
Imposs.
Imposs.
Imposs.
Imposs.
Imposs.
Imposs.
Imposs.
Imposs.
Imposs.
Imposs.
8
7
Marais de l’Ainan
CH_bou
CH_auc
CH_pra
Communes de Chirens, Massieu et
St-Geoire-en-Valdaine, Isère
M.E.N. : 3234A
Massif de Belledonne
Alt. : 500 m (étage collinéen)
Surface : 230 ha
Statut de protection : aucun (zone de
préemption du Département)
ZNIEFF n° 3853-3401
Site Directive Habitats I6.
CH_bec
CH_aub
CH_bem
CH_aul
Carte extraite de :
AVENIR, 1998
Boisements d’aulnes et de bouleaux
Boisements de saules
Prairies fauchées
Ouverture par broyage
Descriptions
Portal, 1996 ; CARENE, 1987 ; AVENIR, 1998
Placettes étudiées :
Ch_aub
Aulnaie humide
bord de drain
Ch_auc
Aulnaie
asséchée
Ch_bec
Boulaie à
Climacium
dominant
41.B112
Ch_bem
Boulaie à
Molinia
dominante
41.B112
Ch_pra
CORINE
Rattachement
phytosociologique
44.9112
Ch_aul
Aulnaie
mésotrophe
drainée
44.9112
Alnetum
glutinosae
Alnetum
glutinosae
Alnetum
glutinosae
Non déf.
(aff. Quercion
roboris ?)
Non déf.
(aff. Quercion
roboris ?)
Molinion
caeruleae s.l.
Surface placette
5000 m²
3000 m²
3000 m²
5000 m²
5000 m²
5000 m²
Nb visites 2000/01
Nb espèces
pH sup
pH inf
von Post sup
von Post inf
9
9
9
9
9
28
5,5
5,5
38
5,8
5,4
10
5,7
5,3
60
5,1
5,4
43
4,9
5,4
9
2
5,9
5,9
Imposs.
Imposs.
Imposs.
Imposs.
Imposs.
Imposs.
Imposs.
Imposs.
Imposs.
Imposs.
Imposs.
Imposs.
44.9112
Prairie
alcaline
fauchée
37.31
Tourbière des Creusates
CR_cal
Chenal
Caricetum rostratae
Gouilles à Scheuchzeria
Caricetum lasiocarpae
Zones à Trichop. alpinum
Moliniaies
Faciès à Erioph. angustif.
Moliniaie pente
Caricion davallianae
CR_sgi
CR_eri
Commune de Saint-François-de-Sales, Savoie
M.E.N. : 3332B
CR_ep
Massif des Bauges
Alt. : 1330 m (étage montagnard supérieur)
CR_sr
Surface : 29,6 ha
CR_mos
Statut de protection : arrêté préfectoral de
protection de biotope
CR_moa
ZNIEFF n° 7372-2705
Site Directive Habitats n° 513.
CR_sbo
Pâturage
Ourlet à Filipendula
Landine de crête
Ourlet à Rananc. aconitf.
Zones boisées (Picea)
Nardaie humide
Epicéa isolé
Station à Salix glauca
Rupture de pente
Sens d’écoulement des
eaux
CR_meg
CR_sau
Descriptions
Carte extraite de
Manneville & Baïer, 1993
Nicoud & Richard, 1990 ; Manneville & Baïer, 1993 ; Miquet, 1999
Placettes étudiées :
CR_cal
CR _ep CR _eri CR _meg
CR
_moa
CR _mos
CR _sau
CR
_sbo
CR-sr
CR _sgi
Salix
Salix
BasMégaphorb. Moliniaie
Moliniaie
Saules sur
Butte
repens +
marais à C. rostr. /
à
ombrotrophe écoulement aurita
boisée
Rananc.
Aulacomn.
acide à
isolé
ombrotr. sphaignes
Erioph.
aconitif.
lustre
aginatum
CORINE
44.A42
42.213
54.46
53.2141
54.422
54.422
44.921
44.921
44.A42
44.924
(vers
(vers.
37.312 ?)
37.312 ?)
Caricion
Salicion Salicion Betuletum Salicion
Rattachement Betuletum Sphagno- Caricion Caricetum Caricion
rostratae ? nigrae s.l. nigrae s.l.
auritae
auritae pubescentis auritae
phytosociol. pubescentis Piceetum nigrae
abietis
s.l.
Surfaceplacette
2
0,01
0,5
0,5
1
0,5
0,005
0,01
0,01
0,02
Nb visites
12
12
12
12
12
12
1
12
12
12
00/01
Nb espèces
19
8
9
13
23
13
7
11
13
18
pH sup
4,9
4
5,1
5,6
5,4
4,2
4,3
4,3
4
4,9
pH inf
5
4,4
5,1
5,6
5,4
3,9
4,2
4,2
3,8
5,1
von Post sup
2
2
1
5
2
1
6
5
3
2
von Post inf
4
3
2
6
3
2
6
6
4
3
Sphaignaie
boisée à
callune
Epicéa
isolé
Etang du Grand-Lemps
GL_ros
GL_sbe
GL_bet
GL_raq
Communes du Grand-Lemps et de Chabons, Isère
M.E.N. : 3234A
GL_bsp/
Terres-Froides du Dauphiné
GL_sph/GL_tou
GL_aul
Alt. : 500 m (étage collinéen)
Surface : 110 ha
Boisements périphériques
Statut de protection : Réserve Naturelle (1993)
Prairies humides
ZNIEFF n° 3800-7000
Tourbière alcaline
Site Directive Habitats I5.
Eau libre
Tourbière à sphaignes
Prairies pâturées
Descriptions
Fond de carte :
AVENIR, 1998b
Portal, 1996 ; CARENE, 1987 ; AVENIR, 1998
Placettes étudiées :
CORINE
Rattachement
phytosociologique
Surface placette
Nb visites
2000/01
Nb espèces
pH sup
pH inf
von Post sup
von Post inf
CORINE
Rattachement
phytosociologique
Surface placette
Nb visites 2000/01
Nb espèces
pH sup
pH inf
von Post sup
von Post inf
GL_aul
GL_bet
Aulnaie Saulaietourbeuse boulaie à
Thelypteris
44.9112
44.1
Alnetum
Alnion
glutinosae glutinosae
5000 m²
5000 m²
13
13
23
4,9
5
Imposs.
Imposs.
36
4,9
4,7
Imposs.
Imposs.
GL_sac
Saulaie
acidocline de
bordure
44.962
Salicion auritae
1000 m²
13
3
4,9
5
Imposs.
Imposs.
GL_bpi
GL_bsp
BoulaieBoulaie
pinède
ombroombrotrophe
trophe
44.A12
44.A11
Betulion
Betulion
pubescentis pubescentis
0,2
5000 m²
13
13
GL_sbe
Saulaieboulaie
44.921
Alnion
glutinosae
5000 m²
13
57
4,9
4,7
Imposs.
Imposs.
GL_raq
Roselière
aquatique
à Salix
53.33
Cladietum marisci/
Salicion auritae
500 m²
13
GL_ros
Roselièrecladiaie
broyée
53.112
Phragmition
australis
5000 m²
13
18
18
7
36
3,6
3,7
2
4
3,6
3,7
2
3
6,2
6,1
5
6
5,9
5,7
Imposs.
Imposs.
GL_sr
Salix repens
44.924
Salicion
auritae
5000 m²
13
GL_sph
Sphaignaie
GL_tou
Fosse de tourbe
54.512
Sphagno-caricetum
rostratae
500 m²
13
Sphagno-caricetum
rostratae
100 m²
13
4
4
4
4,3
4,2
2
3
4,3
4,2
2
3
4,2
4,2
3
3
Tourbière du Grand Leyat
GY_cl
GY_mol
GY_epi
GY_cal
/GY_tri
Commune du Bourget-en-Huile, Savoie
M.E.N. : 3433A
Massif de Belledonne
Alt. : 1660 m (étage subalpin)
Surface : 1 ha
Statut de protection : aucun
ZNIEFF n° 3804-0032
GY_cl
Moliniaie atterrie à sphaignes
Radeau à Carex limosa
Chenaux à Carex rostrata
Mosaïque ombrotrophe
à callune/Trichophorum cespitosum
Epicéas isolés
Descriptions
Coïc et al., 2001
Placettes étudiées :
Gy_cal
Gy_cl
Gy_Cr Gy_epi
Gy_mol Gy_tri
Sphaignaie à Radeau Chenaux
Epicéas
Moliniaie Sphaignaie à
callune
à Carex à Carex
isolés
à
Trichophorum
sphaignes
limosa rostrata
CORINE
51.1131
51.121
54.531
44.A41
37.31 ?
54.451
SphagnoMolinion
Trichophoretum
Rattachement Trichophoretum Caricetum Sphagnocespitosi
limosae
Caricetum Piceetumabietis caeruleae
cespitosi
phytosociologique
rostratae
2000 m²
2000
m²
1000 m²
500 m²
2000 m²
2000 m²
9
3
9
1
9
2
9
10
9
8
9
10
4,5
4,5
2
3
5,2
5,2
5,1
5,2
4
6
4,5
4,6
2
4
5,1
5,1
2
3
4,8
4,9
2
3
Surface placette
Nb visites 2000/01
Nb espèces
pH sup
pH inf
von Post sup
von Post inf
Tourbières de l’Herretang
HE_div
HE_tou
Communes de Saint-Laurent-du-Pont et
de Saint-Joseph-de-Rivière, Isère
M.E.N. : 3233D
Massif de la Grande-Chatreuse
Alt. : 400 m (étage collinéen)
Surface : 62,61 ha
Statut de protection : aucun
ZNIEFF n° 3852-3401
Site Directive Habitat n° I25
HE_sab
HE_pra
HE_sa1
HE_aul
HE_sa2
Descriptions
Fouvet, 1994 ; AVENIR, 1998c
Placettes étudiées :
He_aul He_bet He_div He_pra He_sa1 He_sa2 He_sab He_tou
Aulnaie
Boulaie Peupliers, Prairies
Saulaie
Saulaie
Saulaie
Tourbe
mésotrophe
sur
allées
nitrocline inondable boules
avec
butte de
bouleaux
tourbe
CORINE 44.9112
41.B12
Non
37.31 ?
44.961
44.963
44.961
Non
caractérisé
caractérisé
Alnion
Salicion
Molinion
Salicion
Salicion
Salicion
Salicion
Rattachement
auritae ?
caeruleae ?
auritae
cinereae
auritae
cinereae ?
phytosociologique glutinosae
Surface placette
Nb visites 2000/01
Nb espèces
pH sup
pH inf
von Post sup
von Post inf
5000 m²
10
40
5000 m²
10
36
5000 m²
10
38
5000 m²
10
14
5000 m²
10
37
5000 m²
10
60
5000 m²
10
100
5000 m²
10
38
5,9
6,1
5,6
4,9
6,3
6,3
6,3
6,3
6,3
5,9
7,2
7,2
6,3
5,9
7,2
7,1
Imposs.
Imposs.
Imposs.
Imposs.
Imposs.
Imposs.
Imposs.
Imposs.
Imposs.
Imposs.
Imposs.
Imposs.
Imposs.
Imposs.
Imposs.
Imposs.
Lac Luitel
LL_com
LL_sca
LL_sau
Commune de Séchilienne, Isère
M.E.N. : 3435A
Massif de Belledonne
Alt. : 1200 m (étage montagnard)
Surface : 2 ha
Statut de protection : Réserve
Naturelle
ZNIEFF n° 3804-0002
Site Directive Habitat I10
LL_pin
Carte : CERREP, 1982
LL_scz/LL_tri
Fourré de Salix aurita
Roselière à Phragmites
Zone à Mentha aquatica, Cirsium palustre,
Parnassia palustris, Galium palustre
Zone à Comarum palustre, Carex rostrata,
C. limosa, Eriophorum angustifolium
Zone à Drosera rotundifolia, Eriophorum
vaginatum, Vaccinium myrtillus, V. oxycoccos
Pin à crochets
Epicéa
Bouleau
Secteur surpiétiné
Secteur piétiné
Descriptions
CERREP, 1982 ; Klötzli, 1970 ;
Coïc et al., 2001
Placettes étudiées :
LL_cal
Buttes à
Calluna/
Sph.fuscum
CORINE 51.1112
CallunoRattachement
Sphagnion
phytosociologique
fusci
Surface placette
Nb visites 2000/01
Nb espèces
pH sup
pH inf
von Post sup
von Post inf
LL_com
Radeau à
Potent.
palustris
54.59
LL_pin LL_sau
LL_scz
LL_spm
LL_tri
Pins
Saulaie
Radeau à
Radeau à
Radeau à
pionniers
de
Scheuchzeria
Sph.
Trichoph.
bordure
magellanicum caespitosum
51.16
44.922
54.542
54.58
51.114
aff.
OxycoccoScheuchzeretalia Sphagnetea
palustris
Salicion
auritae
Scheuchzeretalia
palustris
Scheuchzeretalia
palustris
OxycoccoSphagnetea
1000 m²
8
4
1000 m²
8
13
3000 m²
8
14
2500 m²
8
5
2000 m²
8
7
5000 m²
8
9
3000 m²
8
11
3,9
4,2
4,6
5
4,4
4,6
5,1
5,2
5,4
5,4
4,8
4,9
4,9
5
2
3
1
2
2
3
7
Imposs.
1
3
2
3
2
4
Col Luitel
N
LM_scz
LM_pin
LM_epi
Commune de Séchilienne, Isère
M.E.N. : 3435A
Massif de Belledonne
Alt. : 1260 m (étage montagnard)
Surface : 10 ha
Statut de protection : Réserve Naturelle
ZNIEFF n° 3804-0002
Site Directive Habitat I10
LM_jon
LM_mol
100 m
Descriptions
Wiart, 1984 ; Coïc et al., 2001
Placettes étudiées :
CORINE
Rattachement
phytosociologique
Surface placette
Nb visites 2000/01
Nb espèces
pH sup
pH inf
von Post sup
von Post inf
LM_cr
Chenaux
à Carex
rostrata
54.531
LM_epi
Pessière
tourbeuse
Caricetum
rostratae ?
SphagnoPiceetum
abietis
Non
caractérisé
OxycoccoSphagnetea
SphagnoPinetum
uncinatae
Salicion
auritae
Caricetum
limosae
200 m²
8
4
1000 m²
8
10
500 m²
8
10
2000 m²
8
8
5000 m²
8
30
500 m²
8
3
500 m²
8
5
4,7
4,8
4,5
4,3
4,9
4,9
4,6
4,4
5,1
4,7
5,7
5,5
5,4
5,4
3
4
3
5
3
6
2
4
3
4
7
8
1
1
44.A42
LM_jon LM_mol
LM_pin
LM_sau
LM_scz
Prairie
Moliniaie
Pinède
Buissons de Gouilles à
tourbeuse sphagneuse ombrotrophe
saules
Scheuchzeria
à joncs
à callune
37.213
37.312
44.A3
44.922
51.121
Tourbière de Montendry-Montgilbert
Communes de Montendry et Montgilbert, Savoie
M.E.N. : 3433A
Massif de Belledonne (chaîne des Hurtières)
Alt. : 1340 m (étage montagnard)
Surface : 3,6 ha
Statut de protection : arrêté préfectoral de protection de biotope
ZNIEFF n° 3890-0000
Descriptions
Coïc et al., 2001
Placettes étudiées :
MO_bep
Epicéasbouleaux
44.A42
MO_cli
Radeau de
Carex
limosa
54.5B ?
MO_div
MO_epi
MO_meg
MO_pod
Pessière
Epicéas
Mégaphorbiaie
Prairie
sèche de ombrotrophes à Filipendula tourbeuse
bordure
44.A42
44.A42
37.1
54.4222
MO_pot
Prairie
tourbeuse
CORINE
Rattachement
phytosociologique
Betulion
pubescentis
Non défini
VaccinioPiceetum
Betulion
pubescentis
Filipendulion
ulmariae
Caricion
nigrae
Caricion
nigrae
Surface placette
Nb visites 2000/01
Nb espèces
pH sup
pH inf
von Post sup
von Post inf
2000 m²
11
20
5,4
5,4
1
2
1000 m²
11
5
5
5,1
3
3
1000 m²
11
17
4,9
4,7
Imposs.
Imposs.
2000 m²
11
14
5,1
4,8
3
4
5000 m²
11
11
5,7
5,8
8
Imposs.
2000 m²
11
4
5,1
5,1
1
2
5000 m²
11
20
5,4
5,4
1
2
MO_rad
Radeau à
Molinia
MO_sau MO_sca
MO_sre
MO_tou
MO_vac
Buttes à Tremblants
Trous de
Buttes à
Salix
à Salix
tourbe après Vaccinium
aurita
Sph.
isolé
déboisement
capilifolium
repens
Non caract.
51.1131
44.921
44.A42
44.924
CORINE Non caract.
Caricion
Rattachement
nigrae
phytosociologique
Surface placette
Nb visites 2000/01
Nb espèces
pH sup
pH inf
von Post sup
von Post inf
1000 m²
11
14
5,1
5
1
2
Salicion
auritae
Oxycoccosphagnetea ?
Caricion
nigrae ?
Betulion
pubescentis
OxycoccoSphagnetea ?
100 m²
11
9
5
5
7
8
1000 m²
11
7
4,8
4,6
1
2
2000 m²
11
13
5,1
5,3
1
2
100 m²
11
6
4,6
4,4
2
3
500 m²
11
6
4,7
4,8
1
2
54.4222
Tourbière du Peuil
PE_mol
PE_psp
PE_pis
PE_pca
PE_bou
PE_bes
Commune de Claix, Isère
M.E.N. : 3235B
PE_bem
Massif du Vercors
Alt. : 966 m (étage montagnard)
Surface : 10,5 ha
Statut de protection : aucun (zone de préemption du département)
ZNIEFF n° 3890-0000
PE_sca
N
50 m
Descriptions
Coïc et al., 2001 ; Noël, 2001
Placettes étudiées :
PE_bem PE_bes
PE_bou
PE_mol
Boulaie à
Buttes
Boulaie
Moliniaie à
molinie ombrotr. à ombrotrophe touradons
Betula
CORINE 44.A12
44.A12
44.A12
54.5D ?
Betulion
Sphagno
Non défini
Rattachement Betulion
palustrisphytosociologique pubescentis pubescentis
Betuletum
pubescentis
Surface placette
Nb visites 2000/01
Nb espèces
pH sup
pH inf
von Post sup
von Post inf
5000 m²
8
50
4,9
5,1
2
3
5000 m²
8
27
4,7
4,6
1
2
1000 m²
8
14
4,7
4,5
1
2
5000 m²
8
3
5,8
5,3
1
1
PE_pca
Pinède
atterrie à
callune
44.A2
PE_sca
PE_pis
PE_psp
Moliniaie à Depressions
Buttes et
sphagneuses dépressions
Pinus
sous Pinus
à Calluna
sylvestris
44.A2
44.A2
51.111
Vaccinio
uliginosiPinetum
sylvestris
Non défini
Vaccinio
uliginosiPinetum
sylvestris
OxycoccoSphagnetea
dégradé ?
5000 m²
8
14
3,8
4,5
2
4
1000 m²
8
8
5,6
5,5
4
5
5000 m²
8
24
3,8
5,1
2
4
3000 m²
8
3
4,4
5,8
2
3
Lac Praver
Commune de Séchilienne, Isère
M.E.N. : 3435A
Massif de Belledonne
Alt. : 1170 m (étage montagnard)
Surface : 1,2 ha
Statut de protection : aucun
ZNIEFF n° 3807-0005
Site Directive Habitat I10
Descriptions
Coïc et al., 2001
Placettes étudiées :
PR_bou
Epicéasbouleaux
CORINE 44.A11
Rattachement Betulion
phytosociologique pubescentis
Surface placette
Nb visites 2000/01
Nb espèces
pH sup
pH inf
von Post sup
von Post inf
2000 m²
4
7
4
4,4
1
3
PR_jon
PR_sca
PR_sma
Radeau à
Buttes à
Radeau à Sph.
Juncus Sph.fuscum magellanicum
51.1111
51.1112
51.1111
OxycoccoSphagnetea
CallunoSphagnion
fusci
OxycoccoSphagnetea
2000 m²
4
5
3,8
4
1
2
1000 m²
4
4
4,4
4,7
1
2
5000 m²
4
4
4,3
4,2
1
2
Tourbière des Planchettes
PL_mol
PL_lyc
PL_bsp
PL_act
PL_sag
PL_aul
Commune de Saint-Siméon-de-Bressieux,
Isère
M.E.N. : 3034C
Plateau des Chambarans
Alt. : 600 m (étage collinéen)
Surface : 7,9 ha
Statut de protection : aucun
ZNIEFF n° 2640-4412
Site Directive Habitat I2
PL_mpo
PL_deb
Carte : AVENIR
Descriptions
Monceix, 1997 ; Coïc et al., 2001
Placettes étudiées :
PL_act
Sphaignaie
active
soligène
CORINE
51.115
Rattachement Oxycoccophytosociologique Sphagnetea
PL_msp PL_sag
PL_aul
PL_bsp
PL_cal
PL_deb
PL_lyc
PL_mpo
Aulnaie
Boulaie
Sphaignaie Sphaignaie Sphaignaie Dépressions Moliniaie Saulaie
ripicole ombrotrophe à callune
soligène
pionnière sphagneuses sphagneuse acide
déboisée
à Molinia
soligène
44.912
44.A13
51.115
54.4221
54.6
54.4221
51.2
44.922
Alnetum
glutinosae
dégradé
Surface placette
Nb visites 2000/01
Nb espèces
pH sup
pH inf
von Post sup
von Post inf
500 m² 1000m²
Sphagno
palustrisBetuletum
pubescentis
2000 m²
OxycoccoSphagnetea
dégradé
5000 m²
OsmundoMyricetum
gale ?
5000 m²
Rhychosporion
albae
1000 m²
Ericion
tetralicis ?
1000 m²
Ericion
tetralicis ?
OsmundoMyricetum
gale ?
5000 m² 5000m²
13
13
13
13
13
13
13
13
13
13
18
43
20
27
6
9
13
14
4,3
4,3
2
3
4,4
4,5
Imposs.
Imposs.
4,2
4,5
6
7
4,6
4,4
2
3
4,9
4,7
3
3
4,7
4,7
4
4
3,8
4,0
3
4
4,3
5,2
3
4
4,3
4,4
2
3
Tourbières du Taillefer
Commune de Livet-et-Gavet, Isère
M.E.N. : 3035B
Massif des Ecrins
Alt. : 1560-1700 m (étage subalpin)
Statut de protection : aucun
ZNIEFF n° 3835-4903
Site Directive Habitat I13
Descriptions
Billard, 1998 ; Coïc et al., 2001
Placettes étudiées :
PM
(lac Punay)
PU
(lac Punay)
Surface placette
Nb visites 2000/01
Nb espèces
Altitude
pH sup
pH inf
von Post sup
von Post inf
TA_epi
(Sagnes)
TA_sag
(Sagnes)
Pessière
tourbeuse
Prairie
tourbeuse
soligène
54.42
54.5321
54.58
44.A42
44.A42
Caricetum limosae
Sphagno-Caricetum
rostratae
Caricetum
limosae
SphagnoPiceetum
abietis
VaccinioPiceetum
sphagnetosum
Caricion nigrae
5000 m²
4
10
1650 m
4,4
4,5
1
2
4000 m²
4
23
1630 m
5,4
5,4
1
1
5000 m²
3
9
1560 m
5,1
5,1
1
2
5000 m²
3
14
1560 m
5,1
5,1
2
4
5000 m²
4
16
1700 m
5,1
5,1
3
4
5000 m²
4
11
1700 m
5,1
5,1
2
3
Radeau à Carex Ceinture flottante
à Sph./Carex rost.
rostrata
CORINE
Rattachement
phytosociologique
TA_boi
(lac des
Boîtes)
Pessière
tourbeuse
TA_boe
(lac des
Boîtes)
Radeau à
Carex
rostrata
54.531
Annexe 2
Liste des espèces relevées
Taxon, auteurs
(+synonymes principaux)
Mention bibliographique en tourbières (hors
France) :
Statut trophique
entre parenthèses : obs. pers.
Arons : Aronsen, 1993
Einh : Einhellinger, 1977
Kriegl : Krieglsteiner, 2002
Lange : Lange, 1948
Senn-I : Senn-Irlet et al., 2000
Alnicola salicis (P. D. Orton) Bon
Mycorhizique Salix
Cit. : Kriegl
Relevés : GL_bet(2), GL_sbe(2)
Liste rouge : 4
Placettes (abondance maximale)
Proposition de classement liste
rouge « tourbières »
Agaricus variegans (Möller) Möller
Saprotrophe humicole, tend. nitrophile
Cit. : aucune
Relevés : CH_aul(3), HE_tou(3), HE_div(4)
Agrocybe elatella (P. Karst.) Redhead
(=A. paludosa (J.E.Lange) Bon & Courtec.)
Saprotrophe humicole
Cit. : Arons, Einh, Kriegl, Krisai, Senn-I
Relevés : CH_pra(1), CR_moa(2), MO_meg(2),
MO_rad(3), MO_pot(3), MO_pod(4)
Agrocybe firma (Peck) Singer
Saprotrophe lignicole
Cit. : aucune
Relevés : HE_sab(4)
Liste rouge : 4
Alnicola alnetorum (R. Maire) Romagn.
Mycorhizique Alnus
Cit. : Einh, Kriegl, Senn-I
Relevés : BH_bou(1), CH_aub(3), GL_aul(5)
Liste rouge : 4
Alnicola bohemica (Vel.) Kühner & R. Maire
Mycorhizique
Cit. : Einh, Kriegl, Lange
Relevés : CH_aul(1), CH_bec(4), CH_bem(2),
PE_bem(1), HE_sab(3)
Alnicola luteolofibrillosa Kühner
Mycorhizique Alnus
Cit. : aucune
Relevés : CH_auc(5), CH_aub(3), CH_aul(3),
HE_aul(3), HE_sa1(3), HE_sa2(4)
Liste rouge : 5
Alnicola melinoides (Bull.:Fr.) Kühner
Alnicola sphagneti (P. D. Orton) Romagn.
Amanita fulva (Schaeff.) Fr.
(=A. escharoides (Fr.: Fr.) Kühner)
Mycorhizique Alnus
Cit. : Einh, Kriegl, Senn-I
Relevés : Be_aul(4), BH_aub(2), CH_auc(5),
CH_aub(5), CH_aul(5), GL_aul(5), GL_sbe(3),
PL_aul(2), PL_bsp(3), PL_sag(3), HE_aul(5),
HE_sa2(3), HE_sab(5)
Mycorhizique Alnus, Salix
Cit. : Einh
Relevés : Be_aul(2), PL_bsp(5), PL_mpo(1),
PL_sag(4), PL_cal(1), PL_deb(3)
Liste rouge : 3
Mycorhizique
Cit. : Einh, Lange, Senn-I
Relevés : GL_bpi(3), PE_bes(1),
PE_pca(1), PE_psp(2)
Alnicola rubriceps (P. D. Orton) Courtec.
Mycorhizique Alnus
Cit. : Einh
Relevés : GL_sbe(2)
Liste rouge : 4
Mycorhizique Salix
Cit. : aucune
Relevés : BH_sau(2)
Liste rouge : 3
Alnicola saliceti (P. D. Orton) Courtec.
Mycorhizique Salix
Cit. : aucune
Relevés : HE_sa2(3)
Liste rouge : 3
Alnicola salicis (P. D. Orton) Bon
Mycorhizique Salix
Cit. : aucune
Relevés : GL_bet(2), GL_sbe(2)
Liste rouge : 4
Amanita muscaria (L.: Fr.) Pers.
Alnicola subconspersa (Kühn. ex P. D.
Orton) Bon
Alnicola submelinoides Kühner
Mycorhizique Alnus
Cit. : Senn-I
Relevés : BH_aub(3), HE_aul(3), HE_sa2(4)
Liste rouge : 4
Amanita aff. argentea Huijsman
Mycorhizique Betula
Cit. : aucune
Relevés : PE_bem(1)
Remarque : volve semi-friable et spores
subglobuleuses ; apparemment liée aux
bouleaux, à l’étude.
Mycorhizique
Cit. : Einh, Kriegl, Krisai, Senn-I
Relevés : PE_bem(1)
Amanita porphyria Alb. & Schwein.: Fr.
Mycorhizique
Cit. : Lange
Relevés : PL_bsp(2)
Amanita rubescens Pers. : Fr.
Mycorhizique
Cit. : Einh, Kriegl, Krisai, Senn-I
Relevés : MO_div(1), PE_bem(2),
HE_aul(2)
Amanita virosa Lam.
Mycorhizique
Cit. : aucune
Relevés : LM_pin(1)
Liste rouge : 4
Alnicola scolecina (Fr.) Romagn.
Amanita argentea Huijsman
Mycorhizique Alnus
Cit. : Einh, Kriegl
Relevés : Be_aul(5), BH_aub(5), BH_bou(3),
CH_auc(3), CH_aub(5), CH_aul(4), CH_div(2),
GL_aul(5), GL_sbe(2), PL_aul(4), HE_aul(5),
HE_tou(2), HE_sa2(2), HE_sab(1)
Mycorhizique Populus tremula
Cit. : aucune
Relevés : HE_aul(1)
Remarque : plus robuste que la précédente mais
microscopie semblable, à l’étude.
Armillaria ectypa (Fr.: Fr.) Lamoure
Amanita friabilis (P. Karst.) Bas
Armillaria mellea (Vahl : Fr.) Kummer
Alnicola silvae-novae (Reid) Courtecuisse
Mycorhizique Alnus
Cit. : aucune
Relevés : Be_aul(5), BH_aub(5)
Remarque : peut-être une simple forme
bisporique de A. scolecina, apparaissant plus tôt
en saison dans les mêmes stations.
Mycorhizique Alnus
Cit. : Kriegl
Relevés : BH_aub(1), BH_sau(1)
Liste rouge : 1 (Conv. Berne)
Saprotrophe turficole
Cit. : Einh
Relevés : LL_com(2), LL_pin(1), LL_tri(2)
Liste rouge : 1 (Conv. Berne)
Parasite nécrotrophe
Cit. : Einh, Lange, Senn-I
Relevés : CH_aul(3), HE_pop(1)
Auricularia auricula-judae (Bull.: Fr.) Wettst.
Saprotrophe lignicole
Cit. : aucune
Relevés : CH_div(1)
Bjerkandera fumosa (Willd.: Fr.) P. Karst.
Saprotrophe lignicole
Cit. : Kriegl
Relevés : HE_aul(1)
Bolbitius titubans (Bull.: Fr.) Fr.
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : HE_pra(1)
Bovista paludosa Lév.
(=Bovistella paludosa (Lév.) Lloyd)
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : A2_esc(2), CH_pra(2)
Liste rouge : 1 (Conv. Berne)
Bryoglossum gracile (P. Karst.) Redhead
Parasite bryotrophe
(=Mitrula gracilis P. Karst. ; M. rehmii Bres.)
Cit. : aucune
Relevés : A2_esc(4)
Liste rouge : 5
Calocera cornea (Batsch : Fr.) Fr.
Bolbitius variicolor Atk.
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : HE_div(4) (broyats de saule)
Liste rouge : 4
Bolbitius vitellinus (Pers. : Fr.) Fr.
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Kriegl, Krisai, Senn-I
Relevés : BH_ro3(2)
Boletus edulis Bull.: Fr.
Mycorhizique
Cit. : Einh, Krisai, Senn-I
Relevés : TA_epi(1)
Botryotina rananculi Hennebert & Groves
Parasite (Rananculus aconitifolius)
Cit. : aucune
Relevés : CR_meg(4)
Saprotrophe lignicole
Cit. : aucune
Relevés : BH_sau(1)
Rugosomyces carneus
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh
Relevés : BH_aub(1)
Liste rouge : 5
Calyptella campanula (Nees : Fr.)
W.B.Cooke
(=C. sulphurea (Batsch) Bigeard et
Guillemin)
Saprotrophe graminicole (Phragmites)
Cit. : aucune
Relevés : Be_ros(1)
Camarophyllopsis foetens (Phillips)
Arnolds
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Kriegl
Relevés : CR_moa(1)
Liste rouge : 4
Cantharellus cibarius Fr. : Fr.
Mycorhizique
Cit. : Einh, Krisai
Relevés : TA_epi(2)
Clavaria falcata Pers. : Fr.
(=C. acuta Sow.: Fr.)
Cit. : Kriegl
Relevés : BH_aub(2), HE_tou(3)
Liste rouge : 4
Clavicorona pyxidata (Pers. : Fr.) Doty
Saprotrophe lignicole
(=Artomyces pyxidatus (Pers. : Fr.) Jülich)
Cit. : aucune
Relevés : GL_aul(1)
Clitocybe anisata Velen.
Saprotrophe humicole (Salix)
Cit. : aucune
Relevés : CH_aul(2), HE_sab(3)
Liste rouge : 4
Clitocybe candicans (Pers. : Fr.) Kummer
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Lange
Relevés : BH_bou(3), CH_Aub(1), HE_sab(1)
Clitocybe clavipes (Pers. : Fr.) Kummer
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Lange, Senn-I
Relevés : CH_bem(3), PL_bsp(1)
Clitocybe sp. 1
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : CR_cal(2)
Remarque : espèce voisine de C. candicans
mais de petite taille (chapeau < 1 cm),
sphaignaie à callune.
Clitocybe langei Singer ex Hora
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : MO_div(1)
Clitocybe martiorum J. Favre
(=Lepista martiorum (J. Favre) Bon)
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : CH_bec(4), CH_bem(3)
Liste rouge : 4
Clitocybe phyllophila (Pers. : Fr.)
Kummer
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh
Relevés : CH_div(1)
Clitocybe sp. 2
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : GL_aul(3), HE_sab(2)
Remarque : voisin de C. phyllophila mais
basides bisporiques et chapeau convexebombé ; sous aulnes.
Clitocybe decembris Singer
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : Be_aul(2), BH_aub(2), CH_aul(2)
Clitopilus hobsonii (Berk.) P. D. Orton
Saprotrophe lignicole
(=C. pleurotelloides (Kühner) Joss.)
Cit. : Einh, Kriegl
Relevés : HE_sa1(2)
Liste rouge : 4
Clitopilus scyphoides var. intermedius
(Romagn.) Noordel.
Saprotrophe humicole (Alnus ?)
Cit. : aucune
Relevés : HE_aul(3)
Liste rouge : 3
Collybia aquosa (Bull. : Fr.) Kummer
Saprotrophe humicole
Cit. : Senn-I, Einh
Relevés : CH_bec(2), CH_bem(2), CR_cal(3),
CR_eri(3), CR_moa(2), 2, PE_mol(2), PL_bsp(3),
PL_sag(2), PL_deb(2), PL_act(2), HE_div(1),
HE_sab(4)
Collybia butyracea (Bull. : Fr.) Kummer
Saprotrophe humicole
Cit. : Kriegl, Lange
Relevés : 2, MO_div(1), HE_bet(1)
Collybia cirrhata (Pers.) Kummer
(=C. amanitae (Batsch) Kreisel)
Saprotrophe fongicole
Cit. : Einh, Kriegl, Lange, Senn-I
Relevés : CR_sgi(1), PL_bsp(3)
Collybia confluens (Pers. : Fr.) Kummer
Collybia oreadoides (Pass.) P. D. Orton
(=Rhodocollybia stenosperma Romagn. &
Coquand)
Saprotrophe humicole (Alnus préf.)
Cit. : aucune
Relevés : BH_aub(2), CH_aul(2), CH_div(4),
GL_aul(4)
Liste rouge : 3
Collybia peronata (Bolt. : Fr.) Kummer
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Lange, Senn-I
Relevés : CH_div(1)
Conocybe brunneola Kühner ex Kühner &
Watling
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : HE_sab(1)
Conocybe pubescens (Gillet) Kühner
Saprotrophe humicole, tend. nitrophile
Cit. : Lange, Senn-I
Relevés : HE_bet(1), HE_tou(2), HE_pop(1),
HE_sab(1)
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Kriegl, Senn-I
Relevés : BH_sau(4), HE_bet(3), HE_sa1(3),
HE_sab(4)
Conocybe siennophylla (Berk.&Broome)
Singer
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : MO_meg(2), HE_sab(1)
Collybia distorta (Fr.) Quélet
Coprinus auricomus Pat.
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : BH_aub(2), LM_epi(2)
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : GL_sbe(1)
Coprinus bellulus Uljé
Saprotrophe graminicole
Cit. : aucune
Relevés : HE_pop(1)
Liste rouge : 4
Coprinus cortinatus Romagn.
Saprotrophe graminicole
Cit. : aucune
Relevés : CH_aul(2)
Liste rouge : 4
Coprinus martinii P. D. Orton
(=C. martinii J. Favre, inval.)
Saprotrophe graminicole (Carex, Juncus)
Cit. : aucune
Relevés : LM_jon(2)PL_lyc(4), TA_sag(2)
Liste rouge : 2
Coprinus disseminatus (Pers. : Fr.) Gray
Saprotrophe lignicole
Cit. : Einh, Kriegl, Senn-I
Relevés : CH_aul(5), CH_bec(4), 5,
HE_sa1(5), HE_sa2(5)
Coprinus micaceus (Bull.: Fr.) Fr.
Saprotrophe lignicole
Cit. : Einh, Kriegl, Lange, Senn-I
Relevés : HE_div(4), HE_sa1(3),
HE_sab(4)
Coprinus friesii Quélet
Saprotrophe graminicole
Cit. : Arons, Kriegl
Relevés : Be_ros(1)
Coprinus kubickae Pilát & Svrcek
Saprotrophe graminicole (Phragmites)
Cit. : Arons
Relevés : Be_ros(2)
Liste rouge : 2
Coprinus kuehneri Uljé & Bas
Saprotrophe humicole, hygrophile
Cit. : aucune
Relevés : GL_sbe(1)
Liste rouge : 5
Coprinus laanii Kits v. Wav.
Saprotrophe lignicole
Cit. : aucune
Relevés : HE_bet(2), HE_sa2(2)
Liste rouge : 4
Coprinus lagopus (Fr. : Fr.) Fr.
Saprotrophe lignicole (débris ligneux)
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : HE_div(3)
Coprinus phaeosporus P. Karst.
(incl. C. xantholepis Orton)
Saprotrophe graminicole (Lampsana)
Cit. : Arons
Relevés : HE_pop(3)
Liste rouge : 4
Coprinus plagioporus Romagn.
Saprotrophe humicole (Phragmites pref.)
Cit. : aucune
Relevés : Be_ros(1), BH_ro3(2), GL_ros(2)
Liste rouge : 3
Coprinus plicatilis (M. A. Curtis : Fr.)
Fr.
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh
Relevés : HE_div(2)
Coprinus romagnesianus Singer
(=C. atramentarius var. squamosus
Romagn.)
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : HE_sab(2)
Coprinus strossmayeri Schulzer
(=C. populicola Mornand)
Saprotrophe lignicole, hygrophile
Cit. : aucune
Relevés : GL_sbe(3)
Liste rouge : 3
Coprinus tigrinellus Boud.
Saprotrophe graminicole
Cit. : Arons
Relevés : Be_ros(2)
Liste rouge : 4
Coprinus urticicola (Berk. & Broome) Buller
(=C. melo J. Favre)
Saprotrophe graminicole (Phragmites pref.)
Cit. : aucune
Relevés : Be_ros(5), BH_ro2(5), BH_ro1(5),
BH_ro3(4), GL_ros(3)
Liste rouge : 4
Coprinus velatopruinatus Bender
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : BH_ro3(2)
Liste rouge : 4
Coprinus verrucispermus Joss. & Enderle
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : BH_tou(2)
Liste rouge : 4
Coprinus xanthothrix Romagn.
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh
Relevés : CH_Aub(1), CH_aul(1), CH_bec(3),
CH_bem(2), CH_div(1), GL_sbe(1), HE_bet(2),
HE_tou(1), HE_sa1(1), H
E_sa2(1), HE_sab(2)
Cordyceps militaris (L. : Fr.) Link
Parasite entomophage
Cit. : aucune
Relevés : BH_aub(2)
Cortinarius albovariegatus (Velen.) Melot
Mycorhizique Picea
Cit. : aucune
Relevés : LM_epi(2)
Liste rouge : 4
Cortinarius alnetorum (Velen.) Moser
Mycorhizique Alnus
Cit. : Einh, Kriegl
Relevés : Be_aul(3), CH_aub(2), GL_aul(5)
Liste rouge : 3
Cortinarius cinnamomeolutescens Henry
Mycorhizique
Cit. : aucune
Relevés : CR_cal(1)
Mycorhizique Salix
Cit. : aucune
Relevés : HE_bet(4), HE_sa2(3)
Liste rouge : 4
Cortinarius croceocrystallinus Henry ex
Henry
Mycorhizique Alnus
Cit. : aucune
Relevés : BH_aub(2), GL_aul(4)
Liste rouge : 3
Mycorhizique Betula
Cit. : Einh, Krisai, Senn-I
Relevés : CR_cal(3), CR_sgi(3), PE_bem(3),
HE_aul(3)
Cortinarius decipiens Fr.
Cortinarius bibulus Quélet
Cortinarius delibutus Fr.
Cortinarius casimiri (Velen.) Huijsman
Mycorhizique Salix (préf. ?)
Cit. : aucune
Relevés : MO_sre(2)
Liste rouge : 4
Mycorhizique
Cit. : Lange, Einh
Relevés : voir C. friesianus et C. paludophilus
Mycorhizique
Cit. : Einh, Kriegl, Lange, Senn-I
Relevés : HE_aul(4)
Cortinarius diasemospermus Lamoure (ss.
orig., non Lindström)
Mycorhizique Salix
Cit : aucune
Relevés : CR_sr
Liste rouge : 3
Conf. : A. Bidaud
Cortinarius ectypus J. Favre ex A. Favre
Cortinarius cedriolens (Moser) Moser
Mycorhizique
Cit. : Senn-I
Relevés : CH_bem(2), CR_sbo(3),
GL_sbe(2), HE_tou(3)
Mycorhizique Picea
Cit. : Senn-I
Relevés : TA_epi(2), TA_bep(3)
Liste rouge : 5
Cortinarius cohabitans P. Karst.
Cortinarius anomalus (Fr. : Fr.) Fr.
Mycorhizique Alnus
Cit. : Einh, Kriegl
Relevés : Be_aul(2), BH_aub(2), CH_Aub(1),
CH_aul(1), CH_div(2), 2, PL_aul(1),
PL_bsp(1), HE_aul(2)
Liste rouge : 5
Cortinarius evernius (Fr. : Fr.) Fr.
Mycorhizique Picea
Cit. : aucune
Relevés : GY_epi(2)
Liste rouge : 4
Cortinarius fasciatus (Scop.) Fr.
Mycorhizique Picea
Cit. : Einh, Lange
Relevés : LM_pin(3)
Cortinarius fervidus var. latisemen
Bidaud, ad int.
Mycorhizique Picea
Cit. : aucune
Relevés : Arc_epi(2), Arc_msp(2),
MO_bep(3), MO_div(1)
Liste rouge : 3 ? (à préciser)
Cortinarius flexipes (Pers. : Fr.) Fr. ss.
Brandrud et al. (=C. paleaceus (Weinm.)
Fr.)
Mycorhizique
Cit. : Lange, Senn-I
Relevés : Be_aul(4), CH_aub(2), CR_cal(1),
CR_sgi(1), GL_bpi(2), GL_raq(3), GL_sbe(2),
LM_pin(4), MO_bep(3), MO_div(4),
MO_sau(2), PE_bem(2), PE_pca(1), PE_psp(2),
PL_bsp(3), PL_deb(2)
Remarque : problème nomenclatural et
taxinomique complexe.
Cortinarius flos-paludis Melot
Mycorhizique Betula
Cit. : aucune
Relevés : GL_bpi(2), GL_raq(3)
Liste rouge : 2
Det. : A. Bidaud
Cortinarius friesianus Carteret & Reum.
(=C. decipiens (Pers. : Fr.) Fr. p.p.)
Mycorhizique Salix
Cit. : aucune
Relevés : BH_aub(1), BH_sau(2), CH_aub(2),
CR_sau(4), CR_sr(3), CR_sbo(4), GL_raq(2),
GL_sbe(2), MO_sau(3), PE_bem(2)
Liste rouge : 5 ? (à préciser, publication récente)
Det. : A. Bidaud
Cortinarius fulvescens Fr. (ss. J. Favre)
Mycorhizique
Cit. : Einh
Relevés : Arc_epi(2), CR_ep(3), CR_sgi(2),
GY_epi(2), LL_pin(2), LM_epi(3)
Liste rouge : 4
Cortinarius glandicolor (Fr.) Fr.
Mycorhizique
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : CH_bec(2), CH_bem(2)
Cortinarius helobius Romagn.
Mycorhizique Salix
Cit. : aucune
Relevés : GL_bet(3), GL_sbe(4), HE_aul(3)
Liste rouge : 3
Cortinarius helvelloides (Fr.) Fr.
Mycorhizique Alnus
Cit. : Einh, Kriegl
Relevés : Be_aul(3), BH_aub(2), CH_aub(4),
GL_aul(5), PL_aul(2)
Liste rouge : 5
Cortinarius helvolus (Bulliard->) Fr.
Mycorhizique Salix (caractéristique du Lactarietum
lacunarum)
Cit. : aucune
Relevés : CH_bec(3), MO_sau(3), HE_tou(4)
Liste rouge : 3
Cortinarius hemitrichus (Pers. : Fr.) Fr.
Mycorhizique
Cit. : Einh, Kriegl, Lange, Senn-I
Relevés : Be_aul(2), BH_aub(2), CH_aul(2)
Cortinarius aff. inocybeoides (Velen.)
Garnier
Mycorhizique
Cit. : aucune
Relevés : PE_bem(4)
Remarque : Hinnulei associé aux bouleaux, de
détermination incertaine (conf. A. Bidaud)
Cortinarius stillatitius Fr.
(=Cortinarius integerrimus Kühner)
Mycorhizique Picea
Cit. : aucune
Relevés : GY_epi(2), LM_epi(2), TA_epi(2)
Cortinarius laniger Fr.
Mycorhizique Picea
Cit. : aucune
Relevés : TA_bep(2)
Cortinarius lebretonii Quélet
Mycorhizique
Cit. : aucune
Relevés : BH_aub(2), PE_bem(3), PL_bsp(4)
Cortinarius obtusus (Fr. : Fr.) Fr.
Mycorhizique
Cit. : Einh, Lange
Relevés : Be_aul(4), MO_div(1), PL_deb(1)
Cortinarius ortonii Moënn.-Locc. & Reum.
(=C. subdelibutus P.D. Orton illégit. [non
Hongo])
Mycorhizique Betula
Cit. : aucune
Relevés : PE_psp(2), PL_bsp(2)
Liste rouge : 3
Dét. : A. Bidaud
Cortinarius paleifer Svrcek
Mycorhizique
Cit. : aucune
Relevés : BH_aub(1)
Cortinarius paludophilus Carteret & Reum.
(=C. decipiens (Pers. : Fr.) Fr. p.p.)
Mycorhizique Salix
Cit. : aucune
Relevés : GL_sbe(1)
Cortinarius palustris (Moser) Nezd.
(= C. huronensis var. olivaceus Amm. & A.
H. Smith ss. Hansen & Knudsen, etc.)
Mycorhizique, Pinus préf.
Cit. : Einh, Krisai, Senn-I
Relevés : LL_pin(5), LL_tri(2), PE_psp(2)
Liste rouge : 2
Remarque : différentiation difficile par rapport
à C. palustris.
Cortinarius pholideus (Fr.: Fr.) Fr.
Mycorhizique Betula
Cit. : Einh, Lange, Senn-I
Relevés : CR_cal(1)
Liste rouge : 4
Cortinarius pulchripes J. Favre
Mycorhizique Salix
Cit. : Einh
Relevés : CH_bec(2), GL_bet(2), PL_bsp(3)
Liste rouge : 3
Cortinarius rigidus (Scop.) Fr., ss. Kühn. &
Romagn.
Mycorhizique
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : CR_epi (2), GL_bet(2), PE_bes(3),
PE_psp(1)
Cortinarius salicis Henry
Mycorhizique Salix
Cit. : aucune
Relevés : GL_sbe(2)
Liste rouge : 3
Det. : A. Bidaud
Cortinarius aff. semisanguineus (Fr.)
Gillet
Mycorhizique Pinus
Cit. : Einh, Lange, Senn-I
Relevés : PE_pca(2)
Remarque : détermination douteuse, spores
non conformes (conf. A. Bidaud)
Cortinarius sericeofibrillosus Bidaud &
Bouteville
Mycorhizique Salix (S. repens)
Cit. : aucune
Relevés : CR_sr(2)
Liste rouge : 3 ? (à confirmer, description
récente)
Cortinarius speciosissimus Kühner &
Romagn.
(=C. speciosus J. Favre, illégit. = C.
rubellus Cooke ss. Melot)
Mycorhizique
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : LM_pin(5)
Liste rouge : 3
Cortinarius sphagnogenus (Moser)
Nezd.
Mycorhizique
Cit. : Einh
Relevés : Arc_epi(2), CR_sgi(1),
MO_bep(2), MO_epi(3), TA_bep(2)
Liste rouge : 3
Cortinarius spilomeus (Fr. : Fr.) Fr.
Mycorhizique Picea
Cit. : aucune
Relevés : MO_epi(1)
Cortinarius striaepileus J. Favre
Mycorhizique Picea
Cit. : Einh
Relevés : LM_epi(2)
Liste rouge : 3
Cortinarius subporphyropus Pilát
Mycorhizique Picea
Cit. : aucune
Relevés : MO_div(1)
Liste rouge : 4
Cortinarius subtortus (Pers. : Fr.) Fr.
Mycorhizique
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : LM_epi(3), LM_pin(2), PE_pca(3),
PE_psp(2), PL_bsp(3)
Liste rouge : 5
Cortinarius trivialis J. E. Lange
Mycorhizique (Salix repens)
Cit. : aucune
Relevés : CR_sr(1)
Mycorhizique Picea
Cit. : Einh
Relevés : CR_cal(1), TA_epi(1), TA_bep(1)
Liste rouge : 5
(=C. tubarius Ammirati & A. H. Smith ss.
Hansen & Knudsen)
Mycorhizique (Betula préf.)
Cit. : aucune
Relevés : Arc_epi(2), CR_cal(2), CR_ep(3),
CR_sgi(2), GL_bsp(5), 5, GY_epi(2),
LM_pin(5), LM_scz(2), MO_bep(4),
MO_sca(4), MO_epi(3), PE_bes(2), PE_bou(3),
PE_psp(3), PR_bou(3), Pm(4)
Liste rouge : 5
Mycorhizique Betula
Cit. : aucune
Relevés : CH_div(1)
Liste rouge : 4
Cortinarius triumphans Fr.
Mycorhizique Betula
Cit. : Einh
Relevés : PE_bem(1)
Liste rouge : 4
Crepidotus lundellii Pilát
Saprotrophe lignicole
Cit. : Einh, Kriegl
Relevés : CH_bec(1)
Crepidotus lundellii var. subglobisporus
(Pilát) Pilát
Saprotrophe lignicole
Cit. : aucune
Relevés : BH_sau(2), HE_aul(2), HE_sab(4)
Liste rouge : 4
Cortinarius uliginosus Berk.
Mycorhizique Salix
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : GL_bsp(1), LL_sau(2)
Liste rouge : 3
Mycorhizique Salix
Cit. : Einh
Relevés : HE_sa2(4)
Liste rouge : 4
Cotylidia muscigena Remy
Cortinarius tabularis (Fr.) Fr.
Saprotrophe graminicole
Cit. : Einh
Relevés : Be_ros(2), MO_meg(2)
Liste rouge : 4
Cuphophyllus cereopallidus (Clémç.)
Bon
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : PE_mol(1)
Cortinarius sphagneti P. D. Orton
Cortinarius urbicus (Fr. : Fr.) Fr.
Cortinarius subvalidus Henry ex Henry
Crepidotus epibryus (Fr. : Fr.) Quélet
(= « Cotylidia sp. » Eriksson & Ryvarden)
Bryotrophe (Fissidens adiantioides)
Cit. : Kriegl
Relevés: CR_moa(2), PE_bem(2)
Liste rouge : 3
Crepidotus cesatii (Rabenh.) Sacc.
Saprotrophe lignicole
Cit. : Einh, Kriegl, Senn-I
Relevés : CH_bec(3), CH_bem(4),
GL_bet(5), GL_sbe(2), HE_bet(1), HE_sa2(5),
HE_sab(5)
Crepidotus luteolus (Lamb.) Sacc.
Saprotrophe graminicole
Cit. : Einh, Kriegl
Relevés : CH_aul(2)
Crepidotus mollis (Schaeff.: Fr.) Staude
Saprotrophe lignicole
Cit. : aucune
Relevés : HE_sa2(3)
Cudoniella clavus (Alb. & Schwein.: Fr.)
Dennis
Saprotrophe graminicole, subaquatique
Cit. : Senn-I
Relevés : LM_jon(4), MO_meg(1), PL_sag(3)
Liste rouge : 3
Cudoniella clavus var. grandis (Boudier)
Dennis
Saprotrophe humicole, subaquatique
Cit. : Senn-I
Relevés : LM_cr(4), PL_aul(2), PL_msp(4)
Liste rouge : 5
Cuphophyllus colemannianus (Blox.)
Bon
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : CR_moa(1)
Liste rouge : 4
Cuphophyllus russocoriaceus (Berk. &
Miller) Bon
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh
Relevés : MO_pot(1)
Liste rouge : 4
Cuphophyllus subradiatus (Schum.)
Bon
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh
Relevés : CR_sr(3)
Liste rouge : 4
Cyathus striatus (Huds.: Pers.) Willd.
Saprotrophe lignicole
Cit. : aucune
Relevés : HE_aul(2), HE_sa1(3)
Cystoderma arcticum Harmaja
Saprotrophe humicole (prairies
sphagneuses)
Cit. : aucune
Relevés : CR_mos(2)
Liste rouge : 2 ? (à confirmer, 1ère récolte
française)
Cystoderma saarenoksae Harmaja
Entoloma asprellum (Fr. : Fr.) Fayod
Saprotrophe humicole (landes tourbeuses)
Cit. : aucune
Relevés : Arc_msp(2), CR_cal(4), LM_mol(1)
Liste rouge : 2 ? (à confirmer, premières récoltes
françaises)
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : CR_moa(2), CR_mos(1),
MO_pot(2), PL_msp(2)
Liste rouge : 4
Cystolepiota seminuda (Lasch) Bon
Entoloma atromarginatum (Romagn. &
J. Favre) Zschiesch
Saprotrophe humicole (tend. nitrophile)
Cit. : aucune
Relevés : HE_sa1(3)
Daedalea quercina (L. : Fr.) Fr.
Saprotrophe lignicole (Quercus, Castanea)
Cit. : aucune
Relevés : HE_aul(1)
Daldinia petriniae Y.-M. Ju, D.R. Rogers &
San Martin
Saprotrophe lignicole (ou parasite ?), Alnus
Cit. : aucune
Relevés : BH_aub(2)
Liste rouge : 3 ? (à confirmer, 1ère récolte
française)
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh
Relevés : CR_sr(1), LL_pin(4)
Liste rouge : 1
Entoloma bisporigerum Noordel.
Mycorhizique Salix
Cit. : aucune
Relevés : BH_sau(3), PL_aul(3), HE_sa1(5)
Liste rouge : 3
Entoloma caccabus (Kühner) Noordeloos
Mycorhizique
Cit. : Einh
Relevés : HE_sab(5)
Liste rouge : 4
Delicatula integrella (Pers. : Fr.) Fayod
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Kriegl
Relevés : BH_aub(5), BH_sau(2), CH_bec(3),
PE_bem(2), PL_aul(4)
Entoloma cetratum (Fr. : Fr.) Moser
Entoloma aff. sodale Kühner & Romagn. ex
Noordel.
Entoloma cf. nigellum ?
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : PE_pis(2)
Remarque : 2 récoltes atypiques, à couleurs rose
pâle vers E. ianthinum.
Entoloma albotomentosum Noordel.
Saprotrophe graminicole
Cit. : aucune
Relevés : BH_ro2 (2) ; PL_aul(2)
Liste rouge : 4
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Krisai, Lange, Senn-I
Relevés : LM_pin(1), TA_bep(1)
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : PL_cal(1)
Remarque : 1 spécimen isolé en moliniaie,
microscopiquement affine à E. nigellum ;
détermiantion douteuse.
Entoloma conferendum (Britzelm.)
Noordel.
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Krisai, Lange, Kriegl
Relevés : Be_aul(1), CH_Aub(1), CH_aul(2),
CH_bem(2), LM_pin(1), MO_pot(3),
PL_sag(2), PL_cal(2), PL_deb(2), PL_act(2)
Entoloma conferendum var. platyphyllum
(Romagn. & J. Favre) comb. ined.
Saprotrophe humicole
(=Rhodophyllus staurosporus var.
platyphyllus Romagn. & J. Favre)
Cit. : Einh
Relevés : Be_aul(1), Pu(1)
Liste rouge : 3
Entoloma conferendum var. pusillum
(Velen.) Noordel.
(=Rhodophyllus xylophilus J. E. Lange)
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : PL_lyc(2)
Liste rouge : 3
Entoloma euchroum (Pers. : Fr.) Donk
Saprotrophe lignicole
Cit. : Einh
Relevés : CH_bec(1)
Liste rouge : 4
Entoloma fernandae (Romagn.) Noordel.
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : BH_ro2(1), GL_sbe(2)
Liste rouge : 3
Entoloma ianthinum (Romagn. & J.
Favre) Noordel.
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : MO_pot(1)
Liste rouge : 2
Entoloma infula (Fr.) Noordel.
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Lange
Relevés : CR_eri(1), CR_moa(3), HE_div(2)
Entoloma inutile (Britzelm.) Noordel
Entoloma cuspidiferum (Kühner &
Romagn.) Noordel.
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Kriegl
Relevés : Be_clg(2), CR_moa(1) ; LL_com(2)
Liste rouge : 2
Entoloma cyanulum (Lasch : Fr.) Noordel.
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : BH_ro2(3)
Liste rouge : 3
Entoloma dysthales (Peck) Sacc.
Saprotrophe humicole
Cit. : Kriegl
Relevés : BH_ro2(2)
Liste rouge : 4
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : PL_cal(1)
Liste rouge : 4
Entoloma juncinum (Kühner &
Romagn.) Noordel.
Saprotrophe humicole
Cit. : Lange
Relevés : BH_aub(2), BH_ro2(2),
BH_ro3(1), CH_aul(1), CH_div(1),
GL_sbe(2), MO_sau(2)
Entoloma aff. lepidissimum (Svrcek)
Noordel.
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : PE_bem(1)
Liste rouge : 4
Entoloma longistriatum (Peck) Noordel.
Saprotrophe humicole
Cit. : Kriegl
Relevés : BH_ro2(2)
Entoloma longistriatum var. sarcitulum
(Kühner & Romagn. ex Orton) Noordel.
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh
Relevés : Be_aul(2), CR_moa(2)
Entoloma paludicola (P. D. Orton)
Romagn.
Mycorhizique Salix
Cit. : aucune
Relevés : BH_sau(4), HE_sa2(1), HE_sab(4)
Liste rouge : 3
Entoloma papillatum (Bres.) Dennis
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : HE_sab(1)
Entoloma lucidum (Orton) Moser
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : HE_sab(2)
Entoloma moliniophilum Walleyn & Noordel.
Saprotrophe humicole (graminicole ?)
Cit. : aucune
Relevés : PL_cal(1) ; PL_deb (2)
Liste rouge : 2 ? (à préciser, description récente)
Entoloma mougeotii (Fr.) Hesler
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Kriegl
Relevés : CR_eri(2), CR_moa(3), CR_mos(1),
CR_sr(3), MO_rad(3), MO_pot(3), HE_tou(1)
Remarque : spécimens à lames bordées de bleu
souvent mêlés au type dans les sphaignaies humides.
Entoloma mutabilipes Noordeloos et Liiv
Entoloma percandidum Noordel.
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : HE_tou(3)
Liste rouge : 3
Entoloma phaeocyathus Noordel.
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : BH_ro2(2)
Liste rouge : 4
Entoloma placidum (Fr. : Fr.) Noordel.
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : Be_aul(1)
Liste rouge : 4
Entoloma plebejoides (Schulzer) Noordel
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : Be_aul(2), BH_ro2(2), CR_moa(2)
Liste rouge : 3
Remarque : détermination à préciser, confusion
possible avec E. exile var. acystidiatum
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : BH_ro2(2)
Liste rouge : 4
Remarque : 1 récolte en roselière,
détermination à préciser
Entoloma nitriolens (Kühner) Trimbach
Entoloma pleopodium (Bull. : Fr.)
Noordel.
Mycorhizique Salix
Cit. : aucune
Relevés : LL_sau(2)
Liste rouge : 3
(=E. icterinum (Fr. : Fr.) Moser)
Saprotrophe humicole, tend. nitrophile
Cit. : Kriegl
Relevés : CH_aul(3)
Entoloma politum (Pers. : Fr.) Donk
Mycorhizique Salix
Cit. : Senn-I
Relevés : BH_sau(4), PL_aul(2), HE_sa2(3),
HE_sab(2)
Liste rouge : 3
Entoloma prismatospermum (Romagnesi)
Horak
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : GL_sbe(1)
Liste rouge : 2
Entoloma rhodocylix (Lasch : Fr.) Quélet
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Lange
Relevés : BH_aub(2), PL_bsp(1)
Liste rouge : 4
Entoloma rhodopolium (Fr. : Fr.) Kummer
Mycorhizique
Cit. : Senn-I
Relevés : CH_bec(3), CH_bem(3),
CH_div(3), GL_sbe(3), HE_aul(3), HE_bet(3),
HE_sa1(5), HE_sab(5)
Entoloma rusticoides (Gillet) J.E.Lange
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : HE_pop(1)
Liste rouge : 4
Entoloma sericellum (Fr. : Fr.) Kummer
Saprotrophe humicole
Cit. : Kriegl
Relevés : BH_ro2(1), CH_div(3), MO_rad(1)
Entoloma serrulatum (Pers. : Fr.) Hesler
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Kriegl
Relevés : CR_sr(2)
Entoloma tenellum (Favre) Noordel.
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh
Relevés : Be_aul(1), BH_ro2(2)
Liste rouge : 3
Entoloma undatum var. odorum (J.
Favre) comb. ined.
(=Rhodophyllus undatus var. odorus J. Favre
=Eccilia sericeonitida P. D. Orton)
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : CR_moa(2)
Liste rouge : 4
Entoloma xanthochroum (P. D. Orton)
Noordel.
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh
Relevés : PL_bsp(1), PL_mpo(3), PL_msp(3),
PL_deb(3)
Liste rouge : 4
Entoloma sericatum (Britzelm.) Sacc.
Exidia recisa (Ditmar : Fr.) Fr.
Mycorhizique
Cit. : Einh, Kriegl, Senn-I
Relevés : BH_sau(3), CH_bem(3), GL_bet(2),
GL_sbe(2), HE_bet(4), HE_tou(3), HE_sa1(3),
HE_sa2(3), HE_sab(3)
Liste rouge : 4
Saprotrophe lignicole
Cit. : aucune
Relevés : BH_sau(1), HE_sa2(4),
HE_sab(4)
Liste rouge : 5
Exobasidium vaccinii (Fuckel) Woronin
Flammulina fennae Bas
Parasite biotrophe (Vaccinium vitis-ideae)
Relevés : CR_ep(3)
Saprotrophe lignicole (Salix)
Cit. : aucune
Relevés : BH_sau(2)
Liste rouge : 4
Flagelloscypha faginea (Libert) W.B.Cooke
Fomitopsis pinicola (Swartz : Fr.) Kickx
Saprotrophe folliicole
Cit. : aucune
Relevés : Be_aul(1)
Parasite / Saprotrophe lignicole
Cit. : Krisai, Kriegl, Senn-I
Relevés : CH_bem(1)
Flammulaster aff. fusisporus Watling
Galerina atkinsoniana A.H.Smith
Saprotrophe graminicole
Cit. : Lange
Relevés : CR_meg(2)
Remarque : sur Carex rostrata ; bisporie partielle.
Bryotrophe
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : Arc_msp(1), Be_aul(3), BH_aub(2),
BH_tou(2), PE_bes(2), PL_deb(1), Pu(2)
Galerina atkinsoniana var. sphagnorum
A.H.Smith & Singer
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : HE_sa2(3)
Liste rouge : 4
Flammulaster aff. microspilus (Romagn.) Watling
Flammulaster rhombisporus (Atk.) Watling
Saprotrophe graminicole
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : BH_ro2(2), CR_sau(1), CR_sr(2)
Liste rouge : 3
Flammulina elastica (P. Karst.) Petersen &
Redhead
(=F. velutipes f. longispora Bas)
Saprotrophe lignicole (Salix)
Cit. : aucune
Relevés : HE_sa2(2), HE_sab(1)
(=G. heterocystis (Atk.) A. H. Smith & Singer
pro parte)
Bryotrophe
Cit. : Lange, Kriegl
Relevés : GL_bet(2), GL_ros(3), GL_sbe(1),
LM_jon(2)MO_vac(1), PL_sag(3), HE_sa1(2)
Galerina gibbosa J. Favre ex P.-A. Moreau
& Courtec.
Bryotrophe sphagnicole
Cit. : aucune
Relevés : CR_eri(3), LL_spm(3)
Liste rouge : 2
Galerina hepaticola A. H. Smith et Singer
Flammulaster ferrugineus (R. Maire) Watling
Saprotrophe graminicole
Cit. : aucune
Relevés : CR_meg(2)
Remarque : sur Molinia ; spores trop grandes, peutêtre aff. à F. granulosus. A l’étude.
Galerina clavata (Velen.) Kühner
Bryotrophe sphagnicole
Cit. : Einh
Relevés : PE_bem(2), PE_bes(2)
Liste rouge : 2
Galerina calyptrata P. D. Orton
Bryotrophe (sphaignes préf.)
Cit. : Einh, Kriegl, Krisai, Senn-I
Relevés : Arc_msp(2), CR_cal(1), MO_tou(2),
Pu(4)
Liste rouge : 5
Galerina sp 1
Bryotrophe (sphaignes préf.)
Cit. : aucune
Relevés : MO_pot(1)
Remarque : forme bisporique de G. paludosa ?
Galerina cinctula P. D. Orton
Saprotrophe graminicole (Juncus)
Cit. : aucune
Relevés : PL_aul(4)
Liste rouge : 3
Saprotrophe (tourbe retournée)
Cit. : aucune
Relevés : BH_tou(1)
Liste rouge : à préciser (1e récolte française)
Galerina muricellospora (Atk.) Bon &
Courtec.
Bryotrophe (sphaignes préf.)
Cit. : aucune
Relevés : Arc_msp(2), CR_moa(2),
LL_tri(2), MO_rad(3), MO_pot(2)
Liste rouge : 2
Galerina paludosa (Fr.) Kühner
Bryotrophe sphagnicole
Cit. : Einh, Krisai, Lange, Senn-I
Relevés : Arc_erv(4), Arc_msp(4), CR_cal(2),
CR_eri(4), CR_moa(3), CR_mos(3), CR_sr(1),
GL_bpi(2), GL_sph(2), GY_cal(4), GY_cr(3),
GY_mol(5), GY_tri(4), LL_cal(2), LL_spm(2),
LL_com(2), LL_pin(3), LL_tri(2), LM_cr(1), LM_pin(3),
LM_scz(3), MO_bep(2), MO_sca(3), MO_vac(2),
MO_epi(2), MO_pot(4), PE_bes(4), PL_bsp(4),
PL_mpo(1), PL_msp(3), PL_sag(2), PL_cal(2),
PL_deb(4), PL_act(4), PR_sma(2), PR_jon(1),
TA_sag(2), TA_div(2), TA_boi(3), Pu(2), Pm(2)
Liste rouge : 5
Galerina hybrida Kühner
Bryotrophe sphagnicole
Cit. : aucune
Relevés : GL_bpi(2), GL_bsp(5), 5,
GY_mol(3), GY_tri(3), LL_spm(5),
LL_com(5), LL_scz(3), LL_tri(5), LM_scz(2),
MO_rad(4), MO_pot(2), PL_bsp(2),
PL_msp(2), PL_sag(2), PL_cal(2), PL_deb(2),
PL_act(2), PR_sca(3), PR_sma(5), PR_jon(3)
Liste rouge : 5
Remarque : confondue avec G. tibiicystis dans
la littérature
Galerina jaapii A. H. Smith et Singer
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : MO_cli(4), MO_sre(1)
Liste rouge : 3
Galerina mniophila (Lasch : Fr.) Kühner
Bryotrophe
Cit. : Krisai, Lange
Relevés : MO_tou(3)
Galerina pseudocamerina Singer
Bryotrophe (sur Climacium)
Cit. : aucune
Relevés : MO_tou(1)
Galerina pumila (Pers. : Fr.) Singer
Bryotrophe
Cit. : Einh
Relevés : BH_sau(2)
Galerina rubiginosa (Pers.) Gillet
Bryotrophe
Cit. : aucune
Relevés : A2_esc(4), Arc_mol(3),
Arc_msp(3), Be_aul(1), CH_bec(3),
CR_moa(2), CR_sr(3), GL_sbe(1),
MO_vac(3), MO_pod(2), PL_lyc(1),
PL_cal(2), TA_sag(2)
Liste rouge : 5
Galerina rubiginosa var. annulata J. Favre
(=G. annulata (J. Favre) Singer ?= G. subannulata
Singer & A. H. Smith)
Bryotrophe, tend. alpine
Cit. : aucune
Relevés : Arc_mol(3)
Liste rouge : 3
Galerina sahleri (Quélet) Kühner
Bryotrophe
Cit. : Einh, Lange
Relevés : GL_bpi(1)
Liste rouge : 4
Galerina sphagnicola (Atk.) A. H. Smith &
Singer
Bryotrophe sphagnicole, tend. subalpine
Cit. : aucune
Relevés : Arc_msp(4), Arc_eva(4), GY_cal(4),
GY_mol(2), LL_spm(5), LL_pin(2), LL_tri(3),
PR_sca(3)
Liste rouge : 2
Galerina tibiicystis (Atk.) Kühner ss.
europ.
Bryotrophe sphagnicole
Cit. : Einh, Krisai, Lange, Senn-I
Relevés : Arc_msp(2), Arc_eva(2),
CR_eri(4), CR_moa(2), CR_mos(2), CR_sr(3),
GL_bsp(2), GY_mol(2), GY_tri(1), LL_com(2),
LL_scz(2), LL_tri(5), LM_mol(1), MO_rad(3),
MO_pot(2), MO_pod(2), PE_bes(4),
PE_bou(2), PE_sca(1), PL_bsp(2), PL_lyc(2),
PL_mpo(1), PL_sag(1), PL_cal(2), PL_deb(3),
PL_act(2), TA_sag(3), TA_boi(2), Pu(3), Pm(3)
Liste rouge : 5
Remarque : les récoltes européennes ne sont pas
conformes à l’holotype américain et devront
être renommées.
Galerina vittaeformis (Fr.) Singer
Bryotrophe
Cit. : Einh, Lange
Relevés : CH_bec(3), GL_aul(1), LL_pin(2)
Geoglossum sphagnophilum Ehrenberg
Galerina sphagnorum (Pers.) Kühner ss.
Atkinson, Smith & Singer etc. (non Kühner)
(=G. gibbosa ss. Bouteville)
Bryotrophe sphagnicole
Cit. : Lange, Einh, Senn-I
Relevés : CR_cal(3), CR_moa(2), CR_mos(4),
CR_sr(2), GL_bsp(1), PE_bes(1), PE_pca(2),
PE_sca(2), TA_sag(2)
Liste rouge : 2
Saprotrophe (sphaignes)
Cit. : aucune
Relevés : Arc_msp(1), GL_sr(2), LL_com(2)
Liste rouge : 2
Geoglossum umbratile Sacc.
Saprotrophe
Cit. : aucune
Relevés : BH_ro2(2)
Liste rouge : 4
Galerina subclavata Kühner
Bryotrophe
Cit. : aucune
Relevés : CR_moa(1), MO_rad(3)
Galerina “subsphagnorum” ad int.
(=G. sphagnorum ss. Kühner, Bon)
Bryotrophe sphagnicole
Cit. : aucune
Relevés : CR_mos(2), PL_bsp(4), PL_msp(4),
PL_cal(4), PL_act(3)
Liste rouge : 2
Guepiniopsis buccina (Pers. : Fr.)
Kennedy
Saprotrophe lignicole
Cit. : aucune
Relevés : BH_sau(2)
Liste rouge : 4
Gymnopilus fulgens (J. Favre & R. Maire)
Singer
Saprotrophe turficole
Cit. : Einh
Relevés : GL_sbe(2), GL_tou(3), LL_cal(3)
Liste rouge : 2 ? A préciser (anthropogène ?)
Gyrodon lividus (Bull. : Fr.) P. Karsten
Mycorhizique Alnus
Cit. : Einh, Kriegl
Relevés : CH_auc(5), CH_aub(2), CH_aul(3),
HE_aul(3), HE_bet(2), HE_sa2(2) ; GL_sbe(1)
Liste rouge : 3 ou 5 (si indicateur
d’eutrophisation)
Hapalopilus rutilans (Pers. : Fr.) P. Karst.
Saprotrophe lignicole
Cit. : Kriegl
Relevés : HE_sa2(1)
Hebeloma atrobrunneum Vesterh.
Mycorhizique Salix
Cit. : aucune
Relevés : PL_bsp(2)
Liste rouge : 2
Hebeloma candidipes Bruchet
Mycorhizique Salix/Betula
Cit. : aucune
Relevés : LL_sau(2), TA_epi(2)
Liste rouge : 3
Hebeloma cephalotum Vesterh., ined.
Mycorhizique Salix
Cit. : aucune
Relevés : GL_raq(1), HE_sab(3)
Liste rouge : 3 ? (à préciser)
Remarque : sans doute confondu avec H.
lutense (cheilos fortement capitées)
Hebeloma collariatum Bruchet
Mycorhizique Salix
Cit. : aucune
Relevés : GL_sbe(3)
Liste rouge : 4
Hebeloma crustuliniforme (Bull.)
Quélet
Mycorhizique
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : HE_sa2(2), HE_sab(2)
Hebeloma cf. elatum (Batsch : Fr.)
Gillet
Mycorhizique Salix
Cit. : aucune
Relevés : GL_bet(2)
Remarque : détermination douteuse, à
reprendre (sect. Denudata)
Hebeloma cf. favrei Romagn. & Quadr.
Mycorhizique
Cit. : aucune
Relevés : Be_aul(2)
Remarque : détermination douteuse
Hebeloma fragilipes Romagn.
Mycorhizique Betula
Cit. : aucune
Relevés : HE_tou(1), HE_sab(3)
Liste rouge : 3
Hebeloma fusisporum Gröger &
Zschiesc.
Mycorhizique Salix
Cit. : aucune
Relevés : BH_sau(2), PL_aul(3),
HE_sa2(3)
Liste rouge : 3
Hebeloma helodes J. Favre
Mycorhizique Betula
Cit. : Senn-I
Relevés : Be_aul(2), PE_bem(2),
PE_bes(3), PE_bou(1), PE_psp(2)
Liste rouge : 2
Hebeloma leucosarx P. D. Orton
Mycorhizique
Cit. : Einh, Kriegl
Relevés : BH_aub(2), CH_div(2), CR_sbo(2),
GL_bet(2), GL_sbe(3), PE_bem(3), HE_bet(2),
HE_tou(4), HE_sa2(2)
Hebeloma truncatum (Schaeff.) Kummer
(=H. theobrominum Quadr.)
Mycorhizique
Cit. : aucune
Relevés : CH_bem(1)
Hebeloma vaccinum Romagn.
Hebeloma longicaudum (Pers. : Fr.) Kummer
Mycorhizique
Cit. : Einh, Krisai, Lange
Relevés : LM_pin(1), MO_bep(3), TA_epi(2)
Liste rouge : 2
Hebeloma lutense Romagn.
Mycorhizique Salix
Cit. : aucune
Relevés : GL_bet(2), GL_sbe(2), HE_aul(3),
HE_tou(3), HE_sab(1)
Liste rouge : 3
Hebeloma mesophaeum (Pers.) Quélet
Mycorhizique
Cit. : Einh
Relevés : CR_sau(3), CR_sr(2), MO_sau(2),
HE_sa2(1)
Hebeloma aff. populinum Romagn.
Mycorhizique
Cit. : aucune
Relevés : BH_bou(3)
Hebeloma pusillum J. E. Lange
Mycorhizique Salix
Cit. : aucune
Relevés : BH_sai(2), CR_sr(3), HE_sab(3)
Liste rouge : 3
Mycorhizique Salix
Cit. : Einh
Relevés : GL_bet(2), HE_bet(4), HE_tou(2),
HE_sab(1)
Liste rouge : 3
Helvella macropus (Pers. : Fr.) Fuckel
Saprotrophe
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : Be_aul(2), PE_bem(1)
Hemimycena crispata Kühner
Saprotrophe foliicole
Cit. : Einh
Relevés : HE_sa2(1)
(=Mycena kauffmanii A. H. Smith)
Saprotrophe lignicole (Salix, brindilles
enfouies)
Cit. : Einh, « Hydropus floccipes » ?
Relevés : CR_sau(1), HE_sab(3)
e
Hemimycena persimilis (Malençon) comb.ined. Liste rouge : 2 ? (à préciser, 1 s récoltes
européennes)
Saprotrophe (sur Phragmites)
Cit. : aucune
Relevés : Be_aul(1)
Hydropus trichoderma var. lauboensis
Liste rouge : à préciser, 1e récolte française
Hausknecht & Krisai-Greilh.
Saprotrophe humicole (Salix)
Cit. : aucune
Hemimycena pithya (Fr.) Dörfelt
Relevés : GL_sbe(2)
Saprotrophe foliicole
Liste rouge : 2 ? (à préciser, 2e récolte
Cit. : aucune
connue)
Relevés : PE_bem(2), TA_bep(3)
Hemimycena tortuosa (P. D. Orton) Redhead
Saprotrophe lignicole
Cit. : aucune
Relevés : HE_sa2(2)
Liste rouge : 4
Hohenbuehelia algida (Fr.) Singer
(=Helotium cyphelloides P. D.Orton ex
Redhead)
Saprotrophe graminicole (Carex, Cladium)
Cit. : aucune
Relevés : CR_meg(4), GL_raq(2),
LM_jon(3)MO_meg(2)
Liste rouge : 2
Saprotrophe lignicole
Cit. : aucune
Relevés : CH_bem(1)
Liste rouge : 4
Remarque : distingué de H. atrocoerulea par
sa taille supérieure (> 3 cm) et ses lames jaune
beurre ; surtout sur Alnus.
Hemimycena lactea (Pers. : Fr.) Kummer
Hohenbuehelia fluxilis (Fr. : Fr.) P. D. Orton
Saprotrophe foliicole
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : PE_pis(2)
Saprotrophe lignicole (Salix)
Cit. : Kriegl
Relevés : Be_aul(1), BH_aub(1), HE_sa2(2),
HE_sab(3)
Liste rouge : 3
Hemimycena mauretanica (R. Maire)
Singer
Saprotrophe foliicole
Cit. : Einh
Relevés : HE_sab(2)
Liste rouge : 4
Hydropus kauffmanii (A. H. Smith) P.A. Moreau & Courtec. ad int.
Saprotrophe graminicole
Cit. : aucune
Relevés : MO_meg(2)
Liste rouge : 4
Hemimycena cyphelloides (P. D. Orton ex
Redhead) comb. ined.
Hebeloma sordescens Vesterh.
(=H. testaceum (Batsch : Fr.) Quélet pp.)
Mycorhizique
Cit. : aucune
Relevés : BH_bou(2)
Hemimycena mauretanica var. megaspora
(Kühner & Valla) comb. ined.
Hydnobolites cerebriformis Tulasne
Mycorhizique
Cit. : aucune
Relevés : Be_aul(1)
Liste rouge : 4
Hygrocybe aff. cantharellus (Schwein.)
Singer
Saprotrophe humicole (sphaignes +
Molinia)
Cit. : aucune
Relevés : CR_mos(1), GY_mol(3),
PE_pca(4), PE_psp(3), PL_mpo(2),
PL_msp(4), PL_sag(1), PL_cal(1), PL_deb(1)
Liste rouge : 3
Remarques : distinction avec H.
cantharellus à confirmer.
Hygrocybe coccineocrenata (P. D.
Orton) Moser
Saprotrophe humicole (sphaignes), tend.
montagnarde
Cit. : Einh, Krisai, Senn-I
Relevés : A2_esc(3), Arc_erv(3),
Arc_msp(4), Arc_eva(4), CR_mos(3),
GY_cal(4), GY_mol(4), GY_tri(4),
LL_spm(3), LL_com(4), LL_scz(3),
LL_tri(4), MO_rad(3), MO_pot(5),
MO_pod(4), MO_sre(3), PR_jon(3),
TA_sag(2), Pu(2), Pm(3)
Liste rouge : 5
Hygrocybe coccineocrenata var. monochroa ad
int.
Hypholoma "caricetum" nom. prov.
Saprotrophe graminicole (Carex rostrata)
Cit. : aucune
Saprotrophe humicole (sphaignes), tend. montagnarde
Relevés : GL_sph(2), GY_cr(5)
Cit. : aucune
Liste rouge : à préciser
Relevés : MO_pot(3), TA_div(1)
Remarque : voisin de H. elongatum mais
Liste rouge : 3 ? (à préciser)
greffé sur feuilles mortes de Carex rostrata ;
chrysocystides clavées-mucronées.
Hygrocybe conicopalustris Haller ex Bon
Saprotrophe humicole (avec Salix ?)
Hypholoma "microelongatum" nom. prov.
Cit. : Einh
Saprotrophe humicole (turficole ?)
Relevés : CR_mos(1), MO_rad(2), MO_sre(3)
Cit. : signalé par Einh. (« H. elongatum
Liste rouge : 3
forma »)
Relevés : GL_bsp(3), GL_tou(1)
Hygrocybe helobia Arnolds
Liste
rouge : à préciser
Saprotrophe humicole
Remarque : aspect de H. polytrichi pâle, sur
Cit. : Senn-I
tourbe nue, micro peu différente de H.
Relevés : Arc_mol(1), LM_mol(2)
elongatum – à comparer avec les récoltes
Liste rouge : 4
alpines non sphagnicoles.
Hygrocybe ortoniana Bon
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : PL_deb(1)
Liste rouge : 4
Hygrocybe parvula (Peck) Murrill
Saprotrophe humicole (aulnes)
Cit. : aucune
Relevés : Be_aul(2), BH_aub(1)
Liste rouge : 3
Hygrocybe sphagnophila (Peck) comb. ined.
(=Hygrophorus miniatus var. sphagnophilus Peck)
Saprotrophe humicole (sphaignes préf.)
Cit. : aucune
Relevés : LL_com(4), LL_scz(2)
Liste rouge : 3
Hymenoscyphus rhodoleucus (Fr.) Phillips
Saprotrophe graminicole (Equisetum)
Cit. : aucune
Relevés : CR_meg(3)
Hypholoma alboelongatum nom. prov.
Saprotrophe humicole (sphaignes)
Cit. : aucune
Relevés : LL_scz(2)
Liste rouge : à préciser (typique du
Scheuchzerietum ?)
Remarque : blanchâtre au début, à spores
étirées comme H. udum (mais lisses). A
rechercher, fidèle à sa station.
Hypholoma elongatum (Pers. : Fr.) Ricken
Saprotrophe humicole (sphaignes)
Cit. : Einh, Krisai, Lange, Senn-I
Relevés : A2_esc(3), Arc_erv(4),
Arc_msp(4), Arc_eva(4), CR_eri(2),
CR_mos(2), GL_bsp(1), GL_sph(2), GY_cl(1),
GY_cr(4), GY_mol(4), GY_tri(3), LL_spm(2),
LL_com(5), LL_pin(2), LL_scz(2), LL_tri(5),
LM_jon(3)LM_mol(1), LM_pin(1), LM_scz(2),
MO_rad(2), MO_pot(3), MO_sre(2),
PL_msp(1), PL_sag(2), PL_cal(3), PR_sca(4),
PR_sma(4), PR_jon(2), TA_sag(3), TA_boi(2),
Pu(4), Pm(3)
Liste rouge : 5
Hypholoma fasciculare (Hudson : Fr.)
Kummer
Saprotrophe lignicole
Cit. : Einh, Kriegl, Senn-I
Relevés : CH_auc(1), CH_bec(4), HE_div(4),
HE_sab(4)
Inocybe albovelutipes Stangl
Mycorhizique (Betula préf. ?)
Cit. : Kriegl
Relevés : Be_aul(2), BH_aub(1),
PE_bem(4), PE_bes(2)
Liste rouge : 4
Dét. : J.C. Déiana
Hypholoma polytrichi (Fr.) Ricken
Saprotrophe humicole (buttes à polytrics)
Cit. : Einh, Lange
Relevés : LL_pin(2), Pm(2)
Liste rouge : 3
Inocybe alnea Stangl
Mycorhizique Alnus
Cit. : aucune
Relevés : PL_deb(1)
Liste rouge : 3
Hypholoma subericaeum (Fr.) Kühner
Saprotrophe turficole
Cit. : aucune
Relevés : BH_ro3(5), BH_tou(5)
Liste rouge : 3 ? (anthropogène)
Hypholoma sublateritium (Fr.) Quélet
Saprotrophe lignicole
Cit. : Einh
Relevés : CH_bec(2), HE_div(3)
Hypholoma udum (Pers. : Fr.) Kühner
Saprotrophe humicole (turficole)
Cit. : Einh, Krisai, Lange
Relevés : LL_scz(2)
Liste rouge : 3 (favorisé par perturbations ?)
Inocybe auricoma (Batsch) Fr.
Mycorhizique
Cit. : aucune
Relevés : GL_sbe(1)
Inocybe calospora Quélet
Mycorhizique
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : CH_aub(2), CH_aul(1),
PE_bem(2)
Liste rouge : 4
Inocybe casimiri Velen.
Mycorhizique
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : BH_aub(1)
Inocybe abjecta P. Karst.-> Sacc.
Mycorhizique
Cit. : aucune
Relevés : CH_bec(3), CH_bem(1)
Inocybe curreyi Berk.
Mycorhizique Populus
Cit. : aucune
Relevés : HE_pop(2)
Inocybe acutella Bon
Mycorhizique Salix
Cit. : aucune
Relevés : LL_sau(1), PL_aul(1)
Liste rouge : 3
Inocybe curvipes P. Karst.
Mycorhizique
Cit. : Senn-I
Relevés : HE_pop(3)
Inocybe egenula J. Favre
Mycorhizique (subalp.-alp.)
Cit. : aucune
Relevés : CR_ep(3)
Liste rouge : 2
Inocybe lanuginosa (Bull. : Fr.) Kummer
Cit. : Einh, Lange, Senn-I
Relevés : Be_aul(1), PL_bsp(1)
Mycorhizique
Inocybe leucoloma Kühner
Inocybe gausapata Kühner
Mycorhizique
Cit. : Einh
Relevés : Be_aul(3), HE_aul(3)
Inocybe geophylla (Fr. : Fr.) Kummer
Mycorhizique
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : Be_aul(2), CH_bec(3), HE_sa1(3)
Inocybe geraniodora J. Favre
Mycorhizique Salix
Cit. : aucune
Relevés : HE_sa2(2)
Liste rouge : 3
Inocybe praetervisa Quélet
Mycorhizique
Cit. : Krisai, Senn-I
Relevés : Be_aul(2), PE_bem(2), HE_aul(3)
Inocybe quietiodor Bon
Mycorhizique Salix, Alnus ?
Mycorhizique
Cit. : aucune
Cit. : aucune
Relevés : GL_bet(1), GL_sbe(1), HE_tou(2)
Relevés : PE_bem(2)
Liste rouge : 3
Liste rouge : 4
Remarque : les récoltes planitiaires à subalpines de
Dulcamarae sous Salix aurita et Alnus glutinosa
Inocybe rhodiola Bres.
semblent pouvoir être rapportées à cette espèce
Mycorhizique (Salix pref.)
décrite de la zone alpine par leur voile blanc
Cit. : aucune
abondant ; à confirmer.
Relevés : HE_pop(1), HE_sa2(3)
Liste rouge : 3
Inocybe maculata var. fulva Bon
Mycorhizique
Cit. : aucune
Relevés : CH_bec(5), HE_sa2(4)
Liste rouge : 4
Dét. : J.C. Déiana
Inocybe salicis Kühner
Mycorhizique Salix
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : HE_aul(1), HE_tou(1), HE_sa2(3)
Liste rouge : 3
Inocybe grammata Quélet
Mycorhizique
Cit. : Senn-I
Relevés : CH_bec(1)
Liste rouge : 4
Inocybe grata (Weinm.) Sacc.
Mycorhizique
Cit. : aucune
Relevés : CH_bec(1)
Inocybe kuehneri Stangl & Veselsky
Mycorhizique
Cit. : aucune
Relevés : PE_bem(1)
Inocybe lacera var. helobia Kuyper
Mycorhizique Salix
Cit. : aucune
Relevés : MO_cli(2), MO_sre(2), MO_sau(2),
PL_sag(1)
Liste rouge : 3
Inocybe mixtilis (Britzelm.) Sacc.
Mycorhizique
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : MO_sre(2)
Inocybe xanthocephala P. D. Orton
Mycorhizique Salix
Cit. : aucune
Relevés : HE_pop(3), HE_sa2(2)
Liste rouge : 3
Inocybe napipes J. E. Lange
Mycorhizique
Cit. : Einh, Lange, Senn-I
Relevés : LM_pin(1), PL_aul(1), PL_bsp(1)
Inocybe obscura (Pers.->) Gillet
Mycorhizique
Cit. : aucune
Relevés : Be_aul(3)
Inocybe phaeoleuca Kühner
Mycorhizique
Cit. : Einh
Relevés : CH_bec(3), CH_bem(2)
Liste rouge : 4
Dét. : J.C. Déiana
Laccaria affinis (Singer) Bon
Mycorhizique
Cit. : Senn-I
Relevés : Be_aul(3), BH_aub(4),
BH_tou(2), CH_bec(4), CH_bem(2),
GL_aul(4), GL_bet(2), GL_sbe(2),
GL_tou(3), LM_epi(4), MO_tou(3),
PE_bem(3), PL_lyc(1), HE_sa2(3),
HE_sab(3)
Remarques : complexe de taxons mal
débrouillé ; ici, récoltes turficoles ou
hygrophiles hors sphaignes, sans cystides ni
poils marginaux.
Laccaria amethystina (Hudson->)
Cooke
Mycorhizique
Cit. : Einh, Kriegl, Lange, Senn-I
Relevés : LM_pin(2), MO_div(1)
Laccaria anglica (Singer) Pazmany
Mycorhizique (+ sphaignes)
Cit. : Senn-I
Relevés : Be_aul(2), GL_aul(5),
GL_bpi(2), GL_bsp(5), GL_sr(5),
MO_bep(2), MO_rad(3), PL_bsp(5),
PL_sag(2), PL_cal(1), PL_act(2), TA_div(2),
TA_bep(3), TA_boi(2), Pu(4)
Liste rouge : 5
Inonotus radiatus (Sow. : Fr.) P. Karst.
Saprotrophe lignicole (Alnus)
Cit. : Kriegl, Senn-I
Relevés : BH_aub(1)
Liste rouge : 5
Kuehneromyces mutabilis (Schaeff. : Fr.)
Singer et A. H. Smith
Saprotrophe lignicole
Cit. : Einh, Kriegl, Lange, Senn-I
Relevés : BH_aub(2), CH_div(1), GL_bet(2),
GL_sbe(2), HE_div(3)
Laccaria bisporigera Ballero & Contu
Mycorhizique
Cit. : aucune
Relevés : HE_sa2(2), HE_sab(4)
Liste rouge : 4
Laccaria proxima (Boud.) Singer
Mycorhizique
Cit. : Einh, Kriegl, Lange, Senn-I
Relevés : PE_bem(1), PR_bou(2)
Laccaria pumila Fayod
Mycorhizique (Salix pref.)
Cit. : aucune
Relevés : BH_aub(2), BH_sai(4), CR_ep(2),
CR_sau(4), CR_sr(3), GL_bpi(2), GL_raq(4),
LL_sau(4), MO_cli(4), MO_sre(4), MO_sau(5),
HE_bet(3)
Liste rouge : 5
Lactarius camphoratus (Bull.) Fr.
Mycorhizique
Cit. : Einh, Kriegl, Lange
Relevés : Be_aul(4), HE_bet(3)
Lactarius controversus (Pers. : Fr.) Pers.
Mycorhizique Populus
Cit. : aucune
Relevés : HE_aul(1)
Laccaria purpureobadia Reid
Lactarius helvus (Fr. : Fr.) Fr.
Mycorhizique
Cit. : Einh, Lange, Senn-I
Relevés : GY_epi(2), LL_pin(1), LM_pin(1),
TA_bep(2), Pu(2)
Liste rouge : 3
Lactarius lacunarum Hora
Mycorhizique Betula/Salix, répart. atlantique
Cit. : aucune
Relevés : CH_bec(2), CH_div(4), PE_bem(5),
PE_bes(2), PL_bsp(4), PL_sag(2), HE_bet(2),
HE_tou(4)
Liste rouge : 3 (caractéristique Lactarietum
lacunarum)
Mycorhizique Alnus
Cit. : aucune
Relevés : BH_aub(1), CH_div(2), CR_sau(1),
PL_aul(2), HE_sab(2)
Liste rouge : 3
Lactarius cyathuliformis Bon
Laccaria tortilis (Bolt.) Cooke
Lactarius deterrimus Gröger
Lactarius lilacinus (Lasch : Fr.) Fr.
Mycorhizique Picea
Cit. : Kriegl, Senn-I
Relevés : Be_aul(1), MO_bep(2), PE_bou(1),
HE_aul(2)
Mycorhizique Alnus
Cit. : Einh, Kriegl
Relevés : Be_aul(5), BH_aub(5), CH_aub(3)
Liste rouge : 3
Mycorhizique
Cit. : Senn-I
Relevés : BH_ro2(1), MO_sau(4), HE_sab(2)
Mycorhizique Alnus
Cit. : aucune
Relevés : Be_aul(4), BH_aub(4), HE_sab(4)
Liste rouge : 5
Lactarius acerrimus J. E. Lange
Mycorhizique (Populus tremula)
Cit. : aucune
Relevés : HE_aul(5)
Lactarius evosmus Kühner & Romagn.
Mycorhizique Populus tremula
Cit. : aucune
Relevés : HE_aul(1)
Lactarius aspideus (Fr. : Fr.) Fr.
Mycorhizique Salix
Cit. : aucune
Relevés : BH_sau(2)
Liste rouge : 3
Lactarius aurantiacus (Pers. : Fr.) Fr.
Mycorhizique
Cit. : aucune
Relevés : GL_sbe(3)
Lactarius badiosanguineus Kühner & Romagn.
Mycorhizique Picea
Cit. : Einh, Krisai
Relevés : MO_div(1)
Lactarius musteus Fr.
Mycorhizique Pinus
Cit. : Senn-I
Relevés : LM_pin(1)
Liste rouge : 1
Lactarius necator (Bull. : Fr.) Pers.
Mycorhizique
Cit. : Einh, Krisai, Lange, Senn-I
Relevés : CH_bem(1), LM_pin(2)
Lactarius glyciosmus (Fr. : Fr.) Fr.
Mycorhizique
Cit. : Einh, Kriegl, Senn-I, Lange
Relevés : Be_aul(3), BH_aub(1), CH_Aub(1),
CH_bem(1), GL_bet(2), GL_raq(2), GL_sac(2),
LM_sau(2), MO_bep(3), MO_epi(2), HE_bet(3),
HE_tou(3)
Mycorhizique Alnus
Cit. : aucune
Relevés : CH_aub(3), CH_aul(1)
Liste rouge : 3
Lactarius oedohyphosus Izderda &
Noordel.
(=L. theiogalus (Bull. :Fr.) Fr., non ss.
Bull.)
Mycorhizique Betula (+sphaignes)
Cit. : aucune
Relevés : GL_bpi(3), LM_pin(4),
PE_bes(2), PL_bsp(1), TA_bep(3)
Liste rouge : 3
Remarques : différences avec L. tabidus
mal établies, à redéfinir.
Lactarius omphaliformis Romagn.
Mycorhizique Alnus
Cit. : aucune
Relevés : BH_aub(3), BH_sau(2),
CH_aub(2), GL_aul(5), PL_aul(1),
PL_bsp(2), PL_sag(1)
Liste rouge : 3
Lactarius picinus Fr.
Lactarius fuliginosus (Fr. : Fr.) Fr.
Mycorhizique
Cit. : Senn-I
Relevés : PE_bem(3)
Lactarius obscuratus var. radiatus (J. E.
Lange ex Romagn.) Romagn.
Mycorhizique Picea
Cit. : aucune
Relevés : Be_aul(1), PE_bem(1)
Lactarius pubescens (Schrad.) Fr.
Lactarius obscuratus (Lasch : Fr.) Fr.
Mycorhizique Alnus
Cit. : Einh, Kriegl
Relevés : Be_aul(2), GL_sbe(2), HE_sa1(2),
HE_sab(3)
Liste rouge : 3 (signe d’eutrophisation ?)
Mycorhizique Betula
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : CH_bem(1), GL_bet(3),
GL_sbe(3), PE_bem(1), PE_bes(4),
HE_aul(1), HE_tou(3)
Lactarius quieticolor Romagn.
Mycorhizique Pinus
Cit. : aucune
Relevés : PE_pis(1)
Liste rouge : 4
Lactarius repraesentaneus Britzelm.
Mycorhizique, tend. continentale
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : TA_div(1), Pu(1)
Liste rouge : 3
Lactarius trivialis (Fr. : Fr.) Fr.
Mycorhizique (Picea strict ?)
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : Pu(2)
Leccinum rigidipes P. D. Orton
Mycorhizique Betula
Cit. : aucune
Relevés : CR_sgi(2), MO_sca(1)
Liste rouge : 4
Lactarius vietus (Fr. : Fr.) Fr.
Lactarius rufus (Scop. : Fr.) Fr.
Mycorhizique
Cit. : Einh, Krisai, Lange, Senn-I
Relevés : GL_bpi(3), GL_raq(1), GL_bsp(4),
GY_epi(2), LL_pin(2), LM_pin(2), MO_epi(2),
MO_tou(3), PR_bou(2), TA_bep(2), Pm(2)
Lactarius scrobiculatus (Scop. : Fr.) Fr.
Mycorhizique Picea
Cit. : Einh, Kriegl, Senn-I
Relevés : MO_div(1)
Lactarius sphagneti (Fr.) Gröger
Mycorhizique Picea
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : LM_epi(2), MO_div(2), Pu(2)
Liste rouge : 3
Lactarius spinosulus Quélet
Mycorhizique
Cit. : aucune
Relevés : Be_aul(3)
Liste rouge : 4
Mycorhizique Betula
Cit. : Einh, Lange, Senn-I
Relevés : Be_aul(2), GL_bpi(3), GL_bsp(2),
PE_bem(4), PE_bes(4), Pu(2)
Liste rouge : 4
Mycorhizique Betula
Cit. : aucune
Relevés : Arc_epi(1), CR_cal(3), GL_bpi(2),
GL_bsp(4), LM_pin(1), MO_bep(2),
MO_sca(2), PE_bes(2), PE_bou(2), PE_psp(2),
PL_bsp(1), PR_bou(2), HE_aul(1), TA_epi(2),
Pu(1)
Liste rouge : 5
Leccinum cyaneobasileucum Lannoy &
Estadès
Mycorhizique Betula
Cit. : aucune
Relevés : PE_psp(1)
Liste rouge : 4
Saprotrophe lignicole (Salix pref.)
Cit. : Einh
Relevés : Be_aul(1), PE_bem(2),
HE_sa1(3)
Liste rouge : 4
Leccinum scabrum (Bull. : Fr.) Gray
Mycorhizique Betula
Cit. : Einh, Kriegl, Lange
Relevés : CR_sgi(1)
Leccinum variicolor Watling
Leccinum brunneogriseolum Lannoy &
Estadès
Lentinus suavissimus Fr.
Mycorhizique Betula
Cit. : Kriegl, Senn-I
Relevés : BH_aub(1), PE_bem(1)
Leccinum variicolor f. sphagnorum
Lannoy & Estades
Mycorhizique Betula
Cit. : Senn-I
Relevés : Arc_epi(1), GL_bpi(2), GL_bsp(2),
LM_pin(1), PE_bem(1), PE_bes(1), PE_bou(3),
PE_pca(2), PE_psp(2), PL_bsp(2), PR_bou(1)
Liste rouge : 5
Leccinum versipelle (Fr.) Snell
Mycorhizique Betula
Cit. : aucune
Relevés : PE_bem(1)
Leotia lubrica (Scop. : Fr.) Pers.
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : Be_aul(5), BH_aub(2),
PE_bem(2), PL_bsp(1)
Lepiota cristata
Saprotrophe humicole (tend. nitrophile)
Cit. : Einh, Kriegl
Relevés : HE_pop(1)
Lepiota ventriosospora var. fulva Bon
Saprotrophe humicole (tend. nitrophile)
Cit. : aucune
Relevés : HE_sa1(1)
Lepista flaccida (Sow. : Fr.) Pat
Saprotrophe humicole (tend. nitrophile)
Cit. : Kriegl, Senn-I
Relevés : CH_aub(2), CH_aul(1),
HE_sa1(3), HE_sab(4)
Lepista glaucocana (Bres.) Singer
Lactarius tabidus Fr.
Leccinum holopus (Rostk.) Watling
Mycorhizique
Cit. : Kriegl, Lange
Relevés : CH_bec(4), CH_bem(4), GL_bet(2),
PL_bsp(5), PL_sag(3), PL_cal(1), HE_bet(2)
Mycorhizique Betula
Cit. : Einh
Relevés : GL_bpi(2), GL_bsp(2), MO_bep(2),
MO_epi(3), PE_bou(2)
Liste rouge : 2
Lentinellus tridentinus (Bres.-> Sacc. &
Sydow) Singer
Saprotrophe lignicole (Alnus, Salix)
Cit. : aucune
Relevés : BH_sau(1)
Liste rouge : 4
Lactarius torminosus (Schaeff. : Fr.) Pers.
Mycorhizique Betula
Cit. : Einh, Kriegl
Relevés : Be_aul(2), CH_bec(1), LM_pin(1),
MO_bep(2), MO_epi(1), MO_div(1), PE_bem(1),
PE_bes(2), PE_pca(1), PE_psp(1)
Leccinum nucatum Lannoy & Estadès
Mycorhizique Betula
Cit. : aucune
Relevés : Be_aul(2), CR_cal(2), CR_sgi(2),
GL_bpi(2), LM_pin(2), MO_bep(1), PE_bes(1),
PE_bou(2), PE_pca(2), PL_bsp(2), PL_sag(2)
Liste rouge : 5
Lentinellus ursinus (Fr. : Fr.) Kühner
Saprotrophe lignicole
Cit. : aucune
Relevés : Be_aul(1)
Liste rouge : 4
Remarque : petite forme conchoïde < 1 cm.
Saprotrophe humicole (tend. nitrophile)
Cit. : Einh
Relevés : CH_bec(3), HE_bet(2),
HE_sa1(2), HE_sab(1)
Lepista sordida var. lilacea (Quélet) Bon
Saprotrophe humicole (tend. nitrophile)
Cit. : aucune
Relevés : CH_auc(1)
Lycoperdon lividum Pers.
Saprotrophe humicole (tend. nitrophile)
Cit. : aucune
Relevés : HE_tou(4)
Lycoperdon perlatum Pers. : Pers.
Marasmius androsaceus (L. : Fr.) Fr.
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Kriegl, Senn-I
Relevés : CH_aul(2), CH_bec(2), HE_bet(4),
HE_sab(1)
Saprotrophe lignicole
Cit. : Einh, Krisai, Kriegl, Lange, Senn-I
Relevés : CH_bec(2), GY_epi(2), LM_epi(3),
MO_bep(1), MO_sca(3), MO_epi(1),
MO_pot(1), PL_deb(2), HE_sab(3)
Lyophyllum maas-geesterani Clémç. &
Winterhoff
Saprotrophe humicole (préf. Alnus ?)
Cit. : Kriegl
Relevés : Be_aul(2), GL_aul(3)
Liste rouge : 4 ? (description récente, à préciser)
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Kriegl, Lange, Senn-I
Relevés : HE_sab(2)
Macrotyphula juncea (Bull. : Fr.) Paechn.ex
Rauschert
Saprotrophe foliicole
Cit. : aucune
Relevés : GL_bet(3)
Marasmiellus ramealis (Bull. : Fr.) Singer
Saprotrophe lignicole
Cit. : Einh, Kriegl
Relevés : PL_bsp(3), HE_bet(1), HE_sa2(1),
HE_sab(5)
Marasmiellus tricolor var. graminis (Singer)
Antonin & Noordel.
Saprotrophe graminicole
Cit. : aucune
Relevés : MO_rad(3)
Liste rouge : 4 ? (habitat en tourbières non signalé)
Marasmiellus vaillantii (Pers. : Fr.) Singer
Saprotrophe graminicole
Cit. : aucune
Relevés : Be_aul(3), BH_ro2(2), CH_bec(3),
GL_aul(3), GL_bet(3), PL_aul(3), HE_sa2(3)
(=M. recubans Quél.)
Saprotrophe foliicole
Cit. : aucune
Relevés : BH_aub(1), HE_sa1(1), HE_sab(1)
Marasmius epiphyllus (Pers. : Fr.) Fr.
Saprotrophe foliicole
Cit. : Einh
Relevés : CR_sbo(2)
Saprotrophe graminicole
Cit. : Arons, Einh, Kriegl, Lange, Senn-I
Relevés : Be_ros(5), BH_aub(5), BH_ro2(5),
BH_ro1(5), GL_bet(2), GL_sbe(2), PL_bsp(1),
HE_aul(2), HE_sab(5)
Liste rouge : 5
Marasmius oreades (Bolt. : Fr.) Fr.
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : HE_tou(4), HE_div(3)
Marasmius rotula (Scop. : Fr.) Fr.
Saprotrophe lignicole
Cit. : Einh, Kriegl, Senn-I
Relevés : BH_aub(2), HE_bet(4), HE_sa1(3),
HE_sa2(1)
Marasmius saccharinus (Batsch) Fr.
Saprotrophe foliicole
Cit. : Senn-I
Relevés : GL_sbe(1), HE_sab(1)
Marasmius minutus Peck (=M. capillipes Sacc.)
Saprotrophe foliicole (Populus préf.)
Cit. :
Relevés : HE_div(3)
Merulius tremellosus Schrad. : Fr.
Saprotrophe lignicole
Cit. : aucune
Relevés : CH_bec(1)
Micromphale foetidum (Sow. : Fr.) Gray
Marasmius tenuiparietalis Singer
Marasmius limosus Boud. & Quélet
Macrolepiota rhacodes (Vitt.) Singer
Marasmius setosus (Sow.) Noordel.
Saprotrophe foliicole
Cit. : aucune
Relevés : GL_bet(2)
Saprotrophe lignicole
Cit. : Einh
Relevés : HE_sa1(2), HE_sab(5)
Mitrula paludosa Fr. : Fr.
Megacollybia platyphylla (Pers. : Fr.)
Kotlaba & Pouzar
Saprotrophe lignicole
Cit. : Einh, Kriegl, Senn-I
Relevés : CH_aub(2), CH_bec(2), GL_sbe(1),
PE_psp(1), HE_pra(2), HE_sab(1)
Saprotrophe foliicole subaquatique
Cit. : Einh
Relevés : LM_cr(5), PL_mpo(4),
PL_msp(4), PL_deb(3)
Liste rouge : 3
Mycena abramsii cf
Melanoleuca brevipes (Bull.) Pat
Saprotrophe humicole (tend. nitrophile)
Cit. : aucune
Relevés : BH_bou(2)
Melanoleuca grammopodia (Bull. : Fr.)
Pat
Saprotrophe humicole (tend. nitrophile)
Cit. : aucune
Relevés : HE_sa1(2)
Melanoleuca polioleuca (Fr.) Kühner & R.
Maire
Saprotrophe humicole (tend. nitrophile)
Cit. : aucune
Relevés : HE_pra(2)
Melanophyllum haematospermum (Bull.:
Fr.) Kreisel
(=M. echinatum (Roth : Fr.) Singer)
Saprotrophe humicole (tend. nitrophile)
Cit. : aucune
Relevés : HE_sa1(3)
Liste rouge : 4
Saprotrophe lignicole (Salix/Alnus)
(=M. alcalina ss. Einhellinger etc. ?)
Cit. : Einh ?
Relevés : Be_aul(1), BH_aub(2),
BH_bou(2), BH_sau(1), CH_bec(2),
GL_sbe(1), HE_bet(1), HE_sab(2)
Remarque : diffère de M. abramsii par
l’odeur iodée forte.
Mycena acicula (Schaeff.) Kummer
Saprotrophe lignicole
Cit. : Einh, Kriegl, Krisai
Relevés : Be_aul(2), BH_aub(2),
CH_bec(2), GL_bet(1), GL_sbe(1),
HE_pop(2), HE_sab(2)
Mycena adonis (Bull.: Fr.) Gray
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Kriegl, Lange
Relevés : PL_deb(4), PR_sma(4)
Liste rouge : 2
Mycena tenerrima var. salicis Rauschert at int
Saprotrophe foliicole (Salix)
Cit. : aucune
Relevés : CR_sau(1), HE_sab(3)
Mycena albidolilacea Kühner & R. Maire
Saprotrophe foliicole
Cit. : aucune
Relevés : CH_bec(2), GL_bet(2), GL_sbe(2),
HE_sab(2)
Mycena arcangeliana Bres.
Saprotrophe lignicole
Cit. : aucune
Relevés : CR_sr(1), GL_sbe(1)
Mycena cf. avellaneibrunnea A. H. Smith
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : HE_sab(1)
Mycena bulbosa (Cejp) Kühner
Saprotrophe graminicole (Juncus, Phragmites)
Cit. : aucune
Relevés : BH_ro2(2), LM_jon(3)PL_aul(1),
PL_act(3)
Mycena chlorinella J. E. Lange
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Lange
Relevés : PE_bes(1), PE_pca(1), TA_bep(2)
Mycena citrinomarginata Gillet
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : CH_bec(1), CR_sau(2), CR_sbo(3),
GL_bet(1), GL_sbe(1), HE_sab(3)
Liste rouge : 4
Mycena crocata (Schrad. : Fr.) Kummer
Saprotrophe humicole
Cit. : Lange
Relevés : HE_sa1(1)
Liste rouge : 4
Mycena epipterygia (Scop. : Fr.) Gray
Mycena galericulata (Scop. : Fr.) Gray
Saprotrophe
Cit. : Einh, Kriegl, Krisai, Lange, Senn-I
Relevés : CR_moa(3), CR_sr(2), CR_sgi(1),
GL_sbe(3), GY_epi(2), MO_sca(1), PE_psp(3),
PL_bsp(3), PL_cal(1), PL_deb(2), HE_bet(2),
HE_sab(3), TA_sag(1)
Remarque : une forme très pâle associée à
Salix repens à l’étude.
Saprotrophe lignicole
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Kriegl, Lange, Senn-I
Cit. : Kriegl, Senn-I
Relevés : Be_aul(1), BH_aub(2), BH_sau(2),
Relevés : CR_moa(2), CR_sr(2), GL_bet(2),
CH_aub(2), CH_aul(4), CH_bec(4),
HE_sab(2)
CH_bem(3), 2, GL_bet(3), GL_sbe(1),
MO_bep(2), PE_bem(4), PL_bsp(2), HE_aul(1),
Mycena leucogala (Cooke) Saccardo
HE_pra(2), HE_sa1(1), HE_sa2(2), HE_sab(4)
Saprotrophe humicole
Remarque : les formes bisporiques sont plutôt
Cit. : aucune
printanières mais apparaissent sur les mêmes stations Relevés : PL_deb(2)
que les formes tétrasporiques.
Mycena filopes (Bull.: Fr.) Kummer, f.
bisporique
(=M. metata var. tenella Kühner)
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : Be_aul(2), BH_aub(2), BH_ro2(2),
CR_cal(1), CR_ep(1), CR_sau(3), GY_tri(2),
LM_pin(1), MO_bep(3), MO_div(1), MO_pot(2),
MO_sre(4), PE_bem(2), PE_bes(2), PE_psp(2),
HE_sab(2)
Remarque : seule la forme bisporique a été
trouvée sur les sites étudiés.
Mycena flavescens Velen.
Saprotrophe foliicole
Cit. : Einh, Kriegl
Relevés : HE_bet(2)
Mycena flavoalba (Fr.) Quélet
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : CR_cal(1), CR_sgi(1)
Remarque : la var. amara J. Favre, non
trouvée sur nos sites, semble propre aux
pessières à Vaccinium et Hylocomium.
Mycena leptocephala (Pers.) Gillet
Mycena metata (Fr. : Fr.) Kummer
Mycena galopus (Pers. : Fr.) Kummer
Saprotrophe humicole
Cit. : Kriegl, Krisai, Lange, Senn-I
Relevés : Be_aul(2), BH_aub(1), BH_ro1(2),
CH_bec(1), CH_bem(1), CH_div(1), CR_cal(1),
CR_sgi(1), GL_bet(1), GL_sbe(2), GY_epi(2),
GY_tri(2), LL_com(2), LM_jon(2)LM_mol(2),
LM_pin(3), MO_bep(2), MO_sca(2), MO_vac(2),
MO_epi(2), PE_bes(3), PE_pca(4), PE_psp(2),
PL_bsp(4), PL_sag(3), PL_deb(2), PR_bou(1),
HE_sab(2), TA_bep(2), Pu(2)
Mycena grisellina J. Favre
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Kriegl, Lange
Relevés : BH_aub(2), CH_bem(1),
PL_sag(2)
Mycena metata (Fr. : Fr.) Kummer, f.
bisporique
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : CH_aul(2), HE_sab(3)
Mycena mirata (Peck) Saccardo
Saprotrophe corticole
Saprotrophe foliicole
Cit. : aucune
Cit. : aucune
Relevés : CR_sbo(1)
Relevés : GL_sbe(1)
Liste rouge : 3
Liste rouge : 3 (première récolte signalée depuis la
description originale).
Mycena olida Bres.
Remarque : cette espèce à spores très faiblement
Saprotrophe corticole
amyloïde est à classer dans les Fragillipedes.
Cit. : aucune
Relevés : GL_bet(2)
Mycena haematopus (Pers. : Fr.) Kummer
Saprotrophe lignicole
Cit. : Einh, Kriegl, Lange, Senn-I
Relevés : Be_aul(1), CH_aul(4), CH_bem(2),
PE_bem(2)
Mycena hiemalis (Osbeck) Quélet
Saprotrophe corticole
Cit. : Kriegl
Relevés : CH_bec(5), HE_sa1(4), HE_sa2(5),
HE_sab(2)
Mycena oligophylla Aronsen & Maas G.
Saprotrophe graminicole (sur Cladium)
Cit. : aucune
Relevés : GL_raq(2)
Liste rouge : 2
Mycena pearsoniana Dennis ex Singer
Saprotrophe humicole (pref. Alnus)
Cit. : aucune
Relevés : BH_aub(2)
Liste rouge : 3
Mycena picta (Fr. : Fr.) Harmaja
Saprotrophe foliicole (sur Alnus)
Cit. : aucune
Relevés : BH_aub(2)
Liste rouge : 2
Mycena pura (Pers. : Fr.) Kummer
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Kriegl, Lange, Senn-I
Relevés : BH_aub(2), CH_aub(3), CH_aul(3),
CH_bec(4), CH_bem(3), CH_div(2), HE_bet(5),
HE_sa1(2), HE_sab(4)
Mycena pura f. lutea (Secr. ex Gillet) Kühner
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : CH_auc(3), HE_bet(1)
Mycena sanguinolenta (Alb. & Schwein. :
Fr.) Kummer
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Kriegl, Lange, Senn-I
Relevés : Be_aul(2), BH_aub(2), BH_sau(1),
CH_bem(1), PL_bsp(2), PL_sag(2), PL_act(1),
HE_sab(4)
Mycena speirea (Fr. : Fr.) Gillet
Saprotrophe corticole
Cit. : Einh, Kriegl
Relevés : Be_aul(3), Be_ros(2), BH_aub(2),
CH_aul(2), CH_bem(2), CH_div(2), GL_bet(2),
GL_ros(2), GL_sbe(1), PE_bem(2), HE_tou(2),
HE_div(1), HE_sa1(1), HE_sa2(3), HE_sab(3)
Saprotrophe lignicole (pref. Fagus)
Cit. : aucune
Relevés : HE_div(2) [sur traverse]
Mycena rorida (Fr. : Fr.) Quélet
Saprotrophe graminicole
Cit. : Einh, Lange
Relevés : PL_aul(1), PL_bsp(1), TA_bep(4)
Mycena rosea (Bull.) Gramberg
Saprotrophe humicole
Cit. : Kriegl
Relevés : HE_sa1(2)
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : PE_pis(3)
Liste rouge : 3 ? (à préciser, 1e récolte française)
Mycena vitilis (Fr.) Quélet
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Kriegl, Lange, Senn-I
Relevés : Be_aul(1), CH_bec(2)
Mycenella margaritispora (J.E.Lange) Singer
Saprotrophe corticole
Cit. : Einh, Kriegl
Relevés : HE_sab(3)
Liste rouge : 4
Mycena stylobates (Pers. : Fr.) Kummer
Saprotrophe foliicole
Cit. : aucune
Relevés : Be_aul(2), BH_aub(1), BH_bou(1),
CH_bec(2), CH_bem(1), CH_div(1),
GL_sbe(1), HE_bet(1), HE_sab(2)
Mycena cf. subcana A. H. Smith
Mycena romagnesiana Maas G.
Mycena tristis Maas G.
Saprotrophe humicole (sous Salix)
Cit. : aucune
Relevés : Be_aul(1) ; GL_sac(2)
Liste rouge : 3 ? (à préciser)
Remarque : groupe de M. abramsii ; microscopie
conforme mais peu typée, à comparer avec des
récoltes américaines.
Myriosclerotinia duriaeana (L.R. &
C.Tulasne) Buchwald
Saprotrophe graminicole (parasite ?), sur
Carex rostrata
Cit. : aucune
Relevés : GY_tri(2)
Liste rouge : 2
Oligoporus tephroleucus (Fr. : Fr.) Gilbertson
et Ryvarden
Saprotrophe lignicole (pref. Betula)
Cit. : aucune
Relevés : HE_bet(2)
Omphalina favrei Watling
Mycena subexcisa (P. Karst.) Sacc.
Saprotrophe humicole (sous Salix)
Cit. : aucune
Relevés : HE_sab(3)
Liste rouge : 3 ? (à préciser)
Remarque : groupe de M. abramsii ; semble
reconnaissable à ses lames subdécurrentes.
(=Gerronema favrei (Watling) Clémç.)
Bryotrophe (Aulacomnium palustre)
Cit. : aucune
Relevés : CR_moa(4)
Liste rouge : 2
Remarque : semble très proche de Omphalina
lilacinicolor Bon ; limites respectives à préciser.
Mycena terena Aronsen
Omphalina fusconigra P. D. Orton
Saprotrophe foliicole, Salix
Cit. : aucune
Relevés : HE_sab(1)
Liste rouge : 2 ? (à préciser, description récente)
Bryotrophe sphagnicole
Cit. : aucune
Relevés : PL_act(1)
Liste rouge : 1
Omphalina oniscus (Fr. : Fr.) Quélet
Bryotrophe sphagnicole, ombrotrophe
Cit. : Einh, Krisai, Senn-I, Lange
Relevés : Arc_erv(3), Arc_msp(3), CR_cal(2),
CR_eri(1), CR_mos(2), GY_tri(1), LL_spm(1),
LL_pin(2), LM_mol(3), MO_vac(3), PE_bou(1),
PE_pca(2), PE_psp(2), PE_sca(2), PL_cal(2)
Liste rouge : 5
Omphalina philonotis (Lasch) Quélet
Bryotrophe sphagnicole, tend. mésotrophe ?
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : Arc_msp(1), LL_spm(2), TA_boi(2)
Liste rouge : 1
Remarque : la synonymie O. sphagnicola-O.
philonotis proposée par quelques auteurs semble
dépourvue de fondement.
Omphalina sphagnicola (Berk.) Moser
Bryotrophe sphagnicole
Cit. : Einh, Krisai, Lange, Senn-I
Relevés : LL_cal(2), LL_spm(2),
LL_pin(4), LL_tri(3), PL_mpo(2),
PL_msp(2), PL_sag(2), PL_cal(2),
PL_deb(2), PL_act(2), Pu(1)
Liste rouge : 5
Panaeolus fimicola (Pers. : Fr.) Quélet
Saprotrophe humicole
Cit. : Senn-I
Relevés : MO_meg(1)
Panaeolina foenicesii (Pers. : Fr.) R.
Maire
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : HE_pra(1)
Panaeolus sphinctrinus (Fr.) Quélet
Saprotrophe fimicole
Cit. : Einh, Krisai, Senn-I
Relevés : HE_tou(4)
Panellus ringens (Fr. : Fr.) Romagn.
Saprotrophe lignicole (Salix)
Cit. : aucune
Relevés : HE_sa1(3), HE_sa2(4), HE_sab(5)
Liste rouge : 3
Panellus serotinus (Pers. : Fr.) Kühner
Saprotrophe lignicole
Cit. : Einh, Kriegl, Lange
Relevés : Be_aul(3), BH_aub(3)
Panellus stypticus (Bull. : Fr.) Karsten
Saprotrophe lignicole
Cit. : Lange, Senn-I
Relevés : Be_aul(1), BH_aub(4), BH_sau(2),
HE_bet(2)
Paxillus involutus (Batsch : Fr.) Fr.
Mycorhizique
Cit. : Einh, Kriegl, Krisai, Lange, Senn-I
Relevés : BH_aub(1), GL_bsp(1), PL_bsp(2),
PL_sag(1), HE_aul(2), HE_bet(2)
Paxillus rubicundulus P. D. Orton
Mycorhizique Alnus
Cit. : aucune
Relevés : BH_bou(2)
Liste rouge : 3 ou 5 (indice d’eutrophisation ?)
Peziza infuscata Quélet
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : HE_sa2(1), HE_sab(4)
Liste rouge : 4
Peziza limnaea Maas G.
Saprotrophe humicole
Cit. : Senn-I
Relevés : BH_aub(2), BH_ro3(1)
Liste rouge : 3
Peziza cf. obtusiapiculata J. Moravec
Phaeonematoloma myosotis var. evelata
Saprotrophe humicole (roselières)
Cit. : aucune
Relevés : Be_ros(1), GL_ros(1)
Remarque : microscopie voisine de P.
obtusiapiculata mais couleurs jaune pâle et
habitat non conformes à la description de cette
espèce rare. A confirmer.
(Bon & Jamoni) Bon
Saprotrophe turficole, tend. alpine-subalpine
Cit. : aucune
Relevés : Pu(2), Pm(1)
Liste rouge : 3
Remarque : revêtement piléique différent du
type (hypoderme non celluleux, emmêlé) ;
limites respectives à préciser.
Peziza succosa Berk.
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh
Relevés : HE_sab(1)
Phaeogalera oedipus (Cooke) Romagn.
Saprotrophe foliicole
Cit. : aucune
Relevés : GL_sbe(2)
Liste rouge : 4
Phaeogalera stagnina (Fr.: Fr.) Pegler&Young
Bryotrophe sphagnicole, tend. subalpine
Cit. : Krisai
Relevés : A2_esc(3), TA_sag(2), Pu(3)
Liste rouge : 2
Phaeomarasmius erinaceus (Fr. : Fr.)
Scherffel
Saprotrophe lignicole (préf. Salix)
Cit. : Einh, Kriegl, Senn-I
Relevés : PE_bem(2), HE_sab(1)
Liste rouge : 4
Phaeonematoloma myosotis (Fr. : Fr.) Bon
(=Hypholoma myosotis (Fr.: Fr.) Moser)
Saprotrophe turficole (zones perturbées ou
trous, parfois sphaignaies)
Cit. : Einh, Krisai, Lange, Senn-I
Relevés : GY_mol(1), PL_mpo(2), PR_jon(2)
Liste rouge : 3
Phaeotellus acerosus (Fr.) Kühner & Lamoure
(=Arrhenia acerosa (Fr.) Redhead)
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : BH_ro2(2), HE_tou(1), HE_pra(1),
HE_sa2(2), HE_sab(1)
Liste rouge : 4
Remarque : une forme graminicole (Juncus,
Phragmites), spatuliforme, reste à préciser.
Phallus impudicus L. : Pers.
Saprotrophe humicole
Cit. : Kriegl, Senn-I
Relevés : CH_aul(2)
Pholiota alnicola (Fr. : Fr.) Singer
Saprotrophe lignicole (Alnus, Betula)
Cit. : Kriegl, Senn-I
Relevés : BH_aub(2), PL_bsp(1)
Liste rouge : 4
Pholiota conissans (Fr.) Kuyper et Tjall.
Saprotrophe lignicole (Salix)
Cit. : aucune
Relevés : BH_ro2(3), HE_div(2)
Liste rouge : 3
Pholiota elegans Jacobsson
Saprotrophe lignicole
Cit. : aucune
Relevés : HE_sa1(5)
Liste rouge : 3 (à préciser, 1e récolte française)
Pholiota henningsii (Bres.) Singer
Bryotrophe
Cit. : aucune
Relevés : GL_bes (3)
Liste rouge : 1
Pholiota lucifera (Lasch) Quélet
Saprotrophe lignicole (Salix)
Cit. : aucune
Relevés : HE_pop(2)
Liste rouge : 4
Pholiota scamba (Fr.: Fr.)Smith & Hesler
Saprotrophe lignicole (tend. montagnarde)
Cit. : Einh, Lange, Senn-I
Relevés : LM_epi(4)
Liste rouge : 4
Pholiotina appendiculata (J.E.Lange &
Kühner ex Watling) Singer
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh
Relevés : HE_pop(1), HE_sab(1)
Liste rouge : 4
Pholiotina arrhenii (Fr.) Singer
Saprotrophe humicole
Cit. : Kriegl
Relevés : BH_ro2(1)
Liste rouge : 4
Pholiotina vestita (Fr.) Singer
Saprotrophe humicole
Cit. : Senn-I
Relevés : CH_aul(3)
Liste rouge : 4
Phyllotopsis nidulans (Pers. : Fr.) Singer
Saprotrophe lignicole
Cit. : Einh
Relevés : Be_aul(2) (écologie atypique sur
Alnus)
Liste rouge : 4
Piptoporus betulinus (Bull. : Fr.) Karsten
Parasite nécrotrophe (Betula)
Cit. : Kriegl, Senn-I
Relevés : CH_bem(1), HE_sa2(1)
Pluteus luctuosus Boud.
Saprotrophe lignicole
Cit. : aucune
Relevés : HE_tou(1)
Liste rouge : 4
Plicaturopsis crispa (Pers. : Fr.) Reid
Saprotrophe lignicole
Cit. : Kriegl, Senn-I
Relevés : Be_aul(1), BH_aub(1)
Pluteus nanus (Pers. : Fr.) Kummer
Saprotrophe lignicole
Cit. : aucune
Relevés : BH_ro2(1), GL_bet(1), HE_sa2(2)
Pluteus boudieri P. D. Orton
Saprotrophe lignicole
Cit. : Einh
Relevés : HE_sab(2)
Pluteus phlebophorus (Ditm. : Fr.) Kummer
Saprotrophe lignicole
Cit. : Kriegl
Relevés : Be_ros(1), BH_sau(2)
Pluteus cervinus (Schaeff.) Kummer
Saprotrophe lignicole
Cit. : Einh, Kriegl, Lange, Senn-I
Relevés : CH_aul(2), CH_bec(1)
Pluteus exiguus (Pat.) Sacc
Saprotrophe lignicole
Cit. : aucune
Relevés : GL_ros(1)
Liste rouge : 4
Pluteus leoninus (Schaeff. : Fr.) Kummer, ss.
auct. non Romagnesi
(=P. fayodii Damblon, Darimont & Lambinon)
Saprotrophe lignicole
Cit. : aucune
Relevés : BH_sau(2), CH_div(1), GL_bet(2),
HE_sab(2)
Pluteus griseoluridus P. D. Orton
Saprotrophe lignicole
Cit. : aucune
Relevés : HE_sa2(1)
Liste rouge : 3
Pluteus insidiosus Vellinga & Schreurs
Saprotrophe lignicole
Cit. : aucune
Relevés : Be_ros(1)
Liste rouge : 4
Pluteus podospileus Sacc. & Cuboni
Saprotrophe lignicole
Cit. : Kriegl
Relevés : BH_aub(1), CH_bem(2)
Liste rouge : 4
Pluteus romellii (Britzelm.) Laplanche
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Kriegl
Relevés : GL_ros(5), GL_sbe(2), HE_tou(1),
HE_div(1)
Remarque : une forme naine à base du pied
rouge est abondante en roselière broyée, à
décrire.
Pluteus sororiatus (P. Karst.) P. Karst.
Saprotrophe lignicole
Cit. : aucune
Relevés : CH_bec(1)
Liste rouge : 4
Remarque : diffère de P. leoninus par l’arête des
lames jaune vif et des pleurocystides guttulées.
Pluteus satur Kühner & Romagn.
Saprotrophe lignicole (pref. Salix)
Cit. : aucune
Relevés : Be_aul(1), CH_bec(1), GL_bet(1),
HE_sa2(1)
Liste rouge : 3
(=? P. canoceps (Kauffm.) A. H. Smith)
Saprotrophe sphagnicole
Cit. : aucune
Relevés : LL_com(1)
Liste rouge : 1 (si différent de P. canoceps)
Psathyrella almerensis Kits v. Wav.
Polyporus arcularius (Batsch : Fr.) Fr.
Saprotrophe lignicole
Cit. : aucune
Relevés : Be_ros(1), HE_tou(1)
Saprotrophe graminicole (Carex, Phragmites)
Cit. : Arons
Relevés : CR_meg(1)
Liste rouge : 2 (à conf., 1e récolte
française)
Polyporus brumalis (Pers. : Fr.) Fr.
Saprotrophe lignicole
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : HE_tou(2), HE_div(2), HE_sa2(2),
HE_sab(2)
Psathyrella artemisiae (Pass.) Konrad &
Maubl.
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : MO_vac(2)
Polyporus ciliatus Fr. : Fr.
Saprotrophe lignicole
Cit. : Einh, Kriegl
Relevés : BH_aub(2), BH_sau(1), CH_bec(2),
CH_bem(1), PE_bem(1), PL_deb(1), PL_act(1),
HE_bet(2)
Psathyrella basii Kits v. Wav.
Polyporus lentus Berk.
Psathyrella candolleana (Fr. : Fr.) R. Maire
Saprotrophe lignicole
Cit. : aucune
Relevés : CH_bec(1), CH_div(2), HE_bet(1),
HE_sa1(2), HE_sab(2)
Saprotrophe
Cit. : Einh, Kriegl, Senn-I
Relevés : BH_aub(3), BH_sau(2),
CH_aul(1), CH_bec(4), HE_sa1(3),
HE_sab(4)
Pluteus salicinus (Pers. : Fr.) Kummer
Saprotrophe lignicole
Cit. : Einh, Kriegl, Senn-I
Relevés : CH_aul(1), HE_aul(1)
Psathyrella acutilamella J. Favre
Saprotrophe graminicole (Phragmites)
Cit. : aucune
Relevés : BH_ro1(2)
Liste rouge : 2 (à conf., 1e récolte française)
Polyporus mori (Pollini : Fr.) Fr.
Saprotrophe lignicole (préf. Fraxinus)
Cit. : aucune
Relevés : CH_aul(1), HE_sa2(1)
Liste rouge : 4
Psathyrella conopilus (Fr. : Fr.) Pearson
& Dennis
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : HE_sa1(2)
Polyporus varius (Pers. : Fr.) Fr.
Saprotrophe lignicole
Cit. : Einh, Kriegl
Relevés : BH_sau(2), CH_aub(2), CH_bec(1),
CH_bem(2), GL_aul(1), GL_bet(2), HE_bet(1),
HE_tou(1), HE_sa2(1), HE_sab(2)
Psathyrella lacrymabunda (Bull. : Fr.)
Moser
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : HE_pra(3)
Psathyrella marcescibilis (Britzelm.) Singer
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : HE_pop(2)
Psathyrella aff. ocellata (Romagn.) Moser
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : Be_ros(4), BH_ro1(2), BH_ro3(5),
BH_tou(4), GL_ros(4), HE_div(1)
Remarque : détermination incertaine ; espèce très
abondante dans les roselières perturbées, sur tourbe
nue, intermédiaire vers P. fulvescens.
Psathyrella pygmaea (Bull. : Fr.) Singer
Psilocybe inquilina (Fr. : Fr.) Bres.
Rickenella fibula (Bull.: Fr.) Raithelh.
Saprotrophe lignicole
Cit. : aucune
Relevés : CH_bec(4), HE_sa1(4), HE_sa2(2),
HE_sab(5)
Liste rouge : 4
Saprotrophe graminicole
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : Be_ros(1), CR_meg(1), LM_jon(1),
HE_pra(1)
Bryotrophe
Cit. : Einh, Krisai, Senn-I, Kriegl
Relevés : Be_aul(1), BH_aub(2),
BH_tou(2), CH_aub(3), CH_aul(2),
CH_bec(2), CH_bem(2), GL_aul(3),
GL_bet(2), GL_bpi(3), GL_sbe(2),
LM_cr(2), PE_bes(1), PL_bsp(2),
PL_msp(2), PL_sag(2), PL_cal(1),
PL_deb(3), HE_div(3), 5, HE_sa2(2),
HE_sab(3), Pm(3)
Psilocybe physaloides (Bull.: Fr.) Quélet
Psathyrella spadiceogrisea (Schaeff.) R.
Maire
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : CH_bem(1), HE_pop(3)
Psathyrella spadiceogrisea f. exalbicans
Psathyrella panaeoloides (R. Maire) Arnolds
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : HE_tou(2)
Remarque : 2 spécimens sur tourbe nue alcaline,
spores conformes mais carpophores défraîchis non
reconnaissables. Ecologie à confirmer.
Psathyrella populina (Britzelm.) Kits v. Wav.
Saprotrophe lignicole (Salix, Populus)
Cit. : aucune
Relevés : CH_bec(2), GL_sbe(1)
Liste rouge : 3
Psathyrella prona (Fr.) Gillet
Saprotrophe humicole
Cit. : Kriegl
Relevés : CH_div(2) ,HE_pop(3)
Psathyrella prona f. cana Kits v. Wav.
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : HE_pop(3)
Psathyrella prona f. orbitarum (Romagn.) Kits
v. Wav.
Saprotrophe humicole (ici Phragmites)
Cit. : aucune
Relevés : GL_ros(2), GL_sbe(1)
Liste rouge : 4
(Romagn.)Kits v.Wav.
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : HE_sa2(3)
Psathyrella sphagnicola (R. Maire) J. Favre
Saprotrophe sphagnicole
Cit. : Einh, Lange, Senn-I
Relevés : PL_cal(1)
Liste rouge : 2
Psathyrella typhae (Kalchbr.) Pearson &
Dennis
Saprotrophe graminicole (Carex)
Cit. : Arons, Einh
Relevés : GL_raq(1)
Liste rouge : 3
Psathyrella typhae var. sulcatotuberosa J.
Favre
(=P. sulcatotuberosa (Favre) Einhellinger)
Saprotrophe graminicole (Carex, Iris)
Cit. : aucune
Relevés : BH_ro1(2), GL_raq(1)
Liste rouge : 3
Pseudobaeospora ellipticospora C. Bas
Saprotrophe humicole (Alnus préf.)
Cit. : aucune
Relevés : GL_aul(4)
Liste rouge : 2
Saprotrophe graminicole
Cit. : aucune
Relevés : MO_meg(1)
Psilocybe semilanceata (Fr.) Kummer
Saprotrophe humicole
Cit. : Senn-I
Relevés : Arc_msp(1), TA_sag(2)
Resinomycena saccharifera (Berk. &
Broome) Redhead
(=Mycena pudica Kühner = Omphalia
quisquillaris Joss. = Marasmiellus ornatissimus
Noordel.)
Saprotrophe graminicole
Cit. : Arons, Einh, Kriegl, Lange
Relevés : Be_aul(3), BH_ro1(3), GL_raq(1),
GL_ros(2)
Rhodocybe aff. fallax (Quélet) Singer
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : HE_bet(3)
Liste rouge : 4 ?
Remarque : couleur ochracée-alutacée et
chapeau charnu-mamelonné ; à l’étude.
Rhodocybe gemina var. subvermicularis
(R. Maire) Bon
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : HE_sab(3)
Rickenella fibula var. hydrina (Fr.)
Krieglst.
(=R. aulacomniophila Kost)
Bryotrophe (Aulacomnium, Drepanocladus,
Sphagnum)
Cit. : Krisai
Relevés : Arc_mol(4), Arc_msp(2), CR_moa(2),
CR_mos(1), CR_sr(2), GL_sr(3), LL_spm(2),
LL_com(3), LM_mol(2), MO_rad(2), MO_pot(2),
MO_cli(5), MO_sre(2), Pu(1)
Liste rouge : 5
Remarque : différences avec la var. fibula
inconstantes (longueur des cystides), à réévaluer.
Rickenella mellea (Singer & Clémç.)
Lamoure
Bryotrophe, tend. alpine
Cit. : aucune
Relevés : A2_esc(3)
Liste rouge : 3
Rickenella swartzii (Fr.) Kuyper
Bryotrophe
Cit. : Einh, Kriegl, Senn-I
Relevés : Be_aul(2), CR_moa(1),
GL_bet(1), HE_sab(2)
Rozites caperatus (Pers. : Fr.) Karsten
Mycorhizique
Cit. : Einh, Krisai, Senn-I
Relevés : MO_epi(2), TA_epi(3)
Russula amoenipes Romagn. ex Bon
Mycorhizique (Picea, Pinus)
Cit. : aucune
Relevés : MO_div(1)
Russula cremeoavellanea Singer
Mycorhizique (Betula)
Cit. : aucune
Relevés : BH_aub(1), PE_bem(2)
Liste rouge : 4
Russula aquosa Leclair
Mycorhizique (Betula)
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : LM_pin(2), PE_bem(1), PE_bes(3),
PE_psp(3), Pu(2)
Liste rouge : 2
Russula atrorubens Quélet, ss. J. E. Lange non
al.
Russula emetica (Schaeff : Fr.) Pers.
Mycorhizique (Pinus, Picea)
Cit. : Einh, Lange, Senn-I
Relevés : GY_epi(1), LL_pin(2), LM_pin(3),
MO_epi(3), Pu(4)
Liste rouge : 3
Russula aff. emetica
Mycorhizique (Salix, Betula)
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : BH_sai(2), GL_sac(2), GL_sbe(2),
GL_bsp(2), GL_sr(4), MO_sre(2)
Remarque : espèce autonome à valider, à gayac
moyen et jaunissement de la base du pied.
Mycorhizique (Picea)
Cit. : aucune
Relevés : Be_aul(2)
Remarque : espèce neutrocline (aulnaie mêlée
avec Picea), charnue, d’aspect « mairei ». A
préciser.
Russula betularum Hora
Russula fuscorubroides Bon
Mycorhizique (Betula)
Cit. : Einh, Kriegl, Senn-I
Relevés : Be_aul(2), CH_aub(3), CH_aul(2),
CH_bec(3), CH_bem(3), GL_aul(1), GL_bpi(3),
GL_bsp(2), GL_tou(2), LM_pin(2), PE_bes(2),
PE_psp(3), PL_bsp(2), PL_deb(1)
Liste rouge : 5
Russula aff. cicatricata Romagn. ex Bon
Mycorhizique (Salix, Betula)
Cit. : Einh
Relevés : CR_sr(3), PE_bem(2), PE_bes(1),
PE_bou(2), PE_pca(1), PE_psp(2)
Remarque : fidèle aux stations mais très variable, à
cystides hyméniales fortement rougissantes dans le
Melzer. A l’étude.
Russula claroflava Grove
Mycorhizique (Betula)
Cit. : Einh, Kriegl, Krisai, Lange, Senn-I
Relevés : CH_bec(2), CH_bem(4), PE_pca(2),
PE_psp(1), PL_bsp(3)
Liste rouge : 5
Russula intermedia P. Karst. (=R. mesospora
Singer)
Mycorhizique (Betula)
Cit. : aucune
Relevés : Be_aul(2)
Liste rouge : 4
Mycorhizique (Picea)
Cit. : Senn-I
Relevés : MO_div(2), PE_bem(2), PE_pis(2)
Russula gracillima J. Schaeff.
Mycorhizique (Betula)
Cit. : Einh
Relevés : Be_aul(1), GL_bet(2), GL_sbe(3),
PE_bes(2), HE_aul(2)
Liste rouge : 4
Russula grisescens (Bon & Gaugué) L.
Marti
Mycorhizique (Betula , Picea)
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : MO_epi(1), PE_bou(2), PR_bou(2),
TA_epi(2), TA_bep(2), TA_boi(2)
Liste rouge : 3
Russula laccata Huijsman (incl. R. norvegica)
Mycorhizique (Salix)
Cit. : aucune
Relevés : GL_sbe(1)
Liste rouge : 4
Russula nauseosa (Pers.) Fr.
Mycorhizique (Picea)
Cit. : Einh, Kriegl, Krisai, Senn-I
Relevés : Be_aul(1), HE_aul(2)
Russula nitida (Pers. : Fr.) Fr. var. nitida
(=R. sphagnophila subsp. europeae Singer)
Mycorhizique (Betula)
Cit. : Einh, Lange, Senn-I
Relevés : Be_aul(2), BH_aub(2), CH_aub(2),
CH_bem(1), GL_bsp(3), PE_bem(3),
PL_sag(1), HE_aul(2), HE_bet(1)
Remarque : espèce collective, où sont
distinguées les variétés suivantes. Var. nitida :
pied rose, chapeau purpurin à centre olivacé,
spores subisolées à courtement zébrées, bétulaies
non sphagneuses. Var. heterosperma : pied blanc,
chapeau
cocardé,
spores
subréticulées,
sphaignaies. Var. pallida : pied blanc, chapeau
verdâtre pâlissant, spores subisolées, sphaignaies.
Russula nitida var. heterosperma (Singer)
Bon
(=R. sphagnophila Kauffm. ss. auct. europ.,
Romagn. etc.)
Mycorhizique (Betula)
Cit. : aucune
Relevés : LM_pin(2)
Russula nitida var. pallida J. E. Lange
Mycorhizique (Betula)
Cit. : aucune
Relevés : GL_bsp(2)
Russula paludosa Britzelm.
Mycorhizique (Pinus, Picea)
Cit. : Einh, Krisai, Lange, Senn-I
Relevés : LL_pin(1), LM_pin(2)
Liste rouge : 3
Russula pelargonia Niolle
Mycorhizique (Populus)
Cit. : Einh
Relevés : HE_sa1(3)
Russula aff. pseudoraoultii Ayel & Bidaud
Mycorhizique (Picea)
Cit. : aucune
Relevés : Be_aul(2)
Remarque : sans doute une forme
schizochroïque de « R. aff. emetica » citée cidessus.
Russula puellaris Fr.
Mycorhizique
Cit. : Einh, Krisai, Senn-I
Relevés : Pu(2)
Russula pumila Rouzeau & Massart
Mycorhizique (Alnus)
Cit. : Kriegl
Relevés : BH_aub(2), CH_auc(2),
CH_aub(2), CH_aul(2), HE_aul(3)
Liste rouge : 3
Russula sanguinaria (Schum.) Rausch.
Mycorhizique (Pinus)
Cit. : aucune
Relevés : PE_pis(2)
Russula scotica A. A. Pearson
Mycorhizique (Betula)
Cit. : aucune
Relevés : MO_bep(3), MO_epi(1), MO_div(1)
Liste rouge : 2 ? (à préciser, 1e récolte française)
Scleroderma citrinum Pers. : Pers.
Mycorhizique
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : CH_bec(2)
Sclerotinia sclerotiorum (Libert) De Bary
Russula suberythropus Moën.-Locc. ad int.
(=R. xerampelina ss. J. Favre etc.)
Mycorhizique (Picea)
Cit. : aucune
Relevés : Be_aul(1), BH_aub(1), CR_ep(1),
MO_meg(2)
Remarque : vicariant picéicole de R. xerampelina, à
spores légèrement crêtées.
Russula subfoetens var. grata (Britzelm.)
Romagn. ss. Romagn.
Mycorhizique (Betula)
Cit. : aucune
Relevés : PE_bem(1)
Liste rouge : 4
Remarque : taxon voisin de R. foetens, subdoux, à
KOH faible, apparemment propre au bouleau.
Nomenclature à préciser.
Russula versicolor J. Schaeff. (incl. R. robertii
Blum)
Mycorhizique (Betula)
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : Be_aul(2), BH_aub(1), MO_bep(2),
PE_bes(2), PE_bou(1), HE_tou(3)
Remarque : les récoltes bétuli-sphagnicoles sont
douces, décolorantes et conformes à la description de
Konrad & Favre (1935). Quelques récoltes en boulaie
alcaline sont très âcres, peu décolorantes et
correspondent à R. robertii Blum mais ne semblent
pas distinctes microscopiquement.
Schizophyllum commune Fr. : Fr.
Saprotrophe lignicole
Cit. : Einh, Lange, Kriegl
Relevés : HE_sab(1)
Parasite
Relevés : HE_pra(2)
Scutellinia crinita (Bull. :Fr.) Lambotte
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : Be_ros(2) ; BH_ro1(2) ; He_sa2 (2),
GL_ros (3)
Scutellinia trechispora (Berk. & Broome)
Lambotte
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : BH_aul(2)
Scutellinia umbrorum (Fr.) Lambotte
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : Be_ros(2) ; He_sa1 (2)
Simocybe centunculus (Fr. : Fr.) Karsten
(=Ramicola centunculus (Fr. : Fr.) Watling)
Saprotrophe lignicole
Cit. : Kriegl
Relevés : CH_bem(2)
Simocybe coniophora (Romagn.) Watling
(=Ramicola coniophora (Romagn.) Bon)
Saprotrophe lignicole
Cit. : aucune
Relevés : CH_bec(1)
Liste rouge : 3
Simocybe laevigata (J. Favre) P. D. Orton
Symphyosirinia angelicae E. P. Ellis
(=Ramicola laevigata (J. Favre) Watling)
Saprotrophe graminicole
Cit. : Einh, Kriegl
Relevés : CR_moa(2), GL_ros(1),
PE_bem(3), PE_mol(3)
Liste rouge : 3
Saprotrophe graminicole (akènes Angelica
sylvestris)
Cit. : aucune
Relevés : LM_jon(3)
Liste rouge : 2 ? (à confirmer, 1re récolte
française)
Stropharia caerulea Kreisel
Tectella patellaris (Fr.) Murrill
Saprotrophe humicole, tend. nitrophile
Cit. : Einh, Kriegl
Relevés : HE_sab(3)
Saprotrophe lignicole (ici Alnus)
Cit. : aucune
Relevés : Be_aul(1), BH_aub(2)
Liste rouge : 4
Stropharia melanosperma (Bull.: Fr.) Gillet
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : BH_ro2(2)
Liste rouge : 4
Stropharia semiglobata (Batsch : Fr.) Quélet
Saprotrophe fimicole
Cit. : Krisai, Lange, Senn-I
Relevés : HE_tou(2)
Suillus bovinus (L. : Fr.) Roussel
Mycorhizique Pinus
Cit. : Einh, Kriegl
Relevés : PE_bou(1), PE_psp(4), PE_pis(3),
PL_deb(3)
Suillus flavidus (Fr. : Fr.) Presl
Mycorhizique Pinus
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : LL_pin(2), PE_pis(1)
Liste rouge : 1
Suillus variegatus (Swartz : Fr.) Kuntze
Mycorhizique Pinus
Cit. : Einh, Krisai, Senn-I
Relevés : GL_bpi(2), LM_pin(2), PE_bou(1),
PE_psp(1), PL_deb(2)
Tephrocybe confusa (P.D. Orton) P.D.
Orton
Saprotrophe humicole (préf. Alnus ?)
Cit. : aucune
Relevés : CH_auc(4), CH_aul(2)
Liste rouge : 4
Tephrocybe erosa (Fr.) Bon
Saprotrophe humicole (sphaignes préf.)
Cit. : Lange
Relevés : Arc_msp(1), PL_mpo(1)
Liste rouge : 3
Tephrocybe palustris (Peck) Donk
Parasite sphagnicole
Cit. : Einh, Lange, Senn-I
Relevés : PL_bsp(4), PL_msp(2),
PL_sag(1), PL_deb(3)
Liste rouge : 2
Tephrocybe rancida (Fr. : Fr.) Donk
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : HE_sa2(3)
Thelephora anthocephala (Bulliard) Pers.
Mycorhizique
Cit. : Einh
Relevés : CH_bec(3), HE_sab(2)
Thelephora penicilliata (Pers. : Fr.) Fr.
Mycorhizique
Cit. : aucune
Relevés : HE_sa2(1), HE_sab(2)
Thelephora terrestris (Ehrhart : Fr.) Fr.
Mycorhizique
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : MO_tou(2)
Trametes versicolor (L. : Fr.) Pilát
Saprotrophe lignicole
Cit. : Senn-I
Relevés : HE_sab(1)
Trichoglossum hirsutum (Pers. : Fr.) Boudier
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh, Kriegl, Senn-I
Relevés : Arc_msp(1), CR_ep(4), CR_eri(4),
CR_moa(2), CR_mos(4), LL_com(3), LL_scz(3),
MO_pot(5), MO_sre(3), PR_sca(2), TA_sag(2)
Liste rouge : 4
Tricholoma fulvum (Bull. : Fr.) Sacc.
Mycorhizique Betula
Cit. : Kriegl, Lange, Senn-I
Relevés : BH_aub(2), CH_Aub(1), CH_bem(1),
CR_cal(3), CR_sgi(3), MO_bep(2), HE_aul(2),
HE_tou(3)
Tricholoma pseudoalbum Bon
Mycorhizique Betula
Cit. : aucune
Relevés : CH_bem(3), CH_div(3), HE_aul(2)
Tubaria conspersa (Pers. : Fr.) Fayod
Saprotrophe lignicole
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : Be_aul(1), Be_ros(1), CH_bec(3),
CH_bem(4), CH_div(4), HE_aul(1), HE_bet(2),
HE_tou(3), HE_div(3), HE_sa2(2), HE_sab(3)
Tubaria hiemalis Romagn. ex Bon
Saprotrophe humicole (graminicole ?)
Cit. : aucune
Relevés : BH_ro2(2), BH_tou(2), GL_clb(4),
GL_sbe(2), HE_tou(2), HE_pra(2), HE_sa2(2)
Remarque : les récoltes cespiteuses en
roselières broyées semblent peu différentes du
type ; deux récoltes en prairie tourbeuse à
molinie ont une teinte bleutée en haut du pied, à
préciser.
Tubaria minutalis Romagn.
Saprotrophe humicole
Cit. : aucune
Relevés : HE_sab(2)
Liste rouge : 4
Vascellum pratense (Pers. : Pers.) Kreisel
Saprotrophe humicole
Cit. : Einh
Relevés : HE_tou(4), HE_div(3), HE_pra(3)
Verpatinia spiraeicola Dennis
Saprotrophe graminicole (Filipendula ulmaria)
Cit. : Senn-I
Relevés : MO_meg(1)
Liste rouge : 3
Vibressea truncorum (Alb.& Schwein.:Fr.)Fr.
Saprotrophe lignicole, subaquatique
Cit. : aucune
Relevés : PL_msp(3)
Volvariella speciosa (Fr. : Fr.) Singer
Tubaria segestria (Fr. : Fr.) Ricken ss.
Romagn.
Saprotrophe lignicole
Cit. : aucune
Relevés : PE_bem(3), HE_tou(1), HE_pra(3),
HE_sa2(3), HE_sab(3)
Liste rouge : 3 ? (à préciser)
Remarque : espèce sombre, lignicole, assez
fréquente sur Salix en milieu tourbeux ;
nomenclature à préciser.
Tuber dryophilum L.R. Tulasne &
C.Tulasne
Mycorhizique (ici Salix)
Cit. : aucune
Relevés : HE_sa2(1), HE_sab(3)
Liste rouge : 4 (écologie inédite)
Typhula erythropus (Pers. : Fr.) Fr.
Saprotrophe foliicole
Cit. : aucune
Relevés : BH_aub(2)
Saprotrophe humicole, tend. nitrophile
Cit. : aucune
Relevés : CH_auc(1), HE_pop(1)
Xerocomus ferrugineus (Schaeff.) Bon
Mycorhizique
Cit. : aucune
Relevés : PE_bem(2)
Xerula radicata (Relhan : Fr.) Dörfelt
(=Oudemansiella radicata (Relhan : Fr.) Singer)
Saprotrophe lignicole
Cit. : Einh, Senn-I
Relevés : CH_bec(1), CH_bem(2)
Xylaria filiformis (Alb. & Schwein. : Fr.) Fr.
Saprotrophe (ici sur Filipendula)
Relevés : Mo_meg(2)
Xylaria hypoxylon (L. : Fr.) Greville
Saprotrophe lignicole
Cit. : Einh, Kriegl, Senn-I
Relevés : HE_sab(1)
Xylaria polymorpha (Pers. : Fr.) Greville
Saprotrophe lignicole
Cit. : Einh
Relevés : HE_sab(1)
Annexe 3
Clés de détermination
de quelques groupes taxinomiques critiques
Clé expérimentale des Galerina sphagnicoles en Europe
(d’après Moreau & Courtecuisse, 2003, soumis ; Bouteville, comm. pers. ; Bouteville & Moreau, in
prep.)
Clé de détermination des Hygrocybe sect. Squamulosae en
tourbières
(d’après Moreau & Courtecuisse, in prep.)
Clé de détermination des Hypholoma sect. Elongatae en
tourbières
(inédit)
Clé expérimentale des Galerina sphagnicoles en Europe
1 . Boucles absentes dans le revêtement piléique.
2 . Basides non bouclées. Spores > 12 µm, non dextrinoïdes, non porées. Commun et ubiquiste… G. clavata
(Vel.) Kühner (=G. heterocystis ss. auct. aurop.) - à basides 2-sp. = G. subclavata Kühner
2*. Basides bouclées. Spores < 12 µm, dextrinoïdes, subporées. Rare, tourbières mouillées d'altitude…
G. stordalii Smith & Singer
1*. Boucles abondantes dans le revêtement piléique.
3 . Spores calyptrées. Petites espèces ternes associées aux sphaignes rases ou compactes.
4 . Couleurs gris olivâtre ou jaunâtre à centre hyalin. Pied très grêle < 0,1 mm… 5
5 . Saveur farineuse. Pied non brunissant. Greffé sur sphaignes… G. calyptrata P.D. Orton
5*. Saveur non farineuse. Pied brunissant. Plutôt sur tourbe… G. sahleri (Quél.) J.Favre (à pied non
brunissant, mousses hygrophiles ou souches, cf. G. cerina Smith & Sing. ss.lat.)
4*. Couleurs ochracées à roussâtres, non hyalines. Pied peu grêle, souvent comprimé, x 2-3 mm…
G. sphagnicola (Atk.) Smith & Singer
3*. Spores non calyptrées. Espèces variables.
6 . Cheilocystides (toutes ou en majorité) très distinctement capitées. Pleurocystides absentes. Saveur non
farineuse (sect. Tibiicystis).
7 . Caulocystides en totalité capitées (1/3 sup. du pied). Cheilocystides toutes capitées. Pied non
fibrilleux, entièrement pruineux, ochracé à apex bistré chez les jeunes. Août-octobre… G. tibiicystis
(Atk.) Kühner ss. auct. europ. (G. europaea ad int.)
7*. Caulocystides non ou minoritairement capitées. Cheilocystides mixtes, certaines fusiformes à capitule
absent ou peu net. blanchâtre et lames jaune pâle chez les jeunes. Avril-septembre… G. hybrida
Kühner
(ces deux espèces ont des spores jusqu'à 12,5 µm long. A spores petites 8,5-10 µm, voir
G. lasiosperma (Atk.) Moreau & Courtec. ad int., signalée en Auvergne par Bouteville)
6*. Cheilocystides non capitées ou à tête peu individualisée. Saveur variable.
8 . Pleurocystides présentes. Pied pruineux jusqu'à la base ou présence d'un voile annuliforme blanchâtre
net. Saveur variable (sect. Vittaeformis)
9 . Saveur farineuse. Piléocystides nombreuses. Greffé sur sphaignes vivantes… G. atkinsoniana var.
sphagnorum Smith & Singer (le type sur substrats moussus, non greffé)
9*. Saveur nulle ou raphanoïde.
10 . Couleurs rougeâtres ou pied fortement brunissant. Piléocystides absentes ou très rares. Non
greffées.
11 . Pied brunissant, chapeau plus pâle. Basides 2-sporiques. Acidophile, surtout avec
polytrics… G. vittaeformis (Fr.: Fr.) Kühner
11*. Pied et chapeau concolores. Dans les sphaignes ou les mousses imbues, peu acidophile.
12 . Milieux tourbeux variés, peu acides. Voile absent. Pied pruineux jusqu'à la base…
G. rubiginosa (Fr.) Kühner
12* . Tourbières froides d'altitude. Voile blanc fibrilleux laissant une zone annulaire +/nette. Pied pruineux au-dessus du voile… G. rubiginosa var. annulata J. Favre
10*. Couleurs ochracées non brunissantes. Piléocystides nombreuses… G. muricellospora (Atk.)
Kühner (à anneau membraneux, voir groupe G. marginata, notamment G. beinrothii Bresinsky & Besl)
8 . Pleurocystides absentes. Pied pruineux seulement sous les lames. Saveur farineuse (sect. Galerina).
13 . Espèces grêles et élancées à voile abondant, laissant des chinures ou des fibrilles nettes sur le
pied.
14 . Voile terminé au sommet par un anneau +/- net. Chapeau feutré chez les jeunes, convexe ou
bassement mamelonné. Avril-septembre… G. paludosa (Fr.: Fr.) Kühner
14*. Voile seulement fibrilleux, sans trace annulaire distincte. Chapeau toujours lisse, à mamelon
aigu proéminent. Août-octobre… G. "sphagnorum ss. Bon" (G. subsphagnorum ad int.)
13*. Espèces plutôt trapues à pied souvent comprimé, à voile fibrilleux léger, rarement armilliforme.
15 . Chapeau bassement campanulé, jusqu'à 2 cm diam.. Spores cylindro-fusiformes (en
suppositoire), lisses. Tourbières flottantes ou sphaignes très humides… G. gibbosa J. Favre
15*. Chapeau convexe, dépassant rarement 1 cm. Spores amygdaliformes, bassement marbrées.
Plutôt tapis de sphaignes compactes… G. sphagnorum (Pers.: Fr.) Kühner ss. Smith & Singer
13**. Petit et grêle, gris ochracé pâle à mamelon hyalin, voir G. mniophila (Pers.: Fr.) Kühner
Clé de détermination
des Hygrocybe sect. Squamulosae en tourbières
1 . Revêtement du pied peu différencié x 2,5-7 µm, à caulocystides 40-120 x 5-10 µm, volumineuses et
nombreuses dans la partie supérieure du pied. Spores majoritairement étranglées en vue de face. Lames
typiquement adnées ou échancrées, rouges d’emblée ou +/- envahies de rouge depuis la marge chez l’adulte
(parfois tardivement)... 2
2 Longueur des spores < 9,5 µm. Chapeau rouge vermillion au début, à squamules apprimées jamais
brunissantes. Lames rouges d’emblée, parfois décolorantes avec l’âge. Trame des lames parallèles à hyphes
longues et grêles. Prairies tourbeuses et bordures à Aulacomnium, hors des parties très humides des tourbières...
H. helobia Arnolds
2*. Longueur des spores 9-11,5 µm. Trame des lames à hyphes courtes en boudin, la plupart ne dépassant pas
150 µm de longueur... 3
3 . Lames, pied et chapeau rouge carmin. Hyphes du revêtement piléiques longues et larges, peu cloisonnées.
Marais alpins, rare... H. rhodophylla Kühner
3* . Chapeau rouge vif décolorant en orangé, convexe-plan à faiblement déprimé, feutré, à squamules
concolores puis tardivement brunissantes. Lames citrin pâle puis envahies de rouge depuis la marge sur le
tard (gelées etc.). Tourbières à sphaignes avec Comarum palustre, mousses humides, assez rare...
H. sphagnophila (Peck) comb. ined. (= H. coccineocrenata var. sphagnophila (Peck) Arnolds = H.
coccineocrenata f. ambigua Kühner)
(non hygrophile, sans structure piléique en chaînettes : cf. H. substrangulata (Orton) Watling & Orton
1*. Revêtement du pied bien différencié, couche continue d’hyphes grêles x 2-3,5 µm, à poils courts et grêles ne
dépassant pas 50 x 6 µm. Spores non étranglées, cylindro-elliptiques en vue de face. Lames largement adnées à
fortement décurrentes, blanches à jaunâtres, parfois à reflets rosés... 4
4 . Revêtement piléique à hyphes grêles et courtes nombreuses vers le centre, ou à grands éléments
fusiformes jusqu'à 120-180 µm de longueur, sans chaînettes ; pigment vacuolaire brun absent. Chapeau
rouge orangé vif, finement feutré au centre, déprimé-ombiliqué à marge vite étalée. Lames très longuement
décurrentes, blanches puis vite jaune citrin pâle, +/- orangées dans les sinus. Tourbières de basse altitude,
landes tourbeuses à Molinia, localisé mais abondant... H. "aff. cantharellus"
(non hygrophile ou sur tourbe nue, à lames blanches et spores ne dépassant pas 11 µm, cf. H. cantharellus ss.str.;
sphagnicole bisporique, décrit du Japon : H. cantharellus f. sphagnophilus Hongo)
4*. Revêtement piléique à hyphes entièrement ou partiellement en chaînettes d’articles courts, < 60 µm, sans
hyphes grêles ou diverticules superficiels ; pigment vacuolaire brun fréquent dans les éléments courts (< 50
µm), rarement absent. Chapeau et pied rouge vif, orangés ou accidentellement jaunâtres ; lames blanches ou
jaunâtres, accidentellement rougies… H. coccineocrenata (Orton) Moser
(en lande arctique ou alpine non hygrophile, squames brun-rouge, décoloration jaune précoce, cf. H. turunda)
Variantes de H. coccineocrenata :
4*a. Chapeau initialement rouge vif, parfois décolorant en orangé ou jaunâtre, peu déprimé, à squames
distinctes, brunes d’emblée ou brunissant au moins en séchant. Tourbières variées, surtout étages
montagnard et subalpin, commun et abondant... var. coccineocrenata
4*b. Chapeau initialement rouge vif, décolorant en orangé terne, convexe puis fortement ombiliqué,
sans squames distinctes, à fibrilles grisonnantes chez l’adulte ; port très élancé. Tourbières à
sphaignes, Amérique du Nord, Japon, rare en Europe... « var. sphagnophila » ss. Breitenbach &
Kränzlin, Hongo (à rechercher)
4*c. Chapeau initialement rouge vif, peu décolorant, convexe, tronqué à faiblement déprimé et marge
longtemps coudée-incurvée, sans squames distinctes, à fibrilles grisonnantes chez l’adulte. Bords
de ruisseaux humides, terre imbue, mousses hygrophiles et sphaignes, à l’étage alpin, commun...
f. alpina ad int. (spécimens bisporiques possibles, cf. P.Roux)
4*d. Chapeau initialement orangé vif, peu décolorant, déprimé à ombiliqué, feutré sans squames
distinctes, sans grisonnement même sur exsiccata. Parties très mouillées des tourbières avec Carex
rostrata... f. monochroa ad int.
4*e. Chapeau initialement jaune orangé, peu déprimé, feutré sans squames distinctes, à grisonnement
tardif, basides 2- et 4-sporiques, largement elliptiques. Greffé sur sphaignes. Japon, Amérique du
Nord ?... var. macrospora (Hongo)
Clé de détermination des Hypholoma sect. Elongatae en
tourbières
1 . Spores bassement marbrées-verruqueuses, de grande taille (longueur 14-17 µm ou plus). Lames typiquement
brun-purpurin ou brun-violacé chez l’adulte, plus sombre que les suivants. Pied assombri dans la moitié
supérieure, à voile guirlandé bien marqué. Sur tourbe nue ou piétinée, mais aussi sur radeaux flottants et prairies
tourbeuses... Hypholoma udum (Pers. : Fr.) Kühner
1*. Spores parfaitement lisses, ne dépassant pas 14 µm (sauf chez H. alboelongatum, blanc au début). Lames
blanchâtres à jaune verdâtre, tardivement violacées. Pied non distinctement sombre dans la moitié inférieure.
Habitat variable... 2
2 . Spores de petite taille, < 9,5 µm de longueur. Chapeau distinctement bicolore, à centre roux et marge jaune
pâle. Petite espèce, typique des buttes ombrotrophes à Polytrichum spp. (souvent mêlées à Sphagnum
magellanicum ou S. capillifolium)... H. polytrichi (Fr. : Fr.) Pearson & Dennis
2*. Spores de taille moyenne, 9-14 µm de longueur. Chapeau à couleurs peu contrastées. Typiquement parmi
les sphaignes humides, parfois sur tourbe nue... 3
3 . Liée aux feuilles mortes de Carex rostrata, dans les sphaignes. Spores 11-12,5 x 6-6,7 µm, jaunâtres dans
KOH, elliptiques à « sublosangiques », à renflement fréquent à mi-hauteur, parfois particulièrement bombées
sur la face interne. Chrysocystides 35-45 x 11-18 µm, nombreuses sur les faces, éparses sur l’arête,
largement clavées ou renflées en ballon, toutes mucronées mais non distinctement appendiculées, à
contenu jaunâtre souvent diffus. Poils marginaux hyalins nombreux, 25-40 x 5-7 µm, émergeant des hyphes
parallèles à l’arête, parfois non cloisonnés, cylindriques à fréquemment renflés-subcapités, à base parfois
renflée-boursouflée ou bourgeonnante… H. « caricetum » ad int.
3*. Liée aux sphaignes (et autres mousses hygrophiles), ou à la tourbe nue. Chrysocystides à col étiré... 4
4 . Spores 9,5-11 x 5-5,5 (6) µm, elliptiques à subamygdaliformes, parfois losangiques en vue de face, la
plupart de forme plutôt régulière et non anguleuse. Chrysocystides nombreuses surles faces et sur l’arête,
40-55 x 12-22 µm, généralement ventrues, parfois ventrues-fusiformes, à col étiré arrondi ou atténué au
sommet, non élargi ni subcapité, à contenu jaune diffus ou étiré. Poils marginaux 25-50 x 7-11 µm, de
forme et de longueur variables, cylindracés, clavés à +/- lagéniformes. Chrysocystides assez nombreuses
mais non dominantes, identiques aux faces. Espèce sphagnicole ou muscicole à large amplitude, plutôt
ombrotrophe… H. elongatum (Pers.: Fr.) Ricken ss. str.
4*. Spores dépassant 11 µm de longueur moyenne, pouvant atteindre 14 (16) µm, à profil souvent +/anguleux... 5
5 . Chapeau, lames et pied entièrement blancs au début, virant à ocre sale (chapeau) et purpurin
violacé (lames) sur le tard. Spores 11-16 x (5) 5,5-7 µm, moyenne 13-14 x 5,5-6,5 µm, variables :
elliptiques, élargies vers le sommet, souvent subanguleuses à 2-3 angles, à sommet fréquemment ogival,
parfois étranglées à mi-longueur, subamygdaliformes ou allantoïdes. Chrysocystides abondantes sur les
faces, éparses sur l’arête, 35-55 x 12-17 µm, à inclusion jaune unique ou entièrement jaunes, ventrues à
col allongé de 8-15 µm, obtus à subcapité, parfois plus étiré et +/- flexueux. Espèce sphagnicole très
hygrophile, typique des gouilles à Scheuchzeria… H. « alboelongatum » ad int.
5*. Chapeau jaune orangé d’emblée. Spores 9,5-14 x 5,5-7,5 µm, moyenne 10,5-12,5 x 5,75-6,5 µm, la
plupart elliptiques-subamygdaliformes, à sommet tantôt obtus, tantôt ogival ou étranglé, de face +/citriformes. Chrysocystides nombreuses sur l’arête et les faces, 30-40 x 12-16 µm, à contenu jaunâtre
condensé ou diffus, fusiformes à col étiré ou +/- renflées-ventrues. Poils marginaux pour la plupart
cylindriques ou étroitement clavés, certains obtusément fusiformes ou atténués au sommet. Espèce
turficole ou sphagnicole peu hygrophile… H. « microelongatum » ad int. (= « H. elongatum forma,
Einhellinger 1977) [à comparer avec les récoltes alpines de H. elongatum, qui semblent intermédiaires]
Note : plusieurs formes de H. elongatum pourraient être distinguées, mais aucune différence microscopique tangible n’a pu être
constatée. Les différents aspects des spécimens jeunes sont assez remarquables (petits et orangé vif, ou jaune citrin pâle et
élancé, etc.) mais semblent ne correspondre qu’à des faciès écologiques, liés à l’altitude ou à l’hygrophilie. Les spécimens
adultes de ces différentes formes sont indifférenciables à nos yeux pour le moment.
Annexe 4
Rapport d’inventaire mycologique
du marais de Lavours (Ain)
Résultat d’inventaire mycologique 2000-2001 sur un grand marais de plaine,
non intégré aux analyses présentées ici (relevés mycologiques incomplets, avec
79 % d’espèces vues une seule fois).
Inventaire mycologique
du marais de Lavours (Ain)
Bilan des recherches mycologiques sur la période
1987-2002
Pierre-Arthur Moreau
Laboratoire Dynamique des Ecosystèmes d'Altitude
C. I. S. M. – Université de Savoie
73376 Le Bourget du Lac cedex
Le Bourget du Lac, juin 2002
Résumé
L'inventaire mycologique du Marais de Lavours réalisé par l'abbé Bozonnet en 19871992 a permis le recensement de 337 espèces de champignons et de 65 espèces
de Myxomycètes, pour la plupart associés au milieu forestier. L'essentiel de cette
recherche a porté sur l'une des grandes richesses du marais : la forêt alluviale, et
particulièrement la présence de bois mort.
L'inventaire réalisé en 2000-2001 a complété la liste des espèces ; actuellement 386
espèces ont été recensées dans le périmètre de la Réserve Naturelle ; 334 ont été
relevées en milieu boisé et 44 en prairie humide.
Sur le plan patrimonial, le Marais possède un intérêt mycologique certain. 4 espèces
d'intérêt national (dont 2 nouvelles pour la France : Hydropus nitens et Psathyrella
almerensis, 1 variété nouvelle en cours de description : Coprinus martinii var.
minima), 14 espèces d'intérêt régional et 56 espèces d'intérêt local ont été
inventoriées ; soit au moins 21 % des espèces totales. Ce chiffre est faible pour un
milieu remarquable, mais les informations sont manquantes pour les champignons
lignicoles relevés en 1987-1992, qui représentent la moitié de l'inventaire.
En 1992, la récolte de Lindtneria pterospora sur le Marais constituait la première
mention française de l'espèce.
Sur le plan écologique, le nombre d'espèces terricoles (en particulier Basidiomycètes
charnus) est inférieur aux espoirs du naturaliste. La spécificité du milieu apporte des
espèces rares caractéristiques de ces peuplements, mais la plupart sont très
localisées et souvent représentées par une ou deux récoltes seulement. La chênaie
Nord s'est révélé être le milieu le plus intéressant sur le plan mycologique général,
sur une unique visite (à renouveler). La plupart des aulnaies, à l'exception du
boisement mêlé bordant le Séran, sont peu diversifiées et dominées par Gyrodon
lividus, espèce remarquable et peu fréquente, mais qui constitue peut-être un indice
d'eutrophisation excessive ou de dégénérescence des aulnaies.
Les prairies sont intéressantes à de nombreux points de vue, mais les champignons
ne sont pas leur point fort. Les espèces les plus caractéristiques sont limitées aux
zones encore bien humides, régulièrement inondées, où le roseau est bien présent.
Le fauchage des prairies laisse temporairement la place à des espèces plus
ubiquistes ; on ignore si les espèces caractéristiques se réimplantent rapidement par
la suite, mais elles ne semblent pas favorisées a priori.
Ces constatations laissent la porte ouverte à des études écologiques sur le
fonctionnement de ces prairies humides ; dans ces écosystèmes apparemment
simplifiés, où la gestion ne suffit pas à compenser la dynamique naturelle et à
entretenir des chaînes trophiques complexes, les champignons supérieurs ne
semblent pas trouver leur place de décomposeurs.
3
Sommaire
INTRODUCTION
4
L'ETUDE DES CHAMPIGNONS AU MARAIS DE LAVOURS
5
REALISATION DES INVENTAIRES
5
INVENTAIRE MYCOLOGIQUE PAR MILIEUX
7
LES BOISEMENTS
7
1.
Aulnaie inondable
7
2.
Aulnaie mêlée.
7
3.
Aulnaie eutrophe.
8
4.
Chênaie-aulnaie alluviale Nord.
9
5.
Chênaie alluviale sud.
10
LES PRAIRIES HUMIDES INTACTES
11
6.
Cariçaie à Liparis
11
7.
Cariçaie-roselière
12
8.
Cariçaie à Droseras
12
9.
Cladiaie
13
10.
Tourbière active
13
LES PRAIRIES ENTRETENUES
14
11.
Cariçaie fauchée
14
12.
Prairie surpâturée à Rumex
14
13.
Cariçaie déboisée
14
LE CAILLEBOTIS
15
SYNTHESE
17
PAYSAGE MYCOLOGIQUE DU MARAIS DE LAVOURS
17
GENERALITES SUR LES INVENTAIRES REALISES
18
ANALYSE QUANTITATIVE DES RELEVES
18
- Diversité spécifique des milieux
19
- Répartition écologique des espèces
20
COMPARAISON AVEC D'AUTRES SITES
22
-Les aulnaies
22
- Les prairies humides et les roselières
23
- Les aulnaies et leur cortège fongique.
25
- Les prairies humides : pourquoi sont-elles pauvres en champignons ?
25
CONCLUSION
27
ANNEXES
4
Introduction
Le marais de Lavours a fait, de 1987 à 1990, l’objet d’un inventaire mycologique conduit par
l’abbé J. Bozonnet (Belley). A l’issu de ces trois ans de campagne, 384 taxons ont été
identifiés, pour la plupart en zone boisée (aulnaie). La majorité des espèces citées étaient des
Aphyllophorales, Ascomycètes et Myxomycètes, domaines de spécialisation du père
Bozonnet.
Les zones ouvertes, cariçaies et phragmitaies, n’avaient pas fait l’objet d’une attention
particulière, car elles sont notoirement pauvres dans ces groupes de champignons lignicoles, et
les champignons charnus qui leurs sont associés sont très mal connus et souvent discrets.
Aussi, dans ce premier inventaire, seul Coprinus martinii J. Favre ex P. D. Orton figure
comme Basidiomycète caractéristique de ces formations herbacées.
Le marais de Lavours représente le plus vaste marais alcalin sur lequel des inventaires
mycologiques ont été conduits. Il est également le plus diversifié, et soumis à divers types de
gestion. Enfin, il est l'objet d'enjeux importants, la conservation des zones humides nécessitant
à la fois des outils de diagnostics et des outils de gestion sur ces milieux en évolution rapide.
L'ETUDE DES CHAMPIGNONS AU MARAIS DE LAVOURS
L'inventaire des champignons supérieurs des zones humides d'Isère et de Savoie constitue le
sujet d'une thèse de doctorat, actuellement en cours de rédaction. Il était tentant d'ajouter aux
15 sites savoyards et isérois celui du Marais de Lavours, qui représente le plus vaste et l'un des
plus alcalins. L'analyse écologique et patrimoniale des espèces du Marais a ainsi pu être
conduite par comparaison avec des milieux a priori analogues :
-
l'étang du Grand-Lemps (Isère) ;
la tourbière de l'Herretang (Saint-Laurent-du-Pont, Isère) ;
les marais des Etelles et des Berthollets (le Bourget-en-Huile, Savoie).
Les problématiques associées à l'étude des champignons, mal identifiées lors de l'initiation du
projet en raison de l'absence de bibliographie spécifique, se sont précisées au cours de ces
campagnes d'inventaire :
-
les cariçaies et roselières du marais sont relativement pauvres en espèces et en
individus de champignons supérieurs. Pourquoi ?
les aulnaies et boisements pionniers présentent une certaine monotonie dans leur
cortège fongique. Pourquoi, et quels enseignements en tirer ?
REALISATION DES INVENTAIRES
L'inventaire précédent conduit par le père Bozonnet s'était consacré avant tout aux milieux
boisés, aulnaies et chênaies alluviales. Bien que l'inventaire des champignons supérieurs n'y
fût pas exhaustif, l'étude présentée ici s’est attachée à explorer les milieux les plus mal connus
5
sur le plan mycologique : les formations denses à Carex elata, Cladium mariscus et
Phragmites australis.
Néanmoins, il est rapidement apparu que ces milieux herbacés, pourtant caractéristiques du
Marais, étaient relativement pauvres en espèces. Aussi l'attention des prospecteurs s'est-elle
également portée sur quelques secteurs boisés, de manière plus occasionnelle.
En raison de la vaste superficie, les prospections ont été effectuées sur transects aléatoires, en
fonction de la plus forte probabilité de rencontre d'espèces (critère non rationalisable).
L'inventaire mycologique des grandes cariçaies s'est avéré hasardeux. Le fort recouvrement
des grands Carex ne permet pas de voir le sol, et les champignons ne peuvent être repérés que
par "forages" en s'accroupissant et en écartant la base des touffes. C'est ainsi que la plupart des
espèces ont été trouvées, à quelques exceptions près apparues à découvert relatif.
Ne pas voir les champignons sans écarter les herbes réduit considérablement la pression
d'inventaire. Une prospection attentive d'un quart d'heure ne permet de couvrir qu'environ
100-150 m² de terrain, contre environ 300 m² en roselière et 1000 à 2000 m² en forêt non
broussailleuse. On peut donc estimer la surface moyenne effectivement inventoriée à chaque
visite à :
Pour les cariçaies et roselières : 600 à 1 000 m² par visite ;
Pour les aulnaies : 4 000 à 10 000 m² par visite.
Le pourcentage de surface couverte par rapport à la surface des secteurs traversés est d'environ
10-15 % pour les aulnaies. En revanche, il est très faible pour les cariçaies (environ 1 %), dont
les surfaces sont importantes, et à peine plus élevé pour les roselières (environ 5 %), dont la
prospection est plus aisée et la surface globale plus réduite.
On peut estimer que cette pression d'échantillonnage est insuffisante par rapport à l'objectif
souhaité, mais une pression plus forte demanderait un effort de prospection non justifié par les
résultats obtenus ici. Elle est en tout cas comparable à celle appliquée aux sites analogues, en
Isère et Savoie.
Liste des visites :
7 juin 2000 (F. Darinot / P.-A. Moreau)
21 juin 2000 (F. Darinot / P.-A. Moreau)
19 juillet 2000 (C. Boussely / R. Fillion / P. A.
Moreau)
15 septembre 2000 (P.-A. Moreau)
25 octobre 2000 (F. Darinot, P.-A. Moreau)
21 novembre 2000 (P.-A. Moreau)
17 mai 2001 (M. Durand / P.-A. Moreau)
27 juillet 2001 (E. I. D. / P.-A. Moreau)
5 octobre 2001 (A. Culat / P.-A. Moreau)
6
Inventaire mycologique par milieux
Les boisements
Les boisements d'aulnes explorés ont été les suivants :
1 . Aulnaie inondable entre la prairie à Liparis et la tourbière active à Droseras (jeune aulnaie
à échasse, partiellement eutrophisée).
2 . Aulnaie mêlée bordant le ponton en direction de l'observatoire (aulnaie-frênaie
mésotrophe).
3 . Aulnaie eutrophe, entre le canal et la prairie à Liparis au niveau de la planche-passerelle
(aulnaie-bétulaie eutrophe sur tourbe).
4 . Chênaie-aulnaie alluviale de la partie Nord, représentant un stade ultime de l'évolution
naturelle des aulnaies alcalines.
5 . Chênaie alluviale le long du tronçon sud du ponton.
1. Aulnaie inondable
Ces fragments d'aulnaies jeunes (30 ans), mais visiblement déjà parvenus à maturité et ne
bénéficiant plus du battement de nappe, sont envahis par Gyrodon lividus (le Bolet livide) qui
semble monopoliser le milieu. Bien que cette parcelle semble a priori propice aux
champignons caractéristiques des aulnaies, elle est en réalité très pauvre. Quelques
prospections supplémentaires seraient à faire dans les zones encore régulièrement inondées,
localisées dans la partie Ouest.
En été 2001, la plus grande partie de cette bande d'aulnes, abritant les fortes densités de
Gyrodon, a été déboisée.
Dates
Espèces
Alnicola scolecina
Gyrodon lividus
19/7/00
15/9/00
15/9/00
Abondance
Ecologie
(nb spécimens)
15
Aulnaies
60
80
Aulnaies
Cortinarius
helvelloides
Lactarius lilacinus
21/11/00
8
Aulnaies
21/11/00
10
Aulnaies
Lactarius obscuratus
var. radiatus
Pluteus romellii
Inocybe calospora
19/7/00
21/11/00
27/7/01
19/7/00
4
6
3
1
Aulnaies
Lignicole
Forêts humides
Mode de vie
Mycorhizien
Alnus
Mycorhizien
Alnus
Mycorhizien
Alnus
Mycorhizien
Alnus
Mycorhizien
Alnus
Saprotrophe
Mycorhizien
Répartition
nationale
Répandu
Localisé
Répandu
Assez
répandu
Répandu
Répandu
Localisé
2. Aulnaie mêlée.
Les bordures du Séran présentent un faciès à aulnes déjà âgés, mêlés aux frênes, aux
bouleaux, au trembles et à quelques chênes. La proximité de la rivière semble entretenir
7
localement un milieu plus mésotrophe, favorable à la présence d'espèces associées aux
aulnaies mêlées alcalines : là où Gyrodon lividus n'est pas dominant, on trouve une
association d'espèces assez rares (Entoloma spp., Clitopilus intermedius) qui semble
caractéristique de ces peuplements. Une formation analogue, accompagnée du même cortège
fongique, existe dans la partie sud de la tourbière de l'Herretang (Isère), le long d'anciennes
fosses de tourbage.
Espèces
Dates
Abondance
Ecologie
(nb spécimens)
150
Aulnaies
Mode de vie
Répartition
nationale
Répandu
Alnicola scolecina
15/9/00
Clitopilus scyphoides
v. intermedius
Entoloma cyanulum
Entoloma
percandidum
Entoloma
rhodopolium
Ganoderma australe
Gyrodon lividus
15/9/00
8
Mycorhizien
Alnus
Terre nue humide Saprotrophe
15/9/00
15/9/00
11
30
Terre nue humide Saprotrophe
Terre nue humide Saprotrophe
Assez rare
Assez rare
15/9/00
25
Forêts humides
Mycorhizien ?
Répandu
Pérenne
15/9/00
3
100
Lignicole
Aulnaies
Répandu
Localisé
Lactarius lilacinus
15/9/00
30
Aulnaies
Lactarius
omphaliformis
Leccinum sp.
15/9/00
6
Aulnaies
15/9/00
1
Bouleaux
Leccinum variicolor
15/9/00
3
Bouleaux
Mycena corynephora
Mycena galericulata
Mycena speirea
15/9/00
15/9/00
15/9/00
27/7/01
12
12
1
2
Corticole
Lignicole
Lignicole
Saprotrophe
Mycorhizien
Alnus
Mycorhizien
Alnus
Mycorhizien
Alnus
Mycorhizien
Betula
Mycorhizien
Betula
Saprotrophe
Saprotrophe
Saprotrophe
Rare
Assez
répandu
Assez
répandu
A préciser
Répandu
Assez rare
Répandu
Répandu
3. Aulnaie eutrophe.
Cette aulnaie très dégradée sur tourbe, peu dense et mêlée de bouleaux, semble n'abriter que le
Gyrodon parmi les espèces alnicoles ; le mycologue considèrerait plutôt ce boisement comme
une bétulaie mêlée sur tourbe, avec la présence d'espèces associées aux bouleaux que l'on
retrouve dans ce même type de bordures tourbeuses alcalines (St-Laurent-du-Pont, p. ex.).
L'évolution en tant que bétulaie serait intéressante à suivre, mais la pauvreté en espèces au
cours des visites ne plaide pas en faveur d'une étude poussée de ce secteur.
On notera la présence d'un bolet "rude" (Leccinum sp.) lié aux bouleaux, également présent
dans l'aulnaie mêlée (ci-dessus) ; cette espèce, appartenant à un genre particulièrement
complexe, est actuellement à l'étude et pourrait être inédite.
On notera également la présence d'Ophioglossum vulgatum dans cette parcelle, raison
suffisante pour maintenir ce boisement dont la dynamique semble très ralentie.
8
Espèces
Dates
Abondance
(nb spécimens)
Ecologie
Mode de vie
Répartition
nationale
Gyrodon lividus
15/9/00
27/7/01
5
Aulnaies
Mycorhizien
Alnus
Localisé
Lactarius pubescens
15/9/00
8
Bétulaies
Répandu
Leccinum sp.
15/9/00
27/7/01
15/9/00
15/9/00
3
1
1
15
Bétulaies
tourbeuses
Lignicole
Bétulaies
Mycorhizien
Betula
Mycorhizien
Betula
Saprotrophe
Mycorhizien
Betula
Pluteus murinus
Tricholoma fulvum
A préciser
Rare
Répandu
4. Chênaie-aulnaie alluviale Nord.
Il s'agit du vaste boisement longeant la voie ferrée, fortement diversifié et dont l'évolution est
largement entamée vers la chênaie pédonculée alluviale. D'une manière générale cette unité
forestière est d'un grand intérêt biologique, en raison de la diversité du couvert arboré (Alnus,
Fraxinus, Quercus, Populus, Tilia, etc.) et de l'abondance du bois mort au sol. Une seule
visite mycologique effectuée en fin de saison ne rend sans doute pas compte de la diversité
fongique de cette forêt, qui mérite davantage d'attention ; les associations fongiques des forêts
alluviales sont mal connues, et cette unité pourrait servir de site de référence pour des études
myco-écologiques éventuelles.
Les espèces rencontrées sont surtout des espèces mycorhiziques de l'aulne ; on notera à
nouveau la présence du Gyrodon dans ce peuplement, mais cette présence semble marginale,
indiquant peut-être une eutrophie moins marquée de ces anciennes aulnaies qui semble avoir
évolué progressivement et spontanément vers la chênaie mêlée.
Plusieurs espèces intéressantes ont été recensées au cours de cette visite ; en particulier,
Crepidotus brunneoroseus, Mycenella aff. bryophila et Hydropus nitens sont des espèces rares
dont l'écologie est mal connue, cette dernière étant nouvelle pour la France.
Espèces
Dates
Agrocybe aegerita
5/10/01
Abondance
(nb spécimens)
Localisé
Alnicola luteolofibrillosa
5/10/01
Dispersé
Alnicola melinoides
5/10/01
Abondant
Alnicola scolecina
5/10/01
Abondant
Armillaria gallica
5/10/01
Abondant
5/10/01
Coprinus disseminatus
5/10/01
Coprinus micaceus
Crepidotus brunneoroseus 5/10/01
Abondant
Quelques touffes
1
Crepidotus brunneoroseus 5/10/01
1
9
Ecologie
Mode de vie
Lignicole
Saprotrophe
Populus/Salix
Aulnaies
Mycorhizien
Alnus
Aulnaies
Mycorhizien
Alnus
Aulnaies
Mycorhizien
Alnus
Feuillus
Saprotrophe
hygrophiles
Ubiquiste
Saprotrophe
Lignicole
Saprotrophe
Lignicole,
Saprotrophe
feuillus
Lignicole
Saprotrophe
Répartition
nationale
Localisé
Assez
répandu
Répandu
Répandu
Répandu
Répandu
Répandu
Rare
Rare
Crepidotus lundellii var. 5/10/01
subglobisporus
15
Espèces
Dates
Crepidotus mollis
5/10/01
Abondance
(nb spécimens)
Abondant
Daedaleopsis confragosa
5/10/01
Abondant
Encoelia furfuracea
5/10/01
Flammulaster muricatus
Gyrodon lividus
5/10/01
5/10/01
Quelques
spécimens
5
10
Hemimycena
cephalotricha
Hemimycena cucullata
5/10/01
Humaria hemisphaerica
5/10/01
Hydropus nitens
5/10/01
5/10/01
Quelques
spécimens
30
Quelques
spécimens
2
Inocybe maculata
fulva
Laccaria affinis
var. 5/10/01
Lactarius pubescens
5/10/01
Mycena acicula
Mycena alba
5/10/01
5/10/01
Mycena erubescens
Mycena haematopus
Mycena speirea
Mycena supina
5/10/01
5/10/01
5/10/01
5/10/01
Mycenella aff. bryophila
5/10/01
Phaeomarasmius
erinaceus
Pholiota gummosa
5/10/01
Dispersé mais
nombreux
1
5/10/01
20
Plicaturopsis crispa
Tarzetta cupularis
Xerula radicata
5/10/01
5/10/01
5/10/01
Abondant
12
1
5/10/01
Quelques
exemplaires
12
Quelques
exemplaires
Dispersé
Quelques
spécimens
5
Abondant
Abondant
Dispersé
Lignicole,
feuillus
hygrophiles
Ecologie
Saprotrophe
Assez rare
Mode de vie
Saprotrophe
Répartition
nationale
Répandu
Saprotrophe
Répandu
Saprotrophe
Assez rare
Assez rare
Localisé
Corticole
Saprotrophe
Mycorhizien
Alnus
Saprotrophe
Corticole
Saprotrophe
Lignicole,
feuillus
Lignicole,
feuillus
Lignicole,
Corylus
Lignicole
Aulnaies
Terre humide Saprotrophe
Forêts
humides
Taillis
humides
Forêts
humides
Bétulaies
Saprotrophe
Mycorhizien
Betula/Salix
Mycorhizien
Ubiquiste
Corticole
Mycorhizien
Betula
Saprotrophe
Saprotrophe
Corticole
Lignicole
Lignicole
Corticole
Saprotrophe
Saprotrophe
Saprotrophe
Saprotrophe
Humicole
Saprotrophe
Lignicole
Salix
Humicole
Saprotrophe
Saprotrophe
Lignicole
Saprotrophe
Terre humide Saprotrophe
Lignicole
Saprotrophe
Assez
répandu
Assez
répandu
Assez
répandu
Très rare (1è
réc. française)
Assez rare
Répandu
Répandu
Répandu
Assez rare
Assez rare
Répandu
Répandu
Assez
répandu
Rare
Assez
répandu
Assez
répandu
Répandu
Répandu
Répandu
5. Chênaie alluviale sud.
Cette parcelle de superficie importante, prospectée plusieurs fois avec attention, s'est montrée
particulièrement pauvre en espèces, malgré un faciès apparemment aussi favorable que la zone
précédente à la présence de champignons humicoles. Les seules espèces rencontrées sont
lignicoles ; on notera en particulier la présence massive d'Armillaria gallica, généralement
10
saprotrophe sur racines mortes, peut-être parasite dans certaines conditions, et omniprésente
en novembre 2001, qui pourrait être un indice de la fragilité de ce peuplement.
La raison de cette pauvreté fongique, qui pourrait traduire un déséquilibre profond du milieu,
n'est pas établie.
Espèces
Dates
Armillaria gallica
Lentinus tigrinus
21/11/01
27/7/01
Hypholoma
sublateritium
Mycena galericulata
Mycena vitilis
Mycenella
margaritispora
21/11/00
27/7/01
21/11/00
19/7/00
Abondance
(nb spécimens)
Abondant
12
Ecologie
Mode de vie
Saprotrophe
Saprotrophe
5
Lignicole
Lignicole
hygrophile
Lignicole
Répartition
nationale
Répandu
Localisé
Saprotrophe
Répandu
5
3
Lignicole
Lignicole
Lignicole
Saprotrophe
Saprotrophe
Saprotrophe
Répandu
Répandu
Rare
5
Les prairies humides intactes
6. Cariçaie à Liparis
Cette parcelle de prairie humide est une des plus remarquables sur le plan botanique, en raison
de la présence de plusieurs plantes hygro-basophiles, en particulier Liparis loiselii. Les
populations de cette Orchidée sont favorisées par un fauchage biennal de la prairie dominée
par les touffes denses de Carex elata.
La recherche des champignons dans ce milieu est aléatoire ; elle ne peut se faire que par
forages attentifs au pied des touffes de Carex, et est souvent décevante ; toutefois, les espèces
repérées lors des visites apparaissent souvent à plusieurs endroits de la prairie.
Le fait que très peu d'espèces aient été revues d'une sortie à l'autre indique que l'inventaire de
ce milieu est très incomplet ; il reflète aussi la difficulté de recherche, et sans doute le
caractère aléatoire et bref de l'apparition des champignons dans ce milieu, que l'on pourrait
croire relativement stable en raison de son humidité.
En réalité, les visites fructueuses correspondent aux périodes d'assèchement du marais, à la
suite de périodes d'inondation. On notera la présence de plusieurs espèces rares, qui
démontrent l'intérêt potentiel du milieu mais qui restent difficiles à trouver. On comparera
également cette faible diversité avec celle, supérieure, de la partie nord de cette même prairie,
plus humide et dominée par le roseau (ci-après).
Espèces
Camarophyllopsis
foetens
Clavaria tenuipes
Coprinus martinii
var. miniata ad int.
Dates
5/10/01
Abondance
(nb
spécimens)
5
15/9/00
17/5/01
30
3
Ecologie
Mode de vie
Répartition
nationale
Humicole
neutrophile
Terre humide
Graminicole
hygrophile
Saprotrophe
Assez rare
Saprotrophe
Saprotrophe
Assez rare
Taxon
nouveau., à
préciser
11
Crepidotus epibryus 25/10/00
21/11/00
21/6/00
Entoloma sodale
19/7/00
Panaeolus fimicola 26/6/00
Pluteus hispidulus
Psathyrella
almerensis
15/9/00
15/9/00
30
30
2
15
1
1
1
Graminicole
Saprotrophe
Prairies
humides
Milieux
ouverts
Lignicole
Roselières
Saprotrophe
Assez
répandu
Assez rare
Saprotrophe
Répandu
Saprotrophe
Saprotrophe
Assez rare
1è réc.
française
7. Cariçaie-roselière
Il s'agit de la partie nord de la prairie à Liparis, où Carex elata se mêle au roseau qui peut être
localement dominant. Cette zone est nettement plus humide que la précédente, et plus
régulièrement inondée.
On note une diversité d'espèces supérieure, et représentées par un plus grand nombre
d'individus. La visibilité au sol est évidemment supérieure dans la roselière que dans la
cariçaie dense, mais l'abondance des spécimens contraste nettement entre ces deux unités.
Comme précédemment, on constate que l'apparition des espèces est favorisée juste après les
périodes d'inondation.
On notera, en 2000, la présence significative d'une espèce rare, nouvelle pour la France :
Psathyrella almerensis, décrite des roselières des Pays-Bas. Alors qu'elle semblait bien
implantée sur ce site, elle n'a pas été recensée en 2001, année pauvre pour toutes les espèces
des prairies.
Espèces
Dates
Clavaria tenuipes
Entoloma fernandae
26/6/00
15/9/00
5/10/01
Abondance
(nb spécimens)
6
10
10
Ecologie
Mode de vie
Peziza obtusiapiculata
Pluteus romellii
Psathyrella
almerensis *
Psathyrella typhae
26/6/00
26/6/00
26/6/00
19/7/01
17/5/01
4
2
15
10
50
Scutellinia umbrorum 26/6/00
*
Entomophtora muscae 27/7/01
1
Graminicole Saprotrophe
hygrophile
Terre humide Saprotrophe
2
Sur mouches
Terre humide Saprotrophe
Terre humide
alcaline
A préciser
Lignicole
Roselières
Répartition
nationale
Assez rare
Saprotrophe
Rare
Saprotrophe
Saprotrophe
Saprotrophe
A préciser
Répandu
1è rec.
française
Assez rare
Parasite
Répandu
Répandu ?
8. Cariçaie à Droseras
Cette prairie humide n'a été explorée qu'à deux reprises. Les espèces caractéristiques sont
sensiblement les mêmes que dans la prairie à Liparis ; on notera en particulier la présence
d'Entoloma fernandae, commun à toutes les zones ouvertes très humides, dont l'écologie est
mal connue et qui semble caractéristique de ces milieux.
Quelques espèces alnicoles banales sont associées aux rejets d'Alnus glutinosa.
12
Espèces
Dates
Ecologie
Mode de vie
25/10/00
Abondance
(nb spécimens)
30
Alnicola scolecina
Aulnaies
Cortinarius bibulus
25/10/00
2
Aulnaies
Lycoperdon perlatum
Mycena speirea
Panaeolus
sphinctrinus
Entoloma fernandae
25/10/00
25/10/00
25/10/00
6
1
2
Humicole
Lignicole
Coprophile
Mycorhizien
Alnus
Mycorhizien
Alnus
Saprotrophe
Saprotrophe
Saprotrophe
15/9/00
8
Entoloma mougeotii
15/9/00
3
Terre humide Saprotrophe
alcaline
Ubiquiste
Saprotrophe
Entoloma sodale
15/9/00
1
Prairies
Saprotrophe
Répartition
nationale
Répandu
Assez
répandu
Répandu
Répandu
Répandu
Rare
Assez
répandu
Assez rare
9. Cladiaie
Ce milieu a priori peu favorable aux champignons (ou à leur découverte) n'a fourni aucune
espèce intéressante ; seul le très ubiquiste Collybia aquosa a été relevé, en bordure de la
cladiaie. Bozonnet (1992) signalait quatre espèces présentes avec les Cladium : Agrocybe
sphaleromorpha, Bolbitius variicolor, Panaeolus ater et Entoloma mougeotii. Seule cette
dernière a été retrouvée dans le marais, dans la cariçaie à Drosera ; ces espèces sont plutôt
associées aux prairies humides.
Espèces
Dates
Collybia aquosa
17/5/01
Abondance
(nb spécimens)
7
Ecologie
Mode de vie
Ubiquiste
Saprotrophe
Répartition
nationale
Répandu
10. Tourbière active
Cette zone faisant face à l'observatoire est la plus remarquable du marais, et aussi la plus
dangereuse. Elle abrite la plupart des espèces végétales caractéristiques de la tourbière
alcaline. En revanche, elle s'est montrée très pauvre en champignons. On retrouve Entoloma
fernandae, qui s'affirme comme une espèce caractéristique du marais alcalin. Hygrocybe
conicopalustris est une espèce hygrophile à large spectre, semblant apprécier la tourbe nue.
On peut noter la présence d'une espèce alnicole banale, Lactarius omphaliformis, associé aux
petits aulnes, qui n'a pas été trouvé dans d'autres parties du marais malgré l'omniprésence de
l'aulne.
Espèces
Dates
Entoloma fernandae
15/9/00
Abondance
(nb spécimens)
10
Hygrocybe
conicopalustris
Lactarius
omphaliformis
15/9/00
1
15/9/00
1
Ecologie
Mode de vie
Terre humide Saprotrophe
alcaline
Prairies
Saprotrophe
humides
Aulnaies
Mycorhizien
Alnus
13
Répartition
nationale
Rare
Assez rare
Assez
répandu
LES PRAIRIES ENTRETENUES
11. Cariçaie fauchée
Après le passage des engins de fauchage en septembre 2000, diverses espèces opportunistes
sont apparues, profitant des débris herbacés et ligneux au sol. On notera la présence de
Psilocybe stercoraria, espèce coprophile, abondante en fin d'automne 2000 et peu fréquente
en général.
On remarquera aussi le changement complet, peut-être provisoire, de cortège fongique par
rapport à la cariçaie intacte ; aucune des espèces apparue à la faveur des travaux n'est
caractéristique des milieux humides.
Espèces
Dates
Ecologie
Mode de vie
25/10/00
Abondance
(nb spécimens)
30
Coprophile
Saprotrophe
Répartition
nationale
Répandu
Hypholoma
fasciculare
Mycena speirea
Pholiota gummosa
Polyporus varius
Psilocybe stercoraria
Tubaria furfuracea
Tubaria furfuracea
Stropharia
semiglobata
21/11/00
25/10/00
25/10/00
25/10/00
25/10/00
21/11/00
25/10/00
2
40
5
80
35
30
10
Lignicole
Lignicole
Lignicole
Coprophile
Graminicole
Graminicole
Coprophile
Saprotrophe
Saprotrophe
Saprotrophe
Saprotrophe
Saprotrophe
Saprotrophe
Saprotrophe
Répandu
Répandu
Répandu
Assez rare
Répandu
Répandu
Répandu
12. Prairie surpâturée à Rumex
La mise à nu de cette zone tourbeuse par les chevaux en 1999 a favorisé le développement des
grands Rumex, et se recolonise progressivement par les Carex. Hygrocybe conicopalustris,
jolie espèce hygrophile à écologie mal connue, semble y avoir trouvé un milieu favorable ;
elle est également présente, mais beaucoup plus rare, dans la zone de tourbe nue de la
tourbière active.
Espèces
Dates
Hygrocybe
conicopalustris
25/10/00
17/5/01
Abondance
(nb spécimens)
12
30
Ecologie
Mode de vie
Prairies
humides
Saprotrophe
Répartition
nationale
Assez rare
13. Cariçaie déboisée
Cette partie de la grande cariçaie, voisine du secteur à Liparis, est nettement moins humide
que les zones adjacentes ; elle se rapproche d'une formation de type mégaphorbiaie, avec
Angelica sylvestris, Lysimachia vulgaris etc. Outre les excréments (Psilocybe stercoraria) et
les débris ligneux (Polyporus spp.), on notera comme substrat les jeunes Salix à peine
émergents, associés à deux espèces mycorhiziennes (Inocybe spp.). L'apparition de ces
espèces reflète le dynamisme de ces rejets et l'évolution rapide de ce milieu vers la saulaie
buissonnante en l'absence de gestion.
Marasmiellus tricolor est une espèce rare, trouvée sur racine de graminée dans un trou de
rongeur, sur une zone perturbée par le passage d'engins ; cet habitat trop particulier ne permet
pas de savoir si l'espèce est présente de manière stable dans le marais.
14
Espèces
Dates
Inocybe lacera var. 26/6/00
15/9/00
helobia
15/9/00
Inocybe mixtilis
26/6/00
Lentinus tigrinus
Marasmiellus tricolor
Polyporus ciliatus
Polyporus varius
Psilocybe stercoraria
27/7/01
26/6/00
27/7/01
15/9/00
25/10/00
Abondance
(nb spécimens)
10
1
3
4
2
8
5
3
20
Ecologie
Mode de vie
Répartition
nationale
Répandu
Saulaies
humides
Ubiquiste
Lignicole
Salix
Graminicole
Lignicole
Mycorhizien
Salix
Mycorhizien
Saprotrophe
Saprotrophe
Saprotrophe
Répandu
Assez
répandu
Rare
Répandu
Lignicole
Coprophile
Saprotrophe
Saprotrophe
Répandu
Assez rare
Le caillebotis
L'herborisation sur caillebotis, constitué de traverses de bois (chêne et conifère - épicéa ?)
pourrait paraître anecdotique ; pourtant il s'agit d'un habitat à part entière, colonisé par les
mousses, et abritant quelques espèces absentes des autres parties du marais. En particulier on
notera la présence de Mycena septentrionalis, espèce rare nouvelle pour la région RhôneAlpes, habituellement liée au bois mort d'épicéa.
Daedalea quercina est un polypore inféodé au chêne, sur troncs ou bois d'oeuvre, commun
dans les régions humides mais assez rare en Rhône-Alpes.
Espèces
Dates
Ecologie
Mode de vie
25/10/00
Abondance
(nb spécimens)
1
Lignicole
Saprotrophe
Daedalea quercina
Pérenne
4
Lignicole
Saprotrophe
Flammulaster
wieslandri
Gymnopilus penetrans
Hymenochaete
rubiginosa
Mycena galericulata
Mycena haematopus
Mycena inclinata
Mycena
septentrionalis
19/7/00
2
Lignicole
Saprotrophe
Répartition
nationale
Assez
répandu
Assez
répandu
Assez rare
Clitopilus hobsonii
25/10/00
Pérenne
2
+
Lignicole
Lignicole
Saprotrophe
Saprotrophe
Répandu
Répandu
21/11/00
25/10/00
25/10/00
27/7/01
2
30
12
1
Lignicole
Lignicole
Lignicole
Lignicole,
conifères
Saprotrophe
Saprotrophe
Saprotrophe
Saprotrophe
Psathyrella
candolleana
Stereum hirsutum
27/7/01
18
Ubiquiste
Saprotrophe
Répandu
Répandu
Répandu
Rare
(1ère
récolte
Rhône-Alpes)
Répandu
Pérenne
+
Lignicole
Saprotrophe
Répandu
Les excréments (espèces coprophiles)
L'étude des espèces associées aux bouses et crottins n'était pas l'objectif de l'inventaire récent ;
néanmoins elles ont été relevées, d'autant plus volontiers que l'une de ces espèces (Psilocybe
stercoraria) est une espèce assez rare qui semble se complaire dans la prairie humide.
15
Le nombre d'espèces liées aux bouses et crottins est très réduit. Seules trois espèces de
Basidiomycètes ont été signalées (Panaeolus sphinctrinus, Psilocybe stercoraria et
Stropharia semiglobata) ; on notera l'absence apparente de Coprinus spp., habituellement
fréquents sur ces substrats.
Les Ascomycètes coprophiles n'ont été relevés que lors de l'inventaire 1987-1992, avec
davantage de succès : 6 espèces banales.
Malgré l'abondance des excréments des animaux implantés dans le marais pour l'entretien des
prairies, le nombre et la diversité des espèces chargées de les décomposer sont très réduites.
Ce constat est sans doute à relier à la même rareté constatée chez les insectes coprophages
(spores introduites par les insectes à l'intérieur des excréments), et peut-être à l'excès de
traitement insecticide administré aux animaux.
16
Synthèse
PAYSAGE MYCOLOGIQUE DU MARAIS DE LAVOURS
Il ressort, des deux campagnes d'inventaire 1987-1992 et 2000-2001, que les
champignons ne sont pas les habitants les plus remarquables du Marais. La plus grande partie
des listes est constituée de petites espèces discrètes, sur bois (Bozonnet, 1992) ou dans les
prairies humides.
Le nombre d'espèces terricoles que l'on pourrait s'attendre à voir en quantités
appréciables, par exemple depuis le caillebotis, est très réduit également. Les espèces les plus
remarquables sont :
- Gyrodon lividus (Bolet livide), visible en quantités importantes entre début septembre
et mi-octobre (apparition épisodique), le long du Séran et dans les aulnaies humides de
l'intérieur du Marais, qui apparaît comme le champignon le plus représentatif du site ;
- Leccinum spp. (Bolets "rudes"), épars le long du Séran sous bouleaux, mais repérables
depuis le parcours de juillet à septembre en raison de leur volume ;
- Armillaria gallica (Armillaire bulbeuse), qui envahit la chênaie alluviale en octobre,
durant une courte période ;
- Les polypores poussant sur le ponton (Daedalea quercina) ou sur les souches voisines
(Ganoderma australe), présents tout au long de l'année.
Les 390 autres espèces, Myxomycètes exclus, sont plus discrètes ou plus dispersées, et ne se
remarquent généralement qu'en cas de recherche orientée. Il est possible de repérer facilement
les espèces suivantes, petites mais localement fréquentes :
- Scutellinia umbrorum et espèces voisines, petites pézizes rouge vif fréquentes sur
tourbe ;
- Marasmius rotula (Marasme petite-roue), présent tout au long de l'année et bien
repérable autour du caillebotis malgré sa petite taille ;
- Polyporus ciliatus (Polypore cilié), régulier sur branches mortes un peu enfouies, en
forêt ou dans les prairies déboisées ;
- Alnicola spp., petites espèces brunes ou ocres associées aux aulnes, présentes çà et là,
habituellement très abondantes sous Alnus, plus dispersées ici, d'août à octobre ;
- Hygrocybe conicopalustris (Hygrophore conique des marais), bien visible lorsqu'il
apparaît par petits groupes de chapeaux rouge vif dans la zone tourbeuse de
l'observatoire.
De prime abord, le marais surprend en général par une pauvreté apparente en champignons,
malgré l'ambiance humide et la présence d'arbres habituellement associés à un grand nombre
d'espèces. Le pH élevé du marais peut expliquer partiellement l'absence de diversité des
espèces saprotrophes, la concurrence des populations bactériennes étant bien plus forte qu'en
milieu acide.
Une autre explication peut se trouver dans la stabilité actuelle du milieu, plus guère soumis
aux inondations, et évoluant d'une manière générale vers un milieu alluvial uniforme ; de
telles conditions favorisent généralement un petit nombre d'espèces fortement concurrentielles
aux dépens de petites populations spécialisées. Dans les peuplements d'aulnes, Gyrodon
lividus, largement dominant dans ces milieux, semble symptomatique de cet appauvrissement.
17
Toutefois, cette tendance n'explique pas tout, et il faut probablement attribuer cette apparente
pauvreté (malgré le nombre relativement élevé d'espèces recensées) au fait que la plupart des
espèces du marais semblent apparaître de manière éclectique et difficilement prévisible, la
plupart d'entre elles n'ayant été recensées qu'un très petit nombre de fois. Ce constat est
insolite pour un milieu humide (notamment les boisements), dont les conditions d'humidité
semblent a priori plutôt stables.
GENERALITES SUR LES INVENTAIRES REALISES
Les inventaires effectués par Bozonnet (1992) puis par moi-même (2000-2001) sont peu
comparables, en raison même de leur objectif désigné : la première campagne s'est concentrée
sur les espèces lignicoles forestières, la seconde sur les espèces des prairies et en particulier
sur les Basidiomycètes charnus et gros Ascomycètes. La dernière campagne a ignoré
volontairement les Myxomycètes et les espèces lignicoles résupinées (la plupart des
Aphyllophorales), très approfondis dans l'inventaire 1992.
On constatera que la liste des Agaricales a été augmentée d'un tiers lors du second inventaire ;
l'exploration de nouveaux milieux, et l'attention particulière portée à des groupes
taxinomiquement difficiles (Mycènes), en sont les causes. On notera que le plus grand nombre
d'espèces nouvelles pour le site provient certes des zones ouvertes, très caractéristiques mais
peu diversifiées, mais aussi de l'unique prospection dans la chênaie-aulnaie nord, dont l'intérêt
mycologique est encore mal évalué.
140
120
100
80
60
40
20
0
Inventaire 20002001
Esp. communes
aux 2 inventaires
D
iv
.
.
te
as
G
H
et
er
ob
ro
m
as
llo
ph
.
Ap
hy
al
ic
ar
Ag
.
Inventaire 19871992
es
Nb espèces
Inventaire mycologique
Nombre d'espèces recensées (total : 386 esp.)
Fig. 1 : bilan des inventaires en 2002, par groupes taxinomiques. L'inventaire 2000-2001 était
uniquement consacré aux Agaricales (et Boletales, inclus) ; les Aphyllophorales recensés sont des
Polypores.
Agaricales : Basidiomycètes charnus à lames et à tubes (Boletales inclus pour raisons pratiques)
Aphyllophorales : Basidiomycètes charnus, ligneux ou crustacés dépourvus de lames ou de tubes (sauf
Boletales) : chanterelles, hydnes, clavaires, polypores, croûtes
Protobasidiomycètes)
: Basidiomycètes gélatineux (trémelles et affines)
Hétérobasiodiomycètes
Analyse
quantitative (et
des
relevés
Gastéromycètes : Basidiomycètes à spores internes (vesses-de-loup et affines)
Myxomycètes : actuellement classés dans les Protista (ou Mycetozoa)
Divers : notamment Zygomycètes (Entomophtora, Erysiphe), Rouilles, Charbons etc.
18
- Diversité spécifique des milieux
Le nombre d'espèces brut met en évidence l'importance des boisements alluviaux pour la
richesse mycologique du site. Une partie non négligeable de cette richesse repose sur les
espèces lignicoles, dont le nombre dépend en grande partie du volume et de la qualité du
bois mort dans le milieu ; toutefois, concernant les champignons charnus, l'inventaire 20002001, non ciblé vers les milieux boisés, fait apparaître un nombre d'espèces déjà nettement
supérieur à la totalité des espèces répertoriées en prairie.
Espèces recensées dans les boisements
(nombre total d'espèces : 334)
Inventaire 8792 : 296 esp.
Inventaire 0001 : 64 esp.
Dont : 26 esp.
communes
aux 2
inventaires
Espèces recensées dans les prairies
(nombre total d'espèces : 44)
Dont : 2 esp.
communes aux 2
inventaires
Inventaire 87-92 :
24 esp.
Inventaire 00-01 :
18 esp.
Fig. 2 : contribution des campagnes d'inventaire : on constate l'importance relative de la campagne 20002001 pour l'inventaire mycologique des prairies, malgré leur faible diversité fongique.
19
- Répartition écologique des espèces
Répartition des espèces par spectre écologique
(Basidiomycètes charnus, saison 2000-2001)
40
35
30
25
20
15
10
5
0
Spécifique
Réduit
Spectre écologique large
Po
nt
on
e
ai
di
la
C
ai
ln
Au
Au
ln
ai
e
e
in
eu
on
tro
da
ph
bl
e
e
Nb espèces
Cette analyse met en évidence la spécificité des différents milieux par rapport aux
champignons associés, et par conséquent leur intérêt en tant que niche écologique pour la
mycoflore.
Dans le cas des milieux boisés, cette analyse présente un intérêt particulier, car l'aulne possède
un cortège d'espèces mycorhiziennes hautement spécifique ; une faible proportion d'espèces
caractéristiques (moins de 40 %) suggère une évolution, voire éventuellement une banalisation
du milieu si les espèces en question ne sont pas non plus caractéristiques du peuplement de
substitution.
Fig. 3 : Répartition des espèces par spectre écologique (proportion d'espèces à spectre écologique large,
réduit ou spécifique par rapport au milieu prospecté).
Dans le cas des aulnaies, on constate, au-delà de la richesse spécifique comparée, que
l'aulnaie inondable est proportionnellement plus riche que les autres aulnaies en espèces
strictement alnicoles ; ce qui prouve l'intérêt potentiel de ce milieu sur le plan écologique.
Ici, la très faible diversité observée est un signal d'alarme sur cette unité de boisement : les
espèces potentiellement présentes sont dominées par Gyrodon lividus, également alnicole
strict mais semblant concurrencer les autres espèces sous l'effet d'une évolution négative du
milieu (vieillissement, eutrophisation, etc.).
Parmi les prairies, on notera qu'aucun milieu ne possède apparemment une diversité
spécifique (nombre d'espèces) forte ; mais la proportion d'espèces caractéristiques (à
spectre écologique réduit ou spécifique) est importante pour les cariçaies et roselières
intactes. L'inventaire des zones analogues après broyage ne fournit plus que des espèces
ubiquistes banales.
20
Intérêt patrimonial par milieux (Basidiomycètes
charnus sur saison 2000-2001)
Intérêt national
Intérêt régional
Intérêt local
Large répartition
35
Nb espèces
30
25
20
15
10
5
Po
nt
on
e
ai
di
la
C
ai
ln
Au
Au
ln
ai
e
e
in
eu
on
tro
da
ph
bl
e
e
0
Fig. 4 : répartition des espèces par intérêt patrimonial, en fonction des informations fournies par l'inventaire
national et la littérature.
L'analyse patrimoniale du site consiste à comparer la présence d'espèces dans le site à la
rareté des espèces (notion synthétisant la spécificité écologique, la répartition
biogéographique et la fréquence moyenne de rencontre). Il s'agit d'une information
comparative, en sachant que la plupart des milieux humides possèdent entre 30 et 45 %
d'espèces d'intérêt patrimonial.
On constate que la chênaie alluviale de la partie nord est comparable aux forêts humides
d'intérêt mycologique fort, avec la présence de plusieurs espèces rares ou très rares (en
particulier Hydropus nitens).
Il est habituel que les aulnaies soient surtout riches en espèces d'intérêt local, car le cortège
fongique de l'aulne, quoique diversifié, est constitué d'espèces assez largement répandues.
Le peuplement le plus intéressant ici est l'aulnaie mêlée bordant le Séran, dont plusieurs
espèces plutôt rares (Entoloma cyanulum, E. percandidum, Clitopilus intermedius)
apprécient ces boisements alcalins.
Parmi les prairies humides, la zone à Liparis et la cariçaie-roselière voisine possèdent un
intérêt patrimonial appréciable, avec une majorité d'espèces intéressantes dont plusieurs
d'intérêt national. Toutefois ces espèces sont peu nombreuses, et la plupart d'entre elles
s'ont été observées que lors d'une ou deux visites, par petits effectifs.
21
COMPARAISON AVEC D'AUTRES SITES
-Les aulnaies
La comparaison avec quelques sites analogues permet d'évaluer plus précisément la situation
mycologique du Marais ; elle concerne les peuplements d'aulnes d'une part, des prairies
humides alcalines d'autre part. Les informations comparatives concernant les autres milieux,
en particulier les forêts alluviales, n'existent pas actuellement.
Spectre écologique - comparaison aulnaies
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Spécifique
Nb espèces
Réduit
ph
eu
e
in
Au
ln
ai
e
ai
tro
da
on
g
Et
ln
Au
e
e
bl
ai
M
ps
em
G
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hi
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in
ns
rip
rip
d
on
s
le
el
re
Et
hi
C
Be
rth
ol
le
ts
Spectre écologique large
Fig. 5 : comparaison avec d'autres peuplements d'aulnes sur la base du spectre écologique
(amplitude écologique des espèces).
Berthollets : Marais des Berthollets, Le Bourget-en-Huile (Savoie). Aulnaie glutineuse inondable mésotrophe
mêlée Betula-Picea, dynamique. 1,5 ha.
Etelles : Marais des Etelles, le Bourget-en-Huile (Savoie). Aulnaie glutineuse oligotrophe neutro-acidocline sur
tourbe, dynamique. 1,5 ha.
Chirens inond : Marais de Chirens, Val d'Ainan (Isère). Aulnaie glutineuse inondable alcaline eutrophe,
dégradée. 0,25 ha
Herretang rip : Tourbière de l'Herretang, Saint-Laurent-du-Pont (Isère). Aulnaie glutineuse ripicole alcaline
mésotrophe, en régression. 0,2 ha
Chirens rip : Marais de Chirens, Val d'Ainan (Isère). Aulnaie glutineuse ripicole neutrocline, bord de canal,
dynamique. 0,1 ha
GdLemps : Etang du Grand-Lemps (Isère). Aulnaie glutineuse inondable neutro-acidocline, dynamique, bordure
de tourbière ombrotrophe. 0,5 ha.
Etg Mai : Etang de Mai, Tullins (Isère). Aulnaie glutineuse inondable neutrocline eutrophe dégradée. 15 ha.
On peut comparer la pauvreté des aulnaies eutrophes avec celle des boisements de l'étang de
Mai (Tullins, Isère) ; il s'agit également d'aulnaies sur tourbe alcaline, eutrophes et en cours de
substitution par le frêne, installées sur zones inondables à présent exondées. Sur le plan
mycologique, ces peuplements sont d'une grande pauvreté, ne présentant que quelques espèces
caractéristiques dans des micro-situations favorisées, souvent dominées par Gyrodon lividus.
L'aulnaie mêlée au bord du Séran est globalement assez pauvre, mais sur quelques situations
limitées elle présente les mêmes caractéristiques mycofloristiques que l'aulnaie sur tourbe de
22
l'Herretang ; cette dernière est cependant plus riche en espèces, en raison de l'abondance du
tremble, et sans doute aussi d'une humidité plus affleurante. Ce secteur de Lavours pourrait
figurer comme une variante asséchée de l'Herretang, à pH et situation générale comparables.
Les peuplements d'aulnes les plus riches en espèces sont souvent les aulnaies mêlées,
notamment celles qui présentent un faciès neutro-acidocline (Le Bourget-en-Huile) ; pour
autant ces aulnaies mêlées sont destinées à laisser la place, à terme, à divers types de
peuplements secondaires, avec disparition des espèces strictement alnicoles. Lorsque cette
transition de fait de manière spontanée et progressive, sans être précipitée par une
modification brutale du milieu, la diversité des espèces alnicoles semble toutefois se maintenir
longtemps au cœur de ces peuplements. La chênaie hygrophile de la partie nord du Marais
semble dans ce cas, avec une variété de situations (lisières, unités à Salix, etc.) favorables à la
diversité fongique.
Il serait hasardeux de généraliser, mais il semble que la pauvreté des aulnaies soit en rapport
avec leur degré d'eutrophisation, mais aussi, dans le cas des aulnaies alcalines sur tourbe, avec
leur inondabilité.
- Les prairies humides et les roselières
Comparaison Prairies humides
Non défini
Spécifique
Réduit
au
ai
Pr
C
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C
C
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la
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nt
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ps
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G
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el
G
Et
R
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ou
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R
s
le
el
Et
R
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ps
em
dL
G
R
R
os
_f
os
rth
s
R
Be
le
el
Et
au
au
Spectre écologique large
au
Nb espèces
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
Fig. 6 : comparaison prairies tourbeuses et roselières alcalines.
Etelles Ros-Fau : Marais des Etelles, le Bourget-en-Huile (Savoie). Roselière à Filipendula fauchée août, 0,5 ha.
Berth Ros_fau : Marais des Berthollets, Le Bourget-en-Huile (Savoie). Roselière à Liparis fauchée septembre, 4 ha.
GdLemps Ros_fau : Etang du Grand-Lemps (Isère). Roselière alcaline fauchée août, 1 ha.
Etelles
Ros-toude
: Marais
des Etelles,spécifiques
le Bourget-en-Huile
(Savoie). Roselière
pure sur
tourbedéfavorisée
fauchée août, par
0,2 ha.
La
présence
champignons
des roselières
et cariçaies
semble
la
Etelles Ros-int : Marais des Etelles, le Bourget-en-Huile (Savoie). Roselière intacte (non fauchée) à Filipendula, 0,5 ha.
fauche
et l'entretien en général, au profit d'espèces plus ou moins hygrophiles-graminicoles. Il
GdLemps Ros_int : Etang du Grand-Lemps (Isère). Roselière-cladiaie alcaline tourbeuse intacte, 15 ha.
ne
s'agit
pas nécessairement
d'un appauvrissement
patrimonial,
car ces espèces
GdLemps Cla_bro
: Etang du Grand-Lemps
(Isère). Cladiaie exondée
broyée printemps-automne,
2 ha. liées au
fauchage
sont :parfois
rares
; mais
cortège
mycologique
est ànettement
différent.
Chirens prai-fau
Marais de
Chirens,
Valled'Ainan
(Isère).
Prairie humide
Molinia, Carex
nigra, Juncus etc. en cours de
réhabilitation,
septembre,
20 ha. intactes sont généralement directement greffées sur feuilles
Les
espèces fauchée
associées
aux prairies
mortes à la base des touffes vivantes ; elles sont peu nombreuses, mais leur présence ou
absence semble significative pour caractériser ces milieux.
23
Les espèces à spectre écologique réduit mais non spécifique, présentes parfois en abondance
dans les milieux fauchés, ne sont pas représentatives du milieu ; elles se retrouvent souvent
dans les autres milieux alcalins, certaines s'aventurant jusque dans les boisements adjacents ou
substitutifs. Elles sont cependant vulnérables, menacées par la régression générale des zones
humides.
-
-
On notera une plus grande diversité fongique dans les peuplements à Phragmites (roseaux).
La plupart des sites prospectés lors de ces inventaires sont des roselières plus ou moins
mêlées, dont la richesse en espèces et la présence de champignons caractéristiques semble
dépendre de la gestion :
la fauche, en particulier en fin d'été, semble favoriser la diversité spécifique ; cependant la
plupart des espèces sont peu spécifiques du milieu, la plupart étant des graminicoles
hygrophiles, les autres lignicoles profitant des tiges lignifiées ;
l'absence d'entretien réduit le nombre d'espèces, mais maintient (lorsque le milieu est stable)
les espèces caractéristiques des formations à Phragmites ou Carex.
Il faut considérer que les phragmitaies ou cariçaies non entretenues doivent être semiaquatiques ou subir des inondations régulières pour ne pas évoluer rapidement ; lorsqu'elles
sont stables, ces formations possèdent un haut degré de "naturalité", traduit par la présence
d'une végétation hygrophile diversifié, la présence d'oiseaux inféodés, et la spécificité du
cortège fongique. La présence habituelle d'eau au sol limite la fructification d'éventuels
décomposeurs de litière ; en revanche elle favorise l'apparition des espèces adaptées à ce
milieu, à la base des tiges ou sur les feuilles mortes non chues. Au Marais de Lavours, de
telles conditions pourraient être surtout trouvées dans la tourbière active, mais aucun
champignon n'y a été rencontré, pour des raisons non déterminées.
La fauche enrichit la litière en fragments de feuilles et de tiges, et fournit un substrat
intéressant pour les décomposeurs de litière. Ceux-ci sont généralement banals (Tubaria
romagnesiana). Cette litière ne semble devenir intéressante à prospecter qu'après reprise de la
végétation, où apparaissent alors des Pluteus, Peziza et Psathyrella, souvent rares ou mal
connues, mais pas particuliers à ce type de milieux (sauf peut-être Psathyrella almerensis,
encore mal connue).
Quoi qu'il en soit, la pratique de fauchage est nécessaire pour l'entretien des milieux lorsque
ceux-ci ne bénéficient plus d'une humidité suffisante pour se maintenir par eux-mêmes. Les
champignons semblent être des descripteurs assez fidèles de ces conditions.
Ici, la présence des espèces les plus intéressantes est limitée à la partie la plus humide de la
prairie à Liparis (avec présence de Phragmites) ; elles sont absentes des zones broyées
spontanément envahies par les ligneux. Ceci suggère que les espèces caractéristiques de la
prairie humide sont favorisées par les mêmes conditions d'humidité qui déterminent les
roseaux, Carex elata ou Liparis loiselii, et qu'une gestion visant au maintien de la végétation
ne suffit pas à restaurer une mycoflore caractéristique.
On ne peut pas passer sous silence, une fois de plus, la relative pauvreté de toutes ces prairies,
pourtant bien plus vastes que les sites proposés pour comparaison.
24
. HYPOTHESES ET PERSPECTIVES D'ETUDES
- Les aulnaies et leur cortège fongique.
A l'issue des relevés en Rhône-Alpes et dans d'autres régions (Alsace, région parisienne), une
étude comparative des aulnaies est en cours de préparation au sein de la Commission
Environnement de la Société Mycologique de France (Paris). Cette étude, qui portera sur un
nombre important de peuplements d'aulnes en France, tentera de fournir un outil descriptif des
aulnaies sur la base des champignons. De ce projet, programmé sur 3 ans, on espère pouvoir
porter des diagnostics plus précis sur le statut écologique des peuplement et leur état sanitaire,
et notamment définir les informations exactes fournies par l'omniprésence du Gyrodon sur les
sites eutrophes.
Le projet en question, coordonné au niveau national, reposera sur des collaborations locales, et
les aulnaies du marais de Lavours resteront des sites de référence pour une telle étude.
- Les prairies humides : pourquoi sont-elles pauvres en champignons ?
Aucun projet n'est actuellement lancé sur cette question, qui va au-delà de la simple déception
du naturaliste. Quelques pistes de réflexion, en grande partie spéculatives faute d'informations
quantitatives, sont proposées ici.
L'absence de champignons supérieurs, décomposeurs secondaires de litière, suggère a priori
un déficit de quantité de substrat. Une hypothèse avancée pour justifier ce manque serait une
décomposition trop rapide des débris végétaux par les décomposeurs primaires (petits
Ascomycètes, Aphyllophorales et champignons inférieurs), qui n'ont pas été inventoriés
jusqu'à présent.
En milieu aquatique, la décomposition n'est possible que par des décomposeurs spécialisés,
peu efficaces et dégradant en priorité les substances organiques simples (bactéries et
pourriture molle) ; la décomposition ne peut être achevée que par des espèces plus spécialisées
au cours des périodes d'émersion.
En milieu aérien, la décomposition est très rapide, et assurée en majeure partie par les
décomposeurs primaires (premiers colonisateurs des substrats morts).
Il est suggéré de tester l'hypothèse suivante :
la rareté et la brièveté des périodes d'immersion de ces prairies favorise la
décomposition immédiate des débris morts par les décomposeurs primaires. La matière
organique résiduelle est insuffisante pour la présence massive de décomposeurs secondaires,
qui sont généralement les plus intéressants sur le plan patrimonial et signent un
fonctionnement complexe de l'écosystème.
25
La simplification biologique des mécanismes de décomposition suggère un
appauvrissement de l'écosystème en général, la diversité d'un écosystème étant avant tout la
complexité de sa chaîne trophique. Les prairies du Marais apparaissent alors comme des
milieux simplifiés, dont les champignons supérieurs (décomposeurs secondaires) seraient le
reflet le plus perceptible.
Le schéma suivant symbolise l'hypothèse avancée :
Débris végétaux
Immersion rare
Immersion fréquente
Décomposeurs primaires
(bactéries et champignons filamenteux)
Décomposeurs primaires
(surtout petits Ascomycètes)
Dégradation des nutriments simples
Dégradation rapide des fibres
(cellulose et lignine)
Décomposeurs secondaires
(Basidiomycètes et gros Ascomycètes)
en période d'émersion
Décomposeurs secondaires
marginaux
Dégradation incomplète des fibres (cellulose)
Résidu : matière organique très
décomposée
Résidu : structures lignifiées
fossilisables (tourbe)
Si un tel mécanisme est réel, l'accumulation de tourbe serait fortement influencée par le mode
de décomposition. Il pourrait être testé sur la comparaison des informations suivantes :
-
durée des périodes d'immersion ;
taux d'accumulation de litière (production – dégradation) ;
quantité et diversité des décomposeurs primaires (analyse d'échantillons).
Une telle étude serait réalisable dans le cadre d'un mémoire d'écologie appliquée, avec la
collaboration d'un spécialiste des Ascomycètes.
26
Conclusion
L'étude mycologique entreprise au cours de ces deux dernières années conduit à un constat
mitigé, et pose davantage de questions qu'elle n'apporte de réponses.
Le nombre d'espèces lignicoles relevés lors de la première campagne d'inventaire (1987-1992)
est important et significatif d'une quantité importante de bois mort, se décomposant dans des
conditions propices à une bonne diversité fongique. On peut considérer le Marais comme un
des plus importants réservoirs régionaux de ces espèces en milieu alluvial.
Le diagnostic portant sur les Basidiomycètes terrestres est mitigé ; la présence d'espèces rares
est attestée, démontrant l'intérêt potentiel du milieu sur le plan fongique. Toutefois la plupart
de ces espèces ne sont représentées que par un petit nombre de carpophores disséminés, et très
peu d'espèces présentent des effectifs permettant de les estimer représentatifs du marais.
Les raisons de cette pauvreté sont sans doute multiples. L'appauvrissement global des milieux
par un assèchement général du marais est probablement la cause profonde de la rareté des
espèces caractéristiques des peuplements naturels du marais, dont la plupart sont entretenus
artificiellement. C'est dans les milieux boisés parvenus à un équilibre écologique (chênaie
nord) que la diversité fongique semble la plus importante.
On ne devait probablement pas s'attendre à la présence massive d'espèces caractéristiques des
marais alcalins dans les prairies humides de Lavours ; l'entretien des prairies semble substituer
aux espèces caractéristiques des marais des espèces plus opportunistes, dont certaines ont
cependant un intérêt certain. Les parties les plus humides, en particulier les plus riches en
Phragmites, possèdent encore quelques éléments caractéristiques du marais alcalin en
équilibre.
Ce bilan mycologique conduit à chercher une justification de la rareté des espèces dans le
fonctionnement même des écosystèmes. Sur le plan mycologique, les milieux intacts sont
rares, et la gestion conservatoire du Marais, très efficace pour la végétation et les Arthropodes,
ne semble pas suffisante pour rétablir les plus sensibles (à nos yeux) des indicateurs
biologiques : les champignons.
Remerciements : au comité scientifique du Marais, pour avoir soutenu ce travail d'inventaire ;
au spécialiste des coprins Kees Uljé (Jardin Botanique de Leiden) pour son aide à la
détermination de Coprinus martinii ; à Fabrice Darinot pour son enthousiasme inébranlable,
même face à l'absence désespérante de champignons ; enfin, à tous ceux qui m'ont supporté au
cours de cette campagne d'inventaire : Cécile Boussely, Jeannette Chavoutier, Alban Culat,
Maurice Durand et Roger Fillion.
27
Annexe 5
Relevés mycologiques :
tableaux de contingence par mycocoenoses
Les espèces sont représentées par leur indice d’abondance (valeur maximale observée
sur l’ensemble des visites).
Mycocoenose
Bovistella paludosa
Laccaria pumila
Rickenella aulacomniophila
Russula atrorubens
Inocybe lacera var. helobia
Galerina jaapii
Hebeloma pusillum
Laccaria tortilis
Cortinarius friesianus
Cortinarius helvolus
Hebeloma mesophaeum
Cortinarius flexipes
Entoloma juncinum
Mycena filopes f.bisporique
Hygrocybe coccineocrenata
Hygrocybe conicopalustris
Trichoglossum hirsutum
Cortinarius casimiri
Hypholoma elongatum
Inocybe mixtilis
Galerina rubiginosa
Cuphophyllus subradiatus
Entoloma mougeotii
Galerina tibiicystis
Russula cicatricata
Entoloma serrulatum
Flammulaster rhombisporus
Galerina sphagnorum
Mycena epipterygia
Mycena leptocephala
Entoloma atromarginatum
Galerina paludosa
Mycena arcangeliana
Laccaria anglica
Geoglossum sphagnophilum
Galerina annulata
Hygrocybe helobia
Agrocybe elatella
Conocybe siennophylla
Crepidotus epibryus
Hemimycena cyphelloides
Hemimycena mauretanica var. megaspora
Russula suberythropus
Cudoniella clavus
Panaeolus fimicola
Psilocybe physaloides
Scleromitrula spiraeicola
Ch_pra
1_1
2
Tableau de contingence - Mycocoenose 1
Mo_sau
Mo_sre
Cr_sr
GL_sr
1_2
1_3
1_3
1_3
Bh_sai
1_2
Mo_cli
1_2
4
5
5
4
2
4
2
2
3
2
2
2
1
2
4
2
3
4
Arc_mol
1_4a
Mo_meg
1_4b
4
3
4
3
3
2
2
2
2
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3
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2
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1
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1
3
5
2
3
1
1
2
2
2
2
2
2
1
1
1
1
Cortinarius sphagneti
Leccinum brunneogr.
Leccinum variicolor
Leccinum nucatum
Laccaria anglica
Lactarius torminosus
Lactarius rufus
Cortinarius flexipes
Mycena galopus
Galerina paludosa
Mycena filopes
Russula betularum
Lactarius oedehyphos
Suillus variegatus
Cortinarius subtortus
Russula grisescens
Russula aquosa
Amanita fulva
Laccaria proxima
Lactarius vietus
Leccinum holopus
Hebeloma helodes
Cortinarius rigidus
Lactarius pubescens
Galerina tibiicystis
Galer. sphagnorum
Cort. sphagnogenus
Maras. androsaceus
Russula cicatricata
Omphalina oniscus
Cortin. fulvescens
Mycena epipterygia
Russula versicolor
Russula emetica
Hebel.longicaudum
Suillus bovinus
Cort. fervidus var.
Cort. integerrimus
Russula scotica
Tricholoma fulvum
Galerina hybrida
Laccaria amethystea
Hyphol. elongatum
Lactarius helvus
Cort. speciosissimus
Cortinarius fasciatus
Lactarius necator
Rus. nitida heterosp.
Tableau de contingence - Mycocoenose 2
Lm_pin Pe_psp Pe_bes GL_bpi Pr_bou GL_bsp Pe_bou Mo_bep Pe_pca Cr_cal Arc_ep Mo_sca Cr_sgi Gy_epi Lm_epi Mo_div Mo_epi Mo_tou Pe_pis Ta_boi Ta_epi Ll_sau
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_2
2_1
5
3
2
3
5
3
4
2
2
4
2
2
3
2
2
2
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1
2
1
2
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2
2
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2
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1
2
1
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4
1
3
3
2
1
2
2
2
3
1
1
2
3
3
2
5
2
1
1
1
1
2
5
3
2
2
Tableau de contingence - Mycocoenose 2
Lm_pin Pe_psp Pe_bes GL_bpi Pr_bou GL_bsp Pe_bou Mo_bep Pe_pca Cr_cal Arc_ep Mo_sca Cr_sgi Gy_epi Lm_epi Mo_div Mo_epi Mo_tou Pe_pis Ta_boi Ta_epi Ll_sau
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_2
2_1
2
Russula paludosa
1
Amanita virosa
1
Entoloma cetratum
1
Entol. conferendum
1
Inocybe napipes
1
Lactarius musteus
3
4
Hygroc. cantharellus
2
Cortinarius ortonii
1
2
Russula claroflava
1
Lecc. cyaneobasil.
1
Megacol. platyphylla
2
Gal. atkinsoniana v.
2
Inocybe albovelutipes
2
Lactarius lacunarum
2
Russula gracillima
1
1
Mycena chlorinella
1
3
Rickenella fibula
1
2
Lactarius deterrimus
3
3
Cortinarius anomalus
1
1
Cortin.subvalidus
1
2
Galerina calyptrata
2
Russula atrorubens
2
Russ. nitida pallida
4
3
Laccaria affinis
3
2
Lactarius glyciosmus
2
2
Lactarius sphagneti
1
2
Leccinum rigidipes
1
1
Mycena flavoalba
2
3
Rozites caperatus
2
2
Russ.fuscorubroides
2
Mycena galericulata
1
Amanita rubescens
1
Boletus edulis
2
Cantharellus cibarius
1
Clitocybe langei
1
Collybia butyracea
1
Collybia cirrhata
2
Collybia distorta
2
Cortin.albovariegatus
2
Cortinarius ectypus
2
Cortinarius evernius
1
Cortinarius obtusus
1
Cortinarius spilomeus
2
Cortin. striaepileus
1
Cortin.subporphyropus
2
Entoloma aff. sodale
3
Galerina mniophila
1
Galerina sp1
2
Hemimycena lactea
Tableau de contingence - Mycocoenose 2
Lm_pin Pe_psp Pe_bes GL_bpi Pr_bou GL_bsp Pe_bou Mo_bep Pe_pca Cr_cal Arc_ep Mo_sca Cr_sgi Gy_epi Lm_epi Mo_div Mo_epi Mo_tou Pe_pis Ta_boi Ta_epi Ll_sau
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_3
2_2
2_1
1
Hygr.coccineocrenata
1
Lact.badiosanguineus
1
Lactarius quieticolor
1
Lact.repraesentaneus
1
Lact. scrobiculatus
1
Leccinum scabrum
3
Mycena tristis
4
Pholiota scamba
1
Russula amoenipes
2
Russula sanguinea
1
Suillus flavidus
2
Thelephora terrestris
2
Cortin. flos-paludis
1
Galerina sahleri
1
Paxillus involutus
3
Russula nitida
1
Cortin.cinnamomeolut.
1
Cortinarius pholideus
3
Collybia aquosa
2
Cortin.semisanguineus
4
Cystod. saarenokesae
2
4
Laccaria pumila
1
2
Cortinarius uliginosus
2
2
Hebeloma candidipes
2
Entoloma nitriolens
1
Inocybe acutella
Alnicola sphagneti
Leccinum nucatum
Mycena galericulata
Rickenella fibula
Alnicola melinoides
Mycena galopus
Collybia aquosa
Laccaria anglica
Cortinarius bibulus
Russula nitida
Mycena sanguinolenta
Russula betularum
Cortinarius flexipes
Lactarius lacunarum
Leotia lubrica
Ramicola laevigata
Lactarius tabidus
Galerina paludosa
Tephrocybe palustris
Cortinarius lebretonii
Galerina hybrida
Lactarius
omphaliformis
Paxillus involutus
Entoloma conferendum
Galerina tibiicystis
Leccinum variicolor f.
sphagnorum
Inocybe lanuginosa
Lactarius vietus
Inocybe albovelutipes
Laccaria affinis
Mycena speirea
Mycena filopes
f.bisporique
Inocybe praetervisa
Hebeloma helodes
Mycena haematopus
Lentinus suavissimus
Helvella macropus
Lactarius torminosus
Lactarius picinus
Alnicola scolecina
Lactarius lilacinus
Alnicola silvae-novae
Lactarius
cyathuliformis
Lactarius camphoratus
Cortinarius obtusus
Lactarius glyciosmus
Be_aul
3_1
2
2
1
1
4
2
2
2
2
2
2
4
5
Tableau de contingence - Mycocoenose 3_1
Pl_bsp Pl_sag Pe_bem GL_tou Lm_sau
3_1
3_1
3_1
3_1
3_1
5
4
2
2
2
4
2
2
3
3
4
3
3
2
5
2
1
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3
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2
2
2
3
2
4
2
5
1
2
3
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3
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2
4
1
4
3
2
2
2
1
2
1
2
2
1
2
2
3
3
2
2
2
1
1
2
2
1
5
5
5
4
4
4
3
1
2
1
1
1
4
4
3
2
2
3
2
2
2
2
1
1
1
2
Pe_mol
3_1
2
3
Laccaria pumila
Cortinarius friesianus
Mycena citrinomarginata
Mycena filopes f.bisporique
Lactarius glyciosmus
Cortinarius flexipes
Cortinarius flos-paludis
Hemimycena cyphelloides
Mycena oligophylla
Resinomycena saccharifera
Hebeloma cephalotum
Lactarius rufus
Psathyrella typhae
Hebeloma mesophaeum
Cortinarius sericeofibrillosus
Laccaria purpureobadia
Hydropus kauffmanii
Mycena tenerrima v. carpophila
Cortinarius trivialis
Flammulaster rhombisporus
Cortinarius cedriolens
Hebeloma leucosarx
Marasmius epiphyllus
Mycena mirata
Russula suberythropus
Cortinarius fulvescens
Cortinarius sphagneti
Exobasidium vaccinii
Inocybe egenula
Trichoglossum hirsutum
Russula atrorubens
Tableau de contingence - Mycocoenose 3_3
GL_raq
Cr_sau
Cr_sbo
Cr_ep
GL_sac
4
4
2
2
4
4
2
3
3
1
2
2
3
3
2
2
1
1
1
1
3
2
1
1
1
1
1
3
2
2
1
1
3
3
3
3
4
2
Myc. galericulata
Alnicola scolecina
Rickenella fibula
Alnic.melinoides
Mycena speirea
Copr. xanthothrix
Polyporus varius
Mycena pura
Mycena stylobates
Tubaria conspersa
Ento. rhodopolium
Ento.sericatum
Laccaria affinis
Myc. cf abramsii
Crepidotus cesatii
Lact. glyciosmus
Cop. disseminatus
Alnic. luteolofibr.
Psath.candolleana
Gyrodon lividus
Marasm. limosus
Mycena hiemalis
Hebel.leucosarx
Marasm.vaillantii
Psath.pygmaea
Delic.integrella
Collybia confluens
Lact.omphaliformis
Corti.helvelloides
Hyph.fasciculare
Lactarius tabidus
Panellus ringens
Russula pumila
Collybia aquosa
Lact. pubescens
Hebeloma lutense
Entoloma politum
Coprinus micaceus
Entol.bisporigerum
Aln. submelinoides
Mycena acicula
Marasmius rotula
Russula betularum
Alnicola bohemica
Tubaria segestria
Lepista flaccida
Agaricus variegans
Cort. helobius
Vascellum pratense
Cortinarius bibulus
Tricholoma fulvum
Kuehn. mutabilis
Megac. platyphylla
Tableau de contingence. Mycocoenose 3_2
He_sab
GL_sbe BH_aub Ch_aub Ch_aul
Saulaies- Boulaies
aulnaies
4
1
2
2
4
1
2
5
5
4
3
2
2
3
2
5
3
2
5
5
3
1
2
2
2
1
1
1
2
2
4
2
3
3
2
1
1
3
5
3
3
2
3
2
4
2
1
2
5
2
1
1
5
3
3
4
3
1
2
3
5
2
5
2
3
2
GL_aul He_aul Pl_aul He_sa2 Ch_bem Ch_bec He_bet GL_bet BH_bou He_sa1 BH_sau Ch_auc He_div He_pra He_tou
2
5
3
5
1
5
5
4
2
1
1
3
2
2
2
3
3
1
1
2
3
3
4
5
3
2
2
3
2
4
1
3
1
4
2
3
3
4
2
3
2
1
5
1
2
3
4
1
1
3
2
5
2
3
2
2
2
2
2
3
4
4
5
2
2
3
4
4
3
2
4
2
1
2
4
2
3
2
1
3
2
3
3
3
4
3
5
4
3
4
2
1
3
3
5
4
3
4
3
2
1
1
3
3
3
4
1
2
2
3
2
2
3
5
4
1
3
3
3
3
2
3
5
2
3
2
5
3
1
2
5
4
2
1
1
2
5
3
3
2
4
2
1
1
5
4
2
1
1
4
3
2
1
2
3
3
4
3
2
3
1
3
4
3
1
2
1
1
2
2
2
1
3
4
1
1
3
2
2
3
3
3
1
1
1
3
4
2
2
2
5
2
3
2
1
1
2
4
5
5
2
3
2
4
4
2
4
2
3
2
5
3
2
2
5
2
2
2
3
1
4
3
3
2
2
3
5
1
2
4
3
1
2
4
3
3
5
4
3
4
2
3
2
Tableau de contingence. Mycocoenose 3_2
He_sab
GL_sbe BH_aub Ch_aub Ch_aul GL_aul He_aul Pl_aul He_sa2 Ch_bem Ch_bec He_bet GL_bet BH_bou He_sa1 BH_sau Ch_auc He_div He_pra He_tou
Saulaies- Boulaies
aulnaies
Hebel. vaccinum
1
4
2
2
Lycop. perlatum
1
2
2
4
Galerina cinctula
4
Hebel. fusisporum
3
2
3
Lacc.purpureobadia
1
2
2
Cudon. clav.grandis
2
Entol.albotomentosum
2
Inocybe napipes
1
Mycena rorida
1
Inocybe acutella
1
Mycena bulbosa
1
Alnicola alnetorum
3
5
1
Entoloma paludicola
1
4
4
Exidia recisa
4
4
1
Inocybe maculata
4
5
Tubaria hiemalis
2
2
2
2
Lepista glaucocana
1
3
2
2
Lactarius lacunarum
2
2
4
Polyporus brumalis
2
2
2
2
Crep. lundellii var.
4
2
2
Russula nitida
2
2
1
1
2
Mycena albidolilacea
2
2
2
2
Mycena galopus
1
2
2
1
1
1
Panellus stypticus
4
2
2
Polyporus ciliatus
2
1
2
2
1
Myc.sanguinolenta
2
4
1
1
Mycena epipterygia
3
3
2
Lact.cyathuliformis
4
4
Lactarius lilacinus
5
3
Collybia oreadoides
2
2
4
Micr. foetidum
5
2
Lactarius obscuratus
3
2
2
Marasmius oreades
3
4
Corti.helvolus
3
4
Corti.cedriolens
2
2
3
Russula gracillima
3
2
2
Cortinarius friesianus
1
2
2
2
Clitocybe martiorum
3
4
Corti.cohabitans
3
4
Marasm.ramealis
1
5
1
Cortinarius alnetorum
2
5
Inocybe geophylla
3
3
Polyporus lentus
2
1
1
2
Tephrocybe confusa
2
4
Pluteus fayodii
2
2
2
Myc.citrinomarginata
3
1
1
1
Russula claroflava
4
2
Mycena haematopus
4
2
Laccaria bisporigera
2
4
Hohenb.fluxilis
1
2
3
Corti.croceocrystallinus 2
4
Phaeotellus acerosus
2
1
1
1
Pholiota elegans
5
Cyathus striatus
2
3
Galerina clavata
Clavaria acuta
Conocybe pubescens
Inocybe salicis
Lactarius acerrimus
Trich.pseudoalbum
Paxillus involutus
Hyphol.sublateritium
Inocybe xanthocephala
Inocybe phaeoleuca
Entoloma conferendum
Thele. anthocephala
Marasm.androsaceus
Laccaria pumila
Peziza infuscata
Entoloma caccabus
Clitocybe anisata
Mycena metata f. bisp.
Clitocybe sp.1
Entoloma juncinum
Laccaria anglica
Alnicola silvae-novae
Lycoperdon lividum
Panaeolus sphinctrinus
Russula versicolor
Inocybe leucoloma
Pluteus romellii
Hebeloma fragilipes
Mycena pura f. lutea
Cortinarius delibutus
Bolbitius variicolor
Psath.spadiceogrisea
Inocybe rhodiola
Armillaria mellea
Cortinarius pulchripes
Mycena leptocephala
Alnicola salicis
Cortinarius glandicolor
Inocybe abjecta
Galerina rubiginosa
Galerina vittaeformis
Coprinus laanii
Cortinarius urbicus
Hebel.crustuliniforme
Tuber dryophilum
Agrocybe firma
Mycena filopes
Cortinarius flexipes
Lact. obscuratus rad.
Clitocybe decembris
Cortinarius hemitrichus
Pseudobae.pillodii
Psath.lacrymabunda
Lentinus suavissimus
2
2
2
1
2
3
1
2
2
3
4
1
2
4
2
1
3
2
3
4
2
2
3
2
1
2
1
2
2
1
1
2
3
3
3
2
2
1
2
2
2
1
3
4
Tableau de contingence. Mycocoenose 3_2
He_sab
GL_sbe BH_aub Ch_aub Ch_aul GL_aul He_aul Pl_aul He_sa2 Ch_bem Ch_bec He_bet GL_bet BH_bou He_sa1
Saulaies- Boulaies
aulnaies
1
2
2
1
1
3
1
5
3
2
1
2
2
2
2
2
3
1
2
2
2
3
3
2
2
3
1
4
5
2
3
2
3
3
2
2
1
2
5
5
4
3
1
1
1
3
3
1
3
3
2
4
4
3
2
1
1
3
2
1
BH_sau Ch_auc He_div He_pra He_tou
Cystolepiota seminuda
Melanoph.echinatum
Russula pelargonia
Marasmius setosus
Entoloma perpallidum
Inocybe praetervisa
Inocybe gausapata
Cortinarius anomalus
Clitopilus intermedius
Coprinus lagopus
Coprinus rhombisporus
Inocybe curvipes
Psath. prona f. cana
Macrotyphula juncea
Pluteus satur
Pluteus nanus
Rickenella swartzii
Clitocybe houghtonii
Hebeloma populinum
Clitocybe clavipes
Xerula radicata
Pluteus podospileus
Mycena metata
Psathyrella populina
Pluteus cervinus
Lactarius camphoratus
Rhodocybe alutacea
Collybia butyracea
Alnicola saliceti
Crepidotus mollis
Flammulaster
ferrugineus
Psathyrella exalbicans
Tephrocybe rancida
Flammulina elastica
Thelephora penicilliata
Hebeloma cephalotum
Hydropus kauffmanii
Mycena tenerrima v.
Hebeloma pusillum
Mycena subexcisa
Mycen.margaritispora
Rhodocybe gemina
Stropharia caerulea
Coprinus strossmayerii
Hebeloma collariatum
Lactarius aurantiacus
Inocybe calospora
Entoloma pleopodium
Pholiotina vestita
Lyoph. maas-geesterani
Panellus serotinus
3
Melanoleuca polioleuca
Clitopilus hobsonii
2
1
3
3
3
3
3
2
1
1
2
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
2
2
Tableau de contingence. Mycocoenose 3_2
He_sab
GL_sbe BH_aub Ch_aub Ch_aul GL_aul He_aul Pl_aul He_sa2 Ch_bem Ch_bec He_bet GL_bet BH_bou He_sa1 BH_sau Ch_auc He_div He_pra He_tou
Saulaies- Boulaies
aulnaies
3
3
3
1
1
1
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
1
1
1
2
1
2
1
3
3
3
2
1
1
2
2
1
1
2
2
1
3
3
2
1
3
3
3
Melanol.grammopodia
Mycena rosea
Psathyrella conopilus
Psath.panaeoloides
Stropharia semiglobata
Volvar.gloiocephala
Lactarius deterrimus
Russula nauseosa
Amanita rubescens
Pluteus salicinus
Coprinus plicatilis
Entoloma infula
Inocybe curreyi
Mycena romagnesiana
Pholiota conissans
Pholiota lucifera
Psath.marcescibilis
Phol.appendiculata
Cortinarius rigidus
Hebeloma elatum
Marasm.tenuiparietalis
Mycena olida
Hebeloma sordescens
Melanoleuca brevipes
Paxillus rubicundulus
Alnicola rubriceps
Flammulina fennae
Galerina pumila
Guepiniopsis buccina
Lactarius aspideus
Pluteus phlebophorus
Amanita friabilis
Ramicola centunculus
Piptoporus betulinus
Mycena vitilis
Scleroderma citrinum
Mycena flavescens
Oligop.tephroleucus
Hemimycena tortuosa
Inocybe geraniodora
Polyporus mori
Copr. romagnesianus
Entoloma lucidum
Hemim.mauretanica
Laccaria tortilis
Macrolepiota rhacodes
Pluteus boudieri
Tubaria minutalis
Marasmius saccharinus
Clitocybe candicans
Russula atrorubens
Gymnopilus fulgens
Alnicola subconspersa
Cortinarius salicis
Tableau de contingence. Mycocoenose 3_2
He_sab
GL_sbe BH_aub Ch_aub Ch_aul GL_aul He_aul Pl_aul He_sa2 Ch_bem Ch_bec He_bet GL_bet BH_bou He_sa1 BH_sau Ch_auc He_div He_pra He_tou
Saulaies- Boulaies
aulnaies
2
2
2
2
2
1
1
2
2
2
1
1
2
2
2
2
2
2
2
1
1
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
1
1
2
1
1
2
2
2
2
2
2
1
1
2
2
2
2
2
2
2
1
1
1
1
2
2
2
2
Entoloma fernandae
Hydro.trich. lauboensis
Phaeogalera oedipus
Coprinus cortinatus
Crepidotus luteolus
Phallus impudicus
Ramicola rubi
Leotia lubrica
Cortinarius lebretonii
Galerina atkinsoniana
Tectella patellaris
Entoloma rhodocylix
Pholiota alnicola
Collybia distorta
Cordyceps militaris
Daldinia petriniae
Mycena pearsoniana
Mycena picta
Peziza limnaea
Typhula erythropus
Bolbitius titubans
Panaeolus foenicesii
Psilocybe inquilina
Lepiota ventriosospora
Mycena crocata
Entoloma mougeotii
Pluteus luctuosus
Polyporus arcularius
Lepista sordida
Lecc.brunneogriseolum
Amanita argentea
Bjerkandera fumosa
Daedalea quercina
Lactarius controversus
Lactarius evosmus
Coprinus bellulus
Entoloma rusticoides
Lepiota cristata
Psathyrella ocellata
Calocera cornea
Galerina autumnalis
Lentinellus tridentinus
Fomitopsis pinicola
Hebeloma truncatum
Hohenbuehelia algida
Lactarius necator
Lactarius torminosus
Crepidotus lundellii
Entoloma euchroum
Inocybe grammata
Inocybe grata
Merulius tremellosus
Pluteus sororiatus
Ramicola coniophora
Tableau de contingence. Mycocoenose 3_2
He_sab
GL_sbe BH_aub Ch_aub Ch_aul GL_aul He_aul Pl_aul He_sa2 Ch_bem Ch_bec He_bet GL_bet BH_bou He_sa1 BH_sau Ch_auc He_div He_pra He_tou
Saulaies- Boulaies
aulnaies
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
Hebeloma mesophaeum
Hapalopilus rutilans
Hemimycena crispata
Pluteus griseoluridus
Phaeomar.erinaceus
Conocybe brunneola
Conocybe siennophylla
Entoloma papillatum
Myc. avellaneibrunnea
Mycena terena
Peziza succosa
Schizoph.commune
Trametes versicolor
Xylaria hypoxylon
Xylaria polymorpha
Coprinus auricomus
Coprinus kuehneri
Cort.paludophilus
Entol.prismatospermum
Inocybe auricoma
Mycena arcangeliana
Mycena grisellina
Psat. prona orbitarum
Russula laccata
Clavicorona pyxidata
Russula suberythropus
Inocybe albovelutipes
Hygrocybe parvula
Plicaturopsis crispa
Leccinum variicolor
Russ.cremeoavellanea
Calocybe carnea
Cortinarius paleifer
Inocybe casimiri
Inonotus radiatus
Tableau de contingence. Mycocoenose 3_2
He_sab
GL_sbe BH_aub Ch_aub Ch_aul GL_aul He_aul Pl_aul He_sa2 Ch_bem Ch_bec He_bet GL_bet BH_bou He_sa1 BH_sau Ch_auc He_div He_pra He_tou
Saulaies- Boulaies
aulnaies
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
Omphalina
sphagnicola
Galerina hybrida
Galerina sphagnorum
Entoloma conferendum
Laccaria anglica
Collybia aquosa
Hypholoma elongatum
Galerina
subsphagnorum
Polyporus ciliatus
Alnicola sphagneti
Rickenella fibula
Mycena epipterygia
Hygrocybe cf
cantharellus
Cortinarius sphagneti
Omphalina philonotis
Mycena galopus
Galerina atkinsoniana
Lactarius helvus
Lactarius rufus
Phaeonematoloma
myosotis var.
Mycena bulbosa
Mycena sanguinolenta
Omphalina fusconigra
Galerina annulata
Omphalina oniscus
Entoloma cf. nigellum ?
Entoloma inutile
Entoloma
moliniophilum
Lactarius tabidus
Psathyrella sphagnicola
Mycena adonis
Entoloma
xanthochroum
Mitrula paludosa
Suillus bovinus
Pl_act
2
2
2
2
2
2
3
3
Tableau de contingence – Mycocoenose 4
Pl_cal Pl_deb GL_sph Lm_scz Ta_boi Pm Pu
2
2
1
2
2
2
1
2
3
2
5
2
2
3
3
2
2
2
2
3
3
4
4
4
1
1
1
1
1
1
3
3
2
1
3
5
2
1
2
2
4
2
2
2
2
1
3
1
1
2
2
1
1
1
1
1
4
3
3
3
2
2
2
2
2
Ll_Cal
2
Pl_act
Tephrocybe palustris
Conocybe siennophylla
Marasmius
androsaceus
Mycena leucogala
Suillus variegatus
Cortinarius obtusus
Hygrocybe ortoniana
Inocybe alnea
Russula betularum
Mycena rorida
Cortinarius evernius
Hemimycena pithya
Lactarius oedehyphosus
Cortinarius laniger
Cortinarius
sphagnogenus
Mycena chlorinella
Russula grisescens
Cortinarius subvalidus
Entoloma cetratum
Hypholoma polytrichi
Russula atrorubens
Entoloma conferendum
var. platyphyllum
Galerina calyptrata
Lactarius
repraesentaneus
Lactarius sphagneti
Lactarius trivialis
Lactarius vietus
Leccinum
brunneogriseolum
Phaeogalera stagnina
Russula aquosa
Russula emetica
Russula puellaris
Gymnopilus fulgens
Tableau de contingence – Mycocoenose 4
Pl_cal Pl_deb GL_sph Lm_scz Ta_boi Pm Pu
3
2
2
Ll_Cal
2
2
1
1
1
1
4
3
3
3
2
2
2
2
1
1
2
1
1
4
1
2
2
2
1
3
2
4
2
3
Hygrocybe coccineocrenata
Galerina hybrida
Galerina tibiicystis
Omphalina oniscus
Hypholoma elongatum
Galerina paludosa
Galerina sphagnicola
Omphalina sphagnicola
Trichoglossum hirsutum
Hygrocybe cantharellus
Cortinarius palustris
Entoloma xanthochroum
Galerina rubiginosa
Rickenella fib.v.hydrina
Galerina subsphagnorum
Mycena galopus
Cudoniella clavus grandis
Entoloma atromarginatum
Mycena adonis
Armillaria ectypa
Mitrula paludosa
Omphalina philonotis
Collybia aquosa
Galerina gibbosa
Entoloma mougeotii
Tephrocybe erosa
Cortinarius fervidus var.
Cortinarius fulvescens
Cystoderma saarenokesae
Entoloma asprellum
Galerina calyptrata
Galerina muricellospora
Hyphol. alboelongatum
Hypholoma polytrichi
Hypholoma udum
Lactarius rufus
Mycena filopes
Psathyrella artemisiae
Rickenella fibula
Russula emetica
Tephrocybe palustris
Phaeonemat.myosotis
Alnicola sphagneti
Entoloma infula
Galerina atkinsoniana
Galerina clavata
Geogl. sphagnophilum
Gy_mol
4
3
2
4
5
2
Ll_tri
4
5
5
5
2
3
3
Ll_Spm
3
5
1
2
2
5
2
Ll_scz
3
3
2
2
Pr_jon
3
3
2
1
Gy_tri
4
3
1
1
3
4
3
Gy_cal
4
4
4
Tableau de contingence – Mycocoenose 5
Arc_Erv Arc_msp Arc_eva Pr_sma Pr_sca
4
4
3
5
3
2
2
3
3
4
4
4
4
4
4
4
2
4
4
3
1
pl_msp
Pl_mpo
Ll_pin Cr_eri
Mo_vac Pe_sca
2
1
1
3
1
2
2
4
2
3
3
2
2
3
2
4
2
3
Gy_Cr
4
1
2
4
3
4
3
1
2
2
4
2
5
3
2
2
3
4
2
2
4
4
4
2
1
4
2
4
1
3
3
2
1
2
2
1
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
1
2
2
1
1
1
1
1
Agrocybe elatella
Trichoglossum hirsutum
Entoloma mougeotii
Galerina rubiginosa
Hygrocybe coccineocrenata
Hypholoma elongatum
Rickenella aulacomniophila
Galerina tibiicystis
Galerina paludosa
Galerina hybrida
Hygrocybe sphagnophila
Entoloma asprellum
Galerina sphagnorum
Galerina muricellospora
Galerina subclavata
Hygrocybe coccineocrenata var. monochroa
Mycena epipterygia
Mycena galopus
Phaeogalera stagnina
Bryoglossum gracile
Hygrocybe conicopalustris
Entoloma conferendum
Mycena filopes f.bisporique
Cuphophyllus russocoriaceus
Entoloma ianthinum
Galerina cf ampullaceocystis
Marasmius androsaceus
Omphalina favrei
Entoloma infula
Laccaria anglica
Marasmiellus tricolor var. graminis
Rickenella mellea
Collybia aquosa
Entoloma longistriatum var. sarcitulum
Entoloma mutabilipes
Entoloma undatum var. odorum
Mycena leptocephala
Ramicola laevigata
Omphalina oniscus
Galerina subsphagnorum
Coprinus martinii
Psilocybe semilanceata
Armillaria ectypa
Geoglossum sphagnophilum
Psathyrella acutilamellata
Bovistella paludosa
Camarophyllopsis foetens
Entoloma cuspidiferum
Rickenella swartzii
Hygrocybe cantharellus
Entoloma sericellum
Mo_pod
6_1
4
4
2
Mo_pot
6_1
3
5
3
2
5
3
2
2
4
2
2
Tableau de contingence – Mycocoenose 6
Cr_moa Cr_mos Mo_rad Ta_epi
6_1
6_1
6_1
6_3
2
3
2
4
2
3
1
3
2
2
3
3
2
2
2
3
2
1
2
2
2
3
3
3
3
2
4
2
2
1
4
2
Ll_Com
6_2
A2_esc
6_3
3
4
5
3
2
2
5
4
4
3
3
Cr_meg
Mycocoenose 8
2
3
3
1
2
3
1
1
2
2
1
3
4
Hemimycena epichloe
Botryotina rananculi
Galerina clavata
Psathyrella almerensis
Flammulaster cf carpophilus
Panaeolus fimicola
2
3
2
1
1
1
1
4
3
3
3
3
2
2
2
2
2
2
Ch_pra
9
Bovistella paludosa
Agrocybe elatella
2
2
2
2
2
2
1
2
1
1
1
1
1
2
1
4
2
2
2
2
1
Coprinus urticicola
Psathyrella ocellata
Coprinus plagioporus
Tubaria hiemalis
Marasmius limosus
Hypholoma subericaeum
Galerina atkinsoniana
Laccaria affinis
Rickenella fibula
Galerina hepaticola
Pluteus romellii
Mycena speirea
Peziza cf obtusiapiculata
Resinomycena
saccharifera
Mycena galopus
Psathyrella basii
Psathyrella typhae var.
sulcatotuberosa
Bolbitius vitellinus
Coprinus velatopruinatus
Peziza limnaea
Galerina clavata
Panaeolus reticulatus
Psathyrella prona f.
orbitarum
Pluteus exiguus
Ramicola laevigata
Cortinarius friesianus
Coprinus kubickae
Coprinus tigrinellus
Calyptella citrina
BH_ro2
5
2
2
5
3
Tableau de contingence – Mycocoenose 7
BH_ro3 GL_ros Be_ros BH_ro1 BH_tou
4
3
5
5
5
4
4
4
2
1
4
2
2
5
5
5
5
2
2
2
1
5
2
2
1
1
2
2
2
2
2
2
1
3
3
2
3
1
2
2
2
1
BH_ro2
Coprinus friesii
Pluteus insidiosus
Pluteus phlebophorus
Polyporus arcularius
Psilocybe inquilina
Tubaria conspersa
Entoloma cyanulum
Pholiota conissans
Psathyrella lutensis
Mycena filopes
f.bisporique
Coprinus verrucispermus
Entoloma mougeotii
Entoloma
albotomentosum
Entoloma dysthales
Entoloma longistriatum
Entoloma mutabilipes
Entoloma phaeocyathus
Entoloma plebejoides
Entoloma tenellum
Geoglossum umbratile
Marasmiellus vaillantii
Mycena bulbosa
Phaeotellus acerosus
Stropharia melanosperma
Laccaria tortilis
Entoloma fernandae
Entoloma sericellum
Pholiotina arrhenii
Pluteus nanus
Tableau de contingence – Mycocoenose 7
BH_ro3 GL_ros Be_ros BH_ro1 BH_tou
1
1
1
1
1
1
3
3
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
1
1
1
1
1
Annexe 6
Proposition de liste rouge
pour les milieux tourbeux d’Europe occidentale
Les taxons en caractères maigres sont « à préciser » (voir p. 232). °: non signalées en Isère/Savoie
* : proposé en annexe de la Convention de Berne
LISTE ROUGE DE NIVEAU 1 (espèces effectivement menacées)
Catégorie 1 : espèces menacées d’extinction
Amanita friabilis *
Armillaria ectypa *
Bovistella paludosa *
Entoloma atromarginatum
Hohenbuhelia longipes °
Hypholoma « alboelongatum »
Lactarius scoticus (=L. favrei)
Lactarius musteus
Pholiota henningsii
Psathyrella acutilamella
Sarcoleotia turficola
Sphagnomphalina brevibasidiastrum
Suillus flavidus
Catégorie 2 : espèces fortement menacées
Clavaria sphagnicola °
Coprinus kubickae
Coprinus martinii
Cortinarius betulinus °
Cortinarius flos-paludis
Cortinarius palustris
Cortinarius uliginosus var. luteus
Cystoderma arcticum
Cystoderma saarenokesae
Daldinia petriniae
Entoloma cuspidiferum
Entoloma ianthinum
Entoloma moliniophilum
Entoloma prismatospermum
Galerina atkinsoniana var. sphagnorum
Galerina gibbosa
Galerina muricellospora
Galerina sphagnicola
Galerina sphagnorum
Galerina subsphagnorum
Geoglossum sphagnophilum
Hebeloma atrobrunneum
Hebeloma helodes
Hemimycena cyphelloides
Hydropus kauffmanii
Hydropus trichoderma var. lauboensis
Hygrocybe “sphagnophila”
Hypholoma “caricetum”
Inocybe egenula
Lactarius aspideus
Lactarius helodes
Leccinum holopus
Mycena adonis
Mycena oligophylla
Mycena picta
Myriosclerotinia duriaeana
Omphalina favrei
Omphalina fusconigra
Omphalina philonotis
Phaeogalera stagnina
Psathyrella basii
Psathyrella sphagnicola
Psilocybe atrobrunnea (=P.
turficola)
Pseudobaeospora spp. (tous
taxons confondus)
Russula aquosa
Russula scotica
Simocybe laevigata
Symphyosirinia angelicae
Tephrocybe palustris
Catégorie 3 : espèces menacées
Agrocybe elatella
Alnicola rubriceps
Alnicola saliceti
Alnicola sphagneti
Clitopilus scyphoides f. intermedius
Collybia oreadoides
Coprinus strossmayerii
Coprinus velatopruinatus
Cortinarius alnetorum
Cortinarius croceocrystallinus
Cortinarius diasemospermus
Cortinarius fervidus var. latisemen
Cortinarius helobius
Cortinarius helvolus
Cortinarius ortonii
Cortinarius pulchripes
Cortinarius salicis
Cortinarius sericeofibrillosus
Cortinarius speciosissimus
Cortinarius sphagnogenus
Cortinarius striaepileus
Cortinarius uliginosus
Cotylidia muscigena
Cudoniella clavus
Entoloma albotomentosum
Entoloma bisporigerum
Entoloma conferendum var.
platyphyllum
Entoloma conferendum var. pusillum
Entoloma cyanulum
Entoloma fernandae
Entoloma mutabilipes
Entoloma nitriolens
Entoloma paludicola
Entoloma percandidum
Entoloma politum
Entoloma tenellum
Flammulaster microspilus
Flammulaster rhombisporus
Galerina cinctula
Galerina jaapii
Galerina rubiginosa var. annulata
Hebeloma candidipes
Hebeloma « cephalotum »
Hebeloma fragilipes
Hebeloma fusisporum
Hebeloma lutense
Hebeloma pusillum
Hebeloma vaccinum
Hemimycena epichloe
Hemimycena persimilis
Hohenbuehelia fluxilis
Hygrocybe “aff. cantharellus”
Hygrocybe coccineocrenata var.
monochroa
Hygrocybe conicopalustris
Hygrocybe parvula
Hypholoma « microelongatum »
Hypholoma polytrichi
Hypholoma udum
Inocybe acutella
Inocybe alnea
Inocybe geraniodora
Inocybe lacera var. helobia
Inocybe leucoloma
Inocybe rhodiola
Inocybe salicis
Inocybe xanthocephala
Laccaria purpureobadia
Lactarius helvus
Lactarius lacunarum
Lactarius lilacinus
Lactarius obscuratus var. radiatus
Lactarius oedohyphosus
Lactarius omphaliformis
Lactarius repraesentaneus
Lactarius sphagneti
Lactarius spinosulus
Mitrula paludosa
Mycena grisellina
Mycena mirata
Mycena pearsoniana
Mycena terena
Mycena tristis
Panellus ringens
Peziza limnaea
Phaeonematoloma myosotis
Phaeonematoloma myosotis var. evelata
Pholiota conissans
Pluteus griseoluridus
Pluteus satur
Psathyrella populina
Psathyrella typhae
Psathyrella typhae var. sulcatotuberosa
Rickenella mellea
Russula emetica
Russula grisescens
Russula laccata
Russula nitida var. heterosperma
Russula nitida var. pallida
Russula paludosa
Russula pumila
Simocybe coniophora
Tephrocybe erosa
Tubaria segestria
Vespertinia spiraeicola
LISTE ROUGE DE NIVEAU 2 (espèces potentiellement menacées ou globalement sensibles)
Catégorie 4 : espèces potentiellement menacées ou vulnérables
Agrocybe firma
Alnicola alnetorum
Alnicola salicis
Alnicola subconspersa
Alnicola submelinoides
Amanita virosa
Bolbitius variicolor
Camarophyllopsis foetens
Clavaria acuta
Clitocybe anisata
Clitocybe martiorum
Clitopilus hobsonii
Coprinus bellulus
Coprinus cortinatus
Coprinus laanii
Coprinus rhombisporus
Coprinus tigrinellus
Coprinus urticicola
Coprinus verrucispermus
Cortinarius albovariegatus
Cortinarius casimiri
Cortinarius cohabitans
Cortinarius ectypus
Cortinarius fulvescens
Cortinarius pholideus
Cortinarius subporphyropus
Cortinarius tabularis
Cortinarius triumphans
Cortinarius urbicus
Crepidotus epibryus
Crepidotus lundellii var.
subsphaerosporus
Cuphophyllus colemannianus
Cuphophyllus russocoriaceus
Cuphophyllus subradiatus
Entoloma asprellum
Entoloma caccabus
Entoloma dysthales
Entoloma euchroum
Entoloma inutile
Entoloma lepidissimum
Entoloma phaeocyathus
Entoloma placidum
Entoloma plebejoides
Entoloma rhodocylix
Entoloma rusticoides
Entoloma sericatum
Entoloma undatum var. odorum
Entoloma xanthochroum
Flammulaster ferrugineus
Flammulina fennae
Galerina sahleri
Geoglossum umbratile
Guepiniopsis buccina
Gyrodon lividus
Hebeloma collariatum
Hemimycena mauretanica
Hemimycena mauretanica var.
megaspora
Hemimycena tortuosa
Hohenbuehelia algida
Hydnobolites cerebriformis
Hygrocybe helobia
Hygrocybe ortoniana
Inocybe albovelutipes
Inocybe calospora
Inocybe grammata
Inocybe maculata var. fulva
Inocybe phaeoleuca
Inocybe quietiodor
Laccaria bisporigera
Lactarius quieticolor
Lactarius vietus
Leccinum cyaneobasileucum
Leccinum rigidipes
Lentinellus tridentinus
Lentinellus ursinus
Lentinus suavissimus
Lyophyllum maas-geesterani
Marasmiellus tricolor var. graminis
Melanophyllum echinatum
Mycena albidolilacea
Mycena citrinomarginata
Mycena crocata
Mycena tristis
Mycenella margaritispora
Peziza infuscata
Phaeogalera oedipus
Phaeomarasmius erinaceus
Phaeotellus acerosus
Pholiota alnicola
Pholiota elegans
Pholiota lucifera
Pholiota scamba
Pholiotina appendiculata
Pholiotina arrhenii
Pholiotina vestita
Phyllotopsis nidulans
Pluteus exiguus
Pluteus insidiosus
Pluteus luctuosus
Pluteus podospileus
Pluteus sororiatus
Polyporus mori
Psathyrella prona f. orbitarum
Psathyrella pygmaea
Ramicola rubi
Rhodocybe aff. fallax
Russula cremeoavellanea
Russula intermedia
Russula subfoetens var. grata
Stropharia melasperma
Tectella patellaris
Tephrocybe confusa
Trichoglossum hirsutum
Tubaria minutalis
Tuber dryophilum
Catégorie 5 : espèces apparemment non menacées pour le moment mais à surveiller
Alnicola luteolofibrillosa
Bryoglossum gracile
Cortinarius bibulus
Cortinarius evernius
Cortinarius friesianus (decipiens pp.)
Cortinarius helvelloides
Cortinarius subtortus
Cortinarius subvalidus
Cortinarius tubarius
Cudoniella clavus var. grandis
Exidia recisa
Galerina calyptrata
Galerina hybrida
Galerina paludosa
Galerina rubiginosa
Galerina tibiicystis
Hebeloma longicaudum
Hygrocybe coccineocrenata
Hypholoma elongatum
Inonotus radiatus
Laccaria anglica
Laccaria pumila
Lactarius cyathuliformis
Leccinum brunneogriseolum
Leccinum nucatum
Leccinum variicolor f. sphagnorum
Marasmius limosus
Omphalina oniscus
Omphalina sphagnicola
Rickenella fibula var. hydrina
Russula betularum
Russula claroflava
Russula atrorubens ss. Lange
Hors catégorie : espèces associées aux dégradations ou perturbations du milieu (statut à préciser)
Gymnopilus fulgens
Gyrodon lividus
Hypholoma subericaeum
Paxillus rubicundulus
Psathyrella aff. ocellata
Liste des placettes d’étude
Plan
Déchaud
Tourbière limnogène alpine
Epicéas isolés en sphaignaie
Sphaignaie à Eriophorum vaginatum
Dépressions sphagneuses à Carex
Pl. de
rostrata
l’Arcelle
ARC_MOL Moliniaie subalpine à Philonotis
ARC_MSP Moliniaie à Sph. magellanicum
BE_AUL Aulnaie-boulaie
M. vers les
Berthollets
BE_ROS Roselière
BH_AUB Aulnaie-boulaie
BH_BOU Boulaie-aulnaie sèche
BH_RO1 Roselière
T. des
Bords du
BH_RO2 Roselière
Gelon
BH_RO3 Roselière
BH_SAI Salix aurita isolé
BH_SAU Saulaie humide
BH_TOU Tourbe nue
CH_AUB Aulnaie sèche
CH_AUC Aulnaie drainée
M. de
CH_AUL Aulnaie humide
l’Ainan
CH_BEC Boulaie à Climacium
CH_BEM Boulaie à Molinia
CH_PRA Prairie alcaline subnaturelle
CR_CAL Sphaignaie boisée à callune
Epicéas
CR_EP
CR_ERI Sphaignaie à Eriophorum vaginatum
CR_MEG Mégaphorbiaie à
CR_MOA Moliniaie à Aulacomnium
CR_MOS Moliniaie à Sph. magellanicum
T. des
Creusates
CR_MOS Moliniaie à sphaignes
CR_SAU Saules
CR_SBO Saules
CR_SGI Butte épicéas-bouleaux ombrotrophe
Salix repens
CR_SR
GL_AUL Aulnaie tourbeuse acidocline
GL_BET Boulaie-saulaie à Thelypteris
GL_BPI Boulaie-pinède ombrotrophe
GL_BSP Boulaie ombrotrophe
Etg du
GL_RAQ Roselière aquatique
GrandGL_ROS Roselière
Lemps
GL_SAC Saules
GL_SBE Saulaie-boulaie tourbeuse alcaline
GL_SPH Sphaignaie à Carex lasiocarpa
Salix repens
GL_SR
GL_TOU Tourbe nue sous Betula
GY_CAL Sphaignaie à callune
Radeau à Carex limosa
GY_CL
Chenaux à Carex rostrata
T. du
GY_CR
GrandGY_EPI Epicéas isolés en sphaignaie
Leyat
GY_MOL Moliniaie à sphaignes
GY_TRI Sphaignaie à Trichophorum
HE_AUL Aulnaie tourbeuse alcaline
HE_BET Bétulaie sèche sur butte
HE_DIV Bordure de peupliers
T. de
HE_PRA Prairies eutrophes
l’Herretang HE_SA1 Saulaie nitrophile
HE_SA2 Saulaie alcaline inondable
HE_SAB Saulaie boules asséchée
HE_TOU Tourbe alcaline sous Betula-Salix
A2_ESC
ARC_EP
ARC_ERV
ARC_EVA
Buttes à Sphagnum fuscum/S.
rubellum/Calluna
LL_COM Sphaignaie sur radeau de Pot.
palustris
Radeau à Pinus uncinata
LL_PIN
Lac Luitel
LL_SAU Saulaie acidophile à sphaignes
LL_SCZ Radeau à Scheuchzeria/Carex limosa
LL_SPM Radeau à Sph. magellanicum
LL_TRI Radeau à Trichophorum
LM_CR Chenaux à Carex rostrata
LM_EPI Tourbière atterrie à Picea
LM_JON Mégaphorbiaie à Filipendula
Col Luitel LM_MOL Sphaignaie à molinia et calluna
LM_PIN Tourbière atterrie à Pinus
LM_SAU Saulaie buissonnante mêlée
LM_SCZ Dépression à Scheuchzeria/Carex
limosa
MO_BEP Tourbière atterrie Epicéas-bouleaux
MO_CLI Radeau Carex limosa
MO_DIV Pessière sèche de bordure
MO_MEG Mégaphorbiaie à Filipendula
MO_POD Prairie sphagneuse
T. de
MO_POT Prairie sphagneuse
Montendry- MO_RAD Radeau à Molinia
Montgilbert MO_SAU Buissons de Salix aurita
MO_SCA Buttes sphagneuses à callune + Picea
MO_SRE Salix repens
MO_TOU Tourbe nue sous Picea
MO_VAC Buttes à Vaccinium myrtillus
PE_BEM Boulaie à molinie
PE_BES Boulaie à buttes de sphaignes
PE_BOU Boulaie sur buttes de sphaignes
PE_MOL Prairie à touradons de Molinia
T. du Peuil
PE_PCA Tourbière atterrie à Pinus
sylv.+callune
Bosquets de Pinus sylvestris
PE_PIS
PE_PSP Dépressions sphagneuses sous Pinus
sylvestris
PE_SCA Buttes et dépressions à Calluna
PL_ACT Sphaignaie active soligène
PL_AUL Aulnaie ripicole
PL_BSP Boulaie soligène à sphaignes
PL_CAL Sphaignaie à callune
T. des
PL_DEB Sphaignaie soligène déboisée
Planchettes PL_LYC Sphaignaie pionnière à
Lycopodiella/Rhynchospora alba
PL_MPO Dépressions sphagneuses à Molinia
PL_MSP Moliniaie sphagneuse
PL_SAG Saules sur sphaignaie à callune
Radeau à Carex rostrata/C.limosa
TailleferPM
Ceinture à Sphagnum/Carex rostrata
lac Punay
PU
PR_BOU Bouleaux
PR_JON Radeau à Juncus
Lac Praver PR_SCA Buttes à Sph. fuscum et Calluna
PR_SMA Radeau à Sph. magellanicum
TailleferTA_BOE Radeau à Carex rostrata bordé Picea
Lac des
TA_BOI Pessière tourbeuse
Boîtes
TA_EPI Pessière tourbeuse subalpine
Taillefer-T.
des Sagnes
TA_SAG Prairie sphagneuse de pente
LL_CAL
Liste des abréviations d’espèces utilisées (4e partie)
Agela Agrocybe elatella
Agvar Agaricus variegans
Alaln Alnicola alnetorum
Alboh Alnicola bohemica
Allut Alnicola luteolofibrillosa
Almel Alnicola melinoides
Alsas Alnicola salicis
Alsco Alnicola scolecina
Alsil Alnicola silvae-novae
Alsph Alnicola sphagneti
Alsub Alnicola submelinoides
Amfri Amanita friabilis
Amful Amanita fulva
Amrub Amanita rubescens
Arect Armillaria ectypa
Armel Armillaria mellea
Bopal Bovista paludosa
Clacu Clavaria falcata
Clani Clitocybe anisata
Clcan Clitocybe candicans
Clcla Clitocybe clavipes
Cldec Clitocybe decembris
Clmar Clitocybe martiorum
Coaln Cortinarius alnetorum
Coano Cortinarius anomalus
Coaqu Collybia aquosa
Cobet Cortinarius ortonii
Cobib Cortinarius bibulus
Cobut Collybia butyracea
Coced Cortinarius cedriolens
Cocir Collybia cirrhata
Cocoh Cortinarius cohabitans
Cocon Collybia confluens
Cocro Cortinarius
croceocrystallinus
Codec Cortinarius decipiens
Codis Coprinus disseminatus
Codit Collybia distorta
Coeve Cortinarius evernius
Cofer Cortinarius fervidus var.
latisemen
Cofle Cortinarius flexipes
Coflp Cortinarius flos-paludis
Cofri Cortinarius friesianus
Coful Cortinarius fulvescens
Cogla Cortinarius glandicolor
Coheb Cortinarius helobius
Cohel Cortinarius helvelloides
Cohem Cortinarius hemitrichus
Cohev Cortinarius helvolus
Cohur Cortinarius palustris
Coint Cortinarius integerrimus
Colaa Coprinus laanii
Coleb Cortinarius lebretonii
Comat Coprinus martinii
Comic Coprinus micaceus
Coobt Cortinarius obtusus
Coore Collybia oreadoides
Copla Coprinus plagioporus
Copub Conocybe pubescens
Copuc Cortinarius pulchripes
Corig Cortinarius rigidus
Cosie Conocybe siennophylla
Cosph Cortinarius sphagnogenus
Cosub Cortinarius subtortus
Cosuv Cortinarius subvalidus
Cotub Cortinarius tubarius
Couli Cortinarius uliginosus
Court Coprinus urticicola
Coxan Coprinus xanthothrix
Crces Crepidotus cesatii
Crepi Crepidotus epibryus
Crlup Crepidotus lundellii var.
subsphaerosporus
Cuclg Cudoniella clavus var.
grandis
Cuclv Cudoniella clavus
Cysaa Cystoderma saarenoksae
Cystr Cyathus striatus
Deint Delicatula integrella
Enasp Entoloma asprellum
Enatr Entoloma atromarginatum
Enbis Entoloma bisporigerum
Encet Entoloma cetratum
Encon Entoloma conferendum
Encop Entoloma conferendum var.
platyphyllum
Enfer Entoloma fernandae
Eninf Entoloma infula
Enjun Entoloma juncinum
Enlos Entoloma longistriatum var.
sarcitulum
Enmou Entoloma mougeotii
Enmut Entoloma mutabilipes
Enpal Entoloma paludicola
Enpol Entoloma politum
Enrho Entoloma rhodocylix
Enrhp Entoloma rhodopolium
Ensel Entoloma sericellum
Enser Entoloma sericatum
Enten Entoloma tenellum
Enxan Entoloma xanthochroum
Exrec Exidia recisa
Flela Flammulina elastica
Flrho Flammulaster rhombisporus
Gaatk Galerina atkinsoniana
Gaats Galerina atkinsoniana var.
sphagnorum
Gacal Galerina calyptrata
Gacla Galerina clavata
Gahyb Galerina hybrida
Gajaa Galerina jaapii
Gamur Galerina muricellospora
Gapal Galerina paludosa
Garub Galerina rubiginosa
Gasph Galerina sphagnicola
Gaspm Galerina sphagnorum
Gassp Galerina "subsphagnorum"
Gasub Galerina subclavata
Gatib Galerina tibiicystis
Gavit Galerina vittaeformis
Geeos Geoglossum sphagnophilum
Gyful Gymnopilus fulgens
Gyliv Gyrodon lividus
Hecan Hebeloma candidipes
Hecep Hebeloma cephalotum
Hecru Hebeloma crustuliniforme
Hecyp Hemimycena cyphelloides
Hefra Hebeloma fragilipes
Hefus Hebeloma fusisporum
Hehel Hebeloma helodes
Heleu Hebeloma leucosarx
Helon Hebeloma longicaudum
Helut Hebeloma lutense
Hemac Helvella macropus
Hemes Hebeloma mesophaeum
Hepit Hemimycena pithya
Hepus Hebeloma pusillum
Hevac Hebeloma vaccinum
Hoflu Hohenbuehelia fluxilis
Hycan Hygrocybe aff. cantharellus
Hycoc Hygrocybe coccineocrenata
Hycom Hygrocybe coccineocrenata
var. monochroa
Hycon Hygrocybe conicopalustris
Hyelo Hypholoma elongatum
Hyfas Hypholoma fasciculare
Hyhel Hygrocybe helobia
Hykau Hydropus kauffmanii
Hypar Hygrocybe parvula
Hypol Hypholoma polytrichi
Hyser Hypholoma subericaeum
Hysub Hypholoma sublateritium
Inabj Inocybe abjecta
Inacu Inocybe acutella
Inalv Inocybe albovelutipes
Incal Inocybe calospora
Ingau Inocybe gausapata
Ingeo Inocybe geophylla
Inlac Inocybe lacera var. helobia
Inlan Inocybe lanuginosa
Inleu Inocybe leucoloma
Inmac Inocybe maculata var. fulva
Innap Inocybe napipes
Inpha Inocybe phaeoleuca
Inpra Inocybe praetervisa
Inrho Inocybe rhodiola
Insal Inocybe salicis
Inxan Inocybe xanthocephala
Kumut Kuehneromyces mutabilis
Laaff Laccaria affinis
Laame Laccaria amethystea
Laang Laccaria anglica
Labis Laccaria bisporigera
Lacam Lactarius camphoratus
Lacya Lactarius cyathuliformis
Ladet Lactarius deterrimus
Lagly Lactarius glyciosmus
Lahel Lactarius helvus
Lalac Lactarius lacunarum
Lalil Lactarius lilacinus
Lanec Lactarius necator
Laobr Lactarius obscuratus var.
radiatus
Laobs Lactarius obscuratus
Laoed Lactarius oedohyphosus
Laomp Lactarius omphaliformis
Lapic Lactarius picinus
Lapro Laccaria proxima
Lapub Lactarius pubescens
Lapum Laccaria pumila
Lapur Laccaria purpureobadia
Larep Lactarius repraesentaneus
Laruf Lactarius rufus
Lasph Lactarius sphagneti
Latab Lactarius tabidus
Lator Lactarius torminosus
Lavie Lactarius vietus
Lctor Laccaria tortilis
Lebru Leccinum brunneogriseolum
Lefla Lepista flaccida
Legla Lepista glaucocana
Lehol Leccinum holopus
Lelub Leotia lubrica
Lenuc Leccinum nucatum
Lerig Leccinum rigidipes
Lesua Lentinus suavissimus
Levai Leccinum variicolor
Levar Leccinum variicolor f.
sphagnorum
Lyper Lycoperdon perlatum
Maand Marasmius androsaceus
Malim Marasmius limosus
Maore Marasmius oreades
Maram Marasmiellus ramealis
Marot Marasmius rotula
Masac Marasmius saccharinus
Maset Marasmius setosus
Mavai Marasmiellus vaillantii
Mepla Megacollybia platyphylla
Mifoe Micromphale foetidum
Mipal Mitrula paludosa
Myaci Mycena acicula
Myado Mycena adonis
Myalb Mycena albidolilacea
Myarc Mycena arcangeliana
Mybul Mycena bulbosa
Mychl Mycena chlorinella
Mycit Mycena citrinomarginata
Myepi Mycena epipterygia
Myfib Mycena filopes f.bisporique
Myflv Mycena flavoalba
Mygal Mycena galericulata
Mygap Mycena galopus
Myhae Mycena haematopus
Myhie Mycena hiemalis
Mylep Mycena leptocephala
Mymeb Mycena metata f. bisp.
Mymet Mycena metata
Mypul Mycena pura f. lutea
Mypur Mycena pura
Myror Mycena rorida
Mysan Mycena sanguinolenta
Mysp1 Mycena cf abramsii
Myspe Mycena speirea
Mysty Mycena stylobates
Mytec Mycena tenerrima v.
carpophila
Myvit Mycena vitilis
Omoni Omphalina oniscus
Omphi Omphalina philonotis
Omsph Omphalina sphagnicola
Painv Paxillus involutus
Parin Panellus ringens
Paser Panellus serotinus
Pasty Panellus stypticus
Peinf Peziza infuscata
Pelim Peziza limnaea
Peobt Peziza obtusiapiculata
Phace Phaeotellus acerosus
Phaln Pholiota alnicola
Phapp Pholiotina appendiculata
Phcon Pholiota conissans
Pheri Phaeomarasmius
erinaceus
Phmye Phaeonematoloma
myosotis var. evelata
Phmyo Phaeonematoloma myosotis
Phsta Phaeogalera stagnina
Pibet Piptoporus betulinus
Plcer Pluteus cervinus
Plcri Plicaturopsis crispa
Plfay Pluteus fayodii
Plnan Pluteus nanus
Plphl Pluteus phlebophorus
Plpod Pluteus podospileus
Plrom Pluteus romellii
Plsal Pluteus salicinus
Plsat Pluteus satur
Poarc Polyporus arcularius
Pobru Polyporus brumalis
Pocil Polyporus ciliatus
Polen Polyporus lentus
Pomor Polyporus mori
Povar Polyporus varius
Pscan Psathyrella candolleana
Psinq Psilocybe inquilina
Psoce Psathyrella ocellata
Psorb Psathyrella prona f.
orbitarum
Pspop Psathyrella populina
Pspyg Psathyrella pygmaea
Pssem Psilocybe semilanceata
Psspa Psathyrella spadiceogrisea
Pstyp Psathyrella typhae var.
sulcatotuberosa
Ralae Ramicola laevigata
Resac Resinomycena saccharifera
RifibRickenella fibula
RifihRickenella fibula v. hydrina
Riswa Rickenella swartzii
Rocap Rozites caperatus
Ruaqu Russula aquosa
Ruatr Russula atrorubens
ss.Lange
Rubet Russula betularum
Rucic Russula cicatricata
Rucla Russula claroflava
Rucre Russula cremeoavellanea
RuemeRussula emetica
Rufus Russula fuscorubroides
Rugra Russula gracillima
Rugri Russula grisescens
Runau Russula nauseosa
Runit Russula nitida
Rupal Russula paludosa
Rupum Russula pumila
Rusco Russula scotica
Rusub Russula suberythropus
Ruver Russula versicolor
Subov Suillus bovinus
Suvar Suillus variegatus
Tebae Lyophyllum maasgeesterani
Tecon Tephrocybe confusa
Teero Tephrocybe erosa
Tepal Tephrocybe palustris
Tepat Tectella patellaris
Thant Thelephora anthocephala
Thpen Thelephora penicilliata
Trful Tricholoma fulvum
Trhir Trichoglossum hirsutum
Trpse Tricholoma pseudoalbum
Tucon Tubaria conspersa
Tudry Tuber dryophilum
Tuhie Tubaria hiemalis
Tuseg Tubaria segestria
Vapra Vascellum pratense
Voglo Volvariella gloiocephala
Xerad Xerula radicata
Abréviations utilisées
ad int. :
aff. :
cf. :
comb. :
ad interim (taxon ou combinaison non publiée)
affine à (détermination approchée)
confer (se reporter à)
combinaison
com. pers. : communication personnelle
ined. :
inédit (information non publiée)
M. :
marais
nb :
nombre
p. max. p. : pro maxima parte (en majeure partie)
p.p. (ou pp.) : pro parte (en partie)
sp. :
species (espèce indéterminée).
spp.
speciae plurimae (plusieurs espèces du genre)
T. :
tourbière
Glossaire (principaux termes utilisés)
Abondance : estimation de l’implantation de l’espèce dans une surface donnée par l’importance de sa fructification (nombre de
carpophores - ou sporophores), sur une visite, ou par extension sur l’ensemble des visites (voir indice d’abondance, p. 70).
Adventif : dont la présence est liée à un substrat introduit artificiellement, l’espèce (ou ses fructifications) n’étant pas
originellement présente sur le site.
Anthropogène : favorisé par les activités humaines (souvent nitrophile ou lié aux perturbations du milieu).
Aulnaies : peuplement arbustifs ou arborescents dominés par les aulnes (ici Alnus glutinosa).
Boulaies (ou bétulaies) : peuplements arborescents dominés par les bouleaux (Betula pendula, B. pubescens).
Bryotrophe : vivant en relation avec les mousses vivantes ou fraîchement mortes, selon un mode de vie (symbiose, saprotrophisme
ou parasitisme) généralement non déterminé.
Fréquence : probabilité de rencontre de carpophores d’une espèce donné sur une surface et à une période donnée, ou par extension
sur l’ensemble des visites (se confondant alors avec l’abondance ; voir indice d’abondance, p. 70).
Listes rouges : listes d’espèces menacées de disparition ou vulnérables dans un périmètre donné (listes départementales, régionales,
nationales etc.).
Moliniaies : prairies (formations végétales ouvertes) dominées par Molinia sp.
Mycocoenose : Théor. : ensemble de champignons coexistant dans uen certaine phytocoenose et son environnement, ou, à défaut de
végétaux, dans un habitat uniforme (Arnolds, 1992). Appl. : ensemble de relevés mycologiques à composition analogue,
effectués dans des habitats identiques ou voisins et caractérisant ces habitats.
Mycosynusie : groupe d’espèces à statut trophique identique, coexistant dans le même habitat, et fructifiant à la même période.
Mycorhizique (ou mycorhizien) : associé de manière symbiotique aux racines fines des arbres ou des plantes ligneuses. Les
Pinacées, Betulacées, Salicacées etc. sont ectomycorhiziques (association avec Basidiomycètes et Ascomycètes). Les Ericacées
sont endomycorhiziques, associées avec quelques Ascomycètes (Hymenoscyphus ericae etc.). Les autres plantes herbacées et
ligneuses sont endomycorhiziques (association avec des Glomales, Zygomycètes), à l’exception des plantes aquatiques et
subaquatiques qui semblent non mycorhiziques.
Ombrotrophe : alimenté par l’eau de pluie sans contact avec la nappe phréatique ; donc pauvre en éléments minéraux.
Parasite : consommateur de manière organique vivante, aux dépens d’un hôte sur lequel le parasite est implanté. On distingue les
parasites biotrophes (consommant les cellules vivantes) et nécrotrophes (détruisant les cellules avant consommation, pouvant
entraîner la mort de l’hôte).
Pessières : peuplements arborescents dominés par l’épicéa (Picea excelsa).
Pinèdes (ou pineraies) : peuplements arborescents dominés par les pins (ici P. sylvestris subsp. turfosa ou P. uncinata subsp.
rotundata)
Répartition : distribution spatiale d’une espèce
Rhizomorphes : hyphes mycéliens réunis en filaments denses et entourées d’un cortex rigide (filaments coriaces parcourant le
substrat ; caractéristiques des Armillaria, Marasmius androsaceus, etc.).
Saprotrophe (ou saprophyte) : consommateur de manière organique morte, contribuant à la décomposition des débris végétaux :
fimicole ou coprophile : spécialisé dans la décomposition des extréments ;
foliicole : associé à la décomposition de la litière fraîche (feuilles ou aiguilles), non ou peu dégradée ;
fongicole : associé à la décomposition d’autres champignons (la limite saprotrophe-parasite est souvent difficile à établir) ;
graminicole : associé à la décomposition des débris herbacés (toutes plantes non ligneuses) non ou peu dégradés ;
humicole : associé à la décomposition de l’humus ou de la litière partiellement dégradée (y compris mousses et herbes) ;
lignicole : associé à la décomposition des débris ligneux : brindilles, branches, souches, racines etc. ;
turficole : associé à la décomposition de la tourbe (fructifiant généralement après mise à nue : perturbations, etc.).
Saulaies (ou saussaies) : peuplements arbustifs ou arborescents dominés par les saules (Salix spp. ; ici surtout S. aurita)
Soligène : alimenté par l’eau de ruissellement, généralement chargée d’éléments minéraux.
Sphagnicole : espèce (saprotrophe ou bryotrophe) associée à la présence de sphaignes, fructifiant au contact direct de celles-ci.
Sphaignaies : milieux à strate muscinale dominée par les sphaignes (Sphagnum spp.).
Statut trophique (mode de vie) : classification des champignons par mode de nutrition : saprotrophes, mycorhiziques, parasites,
bryotrophes etc.
Subaquatique : à mycélium associé à des débris organiques immergés (au moins aux périodes de fructification).
Indices utilisés :
Indice d’abondance « Barkmann modifié »
= (nombre maximal de carpophores observé) x 100 / surface (m²) ; cf. calcul p. 64.
Indice de présence d’une espèce (IP) (dans une mycocoenose ou un groupe de relevés)
= (nombre de relevés où l’espèce est citée)*100 / (nombre total de relevés) (cf. p. 176)
Indice de répartition d’une espèce (IR)
= (nombre de relevés où l’espèce est citée)*100 / (valeur quantitative de la présence de l’espèce dans une base de
référence) (cf. p. 176)
Indice de représentativité d’un relevé (Ir)
=1 - (nombre d’espèces citée une seule fois) / (nombre total d’espèces citées) (cf. p. 207)
Nombre maximal théorique d’espèces : nombre total d’espèces théoriquement présentes sur une parcelle, estimé par régression
hyperbolique (cf. p. 210).
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