phoma phoma - Terres Inovia

CONSEILS REGIONS CENTRE , OUEST E T EST
PHOMA
PHOMA du colza :
Juin 2004
gérez le risque et faites durer les
résistances variétales
rel
Ha
N.
J. Raimbault
COMBINEZ PRATIQUES AGRONOMIQUES
ET CHOIX VARIÉTAL
Réduisez fortement le risque de phoma par vos
pratiques culturales
En cas de non-labour : exportez ou réduisez l'épaisseur du
mulch par broyage ou déchaumage des pailles du précédent
(céréales).
J. P. Palleau
Broyez et enfouissez les pailles de colza des parcelles
avoisinantes avant la levée des colzas à l'automne.
Déchaumage après colza.
Gérez la disponibilité en azote : limitez les apports
d'engrais organiques en été (moins de 100 unités d'azote
disponible dans le sol à l'automne).
Respectez la période de semis optimale (voir page suivante).
Elongation de la tige
dans un mulch en non
labour.
Limitez la densité de semis :
- semez à moins de 30-40 graines/m² ;
- selon l'écartement, ne dépassez pas 15 pieds au mètre
linéaire.
Privilégiez le choix de variétés très peu sensibles
(TPS), voire peu sensibles (PS) vis-à-vis du phoma
en les adaptant à la précocité de semis.
Identifiez les variétés antérieurement cultivées sur vos
parcelles. Alternez le choix variétal pour diversifier les
types de résistance.
L. Jung
Adaptez votre choix variétal
Respectez la période de
semis optimale et limitez
la densité.
Raisonnez le traitement fongicide
Privilégiez les variétés TPS* qui ne nécessitent généralement
pas de traitement.
Traiter est le plus souvent inutile. Toutefois, en situation à forte
pression du phoma, la lutte chimique est possible à l'automne
avec des fongicides autorisés mais leur efficacité et, surtout,
leur rentabilité sont conditionnées par leur positionnement
(voir dernière page). Les traitements ne doivent être
déclenchés que selon les recommandations des
avertissements agricoles de la Protection des Végétaux.
* TPS : très peu sensible au phoma
LES 2 OBJECTIFS
DES PRATIQUES CULTURALES
Objectif 1 = limiter le risque de coïncidence entre le stade sensible du colza
et les projections de spores
Broyez et enfouissez les pailles de colza
des parcelles avoisinantes avant la levée
des colzas à l'automne.
• Rompre le cycle de développement
du champignon.
• Réduire les émissions de spores vers les
parcelles voisines.
Respectez la période de semis optimale
pour éviter une levée trop tardive ou
trop précoce.
• Permettre au colza d'atteindre un
développement suffisant au moment des
contaminations qui lui confère une meilleure
résistance à la pénétration du
champignon dans les tissus, tout en limitant
les excès de croissance.
Régions
Centre, Rhône-Alpes
Ouest et
Ouest-Atlantique
Nord-Est
Période optimale
de semis
20 août - 5 sept.
25 août - 10 sept.
Période optimale
de levée
25 août - 20 sept.
1er - 20 sept.
20 - 30 août
25 août - 10 sept.
Objectif 2 = diminuer la sensibilité des plantes de colza au phoma
En non labour, exportez ou réduisez
l'épaisseur du mulch par broyage ou
déchaumage des pailles du
précédent (céréales).
• Eviter la formation d'un mulch
responsable d'élongation de l'hypocotyle
(zone sensible au gel et porte d'entrée du
phoma).
Visez 30 - 35 plantes/m² maximum.
Selon l'écartement, ne dépassez pas
15 pieds au mètre linéaire.
• Avoir des colzas dont le diamètre
au collet dépasse 5 mm à l'entrée de
l'hiver et des pivots vigoureux, plus à
même de supporter une petite nécrose au
printemps.
Limitez les apports d'engrais
organiques en été (moins de 100 unités
d'azote disponible dans le sol à l'automne).
Dans les situations où plus de 100 unités
d’azote sont disponibles, semez en fin de
période optimale pour maîtriser la croissance.
• Eviter le développement de gros
colzas (plus de 1,3 kg/m² à l’entrée de l’hiver)
qui engendre :
- l'augmentation de la surface foliaire
réceptrice aux spores de phoma ;
- l'élongation de l'épicotyle avant l'hiver
(zone sensible au gel et porte d'entrée
du phoma).
Raisonnez le choix variétal en fonction de la date de semis et de l'azote du sol
Semis très précoce ou en
début de période optimale
Semis en fin de période optimale
Semis très tardif
TPS : très peu sensible - PS : peu sensible
Azote disponible à l'automne
Jusqu'à 100 u
Plus de 100 u
Variété TPS ou PS
Variété TPS avec repos
végétatif marqué
Variété TPS ou PS
Variété TPS
En quoi les résistances
sont-elles différentes ?
La tolérance actuelle des variétés d
colza vis-à-vis du phoma résulte de
présence de 2 types de résistance.
La première (dite spécifique) p
sente l'inconvénient d'être inst
Elle est facile à sélectionner et
permet, à court terme, d'obtenir de
variétés à bon comportement. On id
actuellement 9 résistances de ce typ
La mise en culture répétée de varié
portant une résistance spécifique p
voque une pression de sélection fo
vis-à-vis du phoma, pouvant entraîn
une dégradation rapide de leur com
tement (les variétés deviennent plu
sensibles au phoma).
C'est ce phénomène qui a été obs
dans certains secteurs, avec la v
Capitol au bout de 4 à 5 ans de
en culture.
La seconde (dite quantitative)
confère une résistance stable d
le temps
Sa sélection est plus difficile. Le CE
souhaitant favoriser leur utilisation,
tient l'étude des résistances quanti
et les moyens de mieux les valoris
Des travaux entrepris par le CETIOM
l'INRA pour identifier les gènes de
résistance présents dans les variété
montrent qu'un nombre relativeme
important de variétés récentes possèd
un bon niveau de résistance quant
C'est sur ce modèle de résis
qu'était bâtie la variété Jet-Neuf
tivée en quasi-monoculture pen
près de 10 ans et dont le nivea
tolérance au phoma est tou
resté constant.
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ALTERNEZ LES VARIETES
POUR DIVERSIFIER LES TYPES DE RÉSISTANCE
4 groupes de variétés
Chacune des classes de sensibilité au phoma (TPS : très peu sensible, PS : peu sensible, S : sensible) contient des variétés
portant les 2 types de résistance. Le CETIOM a défini 4 groupes de variétés, basés essentiellement sur la connaissance des
résistances qu'elles contiennent.
Résistance efficace
mais contournable
(spécifique)
Résistance stable
(quantitative)
Comportement
au phoma
Tolérance
dans le temps
Groupe 1
Non
Groupe 2
Partielle
Groupe 3
Partielle
Groupe 4
Oui
Oui
Oui
Non
TPS - PS
TPS - PS
Stable
Risque limité
de contournement
Déclassement
de variété TPS ou PS
en S
Contournée
Possible, mais non
identifiée
TPS
Alternez les variétés des GROUPES 1 et 2 pour maîtriser la maladie
GROUPE 1
Ces variétés peuvent être cultivées
librement, sans contrainte
d'alternance.
Elles portent des résistances stables.
Comportement
au phoma
TPS
PS
Variétés
Alesi
Aviso
Campala
ES Astrid (1)
Grizzly
Hektor
Kosto
Mendel
Potomac
Récital
Smart
Zenith
Caribou*
Elan
Frisbee
Mohican
Navajo
Pacific
Sahara*
GROUPE 2
La mise en culture de ces variétés ne
comporte pas de risque important,
mais le CETIOM conseille
l'alternance entre groupes ou sousgroupes. Ces variétés ont le même
comportement vis-à-vis du phoma que le
groupe précédent (TPS ou PS), mais
elles contiennent des résistances
instables et contournables. Le CETIOM
les a classées en 3 sous-groupes selon
la résistance identifiée.
Comportement
Sous
au phoma groupe 1
Cannelle
Capvert
Colombus
Licorne
TPS Makila
Olphi (1)
Savannah
Tenor
Belcanto
Canary
Cheyenne
Constant
PS
Lutin
Parade
Salomont
SW Calypso*
Variétés
Sous
Sous
groupe 2 groupe 3#
Lewis
Cando
Milena Standing
Pollen
PR45W04
Eleonore Banjo
Madrigal Explus
# Les variétés du sous-groupe 3 doivent être alternées
avec les variétés d’un autre groupe = elles portent à
la fois les résistances des sous-groupes 1 et 2.
* : PS à confirmer
(1) ou groupe 5 : présence probable d'une résistance spécifique nouvelle (d’où un
nouveau groupe 5) à confirmer. Le raisonnement est le même qu’avec le groupe 4.
Risque de
contournement
Attention aux risques de
développement de la maladie
avec les variétés du GROUPE 3
La mise en culture de ces variétés
est déconseillée car toutes les
résistances identifiées sont
aujourd'hui contournées.
Comportement
au phoma
S
Variétés
Bilbao
Elite
Extra
Géronimo
Maestro
Nelson
Saturnin
Pas de risque à très court terme
pour les variétés du GROUPE 4
L'excellent comportement de ces
variétés au phoma s'explique à ce
jour par au moins une résistance
très efficace et non contournée.
Il est nécessaire tout de même
d'avoir une gestion basée sur
l'alternance pour ne pas observer,
à brève échéance, un contournement
de cette résistance.
Comportement
au phoma
TPS
Variétés
Caiman
Roxet
RAISONNEZ, SI BESOIN, L'APPLICATION
DU TRAITEMENT CHIMIQUE
Pas de traitement en aveugle
Pour être efficaces, les traitements doivent être positionnés
lors des phases de contamination.
Respectez les avertissements agricoles de la Protection des
Végétaux.
Si le traitement s'avère utile, utilisez les fongicides autorisés :
Comportement de la
variété au phoma
TPS
PS
S
PUNCH CS (0,8 l/ha) fluzilazole + carbendazime
IMPACT R PLUS (1,25 l/ha) flutriafol + carbendazime
YELLOW (1 l/ha) flutriafol + carbendazime.
Si le carbendazime venait à ne pas être réhomologué, aucun
traitement ne serait plus possible. De nouvelles molécules
sont toutefois en cours d’essais dans la perspective de nouvelles
homologations.
Zone à pression phoma FORTE
(Régions Centre, Ouest-Atlantique)
Zone à pression phoma
MOYENNE à FAIBLE
(Régions Est)
Traitement inutile car non rentable
sauf en cas de forte disponibilité en azote* et de levée
précoce, si le colza a moins de 6 feuilles (B6) au Top PV.
Déclenchez le traitement fongicide au moment du Top PV en cas : Traitement inutile car non rentable.
- de forte disponibilité en azote* et de levée précoce ou
Toutefois, un traitement peut se justifier
de forte densité (plus de 35 plantes/m²) générant de
en région à risque moyen (Lorraine,
petits collets avec des risques d'élongation, si le colza a
Bourgogne...) ou en conditions
moins de 6 feuilles (B6) ;
agronomiques dégavorables
- de levée très tardive, si le colza a moins de 6 feuilles (B6). (élongation, semis tardif...).
Ces variétés sont déconseillées.
Respectez le Top PV pour intervenir.
* plus de 100 unités d’azote disponible à l’automne
Les symptômes
Une application de fongicide est recommandée pour les variétés
sensibles et peu sensibles si un pic de spores survient avant
que le colza n'ait dépassé le stade 6 feuilles (B6).
Nuisibilité du phoma
Le phoma se manifeste à l'automne par des macules sur les
cotylédons et les feuilles. Dès la sortie de l'hiver, une nécrose
au collet peut apparaître et conduire au dessèchement des
plantes, par défaut d'alimentation, et à la rupture du collet,
dans les cas les plus extrêmes. La gravité de la nécrose au
collet est évaluée par le CETIOM à l'aide de la note G2. Si, en
théorie, cette note peut prendre des valeurs de 1 à 9, elle
évolue sur le terrain de 2 (pour les situations les plus saines)
à 7 (cas les plus sévères). La nuisibilité du phoma est de
l'ordre de 1,5 à 1,8 q/ha par point de note G2 (à partir d'une
note de 3 environ).
L'impact du phoma peut être évalué entre 5 et 20 % de la
production nationale de graines, selon les types variétaux et la
pression de la maladie de l'année.
Y. Regnault
(mulch de pailles en surface)
Macules sur cotylédons et sur feuilles
Des macules arrondies, de 5 à 15 mm, gris cendré et
portant des points noirs (pycnides), apparaissent à
l'automne sur les cotylédons et sur les feuilles à la suite
d'une contamination par des spores provenant des résidus
de culture des parcelles avoisinantes (contaminations
primaires).
Les macules sont une source de production de spores
(contaminations secondaires), ce qui augmente la quantité
d'inoculum.
Macule sur feuilles avec pycnides
(points noirs).
Nécroses au collet
Suite aux contaminations, le champignon se développe à
l'intérieur de la plante. Des symptômes peuvent apparaître
très tôt sur le collet. On observe alors des tâches brunâtres
qui évoluent en nécrose caverneuse gris brun à noir. Ces
symptômes provoquent une rupture dans l'alimentation de
la plante et peuvent
causer un sectionnement du pivot et la
verse de la plante.
CETIOM
En cas d'élongation de l'hypocotyle
Rupture du pivot de la plante due
au phoma.
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