SORTIE au THEATRE SORANO de Toulouse le 18/11/06 Je propose à tous mes élèves de 4ème (404 et 407) une sortie au théâtre Sorano de Toulouse, pour assister à une représentation de la pièce de Molière, Le Bourgeois gentilhomme. Cette œuvre sera intégralement étudiée en classe, avant ou après la représentation. Mon choix s’est porté sur cette œuvre, d’abord parce qu’elle figure au programme de 4ème, mais surtout parce que cette mise en scène, particulièrement neuve et quelque peu décapante, a remporté un immense succès lors de sa création la saison dernière. En outre j’ai fait une première et excellente expérience avec ce théâtre il y a deux ans : la proximité avec les comédiens et l’accueil y sont remarquables. Une bonne occasion donc de découvrir ou de redécouvrir les classiques ! le professeur de Français Mise en scène : Didier Carette et Marie-Christine Colomb _ Groupe Ex-abrupto Le Bourgeois gentilhomme « Ce » Bourgeois Gentilhomme nous plonge d'entrée dans le rêve, la poésie, le grotesque, la musique, toutes cordes sensibles voilées de cauchemar, registres multiples maîtrisés comme les vibrations d'un orchestre. En noir et blanc, avec ombres portées à la Murnau, des clowns défaits et sardoniques pataugent autour d'un M. Jourdain échevelé, craquant de vie comme un rosier fleuri. Sur un fil onirique et fêlé reflétant l'univers de Tim Burton, la comédie-ballet de Molière devient conte fantastique. Didier Carette explore l'humain en s'appropriant des œuvres, des mondes, des formes, des émotions, en les attaquant par leurs contradictions. II fait valser les stéréotypes pour serrer au plus près la complexité de chacun. Avec tendresse, humour et féroce euphorie. Revue de presse « Le choix s'est porté sur le Bourgeois gentilhomme pour son côté « comédie ballet » comme on disait à l'époque. Après Homme pour homme, Dogs Opera...on continue d'approfondir la relation du théâtre à la musique. C'est inhérent à ce que l'on essaie de faire ensemble. Le théâtre est un acte généreux et un rapport quasi constant avec ceux qui sont là. Alors mettre de la musique, c'est une évidence ! » Lets Motiv/ Interview par Loli-K-Rol. « Mieux vaut ne pas s'attendre à des personnages et des rubans XVIIe, le metteur en scène nourrit un Monsieur Jourdain frère de Don Quichotte de Cervantès, rêveur de profession, buveur d'absolu, dans un monde où chacun doit rester à sa place. Un clown, naïf dans sa soif de savoir, pathétique et drôle dans sa volonté de grandir. Un héros en plein excès de vie. Gargantua chez les Lilliputiens. A table ! » L'Opinion Indépendante/ André Lacambra/ Mars 2006. « Bien que passé à la moulinette par les metteurs en scène Didier Carette et MarieChristine Colomb, ce Bourgeois gentilhomme n'a rien perdu de sa saveur, au contraire. Très homogène, la troupe du Sorano relève brillamment le défi, autour du couple des Jourdain, formé par Danielle Catala, excellente comédienne qui assume avec beaucoup d'humour son maquillage repoussant et Georges Gaillard, flamboyant dans ce personnage qu'il rénove complètement. Un vrai plaisir ! » La Dépêche du Midi/ Sylvie Roux/ Mars 2006. Une sorte de Don Quichotte à sa façon, tel est le Bourgeois gentilhomme du Sorano. La musique est bien entendu présente dans la pièce, avec des musiciens sur scène et des ballets au pied d'un immense escalier que monsieur Jourdain monte et descend façon music-hall. Pour savoir si monsieur Jourdain a aussi adopté le boa en plumes, rendez-vous au Sorano ! » « Sud-Ouest/ Valérie Lacaze. « De la farce picaresque au délire onirique on navigue entre l'expressionnisme d'un Murnau et la rage dévastatrice du Kubrick d' « Orange Mécanique », avec passage obligé chez Tennessee Williams pour faire côtoyer désastre et fantaisie. L'esprit de troupe qui lie les comédiens aujourd'hui tous bien aguerris garantit à ce spectacle un rythme, une énergie, une couleur dont Molière s'accommode fort bien. » La Dépêche du Midi/ Yves Marc/ Mars 2006. « Didier Carette n'avait jamais autant lâché les brides de sa mise en scène depuis son installation au Sorano. Le texte s'y prête à merveille certes. Avec Marie-Christine Colomb, il en rajoute encore, s'engouffrant dans la moindre brèche pour s'approprier l'œuvre de Molière et lui infliger un lifting radical. Les clins d’œil cinématographiques se bousculent au portillon, et c'est pur bonheur que de jouer à les dénicher : un décor, des costumes et maquillages à la Tim Burton, une "turquerie" aussi fellinienne que lynchienne, etc. Mais c'est d'abord et surtout du pur Carette ! » Intramuros/ Jérôme Gac/ Mars 2006 Groupe Ex-abrupto : Interpréter un univers Une méthode à double sens dont le corps et le rêve sont les maîtres d'œuvre Dès sa création, le groupe Ex-abrupto a choisi de travailler à partir d'œuvres littéraires à forte identité, croisant les cultures et les langages. Le spectateur devient partenaire d'un monde polyphonique, empreint de réalisme magique, où la curiosité et l'imaginaire largement sollicités ouvrent la porte à une écoute généreuse et active. Adapter l'œuvre : dans quelle langue ? Forger du théâtre dans la matière littéraire, repasser par l'archaïsme du conteur, du dialogue premier. Et ce avec une langue foisonnante, baroque, au lyrisme parfois acide, dont l'objectif est de rendre la polyphonie d'une œuvre, de ne pas en trahir les contradictions, les mélanges de rythmes et de genres, mais au contraire de les révéler comme facteurs identitaires de l'humain. Alors dépasser la langue pour aller au langage, faire sensoriel, matière à jouer, extraire l'agir. Rendre scénique. Faire vivre l'œuvre, l'incarner, questionner ? Exploiter toutes les cartes du vivant qui montre et agit face au vivant qui regarde et réagit, condenser dans le temps réduit du théâtre toutes les facettes d'un propos. Pour cela, faire appel au corps, à tous les sens... Envisager dès lors un débat sensitif ? Avoir conscience qu'il y a une place pour la perplexité, le mécontentement, le désaccord. Poser des questions, y compris sur les questions. Nous avons choisi de laisser libre la multiplicité de réponses, en espérant rencontrer autant d'interprétations que de spectateurs. Un nouveau temps, un nouvel espace : le théâtre Notre univers est celui de la pluralité des émotions, des interventions soudaines du merveilleux, de la rémanence d'interrogations depuis les mythes fondateurs. Nous organisons un voyage entre le présent, l'aujourd'hui de la représentation, des comédiens, du public, d'une société et la mémoire rappelée de textes antérieurs, de créatures éthérées, d'époques soi-disant révolues. Nous nous livrons à l'espace des fantômes, ce "théâtre" où vie et mort n'ont plus de caractéristiques cartésiennes et peuvent se rencontrer. Nous invitons à regarder par cette ouverture à quoi ressemblerait une créature issue d'une telle conjonction... Didier Carette, parcours théâtral Metteur en scène, auteur, adaptateur et comédien, Didier Carette débute au théâtre au début des années 70. Les rencontres avec Jean Bousquet, Maurice Sarrazin et Armand Gatti scellent sa passion du théâtre. II travaille avec Jean Rosner de 1986 à 1994 puis assume la codirection du Théâtre du Pavé avec Paul Berger de 1994 à 1997. Indépendamment des interprétations régulières de grands classiques de la littérature et de son travail de metteur en scène, il lance alors les bistrots littéraires. Au-delà du caractère convivial et festif que revêtent ces soirées, la volonté de Didier Carette est avant tout de faire découvrir des mondes, des univers d'auteurs différents, tout en fidélisant un public autour de ses propres créations. II reprend, avec bonheur, le travail entamé au Pavé, lieu qu'il occupera à partir de 1997 avec le Groupe Ex-abrupto, véritable troupe, fondé la même année. Après des mises en scène remarquées telles que Le Maître et Marguerite, Les Possédés, Karamazov, Le Cas Woyzeck, L'Illusion au TNT, ou Le Satyricon au Théâtre Garonne - repris durant un mois au Théâtre de la Tempête à Paris en avril-mai 2004 - Didier Carette est nommé directeur du Théâtre Daniel Sorano en septembre 2003. La saison 2003-2004 s'ouvre avec la création de Peer Gynt d'Henrik Ibsen. La Reine Margot inaugure la saison 2004-2005, suivie de la création de L'Enfant d'éléphant - Homme pour Homme de Brecht en mars 2005.