Séquence documents élèves

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SEQUENCE 2 (sujet d’étude N°2) Les femmes dans la société française de la Belle Epoque à nos jours.
Objectif
Etudier la condition féminine au XXe siècle en s’arrêtant sur quelques moments clés : conquête des droits civils et
politiques, maîtrise de la fécondité
Problématiques envisagées:
Comment les femmes combattent-elles pour l’égalité politique et l’égalité civile?
Comment leur engagement (militantisme, luttes) permet-il leur émancipation progressive ?
En quoi la scolarisation des filles a-t-elle modifié leur place dans la société ?
Comment l’injustice que constitue l’interdiction de l’avortement a-t-elle rendu nécessaire l’évolution de la loi ?
Plan du cours
I- Quelle « Belle-Epoque » pour les femmes ?
I-1. L’inégalité des sexes inscrite dans la Loi.
Code civil (1804) / incapacité juridique (minorité)/
I-2. Le mariage, destinée des femmes ?
I-3. Les premières revendications féministes
Féminisme / Tamara de Lempicka (autoportrait, 1925)/
II -Deux guerres pour quels changements ?
II-1. 1914 – 1918, Les femmes à l’arrière sur tous les fronts.
II-2. Le combat pour l’égalité politique (et son coup d’arrêt : 1939-1944).
Situation 1 : Louise Weiss et le vote des femmes
Suffragistes / suffragettes/ Sénat / régime de Vichy / De Gaulle / ordonnance du 21 avril 1944
III- De l’autonomie à l’indépendance: quelle reconnaissance, quelle place pour les femmes dans la société ?
III-1. Quels modèles d’émancipation pour les femmes?
Société de consommation et de loisirs / évolution des mœurs / révolution intime / Simone de Beauvoir & Françoise Sagan/ MLF
III-2. La maîtrise de la fécondité : les lois Neuvirth (1967) et Veil (1975)
Situation 2 : Simone Veil et le débat sur l’IVG / TD : contraception et avortement, le grand combat des féministes
(seconde moitié du XXe siècle)
Contraception / Avortement et I.V.G /
III-3. De l’égalité aujourd’hui.
Egalité dans les textes de lois (égalité professionnelle (loi Roudy), 1983 ; loi parité, 2000) / Inégalités persistantes (politique,
éducation, professionnel)
Quelques définitions
• Féminisme: Mouvement qui défend les intérêts et les droits fondamentaux des femmes pour améliorer leur
statut dans la société.
• Sexisme/machisme: discrimination fondée sur une prétendue supériorité de l’homme par rapport à la
femme
• Parité: égalité des hommes et des femmes dans tous les domaines (travail, salaire, etc.)
• Le mouvement suffragiste qualifie les militantes modérées pour les droits civiques des femmes.
• Les suffragettes sont des militantes radicales qui organisent des actions d’éclat (refus de répondre au
recensement de population, refus de payer les impôts, candidature électorale…).
• IVG (interruption volontaire de grossesse) : avortement provoqué, décidé pour des raisons non médicales
dans un cadre légal.
• MLF (Mouvement de libération des femmes) revendique l'égalité de tous les droits, moraux, sexuels,
juridiques, économiques, symboliques, et lutte contre différentes formes d'hostilité, de mépris et
d’oppressions à l’encontre des femmes (misogynie)
SEQUENCE 2 (sujet d’étude N°2) Les femmes dans la société française de la Belle Epoque à nos jours.
documents du cours (voir aussi fiches TD distribuées et chapitre du manuel)
Femme [fam] n.f. – Issu du latin femina (qui allaite), le terme a pris le sens de « femelle d’animal » puis a
concurrencé mulier (femme) – à l’origine de l’italien moglie, de l’espagnol mujer et de l’ancien français moïllieret uxor (épouse) qui a donné en ancien français oissour, attesté jusqu’au XIIIe siècle. Le terme « femme » a
ainsi désigné en français dès le Moyen Age aussi bien la personne de sexe féminin (sens biologique) que son
rapport à l’homme via le mariage (sens sociologique). Par extension, le terme se rattache à une multiplicité de
concepts : maîtresse-femme, femme-objet, femme du monde, femme d’action, femme de lettres, etc. Il peut
également être employé comme attribut : « Elle est très femme ». Si le mot est parvenu très tôt à sa forme
actuelle, son sens a quant à lui beaucoup évolué parallèlement au statut des femmes dans la société : de la
« femelle de l’homme » du dictionnaire de Diderot et d’Alembert (1751) à l’ «être humain de sexe féminin » du
Petit Robert. Yannick Ripa, Les femmes, coll. Idées reçues, Le Cavalier Bleu, 2002
Tamara de Lempicka, Autoportrait,
1925
« Les anges blancs »
Y. Ripa, Les femmes actrices de l’histoire, p.101-107
« Le prix de la femme, c’est l’enfant ;
volontairement stérile, elle retombe au rang de la
prostituée, de la fille de joie dont les organes ne
sont plus que des instruments, des jouets obscènes
au lieu de rester le moule auguste et vénérable de
tous les siècles futurs. »
Image de propagande nataliste après la Première
Guerre Mondiale
Drs. Doleris et Boucastel, 1918
L’Aisne de 1896 à 1907.
LES MAINS DES FEMMES NE SONT PAS FAITES
POUR VOTER
« Les mains des femmes sont-elles bien faites
pour le pugilat de l'arène publique ? Plus que
pour manier le bulletin de vote, les mains de
femmes sont faites pour être baisées, baisées
dévotement quand ce sont celles des mères,
amoureusement quand ce sont celles des
femmes et des fiancées : ... Séduire et être
mère, c'est pour cela qu'est faite la femme ».
Alexandre Bérard.
Rapport du Sénateur sur plusieurs propositions de loi tendant à
accorder aux femmes l'électorat et l'éligibilité.
(Rapport n ° 561, annexé au procès-verbal de la séance du Sénat
du 3 octobre 1919).
Les femmes sous Vichy
1939 : Code de la famille promulgué par Daladier : répression accrue de l’avortement, prima au
premier enfant pour les femmes mariées.
1940 : limitation de l’embauche des femmes mariées dans l’administration et les services publics.
1942 : l’adultère est qualifié de délit contre l’ordre social, et l’avortement de crime contre l’Etat,
passible de la peine de mort. Le nombre de procès est impressionnant, condamnation à des peines
de prison ou de travaux forcés (1225 en 1940 ; 2135 en 1941 ; 3831 en 1942 ; 4055 en 1943).
Y. Ripa, Les femmes actrices de l’histoire, p.123-125.
Publicité Moulinex (fin années 50)
Le combat des femmes pour l’I.V.G
Simone de Beauvoir et …Jean-Paul Sartre
Novembre 1974
Janvier 1975
Décembre 1982
Années 1980
Janvier 1993
Juillet 2001
[…]
Simone de Beauvoir et … le MLF
Extraits de L’Histoire, « Les femmes, 5000 ans
pour l’égalité », Sylvie Chaperon, « Du droit de
vote à la pilule », p.84-89
Françoise Sagan
(1935-2004)
Juillet 2004
Simone Veil présente son projet de loi sur la dépénalisation
de l'interruption volontaire de grossesse. Le texte est voté
pour une période de cinq ans.
Promulgation de la loi Veil. Elle est reconduite à titre définitif
en 1979.
La loi permet le remboursement de l'IVG.
Actions de commandos anti-lVG dans les hôpitaux et
cliniques.
La loi crée le délit d'entrave à l'IVG.
Allongement du délai légal pour recourir à l'IVG.
L'autorisation des parents n'est plus obligatoire pour les
mineures.
Autorisation de l'JVG médicamenteuse pour les grossesses
inférieures à cinq semaines.
Egalité dans les textes, inégalités persistantes dans les faits
Les femmes sont plus diplômées que les hommes, mais restent
cependant moins présentes sur le marché du travail. Alors que
62 % des hommes de 15 ans ou plus travaillent ou cherchent à
travailler, seules 51 % des femmes sont dans la même situation.
Leur taux de chômage demeure plus élevé que celui des
hommes (8,5 % contre 7,4 %) et elles travaillent plus souvent à
temps partiel. Plus les femmes ont d’enfants, ou plus ils sont
jeunes, et plus elles réduisent leur activité professionnelle (en
ne participant que partiellement voire en se retirant du marché
du travail). Les écarts de salaire horaire entre hommes et
femmes ne s’expliquent qu’en partie par les caractéristiques
des salariés (diplômes, ancienneté...) ou de leurs emplois
(secteur d’activité...). Néanmoins, depuis les années 1980, les
situations des hommes et des femmes sur le marché du travail
tendent à se rapprocher (développement de l’activité féminine
et baisse plus importante du chômage féminin). Dans la sphère
politique, la parité hommes-femmes progresse mais les progrès
sont surtout sensibles pour les scrutins où la loi est
contraignante (élections municipales dans les communes de
plus de 3 500 habitants, élections européennes...).
Solveig Vanovermeir, division Études sociales, Insee, 2007
1PRO / Histoire / Les femmes ds la société de la Belle epoque à nos jours / Evaluation
Document 1 : Une opinion sur le vote des femmes
dans les années trente
Document 2 : L’égalité sociale dans les textes
C’est surtout en politique que la femme apparaît ce
qu’elle est au regard du Code. C’est-à-dire comme
mineure. Le droit d’aller aux urnes, le législateur le
lui a refusé pour une raison bien simple. Le droit
électoral suppose la capacité électorale. Dans le
suffrage universel, on la présume au profit de tous
les hommes. (…) C’est en bloc que les femmes ont été
écartées du vote parce que dans l’ensemble, elles se
montrent par leur tournure d’esprit, par leur rôle
social, inaptes à s’occuper des affaires de l’Etat.
Arthur Huc (journaliste), « Paradoxes
électoraux », La Dépêche, 23 novembre 1933.
Document 3 :
Questions :
1) (Document 1) :
a) Quel sens a le terme de « mineure »
dans ce texte ? A quel code est-il fait
allusion ? Expliquez.
b) Quelles raisons justifient, selon le
journaliste, le fait que les femmes ne
disposent pas d’une « capacité
électorale » ?
c) A la même époque, quelle opposition
rencontre Louise Weiss et les
suffragettes dans leur combat pour
l’égalité des droits civiques ?
2) (Document 2)
a) Quel principe est défendu dans
l’ensemble de ces lois ?
b) En quoi peut-on dire qu’aujourd’hui, ce
principe n’existe réellement que dans
la loi ?
3) (Document 3)
a) Lorsqu’il évoque la conquête des droits
de la femme, quel type de confusion
rend le dessin de Wolinski
humoristique ? Expliquez.
b) Selon vous, que sous-entend l’auteur
dans la dernière bulle ? Pourquoi
peut-on parler de vision sexiste ?
Dessin de Wolinski, in L’Histoire, Les femmes, 5000 ans pour l’égalité,
2006
4) Définissez en 2 ou 3 lignes qui était
Simone Veil et quel fut son combat dans
les années 70.
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