La lettre d’ANHIMA Numéro 5 – Avril, mai, juin, juillet 2017 Actualité scientifique COLLOQUE ANHIMA « Mondes anciens, nouveaux regards » Du 8 au 10 juin 2017, Galerie Colbert, INHA, 2 rue Vivienne, Paris 75002 L’unité de recherche ANHIMA a souhaité organiser une rencontre ambitieuse qui, à la fois, suscite une réflexion sur ses thématiques et pratiques de recherche et offre une occasion de présenter quelques résultats de recherches récentes qui renouvellent notre connaissance du passé antique et contribuent à animer notre regard sur la modernité. Depuis une trentaine d’années, la compréhension des sociétés antiques a considérablement évolué. Elle est ancrée dans une très longue tradition d’érudition, dont la (re)naissance remonte au XIIe siècle (avec la redécouverte puis la traduction d’oeuvres antiques), bientôt nourrie par les ‘modèles’ élaborés sur des figures d’hommes politiques grecs et romains au XVIIIe siècle, en même temps que commençaient à parler les pierres et les sables d’Italie, de Grèce, du ProcheOrient et d’Égypte. Avec l’institutionnalisation notamment des disciplines historiques, philologiques, et des sciences religieuses au XIXe siècle, et tirant profit de l’internationalisation des échanges savants, les recherches menées dans le domaine de l’Antiquité se sont progressivement forgé des méthodes et des compétences techniques (épigraphie, archéologie, codicologie, numismatique, etc.). D’un même mouvement, elles n’ont cessé de se doter de nouveaux outils d’analyse, encore plus profondément renouvelés depuis le milieu du XXe siècle. Tant grâce aux concepts et méthodologies forgés par les sciences humaines (anthropologie, sociologie, philosophie, linguistique, littérature, théorie des arts…) que grâce à la plus récente ‘révolution numérique’, ces outils, théoriques et pratiques, permettent de nouveaux établissements de la documentation (et une interactivité démultipliée), et ouvrent à des questionnements qu’il était impossible d’imaginer antérieurement, en même temps qu’ils modifient les pratiques professionnelles des chercheurs et des enseignants. Aujourd’hui encore, quand l’Antiquité ne pourvoit pas à de grandes productions médiatiques qui plaquent notre monde contemporain sur des situations anciennes (voir le film Agora d’Amenábar, 2009), elle est souvent mobilisée pour justifier des modèles présentés comme fondateurs de notre vie en commun : la citoyenneté trouverait son origine dans l’Athènes « démocratique » avant de se parfaire à Rome ; les relations de genre seraient de tout temps construites selon le modèle de la différence complémentaire reposant sur une polarité extérieur/intérieur – public/privé ; les relations interreligieuses reposeraient sur une dialectique de « tolérance »/ « persécution », etc. Les nombreux poncifs – en matière de politique (l’organisation globale de l’espace public et des sociétés), de sexualité ou de religion (généralement dominés par une vision christianocentrée) – ne font que révéler la méconnaissance actuelle des résultats de la recherche récente sur l’Antiquité classique et des nouvelles interprétations permises par nos nouveaux outils. Par exemple, sur le terrain de l’analyse des faits religieux de l’Antiquité qui a vu naître les monothéismes, ces outils permettent de porter un regard distancié sur les conflits religieux contemporains et de repenser la question des cohabitations religieuses dans un monde multiculturel. Sur le terrain des conflits territoriaux et de la gestion de l’espace, l’étude des « colonisations » de l’Antiquité, de la circulation des personnes et des biens dans l’espace ‘globalisé’ que constitue la Méditerranée antique, fournit aussi des outils heuristiques pour rendre intelligibles des tensions que nous vivons ou qui nous entourent. Les notions de circulation, de fertilisation, de mixité culturelle, permettent de poser à nouveaux frais la question des identités, à l’heure où les enjeux se cristallisent notamment autour de la notion de patrimoine archéologique. Sur tous ces points et d’autres, la modernité a autant à gagner de la connaissance de l’Antiquité que l’Antiquité des acquis de la modernité. À partir de l’expérience des recherches conduites à ANHIMA, et dans le dialogue avec des collègues, français et étrangers, avec lesquels nous collaborons déjà ou pas encore, les trois journées du colloque déclineront un ensemble de thématiques centrales dans nos travaux, et mettront en débat objets d’études, problématiques et méthodes. La réflexion commune se déploiera à la fois dans des sessions plénières et dans des ateliers plus spécifiques (certains en parallèle), en ménageant de nombreuses plages pour les discussions et échanges scientifiques sous forme de tables rondes (voir le programme complet sur le site : http://anhima.fr/spip.php?article1750) : Jeudi 8 juin : Bibliothèques et nouveaux outils numériques Vendredi 9 juin : Circulations, transferts culturels et religieux Historiographie et patrimoine Samedi 10 juin : Anthropologie des représentations Autour du politique. Le modèle civique en question La table ronde de clôture sur « L’Antiquité dans le monde contemporain » rassemblera des acteurs et/ou témoins confrontés à l’Antiquité en regardant au-delà du monde académique (théâtre, musée, mondes non européens), dans le souci d’un dialogue élargi avec les acteurs de la vie citoyenne. IMAGES re-VUES Images Re-vues (http://imagesrevues.revues.org/) est une revue électronique interdisciplinaire dédiée à l’étude des images. Elle est née en 2005 à l’issue d’une série de rencontres organisées par quatre centres de recherche de l’EHESS et du CNRS : le Centre Louis Gernet, le CEHTA, le GAHOM et le LAS, dont l’objectif était de réfléchir sur les problématiques variées autour des images, toutes périodes et approches confondues. Il s’agit, plus précisément, de la première revue en ligne exclusivement consacrée aux images, dont les publications ont comme objectif la diffusion et le partage des savoirs, en s’engageant à l’utilisation scientifique libre des images et l’accessibilité en texte intégral de la recherche en sciences humaines et sociales, au bénéfice de toute la communauté scientifique. Depuis 2011, la revue est hébergée sur la plateforme revues.org assurant aux articles publiés une plus grande visibilité et une promotion en libre accès. Images Re-vues privilégie notamment des approches qui relèvent de l’anthropologie historique, de l’iconologie, de la philosophie de l’art, de l’archéologie des pratiques visuelles, des visual studies, renouvelant les approches plus traditionnelles sur l’analyse des images et de l’art. Chaque numéro se veut transversal, construit autour d’une thématique précise où se croisent au sein des articles publiés des questionnements historiques, anthropologiques et théoriques. Dans une rubrique « traductions », des textes inédits sont publiés en langue française parfois en relation avec la thématique étudiée. La sélection et la validation des textes se fait en deux étapes : par le comité de rédaction d’abord, puis, par le comité scientifique. La revue est animée par son comité de rédaction, fonctionnant selon une hiérarchie horizontale et composé de doctorants, de post-doctorants et de chercheurs en poste qui se renouvellent constamment. Depuis sa création, tant les centres fondateurs, que les éditions de la MSH, soutiennent activement les activités et les travaux de la revue. Le séminaire annuel, les rencontres scientifiques et les réunions du comité de rédaction, sont accueillies depuis sa création à l’INHA, fondé à la même période, et avec lequel Images Re-vues entretient des liens étroits. Des membres du centre d’ANHIMA participent au dynamisme de la revue depuis sa naissance (N. Niddam-Hosoi, V. Zachari, É. Lehoux pour le comité de rédaction et F. Lissarrague et V. Huet pour le comité scientifique). Le rythme des publications est de deux numéros par an. Le dernier numéro en ligne, dirigé par Doina Craciun et Bénédicte Duvernay, porte sur les Supports. Plusieurs numéros sont actuellement en préparation, dont un sur la trajectoire biographique des images et un autre sur la gestualité du rituel. La revue publie également des hors-séries, qui ont comme vocation d’accueillir des actes de colloques, des communications de journées d’études, ou même des monographies. Le dernier hors-série, réalisé sous la direction de Tania Vladova, concernant Le tournant iconique invite à repenser les rapports entre texte et images. Les prochains seront dédiés aux images émancipées, à l’extra-terrestre et à la pensée méta-figurative. En cherchant à réfléchir sur les images au prisme de questions originales situées au-delà des traditions iconographiques établies, Images Re-vues apparaît comme un lieu éditorial unique qui, de façon dynamique et rigoureuse, propose une pensée métissée sur les images et l’art, fruit de débats fertiles et d’un dialogue collectif, ouvert et interdisciplinaire entre des chercheurs issus d’horizons géographiques et disciplinaires différents. L’ESPACE ANHIMA HAL-SHS L'archive ouverte HAL-SHS (Sciences de l’Homme et de la Société) est destinée au dépôt et à la diffusion d'articles scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d'enseignement et de recherche français ou étrangers, dans toutes les disciplines des sciences humaines et de la société. HAL-SHS garantit aux auteurs la pérennité des données et la visibilité du travail (chaque dépôt est daté et signé). Pour les lecteurs, l'accès est libre et gratuit. Si vous utilisez les réseaux sociaux tels que Academia.edu ou Research Gate, il est vivement recommandé de déposer vos fichiers sur HAL-SHS et de faire ensuite un lien vers ces fichiers (avec l’identifiant HAL) depuis l'un ou l'autre de ces réseaux sociaux. La loi sur le numérique votée en juillet 2016 et consolidée le 7 octobre 2016 favorise le libre accès aux articles scientifiques. Selon l'article 30 de la loi, l'auteur d'un article scientifique publié dans une revue à comité de lecture dispose "même après avoir accordé des droits exclusifs à un éditeur", du droit de mettre à disposition gratuitement "la version finale de son manuscrit acceptée pour publication, dès lors que l'éditeur met lui-même celle-ci gratuitement à disposition par voie numérique ou, à défaut, à l'expiration d'un délai courant à compter de la date de la première publication." Ce délai est au maximum de douze mois dans le domaine des sciences humaines et sociales. Pour toutes les autres publications scientifiques (chapitre d'ouvrage par exemple), l'auteur est incité à déposer, dans HAL-SHS, le texte dans sa version finale avant publication ou les versions préparatoires du texte publié. Voir : https://www.ccsd.cnrs.fr/2016/10/vos-depots-dans-hal-ce-qui-change-avec-la-loi-pour-une-republiquenumerique/ ANHIMA possède une collection dans HAL-SHS, et vous invite instamment, en tant qu'auteurs scientifiques financés par la recherche publique, à déposer vos articles ou vos chapitres d'ouvrages dans cette collection. URL : https://halshs.archives-ouvertes.fr/ANHIMA/ Dans la perspective de l'évaluation HCERES, il est en effet très important que chacun dépose ses publications couvrant les 5 dernières années au minimum (2013-2017). Il y va de la visibilité de la production scientifique de notre unité. Agnès Tapin, qui a ouvert la collection sur HAL-SHS, est disposée à prêter assistance à ceux d'entre vous qui le désirent et à organiser des ateliers d’aide au dépôt (un atelier a déjà eu lieu en décembre 2016). Le dépôt donne lieu à la production d'un identifiant qui doit être utilisé sur les sites de vos réseaux sociaux. En diffusant les identifiants HAL de vos articles, cela incitera vos contacts à aller découvrir encore plus de production, notamment celles de vos collègues d’ANHIMA sur la collection ANHIMA HAL-SHS. Vie de l’unité Marie LERAT, Responsable Bibliothèque Gernet-Glotz et l’équipe Pouvez-vous nous dire en quelques phrases qui vous êtes / quel est votre parcours ? Originaire du sud-ouest et passionnée par les livres anciens, j’ai intégré la filière bibliothèque de l’IUT de Bordeaux, puis complété ce diplôme par une licence pro Fonds Patrimoniaux à l’Université de Toulouse. Après avoir brièvement travaillé dans une librairie ancienne parisienne, j’ai découvert le monde de la recherche lors d’un CDD à l’IRCAM, où j’étais chargée de cataloguer des partitions de compositeurs contemporains. Le travail avec des chercheurs musicologues et des électro-acousticiens m’a énormément plu et cette impression est devenue vocation lors de mon CDD suivant à la Maison des Sciences de l’Homme. Après avoir réussi le concours d’Ingénieur d’études externe ITRF en 2003, j’ai pris la responsabilité du Centre de documentation recherche des laboratoires de l’ENS de Lyon. En 2008, j’ai voulu revenir en région parisienne, et ai obtenu un détachement au CNRS pour assurer la direction du centre de documentation Haudricourt, qui assure la gestion documentaire de plusieurs unités d’ethnologie, anthropologie et linguistique du campus CNRS de Villejuif. Depuis septembre 2016, j’ai pris la responsabilité de la Bibliothèque Gernet-Glotz par mobilité interne NOEMI. Quelles sont vos fonctions à ANHIMA ? Responsable de la bibliothèque, de ses collections, du fonctionnement de son équipe, de la mise en place et du suivi de ses projets documentaires. Quelles compétences spécifiques cela demande-t-il ? Savoir appréhender et s’adapter rapidement aux pratiques particulières de cette discipline qu’est l’histoire ancienne, tout en y insufflant les nouveaux usages et outils existants dans le domaine de la pratique bibliothéconomique : bases collaboratives, open-access, veille via réseaux sociaux, etc… Il faut savoir, en permanence, s’informer et se former aux évolutions d’un métier en transformation rapide, afin de repérer et appliquer les outils qui vont réellement convenir au périmètre de notre bibliothèque et de ses usagers. Qu’appréciez-vous le plus dans votre métier et dans votre environnement de travail ? Etre au service du collectif ! C’est ce qui m’a toujours portée. Je crois que la réussite de projets passe nécessairement par l’investissement collectif, par la notion de bien-être et de bien faire au sein d’une équipe de travail. Faire germer un outil, le façonner pas à pas grâce aux compétences amenées par chacun, puis le voir aboutir une fois adopté et utilisé par la communauté des usagers est la meilleure stimulation professionnelle que je connaisse. C’est ainsi que j’ai pu vivre différentes aventures passionnantes ces dernières années : mise en place d’une Bibliothèque Numérique, d’un atelier reliure, l’ouverture de données au web sémantique, etc… Il me semble que la clé est de laisser chaque agent se positionner et agir sur les projets proposés en fonction de sa propre sensibilité. C’est ce que j’ai initié ici, également, depuis mon arrivée, en tentant de créer du lien entre les chercheurs, les doctorants, les lecteurs extérieurs et l’équipe bibliothèque. C’est dans cette même optique d’être en interaction avec mon environnement que je siège à la section 38 du comité national du CNRS, et suis également très investie dans plusieurs réseaux professionnels. Colloques et journées d’études 29 avril : Journée d'étude du séminaire Diktynna, 10h-18h, salle Mariette, contact Madalina Dana 5 mai : Assemblée générale d'ANHIMA, 13h-17h30, salle Vasari puis cocktail salle Warburg, contact Direction d’ANHIMA 13 mai : Journée d'étude de l'association « Antiquité, territoire des écarts », 9h-19h, salle Pereisc, contact Claude Calame 20 mai : Journée des doctorants (organisation Manon Brouillet et Alessandro Buccheri), 9h-18h, salle Benjamin 20 mai : Journée d'étude du séminaire Diktynna, 10h-18h, salle Mariette, contact Madalina Dana 24 juin : Journée d'étude Strabon (organisation : Dan), 9h-18h, salle Peiresc, contact Dan Dana 08-09-10 juin : Colloque ANHIMA (voir focus), Galerie Colbert, contact Nicole Belayche Les revues ANHIMA (Cliquer sur les vignettes pour plus de détail) Cahiers Glotz Cahiers « Mondes Anciens » MÈTIS IMAGES re-VUES Dernières publications Autres publications sur le site ANHIMA ANHIMA UMR 8210 www.anhima.fr