SEQUENCE : QUEL ORDRE MONDIAL DEPUIS 1991 ?

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SEQUENCE : QUEL ORDRE MONDIAL DEPUIS 1991 ?
Introduction :
En 1990, les États-unis sont seule puissance, sans adversaire militaire.
D'un autre côté, le système économique de type communiste s'effondre en Europe; tandis que la
Chine au même moment adopte l'économie de marché.
Les présidents américains successeurs de Reagan, G. Bush et Bill Clinton cherchent à imposer un
« nouvel ordre mondial ».
C'est une expression du président G. Bush définissant la politique extérieure américaine par la
volonté de promouvoir le droit international, la paix et la démocratie en s'appuyant sur l'ONU dont
le fonctionnement n'est plus bloqué par la rivalité américano-soviétique.
La chute de l'URSS et d'autres éléments laissent penser que le monde de l'après guerre froide
pourrait être plus pacifique, plus sûr.
Problématique :
La période qui s'ouvre en 1991 confirme-t-elle cet espoir d'un ordre mondial ?
La fin d'un monde bipolaire et le triomphe de l'hyperpuissance américaine marquent-ils le début
d'un nouvel ordre mondial ou bien d'un désordre international ?
Plan :
A partir de 1991, un monde sous l'influence de l'hyperpuissance américaine, mais, un monde
marqué par de nouveaux acteurs, de nouveaux conflits et de nouveaux enjeux, il est nécessaire de
s'interroger sur la redéfinition d'une coopération internationale.
Un monde sous l'influence de l'hyperpuissance américaine
Introduction :
La disparition du modèle soviétique laisse les États-unis seule grande puissance.
Problématique :
Peut-on affirmer pour autant que le monde à partir de 1991 est unipolaire et complètement sous
l'influence de l'hyperpuissance américaine ?
Plan :
* Le leadership américain s'affirme de 1991 à 2001
* Les autres puissances sont incomplètes
* L'après septembre 2001: l'unilatéralisme américain,
1. L'après guerre froide: un leadership américain incontesté (1991-2001)
A - la politique extérieure américaine: pacifisme et multilatéralisme
G.Bush en 1991 annonce l'instauration d'un nouvel ordre mondial, il désigne ainsi la mise en place
d'un monde de paix et d'harmonie qu'il espère à la fin de la guerre froide.
Il propose d'appuyer ce « nouvel ordre » sur la démocratie libérale, la liberté des échanges, la
concertation des puissances, le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
La politique internationale des États-unis est alors basée sur deux grands principes :
− Interventionnisme : à chaque fois que les intérêts vitaux du pays sont menacés
− Multilatéralisme : c'est-à-dire, le respect des résolutions de l'ONU et la recherche de larges
coalitions et « d'accords de sécurité mutuelle »
On peut parler d'un monde unipolaire dominé par l'hyperpuissance* américaine.
*Terme forgé par H. Vedrine, ministre des affaires étrangères de 1997 à 2002, il désigne la situation
des États-unis après 1991 : ils ne sont plus une superpuissance s'opposant à une autre (l'URSS),
mais une puissance sans rivale sur le plan mondial et s'exerçant dans tous les domaines.
Les États-unis seraient alors les « gendarmes du monde »
Dans les 1ères années qui suivent la fin de la guerre froide, tout laisse penser que les États-unis vont
mener à bien cette mission et promouvoir le respect des institutions internationales et du droit.
En effet, les États-unis ont les moyens de régler le conflit israélo-palestinien.
En Octobre 1993, le président B. Clinton réunit à Washington le 1er ministre israélien et le chef
d'État palestinien.
(Ce sont les accords d'Oslo avec la fameuse poignée de main historique devant les caméras du
monde entier).
B - Une remise en cause dès 1993
Le règlement de la crise Bosniaque montre déjà les limites de la nouvelle diplomatie américaine.
Le système international souhaité par les États-unis montre leur fragilité :
*l'ONU a été incapable d'agir de façon efficace
*le caractère inviolable des frontières n'a pas été respecté
L'intervention américaine en Somalie (1993) porte le coup le plus dur aux idéaux d'après guerre
froide :
Le président G. Bush décide d'une intervention en Somalie, justifiée par le combat contre la faim et
l'anarchie qui règne dans ce pays.
L'opération « rendre l'espoir » est confirmée par B. Clinton
L'objectif est de démontrer que les États-Unis, accusés d'avoir défendu uniquement leurs intérêts
pétroliers dans la « guerre du Golfe », peuvent aussi mettre leur puissance technologique et leurs
richesses au service des pays en difficultés.
Cette opération tourne rapidement au fiasco :
- les médias retransmettent les images de soldats américains tués en Somalie
- traumatisée par la guerre du Vietnam,l'opinion publique américaine réagit de façon très négative
- retrait de l'armée
Dès 1993, il devient évident que les USA cherchent à adopter un autre mode de gestion des grands
problèmes internationaux, un mode de gestion unilatéral, en dehors du cadre réglementaire défini
par la communauté internationale.
C'est-à-dire qu'ils agissent avec bonne conscience dans la mesure où ils estiment que les valeurs qui
sont les leurs sont les seules qui peuvent sauver l'humanité.
Cet interventionnisme des États-unis associe ouvertement idéaux et intérêts économiques.
2. Les autres grandes puissances
A - La puissance chinoise
La Chine est un pays du tiers-monde qui, dès avant la chute du « mur de Berlin », jouait déjà un rôle
important sur la scène internationale. Elle dispose d'atouts importants :
– superficie / dynamisme économique / démographie / richesses naturelles / puissance
nucléaire
Membre permanent à l'ONU du Conseil de Sécurité, elle a engagé une modernisation de son armée
afin de la rendre capable de faire face à une menace américaine.
On doit considérer que l'émergence de la puissance chinoise est une donnée géopolitique majeure.
Cependant, si la Chine a fait le choix d'une diplomatie de grande puissance, capable de parler d'égal
à égal avec la grande puissance américaine, l'orientation économique choisie est incompatible avec
une crise permanente dans les relations sino-américaines.
La poursuite de la croissance économique et de la modernisation du pays exigent en effet une
coopération importante avec les États-unis (ils ont accueilli +21% des exportations chinoises)
D'un autre côté, les États-unis ayant besoin de l'appui de la Chine sur certains problèmes
internationaux (terrorisme, armes nucléaires), ils sont obligés de mettre en sommeil certaines
exigences (les questions de droits de l'homme) et ménager les susceptibilités de Pékin.
B - La place de la Russie
La Russie garde en héritage les principaux attributs qui ont fait la puissance soviétique (ressources
naturelles, forces militaires, puissance nucléaire, siège de membre permanent au conseil de sécurité
de l'ONU).
Mais sa situation économique fait d'elle un pays fragile :
- elle a du mal à digérer le passage d'une économie de type communiste à une économie de marché
- accroissement des maux sociaux (mortalité infantile, augmentation des suicides, alcoolisme ...)
- attentats et mouvements séparatistes (Tchétchénie)
La Russie est obligée de se rapprocher des États-unis et de l'Europe afin d'obtenir un soutien
financier indispensable aux réformes économiques et sociales.
Alors, elle doit faire des concessions :
- accepter l'extension de l'Otan vers l'Europe de l'Est à partir de 1997
- l'installation de bases militaires américaines en Europe de l'Est et en Asie centrale
- Poutine et la Russie étaient les alliés des États-unis dans la lutte contre le terrorisme international.
Mais, la Russie, par l'intermédiaire de son président Poutine s'oppose à l'intervention des États-unis
en Irak.
Il augmente le budget militaire pour rattraper l'hyperpuissance américaine.
C - le Japon : une puissante incomplète
Le Japon, 2ème puissance économique mondiale n'est pas une puissance globale :
- sa sécurité est assurée par les États-unis
- la constitution de 1947 lui interdit toute initiative militaire.
Cependant, le Japon depuis quelques années cherche à renforcer son rôle sur la scène
internationale :
- il veut être membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU
- depuis 1992, il permet à son armée de participer à des opérations de maintien de la paix de l'ONU
3. L'unilatéralisme américain depuis 2001
A - Le programme de politique étrangère de G. W. Bush
Le programme électoral de George W. Bush était unilatéraliste : « America first » : rejet des
Nations Unies.
Pour lui, l'action des États-unis doit s'exercer en fonction de leur seul intérêt national.
Washington doit chercher à utiliser au maximum ses avantages dans le cadre d'un ordre mondial
défini par les États-unis.
Il définit un nouveau concept : la « guerre préventive » : il s'agit de légitimer la destruction d'une
menace qui n'est pas encore matérialisée.
Ce programme unilatéraliste conduit Bush à changer son attitude envers les grands organismes
internationaux :
- l'ONU n'est plus considéré comme un instrument utile pour la préservation de la sécurité des
États-unis
- refus de ratifier les grands accords internationaux signés par l'administration Clinton (protocole de
Kyoto en 1997)
- refus de toute coopération directe avec l'ONU.
Changement avec les alliés les plus proches :
- nouvelle répartition des rôles et des tâches
- les alliés doivent être des soutiens inconditionnels
- les alliés et l'Otan doivent être subordonnés à la stratégie définie par les États-unis
B - L'après 11 septembre
Les attentats du 11 Septembre ont accentué la volonté des États-unis de refuser toute coopération
internationale.
Le gouvernement américain semble avoir trouvé dans ces attentats une justification supplémentaire
de son interventionnisme et de son unilatéralisme.
Il réactualise l'idée développée en 1848 par Lee O. Sullivan de la « destinée manifeste ».
Exemple : l'intervention en Irak en Mars 2003 témoigne d'un mépris du droit internationale
Cette intervention est aussi un exemple de l'application du concept de guerre préventive : les ÉtatsUnis envahissent l'Irak pour détruire une menace : la possible utilisation d'armes de destruction
massive par S. Hussein.
Conclusion :
Les espoirs nés de la chute de l'URSS sont vite déçus, les États-unis s'imposent comme les
gendarmes du monde, au détriment parfois du droit international.
Cependant, ils ne sont pas seuls responsables de l'instabilité du monde actuel.
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