des vœux aux personnalités. - Les services de l`État en Lozère

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Discours de présentation des vœux de M. Guillaume LAMBERT,
Préfet de la Lozère,
à Mende le 19 janvier 2015.
(Seul le prononcé fait foi)
Monsieur le Président du Conseil général,
Monsieur le Sénateur et maire de Mende,
Monsieur le Député,
Mesdames, Messieurs,
Je tiens tout d’abord à vous remercier d’avoir répondu présents à ce
rendez-vous annuel qui rassemble les « forces vives » du département. La
cérémonie des vœux revêt cette année un caractère bien particulier, puisque cette
cérémonie intervient dans des circonstances exceptionnelles.
I.
La France est encore aujourd’hui sous le choc des attentats
perpétrés sur son sol.
La fin de l’année 2014 et la première quinzaine du mois de janvier 2015
ont en effet été marquées par des événements inqualifiables, des actes terroristes,
visant l’autorité de l’État et les valeurs mêmes de la République, au premier rang
desquelles la liberté et la fraternité.
En décembre, la barbarie a d’abord frappé à Joué-les-Tours, où trois
fonctionnaires de police ont été blessés à l’arme blanche. Le 7 janvier, c’est au
siège de Charlie Hebdo que la folie terroriste a emporté 12 personnes : des
journalistes, des dessinateurs et deux fonctionnaires de police. L’assassinat le 8
janvier d’une jeune policière stagiaire de la police municipale de Montrouge,
puis celui de quatre personnes de confession juive le 9 janvier porte de
Vincennes, complètent le scénario d’horreur qui vient de se dérouler sous nos
yeux.
Alors que nous sommes tous encore sous le choc, je voudrais m’incliner
devant la mémoire de ces 17 victimes. Mais face à la barbarie, nous avons su
faire bloc autour de nos valeurs. Nous avons su faire la démonstration par nos
rassemblements, en Lozère comme partout en France, que la République ne
tomberait pas dans le piège de la peur. Nous pouvons être fiers de constater que,
par-delà nos différences, il existe un attachement indéfectible aux idéaux qui
nous unissent.
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1. Les Français ont pris pleinement conscience du fait que la sécurité,
corollaire de leurs libertés, était une lutte de tous les instants.
Contre le fanatisme qui frappe aveuglément. Contre la terreur que certains
extrémistes veulent imposer. Pour la démocratie et ceux qui la défendent.
C’est pourquoi je tenais à rompre quelque peu avec la tradition en saluant
en premier lieu devant vous l’action de tous ceux qui œuvrent tous les jours pour
garantir notre sécurité. Ici en Lozère, comme partout en France, le plan
Vigipirate y est rigoureusement appliqué, car notre département, comme
l’ensemble du territoire national, n’est pas à l’abri d’événements graves.
Je tiens ainsi à souligner le travail remarquable des forces de la
Gendarmerie et de la Police Nationale. Mon Colonel, Commandant, je salue les
efforts et l’engagement de vos personnels mobilisés en permanence à travers
tout le département.
Si le département de la Lozère est l’un des plus sûrs de France, c’est grâce
à l’action au quotidien des forces de l’ordre et de l’ensemble des services de
l’État en matière de prévention et de lutte contre la délinquance. C’est aussi
grâce au partenariat étroit que nous entretenons avec l’autorité judiciaire.
2. Les événements terribles de ce début d’année m’amènent aussi à former
un premier vœu, celui de l’unité.
Unité autour de nos valeurs républicaines. Unité comme ferment du vivre
ensemble. Unité au service de notre beau territoire de Lozère.
Cette unité que nous avons vécu en ce début d’année, souhaitons qu’elle
perdure, car c’est une force qui permet à la France d’être un grand pays, capable
de surmonter toutes les difficultés. Ce souffle est aussi l’expression incarnée de
notre démocratie.
Deux grands rendez-vous électoraux nous attendent cette année, avec les
élections départementales des 22 et 29 mars et les élections régionales en fin
d’année. Ces événements sont essentiels pour notre démocratie.
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Nous aurons naturellement à cœur que ces élections se déroulent dans les
meilleures conditions possibles, notamment suite aux réformes qui en ont
profondément modifié le déroulement :
Pour les élections départementales, avec le redécoupage des
cantons et le passage d’un scrutin uninominal à un scrutin
binominal paritaire ;
Pour les élections régionales, avec la perspective de la fusion des
deux régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées. J’y
reviendrai.
II.
Cette cérémonie des vœux nous permet de dresser un bilan de
l’année 2014 : une année qui aura été riche en initiatives, riche en
réalisations, et ce malgré un contexte économique toujours
difficile.
1. En effet, même si 2014 n’a pas été l’année de la relance espérée, les
premiers signes d’une sortie de crise nous incitent à redoubler nos efforts.
Le chiffre d’affaires des entreprises lozériennes a progressé de 0,9% et
s’établit à un peu plus de 2 milliards d’euros. Certes, cette quasi-stagnation est
décevante au vu des objectifs affichés fin 2013, mais nous nous en sortons
mieux que le reste du territoire national, où le chiffre d’affaires des entreprises
marque un recul de 1,3%.
Certains secteurs de notre économie restent toutefois particulièrement
touchés par cette crise qui dure.
Je pense notamment au secteur du bâtiment et des travaux publics.
Un chiffre pour illustrer ces difficultés : sur les 187 licenciements pour motif
économique prononcés en 2014 en Lozère, 27% concernaient le BTP.
L’État a pourtant accru son soutien à ce secteur. En Lozère, près de 3
millions d’euros ont été investis par l’État en 2014 pour la construction et la
rénovation de logements, au titre notamment des crédits de l’Agence Nationale
de l’Habitat (ANAH) et du Fonds d’aide à la rénovation thermique (FART). Ces
investissements ont généré 5,1 millions d’euros de travaux. À ce montant
s’ajoutent les 4,3 millions d’euros de prêts mobilisés par l’État en 2014 au profit
de la construction de logements sociaux.
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Le gouvernement est pleinement conscient des grandes difficultés
auxquelles font face les professionnels du bâtiment. C’est pour cela qu’il a
annoncé un nombre important de mesures dans le cadre du plan national de
relance pour le logement et du projet de loi de transition énergétique : je pense
notamment à l’assouplissement et l’élargissement du Prêt à Taux Zéro (PTZ),
aux exonérations fiscales sur les plus-values de cession pour libérer le foncier
privé, ou encore à la création du crédit d’impôt de transition énergétique (CITE).
Mais force est de constater que le retour de la croissance dans ce secteur
nécessite une mécanique d’ensemble – une démographie dynamique, une
demande privée soutenue – qui va au-delà du seul investissement public.
En revanche, et c’est une bonne nouvelle pour l’économie lozérienne, les
entreprises de nombreuses communes du département sont à présent éligibles
aux aides à finalité régionale (AFR), dont la carte a été définie pour la période
2014-2020. L’entrée de la Lozère dans ce dispositif est une victoire arrachée de
haute lutte, qui va permettre à nos entreprises de bénéficier de dispositifs de
soutien à l’investissement propices à leur développement.
Par ailleurs, l’économie lozérienne commence à bénéficier des
premiers effets des politiques de renforcement de la compétitivité de nos
entreprises mises en œuvre par le Gouvernement.
Je pense notamment au Pacte de responsabilité et de solidarité, avec en
particulier la montée en puissance du Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et
l’Emploi. Plus de 750 entreprises lozériennes ont bénéficié de ce dispositif en
2014, pour un montant total de 4,2 millions d’euros. Un montant qui est
d’ailleurs amené à augmenter encore cette année, puisque le taux de subvention
passe de 4 % à 6 % des rémunérations versées au titre de l’exercice 2014 pour
les salaires inférieurs à 2,5 SMIC.
Je pense également aux mesures issues du choc de simplification, qui
témoigne de la volonté permanente du gouvernement de simplifier la vie des
entreprises. D’ailleurs, le climat des affaires s’améliore, même si la croissance
n’est pas encore suffisamment forte pour que le chômage baisse dans la durée.
En revanche, point positif, les emplois d’avenir ont été, cette année
encore, utilisés à leur maximum, grâce en particulier à la forte mobilisation des
partenaires du service public de l’emploi et des employeurs publics. Nous avons
eu en 2014 150 nouvelles embauches en emplois d’avenir, et ce sont au total 325
jeunes qui ont trouvé un emploi depuis le lancement de ce dispositif en
novembre 2012, avec une très forte représentation des contrats de longue durée.
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Je salue l’implication de la Mission locale et de Pôle Emploi dans cette
réussite, et plus généralement, je me félicite du dynamisme du service public de
l’emploi dans son ensemble, mobilisé autour de thématiques primordiales pour
notre département, comme le tourisme, les groupements d’employeurs ou encore
la clause d’insertion sociale dans les marchés publics.
2014 aura donc été une année porteuse de signes encourageants pour
l’économie de notre département. Tout au long de l’année, l’État et les
collectivités ont redoublé leurs efforts : pour favoriser l’emploi local, pour
réarmorcer le cercle vertueux du développement économique, pour consolider
l’offre de services sur notre territoire.
Une nouvelle dynamique a été enclenchée avec le renouvellement en mars
dernier des équipes communales et communautaires. Ces élections ont d’ailleurs
été marquées par une participation très importante en Lozère, atteignant 78%,
soit 16 points de plus que la moyenne nationale.
Cette mobilisation sans cesse renouvelée est une grande force. C’est un
signe de cohésion, d’implication et d’attachement profond au territoire. Cela
témoigne aussi du lien de confiance qui unit les lozériens et leurs élus, la
reconnaissance du travail qui est accompli chaque jour sur le terrain.
2. Avec les communes, avec les communautés de communes, avec le
Conseil général, nous avons réussi à mener à bien tout au long de
l’année des projets particulièrement importants pour notre territoire.
Je pense à la pérennisation de la Caisse Commune de Sécurité Sociale
(CCSS) dans sa forme actuelle, c’est-à-dire en tant qu’organisme à trois
branches. Je pense à la fusion du Centre Hospitalier de Mende, de l’hôpital local
de Marvejols et de la clinique mutualiste du Gévaudan, donnant naissance à
l’« hôpital Lozère », qui doit déployer une offre de soins cohérente entre Mende
et Marvejols. Aucun de ces dossiers n’était gagné d’avance, et ce n’est que grâce
à une coordination efficace et à l’abnégation des acteurs du territoire que nous
avons pu les conduire à leur terme.
En 2014, le niveau des crédits accordés par l’État pour soutenir les
investissements des collectivités a augmenté. Nous aurons bientôt les chiffres
consolidés, mais je peux d’ores-et-déjà vous signaler que les subventions
attribuées dans le cadre de la Dotation d’Équipement des Territoires Ruraux
(DETR) marquent une hausse de 1,2% par rapport à 2013, à près de 7,2 millions
d’euros, permettant de générer plus de 20 millions d’euros de travaux dans le
département.
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2014 a également été une année importante pour la gestion du bien
UNESCO, 3 ans après son inscription au patrimoine mondial. Des réalisations
concrètes ont permis sa montée en puissance, en particulier la création d’un site
internet, l’adoption d’un plan de gestion définissant pour les années à venir les
orientations de valorisation du bien des Causses et des Cévennes et de soutien à
l’agropastoralisme. Un dossier de candidature à un contrat de destination
Causses et Cévennes a également été déposé, pour mieux valoriser le riche
patrimoine touristique de ce territoire. Je tiens à saluer le travail colossal réalisé,
qui contribue à accroître l’attractivité de notre département dans son ensemble.
Consolider l’agropastoralisme passe aussi par une protection efficace
des troupeaux contre les prédations du loup.
Je sais que c’est un sujet qui préoccupe très fortement les représentants
agricoles du département. En 2014, dans un souci d’améliorer la protection des
élevages, j’ai été amené à prendre deux arrêtés de tirs de prélèvement, dont l’un
autorisant le prélèvement à l’occasion de battues au grand gibier.
Par ailleurs, avec le Président du Parc National des Cévennes, nous avons
saisi la Ministre de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie pour
que nous puissions disposer d’outils supplémentaires pour protéger davantage
les troupeaux situés au cœur du Parc. Nous avons été entendus, puisque les tirs
d’effarouchement sont désormais autorisés, et les tirs de défense sont
aujourd’hui à l’étude. Nous devons à présent continuer à travailler pour utiliser
ces nouveaux outils de la façon la plus efficace possible.
Dans un tout autre domaine, celui de la prévention des risques, des
avancées importantes ont également été obtenues.
Après de nombreuses années de concertations, nous avons approuvé les
plans de prévention des risques inondations du Tarn, de la Jonte, de l’Allier et du
Chassezac, ainsi qu’un plan de prévention des risques chutes de blocs dans les
gorges du Tarn et de la Jonte. Certains de ces dossiers étaient engagés depuis
très longtemps : il était fondamental de les finaliser.
En effet, les épisodes cévenols qui ont sévèrement touché notre
département au cours de l’automne 2014 nous ont rappelé l’importance de ce
volet de prévention et d’anticipation des risques, volet sur lequel nous devons
nous mobiliser encore davantage.
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Le département sort meurtri de ces événements qui ont occasionnés de
nombreux dégâts et coûté la vie à l’un des conseillers municipaux de Pied-deBorne. Mais le bilan aurait pu s’alourdir si la gestion de ces crises n’avait pas été
aussi efficace.
À chaque occurrence, nous nous sommes efforcés de venir en aide aux
communes et à leurs habitants. L’état de catastrophe naturelle a été demandé très
rapidement pour les communes les plus sévèrement touchées, et ce sont ainsi
une vingtaine de communes qui ont été reconnues, au titre des épisodes de
septembre, d’octobre et/ou de novembre.
En parallèle, une mission interministérielle d’inspection générale a été
diligentée en urgence pour mettre en œuvre le fonds « calamité publique », qui
permettra à l’État de prendre en charge une partie des dommages causés aux
biens publics non assurables, dommages estimés à plus de 7 millions d’euros. Le
montant attribué à la Lozère devrait être connu dans le courant du premier
trimestre 2015.
Cette gestion efficace de la crise, nous la devons également à l’action
coordonnée de l’État et des collectivités. À cet égard, j’ai d’ailleurs annoncé le 7
janvier, lors de la visite à Pied-de-Borne du Président ALARY, la mise en place
d’un guichet unique au sein de l’État pour l’instruction des demandes d’aides
financières au titre du Fonds Régional de Solidarité « Risques naturels ».
Mesdames et Messieurs, comme vous pouvez le constater, 2014 aura été
en Lozère une année particulièrement intense : une année d’effort, une année de
mobilisation, une année de réalisations.
III.
Forts de ce bilan, et conscients des défis qui nous attendent, je
forme le vœu que 2015 soit une année de transformation, car la
crise doit nous inciter à nous interroger sur nous-mêmes et à
repenser notre modèle.
Comme l’a rappelé le Président de la République, nous devons faire
preuve d’audace pour réformer nos institutions, pour refuser le statu quo, pour
lutter contre le pessimisme ambiant qui parfois nous empêche d’avancer.
1. Du courage, de l’audace, il en faut d’abord pour redresser nos finances
publiques et relancer notre économie.
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Dans un contexte européen de stagnation économique, notre dette
publique est en passe de franchir le cap des 100 % du PIB, une année entière de
production nationale. Aucun budget n’a été à l’équilibre depuis 1976. Le
montant de la dépense publique dépasse les 57% du PIB, contre à peine 42% en
Allemagne.
Les Français attendent donc de leurs administrations de la clarté et de
l’efficacité dans la gestion des deniers publics. Un effort d’une ampleur inédite
est demandé, à hauteur de 50 milliards d’euros d’économies en trois ans, dont 21
milliards pour la seule année 2015.
Plus du tiers de cet effort sera supporté par l’État et ses opérateurs, et
notamment les chambres consulaires. Je salue ici les présidents des différentes
chambres de Lozère, la Chambre d’agriculture, la Chambre de Métiers et de
l’Artisanat et la Chambre de Commerce et d’industrie. Comme vous le savez, je
suis pleinement conscient des difficultés auxquelles vous faites face et je reste
personnellement mobilisé pour m’assurer que les dispositifs de péréquation
soient renforcés dès cette année.
L’État lui aussi doit se transformer, s’adapter aux enjeux de demain.
Pour que l’Administration, moins pesante, se montre encore plus efficace.
L’État a donc engagé des réflexions pour faire évoluer les missions de
l’administration déconcentrée. Ces réflexions devraient aboutir à la définition
d’une nouvelle charte de la déconcentration.
Cette transformation passe par l’émergence et le développement de
l’administration numérique : la dématérialisation des démarches et des
procédures, le développement de visio-guichets, une présence accrue sur les
réseaux sociaux. C’est ce que nous demandent les usagers : une information
fiable et immédiate, disponible à tout moment et à moindre frais.
Notre site Internet des services de l’État, par exemple, a doublé ses
connexions en un an, atteignant 144 000 connexions en 2014, soit deux fois la
population de la Lozère. Cela répond à un souci d’accessibilité ; à un souci de
simplification aussi ; et bien entendu, à un souci de maîtrise de la dépense
publique. C’est l’effort qui nous est demandé.
À cet effort s’ajoutent celui de la Sécurité Sociale, qui contribue pour plus
de 40% de l’effort total, et celui des collectivités locales, pour un peu moins
d’un quart des économies à réaliser.
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Là encore, une mise en perspective est nécessaire : certaines ressources,
notamment de fonctionnement, diminuent, mais les financements restent à des
niveaux élevés. La dotation générale de fonctionnement, par exemple, a
augmenté chaque année jusqu’en 2013. En 2014, elle a baissé pour la première
fois, et encore uniquement de 1,56%.
Ce qui est en jeu au travers de cette baisse des dépenses publiques, c’est
de dégager la possibilité de diminuer la pression des prélèvements obligatoires,
ressentie par beaucoup comme excessive.
L’effort budgétaire qui est demandé à tous les acteurs publics est donc
nécessaire pour relancer la croissance de notre pays, et pour cela il nous faut
réformer un modèle encore trop dépendant de la dépense publique.
2. Cette volonté de transformation concernera aussi cette année les
collectivités, avec la mise en œuvre de la réforme territoriale.
Des mutations profondes doivent être anticipées. Face à un monde qui
apparaît de plus en plus « métropolisé », de nouveaux outils doivent être forgés
en faveur de la ruralité. Parce que nous ne pouvons plus défendre nos territoires
avec les instruments du passé.
Le Parlement a adopté à la fin de l’année la nouvelle carte régionale,
portant de 22 à 13 le nombre de régions.
Pour la Lozère, la fusion du Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées
doit être perçue comme une opportunité de mettre en avant nos problématiques
propres à l’hyper-ruralité et aux territoires de montagne, problématiques que
partagent d’autres départements du nouvel ensemble, tels que l’Ariège, les
Hautes-Pyrénées, le Gers ou l’Aveyron. C’est aussi une chance pour la Lozère
d’appartenir à une région forte de 5,6 millions d’habitants, plus vaste que 13
pays de l’Union européenne, et qui se classe au 2 ème rang des régions les plus
dynamiques sur le plan démographique.
Par ailleurs, une montée en puissance des intercommunalités est
nécessaire, parce qu’il s’agit d’un échelon d’avenir.
Pour cela, les mutualisations doivent se poursuivre, et nous conduisons ce
travail en Lozère, où l’émiettement intercommunal reste encore très fort.
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La Lozère doit indéniablement rationaliser sa carte intercommunale pour
bénéficier pleinement des effets des rapprochements. La fusion entre la
Communauté de Communes du Pays de Florac et du Haut Tarn et la
Communauté de Communes Cévenoles Tarnon Mimente, effective depuis le
premier janvier, montre en ce sens la voie d’intercommunalités élargies capables
de projets d’envergure. Essayons de construire ensemble ce nouveau paysage
intercommunal.
De la même manière, les Pôles d’Équilibre Territoriaux et Ruraux (les
PETR), créés par la loi de modernisation de l’action publique (loi MAPTAM),
peuvent être des outils à saisir dans les champs du développement économique,
de l’aménagement et de la transition écologique.
Il est évident que les besoins de la population évoluent, et s’articulent
davantage aujourd’hui autour de bassins de vie élargis.
Se pose alors la question de l’accès aux services : quel accès, et pour quels
services ? Nous sommes en train de conduire cette réflexion, par le biais
notamment de l’élaboration, en partenariat avec le Conseil général, d’un schéma
d’amélioration de l’accessibilité des services au public, qui devrait permettre la
mise en œuvre d’un plan d’actions dès la fin de l’année.
L’accès aux services numériques est bien sûr au cœur de cette réflexion.
Nous devons naturellement approfondir le travail de fond entrepris avec Orange
sur l’indispensable mise à niveau du réseau téléphonique, notamment dans le
sud du département. Mais nous devons aussi investir dans de nouvelles
infrastructures. À ce sujet, l’État va investir près de 15 millions d’euros par le
biais du Fonds pour la Société Numérique (FSN) pour le développement du très
haut débit en Lozère. Nous continuerons ainsi de soutenir l’action du Conseil
général, programmée dans son schéma directeur d’aménagement numérique.
3. L’année 2015 doit également être une année d’ambition pour le
développement de notre territoire au travers de son activité économique,
agricole et touristique.
Se pose ainsi la question de la pérennité et du développement de nos
filières agricoles. La Lozère est, et doit rester, un département à forte vocation
agricole. Plus que jamais, l’agriculture lozérienne doit s’adapter aux nouveaux
enjeux de la profession.
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La nouvelle PAC, réorientée vers le soutien à l’élevage, est de ce point de
vue une chance. Elle est porteuse de nombreux changements : une convergence
du niveau d’aide au sein de l’agriculture française, un accroissement de la part
des aides couplées, mais aussi la fin des quotas laitiers. Autant de raisons qui
justifient que la volonté de transformation que j’appelle de mes vœux s’applique
aussi à l’agriculture lozérienne, afin qu’elle tire le meilleur parti de cette
nouvelle PAC.
Le développement économique passera aussi par notre capacité à
actionner l’ensemble des leviers d’investissements disponibles.
Les différents fonds, d’abord, et notamment les fonds européens FEDER
et FEADER, qui entrent cette année dans un nouveau cycle de programmation.
La contractualisation État-région, ensuite, qu’il s’agisse du Contrat de
Plan Interrégional (CPIER) ou du Contrat de Plan État-Région (CPER), dont le
protocole d’accord a été signé le 22 décembre. L’inscription de plusieurs projets
structurants pour le département est une satisfaction :
La rocade ouest de Mende dont les travaux pourront débuter
prochainement pour 30 millions d’euros ;
La déviation de Langogne, à hauteur de 4 millions d’euros, avec
pour objectif de mener rapidement les études, les concertations et
les acquisitions foncières ;
Enfin, l’échangeur de Saint-Chély d'Apcher est également inscrit
même s’il faudra trouver des financements pour compléter
l’apport d’un million d’euros par l’État.
Nous proposerons par ailleurs d’inscrire au sein volet territorial du CPER
la création d’un Fonds d’intervention pour la modernisation des infrastructures
touristiques, pour leur mise aux normes, mais aussi pour leur montée en gamme.
Car le développement économique de la Lozère passe également par son
développement touristique.
Autre levier, celui des dotations. En particulier, l’outil DETR va
augmenter d’un tiers en 2015, soit 200 millions d’euros supplémentaires qui
vont être injectés partout en France pour soutenir l’investissement des
collectivités rurales.
2015 verra également le lancement et la poursuite de nombreux
appels à projets lancés par l’État.
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À nous de nous montrer réactifs et de saisir ces opportunités, à l’instar de
la ville de Marvejols récemment retenue parmi les 50 lauréats de l’appel à
manifestation d’intérêt lancé par l’État pour la revitalisation des centres-bourgs.
L’État sera aux côtés des collectivités pour leur fournir un appui technique
et faciliter l’émergence de nouveaux projets. La création récente d’un « pôle
projets », qui mobilise l’ensemble des services de l’État, doit nous permettre de
faire avancer plus vite certains dossiers qui représentent un fort enjeu pour le
territoire, comme le Pôle Régional d’Activités Économiques (PRAE) Chaptal à
Mende, ou la Zone d’Activités Économiques (ZAE) des Choisinets à Langogne.
Le partenariat qui s’est instauré entre l’État et les collectivités dans le
cadre du « pôle projets » va permettre de renforcer la qualité et d’accélérer la
réalisation de ces projets.
*****
Mesdames, Messieurs,
Les initiatives que nous avons mené à bien en 2014 et celles que nous
poursuivront en 2015 n’auraient pu, et ne sauraient se faire, sans la mobilisation,
l’énergie et l’implication collective de tous les acteurs du territoire.
Après une année et demie passée parmi vous, je me montre optimiste pour
l’avenir de notre département. L’engagement sans faille des élus, le dévouement
des agents des services de l’État et des collectivités, le dynamisme des
entreprises, des associations et de l’ensemble des habitants me rendent confiant
pour cette année à venir.
Confiant en notre désir d’unité autour des valeurs de la République et au
service de tous les lozériens. Confiant en notre volonté et notre capacité de
transformation pour surmonter ensemble les obstacles et lever les barrières qui
se présentent à nous.
Antoine de Saint-Exupéry écrivait : « on ne comprend que le passé. On ne
« comprend » pas l’avenir, on le fonde ».
En 2015, sachons croire en un futur meilleur. Sachons imaginer et fonder
l’avenir avec confiance.
Très belle et très heureuse année à toutes et à tous.
Je vous remercie.
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