Faisons pousser l’avenir UI SG D ES LE PILLON A P S S E L ja in sa ble du rd age re spo n 1 UN PARTENARIAT POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE En s’associant avec Noé Conservation (association loi 1901 d’intérêt général), Gamm vert, numéro un français de la distribution des loisirs verts, s’engage à promouvoir le développement durable en apportant sa connaissance et son professionnalisme dans le monde du jardin, dans le cadre du programme « Papillons & Jardin ». Le programme « Papillons & Jardin » Le programme « Papillons & Jardin » de Noé Conservation contribue à la préservation de la biodiversité au jardin en soutenant des actions de protection des papillons menacés sur le terrain et en proposant au grand public de modifier ses gestes au quotidien, en faveur de l’environnement dans le jardin. Participez à l’observatoire des papillons des jardins La grande diversité et les exigences écologiques variées des papillons leur confèrent un rôle d’indicateur de la qualité des milieux naturels. Pour cette raison, un « Observatoire des Papillons des Jardins » permet de collecter vos observations dans votre jardin, via Internet, puis de les analyser et de vous restituer les résultats. Plus nous serons nombreux à participer à cette initiative nationale, plus les informations seront intéressantes ! Nous attendons vos observations : www.noeconservation.org, www.mnhn.fr ou www.gammvert.fr En collaboration avec le Et avec le soutien de la FONDATION NICOLAS HULOT POUR LA NATURE ET L’HOMME et de la FONDATION D’ENTREPRISE VEOLIA ENVIRONNEMENT Soutenez le programme « Papillons & Jardin » Pour soutenir le programme « Papillons & Jardin » vous pouvez adresser vos dons par chèque bancaire ou postal (à l’ordre de Noé Conservation) à l’adresse suivante : Noé Conservation, 3 rue Larochelle, 75014 Paris. Une lettre d'information électronique vous sera envoyée si vous le souhaitez pour vous donner des nouvelles du projet. AVANTAGES FISCAUX : 66 % du montant de votre don est directement déductible de vos impôts dans la limite de 20 % de votre revenu net imposable (art. 200 du CGI). Ainsi, un don de 100 €, par exemple, ne vous revient qu’à 34 € après déduction fiscale. Un reçu fiscal vous sera adressé. PRÉFACE Chers lecteurs, « Certains papillons ne vivent qu'une journée et en général il s'agit pour eux du plus beau jour de leur vie ». Ce petit clin d’œil de Geluck nous invite à découvrir le monde méconnu et merveilleux des papillons. En effet, ceux-ci enrichissent notre vie, d’abord par les services qu’ils nous rendent (comme la pollinisation), mais aussi par leur beauté et la gaîté qu’ils apportent dans nos jardins ! Nos jardins sont potentiellement de véritables réserves de biodiversité. Mais par ignorance ou manque d’intérêt, nous ne favorisons pas toujours la vie sauvage… Chacun peut pourtant faire évoluer son comportement dans le jardin par des gestes simples (bonne utilisation des pesticides, compostage des déchets ménagers, économies d’eau, plantation d’essences locales...) qui auront un impact positif sur toute la biodiversité et permettront le retour des papillons. En plus, ces petits gestes, répétés par des millions de jardiniers amateurs, contribuent à l’amélioration de notre environnement. Le livret « Les papillons », de la série des guides pédagogiques du jardinage responsable de Gamm vert, a pour but de vous aider à mieux comprendre le monde merveilleux de nos amis ailés et colorés. Un premier pas pour mieux respecter la biodiversité et l’environnement dans le jardin, et devenir un éco-jardinier ! Avec « l’Observatoire des Papillons des Jardins », vous pouvez aussi partager vos observations de papillons et contribuer ainsi à la connaissance de notre patrimoine naturel, avec le Muséum National d’Histoire Naturelle. Sommaire Préface Introduction Un corps d’insecte 3 4 8 Une vie de papillon 10 L’alimentation 12 Papillon et camouflage 14 Inviter les papillons dans son jardin 16 Vigie-Nature, l’Observatoire des Papillons des Jardins 24 Quelques espèces communes à reconnaître 25 Glossaire, bibliographie, Adresses utiles. 30 Rejoignez-nous sur www.noeconservation.org La nature a besoin de votre soutien. Merci pour la diversité de la vie ! Arnaud Greth, Président de Noé Conservation 3 INTRODUCTION Gracieux entre tous, le papillon a toujours su émerveiller les hommes. Qui n’a jamais observé, un après-midi d’été, un papillon volant de fleur en fleur ? Ou bien éteint la lumière, le soir venu, pour empêcher un papillon de nuit de se brûler les ailes ? Les papillons sont apparus avec les premières plantes à fleurs, il y a 150 à 200 millions d’années. Comme les sauterelles et les coccinelles, ils descendent des Mécoptères, ou mouches-scorpions, qui volaient dans les forêts de fougères préhistoriques. Le p a p i l l o n e s t u n i n s e c t e d e l ’ o r d r e d e s Lépidoptères, du grec « lepis » (écaille) et de « pte- Un symbole fort dans l’imaginaire des hommes… Chez les Grecs, le terme de psyché désigne à la fois l’âme humaine et le papillon. Selon la mythologie, Prométhée façonna le corps humain avec de l’argile, et Athéna y insuffla un papillon pour l’animer. Cette association symbolique est également connue en Amérique Centrale et en Asie du Sud-Est. La métamorphose de la chenille en papillon est un symbole qui est repris dans toutes les mythologies. Comme le papillon qui émerge de sa chrysalide, l’âme humaine est appelée à renaître des épreuves pour s’éveiller à la sagesse. L’art funéraire romain illustra sur les sarcophages et dans les catacombes les mythes de Psyché et sa passion tragique pour Eros. Psyché y figure avec des ailes de papillon et son compagnon des ailes d’oiseau. Le passage de la vie cachée de chrysalide à la vie aérienne en pleine lumière constituait une image frappante de résurrection offerte par la nature. Quelques écrits légendaires de Bretagne et de Lorraine décrivent l’âme du défunt s’envolant sous l’apparence d’un papillon. Le méconium (déjection) des papillons Vanesses, rouge et indélébile, est certainement à l’origine des pluies de sang relatées dans les chroniques antiques et médiévales. En ces temps sans pesticides, les émergences massives de ces papillons, fréquents autour des lieux habités, devaient pouvoir donner lieu à ce prodige interprété comme l’annonce d’une catastrophe. Plus joyeux, le premier papillon du printemps promettait aux jeunes filles de Bigorre et de Bretagne un mari dans l’année. La modification des milieux naturels est la cause principale de la disparition des papillons. 4 ron » (aile). Cet ordre regroupe 127 familles et environ 165 000 espèces répertoriées. Il est divisé en deux sous-ensembles, les Rhopalocères, ou "papillons de jour" (environ 20 000 espèces dans le monde dont 415 en Europe et 257 en France), et les Hétérocères ou "papillons de nuit" (environ 130 000 espèces sur terre). Au total, les papillons représentent 10 % des espèces animales connues au monde. Un rôle primordial dans les écosystèmes L’importance des papillons dans un écosystème donné n’est pas évidente à première vue. Pourtant, en raison de l’alimentation de leurs larves et du rôle essentiel joué par les adultes en tant que pollinisateurs, ces insectes occupent depuis fort longtemps un rôle majeur dans l'évolution des végétaux. Les papillons constituent aussi un maillon indispensable de la chaîne alimentaire et contribuent à en assurer l’équilibre. Rappelons, à titre d’exemple, que d’innombrables oiseaux dépendent des chenilles pour s’alimenter. Les papillons, la diversité des espèces et leur densité, sont ainsi de bons indicateurs de la qualité des milieux. Un insecte en danger De nombreuses menaces, principalement dues aux activités humaines, pèsent sur les papillons. En effet, leurs exigences souvent très strictes (dépendance d’une ou de quelques plantes hôtes pour les chenilles, disponibilité des ressources de nourriture pour les adultes, existence d'aires ensoleillées, chaudes et abritées des vents) limitent fortement leur choix d'habitat et les rendent très sensibles aux modifications, parfois peu apparentes, de leur environnement. ils ne peuvent ni survivre, ni se reproduire. En effet, leur survie est directement liée à la présence des plantes nourricières des chenilles. La destruction des haies et l'assèchement des zones humides dus à l'expansion de l'activité humaine ont pour conséquence de modifier la végétation. La mauvaise gestion de certaines forêts et la pollution ont également beaucoup altéré la biodiversité. Les papillons, comme de nombreux autres animaux, sont touchés par cette altération des milieux naturels, qui tend peu à peu à les faire disparaître. La situation des papillons est particulièrement préoccupante dans le nord-ouest de l’Europe où l’on commence à constater la raréfaction d’espèces communes et abondantes, telles la Petite Tortue ou le Demi-deuil. Les collections anciennes et la bibliographie permettent de suivre la régression de certaines espèces. En région parisienne, l’urbanisation et le développement des infrastructures ont fait disparaître, au cours du XXème siècle, 20 à 40 espèces de papillons de jour. En Bourgogne, 6 à 7 espèces ont disparu dans la seconde moitié du XXème siècle… et d’autres risquent de subir le même sort dans un avenir proche. Il est donc nécessaire de changer nos comportements afin de ne pas provoquer d'irréversibles bouleversements dans nos écosystèmes. La cause principale de la disparition des papillons est la destruction massive de leurs milieux, sans lesquels 5 Aujourd’hui, de nombreux espaces plus ou moins artificialisés sont susceptibles d’accueillir des papillons : ce sont les jardins privés, les parcs, les bords de routes, les champs en friche… autant de sites qui constituent, en plus des espaces naturels, un enjeu de protection de la biodiversité. En France, 90 % des foyers disposent d’un espace de jardinage lié à leur habitat principal : jardins, terrasses, balcons ou rebords de fenêtres. Mais, les jardins ont perdu de leur caractère sauvage et ne sont souvent plus adaptés aux exigences des papillons. Dans les zones périurbaines, ils sont pourtant les 6 derniers espaces de verdure, et constituent un ultime refuge pour les papillons ainsi que pour de nombreuses autres espèces animales et végétales (oiseaux, petits mammifères, insectes…). Quelques gestes simples pourraient permettre de repenser le jardin et de donner l’occasion aux petits et aux grands de redécouvrir, grâce aux papillons, les merveilles de la nature. S’intéresser aux papillons, c’est aussi s’interroger sur notre impact sur la nature, et adopter un comportement plus respectueux et plus responsable vis-à-vis de l’environnement. Protégés par la loi Depuis quelques années, une protection légale et des listes d’espèces considérées comme menacées ont été mises en place (26 espèces de papillons protégées par la loi en France). Ces décrets de protection ont eu le mérite d’offrir aux papillons un cadre de protection juridique et d’attirer notre attention sur leur statut. Désormais, les papillons de jour sont de mieux en mieux pris en compte lors de travaux d’aménagement, dans les études d’impact ou dans les plans de gestion. 7 UN CORPS D’INSECTE Le corps des insectes est segmenté en trois parties : tête, thorax et abdomen. Les papillons se différencient par la présence d’écailles sur les ailes et par un appareil buccal suceur constitué d’une trompe. Découvrons ces particularités. aile antérieure œil composé antenne aile postérieure trompe pattes tête thorax ● abdomen Yeux bombés à multiples facettes. Trompe : c’est la langue des papillons. L’insecte l’enroule dans une structure protectrice sous sa tête. La trompe permet d'aspirer le nectar des fleurs qui contient fructose, glucose, protéines, vitamines et autres substances énergétiques indispensables pour voler. La taille de la trompe est très variable. Certaines espèces de sphinx, par exemple, ont une trompe qui mesure plus de 30 cm ! ● ● 8 Les antennes : elles ont le même rôle que le nez chez l'homme, à la différence près qu'elles sont incomparablement plus sensibles aux odeurs. Le fait que les deux organes olfactifs soient séparés leur permet de localiser des sources complexes d'odeurs. Les ailes : lorsque le papillon sort de la chrysalide, ses ailes sont molles et plus petites que son corps. ● ● Pattes : 6 pattes comme tous les insectes ! Abdomen : plus gros chez la femelle pour la production des œufs. ● Le vol Le type de vol dépend de la forme des ailes. Ainsi, des papillons comme le Flambé ou le Machaon qui ont une grande surface d'aile ont la possibilité de faire de longs vols planés et peuvent parcourir de grandes distances sans battre des ailes. D'autres espèces ont des ailes beaucoup plus petites ou moins larges, ce qui les oblige à battre des ailes plus rapidement. Certains papillons, comme le Moro-sphinx, peuvent réaliser jusqu'à 80 battements d'ailes par seconde, ce qui leur permet d’atteindre des pointes de vitesse (jusqu’à 54 km/h), faire du surplace, ou encore d'aller en marche arrière, selon la position dans laquelle ils mettent leurs ailes (on l’appelle aussi pour cette raison le sphinx colibri). Les écailles Les ailes des papillons ont la particularité d'être couvertes d'écailles, qui sont des poils aplatis et élargis. La taille et le nombre des écailles sont variables. Les motifs colorés des ailes dépendent de leur disposition et de leur couleur. Les écailles sécrètent également les phéromones qui attirent les individus de sexe opposé. De nombreuses espèces possèdent plus d'un million d’écailles ! Cela explique l'extrême complexité et la grande précision des dessins des ailes, qui font des papillons de si beaux insectes. Ocelle d’une aile de Machaon. 9 UNE VIE DE PAPILLON Quelle que soit leur durée de vie, les papillons doivent traverser quatre phases successives (l’œuf, la chenille, la chrysalide et l’adulte appelé imago), dont deux sont actives (chenille et imago) et deux sont passives (œuf et chrysalide). La naissance d’un papillon Les femelles pondent les oeufs par centaines, au printemps ou en été. Le stade œuf dure entre 3 et 8 jours. C'est une période passive durant laquelle se forment les chenilles. de chenille à celui de papillon. Ce processus est très complexe et encore peu connu des scientifiques. Après débute la 4ème et dernière phase : l'insecte parfait, l’imago. La vie d'insecte ailé peut alors commencer. Lorsqu'ils ne sont pas au repos, les papillons volent à la recherche de nourriture. Durant cette période, leur principal but est de trouver un partenaire pour s'accoupler, et assurer ainsi la régénération de l'espèce. Ils passent le reste de leur temps à défendre leur territoire et à fuir d'éventuels prédateurs. Un besoin de soleil Les papillons sont des animaux à sang froid. La température de leur corps dépend donc de la température extérieure, et plus particulièrement des rayons du soleil qu'ils peuvent capter pour se réchauffer. Ils ne peuvent pas voler si leur température est trop basse. Ils passent ainsi beaucoup de temps au soleil pour absorber un maximum d'énergie lumineuse. Leur rythme de vie dépend donc de l'ensoleillement, ce qui explique qu'ils ne sont pas très actifs lors des journées peu ensoleillées, et qu'ils le sont plus en milieu de journée. La 2ème phase est active et est aussi la plus longue du cycle (s’il n'y a pas d'hivernation). C'est lors de cette période que l'on peut observer le plus gros changement de taille : un oeuf d’1 mm devient une chenille de 4 cm ou plus ! Pour parvenir à cette croissance exceptionnelle, les chenilles doivent consommer des quantités considérables de végétaux. Cette extraordinaire croissance les oblige à effectuer plusieurs mues. La phase suivante est la chrysalide. Passive cette phase donne lieu à une transformation totale à l'intérieur de l'insecte. Des cellules sont chargées de la réorganisation de l'anatomie de l'animal, du stade Durée de vie La durée de vie des papillons est très variable. Elle est de quelques semaines, et même de quelques jours, pour certaines espèces. C'est le cas du Bombyx du mûrier (Bombyx mori), qui vit si peu de temps qu'il ne se nourrit même pas lorsqu'il est adulte. En revanche, d'autres espèces vivent beaucoup plus longtemps - autour d’une année - en particulier celles qui hibernent sous la forme adulte. Ainsi le Citron va passer près de 7 mois (Avril-Octobre) à voltiger dans la campagne. 10 L'hibernation Comme tous les animaux, les papillons doivent survivre à l'hiver, quelle que soit la forme sous laquelle ils le font. Selon les espèces; ils hibernent en œuf, chenille, chrysalide ou adulte. Pour résister aux températures, ils utilisent le plus souvent des liquides qu'ils contiennent dans leur corps et qui les empêchent de geler, par exemple du glycérol. Ils se réfugient alors en forêt, dans des fissures de murs, des greniers ou des cavités pour se protéger des températures basses et des pluies hivernales. Territoire Les papillons de jour choisissent leurs territoires. Ils recherchent activement un emplacement, si possible ensoleillé et chaud. L'environnement choisi dépend aussi de l’écologie de l'espèce concernée. Il peut s'agir d'un sentier forestier, d'une clairière ensoleillée, d'une prairie fleurie ou encore d'une haie. La taille des territoires est variable selon les espèces, mais aussi selon les individus. Un seul papillon peut garder à lui tout seul jusqu'à 1000 m2, ce qui est énorme pour sa taille. Lorsqu'ils ont trouvé un territoire qui leur convient, les papillons font en sorte de se le réserver et de le défendre des autres papillons. Mais certaines espèces sont plus agressives que d'autres et chassent aussi les autres animaux qui se trouvent dans leur périmètre. C'est le cas des Hespérides qui n'hésitent pas à poursuivre mouches, bourdons et autres petits animaux qui tenteraient une intrusion. Les mâles chassent en priorité les mâles rivaux, afin de s'approprier les femelles. D'autres espèces gardent des territoires à plusieurs, ce qui accroît leur efficacité. La migration Certaines espèces de papillons effectuent annuellement des migrations. Cependant, il est rare que les individus ayant migré entreprennent le voyage du retour. Par ce moyen, ils peuvent coloniser chaque année, en été, des régions où ils ne pourraient survivre l'hiver, en raison du climat trop froid. Ainsi, à l’approche de l’hiver, certains papillons familiers de nos jardins, comme le Vulcain ou la Vanesse du chardon, migrent vers des régions plus hospitalières. Ces modestes papillons bravent parfois les Alpes, emboîtant le pas des oiseaux migrateurs qui empruntent ces mêmes routes vers l’Afrique. Sur le continent américain, le plus célèbre des papillons migrateurs est le Monarque qui voyage du Canada jusqu'au Mexique en automne, puis revient au Canada au printemps, après hivernation. En trois mois, un même individu parcourt plus de 3 000 km à raison de 20 à 30 km par jour ! Un défi incroyable pour ces insectes qui souffrent de la disparition des forêts dans lesquelles ils passent l’hiver. La reproduction Les mâles et les femelles peuvent se repérer à plusieurs kilomètres grâce à leurs antennes très sensibles. Lorsqu'ils se sont rapprochés, la parade nuptiale commence. Le mâle doit séduire la femelle pour l'inciter à s'accoupler. Pour cela, il s'adonne à de véritables danses. Il poursuit la femelle qui feint de s'enfuir. Les mâles étant très persévérants, la poursuite peut durer longtemps. Parfois, plusieurs mâles luttent pour la même femelle. Une véritable guerre des odeurs s'engage alors, chaque mâle libérant son propre parfum dans l'espoir d'être l'heureux élu qui pourra s'accoupler avec elle. L’accouplement se fait en général au sol ou sur une feuille. Les femelles pondent leurs œufs après avoir été fécondées. Elles les déposent délicatement sur les feuilles de la plante hôte, à laquelle ils se collent. Cependant, les femelles de certaines espèces, comme le Demi-deuil, pondent leurs œufs en vol. Il s’agit d’espèces dont les chenilles peuvent se nourrir de beaucoup de variétés de plantes, et les œufs ont donc de grandes chances de tomber sur une plante hôte qui leur convienne. Accouplement d’Oedipes. Parc régional des Landes (Gascogne). 11 L’ALIMENTATION Seuls les deux stades actifs s’alimentent : les chenilles de feuilles des plantes qui les abritent et les papillons du nectar des fleurs. Les deux autres stades vivent sur les réserves accumulées lors des phases actives : l’œuf par la femelle, et la chrysalide par la chenille. De la chenille De l’adulte C'est lors de cette phase que les papillons se nourrissent le plus et consomment la majorité de ce qu’ils absorbent au cours de leur vie. Les chenilles sont pourvues de puissantes mandibules et se nourissent généralement de plantes. Si la plupart ne s’attaquent qu’à une seule espèce, quelques unes sont plus tolérantes et s’accomodent de plusieurs plantes nourricières. Les feuilles sont généralement plus appréciées, mais certaines chenilles peuvent aussi se nourrir de bois et parfois même d'insectes (et notamment d'autres chenilles). Lors des années favorables, elles peuvent pulluler et les dommages qu'elles peuvent causer aux cultures expliquent qu'elles ne soient pas toujours très appréciées de l'homme. Les chenilles de la Piéride du chou sont le cauchemar des jardiniers : elles peuvent dévorer un chou en quelques jours, ne laissant derrière elles que les feuilles trop coriaces ! Les papillons doivent se nourrir pour trouver les protéines et les sucres qui leur fournissent l'énergie nécessaire pour voler. Ils puisent souvent cette énergie dans le nectar des fleurs, aliment très riche en sucre. Il arrive aussi qu'ils boivent la sève de certaines plantes. Les fleurs qui offrent leur nourriture aux papillons sont très nombreuses. Les plus sollicitées sont celles de couleurs vives, qui sont plus facilement repérables. Mais les papillons repèrent aussi les fleurs grâce à la lumière ultraviolette qu'elles émettent. Les prairies fleuries, offrant de grandes quantités de nectar, sont le lieu privilégié des papillons. Ils y volent de fleur en fleur, faisant le plein d'énergie. Les mâles doivent absorber d'autres substances pour pouvoir se reproduire : ne pouvant émettre de phéromones sans certains éléments nutritifs, ils doivent d'abord prélever des sels minéraux dans leur environnement. Gazé posé sur une fleur de sauge 12 “Le plus beau des papillons n’est qu’une chenille habillée”. Les chenilles sont pourvues de puissantes mandibules et se nourissent généralement de plantes. 13 PAPILLON ET CAMOUFLAGE Pour les papillons, savoir parfois être discret signifie survivre. Face aux nombreux prédateurs qui les menacent, les papillons doivent employer de nombreuses ruses, afin de ne pas figurer au menu d’un de leurs prédateurs. Le camouflage des chenilles Les chenilles se camouflent non seulement en adoptant la couleur de leur milieu, mais aussi en prenant l’aspect de leur support. La chenille du Phalène du bouleau a la couleur des branches de bouleau et une forme très allongée avec des petites bosses qui reproduisent parfaitement les bourgeons des brindilles. Dans un autre genre, la chenille de la Noctuelle batis a différentes teintes de brun et une forme plus ronde. Au repos sur une feuille, elle ressemble à s'y méprendre à une fiente d'oiseau... Chenille mimétique sur une tige de calendula. Le camouflage des chrysalides Chrysalide de Machaon. 14 Durant cette période, l'insecte est immobile et sans défense, sa vie dépend donc de sa discrétion. Comme beaucoup d'autres chrysalides, celle du Machaon est fixée à une tige et retenue par une ceinture de soie. Sa forme la fait ressembler à une feuille. Le camouflage des papillons C'est sans doute chez l'insecte adulte que le camouflage est le plus développé et le plus complexe. En effet, chez le papillon, c'est la coloration des écailles des ailes qui permet le camouflage. Le nombre d'écailles étant très élevé, les motifs qu'elles représentent peuvent être infiniment variés, et d'une très grande précision. Ajoutée à cela, la forme des ailes est très variable et caractéristique de chaque espèce. Ces deux éléments expliquent pourquoi les papillons sont si difficiles à repérer quand ils sont posés. Les papillons nocturnes sont généralement mieux camouflés que les papillons diurnes, pour la simple raison que durant toute la journée, ils restent immobiles, tandis que dans le même temps, les prédateurs chassent. Les papillons de nuit sont ainsi souvent plus ternes que les papillons de jour. Parmi les plus connus, il y a la Feuille morte du chêne, par sa forme de feuille et sa couleur brunroux, et certains Sphinx, comme le Sphinx du liseron, qui se confond parfaitement avec l'écorce des arbres. Mais beaucoup d'autres papillons plus petits, aux couleurs ternes, sont eux aussi presque impossibles à repérer dès qu'ils se posent au sol ou sur un tronc. Citron posé sur une feuille. S’adapter pour survivre Lorsqu’au nord de l'Angleterre, des mines de charbon ont été ouvertes, la fumée dégagée a progressivement noirci les troncs des bouleaux, rendant le Phalène du bouleau très vulnérable. Alors que plusieurs décennies plus tard, les chercheurs pensaient que l'espèce avait disparu de cette région, ils découvrirent une nouvelle forme, appelée carbonaria, dont la couleur était beaucoup plus sombre et parfaitement adaptée à son milieu. L'espèce avait progressivement évolué : seuls les papillons de couleur sombre avaient pu survivre et se reproduire, donnant des descendants également sombres. Un bon exemple de sélection génétique ! Les prédateurs naturels Les prédateurs des papillons vont des petits insectes aux gros mammifères. Les oiseaux sont sans doute les prédateurs les plus redoutables, en particulier lorsqu'ils doivent nourrir leurs petits. Des espèces comme les mésanges bleues apprécient particulièrement les chenilles, qui sont des proies faciles et très nourrissantes. Les chauves-souris font, elles aussi, de grands ravages chez les papillons de nuit. Il est fréquent de trouver au sol des ailes de Sphinx ou de Paon de nuit, qui sont les seuls restes du repas d'un de ces mammifères insectivores. Le guépier est un prédateur redoutable pour les papillons Les araignées sont bien connues pour être elles aussi des mangeuses de papillons. Elles ont adopté deux techniques de chasse principales. La première est la toile, qu'elles tissent pour barrer des points stratégiques (haies et lieux de passage des insectes). L'autre technique est de se cacher là où les papillons vont se nourrir, c'est-à-dire au cœur des fleurs dont ils puisent le nectar. 15 INVITER LES PAPILLONS DANS SON JARDIN Un jardin à papillons bien conçu doit répondre à leurs besoins pour leur nourriture, mais aussi à leurs exigences écologiques. Attirer les papillons dans son jardin suppose donc de bien les comprendre. en mesure de choisir vos plantes en fonction des espèces que vous voulez attirer dans votre jardin. Un aménagement progressif La 1ère année, vous pouvez débuter par l'aménagement de petites plates-bandes qui contiennent trois ou quatre espèces de plantes mellifères fleurissant durant l'été (voir tableau p. 18-19). La 2ème année, vous augmentez la quantité et la sélection des plantes mellifères pour allonger la période de floraison afin de couvrir la saison de mai à octobre. Voici comment procéder : 1. Réfléchissez au style de votre jardin. Un style désordonné, aux plates-bandes incurvées et aux combinaisons asymétriques d'arbustes, de fleurs, de couleurs et de textures, convient mieux pour attirer les papillons. Les plates-bandes de fleurs ayant comme plantation de fond des arbustes seront plus visitées. 2. Considérez l'ensoleillement de votre jardin. Les papillons ont besoin de soleil pour se réchauffer. C'est pourquoi on les observe en plus grand nombre les jours ensoleillés et chauds, tandis que le temps frais et pluvieux les rend plutôt inactifs. 3. Les papillons ont aussi besoin de protection contre le vent. Si vous possédez de grands espaces, la plantation d'arbres en atténuera les effets. Sinon, des massifs d'arbustes et des clôtures recouvertes de plantes grimpantes joueront le même rôle. 4. Identifiez les espèces de papillons présentes dans les milieux environnants. Faites une distinction entre les milieux forestiers, les petits boisements, les champs sauvages, les terrains vagues, les bords de route, etc. Chaque type d’habitat attire des espèces particulières. Notez les espèces observées et les plantes utilisées soit comme nourriture par les chenilles, soit comme source de nectar. Vous serez alors 16 La 3ème année, augmentez encore la quantité de plantes mellifères. Expérimentez avec des plantes indigènes qui fournissent de la nourriture aux larves ou du nectar aux papillons. Procurez-vous des plants de pépinière pour ne pas détruire les milieux naturels. Les plantes en pot ont de meilleures chances de survie à la plantation. Pour plus de succès Pour augmenter vos chances de succès avec les papillons dans votre jardin, il est essentiel de connaître les besoins et les habitudes de vie des espèces que vous voulez attirer : papillons des champs, des forêts, des milieux humides ? Papillons diurnes ou nocturnes ? Sur quelles plantes pondent-ils leurs œufs ? Quelles sont les plantes qui produisent du nectar ? À quelle époque les adultes apparaissent-ils ? ... L'observation vous permettra de vous familiariser avec ces notions. La localisation de votre jardin a aussi beaucoup d'importance pour le succès de votre démarche : si vous êtes à proximité d'un environnement rural, vous aurez beaucoup plus de chances de succès, mais un balcon fleuri peut aussi être attractif ! L'aménagement de plusieurs jardins urbains pour les papillons et la conservation de couloirs verts, comme les abords des routes, des voies ferrées et des cours d'eau, reliant la campagne environnante à la ville sont des mesures encourageant les papillons à gagner votre jardin. Le jardin doit fournir des sources de nectar diversifiées et échelonnées du printemps à l'automne. Les plantes qui attirent le plus les papillons sont celles produisant beaucoup de nectar (cette ressource abondante sera partagée entre plusieurs espèces) ou dont la corolle est trop profonde pour les autres insectes butineurs (seuls les papillons à la trompe assez longue pourront atteindre le précieux nectar). Une grande diversité de fleurs est recommandée. qui, en plus d’être belles, attirent les papillons ? Nous vous conseillons par exemple de regrouper une variété de végétaux tels que : des plantes grimpantes, des plantes à fleurs annuelles et vivaces et des arbustes, de couleurs variées à un endroit bien ensoleillé et abrité du vent. Ceci vous permettra d’obtenir une grande gamme de couleurs et de sources de pollens, de nectars et de feuillages (nourritures des papillons et des chenilles). Même dans le plus petit des jardins, il faut laisser des "espaces sauvages" contenant des arbres, arbustes et plantes indigènes (saule, viorne, sureau, épilobe, salicaire...). Les pelouses composées d’une seule espèce de graminée (comme le gazon) sont un milieu stérile pour les papillons. Un mélange de graminées et de trèfle fournit une source de nourriture à certaines espèces, tandis que les "prés fleuris" constituent un habitat idéal à un grand nombre d’insectes. Nous préconisons en outre de privilégier les combinaisons de fleurs de couleurs jaune et mauve, car en plus de dégager un parfum agréable, elles attirent davantage les papillons. Nous suggérons également de planter des fleurs ou arbustes à fleurs simples et dont la corolle est profonde. Quelles plantes choisir pour inviter les papillons chez soi ? Enfin, il faut s’assurer de choisir des plantes ayant différentes périodes de floraison, de sorte que la présence de fleurs soit continue de mai à octobre. De cette façon, les papillons n’auront pas besoin de quitter votre jardin à la recherche de nourriture. Au moment de choisir les plantes à fleurs pour la prochaine saison, pourquoi ne pas favoriser celles Le Vulcain, un visiteur fréquent des jardins. 17 DES PLANTES POUR Voici quelques suggestions de végétaux qui fournissent feuillage aux chenilles 18 Nom français Nom latin Floraison Caractère attractif Abelia Abelia floribunda Printemps / été plante nectarifère Achillée millefeuille Achillea millefolium Été / automne plante nectarifère Anthyllide vulnéraire Anthyllis vulneraria Été plante hôte Asclépiade Asclepias tuberosa Printemps / été plante nectarifère Aubépine Crataegus sp Printemps plante nectarifère Baguenaudier Colutea arborescens Printemps plante hôte et nectarifère Bourrache Borago officinalis Printemps / été plante hôte et nectarifère Bugle rampante Ajuga reptans Printemps / été plante nectarifère Campanule feuilles rondes Campanula rotundifolia Printemps / été plante hôte et nectarifère Cardère à foulons Dipsacus fullonum Été plante nectarifère Centaurée scabieuse Centaurea scabiosa Été plante hôte et nectarifère Cerisiers Prunus avium Printemps plante nectarifère Digitale pourpre Digitalis purpurea Printemps / été plante nectarifère Échinacée Echinacea purpurea Printemps / été plante nectarifère Fenouil vulgaire Foeniculum vulgare Été plante hôte Knautie des champs Knautia arvensis Printemps / été plante hôte et nectarifère Lavande officinale Lavandula angustifolia Été plante nectarifère Lavatères Lavatera sp Été / automne plante nectarifère Lilas Syringa sp Printemps / été plante nectarifère Linaire des murs Linaria cymbalaria Été plante hôte Lotier corniculé Lotus corniculatus Printemps / été/ automne plante hôte et nectarifère Luzerne cultivée Medicago sativa Printemps / été/ automne plante hôte et nectarifère Marguerite Chrysanthemum sp Printemps / été plante nectarifère Menthe Mentha sp Printemps / été/ automne plante hôte et nectarifère LES PAPILLONS (plantes hôtes) et pollen et nectar aux papillons (plantes nectarifères). Nom français Nom latin Floraison Caractère attractif Monarde Monarda sp Printemps / été plante nectarifère Monnaie du Pape Lunaria biennis Printemps plante nectarifère Népéta Nepeta sp Printemps / été/ automne plante hôte et nectarifère Origan vulgaire Origanum vulgare Été plante hôte et nectarifère Orme champêtre Ulmus campestris Printemps plante hôte Orpin blanc Sedum album Été plante hôte et nectarifère Ortie dioïque Urtica dioica Été plante hôte Panicaut plat Eryngium planum Été plante hôte et nectarifère Phlox des jardins Phlox paniculata Printemps / été plante nectarifère Pied d’alouette Delphinium sp Été plante nectarifère Prunier Prunus domestica Printemps plante nectarifère Rose trémière Alcea rosea Printemps / été plante hôte et nectarifère Roses Rosa sp Printemps / été plante nectarifère Sainfoin esparcette Onobrychis sativa Printemps / été/ automne plante hôte et nectarifère Saponaire officinale Saponaria officinalis Été plante nectarifère Sauge officinale Salvia officinalis Printemps plante nectarifère Scabieuse colombaire Scabiosa columbaria Été plante hôte et nectarifère Serpolet Thymus serpyllum Été plante hôte et nectarifère Spirée Spirea sp Printemps / été plante nectarifère Thym vulgaire Thymus vulgaris Printemps plante hôte et nectarifère Valériane rouge Centranthus ruber Printemps / été/ automne plante hôte et nectarifère Vesce Jarosse Vicia cracca Printemps / été plante hôte et nectarifère Violette Viola sp Printemps / été plante hôte Zinnia Zinnia sp Printemps / été plante nectarifère 19 20 Terrasses et balcons Haies Un jardin miniature ne peut espérer attirer autant de papillons qu’un grand terrain, mais il est toutefois possible d’en tirer partie ! Quels que soient les pots ou conteneurs (baquets, jardinières, paniers suspendus…), le principe consiste à les remplir de fleurs à papillons aux couleurs vives et à maintenir leur floraison le plus longtemps possible. Les pots doivent être placés dans un endroit ensoleillé et abrité, groupés les uns près des autres plutôt qu’éparpillés. Une haie champêtre et diversifiée, composée d’une grande variété d’arbustes (chèvrefeuille, églantier, sureau, cornouiller, noisetier, troène, pommier…) demeure le point de départ incontournable d’un jardin naturel et vivant. En plus de son rôle de brise-vue préservant l’intimité de celui qui la plante, la richesse de la vie animale qui s’y réfugie fait qu’elle a un rôle essentiel pour le maintien de nombreuses espèces. Elle garantit par ailleurs un jardin animé de divers chants d’oiseaux. Les bons réflexes Il convient de se conformer à quelques règles de bon sens : les pesticides sont des médicaments pour les plantes. Le respect des doses est nécessaire pour assurer l’efficacité du produit mais aussi pour ne pas endommager la plante traitée et son entourage. Pour éviter de traiter trop largement, y compris des insectes qui n’attaquent pas la plante, choisissez un produit de traitement ciblé. Si vous avez un doute sur l’origine de l’infestation de votre plante, apportez une feuille malade ou une photo à votre magasin. Il vous sera alors indiqué le bon produit. Ne traitez que la plante malade, et ce, par un temps sans vent pour ne pas asperger d’autres végétaux. Herbes aromatiques Bassins et points d’eau Thym, romarin, lavande, sauge, serpolet, menthe verte, basilic, ciboulette, estragon, mélisse, origan et sarriette ne font pas le seul bonheur des cordons bleus. Ces plantes nectarifères constituent également une source importante de nourriture pour les insectes butineurs, pour lesquels elles sont très attractives. Comme tous les êtres vivants, les papillons ont besoin d’eau. Créer une mare, installer un petit bassin ou une fontaine dans votre jardin, vous permettra d’attirer les papillons mais aussi les libellules, les abeilles, les coccinelles, les batraciens et les oiseaux… Une simple petite flaque peut enchanter de nombreux oiseaux pour leur baignade quotidienne. En été, les papillons peuvent même se contenter d’une simple soucoupe d’eau, peu profonde, pour se désaltérer. 21 Les bons réflexes Si vous disposez d’un grand terrain, pourquoi ne pas réserver un espace spécifique du jardin pour planter une prairie fleurie ? Réservez 100 à 200 m2 de terrain que vous planterez d’un semis de gazon fleuri à base de graminées ou que vous laisserez en friche en semant simplement des annuelles (semis à la volée au printemps). Cet espace ne devra pas être tondu avant l’automne : entretien minimum, beauté des fleurs et des papillons maximum ! Afin de laisser reposer votre potager, pourquoi ne pas lui offrir quelques mois de répit ? En effet, une jachère plantée en « engrais verts » tels que Phacélie, Vesce ou Moutarde, par ailleurs fort décoratives, apporteront à votre terre un repos salutaire tout en permettant à de nombreuses espèces de papillons de s’épanouir. Un jardin idéal pour les papillons Un arbre Une plante grimpante Un massif de plantes nectarifères Une mare Un Un coin coin de de friche friche 22 Une prairie fleurie Petites recettes pour « appâter » les papillons Chez les papillons, l’odorat est un sens essentiel. Il permet de repérer la nourriture, de localiser la plante idéale pour la ponte, ou encore de reconnaître son partenaire. Il est possible de profiter de ce « nez » aiguisé pour les allécher et ainsi mieux pouvoir les observer. Pour les papillons de jour, au choix : • Mélanger 1 cc. de miel, 1 cc. de sucre, 1 pincée de sel et un peu d’eau pour délayer le tout, • Mélanger un peu de vin rouge avec une bonne dose de sucre et de miel. Pour les papillons de nuit, au choix : • Mélanger une mixture de bière de malt, de sirop, de compote de pommes et un peu de rhum, • Mélanger une mixture de vin rouge, de sucre et de compote de pommes, • Mélanger une mixture de sucre roux et de rhum, • Associer des fruits bien mûrs avec du sucre, un peu de bière et de vin rouge, le tout ayant macéré pendant deux jours. Ensuite, il suffit d’imbiber une serviette en papier (non parfumée) ou une feuille d’essuie-tout avec la mixture choisie. Puis, placer cette serviette dans un gobelet en plastique lui-même fixé sur un bâton. Cette « fleur artificielle » est alors fixée dans une haie ou une plate-bande. Il est aussi possible de faire tremper une ficelle de coton (30 cm) dans ces mixtures puis de suspendre la ficelle à un arbre. Les mixtures épaisses sont badigeonnées sur des branches. Les breuvages peuvent être également versés dans des coupelles. Les périodes les plus favorables sont le début du printemps et les mois d’août à octobre. Maintenant, à vous d’observer ! Une haie fleurie Un Un muret muret de de pierres pierres sèches sèches Des plantes aromatiques 23 VIGIE-NATURE, L’OBSERVATOIRE DES PAPILLONS DES JARDINS Un « Observatoire des Papillons des Jardins » permet aujourd’hui de rassembler vos observations de papillons dans votre jardin. Plus nous serons nombreux à participer à cette initiative nationale, plus les informations seront intéressantes. La grande diversité et les exigences écologiques variées des papillons leur confèrent un rôle d’indicateurs de la qualité des milieux naturels et de la biodiversité qu’ils abritent. Dans le cadre de l’initiative « Vigie-Nature » du Muséum National d’Histoire Naturelle et du programme « Papillons & Jardin » de l’association Noé Conservation, un « Observatoire des Papillons des Jardins » a été créé. Base de données centralisées, cet observatoire tout public permet de rassembler les observations que vous collectez dans vos jardins, et de les analyser pour mieux connaître la biodiversité. Comment participer à « l’Observatoire des Papillons des Jardins » ? Rien de plus simple : quand vous êtes dans votre jardin, comptez les papillons et envoyez-nous vos observations ! L’inscription se fait sur le site www.noeconservation.org. Vous fournissez vos e-mail, code postal, et une brève description de votre jardin. Nous vous envoyons ensuite votre première fiche d’observation mensuelle. Affichez-là à côté de la porte d’entrée, sur le rebord d‘une fenêtre ou dans votre cabanon de jardin, et les comptages peuvent commencer ! Toute la famille peut y participer ! L’identification. La première fois que vous regarderez un papillon de près, son nom ne vous sautera pas aux yeux… Ce guide vous aidera à identifier la majorité des espèces fréquentant votre jardin. Couleurs, formes, attitudes… il y a toujours un critère distinctif ! Le comptage. Pour chaque espèce identifiée lors d’une visite dans votre jardin, notez le nombre d’individus que vous avez vus sur votre fiche d’observation. A la fin de chaque mois, saisissez sur Internet, pour chaque espèce, le nombre maximum de papillons que vous avez pu observer. L’envoi de vos données. En vous connectant sur le site www.noeconservation.org, vous trouverez une page identique à votre fiche d’observation. Saisissez seulement le nombre maximum compté pour chaque espèce. À la fin de la saison, nous vous transmettrons un bilan de vos données comparées à celles collectées par les autres observateurs. Maintenant, à vous d’observer ! À terme, cet observatoire constituera un réseau d e s u r ve i l l a n c e d e d i f f é re n t e s e s p è c e s d e papillons et permettra ainsi de suivre, conformément aux recommandations européennes, leur évolution en tant qu’indicateurs de l’état de la biodiversité. Les réseaux d'amateurs sont indispensables pour assurer des suivis continus et faire fonctionner certains observatoires de la 24 biodiversité à l'échelon régional ou national en étroite collaboration avec des scientifiques. Plus nous serons nombreux, plus les informations seront utiles ! Pour connaître le protocole détaillé et saisir en ligne vos observations : www.noeconservation.org ou www.gammvert.fr QUELQUES ESPÈCES COMMUNES A RECONNAÎTRE En France, il existe 257 espèces de papillons de jour. Un grand nombre d’entre elles peut être rencontré dans nos jardins, mais leur identification n’est pas toujours aisée. Dans la liste suivante, nous avons retenu les espèces les plus communes et les plus faciles à identifier. Lorsque plusieurs espèces sont communes dans les jardins mais très ressemblantes, nous les avons regroupées en indiquant que plusieurs espèces semblables existent. Ces groupes sont alors identifiés sous le nom de l’espèce la plus commune, mais l’œil entraîné parviendra à distinguer les différences entre les espèces. Chaque espèce est présentée par une photographie de la face supérieure. Si la coloration varie entre mâles et femelles, une photographie de chaque sexe est présentée. Si la coloration des parties inférieures est un critère pour identifier l’espèce concernée, elle est également illustrée. La distribution française est représentée par une carte. Un petit logo indique la taille moyenne de l’espèce : grand (6 cm d’envergure), moyen (4-6 cm) ou petit (4 cm). Enfin, un texte décrit les colorations, dessins et autres critères qu’il vous faudra observer pour identifier chacune de ces espèces. 25 Liste d’espèces Azuré des nerpruns (Celastrina argiolus) Bleu clair avec bordure sombre. Dessous gris très pâle, avec petits points noirs. Chenille sur différentes plantes (ronce, bruyère, houx, lierre, arbres fruitiers, etc). Argus commun (Polyommatus icarus) Bleu chez le mâle ; brun sombre bordé de points orange chez la femelle. Dessous brun clair avec points noirs cerclés de blanc, et bordé de points noirs et orange. Plusieurs espèces semblables. Chenille sur plusieurs plantes (trèfle, luzerne, etc.). Aurore (Anthocharis cardamines) Blanc avec une large tache orange vif sur les ailes avant des mâles. Femelle comme la Piéride de la rave mais dessous blanc marbré de vert. Chenille sur crucifères sauvages. Demi-Deuil (Melanargia galathea) Damier noir et blanc plus ou moins régulier. Chenille sur graminées. Gazé (Aporia crataegi) Blanc, presque transparent avec nervures noires très visibles. Chenille sur aubépine et prunellier. Piérides blanches (Pieris) Blanc avec un ou deux points noirs et une bordure sombre plus ou moins marquée au bout de l’aile avant. Dessous blanc jaunâtre avec nervures plus ou moins marquées. Plusieurs espèces semblables. Chenille sur crucifères sauvages et cultivées (choux, colza). Citron (Gonepteryx rhamni) Uniformément jaune vif chez le mâle et blanc verdâtre chez la femelle. Ailes se terminant en pointe. Dans le Sud, le mâle d’une espèce voisine (Citron de Provence) porte une large tache orange sur les ailes avant. Chenille sur nerprun et bourdaine. 26 Flambé (Iphiclides podalirius) Jaune pâle zébré de larges bandes noires transversales. Ailes arrière prolongées par une longue queue et bordées de taches bleues dont une entourée de rouge orangé. Vol nonchalant. Chenille sur prunellier. Machaon (Papilio machaon) Jaune avec des dessins noirs réguliers. Ailes arrière prolongées par une queue et bordées de plusieurs taches bleues et d’une tache rouge orangé. Chenille sur carotte et fenouil. Cuivré commun (Lycaena phlaeas) Orange avec points noirs et bordé de brun sombre sur les ailes avant, et inversement brun sombre bordé d’orange sur les ailes arrière. Posé, ailes souvent entrouvertes. Chenille sur oseille et renouée. Hespérie de la houque (Thymelicus sylvestris) Brun orangé uni avec nervures parfois noires. Fine bordure noire. Trapu, vol saccadé. Posé, les ailes avant sont relevées par rapport aux ailes arrière. Plusieurs espèces semblables. Chenille sur graminées. Procris (Coenonympha pamphilus) Orange pâle avec fine bordure grise. Petit ocelle noir sur l’aile avant, plus marqué dessous. Dessous de l’aile arrière gris. Chenille sur graminées. Amaryllis (Pyronia tithonus) Orangé avec large bordure brun sombre régulière, se poursuivant parfois le long du corps. Un ocelle noir avec double point blanc sur l’aile avant. Chenille sur graminées. Belle-Dame (Cynthia cardui) Orange-rose avec taches noires. Bordure des ailes avant noire avec taches blanches. Dessous brun clair avec des dessins complexes, des zones blanches et une zone rosée souvent cachée. Papillon migrateur. Chenille sur plusieurs plantes (chardon, ortie, etc). 27 Petite Tortue (Aglais urticae) Orange avec taches noires et jaunes caractéristiques sur l’aile avant. Bordure irrégulière noire avec des taches bleues. Dessous brun foncé. Chenille coloniale sur ortie. Robert-le-Diable (Polygonia c-album) Orangé parsemé de taches noires. Se distingue surtout par ses ailes irrégulièrement découpées. Dessous brun-orangé sombre avec un petit « c » blanc. Territorial. Chenille sur plusieurs plantes (ortie, houblon, saule, orme). Souci (Colias crocea) Jaune orangé largement bordé de noir. Dessous jaunâtre avec un point noir sur les ailes avant, et un point blanc entouré d’orange sur les ailes arrière. Papillon migrateur. Chenille sur luzerne et trèfle. Tabac d'Espagne (Argynnis paphia) Orangé vif avec taches noires plus ou moins alignées. Dessous de l’aile avant orangé. Dessous de l’aile arrière verdâtre avec des zébrures argentées. Chenille sur violettes. Paon du Jour (Inachis io) Rouge sombre avec un grand ocelle bleu, jaune, rouge et noir sur chaque aile. Chenille sur ortie. Vulcain (Vanessa atalanta) Noir avec une large bande rouge sur chaque aile. Taches blanches au bout des ailes avant. Papillon migrateur. Territorial. Chenille sur ortie. Argus vert (Callophrys rubi) Dessus brun, dessous vert métallique. Posé, ailes souvent fermées. Chenille sur différentes plantes (ronce, ajonc, bruyère, houx, chêne, etc). 28 Brun des pélargoniums (Cacyreus marshalli) Brun sombre avec fine bordure noire piquetée de blanc. Très fine queue sur l’aile arrière avec un petit ocelle noir à la base. Dessous gris-brun marbré de bandes sombres. Espèce introduite d’Afrique du Sud en cours d’expansion. Chenille sur pélargonium (géranium cultivé). Grisette (Carcharodus alceae) Brun clair marbré de brun foncé, gris et ocre. Bordures comme dentelées. Trapu, vol saccadé. Chenille sur les mauves. Mégère (Lasiommata megera) Brun avec des zones orangées plus ou moins larges comportant un grand ocelle noir à l’avant et deux à quatre petits à l’arrière. Une espèce semblable, l’Ariane, mais brun plus uni. Chenille sur graminées. Moro-sphinx (Macroglossum stellatarum) Brun-gris et orange, mais ailes presque invisibles à cause des battements très rapides. Corps trapu. Rarement posé, butine en vol sur place grâce à sa longue trompe, ce qui lui donne une allure d’oiseau-mouche. Chenille sur plusieurs plantes (gaillet, argousier, stellaires, aspérules, etc.). Myrtil (Maniola jurtina) Brun sombre avec zone orangée et ocelle noir à l’avant. Dessous plus clair avec une bande claire diffuse à l’arrière, et une zone orangée avec ocelle noir à l’avant. Chenille sur graminées. Tircis (Pararge aegeria) Damier brun et jaune orangé. Ocelles noirs avec centre blanc dans les taches orangées bordant l’aile arrière. Territorial, affectionne les taches de lumière. Chenille sur graminées. Hespérie de la mauve (Pyrgus malvae) Brun-noir maculé de petites taches blanches. Trapu, vol saccadé. Plusieurs espèces semblables. Chenille sur plusieurs plantes (potentille, ronce, mauve, etc). 29 Glossaire 30 Nectar : liquide sucré sécrété par les fleurs qui est la principale nourriture des papillons adultes (imagos). Nervures : parties de l'aile qui sont rigides. Nymphose : étape de transformation de la chenille en nymphe. Ocelle : tache ronde évoquant un œil, régulièrement portée sur les ailes des papillons. Oeil composé : oeil constitué de nombreuses lentilles indépendantes. Ovipositeur : tube par lequel le papillon femelle pond ses oeufs. Palpes labiaux : courts pédoncules situés de part et d'autre de la bouche des papillons, qui leur servent d'organe tactile ; ils jouent un rôle important dans la recherche de la nourriture. Ils permettent aussi de protéger la trompe lorsqu'elle n'est pas en action. Phéromones : sécrétions glandulaires qui jouent un rôle important dans certains comportements chez les papillons, en particulier lors de la reproduction. Plante nourricière (ou plante hôte) : espèce végétale particulière dont se nourrit une chenille. Tarse : partie de la patte du papillon, souvent utilisée comme organe olfactif. Territorial : qui défend son territoire contre les autres individus de la même espèce. Rhopalocère : groupe qui rassemble les papillons de jour. Bibliographie Abdomen : dernière des trois parties qui constituent le corps de l'insecte. Cette cavité contient les organes reproducteurs et l’appareil digestif. Chez la plupart des femelles, l'abdomen est muni d'un ovipositeur qui sert à la ponte des oeufs. Antennes : organes sensoriels qui ont un rôle olfactif, auditif (détectent les vibrations de l'air), tactile, et ont même parfois une fonction gustative. Appareil auditif : organe de l'ouïe contenu dans l'abdomen ou le thorax. Il comprend de petits orifices recouverts d'une fine membrane qui est l'équivalent de notre tympan. Chenille : second stade de la vie des papillons, généralement appelé stade larvaire. Le corps de la chenille est formé de 13 segments (dont les trois premiers constituent le thorax), de 3 paires de vraies pattes, et de 5 paires de fausses pattes qui disparaîtront lors de la nymphose. Chrysalide ou nymphe : troisième stade de la vie des papillons. C'est durant cette étape que la chenille se transforme en papillon. Cocon : enveloppe soyeuse et rigide filée par les chenilles de certaines espèces grâce aux glandes séricigènes (en particulier par les papillons de nuit), avant la nymphose. Écailles : minuscules plaques qui recouvrent les ailes de tous les Lépidoptères et qui sont placées comme les tuiles d'un toit. Écosystème : ensemble des êtres vivants (animaux et végétaux) qui vivent dans un même milieu, et des minéraux dont ils ont besoin pour vivre. Exosquelette : squelette externe et rigide de tous les insectes. Il est constitué de chitine. Filière : organe de sécrétion de la soie, par les glandes séricigènes. La filière est située sous la tête de la chenille. Hétérocère : groupe qui comprend les papillons de nuit, bien que certains aient une activité diurne. Hibernation : état de vie ralentie, dû au froid hivernal. Le stade de développement pendant lequel le papillon hiberne dépend de l'espèce. Imago : nom scientifique donné à l'insecte adulte apte à se reproduire. Insectes : un des groupes des invertébrés. Leur corps est divisé en trois parties et il possède trois paires de pattes. Lépidoptères : ordre des insectes appelés plus couramment papillons. Ce mot vient du grec lepis, qui signifie « écaille », et de pteron, « aile ». Métamorphose : ensemble des transformations successives que subissent les chenilles pour atteindre l'âge adulte. Migration : déplacement sur de longues distances, effectué par certaines espèces de papillons. Mue : transformation consistant à la perte d'une peau devenue trop étroite. Albouy, V., 2002. Le jardin des insectes. Éditions Delachaux et Niestlé, Paris, 223 p. 2005. Le jardin naturel. Éditions Delachaux et Niestlé, Paris, 271 p. Chinery, M. et Cuisin, M., 1989. Les papillons d’Europe (rhopalocères et hétérocères diurnes). Éditions Delachaux et Niestlé, Lausanne, 320 p. Collectif, 2004. Jardin sauvage. Collection CPN, Boult-aux-Bois, 72 p. Lafranchis, T., 2000. Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles. Collection Parthénope, éditions Biotope, Mèze, 448 p. Leraut, P., 1992. Les papillons dans leur milieu. Écologuides, éditions Bordas, Paris, 257 p. Tampion, J. et M., 2003. Un jardin pour les papillons. Eyrolles, Paris, 175 p. Soutenez le programme “Papillons & Jardin” en participant à l’Observatoire des Papillons des Jardins. Adresses utiles www.noeconservation.org ou www.gammvert.fr GROUPES DES LÉPIDOPTÉRISTES PARISIENS Muséum National d’Histoire Naturelle, 36, rue Geoffroy Saint Hilaire, 75005 Paris Tél : 01 40 79 06 00 Office pour les Insectes et leur Environnement (OPIE) Domaine de l’Inra - La Minière BP30 78041 Guyancourt Tél : 01 30 44 13 43 Web : http://www.insectes.org Le Jardin des Papillons Réserve Naturelle Géologique de Haute Provence, Saint Benoît Réservation d’avril à septembre : 04 92 36 70 70 04000 Digne-les-Bains Tél : 06 30 98 59 63 Noé Conservation 3, rue Larochelle 75014 Paris Contact @noeconservation.org Ponema - Annepont 17350 Saint Savinien Tél. : 05 46 97 77 63 Web : http://www.ponema.org Proserpine, CPIE des Alpes de Haute Provence 9 rue Bourg Reynaud 04200 Sisteron Tél : 06 30 98 59 63 Web : http://www.proserpine.org Terre Vivante Domaine de Raud 38710 Mens Tél : 04 76 34 80 80 - Fax : 04 76 34 84 02 email : [email protected] Web : http://www.terrevivante.org Union de l’Entomologie Française 64 rue Vannerie, 21000 Dijon Tél. : 03 80 67 52 89 Rédaction : Antoine Cadi, Karine Langloÿs et Arnaud Greth (Noé Conservation) avec la participation de Bérangère Lamboley (Gamm vert), Pierre-Yves Henry, Romain Juillard, Karine Ancrenaz et Christian Kerbiriou (Muséum National d’Histoire Naturelle) - Conception maquette, réalisation et mise en page : Euro RSCG Compagnie - Iconographie : Bios, les Lépidoptéristes Parisiens (Luc Manil, Sonia Rubinowicz, Yvan Diringer, Matt Rollings). Illustrations : Géraldine Jaffrelot. 31 LE ES UI SG D ble du age re spo n Tout sur les papillons et le développement durable appliqué au jardin Il est de plus en plus prisé d'aménager son jardin en pensant à la nature. C'est une façon de rendre son environnement plus vivant. Bien peu de gens, cependant, aménagent leur jardin pour attirer des papillons. Pourtant, certaines espèces de papillons auraient bien besoin d’un peu d’attention ! De nombreuses menaces, principalement dues aux activités humaines, pèsent sur celles-ci. Il est aujourd’hui nécessaire de changer nos comportements, afin de ne pas provoquer d'irréversibles bouleversements dans leurs écosystèmes et, à terme, leur disparition. Nos jardins ont perdu de leur caractère sauvage et ne sont souvent plus adaptés aux exigences des papillons. Dans les zones périurbaines, ils font partie des derniers espaces de verdure, et constituent un refuge pour les papillons ainsi que pour de nombreuses autres espèces (oiseaux, petits mammifères, insectes…). Au-delà de leur beauté admirable, les papillons savent aussi se rendre utiles en butinant de fleur en fleur, assurant ainsi la pollinisation indispensable, entre autre, à la production de fruits et de légumes. Dans ce guide pédagogique, vous découvrirez des gestes simples permettant la fois de repenser le jardin, et de donner l’occasion aux petits et aux grands de découvrir, grâce aux papillons, les merveilles de la nature et ainsi d’adopter un comportement plus respectueux et plus responsable vis-à-vis de l’environnement. Les magasins Gamm vert sont à votre service pour vous conseiller et vous proposer tout le matériel et les produits nécessaires à la conduite et à l’entretien du jardin, dans le respect des principes du développement durable. Le papier utilisé pour la fabrication de ce guide a été sélectionné par Gamm vert afin de participer à la prévention de l’environnement et de la biodiversité. w.gammver t.fr ww Ne pas jeter sur la voie publique. Photos non contractuelles. Gamm vert SA. RC Paris B 337 891 287. Edition : Gutenberg On Line. in sa ja rd