Les papillons

publicité
Faisons pousser l’avenir
UI
SG D
ES
LE
PILLON
A
P
S
S
E
L
ja
in
sa
ble
du
rd
age re spo
n
1
UN PARTENARIAT
POUR LE DÉVELOPPEMENT
DURABLE
En s’associant avec Noé Conservation (association loi 1901 d’intérêt général),
Gamm vert, numéro un français de la distribution des loisirs verts,
s’engage à promouvoir le développement durable en apportant sa connaissance
et son professionnalisme dans le monde du jardin, dans le cadre du programme
« Papillons & Jardin ».
Le programme « Papillons & Jardin »
Le programme « Papillons & Jardin » de Noé Conservation
contribue à la préservation de la biodiversité au jardin en
soutenant des actions de protection des papillons menacés sur
le terrain et en proposant au grand public de modifier ses gestes
au quotidien, en faveur de l’environnement dans le jardin.
Participez à l’observatoire des papillons des jardins
La grande diversité et les exigences écologiques variées des papillons leur confèrent
un rôle d’indicateur de la qualité des milieux naturels. Pour cette raison, un
« Observatoire des Papillons des Jardins » permet de collecter vos observations dans
votre jardin, via Internet, puis de les analyser et de vous restituer les résultats. Plus
nous serons nombreux à participer à cette initiative nationale, plus les informations
seront intéressantes ! Nous attendons vos observations : www.noeconservation.org,
www.mnhn.fr ou www.gammvert.fr
En collaboration avec le
Et avec le soutien de la FONDATION NICOLAS HULOT POUR LA NATURE ET L’HOMME
et de la FONDATION D’ENTREPRISE VEOLIA ENVIRONNEMENT
Soutenez le programme « Papillons & Jardin »
Pour soutenir le programme « Papillons & Jardin »
vous pouvez adresser vos dons par chèque bancaire ou postal
(à l’ordre de Noé Conservation) à l’adresse suivante :
Noé Conservation, 3 rue Larochelle, 75014 Paris.
Une lettre d'information électronique vous sera envoyée si vous le souhaitez pour vous donner des nouvelles du projet.
AVANTAGES FISCAUX : 66 % du montant de votre don est directement déductible de vos impôts dans la limite de 20 % de
votre revenu net imposable (art. 200 du CGI). Ainsi, un don de 100 €, par exemple, ne vous revient qu’à 34 € après déduction
fiscale. Un reçu fiscal vous sera adressé.
PRÉFACE
Chers lecteurs,
« Certains papillons ne vivent qu'une journée et en
général il s'agit pour eux du plus beau jour de leur
vie ». Ce petit clin d’œil de Geluck nous invite à
découvrir le monde méconnu et merveilleux des
papillons. En effet, ceux-ci enrichissent notre vie,
d’abord par les services qu’ils nous rendent
(comme la pollinisation), mais aussi par leur beauté et la gaîté qu’ils apportent dans nos jardins !
Nos jardins sont potentiellement de véritables
réserves de biodiversité. Mais par ignorance ou
manque d’intérêt, nous ne favorisons pas toujours la vie sauvage… Chacun peut pourtant faire
évoluer son comportement dans le jardin par
des gestes simples (bonne utilisation des pesticides, compostage des déchets ménagers, économies d’eau, plantation d’essences locales...) qui
auront un impact positif sur toute la biodiversité
et permettront le retour des papillons. En plus,
ces petits gestes, répétés par des millions de
jardiniers amateurs, contribuent à l’amélioration
de notre environnement.
Le livret « Les papillons », de la série des guides
pédagogiques du jardinage responsable de
Gamm vert, a pour but de vous aider à mieux
comprendre le monde merveilleux de nos amis
ailés et colorés. Un premier pas pour mieux
respecter la biodiversité et l’environnement
dans le jardin, et devenir un éco-jardinier ! Avec
« l’Observatoire des Papillons des Jardins », vous
pouvez aussi partager vos observations de
papillons et contribuer ainsi à la connaissance de
notre patrimoine naturel, avec le Muséum
National d’Histoire Naturelle.
Sommaire
Préface
Introduction
Un corps d’insecte
3
4
8
Une vie de papillon
10
L’alimentation
12
Papillon et camouflage
14
Inviter les papillons dans son jardin
16
Vigie-Nature, l’Observatoire
des Papillons des Jardins
24
Quelques espèces
communes à reconnaître
25
Glossaire,
bibliographie,
Adresses utiles.
30
Rejoignez-nous sur
www.noeconservation.org
La nature a besoin de votre soutien.
Merci pour la diversité de la vie !
Arnaud Greth,
Président de Noé Conservation
3
INTRODUCTION
Gracieux entre tous, le papillon a toujours su émerveiller les hommes. Qui n’a jamais observé, un
après-midi d’été, un papillon volant de fleur en fleur ? Ou bien éteint la lumière, le soir venu, pour
empêcher un papillon de nuit de se brûler les ailes ?
Les papillons sont apparus avec les premières plantes à fleurs, il y a 150 à 200 millions d’années.
Comme les sauterelles et les coccinelles, ils descendent des Mécoptères, ou mouches-scorpions, qui
volaient dans les forêts de fougères préhistoriques.
Le p a p i l l o n e s t u n i n s e c t e d e l ’ o r d r e d e s
Lépidoptères, du grec « lepis » (écaille) et de « pte-
Un symbole fort dans l’imaginaire des hommes…
Chez les Grecs, le terme de psyché désigne à la fois l’âme humaine et le papillon. Selon la mythologie,
Prométhée façonna le corps humain avec de l’argile, et Athéna y insuffla un papillon pour l’animer.
Cette association symbolique est également connue en Amérique Centrale et en Asie du Sud-Est.
La métamorphose de la chenille en papillon est un symbole qui est repris dans toutes les mythologies.
Comme le papillon qui émerge de sa chrysalide, l’âme humaine est appelée à renaître
des épreuves pour s’éveiller à la sagesse.
L’art funéraire romain illustra sur les sarcophages et dans les catacombes les mythes de Psyché
et sa passion tragique pour Eros. Psyché y figure avec des ailes de papillon et son compagnon
des ailes d’oiseau. Le passage de la vie cachée de chrysalide à la vie aérienne en pleine lumière
constituait une image frappante de résurrection offerte par la nature. Quelques écrits légendaires
de Bretagne et de Lorraine décrivent l’âme du défunt s’envolant sous l’apparence d’un papillon.
Le méconium (déjection) des papillons Vanesses, rouge et indélébile, est certainement à l’origine
des pluies de sang relatées dans les chroniques antiques et médiévales. En ces temps sans pesticides,
les émergences massives de ces papillons, fréquents autour des lieux habités, devaient pouvoir
donner lieu à ce prodige interprété comme l’annonce d’une catastrophe.
Plus joyeux, le premier papillon du printemps promettait aux jeunes filles de Bigorre
et de Bretagne un mari dans l’année.
La modification des milieux naturels est la cause principale de la disparition des papillons.
4
ron » (aile). Cet ordre regroupe 127 familles et environ 165 000 espèces répertoriées. Il est divisé en
deux sous-ensembles, les Rhopalocères, ou
"papillons de jour" (environ 20 000 espèces dans le
monde dont 415 en Europe et 257 en France), et les
Hétérocères ou "papillons de nuit" (environ 130 000
espèces sur terre). Au total, les papillons représentent 10 % des espèces animales connues au monde.
Un rôle primordial dans les écosystèmes
L’importance des papillons dans un écosystème
donné n’est pas évidente à première vue. Pourtant,
en raison de l’alimentation de leurs larves et du rôle
essentiel joué par les adultes en tant que pollinisateurs, ces insectes occupent depuis fort longtemps
un rôle majeur dans l'évolution des végétaux. Les
papillons constituent aussi un maillon indispensable
de la chaîne alimentaire et contribuent à en assurer
l’équilibre. Rappelons, à titre d’exemple, que d’innombrables oiseaux dépendent des chenilles pour
s’alimenter. Les papillons, la diversité des espèces
et leur densité, sont ainsi de bons indicateurs de la
qualité des milieux.
Un insecte en danger
De nombreuses menaces, principalement dues aux
activités humaines, pèsent sur les papillons. En effet,
leurs exigences souvent très strictes (dépendance
d’une ou de quelques plantes hôtes pour les chenilles, disponibilité des ressources de nourriture pour
les adultes, existence d'aires ensoleillées, chaudes et
abritées des vents) limitent fortement leur choix d'habitat et les rendent très sensibles aux modifications,
parfois peu apparentes, de leur environnement.
ils ne peuvent ni survivre, ni se reproduire. En effet,
leur survie est directement liée à la présence des
plantes nourricières des chenilles. La destruction des
haies et l'assèchement des zones humides dus à l'expansion de l'activité humaine ont pour conséquence
de modifier la végétation. La mauvaise gestion de certaines forêts et la pollution ont également beaucoup
altéré la biodiversité. Les papillons, comme de nombreux autres animaux, sont touchés par cette altération
des milieux naturels, qui tend peu à peu à les faire
disparaître.
La situation des papillons est particulièrement
préoccupante dans le nord-ouest de l’Europe où l’on
commence à constater la raréfaction d’espèces
communes et abondantes, telles la Petite Tortue ou
le Demi-deuil. Les collections anciennes et la bibliographie permettent de suivre la régression de certaines
espèces. En région parisienne, l’urbanisation et le
développement des infrastructures ont fait disparaître,
au cours du XXème siècle, 20 à 40 espèces de
papillons de jour. En Bourgogne, 6 à 7 espèces ont
disparu dans la seconde moitié du XXème siècle… et
d’autres risquent de subir le même sort dans un avenir proche.
Il est donc nécessaire de changer nos comportements afin de ne pas provoquer d'irréversibles bouleversements dans nos écosystèmes.
La cause principale de la disparition des papillons est
la destruction massive de leurs milieux, sans lesquels
5
Aujourd’hui, de nombreux espaces plus ou moins
artificialisés sont susceptibles d’accueillir des
papillons : ce sont les jardins privés, les parcs, les
bords de routes, les champs en friche… autant de
sites qui constituent, en plus des espaces naturels,
un enjeu de protection de la biodiversité.
En France, 90 % des foyers disposent d’un espace de
jardinage lié à leur habitat principal : jardins, terrasses, balcons ou rebords de fenêtres. Mais, les jardins ont perdu de leur caractère sauvage et ne sont
souvent plus adaptés aux exigences des papillons.
Dans les zones périurbaines, ils sont pourtant les
6
derniers espaces de verdure, et constituent un ultime refuge pour les papillons ainsi que pour de nombreuses autres espèces animales et végétales
(oiseaux, petits mammifères, insectes…).
Quelques gestes simples pourraient permettre de
repenser le jardin et de donner l’occasion aux petits
et aux grands de redécouvrir, grâce aux papillons,
les merveilles de la nature. S’intéresser aux
papillons, c’est aussi s’interroger sur notre impact
sur la nature, et adopter un comportement plus
respectueux et plus responsable vis-à-vis de l’environnement.
Protégés par la loi
Depuis quelques années, une protection légale et des listes d’espèces considérées comme
menacées ont été mises en place (26 espèces de papillons protégées par la loi en France).
Ces décrets de protection ont eu le mérite d’offrir aux papillons un cadre de protection juridique
et d’attirer notre attention sur leur statut. Désormais, les papillons de jour sont de mieux
en mieux pris en compte lors de travaux d’aménagement, dans les études d’impact
ou dans les plans de gestion.
7
UN CORPS D’INSECTE
Le corps des insectes est segmenté en trois parties : tête, thorax et abdomen. Les papillons se
différencient par la présence d’écailles sur les ailes et par un appareil buccal suceur constitué
d’une trompe. Découvrons ces particularités.
aile antérieure
œil composé
antenne
aile postérieure
trompe
pattes
tête thorax
●
abdomen
Yeux bombés à multiples facettes.
Trompe : c’est la langue des papillons. L’insecte
l’enroule dans une structure protectrice sous sa
tête. La trompe permet d'aspirer le nectar des fleurs
qui contient fructose, glucose, protéines, vitamines
et autres substances énergétiques indispensables
pour voler. La taille de la trompe est très variable.
Certaines espèces de sphinx, par exemple, ont une
trompe qui mesure plus de 30 cm !
●
●
8
Les antennes : elles ont le même rôle que le nez
chez l'homme, à la différence près qu'elles sont
incomparablement plus sensibles aux odeurs. Le fait
que les deux organes olfactifs soient séparés leur
permet de localiser des sources complexes d'odeurs.
Les ailes : lorsque le papillon sort de la chrysalide,
ses ailes sont molles et plus petites que son corps.
●
●
Pattes : 6 pattes comme tous les insectes !
Abdomen : plus gros chez la femelle pour la production des œufs.
●
Le vol
Le type de vol dépend de la forme des ailes. Ainsi, des papillons comme le Flambé ou le Machaon
qui ont une grande surface d'aile ont la possibilité de faire de longs vols planés et peuvent
parcourir de grandes distances sans battre des ailes. D'autres espèces ont des ailes beaucoup
plus petites ou moins larges, ce qui les oblige à battre des ailes plus rapidement. Certains
papillons, comme le Moro-sphinx, peuvent réaliser jusqu'à 80 battements d'ailes par seconde,
ce qui leur permet d’atteindre des pointes de vitesse (jusqu’à 54 km/h), faire du surplace,
ou encore d'aller en marche arrière, selon la position dans laquelle ils mettent leurs ailes
(on l’appelle aussi pour cette raison le sphinx colibri).
Les écailles
Les ailes des papillons ont la particularité d'être couvertes d'écailles, qui sont des poils aplatis
et élargis. La taille et le nombre des écailles sont variables. Les motifs colorés des ailes dépendent
de leur disposition et de leur couleur. Les écailles sécrètent également les phéromones qui attirent
les individus de sexe opposé. De nombreuses espèces possèdent plus d'un million d’écailles !
Cela explique l'extrême complexité et la grande précision des dessins des ailes,
qui font des papillons de si beaux insectes.
Ocelle d’une aile de Machaon.
9
UNE VIE DE PAPILLON
Quelle que soit leur durée de vie, les papillons doivent traverser quatre phases successives
(l’œuf, la chenille, la chrysalide et l’adulte appelé imago), dont deux sont actives (chenille
et imago) et deux sont passives (œuf et chrysalide).
La naissance d’un papillon
Les femelles pondent les oeufs par centaines, au
printemps ou en été. Le stade œuf dure entre 3 et 8
jours. C'est une période passive durant laquelle se
forment les chenilles.
de chenille à celui de papillon. Ce processus est très
complexe et encore peu connu des scientifiques.
Après débute la 4ème et dernière phase : l'insecte parfait,
l’imago. La vie d'insecte ailé peut alors commencer.
Lorsqu'ils ne sont pas au repos, les papillons volent
à la recherche de nourriture. Durant cette période,
leur principal but est de trouver un partenaire pour
s'accoupler, et assurer ainsi la régénération de
l'espèce. Ils passent le reste de leur temps à défendre leur territoire et à fuir d'éventuels prédateurs.
Un besoin de soleil
Les papillons sont des animaux à sang froid. La
température de leur corps dépend donc de la température extérieure, et plus particulièrement des
rayons du soleil qu'ils peuvent capter pour se
réchauffer. Ils ne peuvent pas voler si leur température
est trop basse. Ils passent ainsi beaucoup de temps
au soleil pour absorber un maximum d'énergie
lumineuse. Leur rythme de vie dépend donc de l'ensoleillement, ce qui explique qu'ils ne sont pas très
actifs lors des journées peu ensoleillées, et qu'ils le
sont plus en milieu de journée.
La 2ème phase est active et est aussi la plus longue du
cycle (s’il n'y a pas d'hivernation). C'est lors de cette
période que l'on peut observer le plus gros changement de taille : un oeuf d’1 mm devient une chenille
de 4 cm ou plus ! Pour parvenir à cette croissance
exceptionnelle, les chenilles doivent consommer des
quantités considérables de végétaux. Cette extraordinaire croissance les oblige à effectuer plusieurs mues.
La phase suivante est la chrysalide. Passive cette
phase donne lieu à une transformation totale à l'intérieur de l'insecte. Des cellules sont chargées de la
réorganisation de l'anatomie de l'animal, du stade
Durée de vie
La durée de vie des papillons est très variable. Elle est de quelques semaines, et même de quelques
jours, pour certaines espèces. C'est le cas du Bombyx du mûrier (Bombyx mori), qui vit si peu
de temps qu'il ne se nourrit même pas lorsqu'il est adulte. En revanche, d'autres espèces vivent
beaucoup plus longtemps - autour d’une année - en particulier celles qui hibernent sous la forme
adulte. Ainsi le Citron va passer près de 7 mois (Avril-Octobre) à voltiger dans la campagne.
10
L'hibernation
Comme tous les animaux, les papillons doivent survivre à l'hiver, quelle que soit la forme sous laquelle ils
le font. Selon les espèces; ils hibernent en œuf,
chenille, chrysalide ou adulte. Pour résister aux températures, ils utilisent le plus souvent des liquides
qu'ils contiennent dans leur corps et qui les empêchent de geler, par exemple du glycérol. Ils se
réfugient alors en forêt, dans des fissures de murs,
des greniers ou des cavités pour se protéger des températures basses et des pluies hivernales.
Territoire
Les papillons de jour choisissent leurs territoires. Ils
recherchent activement un emplacement, si possible
ensoleillé et chaud. L'environnement choisi dépend
aussi de l’écologie de l'espèce concernée. Il peut
s'agir d'un sentier forestier, d'une clairière ensoleillée,
d'une prairie fleurie ou encore d'une haie. La taille des
territoires est variable selon les espèces, mais aussi
selon les individus. Un seul papillon peut garder à lui
tout seul jusqu'à 1000 m2, ce qui est énorme pour sa
taille. Lorsqu'ils ont trouvé un territoire qui leur
convient, les papillons font en sorte de se le réserver
et de le défendre des autres papillons. Mais certaines
espèces sont plus agressives que d'autres et chassent
aussi les autres animaux qui se trouvent dans leur
périmètre. C'est le cas des Hespérides qui n'hésitent
pas à poursuivre mouches, bourdons et autres petits
animaux qui tenteraient une intrusion. Les mâles chassent en priorité les mâles rivaux, afin de s'approprier
les femelles. D'autres espèces gardent des territoires
à plusieurs, ce qui accroît leur efficacité.
La migration
Certaines espèces de papillons effectuent annuellement des migrations. Cependant, il est rare
que les individus ayant migré entreprennent le voyage du retour. Par ce moyen, ils peuvent coloniser
chaque année, en été, des régions où ils ne pourraient survivre l'hiver, en raison du climat trop froid.
Ainsi, à l’approche de l’hiver, certains papillons familiers de nos jardins, comme le Vulcain
ou la Vanesse du chardon, migrent vers des régions plus hospitalières.
Ces modestes papillons bravent parfois les Alpes, emboîtant le pas des oiseaux migrateurs
qui empruntent ces mêmes routes vers l’Afrique. Sur le continent américain, le plus célèbre
des papillons migrateurs est le Monarque qui voyage du Canada jusqu'au Mexique en automne,
puis revient au Canada au printemps, après hivernation. En trois mois, un même individu
parcourt plus de 3 000 km à raison de 20 à 30 km par jour ! Un défi incroyable pour ces insectes
qui souffrent de la disparition des forêts dans lesquelles ils passent l’hiver.
La reproduction
Les mâles et les femelles peuvent se repérer à
plusieurs kilomètres grâce à leurs antennes très sensibles. Lorsqu'ils se sont rapprochés, la parade
nuptiale commence. Le mâle doit séduire la femelle
pour l'inciter à s'accoupler. Pour cela, il s'adonne à
de véritables danses. Il poursuit la femelle qui feint
de s'enfuir. Les mâles étant très persévérants, la
poursuite peut durer longtemps. Parfois, plusieurs
mâles luttent pour la même femelle. Une véritable
guerre des odeurs s'engage alors, chaque mâle
libérant son propre parfum dans l'espoir d'être
l'heureux élu qui pourra s'accoupler avec elle.
L’accouplement se fait en général au sol ou sur une
feuille. Les femelles pondent leurs œufs après avoir
été fécondées. Elles les déposent délicatement sur
les feuilles de la plante hôte, à laquelle ils se collent.
Cependant, les femelles de certaines espèces,
comme le Demi-deuil, pondent leurs œufs en vol. Il
s’agit d’espèces dont les chenilles peuvent se nourrir
de beaucoup de variétés de plantes, et les œufs ont
donc de grandes chances de tomber sur une plante
hôte qui leur convienne.
Accouplement
d’Oedipes.
Parc régional
des Landes
(Gascogne).
11
L’ALIMENTATION
Seuls les deux stades actifs s’alimentent : les chenilles de feuilles des plantes qui les abritent
et les papillons du nectar des fleurs. Les deux autres stades vivent sur les réserves accumulées
lors des phases actives : l’œuf par la femelle, et la chrysalide par la chenille.
De la chenille
De l’adulte
C'est lors de cette phase que les papillons se
nourrissent le plus et consomment la majorité de ce
qu’ils absorbent au cours de leur vie. Les chenilles
sont pourvues de puissantes mandibules et se nourissent généralement de plantes. Si la plupart ne
s’attaquent qu’à une seule espèce, quelques unes
sont plus tolérantes et s’accomodent de plusieurs
plantes nourricières. Les feuilles sont généralement
plus appréciées, mais certaines chenilles peuvent
aussi se nourrir de bois et parfois même d'insectes
(et notamment d'autres chenilles). Lors des années
favorables, elles peuvent pulluler et les dommages
qu'elles peuvent causer aux cultures expliquent
qu'elles ne soient pas toujours très appréciées de
l'homme. Les chenilles de la Piéride du chou sont le
cauchemar des jardiniers : elles peuvent dévorer un
chou en quelques jours, ne laissant derrière elles
que les feuilles trop coriaces !
Les papillons doivent se nourrir pour trouver les
protéines et les sucres qui leur fournissent l'énergie
nécessaire pour voler. Ils puisent souvent cette énergie dans le nectar des fleurs, aliment très riche en
sucre. Il arrive aussi qu'ils boivent la sève de certaines plantes. Les fleurs qui offrent leur nourriture aux
papillons sont très nombreuses. Les plus sollicitées
sont celles de couleurs vives, qui sont plus facilement repérables. Mais les papillons repèrent aussi
les fleurs grâce à la lumière ultraviolette qu'elles
émettent. Les prairies fleuries, offrant de grandes
quantités de nectar, sont le lieu privilégié des
papillons. Ils y volent de fleur en fleur, faisant le
plein d'énergie. Les mâles doivent absorber d'autres
substances pour pouvoir se reproduire : ne pouvant
émettre de phéromones sans certains éléments
nutritifs, ils doivent d'abord prélever des sels
minéraux dans leur environnement.
Gazé posé sur une fleur de sauge
12
“Le plus beau des papillons n’est qu’une chenille habillée”.
Les chenilles sont pourvues de puissantes mandibules
et se nourissent généralement de plantes.
13
PAPILLON
ET CAMOUFLAGE
Pour les papillons, savoir parfois être discret signifie survivre. Face aux nombreux prédateurs
qui les menacent, les papillons doivent employer de nombreuses ruses, afin de ne pas figurer
au menu d’un de leurs prédateurs.
Le camouflage des chenilles
Les chenilles se camouflent non seulement en
adoptant la couleur de leur milieu, mais aussi en
prenant l’aspect de leur support. La chenille du
Phalène du bouleau a la couleur des branches de
bouleau et une forme très allongée avec des petites
bosses qui reproduisent parfaitement les bourgeons
des brindilles. Dans un autre genre, la chenille de la
Noctuelle batis a différentes teintes de brun et une
forme plus ronde. Au repos sur une feuille, elle
ressemble à s'y méprendre à une fiente d'oiseau...
Chenille mimétique sur une tige de calendula.
Le camouflage des chrysalides
Chrysalide de Machaon.
14
Durant cette période, l'insecte est immobile et sans
défense, sa vie dépend donc de sa discrétion.
Comme beaucoup d'autres chrysalides, celle du
Machaon est fixée à une tige et retenue par une ceinture de soie. Sa forme la fait ressembler à une feuille.
Le camouflage des papillons
C'est sans doute chez l'insecte adulte que le camouflage est le plus développé et le plus complexe. En
effet, chez le papillon, c'est la coloration des écailles
des ailes qui permet le camouflage. Le nombre
d'écailles étant très élevé, les motifs qu'elles
représentent peuvent être infiniment variés, et
d'une très grande précision. Ajoutée à cela, la forme
des ailes est très variable et caractéristique de
chaque espèce. Ces deux éléments expliquent pourquoi les papillons sont si difficiles à repérer quand
ils sont posés. Les papillons nocturnes sont généralement mieux camouflés que les papillons diurnes,
pour la simple raison que durant toute la journée, ils
restent immobiles, tandis que dans le même temps,
les prédateurs chassent. Les papillons de nuit sont
ainsi souvent plus ternes que les papillons de jour.
Parmi les plus connus, il y a la Feuille morte du
chêne, par sa forme de feuille et sa couleur brunroux, et certains Sphinx, comme le Sphinx du
liseron, qui se confond parfaitement avec l'écorce
des arbres. Mais beaucoup d'autres papillons plus
petits, aux couleurs ternes, sont eux aussi presque
impossibles à repérer dès qu'ils se posent au sol ou
sur un tronc.
Citron posé sur une feuille.
S’adapter pour survivre
Lorsqu’au nord de l'Angleterre, des mines de charbon ont été ouvertes, la fumée dégagée
a progressivement noirci les troncs des bouleaux, rendant le Phalène du bouleau très vulnérable.
Alors que plusieurs décennies plus tard, les chercheurs pensaient que l'espèce avait disparu
de cette région, ils découvrirent une nouvelle forme, appelée carbonaria, dont la couleur
était beaucoup plus sombre et parfaitement adaptée à son milieu. L'espèce avait progressivement
évolué : seuls les papillons de couleur sombre avaient pu survivre et se reproduire, donnant
des descendants également sombres. Un bon exemple de sélection génétique !
Les prédateurs naturels
Les prédateurs des papillons vont des petits insectes
aux gros mammifères. Les oiseaux sont sans doute
les prédateurs les plus redoutables, en particulier
lorsqu'ils doivent nourrir leurs petits. Des espèces
comme les mésanges bleues apprécient particulièrement les chenilles, qui sont des proies faciles et
très nourrissantes. Les chauves-souris font, elles
aussi, de grands ravages chez les papillons de nuit.
Il est fréquent de trouver au sol des ailes de Sphinx
ou de Paon de nuit, qui sont les seuls restes du
repas d'un de ces mammifères insectivores.
Le guépier
est un prédateur
redoutable
pour les papillons
Les araignées sont bien connues pour être elles
aussi des mangeuses de papillons. Elles ont adopté
deux techniques de chasse principales. La première
est la toile, qu'elles tissent pour barrer des points
stratégiques (haies et lieux de passage des insectes). L'autre technique est de se cacher là où les
papillons vont se nourrir, c'est-à-dire au cœur des
fleurs dont ils puisent le nectar.
15
INVITER LES PAPILLONS
DANS SON JARDIN
Un jardin à papillons bien conçu doit répondre à leurs besoins pour leur nourriture, mais aussi à leurs
exigences écologiques. Attirer les papillons dans son jardin suppose donc de bien les comprendre.
en mesure de choisir vos plantes en fonction des
espèces que vous voulez attirer dans votre jardin.
Un aménagement progressif
La 1ère année, vous pouvez débuter par l'aménagement de petites plates-bandes qui contiennent trois
ou quatre espèces de plantes mellifères fleurissant
durant l'été (voir tableau p. 18-19).
La 2ème année, vous augmentez la quantité et la
sélection des plantes mellifères pour allonger la
période de floraison afin de couvrir la saison de mai
à octobre.
Voici comment procéder :
1. Réfléchissez au style de votre jardin. Un style
désordonné, aux plates-bandes incurvées et aux
combinaisons asymétriques d'arbustes, de fleurs,
de couleurs et de textures, convient mieux pour attirer les papillons. Les plates-bandes de fleurs ayant
comme plantation de fond des arbustes seront plus
visitées.
2. Considérez l'ensoleillement de votre jardin. Les
papillons ont besoin de soleil pour se réchauffer.
C'est pourquoi on les observe en plus grand nombre
les jours ensoleillés et chauds, tandis que le temps
frais et pluvieux les rend plutôt inactifs.
3. Les papillons ont aussi besoin de protection contre
le vent. Si vous possédez de grands espaces, la plantation d'arbres en atténuera les effets. Sinon, des
massifs d'arbustes et des clôtures recouvertes de
plantes grimpantes joueront le même rôle.
4. Identifiez les espèces de papillons présentes dans
les milieux environnants. Faites une distinction entre
les milieux forestiers, les petits boisements, les
champs sauvages, les terrains vagues, les bords de
route, etc. Chaque type d’habitat attire des espèces
particulières. Notez les espèces observées et les
plantes utilisées soit comme nourriture par les chenilles, soit comme source de nectar. Vous serez alors
16
La 3ème année, augmentez encore la quantité de plantes mellifères. Expérimentez avec des plantes indigènes qui fournissent de la nourriture aux larves ou
du nectar aux papillons. Procurez-vous des plants de
pépinière pour ne pas détruire les milieux naturels.
Les plantes en pot ont de meilleures chances de survie à la plantation.
Pour plus de succès
Pour augmenter vos chances de succès avec les
papillons dans votre jardin, il est essentiel de connaître
les besoins et les habitudes de vie des espèces que
vous voulez attirer : papillons des champs, des forêts,
des milieux humides ? Papillons diurnes ou nocturnes ?
Sur quelles plantes pondent-ils leurs œufs ? Quelles
sont les plantes qui produisent du nectar ? À quelle
époque les adultes apparaissent-ils ? ...
L'observation vous permettra de vous familiariser
avec ces notions. La localisation de votre jardin a
aussi beaucoup d'importance pour le succès de votre
démarche : si vous êtes à proximité d'un environnement rural, vous aurez beaucoup plus de chances de
succès, mais un balcon fleuri peut aussi être attractif !
L'aménagement de plusieurs jardins urbains pour les
papillons et la conservation de couloirs verts, comme
les abords des routes, des voies ferrées et des cours
d'eau, reliant la campagne environnante à la ville sont
des mesures encourageant les papillons à gagner
votre jardin.
Le jardin doit fournir des sources de nectar diversifiées et échelonnées du printemps à l'automne. Les
plantes qui attirent le plus les papillons sont celles
produisant beaucoup de nectar (cette ressource
abondante sera partagée entre plusieurs espèces)
ou dont la corolle est trop profonde pour les autres
insectes butineurs (seuls les papillons à la trompe
assez longue pourront atteindre le précieux nectar).
Une grande diversité de fleurs est recommandée.
qui, en plus d’être belles, attirent les papillons ?
Nous vous conseillons par exemple de regrouper
une variété de végétaux tels que : des plantes grimpantes, des plantes à fleurs annuelles et vivaces et
des arbustes, de couleurs variées à un endroit bien
ensoleillé et abrité du vent. Ceci vous permettra
d’obtenir une grande gamme de couleurs et de sources de pollens, de nectars et de feuillages (nourritures des papillons et des chenilles).
Même dans le plus petit des jardins, il faut laisser des
"espaces sauvages" contenant des arbres, arbustes
et plantes indigènes (saule, viorne, sureau, épilobe,
salicaire...). Les pelouses composées d’une seule
espèce de graminée (comme le gazon) sont un milieu
stérile pour les papillons. Un mélange de graminées
et de trèfle fournit une source de nourriture à certaines espèces, tandis que les "prés fleuris" constituent un habitat idéal à un grand nombre d’insectes.
Nous préconisons en outre de privilégier les combinaisons de fleurs de couleurs jaune et mauve, car en
plus de dégager un parfum agréable, elles attirent
davantage les papillons. Nous suggérons également
de planter des fleurs ou arbustes à fleurs simples et
dont la corolle est profonde.
Quelles plantes choisir pour inviter
les papillons chez soi ?
Enfin, il faut s’assurer de choisir des plantes ayant
différentes périodes de floraison, de sorte que la
présence de fleurs soit continue de mai à octobre.
De cette façon, les papillons n’auront pas besoin de
quitter votre jardin à la recherche de nourriture.
Au moment de choisir les plantes à fleurs pour la
prochaine saison, pourquoi ne pas favoriser celles
Le Vulcain, un visiteur fréquent des jardins.
17
DES PLANTES POUR
Voici quelques suggestions de végétaux qui fournissent feuillage aux chenilles
18
Nom français
Nom latin
Floraison
Caractère attractif
Abelia
Abelia floribunda
Printemps / été
plante nectarifère
Achillée millefeuille
Achillea millefolium
Été / automne
plante nectarifère
Anthyllide vulnéraire
Anthyllis vulneraria
Été
plante hôte
Asclépiade
Asclepias tuberosa
Printemps / été
plante nectarifère
Aubépine
Crataegus sp
Printemps
plante nectarifère
Baguenaudier
Colutea arborescens
Printemps
plante hôte et nectarifère
Bourrache
Borago officinalis
Printemps / été
plante hôte et nectarifère
Bugle rampante
Ajuga reptans
Printemps / été
plante nectarifère
Campanule feuilles rondes
Campanula rotundifolia
Printemps / été
plante hôte et nectarifère
Cardère à foulons
Dipsacus fullonum
Été
plante nectarifère
Centaurée scabieuse
Centaurea scabiosa
Été
plante hôte et nectarifère
Cerisiers
Prunus avium
Printemps
plante nectarifère
Digitale pourpre
Digitalis purpurea
Printemps / été
plante nectarifère
Échinacée
Echinacea purpurea
Printemps / été
plante nectarifère
Fenouil vulgaire
Foeniculum vulgare
Été
plante hôte
Knautie des champs
Knautia arvensis
Printemps / été
plante hôte et nectarifère
Lavande officinale
Lavandula angustifolia
Été
plante nectarifère
Lavatères
Lavatera sp
Été / automne
plante nectarifère
Lilas
Syringa sp
Printemps / été
plante nectarifère
Linaire des murs
Linaria cymbalaria
Été
plante hôte
Lotier corniculé
Lotus corniculatus
Printemps / été/ automne
plante hôte et nectarifère
Luzerne cultivée
Medicago sativa
Printemps / été/ automne
plante hôte et nectarifère
Marguerite
Chrysanthemum sp
Printemps / été
plante nectarifère
Menthe
Mentha sp
Printemps / été/ automne
plante hôte et nectarifère
LES PAPILLONS
(plantes hôtes) et pollen et nectar aux papillons (plantes nectarifères).
Nom français
Nom latin
Floraison
Caractère attractif
Monarde
Monarda sp
Printemps / été
plante nectarifère
Monnaie du Pape
Lunaria biennis
Printemps
plante nectarifère
Népéta
Nepeta sp
Printemps / été/ automne
plante hôte et nectarifère
Origan vulgaire
Origanum vulgare
Été
plante hôte et nectarifère
Orme champêtre
Ulmus campestris
Printemps
plante hôte
Orpin blanc
Sedum album
Été
plante hôte et nectarifère
Ortie dioïque
Urtica dioica
Été
plante hôte
Panicaut plat
Eryngium planum
Été
plante hôte et nectarifère
Phlox des jardins
Phlox paniculata
Printemps / été
plante nectarifère
Pied d’alouette
Delphinium sp
Été
plante nectarifère
Prunier
Prunus domestica
Printemps
plante nectarifère
Rose trémière
Alcea rosea
Printemps / été
plante hôte et nectarifère
Roses
Rosa sp
Printemps / été
plante nectarifère
Sainfoin esparcette
Onobrychis sativa
Printemps / été/ automne
plante hôte et nectarifère
Saponaire officinale
Saponaria officinalis
Été
plante nectarifère
Sauge officinale
Salvia officinalis
Printemps
plante nectarifère
Scabieuse colombaire
Scabiosa columbaria
Été
plante hôte et nectarifère
Serpolet
Thymus serpyllum
Été
plante hôte et nectarifère
Spirée
Spirea sp
Printemps / été
plante nectarifère
Thym vulgaire
Thymus vulgaris
Printemps
plante hôte et nectarifère
Valériane rouge
Centranthus ruber
Printemps / été/ automne
plante hôte et nectarifère
Vesce Jarosse
Vicia cracca
Printemps / été
plante hôte et nectarifère
Violette
Viola sp
Printemps / été
plante hôte
Zinnia
Zinnia sp
Printemps / été
plante nectarifère
19
20
Terrasses et balcons
Haies
Un jardin miniature ne peut espérer attirer autant de
papillons qu’un grand terrain, mais il est toutefois
possible d’en tirer partie ! Quels que soient les pots
ou conteneurs (baquets, jardinières, paniers
suspendus…), le principe consiste à les remplir de
fleurs à papillons aux couleurs vives et à maintenir
leur floraison le plus longtemps possible. Les pots
doivent être placés dans un endroit ensoleillé et
abrité, groupés les uns près des autres plutôt qu’éparpillés.
Une haie champêtre et diversifiée, composée d’une
grande variété d’arbustes (chèvrefeuille, églantier,
sureau, cornouiller, noisetier, troène, pommier…)
demeure le point de départ incontournable d’un jardin naturel et vivant. En plus de son rôle de brise-vue
préservant l’intimité de celui qui la plante, la richesse de la vie animale qui s’y réfugie fait qu’elle a un
rôle essentiel pour le maintien de nombreuses espèces. Elle garantit par ailleurs un jardin animé de
divers chants d’oiseaux.
Les bons réflexes
Il convient de se conformer à quelques règles de bon sens :
les pesticides sont des médicaments pour les plantes. Le respect des doses est nécessaire pour
assurer l’efficacité du produit mais aussi pour ne pas endommager la plante traitée et son entourage.
Pour éviter de traiter trop largement, y compris des insectes qui n’attaquent pas la plante, choisissez
un produit de traitement ciblé. Si vous avez un doute sur l’origine de l’infestation de votre plante,
apportez une feuille malade ou une photo à votre magasin. Il vous sera alors indiqué le bon produit.
Ne traitez que la plante malade, et ce, par un temps sans vent pour ne pas asperger d’autres végétaux.
Herbes aromatiques
Bassins et points d’eau
Thym, romarin, lavande, sauge, serpolet, menthe
verte, basilic, ciboulette, estragon, mélisse, origan
et sarriette ne font pas le seul bonheur des cordons
bleus. Ces plantes nectarifères constituent également une source importante de nourriture pour les
insectes butineurs, pour lesquels elles sont très
attractives.
Comme tous les êtres vivants, les papillons ont
besoin d’eau. Créer une mare, installer un petit bassin ou une fontaine dans votre jardin, vous permettra d’attirer les papillons mais aussi les libellules, les
abeilles, les coccinelles, les batraciens et les
oiseaux… Une simple petite flaque peut enchanter
de nombreux oiseaux pour leur baignade quotidienne.
En été, les papillons peuvent même se contenter
d’une simple soucoupe d’eau, peu profonde, pour
se désaltérer.
21
Les bons réflexes
Si vous disposez d’un grand terrain, pourquoi ne pas réserver un espace spécifique du jardin
pour planter une prairie fleurie ?
Réservez 100 à 200 m2 de terrain que vous planterez d’un semis de gazon fleuri à base de graminées
ou que vous laisserez en friche en semant simplement des annuelles (semis à la volée au printemps).
Cet espace ne devra pas être tondu avant l’automne : entretien minimum, beauté des fleurs et des papillons
maximum !
Afin de laisser reposer votre potager, pourquoi ne pas lui offrir quelques mois de répit ?
En effet, une jachère plantée en « engrais verts » tels que Phacélie, Vesce ou Moutarde,
par ailleurs fort décoratives, apporteront à votre terre un repos salutaire tout en permettant
à de nombreuses espèces de papillons de s’épanouir.
Un jardin idéal pour les papillons
Un arbre
Une plante grimpante
Un massif
de plantes nectarifères
Une mare
Un
Un coin
coin de
de friche
friche
22
Une prairie fleurie
Petites recettes pour « appâter » les papillons
Chez les papillons, l’odorat est un sens essentiel. Il permet de repérer la nourriture, de localiser
la plante idéale pour la ponte, ou encore de reconnaître son partenaire. Il est possible de profiter
de ce « nez » aiguisé pour les allécher et ainsi mieux pouvoir les observer.
Pour les papillons de jour, au choix :
• Mélanger 1 cc. de miel, 1 cc. de sucre, 1 pincée de sel et un peu d’eau pour délayer le tout,
• Mélanger un peu de vin rouge avec une bonne dose de sucre et de miel.
Pour les papillons de nuit, au choix :
• Mélanger une mixture de bière de malt, de sirop, de compote de pommes et un peu de rhum,
• Mélanger une mixture de vin rouge, de sucre et de compote de pommes,
• Mélanger une mixture de sucre roux et de rhum,
• Associer des fruits bien mûrs avec du sucre, un peu de bière et de vin rouge, le tout ayant
macéré pendant deux jours.
Ensuite, il suffit d’imbiber une serviette en papier (non parfumée) ou une feuille d’essuie-tout
avec la mixture choisie. Puis, placer cette serviette dans un gobelet en plastique lui-même fixé
sur un bâton. Cette « fleur artificielle » est alors fixée dans une haie ou une plate-bande.
Il est aussi possible de faire tremper une ficelle de coton (30 cm) dans ces mixtures
puis de suspendre la ficelle à un arbre. Les mixtures épaisses sont badigeonnées
sur des branches. Les breuvages peuvent être également versés dans des coupelles.
Les périodes les plus favorables sont le début du printemps et les mois d’août à octobre.
Maintenant, à vous d’observer !
Une haie fleurie
Un
Un muret
muret
de
de pierres
pierres sèches
sèches
Des plantes aromatiques
23
VIGIE-NATURE,
L’OBSERVATOIRE
DES PAPILLONS
DES JARDINS
Un « Observatoire des Papillons des Jardins » permet aujourd’hui de rassembler vos observations de papillons dans votre jardin. Plus nous serons nombreux à participer à cette initiative
nationale, plus les informations seront intéressantes.
La grande diversité et les exigences écologiques variées
des papillons leur confèrent un rôle d’indicateurs de la
qualité des milieux naturels et de la biodiversité qu’ils
abritent. Dans le cadre de l’initiative « Vigie-Nature » du
Muséum National d’Histoire Naturelle et du programme
« Papillons & Jardin » de l’association Noé Conservation,
un « Observatoire des Papillons des Jardins » a été créé.
Base de données centralisées, cet observatoire tout
public permet de rassembler les observations que vous
collectez dans vos jardins, et de les analyser pour mieux
connaître la biodiversité.
Comment participer à « l’Observatoire des Papillons des Jardins » ?
Rien de plus simple : quand vous êtes dans votre jardin, comptez les papillons et envoyez-nous vos
observations !
L’inscription se fait sur le site www.noeconservation.org.
Vous fournissez vos e-mail, code postal, et une brève description de votre jardin. Nous vous
envoyons ensuite votre première fiche d’observation mensuelle. Affichez-là à côté de la porte d’entrée, sur le rebord d‘une fenêtre ou dans votre cabanon de jardin, et les comptages peuvent commencer ! Toute la famille peut y participer !
L’identification. La première fois que vous regarderez un papillon de près, son nom ne vous sautera pas
aux yeux… Ce guide vous aidera à identifier la majorité des espèces fréquentant votre jardin. Couleurs,
formes, attitudes… il y a toujours un critère distinctif !
Le comptage. Pour chaque espèce identifiée lors d’une visite dans votre jardin, notez le nombre
d’individus que vous avez vus sur votre fiche d’observation. A la fin de chaque mois, saisissez sur
Internet, pour chaque espèce, le nombre maximum de papillons que vous avez pu observer.
L’envoi de vos données. En vous connectant sur le site www.noeconservation.org, vous trouverez
une page identique à votre fiche d’observation. Saisissez seulement le nombre maximum compté
pour chaque espèce. À la fin de la saison, nous vous transmettrons un bilan de vos données comparées à celles collectées par les autres observateurs.
Maintenant, à vous d’observer !
À terme, cet observatoire constituera un réseau
d e s u r ve i l l a n c e d e d i f f é re n t e s e s p è c e s d e
papillons et permettra ainsi de suivre, conformément aux recommandations européennes, leur
évolution en tant qu’indicateurs de l’état de la
biodiversité. Les réseaux d'amateurs sont
indispensables pour assurer des suivis continus
et faire fonctionner certains observatoires de la
24
biodiversité à l'échelon régional ou national en
étroite collaboration avec des scientifiques.
Plus nous serons nombreux, plus les informations
seront utiles ! Pour connaître le protocole détaillé et
saisir en ligne vos observations :
www.noeconservation.org ou www.gammvert.fr
QUELQUES ESPÈCES
COMMUNES
A RECONNAÎTRE
En France, il existe 257 espèces de papillons de jour. Un grand nombre d’entre elles peut être
rencontré dans nos jardins, mais leur identification n’est pas toujours aisée.
Dans la liste suivante, nous avons retenu les
espèces les plus communes et les plus faciles à
identifier. Lorsque plusieurs espèces sont communes dans les jardins mais très ressemblantes, nous
les avons regroupées en indiquant que plusieurs
espèces semblables existent. Ces groupes sont alors
identifiés sous le nom de l’espèce la plus commune,
mais l’œil entraîné parviendra à distinguer les différences entre les espèces.
Chaque espèce est présentée par une photographie
de la face supérieure. Si la coloration varie entre
mâles et femelles, une photographie de chaque sexe
est présentée. Si la coloration des parties inférieures
est un critère pour identifier l’espèce concernée, elle
est également illustrée. La distribution française est
représentée par une carte. Un petit logo indique la
taille moyenne de l’espèce : grand (6 cm d’envergure), moyen (4-6 cm) ou petit (4 cm). Enfin, un texte
décrit les colorations, dessins et autres critères qu’il
vous faudra observer pour identifier chacune de ces
espèces.
25
Liste d’espèces
Azuré des nerpruns (Celastrina argiolus)
Bleu clair avec bordure sombre. Dessous gris
très pâle, avec petits points noirs.
Chenille sur différentes plantes (ronce, bruyère,
houx, lierre, arbres fruitiers, etc).
Argus commun (Polyommatus icarus)
Bleu chez le mâle ; brun sombre bordé de points
orange chez la femelle. Dessous brun clair avec
points noirs cerclés de blanc, et bordé de points
noirs et orange. Plusieurs espèces semblables.
Chenille sur plusieurs plantes (trèfle, luzerne,
etc.).
Aurore (Anthocharis cardamines)
Blanc avec une large tache orange vif sur les
ailes avant des mâles. Femelle comme la Piéride
de la rave mais dessous blanc marbré de vert.
Chenille sur crucifères sauvages.
Demi-Deuil (Melanargia galathea)
Damier noir et blanc plus ou moins régulier.
Chenille sur graminées.
Gazé (Aporia crataegi)
Blanc, presque transparent avec nervures noires
très visibles.
Chenille sur aubépine et prunellier.
Piérides blanches (Pieris)
Blanc avec un ou deux points noirs et une bordure
sombre plus ou moins marquée au bout de l’aile
avant. Dessous blanc jaunâtre avec nervures
plus ou moins marquées. Plusieurs espèces
semblables.
Chenille sur crucifères sauvages et cultivées
(choux, colza).
Citron (Gonepteryx rhamni)
Uniformément jaune vif chez le mâle et blanc
verdâtre chez la femelle. Ailes se terminant en
pointe. Dans le Sud, le mâle d’une espèce voisine
(Citron de Provence) porte une large tache orange sur les ailes avant.
Chenille sur nerprun et bourdaine.
26
Flambé (Iphiclides podalirius)
Jaune pâle zébré de larges bandes noires transversales. Ailes arrière prolongées par une longue
queue et bordées de taches bleues dont une
entourée de rouge orangé. Vol nonchalant.
Chenille sur prunellier.
Machaon (Papilio machaon)
Jaune avec des dessins noirs réguliers. Ailes
arrière prolongées par une queue et bordées de
plusieurs taches bleues et d’une tache rouge
orangé.
Chenille sur carotte et fenouil.
Cuivré commun (Lycaena phlaeas)
Orange avec points noirs et bordé de brun sombre
sur les ailes avant, et inversement brun sombre
bordé d’orange sur les ailes arrière. Posé, ailes
souvent entrouvertes.
Chenille sur oseille et renouée.
Hespérie de la houque (Thymelicus sylvestris)
Brun orangé uni avec nervures parfois noires.
Fine bordure noire. Trapu, vol saccadé. Posé, les
ailes avant sont relevées par rapport aux ailes
arrière. Plusieurs espèces semblables.
Chenille sur graminées.
Procris (Coenonympha pamphilus)
Orange pâle avec fine bordure grise. Petit ocelle
noir sur l’aile avant, plus marqué dessous.
Dessous de l’aile arrière gris.
Chenille sur graminées.
Amaryllis (Pyronia tithonus)
Orangé avec large bordure brun sombre régulière,
se poursuivant parfois le long du corps. Un ocelle
noir avec double point blanc sur l’aile avant.
Chenille sur graminées.
Belle-Dame (Cynthia cardui)
Orange-rose avec taches noires. Bordure des
ailes avant noire avec taches blanches. Dessous
brun clair avec des dessins complexes, des zones
blanches et une zone rosée souvent cachée.
Papillon migrateur.
Chenille sur plusieurs plantes (chardon, ortie, etc).
27
Petite Tortue (Aglais urticae)
Orange avec taches noires et jaunes caractéristiques sur l’aile avant. Bordure irrégulière noire
avec des taches bleues. Dessous brun foncé.
Chenille coloniale sur ortie.
Robert-le-Diable (Polygonia c-album)
Orangé parsemé de taches noires. Se distingue
surtout par ses ailes irrégulièrement découpées.
Dessous brun-orangé sombre avec un petit « c »
blanc. Territorial.
Chenille sur plusieurs plantes (ortie, houblon,
saule, orme).
Souci (Colias crocea)
Jaune orangé largement bordé de noir. Dessous
jaunâtre avec un point noir sur les ailes avant, et
un point blanc entouré d’orange sur les ailes
arrière. Papillon migrateur.
Chenille sur luzerne et trèfle.
Tabac d'Espagne (Argynnis paphia)
Orangé vif avec taches noires plus ou moins
alignées. Dessous de l’aile avant orangé.
Dessous de l’aile arrière verdâtre avec des zébrures
argentées.
Chenille sur violettes.
Paon du Jour (Inachis io)
Rouge sombre avec un grand ocelle bleu, jaune,
rouge et noir sur chaque aile.
Chenille sur ortie.
Vulcain (Vanessa atalanta)
Noir avec une large bande rouge sur chaque aile.
Taches blanches au bout des ailes avant.
Papillon migrateur. Territorial.
Chenille sur ortie.
Argus vert (Callophrys rubi)
Dessus brun, dessous vert métallique. Posé,
ailes souvent fermées.
Chenille sur différentes plantes (ronce, ajonc,
bruyère, houx, chêne, etc).
28
Brun des pélargoniums (Cacyreus marshalli)
Brun sombre avec fine bordure noire piquetée de
blanc. Très fine queue sur l’aile arrière avec un
petit ocelle noir à la base. Dessous gris-brun
marbré de bandes sombres. Espèce introduite
d’Afrique du Sud en cours d’expansion.
Chenille sur pélargonium (géranium cultivé).
Grisette (Carcharodus alceae)
Brun clair marbré de brun foncé, gris et ocre.
Bordures comme dentelées. Trapu, vol saccadé.
Chenille sur les mauves.
Mégère (Lasiommata megera)
Brun avec des zones orangées plus ou moins
larges comportant un grand ocelle noir à l’avant
et deux à quatre petits à l’arrière. Une espèce
semblable, l’Ariane, mais brun plus uni.
Chenille sur graminées.
Moro-sphinx (Macroglossum stellatarum)
Brun-gris et orange, mais ailes presque invisibles
à cause des battements très rapides. Corps
trapu. Rarement posé, butine en vol sur place
grâce à sa longue trompe, ce qui lui donne une
allure d’oiseau-mouche.
Chenille sur plusieurs plantes (gaillet,
argousier, stellaires, aspérules, etc.).
Myrtil (Maniola jurtina)
Brun sombre avec zone orangée et ocelle noir à
l’avant. Dessous plus clair avec une bande claire
diffuse à l’arrière, et une zone orangée avec ocelle
noir à l’avant.
Chenille sur graminées.
Tircis (Pararge aegeria)
Damier brun et jaune orangé. Ocelles noirs avec
centre blanc dans les taches orangées bordant
l’aile arrière. Territorial, affectionne les taches de
lumière.
Chenille sur graminées.
Hespérie de la mauve (Pyrgus malvae)
Brun-noir maculé de petites taches blanches.
Trapu, vol saccadé. Plusieurs espèces semblables.
Chenille sur plusieurs plantes (potentille, ronce,
mauve, etc).
29
Glossaire
30
Nectar : liquide sucré sécrété par les fleurs qui est
la principale nourriture des papillons adultes (imagos).
Nervures : parties de l'aile qui sont rigides.
Nymphose : étape de transformation de la chenille
en nymphe.
Ocelle : tache ronde évoquant un œil, régulièrement
portée sur les ailes des papillons.
Oeil composé : oeil constitué de nombreuses lentilles
indépendantes.
Ovipositeur : tube par lequel le papillon femelle
pond ses oeufs.
Palpes labiaux : courts pédoncules situés de part
et d'autre de la bouche des papillons, qui leur servent
d'organe tactile ; ils jouent un rôle important dans
la recherche de la nourriture. Ils permettent aussi
de protéger la trompe lorsqu'elle n'est pas en action.
Phéromones : sécrétions glandulaires qui jouent un rôle
important dans certains comportements chez les papillons,
en particulier lors de la reproduction.
Plante nourricière (ou plante hôte) : espèce végétale
particulière dont se nourrit une chenille.
Tarse : partie de la patte du papillon, souvent utilisée
comme organe olfactif.
Territorial : qui défend son territoire contre les autres
individus de la même espèce.
Rhopalocère : groupe qui rassemble les papillons de jour.
Bibliographie
Abdomen : dernière des trois parties qui constituent
le corps de l'insecte. Cette cavité contient les organes
reproducteurs et l’appareil digestif. Chez la plupart des
femelles, l'abdomen est muni d'un ovipositeur
qui sert à la ponte des oeufs.
Antennes : organes sensoriels qui ont un rôle olfactif,
auditif (détectent les vibrations de l'air), tactile,
et ont même parfois une fonction gustative.
Appareil auditif : organe de l'ouïe contenu dans l'abdomen ou le thorax. Il comprend de petits orifices recouverts
d'une fine membrane qui est l'équivalent de notre tympan.
Chenille : second stade de la vie des papillons, généralement appelé stade larvaire. Le corps de la chenille est
formé de 13 segments (dont les trois premiers constituent
le thorax), de 3 paires de vraies pattes, et de 5 paires
de fausses pattes qui disparaîtront lors de la nymphose.
Chrysalide ou nymphe : troisième stade de la vie
des papillons. C'est durant cette étape que la chenille
se transforme en papillon.
Cocon : enveloppe soyeuse et rigide filée par les chenilles
de certaines espèces grâce aux glandes séricigènes (en
particulier par les papillons de nuit), avant la nymphose.
Écailles : minuscules plaques qui recouvrent les ailes
de tous les Lépidoptères et qui sont placées comme
les tuiles d'un toit.
Écosystème : ensemble des êtres vivants (animaux
et végétaux) qui vivent dans un même milieu,
et des minéraux dont ils ont besoin pour vivre.
Exosquelette : squelette externe et rigide de tous
les insectes. Il est constitué de chitine.
Filière : organe de sécrétion de la soie, par les glandes
séricigènes. La filière est située sous la tête de la chenille.
Hétérocère : groupe qui comprend les papillons de nuit,
bien que certains aient une activité diurne.
Hibernation : état de vie ralentie, dû au froid hivernal.
Le stade de développement pendant lequel le papillon
hiberne dépend de l'espèce.
Imago : nom scientifique donné à l'insecte adulte apte
à se reproduire.
Insectes : un des groupes des invertébrés. Leur corps est
divisé en trois parties et il possède trois paires de pattes.
Lépidoptères : ordre des insectes appelés plus
couramment papillons. Ce mot vient du grec lepis,
qui signifie « écaille », et de pteron, « aile ».
Métamorphose : ensemble des transformations successives que subissent les chenilles pour atteindre l'âge adulte.
Migration : déplacement sur de longues distances,
effectué par certaines espèces de papillons.
Mue : transformation consistant à la perte d'une peau
devenue trop étroite.
Albouy, V., 2002.
Le jardin des insectes.
Éditions Delachaux et Niestlé, Paris, 223 p.
2005. Le jardin naturel.
Éditions Delachaux et Niestlé, Paris, 271 p.
Chinery, M. et Cuisin, M., 1989.
Les papillons d’Europe
(rhopalocères et hétérocères diurnes).
Éditions Delachaux et Niestlé, Lausanne, 320 p.
Collectif, 2004.
Jardin sauvage.
Collection CPN, Boult-aux-Bois, 72 p.
Lafranchis, T., 2000.
Les papillons de jour de France, Belgique
et Luxembourg et leurs chenilles.
Collection Parthénope, éditions Biotope, Mèze, 448 p.
Leraut, P., 1992.
Les papillons dans leur milieu.
Écologuides, éditions Bordas, Paris, 257 p.
Tampion, J. et M., 2003.
Un jardin pour les papillons.
Eyrolles, Paris, 175 p.
Soutenez le programme
“Papillons & Jardin”
en participant à l’Observatoire
des Papillons des Jardins.
Adresses utiles
www.noeconservation.org ou www.gammvert.fr
GROUPES DES LÉPIDOPTÉRISTES PARISIENS
Muséum National d’Histoire Naturelle,
36, rue Geoffroy Saint Hilaire,
75005 Paris
Tél : 01 40 79 06 00
Office pour les Insectes
et leur Environnement (OPIE)
Domaine de l’Inra - La Minière BP30
78041 Guyancourt
Tél : 01 30 44 13 43
Web : http://www.insectes.org
Le Jardin des Papillons
Réserve Naturelle Géologique
de Haute Provence, Saint Benoît
Réservation d’avril à septembre :
04 92 36 70 70
04000 Digne-les-Bains
Tél : 06 30 98 59 63
Noé Conservation
3, rue Larochelle
75014 Paris
Contact @noeconservation.org
Ponema - Annepont
17350 Saint Savinien
Tél. : 05 46 97 77 63
Web : http://www.ponema.org
Proserpine, CPIE des Alpes de Haute
Provence
9 rue Bourg Reynaud
04200 Sisteron
Tél : 06 30 98 59 63
Web : http://www.proserpine.org
Terre Vivante
Domaine de Raud
38710 Mens
Tél : 04 76 34 80 80 - Fax : 04 76 34 84 02
email : [email protected]
Web : http://www.terrevivante.org
Union de l’Entomologie Française
64 rue Vannerie, 21000 Dijon
Tél. : 03 80 67 52 89
Rédaction : Antoine Cadi, Karine Langloÿs et Arnaud Greth (Noé Conservation) avec la participation de Bérangère Lamboley (Gamm vert),
Pierre-Yves Henry, Romain Juillard, Karine Ancrenaz et Christian Kerbiriou (Muséum National d’Histoire Naturelle) - Conception maquette, réalisation et
mise en page : Euro RSCG Compagnie - Iconographie : Bios, les Lépidoptéristes Parisiens (Luc Manil, Sonia Rubinowicz, Yvan Diringer, Matt Rollings).
Illustrations : Géraldine Jaffrelot.
31
LE
ES
UI
SG D
ble
du
age re spo
n
Tout sur les papillons et le développement durable
appliqué au jardin
Il est de plus en plus prisé d'aménager son jardin en pensant à la nature. C'est une façon de rendre son
environnement plus vivant. Bien peu de gens, cependant, aménagent leur jardin pour attirer des papillons.
Pourtant, certaines espèces de papillons auraient bien besoin d’un peu d’attention ! De nombreuses
menaces, principalement dues aux activités humaines, pèsent sur celles-ci. Il est aujourd’hui nécessaire
de changer nos comportements, afin de ne pas provoquer d'irréversibles bouleversements dans leurs
écosystèmes et, à terme, leur disparition.
Nos jardins ont perdu de leur caractère sauvage et ne sont souvent plus adaptés aux exigences des
papillons. Dans les zones périurbaines, ils font partie des derniers espaces de verdure, et constituent un
refuge pour les papillons ainsi que pour de nombreuses autres espèces (oiseaux, petits mammifères,
insectes…).
Au-delà de leur beauté admirable, les papillons savent aussi se rendre utiles en butinant de fleur en fleur,
assurant ainsi la pollinisation indispensable, entre autre, à la production de fruits et de légumes.
Dans ce guide pédagogique, vous découvrirez des gestes simples permettant la fois de repenser
le jardin, et de donner l’occasion aux petits et aux grands de découvrir, grâce aux papillons, les merveilles
de la nature et ainsi d’adopter un comportement plus respectueux et plus responsable vis-à-vis
de l’environnement.
Les magasins Gamm vert sont à votre service pour vous conseiller et vous proposer tout le matériel
et les produits nécessaires à la conduite et à l’entretien du jardin, dans le respect des principes
du développement durable.
Le papier utilisé pour
la fabrication de ce guide
a été sélectionné
par Gamm vert afin
de participer à la prévention
de l’environnement
et de la biodiversité.
w.gammver t.fr
ww
Ne pas jeter sur la voie publique. Photos non contractuelles. Gamm vert SA. RC Paris B 337 891 287. Edition : Gutenberg On Line.
in
sa
ja
rd
Téléchargement