Les opportunités du scénario de reprise chinoise L`intérêt pour les

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PAGE 14 jeudi 8 novembre 2012
MARCHÉS & PRODUITS
Les opportunités du scénario de reprise chinoise
Les prévisions de bénéfices des sociétés commenceront à s’améliorer dans la première moitié de 2013. Les prix bas actuels des actions représentent de bons points d’entrée.
JIAN SHI CORTESI*
Les actions chinoises montrent des signes de reprise
après deux ans de sous-performance par rapport au
marché global. D’un point de vue macro, les récentes statistiques ont favorablement surpris, la politique monétaire s’est assouplie et les mesures de relance modérées des infrastructures ont contribué à
une amélioration progressive de l’économie. Sur le
plan microéconomique, la croissance des bénéfices
industriels s’est accélérée en septembre et les prix des
principales matières premières sur les marchés intérieurs ont atteint un plancher ou commencent à
Danone visé
par l’américain
Nelson Peltz
L’investisseur activiste américain
Nelson Peltz a Danone dans son
viseur, estimant que le groupe alimentaire français devait réduire
ses coûts et faire une meilleure utilisation de ses liquidités au profit
des actionnaires, affirme mercredi
le quotidien Financial Times.
Trian, le fonds d’investissement
fondé par M. Peltz, a accumulé
une participation de l’ordre de 1%
dans Danone, moyennant un investissement d’environ 300 millions d’euros, selon des personnes
proches du dossier citées par le
journal économique britannique.
«Il existe dans nos statuts une procédure indiquant que tout franchissement de seuil de plus de
0,5% du capital doit faire l’object
d’une déclaration écrite», a expliqué une porte-parole du groupe.
«Pour le moment nous n’avons
rien reçu, donc on ne fait pas de
commentaire», a-t-elle ajouté.
Les investisseurs activistes ont
pour stratégie de prendre une participation dans une société cotée
dont ils jugent le cours sous-évalué pour l’obliger à modifier sa
stratégie dans un sens plus favorable à l’actionnaire.
M. Peltz s’en est déjà pris dans le
passé à plusieurs groupes alimentaires, comme Heinz, Kraft et
Cadbury. C’est la première fois
qu’il intervient dans une société
cotée française, note le journal, en
relevant l’aversion traditionnelle
des milieux d’affaires de l’Hexagone envers l’activisme actionnarial incarné par M. Peltz.
s’apprécier à nouveau. Ces facteurs pourraient renforcer l’indice MSCI China, qui se négocie actuellement à près de dix fois les bénéfices estimés, ce
qui est peu en comparaison historique.
Dans un scénario de reprise, les valeurs cycliques domestiques liées à l’industrie lourde et à la construction pourraient afficher une forte performance et offrir des opportunités de transactions à court terme.
Toutefois, les sociétés que nous privilégions le plus
demeurent bien positionnées pour tirer parti de la
tendance à long terme de croissance des revenus et
de la consommation en Chine. Les nouveaux dirigeants chinois entreront en fonction l’an prochain,
mais ils sont déjà actifs à des postes clés du gouvernement depuis plusieurs années. Ils continueront
ainsi de guider la Chine sur la voie tracée par le
12e plan quinquennal et leur objectif politique principal sera susceptible d’englober la croissance de la
consommation, la protection de l’environnement, la
réforme du marché des capitaux et des logements
abordables. Les principaux bénéficiaires de ces politiques pourraient être les entreprises de la vente
de détail, de l’automobile, de l’électronique grand
public, du divertissement, de la technologie de l’information et des assurances. Dans ce segment, nous
privilégions les sociétés qui ont un avantage concur-
rentiel, une forte capacité de générer des revenus, un
bilan solide et une stratégie de croissance raisonnée. Nous avons récemment augmenté notre pondération dans les actions liées à la consommation qui
remplissent ces critères. Selon notre analyse, les prévisions de bénéfices de ces sociétés commenceront
à s’améliorer dans la première moitié de 2013, et nous
considérons que les prix bas actuels des actions constituent de bons points d’entrée. Nous avons également
augmenté l’exposition au secteur du charbon car
nous prévoyons un creux des prix et de la demande.
*JB Chindonesia Fund
L’intérêt pour les outsiders
asiatiques se développe
Le poids des pays de l’ASEAN ne cesse de croître. Ils devraient susciter l’intérêt croissant des investisseurs.
THOMAS STADELMANN*
Malgré leur taux de croissance impressionnant, les petites économies
asiatiques sont souvent oubliées
face à la croissance de la Chine.
Mais l’importance de ces pays devrait progresser dans les années à
venir. En raison de leurs importants avantages de coûts, ces tigres
asiatiques attirent en effet de plus
en plus l’attention des entreprises
étrangères.
Les nouveaux tigres asiatiques se
sont rassemblés en 1967 avec la
formation de l’ASEAN, l’Association des nations de l’Asie du SudEst. Les Etats fondateurs incluaient
la Thaïlande, l’Indonésie, la Malaisie, les Philippines et Singapour.
Au cours des décennies suivantes,
d’autres pays ont rejoint l’organisation qui se compose désormais
de 10 pays et représente près de
600 millions d’habitants, soit quasiment le double de l’Union européenne. Mais il ne s’agit pas du
tout d’un groupe homogène:
constitué de pays prospères
comme la cité-État de Singapour
et des nations émergentes dynamiques que sont la Malaisie et l’Indonésie, il compte également des pays
pauvres comme le Laos et le Cambodge. L’association présente également d’importantes disparités en
termes de religions et de systèmes
TAUX DE RÉMUNÉRATION HORAIRE
30
20
10
0
-10
06 07 08 09 10
Asie
06 07 08 09 10
Europe occidentale
06 07 08
Chine
Secteur manufacturier. (Variation annuelle en pourcentage).
U.S. Bureau of Labor Statistics (département américain du Travail)
politiques. Mais malgré toutes ses
divergences, cette union qui reste
précaire envisage à moyen terme
une fusion basée sur le modèle européen. L’objectif est de supprimer
les obstacles douaniers entre les
États membres d’ici à 2015, même
s’il est souvent perçu par les observateurs politiques comme très ambitieux.
Un indice calculé par le World
Economic Forum (WEF) comparant la qualité des infrastructures
de chaque pays montre qu’il existe
des différences majeures entre les
États membres de l’ASEAN. L’Association se compose d’une part de
plusieurs pays très développés,
comme Singapour, qui occupe la
troisième place du classement du
WEF, et d’autre part de pays
comme le Vietnam et les Philippines, qui présentent d’importants
retards en matière d’infrastructures. Les gouvernements ont reconnu qu’il fallait agir et des accords de libre-échange, y compris
avec des pays non membres de
l’ASEAN, devraient favoriser la relance de la croissance de l’économie régionale. La Suisse a d’ores et
déjà conclu un accord de ce genre
avec Singapour et des accords similaires devraient bientôt suivre
avec des pays comme l’Indonésie,
le Vietnam et la Malaisie (la Suisse
et la Malaisie ont lancé ce processus ce lundi). Malgré le manque
d’homogénéité et les restrictions
réglementaires actuelles en matière
d’investissements étrangers, la région dans son ensemble devrait enregistrer un développement très
dynamique dans le futur, et les investissements directs étrangers devraient fortement augmenter avec
l’ouverture de l’économie régio-
nale. Une nouvelle vague d’investissements devrait se concentrer
avant tout sur l’extraction et le traitement des matières premières
dans des pays comme l’Indonésie
et le Vietnam.
Une politique monétaire plus expansionniste devrait relancer l’an
prochain la dynamique de croissance dans la région. Les investissements directs étrangers devraient
également augmenter sous l’effet
des processus d’intégration continus. L’une des raisons du développement positif de la région est l’accélération de la croissance des
salaires en Chine au cours des dernières années, laquelle a rendu des
pays comme le Vietnam et l’Indonésie plus compétitifs par rapport
à d’autres pays asiatiques. Les coûts
unitaires de main-d’œuvre représentent également un critère important lorsqu’il s’agit d’évaluer la
compétitivité mondiale d’un pays.
En l’état actuel des choses, les coûts
de la main-d’œuvre chinoise peuvent sembler bas dans un contexte
mondial, mais ils augmentent et
représentent une part de plus en
plus importante des marges sur les
produits. Par conséquent, les entreprises avec des processus exigeants en main-d’œuvre transfèrent de plus en plus d’emplois vers
des pays aux coûts salariaux inférieurs.
L’Indonésie a souvent joué un rôle
de pionnier dans la région. Cet Etat
multiethnique s’est considérablement développé depuis la crise
asiatique de 1997/98. En effet,
l’aversion accrue des investisseurs
pour les risques liés aux marchés
émergents n’a concerné l’Indonésie que pendant une période de
temps très courte. Au cours des
cinq dernières années, la croissance
économique de l’Indonésie - qui
compte pas moins de 240 millions
d’habitants - n’a jamais été inférieure à 4,5%, et elle est montée l’an
dernier à un taux impressionnant
de 6,5%. Durant la crise financière,
le pays s’est également montré très
robuste. Il est parvenu à échapper
à la tendance généralement négative dont a souffert la région. Le
fait que l’Indonésie ait réussi à générer une croissance solide malgré
un contexte de ralentissement économique mondial s’explique par
la relativement faible dépendance
du pays (d’après les standards des
pays émergents) à l’égard de ses exportations, son économie étant
avant tout tirée par une demande
interne solide.
Cependant, l’Indonésie est déterminée à renforcer l’internationalisation de son économie et suit à cet
égard les traces de son important
voisin chinois, dont l’économie est
fortement axée sur l’exportation.
Le pays prévoit ainsi dans le futur
plusieurs projets d’infrastructures
majeurs visant à favoriser l’internationalisation de son économie.
Par exemple, l’entreprise publique
Indonesia Port Corporation II a
démarré la mise en chantier du
Kalibary Port, une extension de
Tanjung Priok, le port principal
du pays situé au nord de Djakarta.
Pas moins de 2,5 milliards de dollars ont été investis dans ce projet. A l’achèvement des travaux
en 2023, Kalibaru devrait être l’un
des dix plus grands ports au
monde. Ceci donne un aperçu de
l’ampleur des ambitions de ce pays
multi-insulaire.
Les tigres asiatiques deviennent de
plus en plus attractifs sur fond de
concurrence internationale entre
les pays. Les faibles coûts salariaux
attirent un nombre croissant d’entreprises dont l’activité tourne autour de la fabrication de produits
exigeants en main-d’œuvre. Ce développement s’explique aussi par
le fait que les gouvernements de ces
pays cherchent à accroître leur attractivité par le biais d’investissements en infrastructures. Plusieurs
membres de l’ASEAN devraient
susciter l’intérêt croissant des investisseurs étrangers pour l’implantation de leur production industrielle,
surtout par rapport à la Chine.
*Hyposwiss Private Bank
Tension sur
les taux italiens
et espagnols
Les taux d’emprunt de l’Espagne
et de l’Italie se sont tendus hier sur
le marché obligataire, pénalisés
par les prévisions moroses de la
Commission européenne sur la
zone euro, tandis que la dette américaine profitait de la réélection
du président Barack Obama.
Le taux à 10 ans de l’Espagne
grimpait hier à 5,693% (contre
5,660% mardi à la clôture) sur le
marché secondaire, où s’échange
la dette déjà émise.
Madrid va en outre procéder à un
emprunt obligataire jeudi matin,
qui sera très suivi par les marchés,
à échéance 2015, 2018 et 2032.
De son côté, le taux de l’Italie suivait la même tendance et progressait légèrement à 4,908% (contre
4,896%).
Parmi les pays les plus solides, le
taux de l’Allemagne baissait à
1,380% (contre 1,439%), tout
comme celui de la France à
2,180% (contre 2,202%).
Hors zone euro, le taux britannique reculait à 1,759%, contre
1,816% la veille.
Enfin, aux Etats-Unis, le taux à
10 ans baissait à 1,637% contre
1,751% la veille, tout comme celui à 30 ans à 2,829% contre
2,920% mardi. Le taux à 3 mois
progressait à 0,10%, contre 0,09%
la veille.
PÉTROLE: effondrement
Les prix du pétrole se sont effondrés hier à New York, dans un
marché préoccupé par la réélection aux Etats-Unis du président
Barack Obama et d’un Congrès
divisé. Le baril de «light sweet
crude» (WTI) pour livraison en
décembre a chuté de 4,27 dollars
à 84,44 dollars sur le New York
Mercantile Exchange (Nymex).
Les prix ont accentué encore davantage leurs pertes après la
publication du rapport hebdomadaire du Département de l’Energie sur les réserves d’or noir. S’il a
fait état d’une hausse de 1,8 million de barils des stocks de brut
lors de la semaine achevée le 2 novembre, en ligne avec les attentes
des analystes, ce rapport a annoncé des hausses inattendues des
stocks de produits raffinés. Les réserves d’essence ont affiché une
hausse de 2,9 millions de barils,
alors que les experts attendaient
une diminution de 1,3 million de
barils, et les stocks de produits distillés ont augmenté de 100.000
barils, alors que les analystes pariaient sur un recul de 1,6 million
de barils.
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