Parc national « entre Champagne et Bourgogne » Un site pour un parc national forestier de plaine en France métropolitaine Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer, en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le climat www.developpement-durable.gouv.fr 1 Parc national « entre Champagne et Bourgogne » Un site pour un projet de parc national forestier de plaine en France métropolitaine ? L ’enjeu : un site intégrant des forêts feuillues de plaine pour compléter le réseau des parcs nationaux français Les espaces protégés sont au cœur de la politique française de conservation de la biodiversité et d’aménagement durable des territoires. Parmi eux, les parcs nationaux occupent une place toute particulière. Les parcs nationaux ont vocation à constituer, dans une logique de complémentarité avec les autres outils de protection, un réseau représentatif des grands écosystèmes les plus emblématiques du territoire français. C’est ainsi que les neufs parcs nationaux actuels protègent déjà des écosystèmes clés : moyenne montagne, haute montagne, divers types de forêt tropicale, milieux insulaires et côtiers. La création d’un parc national forestier de plaine est donc une priorité du ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer, avec l’ambition de mettre en place, dès 2009, le groupement d’intérêt public chargé de réaliser les études sur le site qui aura été retenu. Au niveau mondial, l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) rappelle d’ailleurs la nette sous-représentation des forêts tempérées, feuillues et résineuses, dans le réseau mondial des aires protégées. Qu’est-ce qu’un parc national ? Un parc national est un espace en grande partie exceptionnel, du fait d’une combinaison entre géologie, climat, diversité biologique, dynamique des écosystèmes, activités humaines et paysages ou, en d’autres termes, entre nature et culture. Les parcs nationaux « à la française », largement réformés et modernisés par la loi du 14 avril 2006 votée à l’unanimité, sont des espaces sur lesquels est menée une politique exemplaire de protection et de gestion du patrimoine naturel et culturel, mais aussi d’éducation à la nature, de récréation et de développement durable. Les parcs nationaux se composent de deux types d’espaces distincts : Dans le cadre du Grenelle Environnement, le Gouvernement s’est engagé à lancer une stratégie de création d’aires protégées, dans l’objectif de protéger, sous 10 ans, 2 % du territoire terrestre métropolitain par des espaces « fortement protégés ». Pour les parcs nationaux, il s’agit, en particulier, de compléter le réseau actuel par trois nouveaux parcs, centrés sur trois écosystèmes clés du patrimoine naturel français, actuellement peu représentés dans les parcs nationaux existants : u n parc national terrestre et marin méditerranéen ; d’ores et déjà identifié sur le site des Calanques, à proximité de l’agglomération de Marseille, il a fait l’objet d’une prise en considération par le Premier ministre en mai 2009 ; un parc national forestier de plaine ; un parc national de zones humides. l’ONF (Office national des forêts), trois grandes localisations possibles ont été privilégiées : trois zones forestières qui présentent à la fois un patrimoine naturel, culturel et paysager d’une grande richesse, trois territoires ruraux qui pourraient bénéficier d’une dynamique de développement durable autour d’un projet de parc national, trois massifs organisés autour d’un ou plusieurs noyaux importants de forêt domaniale gérée par l’ONF. Les travaux d’identification de la zone sur laquelle seront centrées les études scientifiques et les négociations avec les acteurs locaux pour la création de ce parc national ont été engagés. Après une première série d’analyses, menées par le ministère du Développement durable avec l’appui du MNHN (Muséum national d’Histoire naturelle) et de le cœur, classé en espace protégé du parc national, se caractérise par sa grande richesse écologique et la relative faiblesse des activités humaines appauvrissant la biodiversité. Ce cœur est la seule zone sur laquelle s’applique la réglementation adaptée prévue par le décret de création. Il comprend une réserve intégrale dans laquelle les processus naturels seront libres de s’exprimer ; l’aire d’adhésion, à sa périphérie, est constituée des communes qui adhèrent volontairement à une charte et signifient ainsi leur volonté de contribution à l’objectif de protection du cœur. Cette « aire d’adhésion » constitue un espace dédié de développement durable et de solidarité écologique avec le cœur. 3 En zone de cœur exclusivement, choisie pour la richesse exceptionnelle de son patrimoine naturel, culturel et paysager, la réglementation, définie dans le décret de création puis précisée par la charte, doit permettre la préservation, la restauration et l’enrichissement sur le long terme du patrimoine naturel et culturel du territoire et le maintien de ses équilibres fonctionnels. Élaborée et négociée dans le cadre de la préparation du projet de parc national, elle a donc vocation a être adaptée à chaque situation tout en garantissant un haut niveau de protection. Chaque parc national est administré par un établissement public doté de moyens humains et financiers à la hauteur des enjeux du territoire. Cette structure dédiée est chargée d’assurer la présence sur le terrain nécessaire à la gestion et à la préservation du patrimoine, mais aussi à l’accompagnement des projets de développement. Une des caractéristiques essentielles des parcs nationaux de « nouvelle génération » est la gouvernance locale entièrement rénovée grâce : à une présence majoritaire des acteurs et élus locaux au sein du conseil d’administration ; à l’outil de gouvernance que représente la charte. Innovation majeure de la réforme, la charte, élaborée sous la présidence du président du conseil d’administration, fonde un « projet de territoire » entre l’État et les collectivités territoriales. Élaborée dans un processus partenarial avec tous les acteurs, et adoptée après consultation publique, la charte est un document qui a vocation à matérialiser le projet de territoire de l’ensemble du parc national, ainsi qu’à structurer la politique de l’établissement public. Dans l’aire d’adhésion du parc national, la charte est pour les collectivités et pour l’État une formidable opportunité de : s outenir les modes de vie et promouvoir les activités économiques en harmonie avec la qualité du patrimoine, ainsi que les manifestations sociales et culturelles traditionnelles ; promouvoir un tourisme et des activités de loisir respectueux du caractère de ces espaces ; encourager les activités scientifiques et éducatives qui contribuent au bien-être à long terme des populations résidentes et au développement du soutien public pour la protection environnementale de l’aire d’adhésion ; apporter des bénéfices en valorisant les produits et services naturels et culturels. La mise en œuvre du projet de territoire lié au parc national contribue également à l’aménagement du ter- ritoire et bénéficie donc d’une solidarité nationale qui se traduit par : l’attribution à ce territoire du label prestigieux de parc national ; un abondement de la dotation globale de fonctionnement pour les communes situées pour tout ou partie dans le cœur ; une prise en compte des particularités de ces espaces dans les programmations financières de l’État ; un octroi de subventions de l’établissement public du parc national aux projets concourrant à la mise en oeuvre de la charte ; une assistance technique de l’établissement public national ; une possibilité d’utiliser une marque collective des parcs nationaux ayant vocation à valoriser les produits et services s’inscrivant dans un processus écologique en Parc national « entre Champagne et Bourgogne » vue, notamment, de la préservation ou la restauration de la faune et de la flore ; des exonérations fiscales pour les personnes physiques et morales domiciliées dans le cœur du parc national souscrivant un engagement de gestion. leur richesse biologique exceptionnelle classés en cœur de parc. Au sein de ce cœur, une réserve intégrale d’au moins 3 000 ha d’écosystèmes forestiers sera désignée ; des milieux naturels ouverts et zones agricoles et rurales associés répartis entre le cœur et l’aire d’adhésion. Les caractéristiques propres du « parc national forestier de plaine » Ce parc, construit en concertation avec l’ensemble des acteurs locaux et nationaux, permettra de pérenniser, valoriser et conforter le patrimoine naturel et culturel du massif forestier et de l’ensemble du territoire du parc national. Résolument inscrit dans la nouvelle génération des parcs nationaux, le « parc national forestier de plaine » voulu par les acteurs du Grenelle Environnement, s’étendra sur : u ne superficie importante, soit supérieure à 10 000 ha, de milieux forestiers de plaine, majoritairement feuillus, définis et délimités pour Cette concertation, selon la procédure prévue par le code de l’environnement, devra permettre de définir le périmètre et le contenu du projet. Cependant, les particularités du milieu forestier et des activités humaines qui se déroulent sur ces territoires conduisent d’ores et déjà à quelques caractéristiques propres pour ce futur parc national : l’ONF, compte tenu de ses compétences en matière forestière, sera désigné en tant que gestionnaire du parc national forestier et jouera le rôle d’établissement public de parc. Cette gestion sera pilotée par un conseil de gestion mis en place spécifiquement sur le territoire du parc national et qui aura compétence sur toutes les questions concernant le parc national. Un directeur délégué sera nommé selon une procédure associant les acteurs locaux pour assurer, avec son équipe, la mise en œuvre de la réglementation et de la charte du parc national ; l’élaboration du projet et du contenu de la réglementation en zone cœur devra tenir compte des activités humaines, en premier lieu desquelles l’exploitation forestière, et du contrôle des nuisances potentielles, en particulier la régulation du grand gibier, dans la mesure de leur compatibilité avec les enjeux écologiques et culturels et le caractère du territoire classé. La démarche de sélection du site La sélection des sites potentiels pour la création du parc national de feuillus de plaine a été engagée à l’automne 2008 par la direction de l’Eau et de la Biodiversité du ministère du Développement durable, avec l’appui du MNHN et de l’ONF. Les premières étapes ont consisté en une identification, à l’échelle du territoire métropolitain, de l’ensemble des sites forestiers présentant un intérêt patrimonial important, puis de sélectionner ceux présentant les caractéristiques requises pour permettre d’y envisager de manière réaliste la création d’un parc national sur une superficie significative. Ce premier travail a permis de sélectionner trois sites potentiels, tous situés dans le quart nord-est de la France métropolitaine. 5 Calendrier de la procédure Création du parc : publication du décret de création du parc et publication de la charte 2012 Examen du projet de décret et de la charte par le Conseil d'État Délibération des communes de l'aire optimale d'adhésion Consultation du CNPN et du CIPN Enquête publique Consultations locales Élaboration du projet de décret de la création du parc et de la charte Signature de l'arrêté de « prise en considération du projet de parc » par le Premier ministre Consultation du CNPN et du CIPN Consultations locales Elaboration de l'avant projet de parc national forestier de plaine 2010 Création du GIP chargé de mener les études (juillet 2009) Choix du site d'étude (juin 2009) Consultations locales Pré-sélection de trois sites 2009 Grenelle Environnement : décision de création d'un parc national forestier de plaine 2007 Parc national « entre Champagne et Bourgogne » 5 Le 1er site retenu Les préfets concernés par chacun des trois sites ont été invités à consulter les principaux « leaders d’opinion » concernés par la zone, et à adresser pour le 1er juin 2009 un rapport sur les atouts que pourrait présenter un projet de parc national pour l’aménagement du territoire de la zone concernée. Il était demandé de mener, lors des entretiens bilatéraux avec les élus, les partenaires socioprofessionnels dont l’activité pourrait être impactée et les représentants de la société civile intéressés, une analyse la plus objective possible des convergences et divergences d’un tel projet avec l’avenir probable ou espéré du territoire à échéance d’une trentaine d’années. Au vu du dossier reçu de Châtillon, Châteauvillain et Arc-en-Barois et des expertises complémentaires menées par le MNHN, il a été demandé le 27 juillet 2009 au préfet de Haute-Marne, désigné comme préfet coordinateur, d’engager le processus de création du groupement d’intérêt public (GIP) de préfiguration du parc national, associant les partenaires concernés par le cœur potentiel comme par l’aire optimale d’adhésion potentielle. Il a été donné un accord a priori pour retenir les propositions d’incorporation de la zone d’Auberive dans le cœur potentiel (tracé précis à proposer), et pour intégrer dans l’étude qui définira l’aire optimale d’adhésion tout ou partie du Pays châtillonnais et de la zone de Grancey-le-Château. Il appartient désormais aux partenaires locaux de dessiner l’enveloppe maximale d’étude (cœur et aire optimale d’adhésion) pour amorcer le montage du GIP. Le GIP aura la responsabilité de faire des propositions concernant les grandes options qui structureront le décret de création, et d’élaborer la charte du parc, avec ses deux volets (projet de territoire et modalités pratiques d’application de la réglementation). Questions-réponses parc national forestier de plaine sur le Quelle sera la place des collectivités, des socioprofessionnels et des associations dans la démarche de construction du projet ? Un groupement d’intérêt public sera mis en place dans les plus brefs délais, dont les structures locales (collectivités locales, partenaires socioprofessionnels, ONF, associations de protection de la nature) concernées par le projet pourront être directement membres. C’est ce GIP qui sera chargé de mener les études et les concertations, en associant l’ensemble des acteurs locaux (y compris ceux qui ne sont pas membres du GIP), pour la construction d’un avant-projet puis d’un projet de parc national et de sa charte, qui seront soumis à consultation très large puis à enquête publique. Quel sera le rôle de l’ONF dans la gestion du parc ? L’ONF, compte tenu de ses compétences en matière forestière, sera désigné en tant que gestionnaire du parc national forestier et jouera le rôle d’établissement public de parc. Cette gestion sera pilotée par un conseil de gestion constitué spécifiquement sur le territoire du parc national et qui aura responsabilité sur toutes les questions concernant le parc national. Un direc- teur délégué sera nommé selon une procédure associant les acteurs locaux pour assurer, avec son équipe, la mise en œuvre de la réglementation et de la charte du parc national. Quel sera le « poids » des collectivités dans la gestion du parc ? Au sein du conseil de gestion, organe décisionnel chargé de la définition de la politique du parc national, et notamment de l’élaboration de sa charte, les collectivités seront représentées. Comme le prévoit le code de l’environnement, elles détiendront, avec les personnalités à compétence locale, plus de la moitié des sièges de ce conseil. Les associations et les organismes socioprofessionnels peuvent-ils s’impliquer dans la gestion du parc ? Les associations et les socioprofessionnels peuvent aussi devenir des partenaires actifs reconnus par l’établissement public chargé du parc. Élaborée sous la responsabilité du président du conseil de gestion, la charte est un projet pour le territoire. Elle doit être mise en œuvre par les acteurs du territoire concernés, les établissements publics, (au premier rang desquels l’ONF), les organisations socioprofessionnelles et les associations actives sur le ter- 7 ritoire du parc. Il est souhaitable que des conventions particulières d’application de la charte soient établies et signées avec l’établissement public du parc pour se répartir les objectifs, fixer les rôles et organiser les moyens sur le territoire. Quelle est la différence entre le cœur et l’aire d’adhésion d’un parc national forestier ? Le cœur, classé en espace protégé du parc national, d’une surface d’au moins 10 000 ha, se caractérise par sa grande richesse écologique et la relative faiblesse des activités humaines appauvrissantes pour la biodiversité, ce qui est le cas pour la plupart de nos forêts. Ce cœur est la seule zone sur laquelle s’applique la réglementation adaptée prévue par le décret de création. Il comprendra une réserve intégrale, d’au moins 3 000 ha, dans laquelle les processus naturels seront libres de s’exprimer. L’aire d’adhésion , à la périphérie du cœur, est constituée de tout ou partie des communes qui adhèrent volontairement à la charte au sein d’une aire optimale d’adhésion et signifient ainsi leur volonté de contribuer à l’objectif de protection du cœur. Cette aire d’adhésion constitue un espace dédié de développement durable et de solidarité écologique avec le cœur. Qui décide d’adhérer à la charte pour l’aire d’adhésion ? L’aire d’adhésion est constituée des communes et intercommunalités qui adhèrent volontairement à la charte au sein d’une aire optimale d’adhésion. Pour cela, les conseils municipaux décident librement d’adhérer pour le territoire de leur commune situé dans l’aire optimale d’adhésion. Les conseils municipaux se prononcent de manière souveraine. Ni l’État ni l’établissement public du parc ne peuvent imposer à la commune d’adhérer à la charte sur l’aire optimale d’adhésion contre sa volonté. Que peut apporter la création d’un parc national au territoire ? Dans l’aire d’adhésion du parc national, la charte est pour les collectivités et pour l’État une opportunité de : s outenir les modes de vie et promouvoir les activités économiques en harmonie avec la qualité du patrimoine, ainsi que les manifestations sociales et culturelles traditionnelles ; promouvoir un tourisme et des activités de loisirs respectueux du caractère de ces espaces ; encourager les activités scientifiques et éducatives qui contribuent au bienêtre à long terme des populations résidentes et au développement du soutien public pour la protection environnementale de l’aire d’adhésion ; apporter des bénéfices en valorisant les produits et services naturels et culturels. Par ailleurs, la mise en œuvre du projet de territoire lié au parc national contribue à l’aménagement du territoire et bénéficie de : l’attribution à ce territoire du label prestigieux de parc national ; un abondement de la dotation globale de fonctionnement pour les communes situées pour tout ou partie dans le cœur ; une prise en compte des particularités de ces espaces dans les programmations financières de l’État ; un octroi de subventions de l’établissement public du parc national aux projets concourrant à la mise en œuvre de la charte ; une assistance technique de l’établissement public national ; une possibilité d’utiliser une marque collective des parcs nationaux ayant vocation à valoriser les produits et services s’inscrivant dans un processus écologique en vue notamment de la préservation ou la restauration de la faune et de la flore ; des exonérations fiscales pour les personnes physiques et morales, souscrivant un engagement de gestion, situées dans le cœur du parc national. Les activités de chasse, d’exploitation forestière ou l’agriculture resteront-elles possibles dans le parc national forestier ? Dans l’aire d’adhésion, la réglementation prévue par le décret de création ne s’applique pas ; toutes les activités telles que la chasse ou l’exploitation forestière seront autorisées telles que pratiquées actuellement dans le cadre des objectifs et projets figurant dans la charte et librement adoptés via l’adhésion à la charte. L’objectif de la charte étant de reconnaître et de soutenir les activités et pratiques qui s’inscrivent dans une logique de développement durable, le parc pourra, par ailleurs, soutenir les activités agricoles ou forestières ou touristiques respectueuses de l’environnement et des paysages et qui concourent au maintien de la diversité biologique et du caractère du territoire. Dans le cœur du parc national, c’est la réglementation définie dans le décret et la charte élaborés dans le cadre des concertations locales, qui précisera les conditions d’exercice de ces activités. Cependant, d’ores et déjà, il est possible de dire que : d ans les zones de réserve intégrale qui devront être prévues, dans le cadre du projet, sur au moins 3000 ha d’écosystèmes forestiers ou écosystèmes associés, ces activités seront interdites ; d ans le reste de la zone cœur, la réglementation devra tenir compte des activités humaines, en premier lieu desquelles l’exploitation forestière, et du nécessaire contrôle des impacts négatifs potentiels du développement incontrôlé de la grande faune pour le patrimoine naturel, culturel et paysager du cœur, dans la mesure de leur compatibilité avec les enjeux écologiques et culturels et le caractère du territoire classé. Parc national « entre Champagne et Bourgogne » Présentation du secteur d’étude Contexte général Le secteur d’étude est centré sur les massifs forestiers s’étendant de la forêt de Châtillon-sur-Seine à la forêt de Châteauvillain (au sud-ouest de Chaumont). Il se situe pour partie dans la montagne châtillonnaise , au nord de la Côte-d’Or, et pour partie sur le plateau de Langres, au sud de la HauteMarne. Forêts de la montagne châtillonnaise et du plateau de Langres Périmètre d’étude : 80 000 ha Régions : Bourgogne et ChampagneArdenne Départements : Côte-d’Or et HauteMarne Communes concernées : 48 totalement ou partiellement (≥ 25%) incluses dans le périmètre (cf. liste en annexe 1) Altitude minimale : 230 m Altitude maximale : 460 m Cet ensemble forestier occupe des plateaux calcaires du Jurassique entaillés par des vallées (notamment celles de l’Aujon, de l’Aube et de l’Ource) et des combes étroites. Les altitudes se situent en majorité entre 300 et 450 m. Le climat est rigoureux avec une forte influence continentale (températures moyennes basses, forte amplitude thermique entre les saisons, jours de gelée nombreux) et une nette influence montagnarde avec des précipitations marquées (de l’ordre de 800-900 mm/an). Les feuillus occupent l’essentiel de la surface forestière avec une dominance du Hêtre et des Chênes sessile et pédonculé. Les résineux, essentiellement l’Épicéa commun, le Pin sylvestre, le Pin noir d’Autriche et le Sapin de Douglas, sont peu présents et issus de plantations récentes. 9 Le secteur d’étude se situe dans la zone la plus forestière de Bourgogne. La couverture boisée est ancienne puisque cette zone figurait parmi les plus forestières de France au XVIIIe siècle. Le périmètre comporte d’importants massifs forestiers d’un seul tenant, avec notamment la forêt domaniale de Châtillon (8875 ha), l’une des plus belles et la plus grande de Bourgogne, et la forêt domaniale d’Arc-en-Barrois, l’une des plus étendues de France (plus de 10 000 ha). Régime forestier et aspects économiques sion forestière assez rapide, induisant peu de phases de vieillissement. Le secteur intègre une réserve biologique domaniale dirigée, « Sèchebouteille », qui présente les différents stades dynamiques de la hêtraie. Les populations de cervidés et de sangliers sont fortes et posent des problèmes pour la régénération forestière. Le secteur fait l’objet d’une activité cynégétique importante : la forêt d’Arcen-Barrois est l’un des plus grands domaines de chasse au gros gibier de France. Milieux et richesse biologique Au niveau des forêts domaniales, domine le taillis sous futaie, mais un programme de conversion vers la futaie régulière est en cours. On observe également une faible proportion de jeunes futaies de résineux. Globalement, on observe une succes- Les habitats Le secteur est essentiellement recouvert par des habitats forestiers auxquels se mêlent des marais tufeux et des pelouses sèches. Il est traversé par plusieurs cours d’eau (Aube, Aujon, Ource…) et leurs vallées alluviales. Type de milieux Recouvrement (%) Territoires artificialisés 1 Territoires agricoles 25 Forêts 72 Milieux ouverts 2 Zones humides 0* Surfaces en eau 0 Tableau 1 : pourcentages de couverture du site par grands types de milieux selon les données Corine Land Cover. Parc national « entre Champagne et Bourgogne » * Les éléments géographiques de petite taille ne peuvent pas être pris en compte par Corine Land Cover ; c’est le cas des marais tufeux, qui sont de surcroît souvent en situation intraforestière. Ceci explique la valeur nulle indiquée pour le poste « zones humides » en dépit de la présence effective de ces marais. Le périmètre compte 16 habitats relevant de la directive « habitats, faune, flore » dont six considérés comme prioritaires (cf. liste en annexe 2). Parmi ceux-ci, cinq correspondent à des habitats forestiers. Les milieux forestiers Au niveau forestier dominent les hêtraies-chênaies sessiliflores à Aspérule odorante (code UE : 9130) et leurs taillis de substitution sous forme de chênaies sessiliflores-charmaies. Il s’agit de végétations de plateaux répandues, à flore assez ordinaire mais enrichie en espèces médioeuropéennes et submontagnardes telles que le Groseillier des Alpes, la Mélique penchée… Sur les pentes bien exposées (adret) ou plus rarement sur plateau, on observe des hêtraies et hêtraieschênaies sèches à Laîche blanche (code UE : 9150). Celles-ci apprécient particulièrement le climat rigoureux du Châtillonnais et du plateau de Langres et y sont ainsi assez communes ; elles sont par contre beaucoup plus rares dans le reste de la Bourgogne et de la Champagne-Ardenne. Leur intérêt réside dans le fait qu’elles comportent un cortège original d’espèces à affinités montagnardes et/ou thermophiles peu fréquentes en plaine, telles que la Laîche blanche, la Ronce des rochers, les Céphalanthères… Elles peuvent être accompagnées d’intéressantes végétations d’ourlet à caractère sub- montagnard avec le Daphné camélée, la Gentiane jaune, la Coronille couronnée, le Sabot de Vénus (espèce rare). Plus haut sur ces versants, en conditions de pentes fortes, on trouve parfois des tillaies sèches à Érables (code UE : 9180, habitat prioritaire). Il s’agit d’un type de végétation présentant une aire réduite en France ; il est absent en Bourgogne et rare en Haute-Marne. Sur les versants à l’ombre (ubac) ou en situations confinées, les conditions sont froides et humides. On observe alors, souvent sur pentes fortes, des hêtraies à Dentaire pennée à caractère montagnard (code UE : 9130). Ces hêtraies ont une aire assez développée dans l’est de la France et sont assez communes dans le Châtillonnais et en Haute-Marne. La flore herbacée est réduite mais peut comporter des espèces à caractère montagnard telles que l’Actée en épi ou la Dentaire pennée. En haut de versant, souvent sur pentes fortes, se trouvent des érablaies à Scolopendre sur blocs éboulés (code UE : 9180, habitat prioritaire). Il s’agit d’un type de végétation peu fréquent en France susceptible de comporter des espèces montagnardes telle que la Dentaire pennée. Dans les fonds de vallon se retrouvent des chênaies pédonculées à Nivéole de printemps (code UE : 9160) et des aulnaies-frênaies (code UE 91E0, habitat prioritaire), occupant généralement des surfaces limitées. Le cortège d’habitats forestiers est classique du quart nord-est de la France (hêtraies et hêtraies-chênaies de plateau, forêts de pente, végétations de ravins, de fond de vallon). La rigueur du climat permet l’expression de types de végétations à caractère submontagnard qui font l’originalité du secteur. 11 Autres types de milieux La zone d’étude comporte de nombreux suintements au niveau desquels se forment des marais tufeux, souvent en position intraforestière et sur pente. Ceux du Châtillonnais et du plateau de Langres figurent parmi les plus typiques et les plus nombreux de France pour ce type d’habitat. Ils abritent une flore originale, submontagnarde, avec de nombreuses espèces protégées et/ou en disjonction d’aire. Ces milieux se caractérisent par une mosaïque de végétation constituée notamment de végétations de basmarais (code UE : 7230), de prairies humides alcalines à Molinie bleue (code UE : 6410) et de végétations de sources pétrifiantes avec des cortèges de bryophytes particuliers (code UE : 7220, habitat prioritaire). Parmi les pelouses calcicoles présentes sur le site se distinguent des pelouses submontagnardes à Seslérie bleue et Violette des rochers (code UE : 6210). Il s’agit d’un type d’habitat relictuel très rare, en forte régression spatiale, à forte diversité floristique, comportant de nombreuses espèces montagnardes à aire disjointe en plaine comme la Violette des rochers, le Thésion des Alpes, le Buphtalme œil-de-boeuf. Des végétations d’éboulis à Gaillet de Fleurot et Ibéris à feuilles de lin (code UE : 8160, habitat prioritaire) ont également été inventoriées. Très relictuelles et souvent secondaires (dans ce cas au niveau de carrières ou de chemins), on y recense des espèces montagnardes comme la Gentiane jaune, le Buphtalme œil-de-boeuf, la Carline acaule, la Swertie pérenne… Les espèces de flore et de faune (cf. liste en annexe 3) La flore La flore du secteur est marquée par les cortèges d’espèces des marais tufeux et des hêtraies sèches. La ri- gueur du climat permet le maintien d’espèces montagnardes ou médioeuropéennes, pour certaines rares en plaine et protégées : Laîche blanche, Ronce des rochers, Sabot de Vénus, Gentiane jaune, Chardon à pédoncules nus, Buphtalme œil-de-boeuf, Daphné camélée, Thésion des Alpes, Carline acaule, Laîche de Davall, Choin ferrugineux, Swertie pérenne. On note aussi la présence d’un cortège d’espèces subméditerranéennes : Buis commun, Cytise retombant, Laîche de Haller, Pivoine mâle (espèce rare et protégée au niveau national). Parmi les espèces à fort enjeu patrimonial, on peut distinguer : - le Sabot de Vénus (Cypripedium calceolus) : espèce d’intérêt communautaire protégée au niveau national. Espèce montagnarde surtout présente dans les Alpes, elle se rencontre également à l’étage collinéen. Elle n’est connue en Bourgogne que dans le Châtillonnais, notamment dans le périmètre d’étude, et uniquement en Haute-Marne pour la Champagne-Ardenne. Elle fréquente les ourlets, les pelouses calcicoles, les forêts calcicoles sèches et les marais tufeux asséchés ; - la Ligulaire de Sibérie (Ligularia sibirica) : espèce d’intérêt communautaire protégée au niveau national, inscrite au livre rouge de la flore menacée de France où elle est classée « vulnérable ». Relicte glaciaire en régression, elle n’est connue que d’une seule station en Bourgogne, dans le Châtillonnais, au sein du périmètre d’étude, où elle forme un isolat par rapport à son aire de répartition centrée sur le Massif central. Elle s’y trouve au sein d’un marais tufeux boisé ; Parc national « entre Champagne et Bourgogne » - le Choin ferrugineux (Schoenus ferrugineus) : espèce rare et protégée au niveau national, présente dans l’est de la France, en Haute-Marne, Côte d’Or, Jura et Alpes. Espèce montagnarde, elle n’est présente en Bourgogne et Champagne-Ardenne que dans le Châtillonnais sur le plateau de Langres. Elle s’y rencontre exclusivement dans les marais tufeux ; - le Gaillet de Fleurot (Galium fleurotii) : espèce inscrite au livre rouge de la flore menacée de France où elle est classée « en danger ». Endémique franco-britannique, elle est connue presqu’exclusivement de Champagne-Ardenne et de Bourgogne. Espèce des éboulis thermophiles sous influence continentale, elle se rencontre également dans le Châtillonnais sur des talus et petites écorchures de chemin en pleine forêt. La Faune Mammifères D’un point de vue mammalogique, le secteur présente comme principal intérêt d’héberger un cortège de mammifères forestiers de plaine assez complet (Cerf élaphe, Chat sauvage, Martre, Barbastelle…), conférant à celui-ci un intérêt certain dans la préservation de ces derniers. On ne note toutefois pas d’espèce remarquable. Oiseaux La forêt châtillonnaise possède un intérêt avifaunistique avéré. Le secteur comporte de bonnes populations de pics et autres oiseaux forestiers, avec des densités élevées pour certaines espèces remarquables telles que le Pic mar. Les six espèces de pics des forêts de plaine ont été inventoriées avec, à l’instar du Pic mar, une bonne présence du Pic cendré. La Cigogne noire, espèce d’intérêt communautaire, est nicheuse sur le site et en constitue l’espèce phare pour l’avifaune. La Chouette de Tengmalm et le Cincle plongeur, espèces à caractère submontagnard, y nichent également. Reptiles et amphibiens Le secteur ne présente pas d’enjeu majeur pour les reptiles. Concernant les amphibiens, on note la présence du Sonneur à ventre jaune, espèce d’intérêt communautaire en fort déclin au niveau national, et du Crapaud calamite, globalement en déclin sur le territoire français. Poissons et crustacés Quelques espèces très caractéristiques des eaux claires peu polluées ont été recensées, parmi celles-ci trois sont d’intérêt communautaire : le Chabot, la Lamproie de Planer et l’Écrevisse à pieds blancs. Périmètres d’inventaire ou de protection Le secteur comprend peu d’espaces protégés (une réserve biologique domaniale et deux arrêtés de protection de biotope). Les inventaires d’espaces sont par contre très nombreux (cf. liste en annexe 4). Ils illustrent l’intérêt du secteur pour ces habitats forestiers, ses marais tufeux, etc. Type d’espace Couv. du site (%) ZNIEFF type 1 7 ZNIEFF type 2 53 ZPS 20 ZSC 6 Réserve de biosphère 0 PNR 0 Réserves biologiques 0,01 RNN 0 RNV 0 APPB 0,1 Bibliographie Bardet O., Fédoroff E., Causse G. et Moret J., 2008. Atlas de la flore sauvage de Bourgogne. Biotope, Mèze (collection Parthénope) ; Muséum national d’Histoire naturelle, Paris, 752 p. Collectif, 2001. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 1 - Habitats forestiers. MATE/MAP/ MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, volume 1, 339 p. Collectif, 2005. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 4 Habitats agropastoraux. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, volume 2, 487 p. Institut forestier national, 1995. Département de la Côte d’or - Résultats du troisième inventaire forestier (1990). IFN, 165 p. Royer J.-M., 2006. Le plateau de Langres et la Côte bourguignonne : géographie, climatologie, géologie, pédologie, flore et végétation. Bulletin de la Société botanique du Centre-Ouest, NS, 37 : 433-448. Royer J.-M. et Didier B., 1996. Flore et végétation des Marais tufeux du Plateau de Langres. Société des sciences naturelles et d’archéologie de la Haute-Marne, mémoire n°2, Langres, 112 p. Royer J.-M., Felzines J.-C., Misset C. et Thévenin S., 2006. Synopsis commenté des groupements végétaux de la Bourgogne et de la Champagne-Ardenne. Bulletin de la Société botanique du Centre-Ouest, numéro spécial, 25 : 1-394. Vaucoulon P. et Chiffaut A., 2004. La Bourgogne. Paysages naturels, faune et flore. Delachaux et Niestlé, Paris, collection La Bibliothèque du naturaliste, 324 p. Tableau 2 : pourcentages de recouvrement des types d’espaces protégés/ inventoriés dans le secteur d’étude. 13 Localisation des secteurs 0 125 forestiers 250 Km ZONE RETENUE : « Entre Champagne et Bourgogne » Légende Domaines biogéographiques alpin atlantique continental méditerranéen © M N H N -SPN (Janvier 2009) Zone de Châtillon, Châteauvillain et Arc-en-Barrois Ce secteur, situé dans une grande région forestière, est bien représentatif d’une forêt feuillue de plaine. Les enjeux patrimoniaux y sont importants en termes forestiers, et bien plus encore pour les milieux non forestiers associés tels que marais tufeux et pelouses calcicoles. L’ensemble de ce patrimoine en fait un site particulièrement intéressant. Parc national « entre Champagne et Bourgogne » Les principaux sigles employés APPB Arrêtés préfectoraux de protection de biotope CDPNE Comité départemental de la protection de la nature et de l’environnement CIPN Conseil interministériel des parcs nationaux CNPN Comité national de protection de la nature COPIL Comité de pilotage d’un site Natura 2000 CPEPESC Commission de protection des eaux CREN Conservatoire régional des espaces naturels CSN Conservatoire des sites naturels CSRPN Conseil scientifique régional du patrimoine naturel DGALN / DEB Direction générale de l’aménagement, du logement et de la nature / Direction de l’eau et de la biodiversité DIREN Direction régionale de l’environnement DOCOB Document d’objectifs d’un site Natura 2000 GIP Groupement d’intérêt public MAP Ministère de l’Agriculture et de la Pêche MNHN Muséum national d’Histoire naturelle ONCFS Office national de la chasse et de la faune sauvage ONF Office national des forêts PN Parc national PNF Parcs nationaux de France PNR Parc naturel régional POS Plan d’occupation des sols RN Réserve naturelle RNF Réserves naturelles de France SAGE Schéma d’aménagement et de gestion des eaux SDAGE Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux SIC Site d’intérêt communautaire (du réseau Natura 2000) ZICO Zone importante pour la conservation des oiseaux ZNIEFF Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique ZPS Zone de protection spéciale (directive « oiseaux ») ZSC Zone spéciale de conservation (directive « habitats, faune, flore ») 15 Lexique Aire d’adhésion (d’un parc national) : elle est en général en périphérie du cœur du parc. L’aire optimale d’adhésion a vocation à faire partie du parc national du fait de sa continuité géographique et d’une solidarité écologique avec le cœur. C’est une zone où l’on doit favoriser une politique contractuelle - la charte - de développement durable librement consentie entre l’établissement public du parc et les communes. À l’issue de l’adhésion des communes à la charte, les territoires situés dans l’aire optimale d’adhésion deviennent « aire d’adhésion » du parc. Angiosperme : il s’agit des plantes à fleurs. C’est un groupe important de plantes supérieures caractérisées par la possession, au niveau de leurs fleurs, d’un ovaire enclosant un ou des ovules. Ces organes, à la suite d’une double fécondation, deviendront un fruit renfermant une ou plusieurs graines. Arrêtés préfectoraux de protection de biotope : ils préservent des biotopes pour la survie d’espèces protégées. Le terme biotope doit être entendu au sens large de milieu indispensable à l’existence des espèces de la faune et de la flore Association : unité fondamentale de la phytosociologie, définie comme un groupement de plantes aux exigences écologiques voisines, organisé dans l’espace, désigné d’après le nom de l’espèce dominante (ex. : Androsacetum alpinae). Avifaune : ensemble des espèces d’oiseaux d’une région donnée. Bioclimat : ensemble des conditions climatiques qui exercent une influence sur le comportement des plantes et des organismes végétaux dans leur ensemble. Biodiversité (diversité biologique) : elle représente la richesse biologique, la diversité des organismes vivants, ainsi que les relations que ces derniers entretiennent avec leur milieu. Elle est subdivisée généralement en trois niveaux : diversité génétique au sein d’une même espèce, diversité des espèces au sein du vivant et diversité des écosystèmes à l’échelle de la planète. Biotope : ensemble des facteurs physico-chimiques caractérisant un écosystème ou une station. Charte d’un parc national : innovation majeure de la réforme des parcs nationaux, la charte est un document qui matérialise le projet de territoire de l’ensemble du parc national ; elle structure la politique de l’établissement public. Élaborée dans un processus partenarial avec tous les acteurs, elle est adoptée après consultation publique. Classe : unité taxonomique (ex. : monocotylédones) ou syntaxonomique (ex. : Thlaspietea rotundifolii), regroupant plusieurs ordres. Climax : état d’un écosystème ayant atteint un stade d’équilibre relativement stable (du moins à l’échelle humaine), conditionné par les seuls facteurs climatiques et édaphiques. Autrefois, le climax était considéré comme un aboutissement dans l’évolution d’un écosystème vers un état stable. Les milieux étant dorénavant considérés en évolution constante, la stabilité n’est plus envisagée que de façon relative et on parle plus volontiers de pseudo-climax. Cœur de parc : caractérisé par la relative faiblesse des activités humaines, le cœur est la seule zone sur laquelle s’applique la réglementation adaptée prévue par le décret de création. Il comprend une réserve intégrale. Communauté : ensemble structuré et homogène d’organismes vivants évoluant dans un milieu (habitat) donné et à un moment donné. Conseil national de la protection de la nature : il a pour mission de donner au ministre chargé de l’Écologie son avis sur les moyens propres à préserver et restaurer la diversité de la flore, de la faune sauvage et des habitats naturels. Le conseil est consulté sur les moyens destinés à assurer la protection des espaces naturels et le maintien des équilibres biologiques auxquels ils participent, notamment en matière de parcs nationaux. Comité interministériel des parcs nationaux : instance consultative instituée auprès du Premier ministre. Il est consulté sur la réglementation générale et sur la création et l’aménagement des parcs nationaux et de leurs zones périphériques. Conseil scientifique du parc : il assure un rôle de conseil et d’expertise dans les domaines des sciences de la vie, de la terre et humaines et sociales. Il peut être saisi pour avis et expertise par le conseil d’administration, ou par le bureau de ce dernier dans le cadre des attributions que le conseil d’administration lui a déléguées, de toute question relevant de ses domaines de compétences. Directive « habitats, faune, flore » : appellation courante de la directive 92/43/CEE du Conseil des communautés européennes du 21 mai 1992 concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages. Ce texte sert de fondation juridique au réseau Natura 2000. Il prévoit notamment la désignation de zones spéciales de conservation (ZSC) ainsi que la protection d’espèces sur l’ensemble du territoire métropolitain. Directive « oiseaux » : appellation courante de la directive 79/409/CEE du Conseil des communautés européennes du 2 avril 1979 concernant la conservation des oiseaux sauvages. Elle constitue l’autre fondement juridique du réseau Natura 2000, en prévoyant notamment la désignation de zones de protection spéciale (ZPS). Distribution (aire de) : territoire actuel comprenant l’ensemble des localités où se rencontre une espèce. Dynamique de la végétation : en un lieu et sur une surface donnés, modification dans le temps de la composition floristique et de la structure de la végétation. Selon que ces modifications rapprochent ou éloignent la végétation du climax, l’évolution est dite progressive ou régressive. Écosystème : système biologique fonctionnel intégrant une biocénose et son biotope. Embranchement : grande division de la classification classique des espèces vivantes (ex. : chordés, arthropodes.) Espèce endémique : espèce propre à un territoire bien délimité ou à un habitat spécifique Espèce d’intérêt communautaire (définition juridique) : espèce en danger ou vulnérable ou rare ou endémique énumérée soit à l’annexe II de la directive « habitats, faune, flore » et pour lesquelles doivent être désignées des zones spéciales de conservation, soit aux annexes IV ou V de la directive « habitats, faune, flore » et pour lesquelles des mesures de protection doivent être mises en place sur l’ensemble du territoire. Espèce migratrice régulière : oiseaux (non cités à l’annexe I de la directive « oiseaux ») effectuant des déplacements entre leurs zones de reproduction et leurs zones d’hivernage, pouvant justifier la désignation d’une zone de protection spéciale lorsque le site est régulièrement fréquenté par ces espèces. Espèce ou habitat d’intérêt communautaire prioritaire : habitat ou espèce en danger de disparition sur le territoire européen des États membres. L’Union européenne porte une responsabilité particulière à leur conservation, compte tenu de la part de leur aire de répartition comprise en Europe (signalé par un * dans les annexes I et II de la directive « habitats, faune, flore »). État de conservation : maintenir ou restaurer un état de conservation favorable pour les espèces et les habitats d’intérêt communautaire est l’objectif de la directive « habitats, faune, flore ». L’état de conservation est défini en fonction de l’aire de répartition, de la surface occupée, des effectifs des espèces et du bon fonctionnement des habitats. L’état de conservation peut être favorable, pauvre ou mauvais. État de conservation favorable : état d’une espèce ou un habitat qui prospère et a de bonnes chances de continuer à prospérer à l’avenir. Parc national « entre Champagne et Bourgogne » Évaluation : les États font, tous les six ans, un bilan de la directive « habitats, faune, flore ». Ce bilan consiste à rendre compte des mesures qui ont été mises en œuvre. Le premier « état des lieux » pour l’ensemble du territoire français (et européen) a été réalisé en 2006. Évaluation de l’état de conservation des espèces et des habitats d’intérêt communautaire : il s’agit, tous les six ans, de déterminer l’état de conservation de chaque espèce et de chaque habitat d’intérêt communautaire, sur l’ensemble du territoire national, puis d’étudier l’évolution de cet état de conservation. Une première évaluation en 2006-2007 servira de base de comparaison pour les évaluations futures. Faune : ensemble des espèces animales présentes en un lieu donné et à un moment donné. Flore : ensemble des espèces de plantes constituant une communauté végétale propre à un habitat ou un écosystème donné. Formation végétale : végétation de physionomie relativement homogène, due à la dominance d’une ou de plusieurs formes biologiques. Habitat d’espèce : milieu de vie de l’espèce (zone de reproduction, zone d’alimentation, zone de chasse…). Il peut comprendre plusieurs habitats naturels. Habitat naturel ou semi-naturel : milieu qui réunit les conditions physiques et biologiques nécessaires à l’existence d’une espèce (ou d’un groupe d’espèces) animale ou végétale. Habitat naturel d’intérêt communautaire : habitat naturel, terrestre ou aquatique, en danger ou ayant une aire de répartition réduite ou constituant un exemple remarquable de caractéristiques propres à une ou plusieurs des neuf régions biogéographiques et pour lequel doit être désignée une zone spéciale de conservation. Indicatrice (espèce) : espèce dont la présence à l’état spontané renseigne qualitativement ou quantitativement sur certains caractères écologiques de l’environnement. Phytosociologie : étude des tendances naturelles que manifestent des individus d’espèces différentes à cohabiter dans une communauté végétale ou, au contraire, à s’en exclure. Race : forme héréditaire (génétique) d’une espèce ayant une aire géographique (race géographique) précise, ou demandant des substrats (race édaphique) déterminés ; unité syntaxonomique inférieure d’une association végétale d’aire géographique relativement étendue, se différenciant par la présence de sous-espèces ou variétés localisées dans une partie de l’aire occupée par l’association. RAMSAR : la convention sur les zones humides, signée à Ramsar, en Iran en 1971, est un traité intergouvernemental pour la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides et de leurs ressources par des actions locales, régionales et nationales et par la coopération internationale, en tant que contribution à la réalisation du développement durable. En 2008, la France abrite 36 sites Ramsar. Région biogéographique : région géographique et climatique qui peut s’étendre sur le territoire de plusieurs États membres et qui présente des conditions écologiques relativement homogènes avec des caractéristiques communes. L’Union européenne à 27 membres compte neufs régions biogéographiques. La France est concernée par quatre d’entre elles : alpine, atlantique, continentale et méditerranéenne. Répartition naturelle (aire de) : territoire comprenant l’ensemble des localités où se rencontre un taxon ou un groupement végétal. L’aire d’une espèce est dite disjointe lorsque les différentes zones qui la composent sont séparées par de grandes distances, continue dans le cas contraire. Réseau Natura 2000 : réseau écologique européen de sites naturels. Son objectif principal est d’assurer le maintien des habitats naturels et des espèces d’intérêt communautaire dans un état de conservation favorable, voire leur rétablissement lorsqu’ils sont dégradés, tout en tenant compte des exigences économiques, sociales, culturelles, dans une logique de développement durable. Cet objectif peut requérir le maintien, voire l’encouragement, d’activités humaines adaptées. Il est composé des zones de protection spéciale (ZPS) et des zones spéciales de conservation (ZSC). Réserve de biosphère : aires portant sur des écosystèmes terrestres et côtiers/marins qui visent à promouvoir des solutions pour réconcilier la conservation de la biodiversité avec son utilisation durable. Elles sont reconnues sur le plan international, proposées par les gouvernements nationaux et restent sous la seule souveraineté de l’État sur le territoire duquel elles sont situées. Elles constituent en quelque sorte des laboratoires vivants d’étude et de démonstration de la gestion intégrée des terres, de l’eau et de la biodiversité. Sites d’importance communautaire SIC : sites sélectionnés, sur la base des propositions des États membres, par la Commission européenne pour intégrer le réseau Natura 2000 en application de la directive « habitats, faune, flore ». La liste nominative de ces sites est arrêtée par la Commission européenne pour chaque région biogéographique. Ces sites sont ensuite désignés en zones spéciales de conservation (ZSC) par arrêtés ministériels. propositions de sites d’importance communautaire pSIC : sites proposés par chaque État membre à la Commission européenne pour intégrer le réseau Natura 2000 en application de la directive « habitats, faune, flore ». Station : étendue de terrain, de superficie variable, homogène dans ses conditions physiques et biologiques (mésoclimat, topographie, composition floristique et structure de la végétation spontanée) ; adjectif. : stationnel. Systématique : classification des êtres vivants selon un système hiérarchisé en fonction de critères variés parmi lesquels les affinités morphologiques, et surtout génétiques, sont prépondérantes. La classification hiérarchique traditionnelle s’organise depuis le niveau supérieur vers le taxon de base dans l’ordre suivant : règne, embranchement, classe, ordre, famille, genre, espèce. Zones de protection spéciale (ZPS) : sites sélectionnés par la France au titre de la directive « oiseaux » dans l’objectif de mettre en place des mesures de protection des oiseaux et de leurs habitats. La désignation des ZPS s’appuie généralement sur les zones importantes pour la conservation des oiseaux (ZICO), fruit d’une enquête scientifique de terrain validée par les directions régionales de l’environnement (DIREN). La transcription en droit français des zones de protection spéciale se fait par parution d’un arrêté de désignation au Journal officiel, puis notification du site à la Commission européenne. Zones spéciales de conservation (ZSC) : zones constitutives du réseau Natura 2000, désignées par arrêtés ministériels, en application de la directive « habitats, faune, flore ». 17 Montbard Laignes Chateauvillain A5 Grancey le Château Département de la Côte d’Or Baigneux les Juifs Aignay le Duc Auberive Arc en Barrois Chaumont Langres Prauthoy Extension des Quatre Vallées (Auberive) Longeau-Percey A31 A31 Département de la Haute-Marne Extension Sud sources de la Tille Recey/Ource Projet de parc national Montigny/Aube Laferté Extension Sud Pays Châtillonnais Châtillon/Seine Les Jumeaux de Massingy Le Mont Lassois et extensions possibles Projet de parc national de forêt feuillue de plaine entre Champagne et Bourgogne REPRODUCTION INTERDITE Marché : 05/04/DPSM/SG/CP Source : ©IGN-©BD Carto® limite de canton limite de département extensions proposées projet de parc national Légende Parc national « entre Champagne et Bourgogne » Notes 19 Grande Arche de La Défense - Paroi sud 92055 La Défense Cedex Tél. : 01 40 81 21 22 Document réalisé par DGALN et DICOM/DIE - Photos : T. Degen / MEEDDM (couverture) - L. Mignaux / MEEDDN (p. 3, 4-5, 15) - O.Brosseau (p.7) - ONF (p. 9, 10-11, 16-17) - S. Lasne (p.12) - Impression : SPSSI/ATL2 - juillet 2009- doss.090723 Direction générale de l’aménagement, du logement et de la nature www.developpement-durable.gouv.fr