L`Europe élargie : de la Sainte-Alliance au Traité de

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L’Europe élargie : de la Sainte-Alliance au Traité de Lisbonne
Séminaire dirigé par Stella Ghervas, Institut d’Etudes Avancées - Paris
Date et lieu du séminaire : Juin 2009 – Juin 2010 – Institut d’Etudes Avancées, 16-18 rue Suger,
75006 Paris
Suite à sa récente expansion territoriale, l’Union européenne vit une crise, souvent qualifiée
d’identitaire, due à de profondes divergences à propos d’un socle d’idées fondamentales concernant
l’Europe idéale à créer. Pourtant les rédacteurs des traités européens avaient eu soin d’insérer des
valeurs de portée universelle dans ces textes.
Quelles sont ces idées controversées ? Quels référents (aspirations, événements, mémoires ou
imaginaires) ont-elles convoqués dans l’esprit des électeurs qui les ont refusées dans les urnes ? Ce
séminaire propose de remonter à leurs origines, en élargissant la focale dans l’observation du temps et
de l’espace, c’est-à-dire en remontant au-delà de la date conventionnelle de 1945 et en considérant
l’ensemble de l’Europe élargie.
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5e séance : L’Europe élargie : unis dans la diversité ou séparés dans l’Union?
IEA - Paris, 16-18 rue Suger, 75006 Paris
Mercredi 31 mars 2010, 9:00 – 13:00
L’élargissement de l’Union européenne à 27 pays pose la question de la cohérence de l’ensemble nouvellement
créé, où les pays du noyau originel occidental coexistent désormais avec 12 pays ayant fait naguère partie du
Bloc de l’Est. Que reste-t-il de l’esprit des « pères fondateurs » de l’Europe des années 50 (Schuman,
Adenauer) ? La devise de l’Union « unis dans la diversité » peut-elle constituer un programme intégrateur pour
l’Europe ?
Quelques questions seront posées aux intervenants :
- L’intégration des nouveaux pays a-t-elle conduit à un réajustement des valeurs fondatrices de l’Union ?
- Dans la pratique y a-t-il encore plusieurs Europe séparées ? Dans l’esprit du noyau originel occidental
de l’Union, chez les nouveaux venus ?
- Quelles sont les questions posées par la présence d’Etats catholiques à tradition « cléricale » (Pologne)
et l’affirmation du poids du monde orthodoxe (Grèce, Bulgarie, Roumanie et le fait que de nouvelles
extensions vers les pays du Partenariat Oriental se feraient avec des pays à majorité orthodoxe) ? Dans
les faits, cette spécificité change-t-elle quelque chose aux mécanismes politiques ou économiques de
l’Union ?
- L’héritage de la Turquie d’Europe : la question se pose aussi de l’intégration possible de pays de
l’ancienne sphère politique de l’Empire ottoman : Albanie, Serbie, Monténégro et la Turquie ellemême. Certains (dont la Turquie qui s’affiche par ailleurs comme un Etat laïc) revendiquent une
tradition musulmane. L’idée que l’Islam et ses structures sociales puissent aussi faire partie d’un
héritage européen doit-elle désormais être prise en considération, par exemple dans le cadre d’une
« laïcité positive » (pour reprendre l’expression utilisée par le Pape Benoît XVI lors de ses vœux du 11
janvier 2010 au corps diplomatique) ?
Avec la participation de :
• Jacques Barrot (membre du Conseil constitutionnel, ancien vice-président de la Commission
européenne) :
« L’élargissement est-il compatible avec le renforcement de l’Union ? »
• Nathalie Clayer (CNRS / EHESS) :
« Est-il justifié de questionner l’intégration de certains pays du Sud-Est européen au regard
d'un héritage ottoman ? »
• Christian Lequesne (CERI - Sciences Po, Paris) :
« Europe plutôt qu’Etats-Unis : les effets des changements générationnels en Europe
centrale »
• Jean-Luc Racine (CNRS / FMSH) :
« Le ‘‘paradoxe européen’’ vu d’ailleurs »
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6e séance : Elites de l’Europe : entre mythes et réalités
IEA - Paris, 16-18 rue Suger, 75006 Paris
Mercredi 14 avril 2010, 9:00 - 13:00
Selon le livre récent de Max Haller, European Integration as an Elite Process : The Failure of a Dream ?, ce
sont les élites qui ont été traditionnellement été porteuses de l’idée politique d’Europe. Sa thèse est que
l’élargissement de la fracture entre élites et peuples européens serait à la source d’une « impasse » de l’Union.
D’autre part, il considère un hiatus considérable entre les discours déclamatoires et les hautes aspirations de
l’UE, et la réalité sociale et politique.
Face à ce paradoxe de l’« Europe venue du haut », la réponse des citoyens européens n’a pas toujours été
favorable, comme le montre les résultats des consultations référendaires. Aujourd’hui encore, les débats
parlementaires ou les votes populaires laissent apparaître une méfiance diffuse face à une élite perçue comme
étrangère aux préoccupations des citoyens, ainsi qu’un désir de maintenir les indépendances nationales,
considérées comme meilleures protectrices des acquis sociaux et politiques.
Mais en ce début de XXIe siècle, quelle part d’imaginaire cette conception véhicule-t-elle ? Quels sont les
critères permettant de définir les « élites européennes » ? Ont-elles effectivement un accès naturel aux leviers du
pouvoir comme au XIXe siècle ? Peut-on préciser leur composition et si oui, en quoi a-t-elle changé par rapport
au passé, ou par rapport aux élites nationales ? Leur base s’est-elle restreinte, ou au contraire étendue (par
exemple avec l’augmentation de la mobilité en Europe des étudiants et des cadres) ?
D’autre part, la bureaucratie de Bruxelles (« eurocrates ») est souvent représentée comme une « élite », voire
identifiée à celle-ci. Les eurocrates sont-ils effectivement une élite ou les outils d’une élite ? En quoi se
distinguent-t-ils des administrations nationales sur le plan culturel, des méthodes, des études, et/ou de l’origine
sociale ?
Avec la participation de :
• Eric Bussière (Université Paris IV) :
« Quelle Europe pour les élites économiques françaises au XXe siècle ? »
• Christophe Charle (ENS et Université Paris I) :
« Les élites de la République revisitées, de l’empire français à l'Europe sans empire »
• Michel Mangenot (Université de Strasbourg) :
« Les élites administratives de l’Union européenne sont-elles autonomes de celles de ses Etats
membres ? »
• Elisabeth De Réau (Université Paris III) :
« Europe des élites, Europe des peuples ? Faut-il parler de fracture démocratique ? Une
perspective historique »
• Michael Werner (EHESS) : [titre à préciser]
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7e séance : Les traités de l’Union européenne : des idéaux à la mise en œuvre
IEA - Paris, 16-18 rue Suger, 75006 Paris
Vendredi 7 mai 2010, 9:00 – 13:00
Les traités européens s’appuient sur une longue lignée de réflexions philosophiques et d’expériences politiques
qui plonge ses racines dans l’histoire européenne, qui a notamment trouvé son expression au XVIIIe siècle dans
diverses déclarations de droits de l’homme ainsi que dans des traités fondateurs sur la paix perpétuelle (Abbé de
Saint-Pierre, Rousseau, Kant).
Ce vaste héritage des Lumières pose néanmoins deux questions essentielles : les rédacteurs des textes politiques
de l’Union européenne, et ceux chargés de les mettre en œuvre (ministres, juges, élus), en sont-ils familiers et si
oui, dans quelle mesure le considèrent-ils compatibles avec l’expérience politique quotidienne ? En d’autres
termes, les valeurs énoncées dans les traités européens représentent-elles une liste de formules théoriques
convenues, voire obsolètes (que ce soit par méconnaissance ou scepticisme), où sont-elles une philosophie à la
source d’un programme politique de l’Union ?
Les questions posées aux intervenants seront surtout d’ordre pratique :
- Dans quelle mesure les idéaux inscrits dans les traités font-elles partie des processus de pensée et des
débats des dirigeants politiques de l’Union européenne ?
- Dans quelle mesure sont-elles effectivement utilisées dans l’élaboration des lois et règlementations, ou
dans leur application ? Sont-elles opposables dans la pratique à un acte de l’Union ?
- Forment-elles la totalité de l’ethos de l’Union, ou s’opposent-elles dans la pratique à d’autres
hiérarchies de valeurs, non écrites celles-là ?
- Enfin, sur le plan de la politique internationale, comment les principes européens de la paix perpétuelle
et des droits de l’homme coexistent-ils avec un ordre mondial encore dominé par l’équilibre des
puissances ?
Avec la participation de :
• Edith Cresson (ancienne Premier Ministre et ancienne membre de la Commission
européenne) : [titre à préciser]
• Nicolas Ravailhe (cabinet Eurægis, Bruxelles) :
« Du droit institutionnel à la réalité politique »
• [Les autres intervenants seront annoncés prochainement]
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8e séance : Quelles voies pour l’Europe politique après le traité de Lisbonne ?
IEA - Paris, 16-18 rue Suger, 75006 Paris
Vendredi 28 mai 2010, 9:00 – 13:00
Le traité de Lisbonne est une tentative de répondre au défi de gouverner et d’administrer une entité politique et
économique portée à 27 pays membres depuis 2004. Il pose de facto la question de la définition de l’Europe
politique et de ses frontières, à travers le résultat de cette expérience communautaire, de la légitimité de ses
propres principes fondateurs.
Dans un système plus ouvertement fédéraliste, l’Union européenne tendra-elle désormais à acquérir une
personnalité politique pleinement constituée et indépendante de ses membres (avec le traité de Lisbonne, l’Union
européenne est désormais dotée de la personnalité juridique, c’est-à-dire qu’elle peut agir juridiquement et
conclure des accords internationaux), également vis-à-vis de l’extérieur (autrement dit deviendra-t-elle un État) ?
Va-t-on vers un système d’exclusivité en politique extérieure, qui interdira à terme les alliances individuelles des
États-membres? Sur le plan intérieur, quel rapport s’établira entre grands et petits pays ? Tendra-t-il à mettre en
valeur des « puissances » politiques ou économiques au sein de l’Union ? En quoi l’Union répondra-t-elle
différemment aux questions des intérêts régionaux/nationaux jadis posées aux souverains de la Sainte-Alliance,
aux États signataires de la SDN (question des nationalités), ainsi qu’à la CEE ?
Avec la participation de :
• Alain Lamassoure (député européen, ancien ministre des Affaires européennes) :
[titre à préciser]
• [Les autres intervenants seront annoncés prochainement]
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