La Trame Verte et Bleue - Eau et rivières de Bretagne

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Connaître
et agir
La Trame Verte et Bleue
À savoir
Un ensemble de dispositifs
existe au service de la
protection de la biodiversité :
parcs nationaux et régionaux,
réserves naturelles, arrêtés
de protection de biotope,
Natura 2000... La prise en
compte de la Trame Verte et
Bleue dans l’aménagement
du territoire est aujourd’hui
indispensable à la protection
des espèces et des espaces,
que seule la création d’îlots
de nature préservés, isolés
les uns des autres, ne
pourrait pas assurer.
Issue du Grenelle de l’Environnement, la trame verte et bleue répond à une
double nécessité : restaurer et préserver la biodiversité que met à mal le
cloisonnement des milieux naturels dans nos communes urbaines et rurales,
et améliorer la cohérence de nos politiques d’aménagement. Il s’agit, en
s’appuyant sur l’existant, de construire un réseau d’habitats naturels qui
diversifie et enrichit le patrimoine biologique, et d’organiser l’aménagement
des territoires en tenant compte de ce réseau. C’est moins d’ailleurs le linéaire
ou la surface de ce réseau naturel qui importe, que sa cohérence d’ensemble
et les connexions qu’il créera.
Cette trame verte et bleue ne doit pas être perçue comme un chantier
supplémentaire s’ajoutant à ceux de la protection de l’eau, des zones
humides, du bocage, ou des milieux naturels sensibles. . . Non, il s’agit d’une
opportunité à saisir pour mieux faire converger les politiques d’aménagement
et celles de protection, aussi légitimes l’une que l’autre, et pour construire un
cadre cohérent qui assure l’efficacité des démarches environnementales, et la
visibilité indispensable pour les projets d’équipement ou de construction.
Attentifs au développement de leurs territoires, mais en même temps soumis
à la pression citoyenne qui exige des résultats en matière de préservation de
la biodiversité, les élus locaux vont disposer, avec la Trame verte et bleue,
d’un outil d’orientation et de gestion de l’espace qui garantira une démarche
efficace et leur donnera une visibilité à moyen terme.
(Guide technique TVB à l'usage des collectivités « Eau et Rivières de Bretagne », 201 2)
Des populations de plus en plus isolées
La fragmentation des habitats est une des causes majeures de l’extinction et
des risques encourus par la nature ordinaire. La Bretagne est d’ailleurs l’une
des régions de France où l’occupation du sol est la plus morcelée. L’activité
agricole, qui représente 53 % de l’occupation des sols, et l’étalement urbain
du fait de l’attractivité de notre région, ont créé un parcellaire très découpé.
La Trame Verte et Bleue - Janv. 2015
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et agir
Les grands espaces forestiers et la densité du bocage ont fortement diminué,
de nombreux cours d’eau ont été “rectifiés” et une grande partie des zones
humides a disparu.
Les mises en évidence des métapopulations ont montré que les espèces ont
besoin de vastes réseaux terrestres et/ou aquatiques qui évitent la
consanguinité en assurant un brassage génétique entre des populations
différentes. Une appréhension de ces continuités écologiques de l’échelle du
continent à celle du parcellaire est donc nécessaire.
Les exigences écologiques diffèrent selon l’espèce, voire la population. Ces
particularités doivent être prises en compte pour la constitution de ces
réseaux écologiques. On peut distinguer des espèces dites “spécialisées” qui
sont soumises à des conditions environnementales strictes (géologie, climat,
luminosité, humidité, présence d’autres espèces, etc.) et des espèces
“opportunistes” qui fréquentent des milieux plus variés et sont capables de
compenser la raréfaction d’une ressource par l’exploitation d’une autre.
Certaines espèces sont également plus sensibles que d’autres à la
fragmentation du paysage. Un élément du paysage peut constituer un
corridor pour une espèce, créer un effet “barrière” pour une autre ou être
indifférent à une troisième espèce. Par exemple, un cours d’eau favorise le
déplacement de nombreux animaux aquatiques mais peut constituer un
obstacle difficile à franchir pour des animaux exclusivement terrestres.
Rainette verte
Métapopulation :
Concept écologique définissant
un ensemble de populations
d'individus d'une même espèce
séparées spatialement ou
temporellement
et
étant
interconnectées
par
la
dispersion.
SRCE :
Schéma Régional de Cohérence
Ecologique.
La trame verte et bleue et le SRCE en Bretagne
La Trame verte et bleue est une mesure issue du Grenelle Environnement
visant à maintenir et à reconstituer un réseau d’échanges pour que les
espèces animales et végétales puissent circuler, s’alimenter, se reproduire, se
reposer… et assurer ainsi leur cycle de vie.
Les deux composantes de cette démarche sont d’une part la trame verte,
représentant les milieux naturels et semi-naturels terrestres (forêts, prairies),
et d’autre part la trame bleue, correspondant aux cours d’eau et zones
humides (fleuves, rivières, étangs, marais).
Le SRCE , ou Schéma Régional de Cohérence Écologique, constitue quant à lui
la déclinaison de la Trame verte et bleue à l’échelle régionale. C’est un
document opposable, élaboré conjointement par les services de l’État et ceux
de la Région.
Le SRCE identifie les corridors et les réservoirs de biodiversité et analyse les
enjeux régionaux relatifs à la préservation et à la remise en bon état des
continuités écologiques. La cartographie de la trame verte et bleue régionale
est intégrée au document qui prévoit également l’élaboration d’un programme
d’actions, détaillant les mesures contractuelles à privilégier pour assurer la
préservation voire la remise en bon état des continuités écologiques.
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Le SRCE, un document opposable
En effet, Les documents de planification et projets de l'État, des collectivités
territoriales et de leurs EPCI (établissements publics de coopération
intercommunale) doivent prendre en compte le SRCE. Ils doivent préciser les
mesures permettant d'éviter, de réduire et le cas échéant, de compenser les
atteintes aux continuités écologiques que leur mise en œuvre est
susceptible d'entraîner (article L371-3 du Code de l'environnement). La prise
en compte implique que l’autorité administrative ne doit pas ignorer les
objectifs généraux d’un autre document. Depuis le 28 juillet 2004, le Conseil
d’État a établi que l’obligation de prise en compte correspond à “une
obligation de compatibilité sous réserve de possibilité de dérogation pour des
motifs déterminés.” En l’absence de motivation, appréciée par le juge, la nonprise en compte de la norme de référence conduirait à une erreur manifeste
d’appréciation, ce qui équivaudrait à l’invalidation des documents concernés.
Cette définition de la notion de prise en compte sert de référence aux
différents cas de jurisprudence en lien avec l’aménagement du territoire. Elle
peut donc s’appliquer au sujet de la prise en compte de la Trame verte et
bleue.
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Continuité écologique ou
corridor écologique:
Les corridors écologiques
assurent des connexions entre
des habitats de population,
offrant aux espèces des
conditions favorables à
leur déplacement et à
l’accomplissement de leur
cycle de vie. Ils peuvent être
linéaires (haies) ou discontinus
(bosquets, mares. . . )
Réservoirs de biodiversité
Espaces dans lesquels la
biodiversité est la plus riche
ou la mieux représentée et
qui abritent des noyaux de
populations d'espèces à
partir desquels les individus
se dispersent ou qui sont
susceptibles de permettre
l'accueil
de
nouvelles
populations d'espèces.
Opposabilité du SRCE
Guide technique TVB à l'usage des collectivités « Eau et Rivières de Bretagne », 2012
Identification de la trame verte et bleue
L’identification des continuités écologiques suit la même méthodologie, qu'elle
s'applique à un niveau national, régional ou même local. Dans un premier
temps, il convient de recueillir les différentes données naturalistes et de
recenser les milieux naturels faisant déjà l'objet d'une protection ( APPB,
PNR, ZNIEFF, Natura 2000...). Des compléments d'études peuvent être
nécessaires pour appréhender dans son ensemble les "hot-spot" de
biodiversité. Ces milieux constituent les réservoirs de biodiversité qui seront
ensuite déclinés en sous-trame: forestière, milieux ouverts, littorale, cours
d'eau, zones humides...
Les corridors biologiques doivent ensuite être déterminés pour relier
l’ensemble des réservoirs biologiques de chaque sous-trame. La continuité
fonctionnelle ne se résume pas à garantir une fonctionnalité structurelle
(contiguïté des habitats), il est nécessaire d’identifier des corridors
écologiques sous forme d’axes de déplacement ou de fuseaux, pertinents à
l’échelle observée.
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APPB :
Arrêté Préfectoral de Protection
du Biotope.
PNR :
Parc Naturel Régional.
ZNIEFF :
Zone
Naturelle
d'Intérêt
Ecologique, Faunistique et
Floristique.
Mais alors comment mettre en évidence les corridors de déplacement de
toutes les espèces animales? Il peut être utile de s'intéresser à quelques
espèces qui ont des exigences très particulières pour leur déplacement, ce qui
permettra de faire adapter les corridors écologiques à un très grand nombre
d'espèces.
Quelques chiffres
La sixième extinction de masse de la biodiversité mondiale menace en France
un dixième des mammifères, 80 % des poissons d’eau douce, 85 groupes de
plantes. Outre ces espèces rares, la pérennité des conditions de vie des
espèces et des écosystèmes plus communs n’est pas assurée. La
fragmentation des habitats est une des causes majeures de l’extinction et des
risques encourus par la nature ordinaire.
La Bretagne est caractérisée par une très grande diversité de milieux,
subissant plus ou moins l’influence maritime. L’Armor et l’Argoat, le littoral et
l’intérieur des terres, voient se succéder des milieux très différents. D’une
part, estrans, plages sableuses ou de galets, dunes, estuaires… sur la frange
littorale et d’autre part un réseau de cours d’eau extrêmement dense
(spécifique à la région), des mares, tourbières, forêts, maillage bocager…
La Bretagne, c’est près de 2700 km de traits de côtes, plus de 1000 îles et
îlots, environ 15000 km de cours d’eau… Le patrimoine naturel remarquable
de la Bretagne se définit par un intérêt écologique qui dépasse l’envergure
régionale. La Bretagne est ainsi connue, au niveau national et au-delà, pour
ses habitats à végétation spécifique du bord de mer, ses oiseaux et
mammifères marins, ses estrans, ses milieux intérieurs de landes ou encore
ses cours d’eau à poissons migrateurs.
Pour aller plus loin
http: //www.eau-et-rivieres.asso.fr/
http: //www.mce-info.org/
http: //www.bretagne-environnement.org/
http: //www.bretagne.developpement-durable.gouv.fr/
http: //www.trameverteetbleue.fr/
http: //www.tvb-bretagne.fr/
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