val 5_NF • L'Observateur 14/11/14 12:02 Page1 14 L’OBSERVATEUR DU VALENCIENNOIS VENDREDI 14 NOVEMBRE 2014 VALENCIENNES //// [email protected] //// lobservateurduvalenciennois.fr Un projet « libérateur » pour les malades Après plus d’un an de travail, un groupe de patients du centre de cancérologie des Dentellières présente son exposition jusqu’au 5 janvier. Un projet innovant. Une exposition à voir jusqu’au 5 janvier La fresque ainsi que les sculptures inspirées de Carpeaux sont exposées dans le hall du centre médical. et atelier nous a libérés. » A entendre cela de la voix même d’une patiente, on sait déjà que c’est une réussite. Depuis hier et jusqu’au 5 janvier, le centre de cancérologie des Dentellières présente le travail d’une dizaine de ses patientes à l’occasion d’une exposition intitulée “Les horizons élémentaires”. Au-delà de l’art lui-même (lire cicontre), c’est la pertinence du projet qui est à souligner. Ainsi, pendant quinze mois, les patientes, atteintes d’un cancer, ont travaillé avec l’artiste Samuel Buckman à travers divers ateliers, dont certains au musée des Beaux-Arts de Valenciennes. « Ici, nous avons toujours eu la volonté d’aller plus loin pour le bien-être psychologique des patients », explique la directrice de l’établissement Karine Lecq. « Nous ne voulions pas d’un atelier occupationnel mais bien de C quelque chose de professionnel, que les gens sortent, se coupent de cet isolement social dû à la maladie », complète Natacha Flajolet, en charge des soins supports au centre de cancérologie. La clinique privée a financé la moitié du projet, « c’est un choix stratégique et on ne le regrette pas du tout ». Le centre a alors proposé ce partenariat au musée des Beaux-Arts qui a tout de suite été séduit puis a répondu à un appel à projets « culturesanté » lancé par l’Agence régionale de la santé (ARS). Le projet est donc né, financé à 50 % par l’ARS et la direction régionale de l’action culturelle, le reste étant à la charge de la clinique privée, « c’est un vrai choix stratégique et on ne le regrette pas du tout ». Si les patients ont pu être surpris par la présentation de l’artiste au départ, une dizaine d’entre eux s’est donc prise au jeu. Notamment, Edith Lefebvre, retraitée, qui, après s’être renfermée pendant un an et demi, suite à son cancer, a vu cet atelier comme « une libération ». « J’ai toujours été attirée par l’art. Je suivais déjà un atelier de peinture au centre, mais je redoutais un peu l’art contemporain », explique Edith. Et pourtant, la Valenciennoise a tout de suite été séduite par le surprenant travail de Samuel Buckman et s’est mise à « cogiter » sur les différentes formes de l’art. « Au début de la pathologie, on voit tout en noir, tout est en rapport avec la maladie. Ici, c’était libérateur car j’ai côtoyé des gens ayant le même problème. On discutait de la maladie mais pas seulement. En allant au musée des Beaux-Arts, nous sommes sortis de ce cercle un peu morose pour changer d’ambiance, et nous avons eu des crises de fous rires », raconte la patiente. « On se demande ce qu’on peut faire, on se lance et on a toutes obtenu des choses qui nous ressemblaient. On ne savait pas qu’on avait ça en nous » Des moments emplis « d’amitié et de chaleur » pendant lesquels, le temps d’un instant, les participantes ont pu, non pas oublier, mais mettre un peu de côté la maladie. « Nous nous sommes découvert un don créatif. C’était un monde nouveau à découvrir, quelque chose qui venait de nous-mêmes comme quand Samuel nous a dit de projeter nos états d’âme Ce n’est qu’une exposition temporaire d’artistes en herbe, et pourtant. Rien que la fresque de plus de six mètres de long, mêlant le dessin et la peinture, vaut le coup d’œil. Une œuvre collective mais aussi des productions individuelles tirées de l’imagination des participants ou parfois inspirées par les œuvres du musée des Beaux-Arts de Valenciennes, et notamment des sculptures de Carpeaux. Du dessin, de la sculpture, de la peinture mais aussi des textes issus d’un atelier d’écriture et un recueil de poèmes en lien avec la fresque. Dernière chose à savoir : cette exposition est ouverte à tous. Même les badauds peuvent rentrer au centre des Dentellières, avenue Vauban, pour venir y jeter un coup d’œil. Les horizons élémentaires, jusqu’au 5 janvier 2015, dans le hall d’accueil du centre de cancérologie des Dentellières au 8/10 avenue Vauban à Valenciennes. sur une grande feuille blanche. On se demande ce qu’on peut faire, on se lance et on a toutes obtenu des choses très différentes qui nous ressemblaient. On ne savait pas qu’on avait ça en nous », termine Edith, plus que satisfaite par ce projet au résultat « un peu fou ». Le pari de Karine Lecq et de Natacha Un hommage rendu aux trois gendarmes mobiles décédés il y a 20 ans en Algérie ’était il y a 20 ans. Nous sommes le 3 août 1994, à la cité « Aïn Allah » à Alger, ensemble résidentiel abritant des personnels diplomatiques de l’ambassade de France et des militaires de la gendarmerie nationale. Vers 7h ce matin-là, sept hommes se présentent à l’entrée de la résidence, à bord de deux voitures de police. Leur objectif est de pénétrer à l’intérieur de la cité. Le vigile de garde les laisse entrer, sans se douter du projet terroriste des individus. Va s’ensuivre une prise d’otages. Lors de cet événement, cinq personnes sont tuées, dont trois gendarmes mobiles de Valenciennes : JeanMichel Serlet et Stéphane Salomon de l’escadron de Valenciennes, Fabrice Descamp de C l’escadron de Chauny, Gérard Tourneille, fonctionnaire du ministère du budget, et Armand Bard, fonctionnaire du ministère des affaires étrangères. C’est afin de rendre hommage à ses hommes que l’escadron de gendarmerie mobile 14/9 de Valenciennes a organisé, le jeudi 6 novembre, une cérémonie militaire en mémoire de ces personnels morts en service en présence des familles des défunts. Le capitaine Israel, commandant d’unité, a rappelé lors de cette journée les qualités que requiert le métier de gendarme : engagement, disponibilité, esprit de sacrifice, exemplarité, mais aussi esprit de corps et abnégation de soi. Un des rescapés de cet attentat était également présent. n L’escadron de gendarmerie mobile de Valenciennes a rendu hommage aux défunts. Flajolet « d’aider les patients à avancer et de les ouvrir à autre chose » est donc réussi. Si bien que ce projet sera renouvelé d’ici la fin de l’année avec Claude Cattelain autour de l’atelier des possibles. On n’attend plus que les patients volontaires ! n L.C. Bloc-notes Précision Dans l’article, publié le vendredi 7 novembre, concernant la nouvelle acquisition de l’hôpital de Valenciennes, nous avons parlé d’un scanner, or le TEP TDM n’est pas un scanner. Il s’agit d’un appareil permettant une imagerie par tomographie d’émission de positon soit TEP. Après avoir injecté une dose radioactive (qui sert de traceur) dans l’organisme, le patient, après avoir attendu une heure, passe dans le tunnel du TEP TDM afin d’obtenir une radiographie précise des organes présentant des lésions cancéreuses.