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Création colllective2011
LES OCCASIONNEURS
Pièce de théàtre le :
17, 18, 19 mars 2011 à 20h30
au lycée Ste Clotilde à Strasbourg
Contact
et le 9 avril 2011 à 20h30
Salle des fêtes d’Entzheim
alice
LES OCCASIONNEURS
aux pays des Merveilles
La compagnie de théâtre
Graphisme : [email protected]
www.lesoccasionneurs.fr
[email protected]
Sous une proposition
et mise en scène par Eddy Azzem
Librement inspirée de l’œuvre de Lewis Carroll
Sommaire
«
Dans cette après-midi dorée,
Sur l’eau nous glissons à loisir ;
De petits bras tiennent les rames
Qu’ils ont bien du mal à saisir,
De faibles mains en vain prétendent
Nous guider selon leur désir.
Las ! Les Trois soeurs impitoyables,
Sans souci du brûlant soleil,
De moi exigent une histoire,
Alors que j’incline au sommeil !
Se pourrait-il que je résiste
A ces trois visages vermeils ?
Poème de Lewis Carrol........................2
Note d’intention.............................4
Et si vous aviez le pouvoir
de repeindre le monde ?.....................5
La scénographie....................6
Extrait...................................................7
La compagnie.......................................9
L’équipe artistique..............10
» Le metteur en scène
» Les comédiens
Prima, impérieuse, me somme
De « commencer sans tarder ».
Seconda, plus gentille, espère
« Beaucoup, beaucoup d’absurdités »
Et Tertia interrompt le conte
A chaque instant pour questionner.
Bientôt, réduites au silence,
Toutes trois suivent, en rêvant,
L’enfant au Pays des Merveilles
Où l’on bavarde avec les bêtes...
Elles y croient, assurément...
Et chaque fois que cette histoire
Laissait le narrateur sans voix,
Et qu’il essayait de leur dire :
« La suite à la prochaine fois »,
« La prochaine fois, nous y sommes ! »
S’écriaient-elles toutes trois.
Ainsi l’histoire merveilleuse
Fut créée petit à petit...
Tous ces événements bizarres
Ont pris forme et sont bien finis ;
Tandis que le soleil se couche,
Nous voguons vers notre logis.
Prends cette histoire, chère Alice !
Place-la, de ta douce main,
Là où les rêves de l’Enfance
Reposent, lorsqu’ils ont pris fin,
Comme des guirlandes fanées
Cueillies en un pays lointain.
Lewis Carroll
»
2
Note d’intention
Alice au pays des merveilles fait partie de l’imaginaire collectif et
nous nous sommes appropriés cette œuvre pour en faire un voyage
plus proche des difficultés de notre monde contemporain.
C’est sans doute l’histoire d’une « enfant », qui pour échapper aux
exigences d’une réalité trop autoritaire, aux codes sociaux, s’oublie
au cœur d’un monde rêvé. Merveilleux certes, mais angoissant…
C’est peut-être aussi un récit épique, parsemé de métaphores,
de poésie, d’invraisemblance ; une littérature enfantine pour
grandes personnes, où il y aurait « beaucoup d’images et de
conversations »… Alice est en vérité un voyage initiatique, qui
permet de découvrir le monde, et soi-même.
Et c’est dans le terrier du lapin blanc que commence notre
histoire, au fond du puits, dans les profondeurs du rêve. De
nombreux objets, meubles anciens, petits bouts de rien passent
dans ce long couloir. On croirait une pluie horizontale de
quelques trésors emportés par la presque-épave d’un paquebot
s’enfonçant dans les profondeurs de la mer. L’esquisse se
dessine dans la pénombre d’une musique d’ambiance ; encore
quelque atmosphère feutrée…
Bientôt les Occasionneurs en font un théâtre, un rêve, une
histoire. Celle d’Alice, bien connue, beaucoup racontée, mais
cette fois la touriste du pays des merveilles se retrouve en Inde;
une terre qui prépare sa révolution. Comment envisager ce
personnage confronté à une réalité contrastée entre le terrible
et l’extraordinaire ? L’inscrivant aux portes de l’âge adulte,
Alice projète, comme chacun, sa vision des choses de plus en
plus remise en question au travers de ces aventures.
3
Cela fait longtemps que j’avais envie de faire mon Alice, mais je
l’avais oubliée. Je pense que je n’étais pas suffisamment mature
pour éclairer une œuvre aussi importante de la littérature. Mais
dès mon retour d’Inde, le parallèle entre mon envie de parler du
monde, le pays des merveilles et cet univers oriental duquel je
revenais totalement étourdi, m’a semblé comme une évidence.
Car en effet, l’Inde est un pays merveilleux, parcouru de
somptueux paysages et riche d’un patrimoine sans pareil.
Quand on est en Inde, on a l’étrange sentiment d’être ailleurs.
Tout comme si cette immense île n’appartenait pas tout à fait
à ce qu’on connait du monde.
Et comme Alice, nous préjugeons trop facilement d’une
société qu’on n’est pas à même de comprendre, à laquelle
se rattache des idées simplifiées, telles que l’inégalité des
hommes, l’acceptation de la misère, les guerres civiles entre les
communautés religieuses… le contraste sanglant de la culture
et des cultures. Alors qu’on nous parle aujourd’hui, en France,
d’identité nationale… Aussi Alice au pays des merveilles se fait
prétexte alors que l’Inde serait un outil à raconter le monde.
Il est par ailleurs de ces Reines Rouges qui décapitent leurs sujets
pour un oui, ou pour un non ! Et tout comme dans les aventures
d’Alice, le temps en Inde semble s’être suspendu ; il est toujours
l’heure du thé à présent. Les personnages, emprunts de folie
dont ils ont la pleine conscience, restent en attente d’un rien qui
ne viendra probablement jamais. Quant aux chenilles bleues,
elles se contentent de fumer leur narghilé aux portes d’un
jardin parsemé de jolies fleurs qu’il faut couvrir du soleil…
4
Et si vous aviez le pouvoir
de repeindre le monde ?
Le spectacle esquisse six univers matérialisés par l’apparition
de bouts de monde, bouts de terre permettant la rencontre
entre Alice, incarnation de la réalité, et le rêve. Chacun des
tableaux est un lieu propice à la création : celle des comédiens
d’abord inventant des histoires, des rencontres, illustrées avec
peu d’éléments de décors ; puis l’association de celle du public
qui par le biais de son imaginaire voyagera. Le théâtre devient
alors la métaphore du monde entrevu, naïvement peut-être, par
une troupe qui a ses « défauts » d’utopie, de croyance et d’espoir.
Si Lewis Carroll peint une Alice allant de rencontre en rencontre,
d’univers en univers…notre adaptation à la scène s’inspire volontiers
de ces perpétuels changements. Elle découvre, avec le public, le
pays merveilleux, une palette d’univers, un dégradé de couleurs.
Et si nous avions le pouvoir de créer un monde… ou tout du moins,
si nous pouvions changer, transformer, faire évoluer celui-ci, qu’en
ferions-nous ? Ce questionnement est notre point de départ, il
interroge notre regard, et plus encore notre investissement sur
l’espace politique. Aussi notre spectacle amène la réflexion et
permet peut-être quelques éléments de réponses.
Et c’est sans doute parce qu’on restreint, à pas de velours, les
moyens à la création, qu’on s’oriente vers « un théâtre pauvre »,
mais riche d’envies, d’idées, de prises de parole, d’humanité.
Nous avons pris parti de créer des propositions de mondes,
construits, détruits, renouvelés, représentés par la construction
à vue de nos décors, et cela à l’image de la cosmogonie
indienne qui fonctionne sur le principe du cycle. L’univers y
est imaginé comme le rêve d’une divinité et de même Alice
imagine un pays merveilleux qu’elle renouvelle lorsqu’il ne lui
semble pas satisfaisant.
Le spectacle est aussi une fresque humaine par laquelle
chacun reconnaîtra sans doute une partie de lui-même, d’un
autre ou d’un étranger. Au-delà de ce regard engagé, s’illustre
un moment de théâtre à partager, à vivre…
5
La Scénographie
Transportons l’assemblée au cœur d’un désert, d’un village,
d’un bidonville, aux portes d’un temple. Un arbre, du sable, une
lumière tamisée, une musique carnatique, voilà tout ce qu’il
nous faut pour nous émerveiller sous la tiédeur d’une nuit étoilée.
L’enjeu est de faire entrer ces morceaux d’univers sur ce
terrain vague propice à l’imaginaire qu’est notre espace
scénique. Cette mission nous la confions à des cadres dans
lesquels la peinture de nos âmes mises en mouvement rend le
merveilleux possible. Le tout animé par des «Occasionneurs»,
ces techniciens de la scène et scrutateurs de l’âme.
Le cadre est un bout de vrai, un bout d’intime, extrait à un
univers plus étendu, plus dense. Il porte un regard sur le monde
et permet de l’envisager sous différents plans, d’autres horizons.
Ce doit être un échantillon sélectionné avec soin pour être mis
sous observation, ne serait-ce qu’un temps éphémère...
Eddy Azzem
6
Extrait
Le Chapelier :
Un thé extravagant
Dans un bar. Le bar des rêves perdus ; le temps s’y serait arrêté…
De nombreuses tables, celles de fins de soirées, des chaises vides.
Seul Le Loir est affalé une théière en main. Le Chapelier Fou et Le
Lièvre de Mars jouent un air de jazz…Alice apprécie.
Le Lièvre de Mars :
Alice :
Le Chapelier :
Alice :
Le Lièvre de Mars :
Le Chapelier :
Alice :
Le Lièvre de Mars :
Alice :
Le Chapelier :
Alice :
Le Chapelier :
Le Lièvre de Mars :
Le Chapelier :
Alice :
7
Le Chapelier :
Ce n’est pas très poli de ta part de t’assoir sans y
être invitée.
Je ne savais pas que c’était votre table ; il y a de la
place pour plus de trois personnes. Qu’est-ce que
c’est que cet endroit ?
Ils ne lui répondent pas et préfèrent jouer
un morceau.
Le Lièvre de Mars :
Le Chapelier :
Pourquoi est-ce qu’un corbeau ressemble
à un bureau ?
Une devinette ? Je crois que je peux deviner ça...
Tu veux dire avec des mots ? Tu ne devrais pas.
Ils font trop mal.
Moi, j’aime autant laisser la musique parler pour moi ;
ça sonne plus juste.
Alice :
Le Chapelier :
Il se met à rejouer.
Alice :
Le Lièvre de Mars :
Alice :
Le Lièvre de Mars :
Alice :
Pareille. Avec un crayon. Je dessine les nuances.
Prend donc encore un peu de thé.
C’est que je n’en ai pas encore eu.
Mais il est très facile de prendre plus que rien.
Nous par exemple, on nous accuse de pouvoir
dérober les rêves des autres.
C’est ce que vous avez fait ?
On ne nous en a jamais laissé le temps.
Donc, on ne vous a jamais donné l’occasion de
prouver le contraire… ?
Quel jour du mois sommes nous ?
Le quatre, je crois.
C’est bien ce que je pensais : elle retarde de deux
jours ! (une montre à gousset en main) Tu n’aurais
pas dû mettre le beurre avec le couteau à pain
pour graisser les rouages.
C’était pourtant le meilleur beurre que j’ai trouvé.
Voulez-vous un peu de thé ?
Volontiers.
Alice :
La Chapelier :
Alice :
Le Chapelier :
Le Lièvre de Mars :
Alice :
Le Lièvre de Mars :
Alice :
Le Lièvre de Mars :
Le Chapelier :
Finalement, nous avons recueilli les rêves égarés…
Il n’y a plus personne pour les partager avec nous.
Alors nous les avons mis dans la boîte à sucre,
étiquetée : utopies pour grandes personnes.
Je crois que vous pourriez mieux employer votre
temps, que de le gaspiller pour une cause perdue.
Si tu connaissais le Temps aussi bien que moi, tu ne
parlerais pas de le perdre. Si tu étais en bons termes
avec lui, il ferait presque tout ce que tu voudrais
de la pendule. T’imagines, aller et venir, d’avant en
après. Recommencer sans cesse la même chose,
jusqu’à y parvenir. Prendre le temps pour chaque
chose. Tout voir, et ne rien manquer. Ne serait-ce
que prendre le temps d’apprendre à lire.
C’est le rêve oublié d’un autre.
Oui, ou bien cela, prendre le temps de rêver.
Ou bien de rendre leurs rêves à leur propriétaire.
Evidement, ce serait magnifique.
Est-ce que tu savais que les étoiles que l’on voit dans
le ciel ne sont que la lumière qu’elles projetaient
il y a des millions d’années? En fait, si nous étions
suffisamment loin de la terre, et qu’on possédait
une longue vue assez puissante, on pourrait voir la
création du monde, ou notre vie passée.
Alors, vous êtes un peu les maîtres du Temps ?
Hélas, non ! Nous nous sommes disputés… et depuis
ce jour-là, le Temps refuse de faire ce que je lui
demande ! Il est toujours six heures à présent.
Et c’est pour ça qu’on a une impression
d’intemporalité… ?
Tout comme si le temps s’était suspendu ?
Oui, c’est toujours l’heure du thé.
Et si nous changions de conversation.
As-tu des rêves ?
Oui. Comme tout le monde.
Mais je ne sais pas lequel est le plus fort.
Prends un des nôtres.
Beaucoup parlent de changement.
Et, qu’est-on sensé faire ?
Cela dépend ce que tu es prête à perdre !
Et si nous buvions une tasse de thé ? Nous avons
déjà déserté nos vies pour une autre meilleure.
Finalement, c’est des notes perdues ; il ne reste
qu’un goût amer au fond d’un air de jazz.
Les étrangers sont des voleurs de rêves,
c’est bien connu.
8
La Compagnie
La compagnie est créée en janvier 2009.
Spécialisée dans les arts de la scène (théâtre, danse, musique,
écriture…), ces Occasionneurs de la vie entendent bien
partager leur héritage qui nous vient des quatre coins du monde.
Taraudée par une énergie créative, la compagnie porte ses
projets au cœur d’un espace de recherche, un laboratoire des
arts de la scène. Sa première création, proposée et mise en
scène par Eddy Azzem s’intitule « Dans mes silences » et parle
de l’envie de réussir sa vie…
Nouveautés, images, couleurs, mouvements et créativité
enrubannent le monde qu’ils se sont créé.
L’équipe Artistique
Le Metteur en scène
« J’envisage depuis toujours le théâtre comme une porte
ouverte sur un autre moi, un autre monde ; un espace transitoire
entre le réel et l’imaginaire ».
Danseur et comédien de formation, Eddy Azzem écrit et met
en scène en 2005 une pièce intitulée « Souris à la vie et la vie te
souris-rats ». Il adapte en 2007, « Une maison de poupée » d’Ibsen
et signe l’année suivante une mise en scène intemporelle du
« Malade imaginaire » de Molière.
Chorégraphe, il s’associe en 2003 à la mise en scène d’E. Rebjock : « La
nuit du visiteur » puis dans l’œuvre cinématographique d’Olivier
Bordes « Valse d’octobre » et enfin « Quartier Ouest » présenté
au Zénith de Strasbourg en 2009.
Actuellement il enseigne l’expression corporelle au centre
dramatique national de Strasbourg le TJP.
Les Comédiens
Julie Cordebar ; Louise Deichtmann ; Charlène Grunenwald ;
Gilles Kammerer ; Nora Laszlo ; Louise Nauthonnier ; Sarah
Sanchez ; Matthias Turcaud .
De formations diverses : Centre dramatique national de
Strasbourg, le TJP, conservatoire de Strasbourg et Fresnes,
Parcours universitaire en arts du spectacle ou encore en
formation au lycée international des Pontonniers en section
théâtre ; ces Occasionneurs de la vie repeignent le monde
tel que toutes les Alice pourraient le rêver…
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