A À mpiIIiLU9JLIUI I u " I I# Arelt ri II I Ftboilli"Erde A^ 1 ucuA %.1111 ul lI IID , P.,,,a1 RIOM le " , Quand les médecins deviennent fous «Actologie » « nomenclaturologie », « chosogrammes » :sous ces élégants vocables se cachentd'éirangespratiques thérapeutiques dont lepoint commun est qu'elles et ne servent à rien rapportent gros - pouvant provoquer impuissance et incontinence; mais il considère aussi que sa vie privée a été profondément affectée par cette « erreur », puisque sa femme, enceinte à l'époque, ayant appris la nature de son mal, s'est fait avorter. Ce qui aurait pu n'être qu'une erreur de diagnostic va se transformer en dossier de justice, dès l'instant où Rossignol et Léandri, pressés de s'expliquer sur leur bévue, produisent un faux rapport d'analyse médicale, lequel, bien sûr, met en évidence un cancer chez leur patient. La suite appartient à l'investigation du juge. L'enquête, émaillée des pressions que l'on devine, eu égard à la notoriété des inculpés, durera près de deux ans. Aujourd'hui, les deux médecins récusent la paternité du faux, affirment être victimes d'« une cabale et (d')un coup monté » ; tandis que d'autres -dossiers de malades, mis au jour pendant l'instruction, donneraient à penser que les deux virtuoses de la chirurgie auraient eu une fâcheuse tendance à aggraver des diagnostics pour consolider à la fois leur chiffre d'affaires et leur réputation. Voilà pour les faits. C'est ici que commence l'autre histoire. Celle qui, sans présumer de la culpabilité de Léandri et Rossignol, raconte comment la faute est possible ; comment un médecin aux doigts habiles peut un jour se transformer en cambrioleur d'organes. Les mobiles essentiels sont ordinaires et au nombre de deux : la notoriété et l'argent. « Les personnages que l'on retrouve dans ce genre d'affaires ont un profil typique, explique un chirurgien dont on comprendra qu'il veuille rester anonyme. Ce sont des spécialistes brillants qui n'ont pas eu leur place à l'hôpital et qui prennent leur revanche dans le privé. Ils veulent avant tout être reconnus. »Parmi les hypothèses avancées dans l'affaire de la clinique Saint-Jean, figure celle-ci : Léandri et Rossignol opéraient à marche forcée, pour avoir le quota de dossiers nécessaires, afin que leurs communications soient retenues dans les congrès internationaux, lieu des consécrations. « Le syndrome de célébrité est important, poursuit le même médecin, mais_c'est quand même le facteur économique qui est à la base de tous les dérapages. Dans le privé, la pression de l'argent est énorme. Un type qui opère doit faire un chiffre, se créer un territoire, et le garder pour empêcher la venue - Pierre Léandri et Georges Rossignol a vérité est au fond de la vessie de M. Dufour. Cette vessie revient de très loin. M. Dufour aussi. Il dit: « On a voulu m'opérer d'un cancer que je n'avais pas. e Les praticiens mis en cause répondent « C'est du roman policier. » D'une certaine façon, ils n'ont pas tort puisque c'est entre deux inspecteurs et les menottes aux poignets qu'ils ont dû quitter leurs domiciles. Le mercredi 11 décembre 1991, après quarante-huit heures de garde à vue, les docteurs Georges Rossignol et Pierre Léandri, urologues de réputation internationale exerçant à la clinique Saint-Jean à Toulouse, sont inculpés par le juge Billaud de faux, usage de faux, escroquerie et coups et blessure volontaires avec préméditation. Georges Rossignol est incarcéré, « 02 /LE NOUVEL OBSERVATEUR /NOTRE ÉPOQUE interdit d'exercice de la médecine et son associé est placé sous contrôle judiciaire. Il ne nous appartient pas d'évaluer le degré de responsabilité des deux accusés, ni la gravité de l'affection qui accable la vessie de Michel Dufour. Laissons les experts explorer. Même si l'histoire déborde largement du cadre de la seule anatomopathologie. Eh 1989, Rossignol et Léandri proposent à Michel Dufour une « cystectomie radicale » pour enrayer la progression de son cancer de la vessie. Or, après avoir pris d'autres avis médicaux et subi divers examens de laboratoire, Michel Dufour apprend qu'il ne souffre pas d'un cancer mais d'une tumeur bénigne. Les griefs de Michel Dufour sont alors de deux ordres-:i1 estime avoir été poussé à subir une opération invalidante •