n°3342 1er mars 2013

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france-catholique.fr
FRANCE
Catholique
89 e année - Hebdomadaire
n° 3342
- 1er mars 2013
DOSSIER :
Les catholiques
et la solidarité
JUSTICE :
ISSN 0015-9506
La Cour européenne
impose
l’adoption
homosexuelle
Le veilleur
3€
BRÈVES
FRANCE
POLITIQUE : Martine Aubry, de nouveau candidate à la mairie de Lille, a rappelé le 19 février aux parlementaires socialistes leurs engagements sur l'interdiction du cumul des mandats. Le Conseil d'État a recommandé le 21 février que les règles du non-cumul prennent effet à l'échéance des mandats en cours, soit en 2017.
Le président de la Banque publique d'investissement, J.-P. Jouyet, a proposé le 21 février Ségolène Royal pour la viceprésidence de cette institution.
AgRICULTURE : Le chef de l'État a inauguré le 23 février le 50e Salon de l'agriculture à la Porte de Versailles à Paris.
ÉCOLE : La France est passée entre 2000 et 2009 du 10e au 17e rang mondial pour la compréhension de l'écrit ; la proportion des élèves qui ne maîtrisent pas cette compétence est passée de 15 à près de 20 % ; l'évolution en calcul est du même ordre.
ÉNERgIE : Selon les évaluations de la Commission de régulation de l'énergie datées du 18 février, la facture moyenne d'électricité des ménages français devrait augmenter de 30 % d'ici à 2017.
ENTREPRISES : Dans une lettre adressée au ministre Arnaud Montebourg le 19 février, le PDG du groupe américain Titan explique les raisons pour lesquelles il a renoncé à reprendre l'usine Goodyear d'Amiens ; il y critique l'inefficacité des méthodes françaises de production, les salaires élevés et les pertes de temps et aussi l'arrogance du gouvernement !
FISCALITÉ : Après les mesures entrant en vigueur en 2013, le gouvernement cherche de nouvelles ressources ; la fiscalisation des allocations familiales, 2 FRANCECatholique n°3342 1
er
mONdE
la suppression des avantages fiscaux des retraités, la création d'une fiscalité d'Internet sont à l'ordre du jour. PRISONS : Le jury de consensus sur la prévention de la récidive installé en septembre 2012 a remis son rapport au Premier ministre le 20 février ; il y propose de supprimer les peines automatiques (comme les peines-plancher) et de créer une peine de probation pour permettre la réinsertion des condamnés et la protection de la société ; cette peine se substituerait au simple sursis.
mALI : Un soldat français du 2e Régiment étranger de parachutistes a été tué dans le nord du pays lors d'une opération menée le 18 février par les armées française et malienne. Des combats ont continué à opposer les touaregs alliés aux forces françaises aux islamistes dans le nord du pays, avec l'appui de drones américains.
EUROPE : Les immatriculations de voitures neuves dans l'Union européenne ont affiché en janvier un nouveau recul de TgV : La SNCF a dévoilé le 18 février son nouveau train à bas coût qui reliera Marne-laVallée à Marseille pour un prix d'entrée de moins de 25 euros.
ACAdÉmIE : Poète et professeur au Collège de France, Michel Edwards a été élu à l'Académie française le 20 février au fauteuil de Jean Dutourd.
CINÉmA : La 38e cérémonie des Césars le 22 février a vu le triomphe du film Amour
de Mikael Haneke et de ses acteurs, Emmanuelle Riva et Jean-Louis Trintignant.
RUgBy : Battus par l'Angleterre (23–13), les Français ont subi le 23 février une troisième défaite dans le Tournoi des Six nations.
près de 9 %, faisant de ce mois de janvier le pire depuis 1990.
CHyPRE : Le candidat de droite Nicos Anastasiades, avocat pro-européen de 66 ans, a été élu président de Chypre le 24 janvier. Il doit trouver très vite 17 milliards d'euros d'aides pour sauver son pays de la faillite.
gRÈCE : En visite à Athènes le 19 février, François Hollande a critiqué une politique « d'austérité sans fin ».
TUNISIE : Les négociations menées par le Premier ministre pour former un nouveau gouvernement de technocrates ont échoué le 18 février. Le président de la République a approuvé le 22 la désigna-
mars
2013
tion d'Ali Larayedh, ministre de l'Intérieur, comme nouveau Premier ministre ; ce dernier est considéré comme un homme de dialogue appartenant au courant modéré du parti islamiste Ennahda.
CAmEROUN : Sept touristes français, dont plusieurs enfants, ont été enlevés le 19 février dans le nord du Cameroun et entraînés au Nigéria. Après plusieurs heures de confusion au niveau des informations, les forces de sécurité nigérianes étaient lancées le 22 février dans une « chasse à l'homme » pour retrouver ces otages qui auraient été séparés en deux groupes.
KENyA : Une centaine de ministres et personnalités ont dégusté, le 19 février à Nairobi, un repas à base de produits refusés par des supermarchés européens, pour dénoncer leur gaspillage massif.
IRAN : L'installation au début de février de nouvelles centrifugeuses plus modernes sur le site de Natanz a renforcé les inquiétudes internationales, sans qu'aucune nouvelle sanction efficace ne soit prise.
ITALIE : Le skieur français Lamy Chappuis a décroché le 22 février, et pour la seconde fois, le titre mondial de combiné nordique à Val-de-Fiemme en Italie.
gRANdE-BRETAgNE : L'agence financière Moody's a privé le 22 février la Grande-Bretagne de son triple A en raison de ses faibles perspectives de croissance ; cependant, la solvabilité du pays reste élevée.
ISRAëL : La mort, dans la prison de Megiddo (90 km au nord de Jérusalem) où il était interrogé, d'un Palestinien de 30 ans, arrêté le 18 février, a provoqué de nombreuses manifestations violentes en Cisjordanie.
J.L.
ÉDITORIAL
SOMMAIRE
ACTUALITÉ
4
5
6
CROISSANCE
ITALIE
Un pari perdu
Enfin gouvernable ?
SOCIÉTÉ
Du feu sous la cendre
DOSSIER
8 SOLIDARITÉ
10
Aux origines étaient les chrétiens
Les catholiques solidaires
ESPRIT
12 LECTURES
14 BENOÎT XVI
16
19 AED
23 ECCLÉSIA
3e semaine de Carême
Le veilleur
La contemplation
Ne souffrez pas pour rien,
c'est trop triste
Pierre-Marie Delfieux
MAGAZINE
24 DROIT
La Cour européenne
des Droits de l'homme impose
l'adoption homosexuelle
27 TÉMOIGNAGE
28 RND
30 EXPOSITIONS
32 THÉÂTRE
33 CINÉMA
P. Marie-Michel
Chroniques de Gérard Leclerc
Paul Éluard
poésie, amour et liberté
« Éverest »,
« Le joueur d'échecs »
« Week-end royal », « Ouf »,
« Möbius », « Du plomb dans la tête »
34 TÉLÉVISION - DVD
« Le Cathologue »
35 TÉLÉVISION « Alice au pays des merveilles »,
« The gatekeepers »,
« Anonymous », « Coco Chanel »
36 TÉLÉVISION
38 BLOC-NOTES
Votre début de soirée
Vie associative et d'Église
Couverture : © Osservatore Romano
Écoutez la chronique de Gérard Leclerc,
du lundi au jeudi.
Notre gratitude
à Benoît XVI
L
paraîtra, Benoît XVI, ayant remis sa
charge, se sera retiré pour deux mois à Castel Gandolfo.
Cette décision, qui rompt avec une longue pratique des
papes, ne signifie en rien, comme on l’a prétendu un peu
partout, une révolution ou même une remise en cause
de l’institution fondée sur le charisme de Pierre. Certes, au long
de l’histoire, celle-ci s’est incarnée dans des
contextes politiques et culturels divers. La
chute des États pontificaux à la fin du XIXe
siècle a marqué un tournant, dans le sens
d’un recentrage sur la mission. Ce n’était pas
pour autant un pur retour à la situation des
origines. Il s’agissait pour les modernes successeurs du premier apôtre d’assumer leur
charge, définie par le Christ et inspirée par
par Gérard LECLERC
l’Esprit, dans des paysages toujours nouveaux.
Mais depuis la fondation de l’Église, le siège
de Rome a toujours été reconnu comme le lieu exceptionnel où
réside une autorité sans égale. L’Église « qui préside dans la région
des Romains », écrivait saint Ignace d’Antioche, « digne de Dieu,
digne d’honneurs, digne d’être appelée bienheureuse, digne de
louange, digne de succès, digne de pureté » est celle « qui préside à
la charité, qui porte la loi du Christ, qui porte le nom du Père ».
Interrogé en 1997 par le journaliste Peter Seewald, le cardinal
Ratzinger avait formulé un jugement sur l’avenir de la papauté,
en insistant sur la responsabilité doctrinale « telle que l’ont exprimée Vatican I et Vatican II, pour l’unité de l’Église, de sa foi et de
son ordre moral ». Il notait aussi que certaines formes pratiques
« peuvent changer, changeront sûrement, si des communautés
jusque-là séparées se regroupent autour du pape ». Entre Pie XII
et Jean-Paul II, ajoutait-il, des différences importantes s’étaient
signalées. Cela signifie que nous pouvons escompter d’autres
évolutions, d’autres initiatives qui donneront à l’exercice de la
primauté des développements inédits. Mais ceux-ci ne se feront
que dans la continuité organique du ministère pétrinien, dans
une logique qui est caractéristique du génie du christianisme. Le
bienheureux cardinal Newman aura été l'un des meilleurs interprètes de cette continuité créatrice de la Tradition.
En béatifiant le grand théologien anglais du XIX e siècle,
Benoît XVI a montré comment l’Église et la papauté se considéraient fières d’un héritage qui se perpétuerait, en se renouvelant
et en renouvelant la face de la Terre. Notre gratitude l’accompagne au terme d’un pontificat intense et riche, annonciateur
d’un avenir aux couleurs de la même Promesse. ■
ORSQUE CE JOURNAL
FRANCECatholique N°3342 1er MARS 2013 3
ACTUALITÉ
CroIssAnCe
Un pari perdu
Les chiffres publiés par la Commission européenne ont
détruit le pari d’un retour de la croissance à la fin de
l’année. Le gouvernement va donc accroître la rigueur.
L
9 septembre , un
Président « en situation de combat » se
disait décidé à « fixer
le cap et le rythme »
du « redressement » qui se
traduirait par l’inversion de
la courbe du chômage « d’ici
un an » car il était calculé
que le taux de croissance
serait de 0,8 % en 2013.
Cet optimisme reposait sur
trois paris : le retour
de la confiance
chez les investis­
seurs français et
étrangers grâce
au renforcement
de la zone euro ;
une amélioration
de la conjoncture
internationale qui
nous permettrait
de développer nos
exportations et
une réforme du
marché du travail
destinée à amélio­
rer la compétiti­
vité de l’industrie
française — avant
qu’on ne prenne des
mesures pour créer un « choc
de compétitivité ».
Le 22 février, la Commis­
sion européenne a détruit
l’espoir d’une embellie pour
cette année. Selon ses prévi­
sions, la croissance française
(
e
ne devrait pas dépasser
0,1 %, ce qui équivaut à une
stagnation. Du coup, le taux
de chômage serait de 10,7 %
en 2013 et de 11 % l’année
prochaine. Quant au défi­
cit budgétaire, il atteindra
3,7 % du produit intérieur
brut cette année et 3,9 % en
2014 au lieu de revenir à 3 %
comme prévu.
Le gouvernement fran­
çais n’a pas contesté ces
anticipations. La conjoncture
américaine est mauvaise, la
zone euro en récession, le
Japon a entrepris de faire
baisser le yen pour retrouver
sa compétitivité et l’Inde va
faire de même. La suréva­
luation de l’euro pénalise la
France qui réalise la moitié
de ses exportations hors de
sa zone monétaire et qui est
donc sensible aux variations
des taux de change. Comme
l’activité baisse, les rentrées
fiscales diminuent et le défi­
cit se creuse.
Que peut faire
ce gouverne­
ment confronté
à son échec ?
François
Hollande qui
est à la fois le
président de
la République
et le chef du
gouverne­
ment selon
la logique du
quinquennat,
a donné ses
réponses lors
de sa longue
visite au Salon
de l’Agriculture
le 23 février. Il
faut « arriver à
un équilibre des finances
publiques à la fin du quinquennat » mais sans « ajouter de l’austérité ». La rigueur
budgétaire sera suffisante :
Cette prévision paraît aussi fragile
que celle formulée en 2013
4 FRANCECatholique n°3342 1er mars 2013
par Alice TULLE
« Nous avons à donner des
gages de sérieux budgétaire en 2014 et notamment des économies qui
devront être faites dans
tous les budgets, de l’État,
des collectivités locales, de
la sécurité sociale pour que
nous puissions continuer à
réduire nos déficits publics ».
L’optimisme est donc reporté
à l’année prochaine : il y aura
« progression du chômage »
en 2013, mais « en 2014
nous serons sur une reprise.
À partir de là, nous pouvons
commencer à créer de l’emploi ».
Cette prévision paraît
aussi fragile que celle formu­
lée en 2013. La conjoncture
internationale ne sera guère
favorable dans les dix­huit
mois qui viennent. On peut
craindre que la réduction
des dépenses publiques,
l’augmentation de la pres­
sion fiscale, la faiblesse des
investissements, la baisse
du pouvoir d’achat se conju­
guent pour maintenir la
France en état de stagnation
ou pour provoquer une longue
récession. La « progression
du chômage » annoncée par
François Hollande risque
de se prolonger en 2014 et
au­delà.
La France peut donc se
trouver engagée sur une pente
dangereuse et rejoindre la
Grèce, l’Espagne et le Portugal
dans une crise dont nul ne
voit l’issue. Le gouvernement
dira, dans les semaines qui
viennent, comment il compte
inverser la tendance. n
ITALIe
par Yves LA MARCK
enfin gouvernable ?
Le centre gauche remporterait 340 sièges à la chambre
basse, contre 140 à la formation de Berlusconi... qui rate
son retour. Grillo aurait 91 sièges et Monti seulement 46.
S
ilvio b erlusconi ,
largement élu en
2008, avait été
écarté du Palais
Chigi en novembre
2011 pour faire place à un
« gouvernement de techniciens », soutenu par les deux
grandes formations, de la
droite — son propre parti, le
Peuple des Libertés — au parti
démocrate de gauche, afin
de restaurer la confiance des
marchés financiers dans la
dette italienne. Le professeur
Mario Monti avait réussi ce
pari afin que les taux d’inté­
rêt auxquels l’Italie emprunte
redeviennent supportables.
Au bout d’une année
d’abs tinence, les politi­
ciens rongeaient leur frein,
à commencer par le premier
d’entre eux, Silvio Berlusconi,
qui provoqua la dissolution
anticipée et les élections des
24­25 février. Parti avec un
handicap de dix points sur
la coalition de gauche, les
sondages lui accordaient
d'avoir récupéré, en deux
mois de campagne, une partie
de son retard. Au point qu'on
parlait de « résurrection »
pour cet homme accablé de
toutes parts, mais qui s'exo­
nérait — on ne sait trop
pourquoi — de la récession
de la quatrième puissance
économique européenne, qui
fait que le produit intérieur
brut par tête en Italie a reculé
entre 1999 et 2013.
La gauche avait fait le
choix du candidat des appa­
reils, Perluigi Bersani, contre
celui du renouvellement,
le jeune maire de Florence,
Matteo Renzi. Le choix s'est
finalement révélé judicieux
avec un score atteignant les
36%.
qu'il s'était laissé convaincre
de quitter ses livres, à la
suggestion pressante à la fois
d’amis de l’épiscopat italien
(le fondateur de Sant’Egidio,
Andrea Riccardi, figurait dans
son équipe gouvernementale),
du président de la République,
ancien communiste, Giorgio
Le centre ne parvient pas à
percer (entre 8 et 10%) n’ayant
que le Premier ministre sortant,
Mario Monti, comme porte­
drapeau, alors que celui­ci est
un nouveau venu en politique.
Ce n'est qu’à la Noël dernière
Napolitano, et du président
de Ferrari, Luca Cordero di
Montezemelo, mais aussi
d’Angela Merkel, du prési­
dent de la Banque centrale
européenne, Mario Draghi,
et de l’entière Commission
de Bruxelles, soutiens trop
voyants pour ne pas exciter
les attaques de Berlusconi.
Celui­ci n’avait, dans ce
jeu de massacre, qu’un seul
rival, qualifié de « Coluche
italien », un ancien comique
de la télévision, Beppe Grillo,
qui le dédouanait en quelque
sorte, mais qui semble totali­
ser 20% des suffrages !
Berlusconi croyait encore
pourvoir bénéficier de la
déconfiture de ses deux
anciens alliés, le régionaliste
de la Ligue du Nord, Umberto
Bossi, et l’ancien néo­fasciste
Gianfranco Fini. Elle affai­
blit la droite, notamment en
Vénétie et en Lombardie, où
la Ligue s’effondre. Mais l'
« homme providentiel » voulait
croire que cela confortait son
indestructibilité personnelle...
La démoralisation de l’Ita­
lie, dont l'apparent retour en
grâce de Berlusconi était le
symptôme le plus frappant,
sera­t­elle stopée par une
coalition gauche­centre ?
Un certain temps sans doute.
Il faudra voir le résultat des
élections concomitantes au
Sénat qui dispose des mêmes
pouvoirs que la Chambre des
députés...
En attendant… le Pape
dont chaque Italien croit au
plus profond de lui­même
qu’il est le dernier recours,
exerçant de fait une sorte de
« présidence morale de l’Italie »
(Gioberti, catholique libéral
théoricien du Risorgimento,
1843). n
Le produit intérieur brut par tête en
Italie a reculé entre 1999 et 2013
)
FRANCECatholique n°3342 1er mars 2013
5
ACTUALITÉ
ENTRETIEN AVEC TUGDUAL DERVILLE
Du feu sous la ce
Le 24 mars prochain, les Champs-Élysées se
couvriront-ils d'une marée humaine ? L'effort
demandé à tous est pleinement justifié.
n En perspective de la seconde
manifestation nationale du
24 mars 2013, ne craignezvous pas l’essoufflement
de la mobilisation contre le
« mariage pour tous » ?
Je reste bien plutôt dans
l’élan du nouveau souffle né
le 13 janvier 2013, qu’il faut
effectivement entretenir, pas
seulement à court terme, pas
seulement non plus sur ce
seul projet de loi. Car ce sont
deux logiques plus globales
qui s’affrontent à long terme.
Toutes les mobilisations qui
fleurissent nous préparent à
tenir dans la durée.
n Est-ce le sens des opérations « La manif pour tous à
la mairie » qui se développent
actuellement ?
Exactement. C’est une
idée simple et symbolique qui
a été proposée par des mani­
festants. Pourquoi ne pas
faire des photographies de
mobilisation devant chacune
des mairies de l’Hexagone ?
C’est une façon de montrer
et renforcer l’ancrage terrain
de notre mouvement. C’est
aussi l’occasion de préparer
la mobilisation nationale du
24 mars. Nos banderoles ou
fanions voyagent, et s’in­
vitent devant les Hôtels de
ville, lieux emblématiques, un
peu comme le nain de jardin
dans le film Amélie Poulain…
Et c’est souvent la toute pre­
mière fois que des villages
ou de petites villes sont le
théâtre d’une manifestation.
n Ne croyez-vous pas que tout
cela passe inaperçu, notamment des médias ?
L’avantage de l’ère
contemporaine, c’est que cha­
cun est capable de « média­
tiser » ce qu’il fait, grâce à
Internet. Les photos circu­
lent sur Twitter et Facebook.
Internet est d’ailleurs l’une
des clés « techniques » de la
réussite du mouvement oppo­
sé au mariage et à l’adop­
tion « pour tous », l’une des
raisons de son émergence
rapide.
Même si beaucoup de
Français ignorent que les
mobilisations se poursui­
vent localement, ceux qui y
participent se savent partie
prenante d’un mouvement
immense, capable d’agir par­
tout. Leur action non média­
tisée se propage comme le
feu, capable de couver sous
la cendre, voire sous terre,
dans la tourbe, entre deux
incendies… Par ailleurs, les
événements locaux sont rela­
tés dans les médias locaux,
davantage qu’on ne le croit
souvent, vu de la capitale.
n Pourquoi les médias ont-ils
fait silence sur le dernier
sondage de l’Ifop commandité
par Alliance VITA ?
Il ne faut pas entrete­
nir de paranoïa excessive :
une certaine lassitude s’est
emparée des médias natio­
naux et de leurs lecteurs,
qui ne vivent que de ce qui
est neuf (nouveaux visages,
nouveaux thèmes, nou­
veaux événements…). Nous
devons en tenir compte. Et
c’est justement la raison pour
laquelle nous devons rester
créatifs, ce qui — je pense —
est une qualité incontestable
du mouvement. Je travaille
personnellement à l’enraci­
ner le plus possible dans le
fond des sujets et dans la
durée, notamment par cette
notion d’écologie humaine
ou de « nouvelle écologie
humaine ».
n N’y a-t-il pas le risque de voir
le mouvement se décourager
si la loi Taubira est confirmée
par le Sénat dès avril, puis,
ultimement par le conseil
constitutionnel ?
mobilisations qui fleurissent nous
( Les
préparent à tenir dans la durée
6 FRANCECatholique n°3342 1er mars 2013
Tant que les étapes suc­
cessives ne sont pas fran­
chies, nous nous battons
pour gagner. Nous tablons
sur l’efficacité directe de
nos actions, en gageant que
leur fécondité nous sur­
prendra. Il reste peu vrai­
semblable que le Sénat
adopte la loi Taubira de
façon « conforme » : il ajus­
tera sans doute certains
articles… Il y aura donc un
nouveau passage à l’Assem­
blée nationale.
De toutes les façons, quel
que soit le destin du projet
de loi, nous savons que la
vigueur de notre opposi­
tion tend déjà à dissuader
le gouvernement d’accélé­
rer le processus en matière
de PMA, voire sur d’autres
sujets de société. Les mani­
festants doivent donc savoir
que leur élan dépasse la cir­
constance d’un seul texte,
voire d’un seul quinquennat.
C’est pourquoi, de même
qu’il faut alterner les mobi­
lisations locales et natio­
nales, je pense qu’il faut
élargir notre action en nous
formant sur la globalité des
enjeux. Le mouvement qui
se développe est une formi­
dable occasion de creuser
des sujets passionnants.
n à quels sujets pensez-vous ?
Aux questions majeures
qui sont sous­jacentes au
projet de loi Taubira et à ses
perspectives : qu’est­ce qu’un
homme ? Qu’est­ce qu’une
femme ? Un père, une mère ?
ndre
Et comment peut­on les dif­
férencier, sans tomber dans
les stéréotypes « machistes »,
au­delà de leurs différences
physiologiques ?
J’ai déjà exprimé ici que
la question de l’amour vrai
doit également être appro­
fondie grâce à ces débats. Il
s’agit finalement non seu­
lement de reconnaître les
besoins spécifiques de tout
être humain, mais encore de
préciser davantage les cri­
tères de l’humanité.
n Pensez-vous que ce soit
une réponse à apporter au
« cyborg », l'homme augmenté, face auquel vous nous
avez alertés ?
Oui. L’homo sapiens est
plus qu’un animal pensant.
Cela le distingue des élé­
phants par exemple, quelle
que soit leur mémoire.
J’évoque cette espèce parce
qu’actuellement la perspec­
tive de l’euthanasie de deux
pachydermes âgés mobilise
un mouvement de protesta­
tion qui semble davantage
pris au sérieux par les pou­
voirs publics que le nôtre !
L’être humain, donc, est
doté d’une dignité éminente.
Il faudrait même oser par­
ler de « sacralité » de la vie
humaine, car l’homme est
animé naturellement par un
questionnement sur le sens
de sa vie qui relève du spi­
rituel. Il vaut donc plus que
tous les animaux : il est
« sans prix ». Cependant, dans
le même temps, chaque être
propos recueillis par
Frédéric AIMARD
humain est triplement limi­
té par son corps (sexué), le
temps et la mort. Le Cyborg
(ou organisme cybernétique)
auquel le lobby de la trans­
humanie veut aboutir s’af­
franchirait de ces limites.
n Quel est l’enjeu ultime d’un
tel fantasme ?
Ce qui est menacé, c’est
l’essence même de l’homme.
Les scientistes transhu­
manistes ne voient en lui
qu’un amas de cellules
mu par des réactions bio­
chimiques qu’ils se croient
en mesure d’élucider et de
reproduire. Même la foi reli­
gieuse est, aux yeux de cer­
tains, la résultante de telles
réactions, au point qu’on
pourrait la corriger si on
la considérait comme une
pathologie à éradiquer !
n Quel rapport avec la loi
Taubira ?
Le transhumanisme a
aujourd’hui beau jeu de
s’appuyer sur le désir d’en­
gendrement de certaines
personnes homosexuelles
pour leur promettre une pro­
création libérée de l’altérité
sexuelle…
Cette promesse conduit
tout droit à l’utérus artifi­
ciel, à l’eugénisme, etc. Pour
l’humanité, l’affrontement
entre culture de vulnérabili­
té et culture de toute­puis­
sance qui se dessine ici pose
la question de la liberté. n
FRANCECatholique n°3342 1er mars 2013
7
DOSSIER
SOLIDARITÉ
Aux origines étaient
En ces temps de carême, les chrétiens
sont appelés à faire un effort de charité.
Ils ne sont certes pas les seuls à savoir
se montrer solidaires et à se soucier des
exclus et autre précaires. Mais le succès
médiatique des Restaurants du Cœur, par
exemple, doit-il faire oublier quelles furent
les sources de soin effectif des pauvres,
des malades, des faibles, des oubliés aux
temps modernes ? Toute une organisation
pour limiter les désastreux effets
collatéraux de la révolution industrielle
est née d’un art catholique de la charité.
Celui-ci perdure, en nos temps de
désindustrialisation, malgré une laïcisation
de la charité qui fut parfois sévère mais qui
n'arriva jamais à se passer complètement
des bonnes volontés chrétiennes. Notre
temps se veut celui d'une collaboration
exemplaire entre initiatives publiques
et initiatives privées (favorisées par des
avantages fiscaux). Mais, pour que cela
demeure dans les esprits et dans les faits,
il n'est peut-être pas tout à fait inutile
de rappeler la légitimité historique et
actuelle des œuvres catholiques. C'est l'un
des intérêts d'une étude sur la charité en
Allemagne et en France au XIXe siècle.
(1) Catherine Maurer : La ville charitable (Les œuvres sociales
catholiques en France et en Allemagne au XIXe siècle),
Cerf, 418 pages, 24 e.
8 FRANCECatholique n°3342 1
er
mars
2013
L
'historienne Catherine Maurer a consacré un fort ouvrage à La ville charitable dont les conclusions implicites
sont sans appel : après la chute de
l’Ancien Régime, alors que la France
entrait avec violence dans la révolution industrielle et que toutes les
communautés traditionnelles explosaient, que
l’exode rural jetait dans les villes des charretées
de déclassés qu’on nommera plus tard prolétariat
et qu’aucune protection ne leur était accordée,
c’est spontanément que les catholiques français
ou allemands se saisirent du flambeau de la
compassion. Et qu’ils s’en saisirent presque seuls.
Ce livre qui n’est pas la première étude, loin
de là, sur le sujet, possède cependant cette originalité qu’il joint à son intransigeance scientifique une véritable
compréhension de l’esprit du temps.
L’auteur se concentre ainsi sur la
ville, excluant délibérément la
campagne, dans un choix évident,
puisque la ville du XIXe siècle est le
nouveau lieu de l’industrialisation, là
où, les campagnes commençant de
se vider, se pose avec la plus grande
acuité la question sociale du monde
moderne. Selon sa méthode universitaire, Catherine Maurer sélectionne dans la fin du XIXe siècle une
quinzaine de localités françaises et allemandes,
réparties assez aléatoirement dans les deux pays,
et non liées spécifiquement aux provinces où
l’élan religieux serait particulièrement remarquable. (Ainsi, pour la France, elle écarte même
Paris à cause de son trop-plein d’œuvres charitables qui déséquilibrerait la moyenne…) Sa
radiographie n’est donc pas suspecte de complaisance vis-à-vis du catholicisme, mais il en
ressort l’image d’une extraordinaire activité de
fidèles français et allemands devant une misère
dont les formes sont infiniment variées : cette
activité se déploie « des crèches aux asiles pour
vieillards, en passant par les orphelinats, les
les chrétiens
patronages (pour enfants scolarisés et apprentis),
le secours à domicile, l’aide aux mères, l’assistance aux jeunes filles ou encore le secteur très
important des soins aux malades et aux infirmes ».
Même en écartant d’emblée les œuvres à
vocation purement spirituelle ou approchantes,
comme l’enseignement, et les œuvres sociales,
comme les caisses de secours mutuel, pour se
concentrer véritablement sur la charité en tant
que telle, le tableau de la charité catholique au
XIXe demeure d’une richesse inouïe. Les chiffres
généraux sont difficiles à obtenir, par manque
de statistiques, surtout en Allemagne, mais en
France, en 1892, on dénombre pourtant 13 516
« établissements d’assistance privés, ayant une
existence de fait, c’est-à-dire ni autorisés, ni
approuvés, ni reconnus d’utilité publique » — dans
leur très grande majorité catholiques. Dans les
seules villes qu’elle étudie, Catherine Maurer
constate 666 œuvres françaises et 508 allemandes, ce qui donne une moyenne d’une œuvre
pour 1 500 catholiques — avec de fortes variations (ainsi à Kœnigsberg, on obtient une œuvre
pour 600 catholiques !) En France, la création de
ces œuvres débute dès la fin de l’Empire, avec
une puissante croissance de 1830 au Second
Empire. L’Allemagne, elle, est à la traîne et c’est
plutôt à la moitié du siècle que les œuvres y
fleurissent. Un décalage dû à l’industrialisation
précoce de la France et surtout au caractère
tardif de la naissance des congrégations germaniques. C’est ainsi que la France est considérée
à l’époque comme le « pays classique de la charité » par les Allemands, où l’aiguillon protestant
est d’ailleurs décisif pour les catholiques : on
y constate une rivalité autour du pauvre et un
assaut de charité.
Si les œuvres se destinent à soulager toutes
les misères, la sociologie de leurs créateurs et
animateurs est intéressante. Il faut d’abord
constater, dût la fierté républicaine en pâtir, que
partout les œuvres privées furent historiquement
antérieures aux œuvres publiques et que ce sont
elles qui en provoquèrent la création en géné-
La France est
considérée
à l'époque
comme le
« pays
classique
de la
charité »
par les
Allemands
Dossier réalisé par
Jacques de GUILLEBON
ral, par ricochet : « à un moment où l’influence
du libéralisme n’invite pas États et municipalités à une intervention trop intrusive, relève l’auteur, en particulier dans le domaine social, et où
une certaine méfiance se fait jour à l’égard des
institutions catholiques, l’incitation de la puissance publique à la création d’œuvres n’est pas
fréquente. Elle n’est cependant pas totalement
absente. »
En France, il faut noter aussi que, contrairement aux idées reçues, la grande majorité
des œuvres est fondée par la bourgeoisie et
l’aristocratie : seules six œuvres viennent des
classes populaires, et en totalité de femmes.
Dans une ville comme Angers, c’est la collusion
objective de saint-simoniens socialisants et de
catholiques qui accouche des premiers asiles. Ce
sont des acteurs privés qui créent un établissement « destiné à une mission de service public ».
Quantitativement, ce sont les œuvres en faveur
des jeunes enfants — crèches, salles d’asile,
orphelinats, patronages — qui se taillent la part
du lion. Entre un quart et la moitié des œuvres
françaises. La crèche naît de la volonté d’un
conseiller municipal de Paris, Firmin Marbeau,
proche des milieux catholiques, et se répand
rapidement dans toute la France. Elle est destinée à répondre aux conditions nouvelles créées
par le travail des mères. Mgr Freppel, évêque,
très social, d’Angers, l’appelle « la fleur de nos
institutions charitables ». Elle restera beaucoup
moins répandue en Allemagne, où les femmes
travaillent moins et où l’on se méfie de cette institution qui entretiendrait une situation malsaine.
En revanche, les « salles d’asiles », ancêtres des
maternelles, naissent dans le monde protestant
d’abord, avant d’être vite reproduites par les
catholiques des deux côtés du Rhin – mais surtout en France.
L’inventivité des catholiques de ce siècle
qu’on présente généralement sous les plus gris
atours est sans borne : car il y a les orphelinats
aussi, les maisons pour jeunes filles – grande
préoccupation du siècle qui redoute de les voir
FRANCECatholique n°3342 1er mars 2013
9
sombrer dans « le vice » — accueil des prostituées repenties, les « Madeleine » des jeunes détenues, foyers pour
les jeunes travailleuses. Les patronages pour filles, eux,
sont fondés à partir de 1851, sous l’impulsion de sœur
Rosalie à Paris, alors que ceux pour garçons datent du
début du siècle. Léon Cosnier, qui enquêta à l’époque sur
les œuvres charitables, note à propos des patronages :
« L’industrie avait fait de grands progrès à Angers, depuis
vingt années, dans la période de 1850 à 1870. Cette date
est celle de la fondation ou tout au moins de la transformation des plus importantes maisons de notre ville. C’est
celle aussi de l’introduction des femmes et des enfants
dans le personnel ouvrier ; triste progrès imposé par la
concurrence au détriment de la famille. Des obligations
en résultaient pour la société si l’on voulait éviter des
crises dont 1848 n’était qu’un avertissement. Allionsnous laisser dans la rue, abandonnés aux plus périlleuses
exploitations, ces misérables enfants dont l’usine la plus
morale ne pouvait protéger les loisirs ? »
On peut constater aussi que les hôpitaux catholiques, qui ont une histoire remontant au Moyen Âge,
étant peu à peu, au cours du siècle, annexés par la
puissance publique, les fidèles dépossédés, souvent des
femmes, se consacrent alors aux maladies rares, aux
aveugles, etc., inventant avant l’heure les soins palliatifs.
Si la France est en avance sur le reste de l’Europe
pour l’action caritative au XIXe siècle, c’est notablement à cause de ce que l’on peut appeler la révolution congréganiste. Le siècle se caractérise par une
efflorescence prodigieuse de ce nouveau type de vie
consacrée, qui n’est pas équivalente à celle des ordres
classiques puisque les vœux autant que le mode de
vie, tourné vers le monde, y sont foncièrement différents. L’action conjointe des laïcs, comme ceux des très
célèbres conférences Saint-Vincent de Paul fondées par
le bienheureux Ozanam et ses compagnons, des prêtres,
des religieux et surtout des religieuses, réussit à créer
en moins d’un siècle un maillage de charité puissant, qui
enserre finalement toute la France.
« La charité est la vapeur qui actionne la machine
sociale », disait Lorenz Werthmann, le fondateur de la
Caritas allemande. Il n’y eut donc jamais chez les catholiques de séparation entre l’action sociale proprement
dite, en témoignent toutes les lois que firent voter les
députés catholiques, et l’action charitable. Ils s’emparèrent des deux, et les fruits de cette intense activité au service du prochain, nous les recueillons encore
aujourd’hui. Catherine Maurer conclut ainsi sont étude :
« Il nous semble bien que la nature a priori non moderne,
voire antimoderne, de "l’œuvre de charité" inscrit pourtant pleinement le catholique qui la pratique dans la
modernité qui l’environne, parce qu’elle l’oblige à réagir
à des défis qui menacent sa propre survie comme homo
religiosus. » n
10 FRANCECatholique n°3342 1
er
mars
2013
EnTRETIEn AvEc chARLES GAz
Les catho
n Comment agissent les catholiques
aujourd’hui ?
Il est quasiment impossible de dénombrer
les associations d’obédience ou d’origine catholique qui travaillent aujourd’hui en France dans le
domaine caritatif. Elles sont très nombreuses. Pour
ma part, je connais bien le Secours catholique dont
j’ai présidé neuf ans la délégation à Paris, avant
de rejoindre le vicariat à la solidarité du diocèse.
Le Secours catholique regroupe à lui seul 67 000
bénévoles, 1 000 salariés et touche 1,5 million de
personnes en France. Il est présent dans toutes les
paroisses rurales du pays. à Paris et certainement
dans les grandes villes, l’action caritative est en
revanche principalement menée par les paroisses
ou des associations en lien avec le diocèse, indépendantes du Secours catholique. à Paris, c’est une
vingtaine de grosses associations très actives qui
œuvrent sur ce terrain.
Il faut noter par ailleurs que beaucoup d’organismes nés du christianisme refusent aujourd’hui
toute étiquette chrétienne, comme Emmaüs, les
Petits frères des Pauvres, ou ATD Quart Monde.
Martin Hirsch, qui fut président d’Emmaüs, donne
quelques éléments d'explication dans son dernier
livre, La Lettre perdue. Mais c’est dommage. Il y a
une crispation politique et sociale autour de cette
identité catholique, comme on l’a vu il y a peu avec
l’épisode du Président Hollande demandant qu’on
enlève le portrait de l’abbé Pierre lors d'une inauguration d'un centre.
n Quels sont vos rapports avec l’État ?
Ils se passent globalement bien, dès que le
principe de la laïcité est respecté. Quand je travaillais au Secours catholique, j’ai toujours trouvé
les portes des différents services de la Ville et du
département grand ouvertes. Mais nos buts et nos
méthodes ne sont pas forcément les mêmes que
EAu, DÉLÉGuÉ ÉpIScOpAL pOuR LA SOLIDARITÉ Du DIOcèSE DE pARIS
liques solidaires
ceux des pouvoirs publics : pour l’opération
Hiver solidaire, par exemple, nous insistons
sur les liens de fraternité qui sont créés, sur
l’écoute, et la permanence de l’accueil, l'accompagnement nous ne faisons pas de chiffre.
L’État, en revanche, préfère le quantitatif.
La réaction de Cécile Duflot qui a agité
les médias, et fut sans doute provoquée par
les articles du Canard enchaîné, n’était à mon
avis pas préparée, pas réfléchie, ou mal informée. Je ne comprends pas pourquoi elle est
venue sur ce terrain que manifestement elle
ne connaissait pas. De plus, elle a expédié
sa lettre à l’archevêché sans en appeler aux
autres services de l'État disposant de locaux.
Mais cela ne reflète en rien les rapports que
nous entretenons avec les services publics en
général : chaque année le diocèse de Paris,
que je représente en l’occurrence, est invité
par le préfet de Région pour participer à la
mise en place du plan hivernal. Chaque hiver
nous annonçons environs cent vingt places.
Au regard de ce que proposent une vingtaine
d'institutions présentes nous ne sommes vraiment pas ridicules — bien au contraire.
n Quels sont les champs d’activités privilégiés ?
Le terrain à labourer aujourd’hui en priorité est celui de la solitude. Il faut reconnaître
que ce sont les conférences Saint-Vincent
de Paul qui les premières, il y a trois ans,
ont porté comme Grande cause nationale :
la solitude. à Paris, dans la dynamique de
Paroisses en Mission, la troisième année a
eu pour thème éthique et la solidarité. Cette
attention au domaine de la solidarité, nous a
permis, notamment autour des questions des
fractures sociales, de privilégier la question du
logement, de la solitude, de la rencontre et de
Charles Gazeau
Beaucoup
d'organismes
nés du
christianisme
refusent
aujourd'hui
toute
étiquette
chrétienne
l’accueil de l’autre au sens le plus large — les
étrangers, les gens de la rue, etc.
Cela se manifeste notamment par l’opération Hiver solidaire, qui reste encore à développer, mais qui concerne cette année vingt-six
paroisses à Paris. Côté logement, une idée
tout à fait neuve, celle de la colocation de
jeunes professionnels qui s’installent volontairement avec des personnes qui vivaient à
la rue. Cela demande beaucoup d’abnégation,
de travail sur soi, d’investissement personnel. C’est une véritable initiative chrétienne.
Deux associations mènent chacune selon leur
voie propre ce nouveau mode de charité : Aux
Captifs la libération, avec le site Valgiros, rue
de Vaugirard, et l’APA (Association pour l’Amitié) : ce sont déjà 150 personnes qui vivent
ensemble sous ce mode-là.
n Le bénévolat et le don se portent-ils
bien ?
Les catholiques sont vraiment des personnes généreuses. C’est dans les gènes, si
je puis dire. Et quand les catholiques font
quelque chose, c’est sans dépendre de l’État,
sans demander, avec leur seule générosité.
Hiver solidaire, par exemple, si l’on sait qu’une
place d'hébergement précaire coûte environ
40 euros la nuit par personne à l’État, les cent
vingt personnes hébergées par les catholiques
ne coûtent rien à l’État…
Pour l’avenir, nous réfléchissons particulièrement à la question des migrants qui se pose
avec acuité.
Nous organisons ainsi le 6 avril sur le parvis de Notre-Dame le 4e Forum de la Charité
qui sera consacré aux préoccupations de
l’Église de Paris envers nos frères les plus
démunis et sur les thèmes que nous avons évoqués précédemment. n
FRANCECatholique n°3342 1er mars 2013
11
lectures
dimanche 3 MARS (année C)
© LA BIBLE DES PEUPLES / ÉD. DU JUBILÉ
Sinon,
tu le couperas
Ne vous indignez pas, convertissez-vous plutôt
13. 1 C’est alors qu’on mit Jésus au courant d’un massacre de Galiléens :
Pilate avait fait couler leur sang là même où ils sacrifiaient leurs victimes.
2 Jésus alors leur dit : « Croyez-vous que ces Galiléens étaient plus pécheurs que tous les autres Galiléens pour avoir eu ce sort ? 3 Non, je vous
le dis ; mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous pareillement ! » [...]
D
l’évangile lu ce dimanche, nous sommes surtout sensibles à la première
partie, à l’enseignement du
Sauveur à propos du drame
des Galiléens massacrés par Pilate et
qui débouche sur la question de l’origine du mal. Nous voyons que celui-ci
dépasse évidemment la responsabilité
individuelle, c’est l’affirmation indirecte du péché originel, car seule une
solidarité mauvaise initiée à l’origine
de l’humanité peut expliquer l’absurde
déferlement des conséquences du mal.
Mais c’est surtout sur l’issue que Jésus
insiste : se convertir à n’importe quel
prix et tout de suite.
Mais ce n’est pas là-dessus que je
voudrais orienter ma réflexion d’aujourd’hui. Nous avons dans la foulée
une parabole, annoncée comme telle :
celle du figuier qui ne donne pas de
fruit, un figuier que le maître a planté
dans sa vigne. Le lecteur de la Bible
voit tout de suite le rapprochement
entre le figuier et la vigne, selon une
image si souvent employée dans l’Ancien Testament pour dire la plantation
pleine d’amour qu’a faite le Seigneur,
en installant Israël sur sa terre. On
pense surtout au tout début du livre
d’Isaïe (5,1-7), où on voit le Seigneur
se mettre en colère contre sa vigne qui,
malgré tous ses soins, ne lui donne pas
de bon fruit, jusqu’à décider de l’abandonner pour qu’elle revienne à l’état
sauvage.
ans
12 FRANCECatholique n°3342 1
er
mars
2013
La parabole évangélique souligne
la patience du propriétaire qui n’a pas
tout de suite coupé l’arbre stérile. Il a
attendu trois ans, espérant une amélioration, mais celle-ci n’est pas venue. Et maintenant, il va être sensible
à la proposition du "vigneron", qui lui
propose des soins intensifs pour son
figuier. Mais ce sera quand même la
dernière chance, car, en cas d’échec :
« tu le couperas ». Brrr… ça fait froid
dans le dos ! On va jusqu’au bout du
possible, mais pas d’acharnement thérapeutique.
écartons tout de suite une fausse
piste. On pourrait lire cette parabole
uniquement dans la perspective d’Israël qui refuse la conversion et qui va
passer à côté de la venue salutaire du
Messie : après tout, c’est bien Israël qui
était visé dans les paroles des prophètes
sur la vigne ingrate ! On pourrait dire
dans le même sens que les trois ans de
patience sont les trois années du ministère public du Christ, qui n’ont pas
donné le résultat escompté et n’ont
pas amené la conversion générale de
son peuple. Cette interprétation ne
peut être complètement écartée (pas
plus que de la parabole des vignerons
homicides qui est apparentée), mais à
condition de voir Israël comme l’avantgarde et le représentant de l’humanité.
Car c’est finalement toute vie humaine
qui est derrière ce figuier, à la fois, aimée, mise à part et profondément défaillante. Toute vie qui oppose à Dieu
3e Semaine
par le Père Michel Gitton
Dimanche 3 mars :
IIIe dimanche de Carême
1. Jésus qui vient investir notre monde
de sa présence mystérieuse et flamboyante (Exode 3, 1-8a.13-15).
➤ Adorons Celui qui EST, absolument.
Point spi : Déchaussons-nous au moins
moralement pour paraître en sa présence.
2. Jésus qui nous désaltère au long de
notre route vers la Terre Promise (1 Corinthiens 10, 1-6.10-12).
➤ Adorons le Cœur d’où jaillit pour
nous l’eau vive.
l’énigme d’une volonté fermée et d’une
liberté rebelle.
Mais arrêtons-nous une seconde
sur la fin qui laisse filtrer un discret
rayon d’espérance, avant de nous faire
pressentir la réalité de l’enfer. Qui est
donc ce vigneron si attentionné qui
fait changer d’avis le maître du domaine ? N’est-ce pas Jésus lui-même
venu sur terre pour intercéder entre
notre faveur devant son Père ? Que
fait-il d’ailleurs ? : « Le temps que je
bêche autour pour y mettre du fumier ».
Voilà bien la mission exercée par Jésus : il est le grain de blé tombé en
terre et qui meurt pour redonner vie à
nos vies. Du fumier, c’est bien cela qu’il
a voulu être ! « Il était méprisé, laissé de
côté par les hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance, tel le
lépreux dont on détourne son visage ;
oui, nous l’avons méprisé, compté pour
rien » (Isaïe 53,3).
La finale est d’autant plus terrible.
Tout ce travail n’est pas assuré de
l’emporter. Jusqu’au bout la liberté humaine peut se recroqueviller sur ellemême et refuser la vie. Si Dieu, si Jésus,
sont allés loin, très loin, leur amour ne
comporte pas d’attraction irrésistible.
Ils ne nous auront pas à l’usure. Alors
répondons vite ! n
3e dimanche de Carême
Première Lecture : Exode 3.1-15
Psaume 103.1-4, 6-8, 11
Deuxième Lecture : 1·Corinthiens 10.1-12
Évangile : Luc 13.1-9.
de carême
Point spi : Ne récriminons pas contre la
longueur de la route.
3. Jésus qui nous met au pied du mur
et nous propose une conversion radicale
sous peine de nous perdre (Luc 13, 1-9).
➤ Adorons le Juge devant qui toute
notre vie est découverte.
Point spi : Ne remettons pas à plus tard
la mise en ordre de notre vie.
Lundi 4 mars : Le rejet de Nazareth
(Luc 4, 24-30)
1. Tristesse de Jésus devant ses compatriotes incompréhensifs et tout ce
temps perdu pour l’annonce de la Bonne
Nouvelle, Jésus désarmé devant leur colère absurde.
➤ Adorons l’Innocent, le Juste méconnu.
Point spi : Discernons nos raideurs et nos
étroitesses, ne risquons pas de mettre
Jésus hors de nos vies.
2. Jésus regardant au-delà d’Israël, saluant les signes avant-coureurs de la
mission universelle, admirant l’humilité
de certains païens, leur promptitude,
leur joie d’être invités.
➤ Contemplons Jésus, messie pour tous
les peuples, soucieux de ceux qui sont
loin comme de ceux qui sont proches.
Point spi : Communions à son souci des
brebis perdues.
3. Jésus qui ne se laisse pas arrêter par
l’opposition des hommes, qui « passe »
au-delà de nos blocages.
➤ Vénérons la toute-puissance désarmée
de celui qui se glisse dans notre histoire.
Point spi : Reconnaissons la constance
de son projet malgré les échecs apparents de Son église.
Mardi 5 mars : Le créancier
insolvable (Matthieu 18, 21-35)
1. Jésus qui sait l’étendue de la dette,
qui seul peut mesurer la gravité du péché et de ses conséquences.
➤ Adorons le Juge au visage voilé, reconnaissons sa mansuétude qui n’est
pas ignorance ou indifférence.
Point spi : Pleurons les péchés de notre
vie et ne nous plaignons pas.
2. Jésus qui voit avec douleur l’incohérence de nos comptes et la vanité de
nos rancunes, qui sait l’absurdité de nos
jalousies et de nos revendications.
➤ Adorons l’Ami qui reste lucide, qui
ne se laisse pas prendre à nos déclarations mensongères.
Point spi : Relativisons les torts dont
nous nous estimons victimes.
3. Jésus qui nous apprend à passer
condamnation des dettes contractées
par le prochain, qui veut nous voir brûler nos créances.
➤ Adorons le Maître qui peut tout nous
demander, et qui a l’audace le faire.
Point spi : Lâchons prise sur les points
les plus sensibles.
Mercredi 6 mars : La permanence
de la Torah (Matthieu 5, 17-19)
1. Jésus amoureux de la Loi, à cent
lieues du carcan légaliste élaboré par
les pharisiens, mais passionnément
attaché à cette lumière communiquée
aux hommes sur le Sinaï.
➤ Adorons le Fils passionné de faire la
volonté du Père.
Point spi : « Quelle merveille, tes exigences ! » Pouvoir le dire…
2. Jésus observateur de la Loi, aimant
couler sa vie dans les préceptes de la
Loi, pour que tout soit consacré à Dieu,
c’est pour lui que la Loi a été faite !
➤ Reconnaissons le « Maître du Sabbat ».
Point spi : Faisons de l’imitation concrète
de Jésus le principe de tous nos actes.
3. Jésus docteur de la Loi à sa façon,
nous apprenant à suivre, à discerner, à
accomplir.
➤ Adorons Jésus notre Guide.
Point spi : Acceptons de former notre
conscience, ne prenons pas nos idées
pour la norme.
Jeudi 7 mars : L’homme fort
(Luc 11, 14-23)
1. Jésus qui nous apprend à démasquer le démon aux aguets, « cherchant
qui dévorer », à ne pas nous tromper de
cible.
➤ Adorons le Combattant qui, au désert, a mis le Diable au tapis.
Point spi : pensons plus souvent que
c’est le Démon qui veut nous avoir dans
telle circonstance précise.
2. Jésus qui nous apprend à voir le
doigt de Dieu, à reconnaître même dans
les tentations, sa conduite paternelle.
➤ Vénérons la Sagesse éternelle qui
s’est faite pour nous Sagesse incarnée.
Point spi : Ne nous croyons pas abandonnés, faisons confiance : nous ne
sommes pas seuls.
3. Jésus qui nous apprend à « amasser »
avec lui, à mettre de côté mille petits
efforts qui donneront du fruit.
➤ Considérons le Gardien d’Israël qui
ne laisse rien perdre du trésor accumulé.
Point spi : Rappelons-nous que tout compte,
l’essentiel est d’amasser avec Jésus.
Vendredi 8 mars : L’Unique
Seigneur (Marc 12, 28b-34)
1. Jésus qui sait le prix du véritable
amour, de l’absolu de Dieu, lui seul peut
nous combler, c’est pourquoi il exige tout.
➤ Adorons notre Souverain Bien, notre vie.
Point spi : Remettons-lui notre existence, saluons ses exigences d’amour.
2. Jésus qui réunit en lui le double amour
de Dieu et du prochain, qui sait servir le
Père à travers le plus petit de ses frères.
➤ Adorons notre Dieu qui s’est fait
notre prochain,
Point spi : Désirons pouvoir servir le plus
petit, le moins aimé.
3. Jésus qui nous unifie, qui réunit nos
énergies dispersées, qui nous redonne
un but clair et des moyens adaptés.
➤ Adorons l’Unique, à l’image de qui
nous sommes faits.
Point spi : Remettons toute notre vie en
perspective par rapport à Dieu.
Samedi 9 mars : Le publicain
et le pharisien (Luc 18, 9-14)
1. Jésus qui excède toute mesure : plus
saint, incomparablement, que le pharisien, plus petit que le publicain.
➤ Vénérons sa Mesure, qui est d’aimer
sans mesure.
Point spi : ne nous comparons pas.
2. Jésus qui ne se laisse pas tromper par
les apparences, car il lit dans les cœurs
et devine la vraie prière.
➤ Adorons « Celui qui voit ».
Point spi : supposons, même dans les
pires, une beauté cachée.
3. Jésus qui déclare « juste » le publicain, qui le justifie par la puissance de
son sacrifice, qui achève l’ouverture
ménagée par son humilité.
➤ Reconnaissons Celui qui prononce la
sentence avec l’autorité du Père.
Point spi : baignons-nous dans le flot de
Sa miséricorde. n
FRANCECatholique n°3342 1er mars 2013
13
éGLISe
BenoÎt XVI
Le veilleur
L
ors d'entretiens anciens, y compris le
livre d’entretiens* avec son biographe
allemand Peter Seewald, il avait envisagé l’hypothèse de la renonciation.
Mais il y avait principalement traité
non du principe mais de l’opportunité. Il avait indiqué que celle-ci ne
devrait intervenir qu’à un moment où le gouvernement de l’Église serait relativement tranquille
et où il se sentirait physiquement incapable de
poursuivre.
Il était exclu qu’il renonce en un moment
de crise ouverte. Une renonciation en temps
de crise serait considérée et manipulée comme
étant une réponse à ladite crise, alors qu’il en
irait tout autrement. Il avait le devoir de renoncer et d’être vu comme renonçant en toute
liberté, sans aucune pression autre que celle
de l’âge et de l’infirmité communs à tout être
humain.
C’est important pour la fonction qu’il quitte,
mais encore plus pour la fonction qu’il prend.
Personne n’est mieux placé que lui — par expérience autant que par sa remarquable intelligence, à la fois inductive et déductive — pour
embrasser la situation générale des forces hostiles à l’Église et à sa mission.
La Papauté revêt une fonction mystique souvent occultée par ceux qui se concentrent sur les
autres fonctions, le gouvernement de l’Église, la
pastorale, ou autre. La prière du Pape, médiateur
entre Dieu et un bon milliard de catholiques,
n’est pas la moindre de ses fonctions.
La perception aiguë qu’a le Pape de la situation de l’Église à ce moment précis de l’histoire
14 FRANCECatholique n°3342 1er mars 2013
En toute
liberté,
sans aucune
pression
autre que
celle de l'âge
par David Warren
journaliste à Ottawa
© The Catholic Thing
Traduit par Dominique Decherf
ajoute à sa prière. Sa position est non seulement symbolique comme grand-prêtre, mais
éminemment pratique qui lui permet de savoir
exactement ce pour quoi il faut qu’il prie.
Pour réunir les deux bouts de la chaîne,
disons que Benoît XVI est parfaitement qualifié,
à la fois par la nature de la fonction qu’il a exercée et par ses qualités personnelles, pour entrer
dans le jardin de Gethsémani qu’il a choisi.
Les médias répètent la même question tant
de fois rebattue : « Sera-t-il  le  pouvoir  dans  les 
coulisses  derrière  son  successeur ? »  La réponse
doit être affirmative mais dans le sens opposé
de celui compris par les médias : le nouveau
pape exercera les fonctions liées au gouvernement de l’Église et à la pastorale qui vont avec
les clefs (de Saint Pierre), y compris la fonction
mystique. Mais il bénéficiera, pendant un temps
plus ou moins bref, de la présence de l’ancien
pape dans son jardin de Gethsemani.
Par son acte, sans précédent à l’époque
moderne, Benoît X VI a également créé un
moment sans antécédent pour sa succession.
Les habitudes liées à l’élection d’un pape sont
bouleversées par cette décision. Le collège
des cardinaux ne bénéficie pas cette fois des
délais liés à la lente agonie du pape sur son
lit de mort, propices à l’émergence de tel ou
tel candidat. Le simple fait de la renonciation
influe sur la réflexion et les évaluations. Aucune
surprise n’est à exclure. L’élection du cardinal
Ratzinger fut, rétrospectivement, rendue possible par l’interminable période de souffrance de
son prédécesseur. L’élection de son successeur
peut très bien être attribuée, lorsqu’on regar-
Photo ©oSSeRVAtoRe RoMAno, Le 20 fÉVRIeR 2013
Benoît XVI a, avec gravité et en vertu de
l’autorité qui lui a été conférée, décidé de passer
d’une fonction à une autre. Depuis le 28 février,
il a cessé d’être pape et est entré dans une
nouvelle vie de prière. C’est un grand moment,
sur de nombreux plans reliés les uns aux autres,
ce dont il est parfaitement conscient.
dera en arrière, à la renonciation soudaine de
Benoît XVI, agissant selon la pente de son tempérament, avec une grande humilité, plutôt que
de répéter la leçon exemplaire de Jean-Paul II
sur la manière dont un catholique doit mourir.
Qu’on le veuille ou non, nous sommes entrés
dans une nouvelle époque. Benoît XVI l’a parfaitement compris et s’est efforcé de l’expliquer
au clergé de Rome lors de sa dernière audience.
Revenant sur son expérience du Concile
Vatican II, il a opposé le « Concile des Pères » au
« Concile des médias ». Les horreurs qui ont suivi
Vatican II sont venues du « Concile des médias »
qui a grossièrement transposé les questions
de foi en des questions de pouvoir, opposant
artificiellement des factions, « traditionalistes »
et « modernistes », au sein d’un processus bien
connu de marche inexorable vers le « progrès ».
Benoît XVI semblait insinuer que le Concile
des médias était parvenu au bout de ses conséquences et que le Concile des Pères faisait sa
réapparition. Le projet d’ensemble, qui avait
précédé de loin Vatican II, et que l’on pouvait
faire remonter au Concile de trente et à la
réponse de l’Église aux défis de la Réforme et de
la « mondialisation » commencée en 1492, était
Benoît XVI
a également
créé un
moment sans
antécédent
pour sa
succession
toujours là. Ce n’était pas une invention récente,
ni quelque chose qui était venu avec les années
soixante.
La vie de Ratzinger/Benoît XVI a coïncidé
avec cette phase de Vatican II et de sa suite.
Jean-Paul II l’avait choisi pour être son ancre
de salut théologique. Déjà sous le pontificat de Paul VI, il avait été l’une des forces les
plus influentes d’équilibre tandis que l’Église
se débattait dans les affres des conséquences
post-conciliaires. Sous son propre pontificat,
Benoît XVI a pris les mesures nécessaires de
ce que j’appellerai le retour à la raison dans
l’enseignement, la liturgie ou l’administration
de l’Église. Il n’a pas résolu tous les problèmes
parce qu’ils ne peuvent pas l’être. Mais il a
offert des solutions.
Il est le dernier (et je pense le meilleur) de sa
génération. Celui qui lui succédera n’aura ni son
âge ni son expérience. Il quitte le gouvernail.
C’est comme si le cap avait été passé, et que
le nouveau barreur allait affronter un nouvel
océan et des vents nouveaux. n
* Lumière du monde, Bayard, 2010,
300 pages, 21 e.
FRANCECatholique n°3342 1er mars 2013
15
en contempla
Benoît XVI poursuit son ministère, d’une façon
nouvelle, que l’Esprit lui a inspirée, en fidélité à cette
parole du Christ ressuscité au pêcheur de Galilée :
« Quand tu étais jeune, tu mettais toi-même ta
ceinture, et tu allais où tu voulais ; quand tu auras
vieilli, tu étendras les mains, et un autre te ceindra
et te mènera où tu ne voudrais pas » (Jean 21, 18).
Il part en éclaireur sur une route inconnue.. »
e
la fin de son pontificat
le 11 février, le Pape nous a caché
un autre message derrière sa décision : il l’a signée du 10 février. Sainte
Scolastique, certes. Mais le Pape a
donné lui-même la clef de sa décision ce dimanche-là, après l’angélus,
semble-t-il. Le Pape a souhaité une heureuse année
aux peuples d’Asie qui entraient dans l’Année du
Serpent — symbole de sagesse —, et spécialement
aux catholiques du continent.
Il a souhaité « que l'aspiration  à une  vie heureuse  et  prospère  puisse  s'accomplir  pour  ces 
Peuples. [...] Cette circonstance joyeuse célèbre, at-il souligné, les valeurs universelles de la paix, de 
l'harmonie  et  de  la  reconnaissance  envers  le  Ciel, 
valeurs désirées par tous pour construire sa famille, 
la société et la nation ».
Benoît XVI s’est adressé  « aux  catholiques  de 
ces pays, afin qu'en cette année de la foi, ils se laissent guider par la sagesse du Christ ». Sagesse préfigurée par le Serpent de l’extrême-orient dont le
bestiaire n’est pas celui de l’occident.
Qu’en tirer ? Simplement peut-être qu’au moment où Benoît XVI prend cette décision « pour le 
bien de l’Église », son regard se tourne vers l’évangélisation de plus de quatre milliards d’habitants
de l’immense continent.
Le Pape inscrit sa décision dans le mouvement
de la nouvelle évangélisation qu’il a appelée de ses
vœux au point d’y consacrer un synode et de créer
n annonçant
16 FRANCECatholique n°3342 1er mars 2013
Benoît XVI
n'est pas
l'homme de
la rupture
mais de la
continuité,
de l'unité,
de la
communion
un nouveau dicastère pour la stimuler, la  « promouvoir ».
et puis, que fait le Pape ? Deux choses. D’une
part, selon l’expression d’une journaliste italienne,
il met « son bureau en ordre ». Le pape continue de
donner des évêques et des nonces aux pays qui
n’en ont pas. Il crée même un diocèse au Congo.
Il épargne à l’Église la longue attente de pasteurs qui a caractérisé les derniers mois du pontificat précédent, il épargne à la Curie ces mois douloureux de l’agonie d’un pape où les rouages du
gouvernement universel de l’Église souffrent. La
leçon héroïque de Jean-Paul II est irremplaçable,
et ne saurait se répéter. Benoît XVI, lui, laisse les
affaires en ordre et offre ce faisant un autre enseignement.
D’autre part en effet, il maintient la retraite au
Vatican. Au moment de se retirer, comment mieux
souligner le sens de sa décision ? Le Pape montre
le chemin de la prière, de la prière des psaumes,
de la prière d’adoration du Christ dans l’eucharistie. Cette adoration silencieuse du Christ présent
jusqu’à la fin des temps qu’il a osé proposer, au
début de son pontificat, à des centaines de milliers
de jeunes rassemblés à Cologne, en août 2005.
Il achève la retraite en disant, en cette Année
de la foi : « Croire n’est rien d’autre que, dans l’obscurité du monde, toucher la main de Dieu, et ainsi, 
dans le silence, écouter la Parole, voir l’amour. »
Le Pape se retire, mais reste au milieu des siens
comme celui qui dans le silence « touche la main 
de Dieu », « écoute sa Parole », pour « voir l’amour ».
Cette lutte dans la prière, pour l’Église, voilà le
nouveau combat de Benoît XVI.
Il est significatif que sa nouvelle demeure,
sur la colline du Vatican, domine même la basilique Saint-Pierre, et que ce soit l’ancien monastère Mater ecclesiae où différentes communautés
contemplatives se sont relayées pendant des décennies. Voilà où se situe, géographiquement et
spirituellement, l’avenir de Benoît XVI, comme le
veilleur sur les remparts — les murs léonins contre
lesquels s’arc-boute la maison — , scrutant l’au-
par natalia BOTTIneaU
journaliste à rome
rore, comme pour hâter sa venue.
Il remercie le cardinal prédicateur, Gianfranco
Ravasi, d’avoir indiqué le chemin aux retraitants
de façon à les rendre « toujours plus capables de 
prier,  d’annoncer,  d’être  des  témoins  de  la  vérité, 
qui est belle, qui est amour ».
Il dit qu’il se retire et en même temps demeure : « Même  si  la  communion  "extérieure", 
"visible"  s’achève  maintenant  –  comme  l’a  dit  le 
cardinal ravasi – il reste la proximité spirituelle, il 
reste une communion profonde dans la prière. avec 
cette  certitude,  nous  allons  de  l’avant,  sûrs  de  la 
victoire de Dieu, sûrs de la vérité de la beauté et de 
l’amour. »
Au président de la République italienne, Giorgio napolitano, il dit ce que tous les journaux ont
immédiatement repris : il « continue de prier pour 
l’Italie. »
C’est donc dans cette « herméneutique  de  la 
continuité » qu’il faudra comprendre peu à peu la
portée du geste de Benoît XVI, et non de la « rupture » pour paraphraser sa façon d’interpréter le
concile Vatican II. Benoît XVI n’est pas l’homme de
la rupture mais de la continuité, de l’unité, de la
communion. Unité de l’Église et de sa propre vie,
selon la dynamique — qui lui est chère — indiquée
par saint Augustin : de  l’extérieur  à  l’intérieur,  de 
l’inférieur au supérieur.
Il l’a dit à l’angélus, le dimanche 23 février,
devant des centaines de milliers de visiteurs, venus manifester leur gratitude, parfois du nord de
l’Allemagne. Avec les apôtres accompagnant le
Christ au thabor, il confie : « Le Seigneur m’appelle 
à "monter sur la montagne", à me consacrer encore 
plus à la prière et à la méditation. »
Continuité et non pas « abandon » : cela « ne 
signifie pas abandonner l’Église », mais « continuer 
à  la  servir  avec  le  même  dévouement  et  le  même 
amour avec lesquels j’ai cherché à le faire jusqu’ici, 
mais  de  façon  plus  adaptée  à  mon  âge  et  à  mes 
forces ».
Au retour de Cuba, en mars dernier, le Pape a
compris qu’il ne pourrait plus faire de voyage tran-
Photo © oSSeRVAtoRe RoMAno, Le 20 fÉVRIeR 2013
tion
Le Pape
se retire,
mais reste
au milieu
des siens
satlantique, qu’il ne pourrait pas aller à Rio pour la
JMJ de juillet prochain. Mais c’est le rendez-vous
du Pape et des jeunes du monde entier : un autre
devra y aller. Cet été, Peter Seewald a rencontré le
Saint-Père une heure et demie et a vu son extrême
fatigue.
Reste un courage aussi héroïque que celui de
Jean-Paul II, et un enseignement aussi fort, dans
une nouvelle direction : ce qui reste d’un pontificat, c’est la sainteté, comme il l’a fait observer à
propos d’un saint Pierre Célestin V en 2010. ne
rien préférer à l’amour du Christ qui appelle. Même
le sommet du pouvoir. et il avait déposé le pallium
de l’inauguration de son pontificat auprès de la
dépouille du pape moine, qui a renoncé à son miFRANCECatholique n°3342 1er mars 2013
17
nistère en 1294 pour prier. Dante l’a mis en enfer.
Benoît XVI le canonise en quelque sorte une seconde fois en exaltant sa sainteté et sa vie cachée
en Dieu, la grandeur d’un pontificat de cinq mois.
La Providence n’a-t-elle pas protégé sa dépouille
— abritée par la basilique de Collemaggio — des
violents séismes qui ont détruit L’Aquila, au XVIIIe
siècle et en 2009 ?
Reste une décision de raison, pour ce pape qui
a exhorté sans cesse à allier foi et raison : la foi
sans la raison donne naissance au fanatisme, à
l’intégrisme, à la déraison. La foi sans la raison se
retourne contre la foi et contre l’homme.
Reste un signe pour ce bimillénaire de l’Église :
le moteur de la nouvelle évangélisation, c’est la
prière. Le don de la vie de Benoît XVI à la nouvelle évangélisation se traduit par cette nouvelle
forme que prend son ministère : il se fait veilleur.
Continuité, et non rupture. non pas activisme mais
prière, condition sine  qua  non  pour grandir dans
l’amitié avec le Christ : c’est le grand enseignement de Benoît XVI à toute l’Église, à chaque baptisé. Les évêques réunis en synode en octobre dernier à Rome ne disaient pas autre chose : « L'agent 
principal de l'évangélisation, c'est l'esprit-Saint qui 
Un signe
pour ce
bi-millénaire
de l'Église
© nAtALIA BottIneAU
L'ancien pape résidera à Castel Gandolfo durant le conclave,
puis dans ce monastère Mater Ecclesiae, dans la Cité vaticane
(avec vue sur le dôme de Saint-Pierre), dès que les travaux
de réfection seront terminés.
18 FRANCECatholique n°3342 1er mars 2013
ouvre les cœurs et les convertit à Dieu. L'expérience 
de la rencontre avec le Seigneur Jésus, rendue possible par l'esprit qui nous introduit dans la vie trinitaire, et accueillie dans un esprit d'adoration, de 
supplication et de louange, doit être fondamentale 
dans tous les aspects de la nouvelle évangélisation. 
C’est là la "dimension contemplative" de la nouvelle 
évangélisation qui se nourrit sans cesse de la prière, 
à commencer par la liturgie, en particulier l'eucharistie, source et sommet de la vie de l'Église » (Proposition 36).
Le Pape venait de donner à l’Église deux nouveaux Docteurs, Jean d’Avila et hildegarde de
Bingen, Docteurs de vie d’union au Christ, de vie
mystique. Lui-même a préparé l’Année de la foi
par une série de catéchèses qui sont une véritable
école de prière, vrai testament spirituel.
et il concluait le synode, le 28 octobre 2012,
par cette invitation de Clément d’Alexandrie : « enlevons les ténèbres qui, comme un brouillard pour 
les yeux, nous empêchent de voir, contemplons le 
vrai Dieu... ; car une lumière du ciel a brillé sur nous 
qui étions plongés dans les ténèbres et prisonniers 
de l’ombre de la mort, [une lumière] plus pure que 
le soleil, plus douce que la vie d’ici-bas. » n
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19
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21
22 FRANCECatholique n°3342 1
er
mars
2013
France
L’Assemblée plénière des évêques de
France se déroulera du 16 au 18 avril à
Paris. En raison de la renonciation du
pape Benoît XVI et du conclave prévu à
la mi-mars, l’assemblée, qui devait se tenir
à Lourdes du 19 au 22 mars, est donc
reportée.
(Zenit 20/02/2013)
Syrie
Un fidèle de la communauté arménienne
apostolique a été tué à bout portant
par des terroristes en proie à la fureur
religieuse. Yohannes A ., selon la
communauté arménienne locale, est
« un martyr du conflit syrien ». L’homme
se trouvait dans un convoi se dirigeant
vers Alep. Le minibus à bord duquel il
se trouvait a été arrêté par un groupe
de miliciens islamistes qui a demandé
leur carte d’identité aux voyageurs. Ayant
remarqué que le nom de Yohannes
s’achevait en « ian », ils l’ont identifié
comme arménien. Il l’ont donc fouillé,
découvrant qu’il portait une croix
autour du cou. À ce moment-là, l’un des
terroristes a ouvert le feu sur la croix,
déchiquetant la poitrine de l’homme.
Selon une source de Fides au sein de la
communauté arménienne, « les terroristes étaient exaltés, hors d’eux-mêmes, comme s’ils avaient fait usage de drogue ». nigeria
e
Pierre-MarieDelfieux(1934-2013)
n voulant instaurerlaviemonastiqueaucœurdesvilles,lefrèrePierre-MarieDelfieux,
quivientd'accomplirsonpassageverslePère,avaitl'intuitionquenoscontemporains,
désormaiscitadinspourleplusgrandnombre,retrouveraientDieugrâceàlaprésence
permanentedelaprièreaumilieud'eux.c'estlorsdesagranderetraitespirituelleaumilieu
duHoggar(1972-1974)quecettecertitudes'étaitétablieenlui.DeretouràParis,ilétaitallé
voirsoncompatrioterouergat,lecardinalFrançoisMarty,pourluiexposersonprojet.D'oùla
créationdesFraternitésmonastiquesdeJérusalemen1975,avecunepremièreimplantation
danslamagnifiqueégliseSaint-gervaisaucœurdeParis.uneenquêterécenteamontréque
nombredevocationssacerdotalesdanslacapitalesesontéveilléesaucontactdecesmoines
etmoniales,quiavaientdonnélegoûtdel'oraisonetduchantliturgique,dansunclimatde
beautéetdecontemplation.
Pierre-MarieDelfieuxs'estinscritainsidanslemouvementderenouveauspirituelpostconciliairequimarqualesannéessoixante-dix,aprèslapériodecritiquequilesavaitprécédées.ilfautnoteraussilaconjonctionprécieusequeconstituerapourlesFraternitésl'apport
choraldufrèredominicainandrégouzesdepuissonabbayedeSylvanès.grâceàlui,les
frèresetlessœurspurentsemettreaudiapasond'unvéritableéveilliturgiquedansl'esprit
authentiquedelaconstitutionconciliaire.Parailleurs,l'alternanced'untravailàmi-temps
aveclaviedeprière,rendaitunenouvelledimensionàlatraditiondesaintbenoît,enétablissantunlienaveclasociétéréelle.
ilestvraiqueledéveloppementdesFraternitésallaitsefairedansunedirectionquele
fondateurn'avaitpasenvisagée:« Nous n'avons pas cherché, disait-il,à aller au Mont-SaintMichel, pas plus qu'à Vézelay. »Maisl'appeldesévêquesdeSensoudecoutancesmontrait
àquelpointils'agissaitdelieuxprivilégiés,devéritables« villes en itinérance »,avecdes
massesdetouristesquiretrouvaientdanscesgrandssanctuairesl'appeldeDieu,hier,aujourd'huietdemain.représentantvingt-cinqnationalités,implantéesdanssixpays,lesfrères
etlessœursdesFraternitéssontlessentinellesdel'évangélisationfaceàl'amnésiespirituelle
desnationseuropéennes.
lavocationsingulièredufrèrePierre-MarieDelfieuxlaisseraunsillagedansl'histoirede
notretemps.Onsesouviendrad'unmaîtrespirituel,quivoulaitfairerespirersescontemporainsàl'airdescimesdelasainteté.ilm'avaitrappeléunjouravecunéclairdanslesyeux:
« C'est ici, à Saint-Gervais, que se sont rencontrés saint Vincent de Paul et saint François de Sales. »ilétaitpatentquelamêmeaventuredesâmessepoursuivaitàlahauteurdeces
géantsdugrandSiècle.n gérardleclerc
Le gouvernement nigérian est disposé
à accepter le cessez-le-feu proposé par
Boko Haram si son responsable, le Sheikh
Abubakar Shekau, renonce publiquement
à la violence. C’est ce qu’a affirmé le
général Sarkin-Yaki Bello, coordinateur
national du Centre anti-terrorisme. Il a
promis un programme de réhabilitation
aux extrémistes qui déposent les armes
et a annoncé des concessions en ce
qui concerne la remise en liberté de
membres de la secte, la reconstruction
de sa mosquée et la possibilité pour
les membres de la secte de pratiquer
librement leur credo religieux.
PakiStan
belgique
Roshan Masih, un chrétien de 45 ans, a
été tué à coups de fusil par un musulman
à Lahore, chef-lieu de la province du
Punjab, après une discussion portant sur
des questions religieuses où la victime a
défendu la foi chrétienne et probablement
été considéré comme « blasphémateur »
par son assassin. L’épisode a eu lieu le 16
février dernier. Il s’agit d’un homicide de
sang-froid.
Le cardinal belge Julien Ries, spécialiste
des religions anciennes, est mort le 23
février, à 93 ans. Ses funérailles ont lieu le
2 mars à la cathédrale de Tournai.
(Fides 19/02/2013)
(Fides 20/02/2013)
auStralie
Le Dr Evelyn Billings, qui a mis au point,
avec son mari John, une méthode efficace
de régulation naturelle des naissances, est
morte le 16 février à 95 ans.
FRANCECatholique n°3342 1er mars 2013 23
droit
JURISPRUDENCE FAMILIALE
La Cour européenne des
impose l’adop
La Cour pose le principe que l’adoption des enfants du
partenaire de même sexe doit être possible lorsqu’elle l’est
au sein des couples de sexes différents, quitte à évincer
le parent biologique. Son raisonnement peut être ainsi
synthétisé : « Si la femme avait été un homme, l’adoption
n’aurait pas été impossible, donc elle doit être possible au
nom de la non-discrimination selon l’orientation sexuelle
lorsque la femme n’est pas un homme. »
L
19 février, par un arrêt fleuve
de plus de 50 pages, la Grande
Chambre de la Cour européenne
des droits de l’homme a rendu
public un arrêt condamnant
l’Autriche dans une affaire X et autres
c. Autriche (n° 19010/07) mettant en
cause l’impossibilité pour une femme
d’adopter le fils que sa compagne a
eu d’une union antérieure avec un
homme (ce que la Cour désigne « adoption coparentale »). Cet arrêt a établi le
principe suivant lequel l’adoption des
enfants du partenaire de même sexe
doit être possible lorsqu’elle l’est au sein
des couples de sexe différents.
Les deux femmes (non mariées)
qui agissaient en leur nom et au nom
de l’enfant mineur, se plaignaient de
subir une discrimination fondée sur
leur orientation sexuelle et invoquent
le droit au respect de leur vie privée et
familiale (art. 8) ainsi que l’interdiction des discriminations (art. 14). Elles
estimaient « qu’aucun élément ne justifie de manière raisonnable et objective
que l’on autorise l’adoption de l’enfant
de l’un des partenaires par l’autre partenaire dans le cas d’un couple hétée
rosexuel, marié ou non marié, tout en
interdisant pareille adoption dans le cas
d’un couple homosexuel » (présentation
des faits réalisée par la Cour).
Une courte majorité des juges (10
sur 17) a adopté le raisonnement des
organisations LGBT qui portaient cette
affaire (ILGA, ECSOL FIDH, etc.). À l’opposé, l’opinion publiée en annexe par
les sept juges dissidents cite et reprend
largement les observations écrites soumises par l’ECLJ à la Grande Chambre.
Selon le droit autrichien, une telle
adoption n’est pas possible car un
enfant ne peut pas avoir sa filiation
établie envers plus de deux parents qui
doivent être un homme et une femme,
et l’adoptant se substitue au parent biologique du même sexe que lui (art. 182
§ 2 du code civil autrichien). Ainsi, son
adoption par une femme romprait le
lien avec sa mère biologique.
Les deux femmes ont argué du fait
que lorsque le couple est hétérosexuel,
un homme vivant avec la mère d’un
enfant peut se substituer au père et
adopter l’enfant (de même la femme
vivant avec le père de l’enfant peut
en théorie se substituer à la mère).
courte majorité des juges a adopté
( Une
le raisonnement des organisations LGBT
24 FRANCECatholique n°3342 1
er
mars
2013
Cependant, dans ce cas, le parent naturel perd tout lien humain et juridique
avec l’enfant, même le droit de le voir.
Une telle adoption par substitution
requiert, si elle est estimée être dans
l’intérêt de l’enfant, soit la renonciation
du parent à son lien de filiation, soit
une décision de justice constatant l’indignité du parent biologique à conserver
ses droits parentaux (en cas de maltraitance ou de désintérêt total pour
l’enfant). En l’espèce, le père assume
ses responsabilités, il a des contacts
réguliers avec son fils qui porte son
nom, et il verse une pension alimentaire. Autrement dit, comme beaucoup
d’autres, cet enfant vit avec sa mère
et a un père qu’il continue à voir et qui
s’occupe de lui.
Mais la mère et sa compagne veulent évincer le père pour « fonder » une
nouvelle famille. Afin que la compagne
de la mère puisse établir des droits
parentaux sur l’enfant, elles ont demandé au père de renoncer aux siens. Face
à son refus, elles ont demandé aux juridictions autrichiennes de l’en déchoir et
d’autoriser l’adoption de telle sorte que
la compagne de la mère puisse se substituer au père de l’enfant. Les autorités
autrichiennes ont jugé cette demande
contraire à l’intérêt de l’enfant et l’ont
refusée. Les deux compagnes ont alors
saisi la Cour européenne invoquant une
discrimination.
Ainsi, du point de vue de l’intérêt
de l’enfant, cette affaire était simple :
l’enfant ayant déjà un père et une mère,
et aucun d’eux ne souhaitant ni ne
devant renoncer à ses droits parentaux,
l’intérêt de l’enfant était de conserver
ses liens juridiques familiaux avec ses
parents. L’enfant n’est donc pas adop-
Droits de l'homme
par Grégor Puppinck
tion homosexuelle
table. En revanche, du point de vue des
adultes, l’affaire était plus compliquée
car, ce n’est plus l’intérêt de l’enfant qui
était considéré, mais l’égalité entre les
couples hétérosexuels et homosexuels.
Il s’agissait d’avoir les mêmes droits sur
les enfants. La différence de situation
entre couples hétérosexuels et homosexuels dans leur faculté « d’avoir » des
enfants était perçue comme une discrimination.
C’est sous le seul angle des droits
des adultes en matière d’adoption et au
seul prisme de l’égalité que la majorité
des juges a tranché. La majorité a fait
abstraction des circonstances de l’affaire et s’est concentrée sur le fait que
« l’article 182 § 2 du code civil autrichien
interdit de manière absolue – quoiqu’implicitement – l’adoption coparentale aux
couples homosexuels ».
La Cour a estimé que cette interdiction avait empêché les juges nationaux d’apprécier l’intérêt supérieur de
l’enfant à être adopté par la compagne
de sa mère et de « vérifier s’il y avait
des raisons de passer outre au refus du
père de l’enfant de consentir à l’adoption » (§ 124 et 125). Or, l’exposé des
faits témoigne du contraire : les juges
autrichiens ne se sont pas limités à rappeler que l’article 182 § 2 du code civil
autrichien prohibait l’adoption par une
femme de l’enfant de sa conjointe, ils
ont également considéré que, eu égard
aux circonstances de l’espèce, une telle
adoption n’aurait pas été conforme à
l’intérêt de l’enfant. En revanche, ce
reproche peut être retourné contre la
Grande Chambre, celle-ci s’étant abstenue d’apprécier in concreto non seulement l’intérêt de l’enfant mais également celui du père. Le père n’a pas
participé à la procédure à la Cour européenne ; peut-être même n’en a–t-il
pas été informé car les requérantes ont
obtenu l’anonymat. Le fils non plus n’a
pas été entendu : étant mineur, sa mère
a agi en son nom et il n’a pas eu d’avocat personnel.
La majorité des juges s’est cantonnée au plan des principes généraux. Elle
a comparé in abstracto des situations
différentes pour en conclure qu’elles
sont différentes : elle s’est ainsi demandé si l’adoption aurait été possible dans
l’hypothèse où les requérantes n’auraient pas été de même sexe. La Cour a
ainsi pu constater que si la compagne
de la mère avait été un homme, il ne
lui aurait pas été impossible de devenir le père adoptif. Cela constituerait
une différence de traitement fondée sur
l’orientation sexuelle (§ 130).
Or, si l’on estime que ni l’altérité
sexuelle ni la filiation biologique ne
sont déterminants pour « être le parent »
de son enfant, il y a alors discrimination. C’est ce que la Cour a établi en
écartant les justifications apportées par
le gouvernement à l’appui de sa législation :
- La Cour reproche au gouvernement
de ne pas avoir « présenté d’arguments
précis, d’études scientifiques ou d’autres
éléments de preuve susceptibles de
démontrer que les familles homoparentales ne peuvent en aucun cas s’occuper
convenablement d’un enfant » (§ 142).
- La Cour reproche au droit autrichien
de « manquer de cohérence » en ce qu’il
prévoit explicitement qu’un enfant ne
doit pas avoir deux mères ou deux pères
mais autorise l’adoption par une seule
personne, même lorsque cette personne est homosexuelle et vit en couple
(§ 144). On peine à déceler l’incohérence. Notons que la Cour elle-même
exige que lorsque l’adoption est ouverte
aux personnes non mariées, elle le soit
sans discrimination selon l’orientation
sexuelle.
- La Cour déprécie ensuite et relativise la loi autrichienne en affirmant
que la disposition en cause « ne fait
que refléter la position de certains pans
de la société opposés à l’ouverture de
l’adoption coparentale aux couples
homosexuels » (§ 143). Où est le respect
auquel la Cour est tenue envers le législateur national, au titre notamment du
principe de subsidiarité ?
- La Cour enfin a écarté sans explication sérieuse l’observation du gouvernement par laquelle il soulignait l’absence
de consensus en Europe à propos de
l’adoption homosexuelle.
La Cour juge alors que le gouver­
nement est dans « l’incapacité (…) à
établir qu’il serait préjudiciable pour un
enfant d’être élevé par un couple homosexuel ou d’avoir légalement deux mères
ou deux pères » (§ 146). Dès lors, selon
la Cour, on ne peut pas exclure qu’il
soit dans l’intérêt de l’enfant que la
compagne de sa mère se substitue à son
père. Cette question doit alors pouvoir
être tranchée en justice.
Cette conclusion pose un principe
s’appliquant aux 47 États parties : pour
ne pas permettre l’adoption homosexuelle, il faut prouver qu’elle est préjudiciable à l’enfant. Mais est-il encore
La Cour reproche au droit autrichien
de « manquer de cohérence »
)
FRANCECatholique n°3342 1er mars 2013
25
permis en Europe de soutenir que le fait
d’avoir deux mères ou deux pères est
préjudiciable ? Cela implique un jugement sur l’homosexualité, ce qui est en
voie d’interdiction absolue et explicite…
F inalement , l’Autr iche a été
condamnée car sa législation ne prévoit pas qu’un enfant puisse avoir deux
pères ou deux mères, alors qu’elle prévoit qu’il peut avoir un père et une
mère.
Le problème de fond de cet arrêt
est le rapport de la majorité des juges
à la réalité : [...] tout est analysé sous
le prisme de l’égalité entre sentiments
homosexuels et hétérosexuels. La différence sexuelle physique entre un couple
hétérosexuel et un binôme homosexuel
est réduite à une simple différence
« d’orientation » sexuelle ; et le principe
de non-discrimination selon l’orientation sexuelle emporterait interdiction
de distinguer selon l’identité sexuelle
des parents. Or en matière de filiation,
c’est l’identité sexuelle physique des
parents qui importe, et non pas leur
orientation.
Les juges ont fait primer le droit sur
la réalité ; le droit se confond alors avec
l’idéologie qui le porte et qu’il se met
à servir. Aujourd’hui, il s’agit de l’idéologie néo-marxiste qui refuse toute
norme « imposée » par la morale ou la
nature. [...] Dans cet arrêt, la majorité
a traduit en droit l’idéologie de la dérégulation selon laquelle rien ne doit être
interdit par principe, car en morale, rien
ne serait démontrable de façon absolue, tout serait une question d’espèce,
donc relatif. Par suite, toute impossibilité ou interdiction doit pouvoir être
contestée devant une juridiction, et in
fine, devant la Cour européenne.
Ainsi la Cour a récemment condamné l’Allemagne en ce qu’elle interdit par
principe le suicide assisté, c’est-à-dire
l’euthanasie. Il est évident que cette
idéologie vide les droits de l’homme
de toute substance propre découlant
d’une certaine idée de l’homme, et les
transforme en une machine à libéraliser l’agir humain, à le rendre totale-
ment amoral pour finalement substituer
l’idéologie à la morale.
Il est difficile de mesurer l’étendue des conséquences potentielles de
cet arrêt. [...] En affirmant qu’il n’est
pas préjudiciable pour un enfant d’avoir
deux mères ou deux pères, la Cour justifie globalement la revendication du
droit à l’enfant des binômes de même
sexe, que ce soit par adoption ou par
procréation artificielle.
Pour exécuter cet arrêt, l’Autriche
pourrait adopter une loi déclarant qu’un
enfant peut avoir plus de deux parents
en même temps (rien n’est impossible
à la loi quand elle prime sur la réalité).
L’Autriche pourrait aussi adopter une
loi spéciale déclarant qu’un enfant peut
avoir deux mères ou deux pères. Dans
ce cas, les deux femmes requérantes
pourront faire convoquer le père devant
le juge pour tenter de l’évincer. Le père
devra alors prouver au juge qu’il est un
meilleur « parent » pour son fils que la
nouvelle compagne de son ex-femme,
même s’il ne vit plus avec lui…
Dans les deux cas, l’exécution de
cet arrêt soumettrait la réalité biologique de l’enfant à la volonté des
adultes ; la fiction juridique établissant
la nouvelle filiation n’étant qu’un mensonge envers l’enfant. Il faut en être
conscient, cet arrêt ne changera rien
à la vie quotidienne des deux femmes
requérantes qui continueront à vivre
avec l’enfant, c’est le père qui risque de
perdre complètement son fils ; et cet
arrêt bouleverse en profondeur le droit
de la famille dans toute l’Europe, ce qui
était son unique objectif.
On peut s’interroger sur la portée
de cet arrêt. Sa conformité au droit
international est douteuse parce que,
comme le proclament plusieurs textes
internationaux, l’intérêt de l’enfant est
de garder son père et sa mère et que
le père a le droit et le devoir de continuer à s’occuper de son fils. Admettre
des filiations fantaisistes constitue
une atteinte aux droits de l’enfant, en
particulier à la sécurité et aux repères
dont il a besoin pour se développer,
idéologie vide les droits de
( Cette
l'homme de toute substance propre
26 FRANCECatholique n°3342 1
er
mars
2013
ainsi qu’une violation manifeste de la
Convention relative aux droits de l’enfant qui rappelle notamment que l’enfant a, « dans la mesure du possible,
le droit de connaître ses parents et
d'être élevé par eux » (art. 7) et le droit
« de préserver son identité, y compris
sa nationalité, son nom et ses relations
familiales » (art. 8).
Sa conformité au droit international
est également douteuse en ce que cet
arrêt étend les obligations des États
bien au-delà de ce à quoi ils ont souverainement consenti en ratifiant la
Convention. Plus encore, on peut estimer que cette nouvelle obligation va
à l’encontre de la volonté d’une large
proportion des 47 États parties à la
Convention auxquels il devrait s’appliquer, notamment le Portugal, la
Roumanie, la Russie et l’Ukraine qui
excluent explicitement la possibilité
d’adoption « coparentale » par un partenaire de même sexe. Ces États peuvent,
à l’imitation des dix juges, rétorquer
que cet arrêt « ne fait que refléter la
position de certains pans [de la Cour]
favorables à l’ouverture de l’adoption
coparentale aux couples homosexuels ».
Quelle est la portée de cet arrêt
quand pas moins de sept juges, dont
deux vice-présidents, sur les dix-sept
de la Grande Chambre, ont exprimé
une opinion dissidente ? Et parmi les 10
juges majoritaires (dont le juge français), combien ont préféré suivre la
pensée dominante plutôt que de réfléchir et de s’exposer au politiquement
correct ? Sur une affaire à ce point
idéologique et éloignée du contenu originel de la Convention, la Cour aurait
dû préférer la prudence du droit à
l’idéologie. Malgré sa division interne,
la faible majorité des juges a préféré
faire un « passage en force » pour imposer son choix au risque de fragiliser la
Cour et les droits de l’homme.
La Cour en sort divisée et fragilisée auprès de l’opinion publique des
47 États membres dont une large part
sera choquée par cet arrêt et l’orientation idéologique dont il témoigne. Selon
votre degré d’attachement à la réalité
humaine, vous verrez dans cet arrêt la
marque de l’audace ou de la déraison. n
LIVRES
témoIgnagE
Porte de
la Lumière
par Jean MEYSSIGNAC
Le P. Marie-Michel a fondé, avec le P. Marie-Van,
le très vivant Carmel de la Vierge Missionnaire.
Installé au Pradier dans la lumineuse Drôme provençale,
il unit vie contemplative et temps de mission.
Il vient de publier un nouveau livre de témoignage.
D
a ns une p r emièr e pa r t ie
par Abraham qui vit une confiance
totale, sans faille, suspendue à
la Parole de Dieu. C’est l’Emounah
biblique. C’est la même confiance
D.R.
l’auteur se présente, nous
dit dans quel terreau sa
foi est née. à vingt ans,
au début des années
70, il vit intensément la culture
« peace  and  love » : cheveux
longs, drogues, amour libre et
musique ; excellent batteur il
court l’Europe de concert rock
en pop festival. Il frôle la mort
dans un « trip » au L.S.D. Alors
qu’il prépare le grand voyage à
Katmandou, de jeunes catholiques l’abordent dans la rue à
Nice. Touché par la joie de leur
visage il les suit… à Fatima. En
récitant un chapelet il se sent
envahi par un amour infini. Il
écrit : « Tout  en  priant  Marie  je 
fus saisi, traversé, retourné par la 
présence de Jésus. Il était là, je le 
savais de tout mon être. De chercheur  de  Dieu  je  me  découvrais 
depuis si longtemps cherché. »
Dans ce tome I qui vient de
paraître, il envisage d’abord la
foi dans la lumière de la création. La contemplation de l’univers,
des pâquerettes aux galaxies, est à
la base de toute catéchèse. L’univers
chante la gloire de Dieu. Puis le
péché originel véritable séisme remet
en cause les liens de confiance avec
Dieu. Mais Dieu n’abandonne pas
sa créature, il la cherche (« Où es tu 
Adam ?  »). Les liens seront rétablis
absolue qui permettra à Moïse de
soutenir les Hébreux rétifs dans leur
marche dans le désert et qui par sa
main tendue face à la mer les sauvera de la mort.
L’écriture du P. Marie-Michel, belle,
inspirée, claire nous aide à découvrir,
à comprendre, à vivre ce qui est le
plus fondamental, le plus existentiel :
la foi en Jésus-Christ. Ainsi dans la
partie consacrée au péché des origines, il met en évidence avec des
mots simples la confiance perdue qui
est au cœur du malheur de l’homme.
Pris dans le vertige de la confiance en
soi, il ne veut pas être selon Dieu mais
comme Dieu. Il veut prendre ce qui ne
peut être que reçu, il veut s’épanouir en dehors de Dieu, il veut,
écrit le P. Marie-Michel, « saisir  l’infini  qui  ne  se  donne  qu’au 
cœur  pauvre ». C’est le drame de
notre monde contemporain, celui
de l’homme prométhéen qui se
veut tout-puissant qui a peur de
Dieu, qui a peur de tout. Dans le
chapitre consacré à la contemplation de l’univers, véritable rendez-vous avec Dieu, il écrit page
149 : « Si tu n’as pas peur d’admirer  ton  créateur,  tu  ne  te  sentiras 
plus seul, ni perdu comme un fruit 
du  hasard  dans  l’immensité  sidérale. Tes résistances secrètes tomberont  et  la  référence  à  l’absurde 
n’aura  plus  de  place…  et  tu  commenceras à tout sentir en Dieu. »
Tout dans ce livre est beau
et réjouissant. Il faut le lire, le
méditer. n
P. Marie-Michel, La foi, Porte de
la Lumière, Le Sarment-Jubilé,
290 pages, 19 e.
Un deuxième tome envisagera
plus directement la foi en
Jésus-Christ et la foi en Église.
La contemplation de l'univers
est à la base de toute catéchèse
)
FRANCECatholique n°3342 1er mars 2013 27
CHRONIQUES
GÉRARD LECLERC SUR RADIO NOTRE-DAME
Défaillance familiale
P
ersonne en France
n’ignore ce qui
s'est passé à Nantes, où l’attention de tous s'est concentrée sur
le sommet d’une grue. Le geste de Serge
Charnay, ce père qui proteste contre
la suppression de son droit de visite à
son jeune fils, correspond typiquement
à la spectacularisation des revendications à notre âge de communication. Il
faut frapper les imaginations et aussi
jouer d’une possibilité de pression par
rapport aux autorités publiques. Mais
un cas particulier ne saurait peser sur
l’opinion, s’il ne renvoyait à un problème
social plus général. Les associations,
qui défendent les droits des pères pour
la garde des enfants en cas de divorce
ou de séparation, se sont tout de suite
identifiées à la cause de Serge Charnay,
et le gouvernement, très embarrassé, a
décidé de recevoir leurs représentants.
Dans une société où l’éclatement
des familles est une réalité majeure,
cette affaire est bel et bien exemplaire.
Lorsqu’il y a désaccord et même déchirement entre les parents, c’est forcément la justice et l’administration qui
suppléent à la déficience familiale et
cela leur confère des pouvoirs singuliers.
C’est l’envers de la revendication
moderne à ce qu’on appelle l’autonomie. On a bien raison de louer cette
autonomie, lorsqu’elle se déploie pour
le meilleur. Mais lorsqu’elle a des effets
pervers, bonjour les dégâts ! Les sociologues sérieux observent le phénomène de
près. Lorsque la normativité se disloque
à la base, c’est l’État qui tente de rétablir
des normes. Mais alors attention. Les
citoyens apprécient, souvent dans la
douleur, à quel point la tutelle administrative, liée à la tutelle judiciaire, peut
être dure à supporter.
C’est bien pourquoi un George
Orwell insistait tant sur ce qu’il appelait la commune décence, c’est-à-dire
28 FRANCECatholique n°3342 1er mars 2013
ce bel équilibre des mœurs qui permet
aux communautés humaines de respirer librement, sans qu’une tutelle
anonyme vienne s’interposer dans la
vie quotidienne. La commune décence
c’est, notamment, des familles unies,
aimantes, fières de leur libre espace de
vie. Lorsqu’on vient lui porter ombrage,
trouble, ou violence, alors gare à la
toute-puissance d’une autorité qui
se substitue à la tendresse des liens
élémentaires. C’est aussi cela qui est
en cause dans l’affaire de la réforme du
mariage. Je crains qu’on n’en soit pas
assez conscient !
Radio Notre-Dame, le 19 février
Féminisme et violence
M
gr Patrick Jacquin, recteur de
la cathédrale Notre-Dame de
Paris, a porté plainte à la suite
de l’agression commise par le groupe dit
des Femen à l’intérieur du sanctuaire,
au lendemain de la renonciation de
Benoît XVI. Il a dénoncé aussi la violence
de ces militantes, dont on sait qu’elles
sont formées aux techniques de combat.
Il faut ajouter également qu’elles sont
préparées à l’art de la communication,
sans lequel leurs opérations n’obtiendraient pas l’effet recherché sur le public
et les médias. Agressives par vocation,
elles se présentent systématiquement
comme des victimes de ceux qu’elles
ont provoqués. Il fallait les entendre
au sortir de Notre-Dame s’expliquer,
les pauvres, devant la presse. Le service
d’ordre de la cathédrale était dépeint
comme brutal, alors qu’elles étaient
complètement innocentes. On n’ose
dire revêtues de lin candide, puisqu’on
sait leur tenue dépoitraillée. Elles n’ont
évidemment rien dit des coups qu’elles
avaient portés à ceux qui tentaient
de les maîtriser, dans des conditions
évidemment difficiles, lorsqu’on a
affaire à de pareilles furies.
Le ministre de l’Intérieur, le maire de
Paris ont condamné l’action des Femen.
Elles sont néanmoins soutenues par des
articles complaisants dans la presse.
Elles sont même justifiées et exaltées
par une sorte de manifeste paru dans
Libération. On retrouve dans ce texte
l’argumentation habituelle à l’encontre
du machisme prétendu de l’Église et
de son refus d’adhérer à la cause de la
libération de la femme, et singulièrement de son corps. Il faudrait prendre
le temps d’analyser pareil réquisitoire
dans son ensemble et le détail de ses
arguments. Je n’hésite pas à affirmer
qu’il est complètement mensonger et
rejoint la propagande totalitaire qui a
toujours accompagné les persécutions
contre les chrétiens.
Il faut être de mauvaise foi pour ne
pas reconnaître que le christianisme,
depuis l’Évangile et le témoignage du
Christ, a défendu la dignité de la femme
en dépit des tendances misogynes qui
subsistaient en son sein. Le mariage
d’amour, c’est au christianisme que
nous le devons. Le respect du corps, et
du corps féminin, de la même façon.
Les historiens spécialisés ont mis en
lumière le rôle des congrégations religieuses pour la promotion des femmes.
Un rôle qui se poursuit aujourd’hui à
travers les continents. Mais c’est sans
doute les chrétiennes qui sont les mieux
à même de répondre aujourd’hui aux
agressions d’une violence qui les atteint
les premières.
Radio Notre-Dame, le 20 février
Fin du statut
de l’Alsace-Moselle ?
L
e Monde a publié une grande page
signée Stéphanie Le Bars sur la
menace qui pèserait sur le statut
particulier de l’Alsace et de la Moselle,
en ce qui concerne les cultes. Le Conseil
constitutionnel devait répondre à une
« question prioritaire de constitutionnalité » (QPC) posée par une association
jusqu’alors inconnue, qui s’insurgeait
contre le financement par l’État des
ministres du culte protestants, juifs et
catholiques. C’est vrai que ce statut est
dérogatoire par rapport à la loi de 1905,
qui dispose que l’État ne reconnaît ni
ne finance aucun culte. Cependant la
République française, depuis le retour
de l’Alsace et de la Lorraine mosellane
dans le giron français après la Seconde
Guerre mondiale, a avalisé cette exception, qui a survécu jusqu’alors à toutes
les récriminations. J’ai même souvenir
d’un très beau discours de ce républicain exigeant qu’est Jean-Pierre
Chevènement, alors ministre de l’Intérieur, pour justifier le statut concordataire de nos marches de l’Est.
J’avais enquêté naguère sur un
projet de Concordat, où tout le moins
d’accord entre le Saint-Siège et la
Quatrième République, qui avait été
négocié secrètement sous le gouvernement du socialiste Guy Mollet. ll
semble bien qu’alors l’accord ait buté
sur l’idée de faire rentrer les départements concordataires dans la loi
commune. À l’époque, Mgr Weber,
archevêque de Strasbourg, comme son
futur successeur, le chanoine Elchinger,
s’y étaient opposés catégoriquement.
Ce qui était pénible dans cette
saisine du Conseil constitutionnel,
c’est qu’elle émanait d’une association
anticléricale, dont la conception de la
laïcité est de caractère militant, sinon
sectaire. Si une évolution se dessinait
dans ce domaine des rapports de l’État
et des religions, elle devrait être le
fruit d’une élaboration commune et
d’un vrai consensus. On ne doit pas
oublier, par ailleurs, que notre conception très particulière de la laïcité n’est
pas partagée par nos partenaires européens. En Espagne, par exemple, le
mariage religieux a des effets civils, et
il n’est pas nécessaire de passer devant
monsieur le maire pour faire reconnaître son union. C’est un autre aspect
du problème, qui risque d’apparaître en
France si la nature du mariage était
changée. Mais quel charivari, si l’on
envisage que les catholiques renoncent au mariage civil !
Finalement le Conseil constitutionnel, dans sa décision du 21 février, a
consolidé la valeur constitutionnelle de
l'exception* concordataire en AlsaceMoselle et, au passage, celle de la loi
de 1905 que le candidat Hollande
avait annoncé vouloir inscrire dans la
Constitution, ce qui devient donc sans
objet. Et c'est tant mieux car cela nous
évite une nouvelle querelle inutile.
Radio Notre-Dame, le 21 février
* Addendum : Les Alsaciens se prononceront le
7 avril sur une réforme des institutions régionales qui renforcera ce particularisme sur le
plan politique. Seul le Parti communiste et les
instances nationales du Front national y sont
en effet plus ou moins hostiles. La République
des jacobins aura donc à s'adapter sérieusement et pas forcément dans le sens prévu par
ces derniers.
La montée sur la montagne
E
n ce second dimanche de Carême,
dont l'évangile était celui de la
Transfiguration, le Saint-Père a
fait cette déclaration magnifique : « Le
Seigneur m'a demandé de monter sur
la montagne, de me consacrer encore
plus à la prière et à la méditation. Mais
ceci ne signifie pas abandonner l'Église.
Au contraire, si Dieu me demande cela,
c'est pour que je puisse continuer à le
servir avec le même engagement et le
même amour que jusqu'à maintenant,
mais selon un mode plus adapté à mon
âge et à mes forces. » La référence à la
montagne de la Transfiguration donnait
à l'expression de Benoît XVI sa destination eschatologique et mystique. Elle
permettait aussi de recentrer le sens
de l'Église par rapport à son axe fonda­
mental. Ce n'est pas superflu pour nous
qui sommes ballottés, en ce moment, par
une information qui s'acharne à plaisir à
déconsidérer l'institution. Nous lisions
hier à la Une du Journal du Dimanche :
« Soupçons de scandale au Vatican. Le
diable et le bon Dieu. La démission du
Pape a-t-elle été motivée par la pression
d'un lobby gay ? Benoît XVI dénonce des
pouvoirs maléfiques. »
Benoît XVI a aussi dénoncé les loups
menaçants qui l'environnaient, et il est
permis de penser qu'il y a des loups
qui s'acharnent contre l'Église et ne
rêvent que de la salir. Sans doute, le
mystère d'iniquité se trouve-t-il sans
cesse confronté au mystère du Salut,
jusqu'au centre de l'Église. La question
aujourd'hui, c'est qu'on a tendance à
effacer totalement le Salut et la sainteté pour ne retenir que l'opprobre, alors
qu'ils continent à briller pour peu qu'on
ait les yeux et le cœur ouverts à leur
lumière.
Cette lumière, je la trouve dans
l'attitude de Benoît XVI, comme je la
trouve dans le témoignage du frère
Pierre-Marie Delfieux, fondateur des
Fraternités de Jérusalem, qui vient de
franchir le degré ultime de la montagne.
Quelques images me reviennent de lui
dans sa superbe église Saint-Gervais,
au milieu de ses moines et moniales
en prière. Alors que je lui disais mon
admiration pour la splendeur de cette
église, lui ne voulait retenir que la prière
qui, montant jusqu'aux voûtes, en avait
imprégné toutes les pierres. Une autre
fois, il m'avait dit : « C'est ici, à SaintGervais, que se sont rencontrés pour la
première fois saint Vincent de Paul et
saint François de Sales. » C'est à cette
hauteur-là qu'il comprenait sa mission
contemplative et missionnaire : « Notre
aventure sera celle de la sainteté ou elle
ne sera pas. » Nous pouvons trouver
dans cette seule formule le testament
qu'il nous laisse !
Radio Notre-Dame, le 25 février
FRANCECatholique n°3342 1er mars 2013 29
expositions
palais lumière, à évian
paul éluard
poés
Studio Papillon,
Paul Éluard chez lui,
1937-1938.
Tirage argentique,
23,2 x 16,9 cm.
MUSÉE D’art Et D’hiStoirE, Saint-DEniS
CrÉDit Photo irènE anDrÉani.
MUSÉE D’art Et D’hiStoirE, Saint-DEniS.
CLiChÉ irènE anDrÉani © SUCCESSion PiCaSSo 2012
Pablo Picasso,
Grand vase aux danseurs
et aux musiciens, 1950.
Terre rouge, estampage
sur matrice en plâtre,
71,2 x 33,5 cm.
Anonyme,
Statuette, non datée
Bois, 31 cm.
La vie, l’œuvre et les affinités artistiques
du poète sont évoquées à Évian, servies
par une scénographie inventive.
C
mettre en scène la poésie ?
à Évian, le Palais Lumière dévoile la
recette, de belle manière, avec une
exposition intitulée « Paul Eluard,
poésie, amour et liberté ». Le poète a
fait une importante donation à sa ville natale
de Saint-Denis en 1952. La collection du musée
d’art et d’histoire de la cité dionysienne assure
l’essentiel de l’exposition, enrichie de prêts
d’institutions publiques ou privées et de collectionneurs. Manuscrits, éditions originales, photographies, dessins et gravures s’ajoutent aux
peintures, sculptures et aux objets de sa collection d’arts « sauvages ». Conservateur et directeur du musée dionysien, Sylvie Gonzalez assure
logiquement le commissariat de l’exposition
où la collaboration du poète avec les artistes
tient une place majeure. Une scénographie aussi
omment
MUSÉE D’art Et D’hiStoirE, Saint-DEniS
CLiChÉ irènE anDrÉani
Une
atmosphère
intimiste,
propre
au texte et
à la poésie
30 FRANCECatholique n°3342 1
er
mars
2013
par Alain soLAri
FRANCECatholique n°3342 1er mars 2013
MUSÉE D’art Et D’hiStoirE, Saint-DEniS. CrÉDit Photo irènE
anDrÉani © aDaGP, PariS 2012
esthétique qu’inventive recrée une atmosphère
intimiste, propre au texte et à la poésie.
thématique, et non chronologique, le parcours se déroule en sept étapes qui évoquent
l’homme et ses poèmes, invitant le visiteur à une
rencontre avec l’œuvre. De son vrai nom Paul
Grindel, Éluard est né en 1895 à Saint-Denis.
Mais c’est à une rencontre, au sanatorium de
Clavadel (près de Davos), avec une jeune russe,
héléna Diakonova, qu’il doit sa naissance à la
poésie. après la Première Guerre mondiale, Eluard
adhère au mouvement Dada et au surréalisme.
Entre les deux guerres, il publie une cinquantaine
de recueils que l’on voit illustrés par les plus
grands artistes de son temps : Braque, Picasso,
Chagall, Miro, Giacometti, Max Ernst, hans arp,
Yves tanguy… Son bureau et sa bibliothèque
sont judicieusement évoqués par la scénographie.
Son buste en bronze, signé d’andré Baudin, voisine avec celui de Baudelaire, une terre cuite de
Jean Picart Le Doux / Micheline Henry,
raymond Duchamp-Villon posée sur le bureau.
Hommage à Paul Éluard, après 1952.
Des objets d’art, que Paul Éluard collectionnait et
Laine, tapisserie sur métier, 200 x 280 cm.
qu’il nommait « sauvages » rappellent son goût
pour les arts africains, océaniens et amérindiens.
Les femmes qui ont traversé la vie de Paul
Éluard (Gala, nusch…) sont présentes, non seulement à travers ses poèmes, mais aussi avec
des dessins et tableaux ou un Grand vase aux
danseurs et musiciens offert par Picasso pour
son mariage avec Dominique. L’amitié entre le
peintre et le poète ne prendra fin qu’à la mort
d’Éluard en 1952. Guernica est évoqué car, si
le tableau est célèbre, on oublie souvent qu’il
était accompagné d’un poème d'Éluard. après la « Paul Éluard – Poésie,
seconde Guerre Mondiale, les deux amis se font
amour et liberté »,
au Palais Lumière,
ambassadeurs du Mouvement pour la Paix dans
quai Albert-Besson,
le sillage du Parti communiste. Engagement diffi74500 Évian.
cile à comprendre avec le recul du temps. on préJusqu’au 26 mai,
férera s’attarder sur l’un des temps forts de l’ex- tous les jours (10h-19h),
position : le poème Liberté, message d’espoir et sauf le lundi (14h-19h).
Tél. : 04.50.83.15.90.
symbole de résistance à l’occupant, superbement
www.ville-evian.fr
illustré par un manuscrit de 1941 et de nomPublication
accompagnant
breuses éditions. Des milliers d’exemplaires du
Fernand Léger, Paul Éluard, 1947.
l’exposition : Silvana
poème seront lancés sur la France par les avions
Aquarelle et encre de Chine sur papier,
Éditoriale, 240 pages,
de la raF. « Vaincre s’appuie sur la fraternité ». n
28,5 x 22,7 cm.
240 illustrations, 35 e.
MUSÉE D’art Et D’hiStoirE, Saint-DEniS. CLiChÉ irènE anDrÉani © aDaGP, PariS 2012.
ie, amour et liberté
31
théâtre
« everest »
haute solitude
éducatrice
par Pierre François
Qui éduque qui ? Comment grandir ?
Comment un enfant vit-il la déchirure des
parents ? Voilà quelques-unes des questions
subtilement posées derrière l'apparence d'un
conte pour enfants. Passionnant et merveilleux.
sur la famille, l'enfance,
la culture, l'hypocrisie, et sans doute
bien d'autres choses encore… Elle se
présente sous la forme d'un conte
mimé, dialogué, commenté, accompagné musicalement, dans lequel sont mis en scène
personnages, marionnettes (une manipulation
bluffante de précision et de détails) et ombres
chinoises. Jamais on n'aurait pensé qu'avec un
voile et trois cordages on puisse créer autant de
variations d'atmosphères autour du thème de
l'enfance comme page blanche d'une vie à écrire,
toutes plus oniriques les unes que les autres. Les
éclairages aussi sont à la hauteur de la mise en
scène. C'est réjouissant d'avoir affaire à un spectacle dont tous les éléments ont été travaillés
avec une égale importance.
Évidemment, ce qui précède ne serait rien
sans le jeu et le texte, qui distillent une série
de vérités aussi contemporaines qu'éternelles,
notamment sur la famille déchirée.
On peut trouver le récitant — qui tient aussi
le rôle du fils — un peu bavard, mais il faut être
D.R.
C
est une pièce(1)
(1) Everest, de Stéphane
Jaubertie, le 14 mars à
Clermont-Ferrand dans
le cadre du festival
jeune public Graines de
spectacles. Rens. : 04.73.
92.30.26 (8h15-17h).
(2) Salle Jacques-Brel à
Pantin (18 et 19 mars),
Forum au Blanc-Mesnil
(21 et 22 mars), Scène
nationale de Perpignan
(du 7 au 9 avril), Théâtre
de Villeneuve-sur-Lot
(12 et 13 avril), Théâtre
de Cahors (16 et 17 avril),
Théâtre de la Colonne à
Miramas (14 et 15 mai),
Théâtre de Nîmes (23 au
25 mai), Maison des arts
et des loisirs de Thononles-Bains (28 mai).
© MiChEL PARET
Toujours aussi extraordinaire !
Le Joueur d'échecs est un petit bijou. La pièce a déjà reçu les
éloges de la critique, du Figaro à L'Humanité et de L'Express au
Parisien, à sa création. Et son charme reste entier ! André Salzet
raconte, interprète, passe de la peau d'un personnage dans celle
d'un autre, parvient à entretenir le suspense d'une histoire que
l'on connaît pourtant déjà, passe de la confidence à l'exclamation, de la vanité blessée à la vraie douleur… Le jeu est millimétré, et donc l'émotion transmise d'autant plus juste. Du grand
théâtre sans autre artifice que le talent du comédien. n
Le Joueur d'échecs, de Stefan Zweig, mis en scène par Yves Kerboul, adapté et interprété par
André Salzet. Les mardis et mercredis (20 heures) jusqu'au 24 avril à la Comédie Saint-Michel,
95, bd Saint-Michel, 75005 Paris, Tél. : 01.55.42.92.97.
32 FRANCECatholique n°3342 1er mars 2013
juste : il s'agit plus d'introspection que de commentaire et le propos — par ailleurs allégé par
le climat du spectacle — n'est jamais redondant.
Au contraire, il fait toucher du doigt avec
sensibilité et justesse la solitude de l'enfant qui
voit son père et sa mère devenir réciproquement
étrangers à force de se chercher personnellement,
avec toutes les conséquences que cela entraîne.
Les rôles vont ainsi presque jusqu'à s'inverser,
quand c'est le rejeton qui doit prendre soin de
parents à la dérive. La fragilité et la solitude
des parents aussi sont bien montrées, lesquels
n'ont comme seule retraite, lorsque le dialogue
devient impossible, que la promenade en forêt
pour le mari ou la salle de bain pour la femme
(toujours l'éternelle différence entre l'attrait vers
l'extérieur ou l'intérieur). Le spectacle pointe sans
jamais juger. Est-il bien ou mal qu'un père qui
n'a rien fait de sa vie se mette à vouloir rattraper le temps perdu et que ce faisant il ne voie
pas sa femme se détacher de lui ? Cette dernière
pouvait-elle faire autrement que de tomber dans
les bras, ou plutôt les griffes, d'un voisin apparemment généreux ? Le point central de la pièce
consiste à affirmer qu'on ne se trouve que dans la
solitude, qu'en s'arrachant à ce qui nous agrippe
(ce que chacun des personnages fait à sa façon),
et que les vivants qui nous sont extérieurs ont
tendance à nous rapetisser. Est-ce si faux ?
Ce spectacle bourré de symboles pour
l'adulte est d'évidence compris d'instinct par les
plus jeunes.
Profitons de l'occasion pour indiquer que
la création de l'an dernier, Terre (2), également
magnifique, est encore en tournée. n
CINÉMA
Möbius
par Marie-Christine RenauD D’anDRé
Week-eND royAl
Sur ordre de son patron, Grégory Liubov,
alias Moïse, officier des services de rensei­
gnements russes, recrute Alice, une trader.
] Éric Rochant signe une œuvre à
moitié réussie. Sur fond d’une intrigue
d’espionnage, tellement alambiquée et truf­
fée d’invraisemblances que l’on peine à y
adhérer, il raconte une belle histoire
d’amour, d’un amour interdit et condamné
d’avance, dont la crédibilité doit beaucoup
à la superbe interprétation de Jean
Dujardin et Cécile de France. Mais cette
histoire de manipulation, bien que filmée
de manière élégante, laisse le spectateur
un peu de marbre.
]] Par amour, le héros va prendre
tous les risques. Mais la forte sensualité et
les scènes très suggestives qui émaillent le
film appellent bien des réserves.
Espionnage franco­belgo­
luxembourgeois (2012) de
Éric Rochant, avec Jean
Dujardin (Moïse/Grégory
Liubov), Cécile de France
(Alice), Tim Roth
(Rostovsky), Émilie
Dequenne (Sandra),
Aleksei Gorbunov (Khorzov), Vladimir Menshov (Quitusais)
(1h43).(Adultes avec des éléments nocifs) Sortie le 27
février 2013.
Du plomb dans la tête
Jimmy Bobo, tueur à gages, vient d’assas­
siner un flic pourri.
] Dans les premières minutes, le
dernier film de Walter Hill, avec son
intrigue de polar banale axée sur la
vengeance, est décevant, avant de révéler
un rythme jazzy, mâtiné de notes de blues,
qui lui confère un certain charme, et finit
par rendre cette enquête au cœur de La
Nouvelle­Orléans nocturne assez agréable.
]] Violent, comme en témoigne le
duel final à la hache, le film comporte
également une scène de partie fine,
hommage au Eyes wide shut de Kubrick.
Alexandre LANGLADE
Thriller américain (2012) de
Walter Hill, avec Sylvester
Stallone (Jimmy Bobo), Sung
Kang (Taylor Kwon), Sarah
Shahi (Lisa Bobo), Christian
Slater (1h31). (Adultes avec
des éléments nocifs) Sortie le
27 février 2013.
Une page d’histoire
Ce film, qui ne manque pas
de défauts, révèle un épisode
peu connu de l’histoire.
T
que la guerre plane sur
l’Europe, le président Franklin Dela­
no Roosevelt se rend dans sa
propriété de Hyde Park, car il attend la
visite du roi d’Angleterre, George VI (le
roi bègue que le film de Tom Hooper — Le
Discours d’un Roi — nous a fait aimer en
2011) et de la reine consort Elizabeth.
] À la mort de Daisy Suckley (amie
de cœur de Roosevelt), on a trouvé son
journal intime racontant ce week­end.
C’est, sans doute, ce qui confère ce
parfum d’authenticité aux scènes très
réussies entre le président et son hôte
royal. En particulier lorsque tous deux
comparent leur handicap respectif (la
paralysie des membres inférieurs pour
l’un et le bégaiement pour l’autre), ou
lorsque le couple royal découvre qu’on va
leur offrir des hot­dogs en guise de
andis que
déjeuner. Quand on sait que la dégusta­
tion de ce mets par le roi a fait la Une
des journaux, le rendant ainsi populaire
auprès des Américains, on comprend
mieux l’habileté de Roosevelt, soucieux
de préparer son pays à une future inter­
vention en Europe.
Malheureusement, malgré une mise
en scène élégante et des images superbes
de la campagne américaine, le film
s’égare trop souvent dans les histoires
des amours extraconjugales de Roosevelt,
au détriment de son thème principal.
C’est d’autant plus dommage que l’enjeu
était de taille, et que l’interprétation est
éblouissante.
(
Des scènes très réussies
entre le président
et son hôte royal
] Derrière la façade charismatique
et pleine d’humour du président, se
révèle un homme conscient de ses
responsabilités, qui met tout en œuvre
pour orienter son pays dans la bonne
direction. Mais sa légèreté vis­à­vis des
femmes est très gênante. ■
Comédie britannique (2012) de Roger Michell, avec Bill
Murray (Franklin Roosevelt), Laura Linney (Daisy), Samuel
West (George VI), Olivia Colman (la reine Elizabeth), Eliza­
beth Marvel (Missy), Olivia Williams (Eleanor Roosevelt)
(1h35). (Grands adolescents) Sortie le 27 février 2013.
ouf
Sujet à de fréquentes crises, François, 41 ans, a été hospi­
talisé en psychiatrie et sa femme l’a quitté. À sa sortie, il
va tout mettre en œuvre pour la récupérer.
] Ce premier film de Yann Coridian, un directeur de
castings, est un peu déroutant, au début, et il n’est pas
toujours bien maîtrisé. Mais l’histoire est émouvante, et
l’on suit avec intérêt, amusement et émotion, le parcours
chaotique du héros et ses efforts pour changer de comportement, entre des parents
surprotecteurs et des psys dépassés. Éric Elmosnino est épatant en « adolescent » débordé
par les événements, et il est entouré d’excellents comédiens.
] Il est très attachant, ce personnage qui veut à tout prix récupérer l’amour de sa
femme, même si la licence des mœurs est de mise.
Comédie dramatique française (2013) de Yann Coridian, avec Éric Elmosnino (François), Sophie Quinton (Anna), Valeria Golino
(Giovanna), Luis Rego (le père), Évelyne Buyle, Anémone, Brigitte Sy (1h22). (Grands adolescents) Sortie le 27 février 2013.
FRANCECatholique n°3342 1er mars 2013
33
TÉLÉVISION
SÉRIE
Évangéliser
par Jacques de GUILLEBON
au second degré
Un peu comme un printemps arabe de l’intelligence,
une révolution que nul n’avait su voir venir s’est produite
il y a un an dans l’univers de la théologie catholique...
A
que les regards convergeaient désespérément
depuis quatre décennies
vers Hans Küng et
Eugen Drewermann
dans l’attente d’un nettoyage
de fond de la poussiéreuse tradition reçue des Apôtres, c’est
sans prévenir mais avec fracas
que le Cathologue s’est imposé
sur Internet comme le nouveau
lieu où l’on pense l’homme et
Dieu et où se manifeste l’actualité de la Révélation.
La mini-série de L’1visible
représente aujourd’hui la tendance lourde — mais très lourde
— des modalités neuves de
l’union de la foi et de la raison.
Fermez Nova et Vetera, oubliez
la Revue thomiste, faites feu
sur Communio, et plongez-vous
sans plus tarder dans la saison
1 de cette efficace apologétique : se mettant à la portée
de tous les publics, de 7 à 77
ans, avec une nette prédilection pour le préado, les inénarrables Jérôme et Damien font
entrer leur spectateur de plainpied dans les questions les plus
brûlantes de la foi catholique,
celles précisément que l’Église hiérarchique, technocratique et à prétentions vaguement intellectuelles tente
d’évacuer depuis deux mille ans. Celles
qui font mal, qui sèment le doute, qui
LORS
ouvrent à l’autre et au monde, celles
qui déconstruisent en un mot. Par
exemple, « L'âne de la crèche a-t-il
fait carrière », « Zachée ne se moquet-il pas un peu du monde », ou encore
« Faut-il évangéliser ou bien » (sic).
Inutile après ça de préciser que ça
balance du steak et que la Commission
de théologie internationale ferait bien
d’en prendre de la graine.
Nés de la plume miraculeuse d’Hubert de Torcy et d’Edmond Prochain
— respectivement directeur de la rédaction de L’1visible et blogueur catholique masqué — Jérôme et Damien
sont des étudiants catholiques un peu
paumés qui partagent le même
appartement, où rôde encore
un troisième larron aux apparitions tout à fait inutiles, Hugo, et
qu’envahit régulièrement Chloé
la mutine voisine parfaitement
agnostique. Les deux héros se
sont mis en tête de pratiquer la
nouvelle évangélisation à leur
manière et selon leurs capacités, c’est-à-dire à travers des
vidéos artisanales tournées en
plan fixe dans leur salon de mauvais goût, où seraient en théorie résolues au profit du néophyte les questions épineuses
du catholicisme. Le résultat est
évidemment désastreux et, de
calembours minables en mésinterprétations flagrantes, l’inculte
Jérôme, incarné par un Wallerand
Denormandie génial qui à lui seul
soutient le rythme comique de
la série, développe une théologie
parallèle à se rouler par terre.
Derrière la grosse farce, la
profondeur du propos souvent
surprend et fait de cet outil
d’évangélisation non identifié un
irrésistible virus de catholicisme populaire. ■
de tous les publics, de 7 à 77 ans,
( Àavecla portée
une nette prédilection pour le pré-ado
34 FRANCECatholique N°3342 1er MARS 2013
(1) Le Cathologue, l’intégrale de la
saison 1, L’1visible, Kto et Saje
Prod, 17 €. Réalisation : Aymeric
Christensen, écrit par Edmond
Prochain et Hubert de Torcy, avec
Wallerand Denormandie, Alexandre
Brakha et Caroline Chirache.
Alice au pays
des merveilles
Au XVIe siècle, Edward de Vere, comte
d’Oxford, écrit des poèmes et des récits.
] Passionné par le mystère qui
entoure l’identité de Shakespeare, Roland
Tim Burton revisite avec bonheur
Emmerich délaisse ses films catastrophes
l’univers de Lewis Carroll.
pour cette histoire fascinante, qui fait revivre
a rencontre entre l’imaginaire de Tim
avec faste le Londres de l’époque. Les décors
Burton et l’univers de Lewis Carroll
sont magnifiques, avec des images numéne pouvait que provoquer des étin­
riques époustouflantes, et Rhys Ifans est
celles, d’autant plus que cette rencontre
impressionnant en aristocrate un peu coincé. est produite par les studios Disney.
Mais la construction est confuse, et la multi- Enfant, Alice a fait des cauchemars,
tude de personnages, filmés à des âges
pendant lesquels elle tombait dans un
différents, n’arrange pas les choses. En
puits sans fin. Maintenant, elle a 19 ans,
outre, la thèse développée dans le film n’a
et il est temps qu’elle se marie. C’est du
guère les faveurs des historiens actuels.
moins ce que pense sa mère. Mais,
] À l’image des personnages du dramalorsque le jeune Lord Hamish Ascott
turge, les héros de cette histoire ne s’emdemande la jeune fille en mariage, celle­
barrassent guère de scrupules, et la licence ci ne sait quoi répondre et suit dans le
des mœurs est totale (inceste compris), ce jardin un lapin habillé d’un gilet. Celui­ci
qui entraîne des images sensuelles. Mais ils l’entraîne vers son terrier, dans lequel
Alice tombe.
ne manquent ni de grandeur ni de dignité.
L
Coco Chanel
Les premières années de Coco Chanel.
] Shirley MacLaine est une Chanel
mûre convaincante, tandis que Barbara
Bobulova révèle un vrai tempérament dans
le rôle de Gabrielle Chanel. On suit cette
fiction sans ennui, mais sans passion, tant
l’accent est mis sur les amours de l’héroïne,
au détriment de son art. Des longueurs.
] Dans ce monde cynique des hommes,
Chanel devra se faire sa place avec dureté,
et l’œuvre n’élude pas cet aspect peu
sympathique de sa personnalité.
Un contexte de licence de mœurs.
Téléfilm franco-belgo-italien (2008) de Christian Duguay, avec
Shirley MacLaine (Coco Chanel âgée), Barbara Bobulova (Coco
Chanel jeune), Olivier Sitruk (Boy Capel), Valentina Lodovini
(3h02). Diffusion le dimanche 3 mars, sur Arte, à 20h45.
imagination débordante, Tim Burton tire
tout le parti possible de la technologie,
avec ses décors extraordinaires, ses
par Marie-Christine
RENAUD d’ANDRÉ
personnages singuliers et ses couleurs
chatoyantes. Le film est une débauche de
décors et costumes extravagants et de
personnages décalés. Entre le chapelier
qui change de couleur en changeant
d’humeur, la reine rouge et son visage
énorme, sans parler de sa sœur, la reine
blanche, qui ressemble à une gravure de
mode, tant elle est mièvre, le spectateur
est sous le charme. Mais, si l’humour est
de la fête, l’émotion peine à percer.
(
Une débauche de décors
et costumes extravagants
et de personnages décalés
] Comme toujours, chez Tim
Burton, les décors confèrent à son œuvre
une ambiance gothique, pour ne pas dire
sinistre, qui peut dérouter les admira­
teurs de Lewis Carroll. Quant à certains
de ses personnages, tels le Jabberwocky,
ils risquent d’effrayer les petits. Il reste
que la quête d’identité de l’héroïne est
un élément très positif. ■
Conte fantastique américain (2009) de Tim Burton, librement inspiré de Lewis Carroll, avec Mia Wasikowska (Alice),
Johnny Depp (le chapelier fou), Helena Bonham Carter (la
reine rouge), Anne Hathaway (la reine blanche), Crispin
Glover (Illosovic Stayne - le valet), Matt Lucas (1h44).
Diffusion le mardi 5 mars, sur M6, à 20h50.
The gatekeepers
Six anciens chefs du Shin Beth (le FBI israélien), expliquent comment ils ont lutté contre le terrorisme et
pourquoi Israël se trouve dans une impasse face à la
question palestinienne. « On a gagné toutes les
batailles, mais on a perdu la guerre », dit l’un d’eux.
 Ce que disent ces hommes est sidérant. L’un
d’entre eux va jusqu’à comparer l’occupation des territoires palestiniens par l’armée israélienne à celle de l’armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils disent tout :
les bavures, les tortures, les assassinats… qu’ils ont ordonnés. Et c’est parce qu’ils ont
commis ces actes, parce qu’ils connaissent la situation mieux que quiconque, que leurs
témoignages sont très intéressants. Or, ils appellent au dialogue, ils critiquent les responsables politiques pour leur laxisme envers l’extrémisme juif et parce qu’ils se servent du
terrorisme pour oublier la question palestinienne. Espérons qu’ils seront entendus.
Arte
Drame germano-britannique (2011) de Roland Emmerich,
avec Rhys Ifans (Edward de Vere, comte d’Oxford), Vanessa
Redgrave (la reine Elizabeth), Joely Richardson (la reine
Elizabeth jeune), David Thewlis, Xavier Samuel, Derek Jacobi
(2h05). Diffusion le mardi 5 mars, sur Canal +, à 20h55.
] En laissant libre cours à son
DR
DR
Anonymous
Jean-Pierre Marie
Documentaire franco-israélien (2012) de Dror Moreh, avec Avraham Shalom, Yaakov Peri, Carmi Gillon, Ami Ayalon, Avi Dichter et
Yuval Diskin (1h35). Diffusion le mardi 5 mars, sur Arte, à 20h50.
FRANCECatholique n°3342 1er mars 2013
35
téLéviSion
Dimanche 3 mars
Lundi 4 mars
TF1
TF1
TF1
20.50 The voice. Divertissement
20.50 Transformers J. Aventures
Mardi 5 mars
TF1
20.50 Joséphine, ange gardien
« Ennemis jurés » GA. Téléfilm avec
DR
Arte - Pampa Productions
FTV - Jean Pimentel
avec Jenifer, Garou, Florent Pagny et (2007) de Michael Bay, avec Shia
Louis Bertignac.
LaBeouf, Megan Fox, Josh Duhamel
Mimie Mathy, Jean-Luc Reichmann,
23.05 The voice « Au cœur des cou(2h20). __] C’est spectaculaire,
Jean-Yves Berteloot. __] L’hislisses ». Divertissement.
mais le scénario est faiblard.
toire est sympathique et émou23.25 Les experts, Manhattan.
vante, mais lourde et longue.
France 2
Série
avec
Gary
Sinise
3.
22.35
New York, unité spéciale 3.
20.45 Hier encore. Divertissement
01.20 Au Field de la nuit, avec
France 2
présenté par Alessandra Sublet et
Didier Van Cauwelaert,
Charles Aznavour, avec
Salvatore Adamo, Anggun, 08h30 Émissions religieuses : « Sagesses bouddhistes », Guillaume Musso, Marie Dô,
« Islam », « à Bible ouverte », « Chrétiens orientaux »,
Jean-Gab’1, Marion Vernoux,
Bénabar, Andréa Bocelli,
« Présence protestante », « Kaïros » - 10h45 Messe au Agnès Jaoui et Agathe
Isabelle Boulay, Dany
Brillant, Patrick Bruel, Lara centre spirituel de Manrèse, à Clamart - 11h40 Le jour Bonitzer
du Seigneur « Carême en croyant ».
France 2
Fabian, Agnès Jaoui, La
Grande Sophie, Pascal Obispo,
20.45 Je reste ! A/Ø. Comédie
20.45 Rizzoli & Isles, autopsie
Axelle Red, Natasha Saint-Pier,
(2003) de Diane Kurys, avec Sophie
d’un meurtre : « Course contre la
Hélène Ségara, Sheila, Tal, etc.
Marceau, Vincent Pérez, Charles
mort », « Le diable au corps », « Les
23.10 On n’est pas couché. MagaBerling (1h38). __]] Un vaudefrères ne se tuent pas » GA. Série
zine de Laurent Ruquier.
ville assez amusant, mais la fin est
avec Angie Harmon, Sasha Alexanpeu convaincante et les images sont der 2. __ Le premier épisode est
France 3
complaisantes.
sensationnel et bourré d’humour, les
22.25 Non élucidé « L’affaire
deux autres sont prenants.
Michèle Gillet ». Magazine 2.
22.55 Un œil sur la planète « La
Birmanie, la promesse de l’aube ? ».
France 3
Magazine de Étienne Leenhardt.
20.45 Inspecteur Lewis : « Une
France 3
tache indélébile », « L’oiseau de
feu ». Série avec Kevin Whately 2.
20.45 Le monde d’après « Deux ans
20.45 Marthe Richard A. Téléfilm
00.15 Madame Bovary GA. Drame
après Fukushima : L’énergie à quel
avec Clémentine Célarié, Arnaud
en NB (1949) de Vincente Minnelli,
prix ? ». Magazine présenté par
Giovaninetti, Cassandre Vittu de
avec Jennifer Jones, Louis Jourdan
Franz-Olivier Giesbert, avec Julia
Kerraoul 2. __] Ce portrait d’un
(1h49). ___ Éblouissant.
Cagé et Fabrice d’Almeida.
personnage ambigu, mais fascinant,
23.20 Madame la ministre. DocuArte
est très prenant et magistralement
mentaire.
interprété. Mais les images sont un
Arte
peu complaisantes.
22.20 Jeanne Devère A/Ø. Téléfilm
avec Léa Drucker, Loïc Corbery,
Jean-Yves Berteloot. _]] Il y a
trop de sujets abordés dans cette
histoire confuse, peu palpitante et
20.45 Coco Chanel GA. Téléfilm
outrancière. Des scènes très sugges- avec Shirley MacLaine, Barbara
tives et un avortement sauvage.
Bobulova, Sagamore Stévenin
20.50 Nevada Smith GA. Western
00.35 Appassionata « Françoise
(3h02). (voir notre analyse page 35)
en VO (1966) de Henry Hathaway,
Hardy à contretemps ».
23.45 Twiggy « Le visage des 60’s ».
avec Steve McQueen, Karl Malden
Arte
(2h11). __ Un excellent western,
M6
Fashion week
avec des paysages magnifiques.
20.50 Capital « Secrets et trésors
20.50 Signé Chanel J. __ Ce bel
22.55 La cité des jarres GA. Thriller
cachés : La France vaut de l’or ».
hommage aux couturières est pasen VO (2006) de B. Kormatkur, avec
Magazine présenté par Thomas
sionnant.
Ingvar Eggert Sigurdsson (1h31).
Sotto.
21.40 Karl Lagerfeld se dessine.
__] Excellent et plein d’humour,
23.00 Enquête exclusive « BahaDocumentaire.
mais
un peu sordide.
mas : Paradis en eaux troubles ».
22.30 Le jour d’avant « Fendille ».
M6
00.25 Zemmour et Naulleau.
23.25 Tracks.
20.50 Top chef. Divertissement.
Canal +
M6
23.45 Norbert et Jean « Le défi ».
21.00 Football « Lille/Bordeaux ».
20.50 Hawaii 5-0 : « Lana I Ka MoaCanal +
KTO
na », « Popilikia », « Ua Lae Wale ».
20.55 Spécial investigation « Sexe,
16.30 Conférence de Carême « Les
Série avec Alex O’Loughlin 2.
business et politique : L’arme
chrétiens,
lumière
du
monde
?
»,
par
Canal +
secrète ». Documentaire 3.
Mgr Renauld de Dinechin.
20.45 Rugby « Toulon/Toulouse ».
KTO
19.40 Journal romain. (et à 23h30)
KTO
20.40 La foi prise au mot « La
19.40 Journal romain. (et à 22h15)
19.40 Journal romain. (et à 23h45)
colère », avec le père François Potez
20.40 Que sont-ils devenus ?
20.40 VIP « Thierry Bizot ». Renet le père Yannik Bonnet.
Documentaire sur des SDF réinsérés
contre avec un producteur de télé21.45 Sel & Lumière : « Au retour du
dans la société.
vision.
synode sur la nouvelle évangélisa21.45 Un cœur qui écoute « Père
21.45 Q.C.M. Divertissement.
tion », « Humaniser à travers les bar- Hubert Lelièvre ».
22.15 Concert « Bach : Les cantates
reaux ».
23.10 L’Orthodoxie, ici & mainteretrouvées ».
22.40 Conférence de Carême.
nant. Magazine.
36 FRANCECatholique n°3342 1
er
mars 2013
20.50 Dr House : « Poupées
d’amour », « Terreurs nocturnes »,
« Le divin enfant » GA. Série avec
Hugh Laurie 2. __] Pas mal,
mais finit par être lassant.
23.20 Confessions intimes.
France 2
20.45 La maison préférée des
Français. Magazine présenté par
Stéphane Bern.
22.45 Infrarouge XXL : « Nos seins,
nos armes », « Viol, elles se manifestent ». Documentaires 2.
01.30 Le cas du docteur Laurent
GA. Drame en NB (1956) de JeanPaul Le Chanois, avec Jean Gabin,
Nicole Courcel (1h48). __] Pas
mal, mais un peu lourd.
France 3
20.45 Famille d’accueil : « Prête à
tout », « Le jugement de Salomon »,
« Terre d’accueil » GA. Série avec
Virginie Lemoine, Christian Charmetant. _] Ces épisodes moyens
banalisent l’homosexualité.
23.55 Maigret chez les riches GA.
Téléfilm avec Bruno Cremer,
Alexandre Brasseur, Caroline Sihol,
Michel Duchaussoy (1h32). __]
Prenant, mais un peu languissant.
Arte
20.50 The gatekeepers GA. (voir
notre analyse page 35)
22.30 Le monde après Fukushima
J. __ Terrible.
23.50 Histoire secrète de la
Lufthansa. Documentaire.
M6
20.50 Alice au pays des merveilles T. Conte (2009) de Tim Burton,
librement inspiré de Lewis Carroll,
avec Mia Wasikowska (1h44). (voir
notre analyse page 35.)
DR
Samedi 2 mars
22.45 Edward aux mains d’argent
GA. Conte (1990) de Tim Burton,
avec Johnny Depp, Winona Ryder
(1h41). __ Un superbe conte fantastique, drôle et romantique.
Canal +
20.55 Anonymous GA. Drame
(2011) de Roland Emmerich, avec
Rhys Ifans, Vanessa Redgrave (2h05)
2. (voir notre analyse page 35)
KTO
19.40 Journal romain. (et à 23h10)
20.40 Hors Série « Est-il trop tard
pour transmettre ? », avec le père
Chaigneau.
21.45 La paroisse du bout du
monde. Documentaire.
Mercredi 6 mars
Jeudi 7 mars
vendredi 8 mars
TF1
TF1
TF1
20.50 The hour (1 et 2/6) GA. Série
en VO avec Dominic West, Romola
Garai, Ben Whishaw, Anton Lesser.
(voir notre analyse ci-contre)
22.50 Fukushima, chronique d’un
désastre. Documentaire.
23.40 Hercule contre Hermès.
M6
20.50 60 secondes chrono. Divertissement présenté par Alex Goude.
Canal +
20.55 Dexter (7 et 8/12). Série avec
Michael C. Hall, J. Carpenter 3.
KTO
19.40 Journal romain. (et à 22h30)
20.40 Face aux chrétiens. Forum
des médias chrétiens.
21.45 À la source.
23.00 Concert « Bach : les cantates
retrouvées ».
20.50 Le grand concours des animateurs. Divertissement présenté
par Carole Rousseau, avec Denis
Brogniart, Catherine Laborde,
Sandrine Quétier, Thierry Beccaro,
Karine Ferri, Alexandre Devoise,
Alexia Laroche-Joubert, Jérôme
Bonaldi, Sophie Favier, Alexandre
Debanne, etc.
23.20 Vendredi, tout est permis
avec Arthur. Divertissement présenté par Arthur, avec Laury Thillman, Alain Bernard, Titoff, Malik
Bentalha, Arnaud Tsamere, etc.
France 2
6h03, 7h03, 8h03, 17h57 et 21h :
FTV - Jacques Morell
20.45 La balade de Lucie GA. Téléfilm avec Sandrine Bonnaire,
Mylène Demongeot, Nicolas Gob,
Zacharie Chasseriaud, Antoine
Rodet, Jean-Pierre Lorit, Manuel
Blanc (1h32). __] Cette histoire
d’une femme qui abandonne provisoirement ses enfants pour trouver
sa voie n’est pas toujours très crédible. Mais la qualité de l’interprétation de Sandrine Bonnaire et
quelques jolis moments, en particulier vers la fin, finissent par compenser ces défauts.
22.20 La parenthèse inattendue.
Magazine présenté par Frédéric
Lopez, avec Cyril Lignac, Fabrice
Santoro et Mathilda May.
France 3
20.45 Histoire immédiate « Affaire
Merah : Itinéraire d’un tueur ».
Documentaire 2.
22.30 Pièces à conviction « Mohamed Merah : L’incroyable échec des
services secrets français ». Magazine
présenté par Patricia Loison, avec
Manuel Valls.
Arte
20.50 Fenêtre sur l’été GA. Comédie dramatique en VO (2011) de
Hendrik Handloegten, avec Nina
Hoss, Mark Waschke (1h29). __]
Cette histoire de retour en arrière
est originale et émouvante, mais
elle finit aussi par devenir lassante.
22.20 Au travail, corps et âme.
Documentaire.
23.55 Branford Marsalis « Nouvelle-Orléans mon amour ».
M6
20.50 Ma maison est la plus originale de France. Divertissement
présenté par Stéphane Plaza, avec
Aurélie Hémar, Mac Lesggy et Paolo
Calia.
Canal +
20.55 Football « PSG/Valence ».
KTO
19.40 Journal romain. (et à 23h10)
20.40 Sainte Claire. Documentaire.
21.45 Églises du monde « Italie ».
22.15 La foi prise au mot « La
colère ».
20.50 Section de recherches :
« La mort en héritage », « Attraction
fatale », « Le sauveteur ». Série avec
Xavier Deluc, Virginie Caliari.
23.45 The whole truth. Série
avec Rob Morrow 2.
02.10 Romanzo criminale A/Ø.
Drame (2006) de Michele Placido,
avec Kim Rossi Stuart, Anna Mouglalis (2h27) 3. __]] Une intéressante plongée dans les années de
plomb italiennes. Mais c’est très
violent et érotique.
France 2
20.45 Envoyé spécial : « Enquête
sur les lycées professionnels », « Les
branches esseulées : Trafic de
femmes vietnamiennes en Chine ».
Magazine présenté par Guilaine
Chenu et Françoise Joly.
22.15 Complément d’enquête
« Transport aérien : La guerre est
relancée ». Magazine présenté par
Benoît Duquesne.
23.15 Grand public. Magazine présenté par Aïda Touihri.
France 3
20.45 L’aile ou la cuisse T. Comédie
(1976) de Claude Zidi, avec Louis de
Funès, Michel Coluche, Julien Guiomar, Claude Gensac, Raymond Bussières (1h40). __ Amusant et distrayant.
23.10 Twist again à Moscou GA.
Comédie (1989) de Jean-Marie Poiré, avec Philippe Noiret, Christian
Clavier, Bernard Blier, Marina Vlady,
Martin Lamotte (1h45). _ Original,
mais très décevant.
Arte
Arte - Kudos Film et TV Limited
FTV - B. Barbereau
20.50 Person of interest : « La
machine », « Besoin de personne »,
« Braquages ». Série avec Jim
Caviezel, Michael Emerson 2.
23.15 Breakout kings. Série 2.
France 2
RaDioS
Radio Notre-Dame
Lundi 4 au jeudi 7 mars
20.45 Nicolas Le Floch « L’homme
au ventre de plomb » GA. Téléfilm
avec Jérôme Robart, François Ca–
ron, M. Mlekuz (1h44). __] Un
épisode de qualité, avec de superbes
décors. Une scène sensuelle.
22.30 Ce soir (ou jamais !). Magazine présenté par Frédéric Taddeï.
00.25 Taratata. Divertissement de
Nagui, avec Nolwenn Leroy.
France 3
20.45 Thalassa « Partir ! : Grand format ». Magazine.
Arte
20.50 Le déclin de l’empire masculin GA. Téléfilm d’après David
Abiker, avec Grégory Derangère,
Géraldine Pailhas, Ariele Sémenoff
(1h32). _] Malgré quelques
scènes réussies, l’ensemble est assez
lourd et très excessif.
22.25 Sous un autre jour GA. Téléfilm avec Marthe Keller, Kurt Sobotka (1h45). __] Cette histoire
émouvante de quête d’identité
n’évite pas les longueurs.
M6
20.50 NCIS, enquêtes spéciales :
« Disparue », « La bague au doigt »,
« Force de dissuasion », « Vengeance
d’outre-tombe ». Série 2.
Canal +
20.55 Radiostars A/Ø. Comédie
(2012) de Romain Lévy, avec Clovis
Cornillac, Manu Payet (1h38) 2.
_]] Rarement drôle et illustré de
scènes complaisantes.
KTO
19.40 Journal romain. (et à 23h10)
20.40 Aron Jean-Marie Lustiger.
Documentaire.
21.45 La vie des diocèses « Mgr
Jean-Luc Hudsyn - Brabant Wallon ».
22.15 Que sont-ils devenus ?
Écoutez la chronique de Gérard
Leclerc.
RCF
Samedi 2 mars
23h Halte spirituelle, l’intégrale
« Redécouvrir la réconciliation 
pendant le temps de Carême »,
avec le P. Ange Rodriguez, (domi­
nicain et théologien).
Dimanche 3 mars
21h Conférence de Carême depuis la
cathédrale Notre­Dame de Paris, sur
le thème Croire, une chance pour 
tous, dans le cadre de L’année de la 
foi : « Les chrétiens, lumière du 
monde ?» par Mgr Renauld de Dine­
chin (évêque auxiliaire de Paris).
Lundi 4 mars
15h15 Halte spirituelle « Jeûner 
pour se libérer », avec le P. Jean­
Luc Souveton (diocèse de Saint­
Étienne). (1/5, tous les jours, à 15h15
et 20h45.)
Suite à l’annonce de la renonciation du pape Benoît XVI, le 28
février : 2 émissions spéciales
Lundi 4 mars
16h « Notre histoire écrite par les
papes », avec Catherine Marneur
(professeur de théologie de l’Institut
catholique de Paris), (également ven­
dredi 8 mars, à 22h).
Vendredi 8 mars
16h « De Saint Pierre à
Benoît XVI : nominations et élections des papes au cours de l’histoire »  (également dimanche 10
mars, à 22h).
France Culture
Dimanche 3 mars
10h Messe « 3 e  dimanche de 
Carême », depuis la basilique Ste­
Clotilde, 23 bis rue Las Cases,
75007 Paris. Prédicateur : P. Lau­
rent Stalla.
Marie BIZIEN
sur Arte
Jeudi 7 mars à 20h50
The hour (1 et 2/6) GA
En 1956, Bel Rowley, une jeune et
jolie femme qui travaille à la BBC,
se voit proposer de produire un
nouveau magazine d’information.
__ Le début est un peu confus,
mais, très vite, on s’intéresse à
cette histoire prenante qui plonge
dans les coulisses de la BBC. C’est
très intéressant, sur fond de crise
du canal de Suez, et l’interprétation est sensationnelle.
_] La mysoginie qui régnait à
l’époque surprend un peu aujourd’hui, mais pas les pressions politiques sur les journalistes .
T : Toutpublic
Repères
J : Adolescents
GA: Grandsadolescents
A : Adultes
Ø : Œuvre(ouscène)nocive
_: Élémentpositif
]: Élémentnégatif
FRANCECatholique n°3342 1er mars 2013 37
BLOC-NOTES
Bas-Rhin
✔ La Communauté du Puits de
Jacob, 12 rue des Dentelles,
67000 Strasbourg, ✆ 03.88.
22.11.14, fax 03.88.32.40.65,
[email protected],
organise au Centre d’Accueil
de la Thumenau (situé à 20 km
de Strasbourg), 354 rue Fin de
Banlieue, 67115 Plobsheim,
✆ 03.88.98.70.00, fax 03.88.
98.54.22, une session-retraite, du
8 (9h) au 11 avril (17h), animée
par Françoise Hoegy « Peindre
une icône », ce n’est pas copier
des formes anciennes ni créer
une œuvre artistique. C’est une
expérience spirituelle profonde,
une possibilité de face à Face
offerte à quiconque sait accueillir
dans le silence la Parole de Dieu.
Hauts-de-Seine
✔ La 2e édition de « "L'Art &
la Plume", rencontres avec des
chercheurs de sens », se déroulera du 12 au 14 avril, à SaintCloud, sur le thème « S’il te
plaît, dessine-moi un avenir ! ».
Une exposition d’œuvres d’art
reflétant le cheminement de 16
artistes, 7 tables rondes déclineront la thématique sur le plan
économique, sociétal et spirituel,
avec plus de 40 intervenants
dont Béatrice Bourges, Élisabeth
Montfort, Emmanuel Faber, Luc
Adrian, Christian Théry, Etienne
Villemain, p. Jean-Philippe
Chauveau, Brunor, Thimothée
de Fombelle, Avril de Perthuis,
Mgr Daucourt, p. Jean-Louis
Souletie… Les rendez-vous : les
12 avril (20h45) [Église NotreDame des Airs, 13 av. Belmontet,
✆ 09.81.15.77.95], le 13 avril
(14h-22h30) [Le Carré de SaintCloud, 3bis rue d’Orléans, ✆
01. 46.02.34.12] et [Église Stella
Matutina, 68 rue du Maréchal
Foch, ✆ 01.47.71.84.22], et
le 14 avril (10h-12h30 et 14h18h) [Le Carré]. Un temps fort,
destiné aux jeunes de + de 12
ans, le 13 avril (14h-19h30) à
l’église Stella Matutina conclu
par les concerts des Guetteurs
& Glorious. Des ateliers juniors
✂
Cadeau
seront proposés aux enfants à
partir de 7 ans.Rens. : [email protected]
www.lartetlaplume.com
Morbihan
✔ Au Centre Spirituel de
Pe n b o c ’ h , 2 0 ch e m i n d e
Penboc’h, 56610 Arradon, ✆
02.97.44.00.19 (lundi au samedi 9h-12h30 et 14h30-18h),
[email protected], une session
est prévue du 15 (18h30) au 19
avril (9h), avec Patrice de la Salle
(s.j), une session « Le Concile
Vatican II », en rappelant son histoire (mouvementée !) avec des
documents essentiels.
Sarthe
✔ Des sessions de chant liturgique auront lieu au Centre spirituel Notre-Dame du Chêne,
sanctuaire Marial, 2 rue des
Bleuets, 72300 Vion. Découvrir
et travailler des pièces de
musique sacrée et des chants
polyphoniques pour la beauté
de la Liturgie… Jean-Christophe
Candau, directeur de Vox
Cantoris, permet d'explorer le tré-
sor multiséculaire du chant de
l'Église et d'en préparer ce qui
convient pour la messe dominicale qui clôt la session. Dates
prévues : du 31 mai (20h) au 2
juin (12h30) "Fête-Dieu". Frais
pédagogiques : 60 €. Rens./insc. :
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Var
✔ L'Association des pèlerins de Notre-Dame de Grâces,
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de Grâces, 83570 Cotignac, ✆
04.94.69.64.90 / 92, sanctuaire
@nd-de-graces.com, organise
des activités : « Fête de Saint
Joseph », avec un pèlerinage
le 16 mars, solennité de Saint
Joseph le 19 mars. Et aussi, une
retraite de Semaine Sainte au
Foyer de la Sainte Famille du
27 au 31 mars « Père, entre tes
mains je remets mon esprit ».
Également des sessions du 5
au 7 avril « De la douleur à la
joie » ; du 20 au 21 avril, avec
Yves Boulvin « La vie : combat
ou cadeau ? » Nous voyons sou-
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par l'Orchestre Philharmonique de New-York dirigé par Bruno Walter (éditions Jade).
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(*) France métropolitaine et DOM uniquement - (**) Pour les personnes n’ayant jamais été abonnées. (***) Dans la limite des stocks disponibles. (****) Le préciser dans un courrier séparé. (*****) France métropolitaine uniquement. CNIL N° 678405 - Loi informatique & liberté du 6/01/78 : vous disposez d’un droit
d’accès et de rectification aux informations vous concernant. Par notre intermédiaire, vous pouvez être amenés à recevoir des propositions d’autres entreprises. Si vous ne le souhaitez pas, il suffit de nous écrire ou de nous téléphoner et il en sera tenu compte immédiatement.
vent la vie comme un combat
notamment contre les autres ?
Mais ce combat est d’abord en
nous. Quel discernement ? Quel
regard pour découvrir aussi la vie
comme un cadeau ?
Les Foyers de Charité
✔ Les Foyers de Charité mettent
en ligne le premier site officiel
sur Marthe Robin, destiné à faire
découvrir et à mieux connaître
une des plus grandes figures spirituelles de l'Église de France
du XX e siècle. Le lancement
de ce site « www.martherobin.
com » aura lieu le 13 mars, jour
anniversaire de la naissance de
Marthe Robin.
Pèlerinages
✔ Un pèlerinage en Sicile est
prévu du 30 septembre au 9
octobre prochain. Un tour complet de l'île : Agrigente, Sélinonte
et Ségeste (magnifiques temples
grecs) Catane et son volcan :
l'Etna, Taormina, Palerme,
mosaïques, Syracuse (la Madone
aux larmes). Visite de communautés. Rens. : Père Daniel
Foucher ✆ 02.40.14.04.95 ou
BIPEL 02.99.30.58.28.
✔ Le "2e pèlerinage pour la nouvelle évangélisation de la France"
aura lieu de Chinon [Église saint
Étienne, 11, rue Urbain Grandier]
(10h20), à L'Ile Bouchard (16h),
le 23 mars sur le thème « France,
qu'as-tu fait de ton baptême ? ».
Rens. : ✆ 02.47.93.07.97, ou
Presbytère de la paroisse et du
sanctuaire Notre-Dame de la
prière de l’Ile-Bouchard, Parvis
du Chanoine Ségelle, 37220 L’IleBouchard, ✆ 02.47.58.51.86,
[email protected],
www.pelepourlafrance.fr
✔ Marie-Gabrielle Leblanc,
historienne d'art et journaliste,
conduira des voyages culturels et
pèlerinages :
➥ en Roumanie à la rencontre des gréco-catholiques
et des orthodoxes, du 17 au
26 juin ou du 30 septembre
au 9 octobre : de Bucarest aux
Carpates (Valachie, Transylvanie,
Maramures, Bucovine et
Moldavie). Églises en bois du
Maramures, villes baroques de
Transylvanie, célèbres monastères peints de Bucovine et de
Moldavie, paysages des Carpates,
découverte de l'art sacré orthodoxe actuel, liturgies orthodoxes et gréco-catholiques, rencontres d'artistes et d'artisans
(avec Georgeta Iuga, orthodoxe,
archéologue et peintre d'icônes).
1349 € au départ de Paris
➥ en Slovaquie, du 1 er au 6
juillet, un pays en vert et or : vert
des magnifiques forêts, or des
retables gothiques des églises, les
plus beaux d’Europe. On retient
aussi les places aux maisons
multicolores et les montagnes
des Tatras et des Fatras… Trnava,
Banska Bystrica… la route des
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Svrtok, Spisska Sobota, Levoca
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Nous avions le Nouveau Testament depuis l’époque cathare. Le chanoine Jules Cubaines nous avait
donné une traduction moderne du Nouveau Testament. L’exégète-poète Jean Rouquette-Larzac
nous donne cette année la traduction intégrale de l’Ancien avec une introduction et des notes.
Aussi étonnant que cela puisse paraître,
aucune version complète du texte de la
Bible n’a jamais été publiée en occitan.
Notre édition comble ce manque et permet à chacun de lire en langue d’oc cette
œuvre religieuse fondamentale qui est
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L’ouvrage comprend le texte complet de
l’Ancien Testament, à partir des sources
anciennes, sur les textes hébreu, araméen
et grec, traduit par Jean Rouquette-Larzac
(ancien professeur d’Écriture sainte, poète,
très sensible à la beauté du texte biblique,
avec maîtrise parfaite de la langue occitane) .
Préfaces d’Émile Puech (École Biblique
de Jérusalem), et de Mgr Claude Azéma
(évêque auxiliaire de Montpellier).
Ouvrage relié de 1200 pages, format 15 x 21 cm. Prix de souscription : 35 € (frais d’envoi postal inclus)
Prix de vente public : 40 € + frais de port. Règlement par chèque à adresser :
aux éditions Letras d'òc, 5 rue Pons Capdenier, Tolosa, 31500 Toulouse. Tél. (auteur) : 06.84.08.39.68.
FRANCECatholique N°3342 1ER MARS 2013
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ÉDITÉS PAR ou Avec FRANce cATHoLIQue
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FrANCE CAthOLiQuE, 60, ruE DE FONtENAY 92350 LE pLESSiS-rOBiNSON
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◆ tugdual Derville :
« LA BAtAiLLE DE L’EuthANASiE »
« ANIMAUX DANS L’ÉVANGILE »
18,50 e
19,00 e
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« LA LuMièrE FAtiguéE »
(tome 4 des « indices pensables », couverture cartonnée) 14,00 e
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« LE HASARD N’ÉCRIT PAS DE MESSAGES »
(tome 3 des « indices pensables », couverture cartonnée) 13,00 e x . . . . . . exemplaire(s) =
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◆ hervé Marie Catta :
« LA NOuvELLE évANgéLiSAtiON »
◆ Brunor (bandes dessinées) :
« LES INDICES PENSABLES, ALBUM DoUBLE 1 »
18,90 e x . . . . . . exemplaire(s) =
(tomes 1 et 2 des « indices pensables » dans le même volume broché)
Commande par paquets de 10 exemplaires, nous consulter : 01.46.30.37.38.
« LE MONt SAiNt-MiChEL SAuvé DES SABLES »
(album illustré de Brunor et Luc Weizmann
sur le barrage du Couesnon)
◆ philippe Ariño :
« L'HoMoSEXUALIté EN vérité »
◆ gérard Leclerc :
« ABéCéDAirE Du tEMpS préSENt »
« RoME ET LES LEFEBVRISTES »
◆ Jean de Fabrègues :
« JEAN-MARIE VIANNEY »
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