Université Denis Diderot Paris 7 (2013-2014) Maths, Agro & Véto Devoir maison 2 Exercice 1 [Sujet Analyse 2013] Soit la fonction d’une variable réelle f définie sur x D = [0, +∞[ par f (x) = xe 1+x . On appelle Cf la courbe représentative de f dans un repère orthonormé d’unité 1 cm. On prendra 2, 7 comme valeur approchée de e. a) Montrer que f est dérivable sur D et calculer f ′ . x La fonction x → 1+x est C ∞ sur R \ {−1} ⊃ D. Les fonctions x → x, x → exp(x) sont x quant à elles C ∞ sur R tout entier. On en déduit que la fonction x → e 1+x est C ∞ sur R \ {−1} ⊃ D comme composée de telles fonctions, et enfin que la fonction f est également C ∞ sur R \ {−1} ⊃ D comme produit de telles fonctions. D’autre part x 1 e 1+x 2 (1 + x) x 1 + 3x + x2 1+x e . (1 + x)2 x f ′ (x) = e 1+x + x = b) Etudier les variations de f sur D et calculer la limite de f quand x tend vers +∞. D’après la question précédente, f ′ (x) est du signe de 1 + 3x + x2 . Or ce polynôme de degré 2 a pour racines √ √ −3 − 5 −3 + 5 x− = , x+ = . 2 2 Le polynôme est de signe positif sur R \ (x− , x+ ) et de signe négatif entre ses racines. On en déduit que f est croissante sur (−∞, x− ], décroissante sur [x− , x+ ], puis à nouveau croissante sur [x+ , +∞). On notera en particulier que f est strictement croissante sur D. x x Par ailleurs, lorsque x → ±∞, 1+x → 1 de sorte que e 1+x → e. On déduit que lim f (x) = −∞, x→−∞ lim f (x) = +∞. x→∞ c) Déterminer le développement limité de f en 0 à l’ordre 2 (on pourra calculer f ′ (0) et f ′′ (0)). En déduire l’équation de la tangente T au point d’abscisse 0 et la position de la courbe Cf par rapport à T au voisinage de 0. 1ère méthode : On a vu que f ′ (x) = ′′ f (x) = x 1+3x+x2 1+x e (1+x)2 de sorte que (3 + 2x)(1 + x)2 − 2(1 + x)(1 + 3x + x2 ) 1 + 3x + x2 + (1 + x)4 (1 + x)4 1 x e 1+x , et donc f (0) = 0 f ′ (0) = 1, f ′′ (0) = 2. On déduit de ce calcul que f (x) = f (0) + f ′ (0)x + f ′′ (0) 2 x + o(x2 ) = x + x2 + o(x2 ). 2 2ème méthode : Pour x au voisinage de 0, on a 1 x = 1 − x + x2 + o(x2 ) donc = x − x2 + o(x2 ). 1+x 1+x Posons alors u = x − x2 + o(x2 ) (de sorte que u est au voisinage de 0 quand x est au voisinage de 0) et remarquons que u2 = x2 + o(x2 ), uk = o(x2 )∀k ≥ 3. Or x e 1+x = eu = 1 + u + Finalement x2 x2 u2 + o(u2 ) = 1 + x − x2 + + o(x2 ) = 1 + x − + o(x2 ). 2 2 2 x f (x) = xe 1+x = x + x2 + o(x2 ). Remarquex : En remarquant qu’on allait multiplier par x, on aurait pu se contenter du DL de e 1+x au premier ordre. On déduit de la forme du DL de f en 0 que la droite y = x est tangente à la courbe Cf (on aurait évidemment pu utiliser directement que f (0) = 0, f ′ (0) = 1 pour parvenir à la même conclusion). Par ailleurs, au voisinage de 0, f (x) − x = x2 + o(x2 ) de sorte que f (x) − x > 0 pour |x| suffisamment petit, et Cf se trouve donc au dessus de sa tangente en l’origine. Remarque : Ici on a f ′′ (0) = 2 > 0, de sorte que f est convexe au voisinage de 0, et il est donc normal de trouver que Cf se situe au-dessus de sa tangente en ce point. −1 d) Démontrer que limx→∞ x e 1+x − 1 = −1 puis déterminer a et b pour que la droite ∆ d’équation y = ax + b soit asymptote à la courbe Cf quand x tend vers +∞. 1 Pour u au voisinage de 0, 1+u = 1 + o(1). En posant u = x1 on voit que u est au voisinage de 0 lorsque x est au voisinage de +∞, et qu’alors −1 −1 −1 −1 = = (1 + o(1)) = + o(1/x). 1+x x(1 + 1/x) x x En utilisant à nouveau le DL de exp en 0, on trouve alors (toujours pour x au voisinage de +∞ : −1 −1 1 + o(1/x) − 1 = − + o(1/x). e 1+x − 1 = exp x x 2 Reste à mutiplier par x pour obtenir la limite souhaitée. x 1 −1 Remarquons alors que e = e 1+x e 1+x de sorte que f (x) = exe 1+x D’après le calcul de limite que nous venons d’effectuer, on voit alors que −1 f (x) − ex = ex e 1+x − 1 −→ −e x→∞ On a donc f (x) − ex + e → 0 lorsque x → ∞, autrement dit la droite ∆ d’équation y = ex − e est asymptote à Cf au voisinage de +∞. Remarque : Si on pousse le développement asymptotique à l’ordre supérieur, on obtient que 3e f (x) = ex − e + + o(1/x), 2x de sorte que Cf se trouve au dessus de ∆ au voisinage de +∞. e) Tracer l’allure de Cf , on tracera aussi T et ∆. 25 20 15 Cf 10 T 5 2 4 6 8 10 Figure 1. La courbe Cf et les droites T et ∆ pour x ∈ [0, 10]. Exercice 2 [Sujet Analyse 2010] 1. On considère l’équation différentielle xy ′ − y = x (E) définie pour x ∈]0, +∞[. Quelle est la solution générale de (E) ? Trouver la solution particulière h de (E) telle que h(e) = e. On procède comme dans le premier exercice. L’équation homogène xy ′ − y = 0, pour x ∈]0, +∞[, peut être réécrite y ′ − y/x = 0, et donc Z x 1 yh (x) = C exp du = C exp(ln(x)) = Cx. 0 u On cherche alors une solution particulière de (E) sous la forme y0 (x) = C(x)x, et on obtient que x2 C ′ (x) + xC(x) − C(x)x = x, et donc pour x ∈]0, +∞[ ceci équivaut à C ′ (x) = 1/x. Par exemple on peut donc prendre C(x) = ln(x), de sorte que y0 (x) = x ln(x). 3 Finalement une solution générale de (E) s’écrit y(x) = yh (x) + ye (x) = x(ln(x) + C). Pour obtenir la solution h telle que h(e) = e il faut prendre C = 0, et on conclut h(x) = x ln(x). 2. Dans cette question x est un nombre positif ou nul. On considère la fonction définie sur [0, +∞[ par ( x ln(x) si x > 0 . f (x) = 0 si x = 0 et Cf la courbe représentative de f dans un repère orthonormé (O, i, j) d’unité 2cm. a. Démontrer que f est continue sur [0, +∞[. b. La fonction f est-elle dérivable en 0 ? c. Etudier les variations de f sur [0, +∞[. d. Dessiner Cf . On représentera les tangentes aux points d’abscisses 0 et 1. a. Par le théorème des croissances comparées on sait que lim x→0,x>0 x ln(x) = 0, ce qui assure la continuité de f à l’origine. b. Calculons f ′ (x) pour x > 0 : f ′ (x) = 1 + ln(x). On voit en particulier que lim x→0,x>0 f ′ (x) = −∞, autrement dit, Cf possède une tangente verticale en l’origine, et elle n’est donc pas dérivable en 0. c. On voit facilement que f ′ (x) = 0 ⇔ x = 1/e. Comme la fonction x → ln(x) est croissante, on en déduit que f ′ (x) < 0 sur ]0, 1/e[, f ′ (x) > 0 sur ]1/e, +∞[. Notre fonction f est donc : – nulle en 0, et comme on vient de le voir, Cf possède une tangente verticale à l’origine. – décroissante sur l’intervalle ]0, 1/e] – minimale en 1/e, où elle prend la valeur −1/e. – croissante sur [1/e, +∞[. En particulier, elle s’annule en 1 (notons de plus que f ′ (1) = 1 de sorte que x → x − 1 est tangente à Cf en au point (1, 0).) Enfin on a évidemment que limx→∞ f (x) = +∞, mais comme x → ln(x) est également divergente, Cf ne possède pas de droite asymptote en +∞. 4 5 4 Cf 3 2 1 T 1 d. 2 3 4 -1 Figure 2. La courbe Cf , la droite T d’équation y = x − 1 tangente à Cf au point (1, 0), pour x ∈ [0, 4]. Noter que l’axe des ordonnées x = 0 est tangente à Cf en (0, 0). 3. a. Déterminer les positions relatives de Cf et de la droite y = x suivant les valeurs de x. b. Dans le repère (O, i, j), hachurer l’ensemble A des points M : (x, y) tels que ( 0<x<e . f (x) < y < x c. Calculer l’aire de l’ensemble A. a. Introduisons la fonction g : x → f (x) − x. L’étude du signe de g va nous permettre d’étudier les positions relatives de Cf et de la droite y = x. Précisément, en l’abscisse x, – si g(x) ≥ 0, alors Cf est au-dessus de y = x – si g(x) ≤ 0, alors Cf est en dessous de y = x Notons que g ′ (x) = f ′ (x) − 1 = ln(x), de sorte que g est décroissante sur [0, 1] et croissante sur [1, +∞[. Comme g(0) = 0, et limx→∞ g(x) = +∞, on constate que g ne s’annule qu’en 0 et en un unique point de ]1, +∞[. C’est confirmé par la résolution de léquation g(x) = 0 : g(x) = 0 ⇔ x(ln(x) − 1) = 0 ⇔ x = 0 ou x = e. Finalement g(x) < 0 pour tout x ∈]0, e[ et g(x) > 0 pour tout x ∈]e, +∞[, ce qui, comme expliqué plus haut, nous donne la position relative de la courbe Cf et de la première bissectrice y = x. b. A est l’ensemble des points d’abscisses 0 < x < e qui se situent entre Cf et la droite y = x. c. D’après la question précédente, l’aire de A n’est autre que l’aire qui se situe sous la courbe représentative de la fonction x → −g(x) = x − f (x). Pour calculer l’intégrale on va avoir besoin de la primitive de x → x ln(x). On la cherche sous la 2 forme x → x2 ln(x) − Q(x), avec Q′ (x) = −x/2 et on trouve que 5 x→ x2 2 (ln(x) − 1/2) est la primitive recherchée. Finalement Z e x(1 − ln(x))dx aire (A) = 0 e 2 x (1 − ln(x) + 1/2) = 2 0 e2 4 = Exercice 3 Dans cet exercice on considère la suite de rééls Z 2 xk e−x dx, k ≥ 0 uk := R 1. A l’aide d’une intégration par parties, justifier que pour tout k ≥ 0, on a k+1 uk . 2 uk+2 = 2. Calculer u1 , et en déduire l’expression de u2k+1 pour tout k ≥ 0. 3. Etablir que u20 = Z e−x 2 −y 2 dxdy. R2 On admet alors que le changement de variables (passage en coordonnées polaires) ( R2 → R+ × [0, 2π) (x, y) → (r, θ) permet d’écrire u20 = Z r exp(−r 2 )drdθ. R+ ×[0,2π) En déduire la valeur de u0 . 4. Montrer alors que pour tout k ≥ 0 u2k = u0 (2k)! . 22k k! 5. La formule de Stirling stipule que n! ∼n→∞ Calculer e √ 2πn. ku2k , k! lorsque k → ∞. lim k→∞ et en déduire un équivalent de u2k n n √ 6 1. Soit k ≥ 0. Posons f (x) = xk+1 , f ′ (x) = (k + 1)xk et g ′ (x) = x exp(−x2 ), g(x) = − 21 exp(−x2 ). Par la formule d’intégration par parties k+1 +∞ Z +∞ x k+1 k uk+2 = − + exp(−x2 ) x exp(−x2 )dx. 2 2 −∞ −∞ Par croissance comparées, lim|x|→∞ xk+1 exp(−x2 ) = 0, et on déduit que k+1 uk 2 R 2. Pour une fonction f impaire et intégrable, R f (x)dx =R0. Or pour tout k ≥ 0, x → x2k+1 exp(−x2 ) est impaire (et intégrable puisque R |x|2k+1 exp(−x2 )dx < ∞. On a donc u2k+1 = 0 pour tout k ≥ 0. Alternativement, on aurait pu effectuer un calcul direct : +∞ Z 1 2 2 = 0. x exp(−x )dx = − exp(−x ) u1 = 2 R −∞ uk+2 = En utilisant la question 1 et une récurrence immédiate, on déduit que u2k+1 = 0 pour tout k ≥ 0. R R 2 2 3. Puisque u0 = R e−x dx = R e−y dy, on a bien Z Z Z 2 2 −y 2 −x2 2 e−x −y dxdy. e dy = e dx × u0 = R2 R R Par la formule de changement de variables on déduit donc u20 = Z −r 2 e rdrdθ = 2π Z 0 R+ ×[0,2π) et comme u0 ≥ 0, on conclut que u0 = √ √ ∞ −r 2 re 1 2 dr = 2π − e−r 2 +∞ = π, 0 π. 4. Montrons l’expression souhaitée u2k = π 2(2k)! 2k k! par récurrence sur k. Pour k = 0 la formule est évidente (on rappelle que 0! = 1). Si la formule est vraie jusqu’au rang k ≥ 0, d’après 1, on a u2k+2 = √ 2k + 1 √ (2k)! √ (2k + 2)! (2k + 2)! = π 2k+2 , π 2k = π 2k+1 2 2 k! (2k + 2)2 k! 2 (k + 1)! ce qui achève la preuve par récurrence. 5. D’après la formule de Stirling, √ √ 2k e 2k 2πk 1 ku2k (2k)! = πk 2k ∼k→∞ = 1. k! 2 (k!)2 2πk 22k e k Ceci revient à dire que √ ku2k lim = 1, k→∞ k! 7 ou encore que k! uk ∼k→∞ √ . k En utilisant à nouveau Stirling, on a donc également k √ k uk ∼k→∞ 2π . e Exercice 4 On considère la suite u0 = 1 un+1 = √ 5 + 4un , n ≥ 0. 1. Montrer que pour tout n ≥ 0, un est bien définie. 2. Etudier le signe de la fonction ( [−5/4, +∞) → R . g: √ x → 5 + 4x − x 3. En déduire que (un ) est monotone, et converge. Calculer limn→∞ un . 4. Faire l’étude de la suite √ v0 = 10 vn+1 = 5 + 4vn , n ≥ 0. 1. Par récurrence, on va voir que un est bien définie, un ≥ 0. L’assertion initiale est trivialement√vérifiée. Si elle est vraie jusqu’au rang n ≥ 0, alors 5 + 4un ≥ 0 de sorte que un+1 = 5 + 4un est bien définie, et positive, ce qui achève la preuve. 4 2. On a g′ (x) = √5+4x − 1, de sorte que la fonction g est croissante sur [−5/4, −1/4], puis décroissante sur [−1/4, +∞). Or g(−5/4) = 5/4, g(−1/4) = 9/4, lim g(x) = −∞, x→∞ et donc g, sur [−5/4, +∞], prend des valeurs positives, puis négatives, et ne change de signe qu’une seule fois en un certain point x0 ∈ [−5/4, +∞]. Pour le déterminer il faut résoudre g(x0 ) = 0. On a donc √ 5 + 4x0 = x0 ⇔ x20 − 4x0 − 5 = 0 et x0 ≥ 0, or les deux racines du polynôme X 2 − 4X − 5 sont −1 et 5, et on trouve donc finalement que x0 = 5. Finalement la fonction g est positive sur [−5/4, 5] et négative sur [5, +∞). 3. Notons que un+1 − un = g(un ). Une récurrence √ immédiate assure que 0 ≤ un ≤ 5 pour tout n. En effet 0 ≤ un ≤ 5 implique 0 ≤ 5 + 4un ≤ 5. On déduit de la question précédente que pour tout n ≥ 0, un+1 − un ≥ 0, et donc un est croissante, majorée par 5, donc elle converge. √ Puisque √ limn→∞ un = limn→∞ un+1 = limn→∞ 5 + 4un , et que la fonction x → 5 + 4x est continue, la limite ℓ de un vérifie forcément √ ℓ = 5 + 4ℓ ⇔ g(ℓ) = 0, comme on a vu plus haut ceci entraı̂ne que ℓ = 5. 8 4. Par une étude en tous points similaire on a vn ≥ 5 pour tout n ≥ 0, et donc (vn ) est décroissante minorée, elle converge, et à nouveau, la seule limite possible est ℓ. √ Remarque : Soit f : x → 5 + 4x. On a f ([−5/4, +∞)) = [0, +∞) de sorte que toute suite de la forme √ w0 ∈ [−5/4, +∞), wn+1 = 5 + 4wn , n ≥ 0 est bien définie pour tout n ≥ 0, et même wn ≥ 0 pour tout n ≥ 1. 2 Par ailleurs f possède un unique point fixe ℓ = 5. Enfin f ′ (x) = √5+4x , de sorte que supx≥0 f ′ (x) = √25 < 1. Par le problème qui suit, la suite (wn ) converge donc vers ℓ lorsque n → ∞. Problème On considère un intervalle ouvert I ⊂ R, une fonction f : I → I de classe C 1 , et la suite u0 ∈ I, un+1 = f (un ), n ≥ 0. A. Dans cette partie on suppose qu’il existe ℓ ∈ I tel que f (ℓ) = ℓ avec |f ′ (ℓ)| < 1. 1. Montrer qu’il existe un a > 0 tel que pour J = [ℓ − a, ℓ + a] on a J ⊂ I, f (J) ⊂ J, sup |f ′ (x)| =: cJ < 1. x∈J 2. On suppose que u0 ∈ J, avec J satisfaisant les conditions de la question précédente. Montrer que pour tout n ≥ 0, |un+1 − ℓ| ≤ cJ |un − ℓ|. En déduire que un → ℓ lorsque n → ∞. B. Dans cette partie on suppose qu’il existe ℓ ∈ I tel que f (ℓ) = ℓ avec |f ′ (ℓ)| > 1. 1. Montrer qu’il existe un a > 0 tel que si on pose J = [ℓ − a, ℓ + a] on a J ⊂ I, inf |f ′ (x)| =: CJ > 1. x∈J 2. On suppose que u0 ∈ J, u0 6= ℓ, avec J satisfaisant les conditions de la question précédente. Montrer que si un ∈ J, alors |un+1 − ℓ| ≥ CJ |un − ℓ|. En déduire qu’alors il existe n0 ∈ N tel que un0 ∈ / J. 3. Que dire de la suite (un )n≥0 lorsque u0 = ℓ ? A. 1. Comme I est ouvert et ℓ ∈ I, dès que a est suffisamment petit on a bien [ℓ − a, ℓ + a] ⊂ I. Par hypothèse f ′ (.) est continue sur I, or |f ′ (ℓ)| < 1, donc pour a suffisamment petit, on a supx∈J |f ′ (x)| = cJ < 1. Pour un tel J, et x ∈ J, d’après l’inégalité des accroissements finis, |f (x) − ℓ| = |f (x) − f (ℓ)| ≤ cJ |x − ℓ| < |x − ℓ|, de sorte que et donc f (J) ⊂ J. |x − ℓ| ≤ a ⇒ |f (x) − ℓ| ≤ a, 9 2. D’après les hypothèses sur J, on a un ∈ J pour tout n ≥ 0. L’inégalité des accroissements finis assure par ailleurs que |un+1 − ℓ| = |f (un ) − f (ℓ)| ≤ cJ |un − ℓ|, n ≥ 0. Une récurrence immédiate permet alors d’assurer que |un − ℓ| ≤ (cJ )n |u0 − ℓ| −→ 0, n→∞ puisque 0 ≤ cJ < 1, et on conclut que un −→ ℓ. n→∞ B. 1. Le raisonnement est en tous points similaire au début de celui de la question A.1. 2. Pourvu que f (un ) ∈ J, par Taylor-Lagrange, ∃c ∈ (un , l) tel que |un+1 − ℓ| = |f (un ) − f (ℓ)| = |un − ℓ||f ′ (c)| ≥ CJ |un − ℓ|, où on a utilisé que un ∈ J ⇒ c ∈ J de sorte que |f ′ (c)| ≥ inf x∈J |f ′ (x)| = CJ . On déduit par une récurrence immédiate que tant que un ∈ J, on a |un − ℓ| ≥ (CJ )n |u0 − ℓ|. Si u0 6= ℓ, le membre de droit ci-dessus tend vers +∞, et donc forcément ∃n0 tel que un0 ∈ / J. 3. Si u0 = ℓ, une récurrence immédiate assure que un = ℓ pour tout n ∈ N et donc un → ℓ dans ce cas. Remarque : Dans le cas A. on parle de point fixe stable / attracteur. Dans le cas B, on parle de point fixe instable / répulsif. 10