Un exemple : la guerre d’Algérie « l’ Algérie est un prolongement méditerranéen de la France continentale. C’est une Corse à peine plus vaste et à peine plus éloignée… » livre scolaire des années cinquante. Des déséquilibres « Je suis né à trente kilomètres au sud d’Alger… Moi qui les ai vus travailler, je me suis toujours étonné d’entendre dire que les Arabes ne faisaient rien. Ce que je savais, parce qu’on me le répétait, c’était qu’ils étaient d’une autre race que moi, inférieure à la mienne… Nous étions venus défricher les terres et leur apporter la civilisation… Les Arabes n’en souffriraient pas, disait-on ? Ce sont des gens qui n’ont pas les mêmes besoins. Ce fut un grand étonnement pour moi quand je m’aperçus qu’ils étaient des hommes semblables à nous, qu’ils riaient, qu’ils pleuraient. Découverte simpliste ? Beaucoup de mes compatriotes ne l’ont pas tous faits. » L’explosion La guerre « Le front de libération nationale n’aura qu’un ennemi : le colonialisme ; Un seul but : l’indépendance nationale ; il devra rassembler toutes les énergies saines du pays et internationaliser le problème algérien. Moyens de lutte : tous. » « l’impuissance des hommes d’Etat à forcer le destin et à changer la nature du régime nous accula à la guerre » 13 Mai1958 F.Abbas 1955 J Roy « J’étais partisan d’une émancipation progressive qui mènerait les colonies à l’indépendance. Quelques hommes seulement partageaient mes inquiétudes » conséquences P Mendès- France 1953 Un schéma et des supports pour travailler sur le conflit algérien en terminale IV ème REPUBLIQUE ET ALGERIE Un régime fragile Un contexte international : e Décolonisation Guerre froide Atlantisme Reconstruction européenne Oppositions intérieures Un texte : la constitution établit un régime parlementaire mais une pratique affaiblit l’exécutif : l’investiture et rend l’assemblée toute puissante. L’action du gouvernement est souvent paralysée et cela explique l’instabilité ministérielle PCF RPF Mouvements poujadistes qui a du mal à surmonter les crises Le boulet algérien : destructeur de la Quatrième République Une décolonisation difficile : De nombreux facteurs Colonie de peuplement(1M) Statut de département Enjeu économique (gaz et produits agricoles) Une situation de crise financière (dépenses dans le budget), morale (les jeunes appelés du contingent sont envoyés en Algérie), politique (reproches des intellectuels face à la politique colonialiste de G Mollet, le national mollettisme, et aussi la torture, la censure « les modérés remplissent les caisses et les socialistes les vident » Pinay Mésentente croissante avec la métropole -inégalité de représentation politique entre les Algériens et les Français (Musulmans 8 fois plus nombreux) -inégalités sociales et économiques en 1954 l’engrenage de la violence et l’accélération des difficultés après 1956 :la toussaint rouge marque l’appel à l’insurrection et la création du FLN renversé par la crise du 13 mai 1958 ALGERIE 1 « …Malgré les revendications nationalistes, c’est une Algérie française que l’on entreprend d’édifier après la guerre de 1939-45.L’égalité des droits est proclamée, mais les réformes ne sont guère appliquées, les élections truquées. Les pseudo-élus ne représentent rien ni personne, ne jouissent d’aucune influence. La poussée démographique a pour résultat le sous emploi chronique, la désertion des campagnes au profit des bidonvilles, la misère et le désespoir. La petite bourgeoisie musulmane, instruite à notre contact, cherche vraiment un débouché non seulement économique mais surtout administratif et politique. Or, elle ne le trouve pas… » J. Soustelle, rapport au président du conseil, mai 1956. 2 « …Le jour de mon arrivée, toute l’Algérie s’était donné le mot d’ordre pour refuser toute proposition de réformes. Tous étaient mobilisés contre le président du conseil… D’abord, parce qu’il était socialiste, et vous savez, dans leur majorité les Français d’Algérie n’étaient pas des gens de gauche. La cérémonie, si on peut dire, se déroula sous une grêle de tomates, de billes de plomb et de mottes de terre. C’était horrible… Le président dut précipitamment sauter en voiture et tout d’abord le palais d’été puis son bateau… » J. Chevalier, témoignage du maire d’Alger en février 1956. 3 « …J’ai personnellement rencontré G Mollet, le lendemain de ce nouveau 6 février. C’était un homme bouleversé, l’image d’un doctrinaire pour la première fois aux prises avec la réalité et sa complexité… » P Laffont, L’expiation,1970. …Les communistes se sont abstenus. A Alger, la confusion est extrême. Le général Massu accepte le 13 mai au soir la 4 « Le 13 mai est organisé à Alger une grande manifestation pour s’opposer à l’investiture de Pflimlin considéré comme un bradeur. Les gaullistes sont pris de vitesse et sur l’initiative de présidence du comité de salut public Lagaillarde, le gouvernement général est pris d’assaut. A Paris, à 3 h 25 dans la nuit du 13 au 14 mai, à une forte majorité, le maire de Strasbourg est investi… » J Touchard, Le gaullisme, 1940-1964. 5 « …Nous faisons appel à de Gaulle, seul capable de prendre la tête d’un gouvernement de salut public défendant nos intérêts… » Extrait du premier appel du comité de salut public le 13 mai 1958. 6 « …Je veux revenir au pouvoir dans la légalité… Croit-on qu’à 67 ans, je vais commencer une carrière de dictateur ?… A présent, je vais rentrer dans mon village et je m’y tiendrai à la disposition du pays… » réponse faite lors de la conférence de presse du général de Gaulle, 19 mai 1958. 7 «… J’ai tout lieu de croire qu’il ne s’agit pas en l’occurrence d’une réforme de la Constitution… Il s’agit d’un changement de régime… Je dénonce le complot minutieusement mis en place dont les ramifications parties d’Alger sont remontées jusqu’à Paris, jusque dans les palais officiels… En droit, le général de Gaulle tiendra ce soir ses pouvoirs de la représentation nationale. En fait, il les détient déjà du coup de force… » F.Mitterrand, discours à l’Assemblée nationale, en réponse à l’intervention du général de Gaulle devant le parlement, 1 juin 1958. 8 « En prenant la direction de la France, j’étais résolu à la dégager des astreintes que lui imposait son empire en juin 1958.On peut penser que je ne ferais pas, comme on dit, de gaieté de cœur. Pour un homme de mon âge et de ma formation, il était cruel de devenir, de son propre chef, le maître d’œuvre d’un pareil changement. » Ch. de Gaulle, Mémoires d’ espoir, 1958 Nicole Lucas, 2009