Dr Eric Hispard et Mme Elodie Marchin
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Docteur Eric Hispard Praticien Hospitalier. Service de médecine addictologique Hôpital Fernand Widal - APHP Paris CSAPA de l’ANPAA 75, antenne CAP 14 [email protected] Elodie Marchin Psychologue. CSAPA de l’ANPAA 75, antenne CAP 14 [email protected] Selon vous, serait-il intéressant de recevoir les enfants des patients de cap 14 ? Oui 90% Non 5% NRP 5% Avez-vous eu un parent en difficulté avec l’alcool ? Oui 49% Non 51% Si oui, quand vous étiez enfant, auriez-vous aimé que des spécialistes de l’alcoologie vous parlent de la dépendance et du soin ? Oui 60% Non15% NRP 25% Objectif : recueillir les idées et les expériences des patients, éventuellement en tant que parents et aussi, pour certains, en tant qu’anciens enfants de parents en difficulté avec l’alcool. Chaque patient a sa propre idée de ce qui devrait être fait : - accueil individuel de l’enfant - accueil en famille - quand ça commence à aller mieux du côté de l’alcool … proposition individualisée ! ! Beaucoup ont compris très tard de quoi souffrait exactement leur parent ( 25 ans, 40 ans…). Les malaises, la dépression, les ivresses aiguës…n’étaient pas toujours compris comme faisant partie de l’alcoolodépendance. Poids de l’inquiétude concernant le comportement de leur parent dans leur existence : violence, absence, imprévisibilité, oublis, risques accidentels, crainte pour la santé du parent, honte… ! Importance de nommer ce qui se passe ! Besoin d’aide sur les questions pratiques. Ex : que faire quand le parent fait une chute ? ! De 3 ans à…jusqu’à quand est-on un enfant ? ! Nommer la maladie ! Mais qu’est-ce qu’une maladie pour un enfant ? ! Mais qu’est-ce qu’une dépendance ? ! Travailler les représentations ! Ecouter le ressenti et le point de vue de l’enfant ! Répondre aux questions ! Solliciter celles qu’il n’a encore jamais osé évoquer ! ! Evaluer la réalité de la situation familiale en tenant compte de sa configuration (parentification, dysfonctionnement scolaire, modalités d’expression de l’enfant, bénéfices secondaires…) Expliquer le soin et sa temporalité…qu’on peut en guérir et que l’amélioration, la stabilisation provoquent des nécessaires ruptures d’équilibre dans la famille ! Montrer la réalité du soin, voir le médecin, voir l’espace ! Adapter les conditions d’accueil : horaire, salle d’attente, disponibilité ! ! Profiter de cet entretien pour évoquer le risque potentiel de dépendance pour les enfants Un retour avec le parent sur les modifications éventuelles depuis cette rencontre ! ! Il y a des résistances de la part des soignants : est-ce à nous de nous en occuper ? Sommes nous compétents pour ça ? Allons-nous compromettre l’alliance thérapeutique ? Crainte de culpabiliser le patient Du côté des patients : minimisation de l’impact que ça peut avoir sur les enfants, risquant de renforcer leur culpabilité. Crainte de nommer directement la question alcool dans la famille et à l’entourage ! ! Même en l’absence de cet entretien, la proposition incite la personne concernée à oser parler directement de son problème de dépendance à son (ou ses) enfant(s) Les enfants ont une clinique des difficultés de leur parent. Ils en souffrent puis s’en accommodent ! Bénéfice à l’ensemble de la famille ! Aide à accepter le soin et le tiers nécessaire ! ! Pensez-vous que vos enfants soient au courant de votre problème d’alcool ? Avez-vous l’impression qu’il y a une incidence pour eux ? ! Avez-vous déjà parlé de ce problème avec eux ? ! Souhaitez-vous leur en parler actuellement ? ! Voulez-vous un entretien avec eux et un membre de l’équipe d’addictologie ? ! ! ! ! ! ! ! ! Allain-Vovar, J., Demaria D. 2007. Grandir dans l’ombre d’un parent alcoolique. Lyon, Chronique sociale. Bandura, A. 1999. « A sociocognitive analysis of substance abuse : an argentic perspective », Psych. Sciences, n°10, 214-217. 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