Séisme de magnitude 4,8 dimanche 26 février 2012 dans les Alpes Dimanche 26 février 2012 au soir (23h37 heure locale) s'est produit un séisme de magnitude 4,8 à 4,9 selon les sources à la limite entre les Hautes-Alpes (05) et les Alpes-de-Haute-Provence (04) à 16 km au nord-est de Barcelonnette (Figure 1). De tels événements ne sont pas rares, il s'est produit en métropole 23 secousses de magnitude supérieure à 4,8 (jusqu'à 5,8 à ce jour) depuis 1982. Figure 1 : Sismicité régionale enregistrée depuis 1960. L'étoile localise l'épicentre du séisme de dimanche soir. En juillet 2011, un séisme de magnitude 5,2 situé à 110 km à l'ouest de la Corse avait été aussi largement ressenti. La localisation exacte du séisme de dimanche en copiant et en collant ce lien : http://maps.google.fr/maps?q=44.52N+6.72E&hl=fr&sll=44.48181,6.833496&sspn=0.457569,1.056747&t= h&z=15%29. 1 Cette région, la bordure ouest des Alpes internes, est connue pour sa sismicité fréquente de magnitude faible à modérée. C'est une zone surveillée, notamment depuis la crise dite de l'Ubaye en 2003 et 2004 où la région fut le siège d'un essaim sismique de pas moins de 16 000 événements en l'espace de quelques mois ; la plupart de ces séismes étaient toutefois de magnitudes trop faibles (< 3,0) pour être ressentis par la population. Figure 2 : Sismicité journalière enregistrée en Ubaye lors de l'essaim sismique de 2003-2004 où 200 à 250 séismes sont survenus quotidiennement lors des périodes les plus actives. Les avis divergent encore sur la profondeur réelle de survenance du séisme : de 2 km à 10 km de profondeur. Quoi qu'il en soit, ce séisme s'est produit proche de la surface, ce qui explique pour partie le très large ressenti de l'événement jusqu'à 150 km aux alentours, dans un grand quart sud-est de la France allant de Grenoble jusqu'à Marseille et Nice plus à l'est. 2 Figure 3 : Témoignages recueillis par le Bureau Central Sismologique Français : le séisme a été largement ressenti dans le quart sud-est de la France. A cette heure, aucun dégât notable n'a été signalé : les vallées entre Ubaye, Embrunnais et Queyras sont peu peuplées et il y a peu de domaines skiables potentiellement plus exposés à cette période de l'année. Il n'est pas impossible que des bâtiments peu entretenus ou déjà fragilisés aient subi des dégâts, la survenance d'avalanches ou d'éboulements non encore signalés n'est pas exclue non plus. La secousse principale a été suivie de plusieurs centaines de répliques de moindre magnitude avec toutefois deux répliques ressenties de magnitude 3,8 et 4,0. Contrairement à la prévision de la survenance des séismes majeurs, les répliques sismiques sont des phénomènes bien compris et dont la dynamique (fréquence de survenance, magnitude, localisation géographique) suit des relations empiriques établies et validées depuis des décennies. Pierre TINARD 3