NAPOLEON Cheilinus undulatus (Ruppell, 1835) Source : Randall Famille : Labridés REPRODUCTION ELÉMENTS-CLÉS DE DISTINCTION Le napoléon peut changer de sexe avec l’âge, certaines femelles devenant des mâles. Il existe cependant certains individus qui sont mâles dès leur naissance. Les adultes ont une bosse proéminente sur le front. Taille à maturité : 50 cm pour les femelles et 60 cm pour les mâles. Les grands individus sont vert pâle avec des points sombres sur les écailles tendant à former des barres. La tête des plus grands poissons est bleu-vert à bleue avec des lignes ondulées jaunâtres. Ecailles très grandes. Comportement de ponte : bien que de grandes agrégations de plusieurs centaines d’individus aient été jadis recensées, ils se rassemblent en général par petits groupes dans les passes. Ces groupes comportent un mâle dominant et des mâles secondaires. ESPECES PROCHES L’essentiel de la fécondation, qui a lieu à plusieurs mètres au-dessus du fond, est assurée par le mâle dominant. Les femelles pondent plusieurs fois lors d’une saison de reproduction. Les oeufs sont pélagiques, les larves s’installent sur les récifs coralliens après 3 à 10 semaines en mer. Le napoléon est parfois confondu avec le perroquet à bosse. Il s’en distingue par ses dents soudées, ses écailles un peu plus petites et sa couleur grise. Le jeune napoléon peut être confondu avec 2 espèces de labres, le labre vert (Cheilinus chlorourus) et le labre à queue trilobée (Cheilinus trilobatus). Il s’en distingue par une bande noire passant à travers l’œil et l’absence de toute coloration rouge. MENSURATIONS Moyennes : 60 à 90 cm. Maximales : 2,29 m et 191 kg. C’est un des plus gros poissons du récif. En Nouvelle-Calédonie, les spécimens de plus de 1,20 m sont rares et ceux de plus de 1,50 m sont exceptionnels. COMPORTEMENT Comme la plupart des labres, le napoléon est diurne. Le jour, il longe le récif et, la nuit ou en cas de danger, il se réfugie dans des crevasses du récif, chaque individu ayant un nombre limité de caches. Vie sociale : le juvéniles est solitaire. L’adulte peut vivre en petits groupes. Migration : Aucune. Plutôt sédentaire. La présence de gros individus plusieurs années de suite au même endroit représente une vraie attraction pour la plongée touristique. ALIMENTATION Il se nourrit principalement de proies à la carapace dure. Il peut ingèrer aussi des proies toxiques telles que l’étoile de mer Acanthaster planci, des poissons coffres ou des nudibranches. CROISSANCE ET MORTALITÉ Le napoléon a une croissance lente, atteignant la maturité sexuelle vers 8 ans et une taille d’1 m vers 15 ans. L’âge maximal est au moins de 32 ans. Caractères distinctifs complémentaires : D II 10 ; A III 8 ; P 12 Le napoléon change de coloris et de forme avec la taille. Les très jeunes (moins de 12 cm) sont gris clair avec des points noirs dispersés sur le corps. Les jeunes (12-30 cm) ont des tâches noires verticales sur chaque écaille de leurs flancs. Ces tâches rétrécissent avec l’âge et ne forment plus que des traits chez les grands adultes. Les adultes sont vert sombre. Leur bosse sur la tête s’agrandit avec l’âge et les lèvres deviennent de plus en plus charnues. A tout âge, ils ont une paire de lignes horizontales en arrière de l’oeil. ------------------------------------------------------------------------------------------------------ ECOLOGIE Distribution Indo-Pacifique : de la Mer Rouge aux Tuamotu et du sud du Japon à la Nouvelle-Calédonie. Nouvelle-Calédonie : sur l’ensemble du Territoire. Biotopes Juvéniles : ils vivent dans des habitats variés des zones lagonaires peu profondes. Ils préfèrent les zones coralliennes riches, surtout celles de coraux branchus. Adultes : ils sont rencontrés le plus souvent dans les zones sous influence océanique (pentes externes, passes et abords). Domaines de profondeur Jusqu’à 60 m. USAGES ET RISQUES Intérêt Pêche commercial: dans la Pacifique, il est principalement capturé pour le marché des poissons vivants (HongKong, Chine, Taiwan et Singapour). Il est quelquefois rencontré sur le marché de Nouméa. Aquaculture : il présente un fort potentiel pour l’aquaculture et de nombreux essais sont en cours. Le cycle complet de cette espèce n’est pas encore maîtrisé et pour le moment, l’élevage se cantonne au grossissement de juvéniles sauvages en cage. Pêche plaisancière et vivrière : il est recherché comme trophée par les chasseurs sous-marins. Capture Engins : à la ligne et au fusil sous-marin. Beaucoup de napoléons sont perdus en chasse sous-marine car, une fois blessés, ils se bloquent au fond de leur cache d’où il est très difficile de les extraire. Etat de la ressource Nouvelle-Calédonie : il s’est considérablement raréfié bien qu’il soit encore assez bien représenté dans les zones isolées et sur une partie d’Ouvéa. Les très gros (plus de 1,20 m) sont maintenant très rares. La chasse sous-marine a certainement fortement contribué à son déclin. La sédentarité des gros individus et l’attrait qu’ils représentent pour la plongée touristique engendrent probablement beaucoup plus de revenus que leur vente sur le marché. Le napoléon devrait être protégé avant qu’il ne disparaisse de certaines zones du Territoire. Attention ! Les gros individus sont souvent ciguatoxiques, particulièrement dans certains pays (Polynésie Française, Fidji). Source : Randall Monde : sa biologie (grande longévité, maturation sexuelle tardive, agrégation de reproduction) et sa faible abondance rendent cette espèce particulièrement vulnérable. Des méthodes de pêche destructrices (cyanure et chasse sous-marine nocturne) et le développement du marché des poissons vivants en Asie ont précipité son déclin dans de nombreux pays du Pacifique. Sur les marchés asiatiques, les grands individus sont de plus en plus rares et ceux vendus sont pour la plupart des juvéniles. Il est présent sur la liste rouge de l’UICN depuis 1996.