sCienCe - CHRU Lille

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EDITORIAL
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Une année qui s’annonce riche innovations
Cérémonie des vœux 2013
Le CHRU de Lille « investit pour préparer l’avenir »
Lundi 21 janvier avait lieu, dans le hall de l’hôpital Huriez, la traditionnelle cérémonie des vœux, présidée cette année par
Jean-Louis Frémaux, Vice-Président du Conseil de Surveillance. L’occasion de revenir sur les réussites de l’année écoulée
tout en dévoilant les grands axes de travail et les projets pour 2013.
« La recherche
au cœur de notre
dynamisme »
Devant un parterre composé de
professionnels du CHRU et de
partenaires de la région, et en
présence de Daniel Lenoir, Directeur Général de l’Agence Régionale de Santé (ARS) du NordPas-de-Calais, M. Frémaux a tout
d’abord rendu hommage à l’ensemble du personnel du CHRU,
incarnant à ses yeux « les valeurs
du service public » avant de rappeler la « tradition d’hospitalité »
qui caractérise la région. Il s’est
ensuite tourné vers la ConceptRoom (chambre du futur) exposée dans le hall, une « innovation
majeure » symbolisant « l’investissement du CHRU au côté des
industriels ». Autres réalisations
phares de l’année 2012, le renou-
vellement de la convention-cadre
avec le Conseil Régional, l’extension de l’hôpital Roger Salengro et
de l’hôpital Fontan, l’Unité Hospitalière Spécialement Aménagée
(UHSA), la construction des bâtiments Stérinord ou encore la
labellisation d’OncoLILLE (voir
Contact n°110), « une formidable
reconnaissance de nos compétences
et de notre potentiel en la matière »
s’est félicité Jean-Louis Frémaux.
Un budget
équilibré,
fruit « d’efforts
constants »
Autre point de satisfaction, le
budget du CHRU à l’équilibre
pour la quatrième année consécutive. Au total, ce sont 103 millions d’euros qui ont été investis
en 2012, soit 30 millions de plus
par rapport à 2011.
Sans surprise, les travaux effectués sur l’ensemble du CHRU
occupent le poste de dépense
le plus important, avec près de
64,8 millions d’euros investis.
Viennent ensuite les équipements médicaux à hauteur de
18,9 millions d’euros, les systèmes d’information (11,8 millions d’euros) et l’équipement
non médical (4,9 millions d’euros). Parallèlement, 250 emplois
supplémentaires sont venus
renforcer les équipes du CHRU
en 2012.
« Des projets à
foison pour 2013 »
porte unique de l’urgence ou
le projet de construction du
futur Hôpital Cardiovasculaire
et Pulmonaire, pour lequel un
architecte vient d’être désigné. Les efforts se poursuivront également au niveau du
Département des Prestations
Hôtelières afin d’améliorer
toujours davantage le confort
des patients, dans le sillage de
la Concept-Room. Jean-Louis
Frémaux a ainsi rappelé l’une
des vocations du CHRU, celle
« d’apporter l’excellence grâce
à la conjugaison de nos savoirfaire ».
A. Camus
De nombreux projets sont
d’ores et déjà engagés pour
cette année 2013, à commencer par la construction de la
Contact - Mars 2013
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LA SCIENCE AVANCE
Prise en charge des AVC
Les bénéfices de la régulation prouvés par une étude
Menée d’octobre 2008 à juillet 2011 sur 302 patients traités pour un AVC, une étude conduite pour la première fois par
les médecins spécialistes de l’urgence et de la neurologie vasculaire (Dr Cassola, Dr Bodenant, Dr Girot, Pr Cordonnier,
Pr Wiel, Pr Leys, Dr Goldstein) a démontré que l’appel au 15, lorsque se présentent les symptômes d’un AVC, réduit
significativement le délai de prise en charge. Contact vous explique…
Le centre de régulation des appels vers le 15
Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) regroupent schématiquement deux sortes de
troubles : les infarctus cérébraux
et les hémorragies cérébrales.
La thrombolyse, qui consiste
à déboucher une artère, n’est
possible qu’en cas d’infarctus
cérébral et doit être pratiquée
dans un délai de 4h30 après les
premiers symptômes.
La régulation :
une chaine de soin au
service des patients
La régulation est le processus
de prise en charge du patient, de
son appel vers le 15 jusqu’à son
hospitalisation. L’appel du patient
ou de l’un de ses proches arrive
d’abord vers les assistants de régulation médicale qui collectent
plusieurs informations sur le
patient puis transmettent l’appel vers le médecin régulateur.
Le médecin régulateur prend
Contact - Mars 2013
alors contact avec le neurologue vasculaire qui va lancer en
collaboration avec son collègue
urgentiste l’alerte thrombolyse.
Dès son arrivée aux urgences,
le patient peut ainsi bénéficier
d’un accès immédiat à l’imagerie permettant de déterminer
avec précision son état.
Un gain de temps
vital
Les bénéfices de cette prise en
charge complète des patients
par les équipes du SAMU ont
été mis en lumière par les résultats découlant de l’étude.
Au final, le délai de prise en
charge intra-hospitalière pour
les patients pour lesquels un
contact a été établi entre le
régulateur du Centre 15 et le
neurologue, était réduit de 42
minutes en moyenne par rapport aux patients non régulés, et de 15 minutes par rap-
port aux patients régulés sans
contact avec le neurologue. Un
gain de temps précieux quand
on connait les dégâts provoqués par l’AVC sur le patient :
chaque minute, ce sont près de
1,9 millions de neurones qui
disparaissent chez ces patients,
avec des conséquences parfois
dramatiques.
Mieux informer
le grand public
L’AVC est en effet la première
cause de handicap acquise de
l’adulte en France. C’est aussi
la deuxième cause de démence
derrière la maladie d’Alzheimer et la troisième cause de
mortalité (228.000 décès par
an). Une prise en charge plus
rapide passe avant tout par
une meilleure information du
grand public sur les signes de
l’accident vasculaire cérébral :
troubles du langage, paralysie
de certaines parties du corps,
altération du champ visuel…
et permettrait de réduire les
séquelles de l’AVC. Des efforts
constants sont aussi réalisés
du côté de la régulation par le
Centre 15 : les critères de
lancement de l’alerte de thrombolyse ont été élargis au maximum afin de détecter le maximum de patients victimes d’un
accident vasculaire cérébral.
En 2012, 371 400 régulations ont
été effectuées conjointement
par le Centre 15 du CHRU et
la permanence des soins ambulatoires (PDSA).
A. Camus
LA SCIENCE AVANCE
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Grossesses gémellaires et prématurité
La recherche progresse
Alors que les naissances prématurées concernent près de 50% des grossesses gémellaires et qu’environ 30% des
femmes enceintes de jumeaux accouchent avant 8 mois de grossesse, une étude vient prouver l’inefficacité de la
progestérone dans la lutte contre les naissances prématurées. Contact vous en dit plus…
Cette avancée de la recherche
sur la progestérone et son utilisation en cas de grossesse
gémellaire est le fruit d’une
étude multicentrique menée
conjointement par le CHRU de
Lille, les équipes du Professeur
Rozemberg du CH de Poissy et
celles du Professeur Senat de
l’hôpital Bicêtre.
Limiter les naissances prématurées
La progestérone est un médicament permettant de relâcher le
muscle utérin et de limiter les
contractions. En participant au
maintient de la grossesse, elle
permet de réduire les risques
de naissance prématurée chez
les femmes ayant déjà accouché
prématurément et de diminuer
ainsi les séquelles pour le nouveau-né. Efficace dans le cadre
d’une grossesse unique, la progestérone est également utilisée lors
de grossesses gémellaires, particulièrement aux Etats-Unis, alors
que son efficacité avait déjà été
contestée pour cette utilisation.
Une étude menée
pour la première fois
Bien que 8 études internationales avaient démontré l’inefficacité de la progestérone en
cas de grossesse gémellaires, aucunes n’avaient pour l’heure été
menées sur des populations à
risque. Conduite de 2006 à 2010
sur 480 patientes, provenant majoritairement du CHRU de Lille,
l’étude co-pilotée par le Pr Philippe Deruelle, responsable des
urgences gynéco-obstétricales,
du centre de la naissance et du
service de pathologie maternelle
et fœtale a été menée sur des
cas de grossesses gémellaires
avec col court. Les résultats ont
démontré que les risques de
naissance prématurée ne
diminuaient pas chez les patientes ayant reçu un traitement
de progestérone et qu’en conséquence, sa prescription était déconseillée.
Une reconnaissance
internationale
La réalisation de l’étude aura
mobilisé l’ensemble de la maternité du CHRU, le service de
pathologie maternelle et fœtale
et la délégation à la recherche
clinique et à l’innovation (DRCI).
Publiés dans l’American Journal
of Obstetrics and Gynecology,
les résultats ont été présentés
le 14 février dernier à San Francisco lors de la convention annuelle de la Society of Maternal
Fetal Medicine. Le Pr Deruelle
s’est vu remettre, au nom de
toutes les équipes impliquées
dans l’étude, le prix « March
of Dimes », symbole d’une reconnaissance internationale de la
qualité du travail de la recherche
française.
A. Camus
Contact - Mars 2013
6
LA SCIENCE AVANCE
Un équipement de pointe pour séquencer le génome humain
Une nouvelle plateforme de séquençage de l’ADN
Pour le Pôle de Biologie-Pathologie-Génétique
La connaissance de la séquence des gènes vise à mettre en évidence chez les patients les mutations responsables
de maladies génétiques ou de cancers. Le séquençage de l’ADN est une technique de détermination des éléments
constitutifs des gènes. En 2013, le pôle de Biologie-Pathologie-Génétique se dotera d’une Plateforme de Séquençage de l’ADN de Nouvelle Génération. Un ensemble d’équipement de pointe que nous présentent le Pr Brigitte
Jude, Chef du Pôle de Biologie Pathologie Génétique, et le Pr Nicole Porchet, Responsable du Plateau Commun de
Biologie et Génétique Moléculaires.
Contact : quel est le principe
de cette plateforme ?
Pr Brigitte Jude : « Le projet
consiste à créer une Plateforme de
Séquençage Clinique à haut débit,
partagée par toutes les équipes médicales du Pôle, dans le cadre du diagnostic biologique des maladies génétiques ou de la prise en charge des
patients atteints de cancers. La plateforme comportera 3 séquenceurs
de type NGS (ce sont des appareils
qui réalisent la réaction enzymatique de séquençage de l’ADN), des
robots (destinés à la préparation et
la purification en amont du séquençage des banques d’ADN de chaque
patient) et d’ordinateurs et logiciels
(permettant en aval du séquençage,
de traduire les données brutes en
données médicales). La Plateforme
Contact - Mars 2013
permettra au Laboratoire d’accéder
au statut de Laboratoire National de
Diagnostic Approfondi, grâce à des
financements obtenus dans le cadre
du Plan National Maladies Rares 2
et du Second Plan Cancer.»
Contact : quelles sont les avancées permises par cette nouvelle
technologie ?
Pr Nicole Porchet : « De
1980 à 2005, le principe du séquençage de l’ADN a assez peu
évolué et il faut se rappeler que
le séquençage intégral du génome
humain par la technique de Sanger
a duré 13 ans et qu’il a mobilisé
un consortium international de 20
laboratoires de recherche. Or depuis 2005, de nouvelles méthodes
ont vu le jour, grâce à l’apport très
important des nanotechnologies
et de la bioinformatique. On peut
aujourd’hui obtenir une séquence
brute du génome humain en
quelques heures. Le séquençage
clinique de nouvelle génération
permettra de séquencer beaucoup
plus rapidement qu’auparavant
et à moindre coût des panels de
gènes choisis en fonction de la maladie de chaque patient (médecine
personnalisée). »
Contact : Cette plateforme
concrétise-t-elle une collaboration au sein du CHRU ?
Pr Nicole Porchet : « Cette
plateforme a pu se constituer
grâce au partage de compétences
et de moyens de toutes les équipes
médicotechniques concernées de
Biologie, Génétique et Cytogénétique Moléculaire (Services du Dr
J.Andrieux, des Prs J. Goudemand,
F. Broly, N. Porchet et C. Prudhomme). Complémentaire de la
plateforme de CGH-array («Biopuces») implanté sur le même
site, elle permettra au laboratoire
de participer à la création de filières multidisciplinaires autour
des Centres de Référence et de
Compétences du CHRU de Lille
et d’autres sites, dans le cadre de
la prise en charge des maladies
rares, et participera aux activités de soins et de recherche du
consortium de recherche OncoLILLE, dans le cadre du cancer ».
Propos recueillis par
A. Deconynck
LA SCIENCE AVANCE
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Professeur Didier Klug : cardiologue du pôle cardiovasculaire et pulmonaire
Docteur Christelle Marquie : cardiologue ayant pratiqué l’opération
Docteur Georges Fayad : chirurgien cardiaque ayant pratiqué l’opération
Professeur Salem Kacet : chef du pôle cardiovasculaire et pulmonaire
Pose du premier défibrillateur
cardiaque sous-cutané en France
Le CHRU conforte son rôle de
pionnier en la matière
Alors qu’un des premiers défibrillateurs cardiaques français avait déjà été posé au CHRU de Lille en 1986, les
équipes du Professeur Salem Kacet, Chef du pôle cardiovasculaire et pulmonaire du CHRU, ont procédé le 1er
octobre dernier à la pose du premier défibrillateur cardiaque entièrement sous-cutané en France sur une jeune
patiente de 17 ans souffrant de cardiopathie. Explications…
Le phénomène de mort subite
est responsable d’environ 50.000
décès par an en France dont
5.000 dans notre région.
Le défibrillateur permet de
surveiller le rythme cardiaque et d’intervenir en cas
de fibrillation du cœur. Avec
350 défibrillateurs cardiaques
installés chaque année, le
CHRU de Lille est l’un des plus
gros centres de pose en France.
Un système plus
simple…
Contrairement à un défibrillateur cardiaque interne classique,
le défibrillateur sous-cutané ne
nécessite pas la pose de sondes
directement dans le cœur du
patient : le boitier, disposé sur
les côtes, est relié à une sonde
passant sous la peau, le long du
sternum, et chargées de surveiller le rythme cardiaque.
chez des patients ayant eu des
complications infectieuses.
…et une alternative
aux appareils
intracardiaques
Légèrement plus gros et plus
lourd qu’un défibrillateur cardiaque classique (145g pour
le défibrillateur sous-cutané
contre 80g pour le défibrillateur cardiaque classique), le
modèle sous-cutané n’est pour
l’heure pas adapté aux enfants
du fait de ses dimensions. Ses
fonctions sont aussi plus limitées
puisqu’il n’intègre pas encore de
fonction pacemaker mais des
modèles de défibrillateurs souscutanés plus performants sont
déjà en préparation. En France,
8 patients ont déjà bénéficié
En évitant le recours à une intervention directe à l’intérieur du patient, le défibrillateur sous-cutané
permet de limiter les complications liées à la mise en
place d’un système classique.
Ce système permet également
d’intervenir chez des personnes
souffrant de problèmes anatomiques ne permettant pas le passage des sondes dans le cœur. Le
défibrillateur sous-cutané s’avère
également une alternative utile
Une technologie à
développer
de ce système, à Lille, Marseille
et Strasbourg. Un chiffre encore
marginal en comparaison des
12.000 défibrillateurs cardiaques
installés en 2012 dans l’hexagone.
Cette technique nouvelle en
France a pourtant vocation à
se développer à côté des défibrillateurs cardiaques classiques : pour 2013, le CHRU de
Lille prévoit la pose d’une dizaine d’appareils. La prochaine
intervention aura lieu dans les
semaines à venir.
A.Camus
Contact - Mars 2013
8
GROS
LA SCIENCE
PLAN AVANCE
Zoom sur…
Les soins à domicile en pédiatrie
Dans le cas de maladies graves, certains patients effectuent des séjours longs et réguliers dans les centres hospitaliers.
Ces hospitalisations à répétitions peuvent être vécues comme une épreuve chez certains malades, d’autant plus lorsqu’il
s’agit d’enfants ou d’adolescents. Le dispositif de soin à domicile du service de pédiatrie de Jeanne de Flandre a pour
objectif de soigner ces patients directement chez eux, lorsque cela est possible, afin de leur offrir un environnement plus
chaleureux et familier. Contact vous en dévoile le fonctionnement…
Plusieurs services du CHRU
disposent d’un dispositif de
soins à domicile à destination
des enfants et adolescents
comme le service pédiatrique
de l’hôpital Jeanne de Flandre.
Des soins bien distincts de
ceux proposés par le service
d’hospitalisation à domicile
du CHRU «HOPIDOM» (que
Contact vous présentera dans
son prochain numéro).
Une pratique qui a
fait ses preuves
Cela fait maintenant une vingtaine d’années que les équipes
de pédiatrie de l’Hôpital Jeanne
de Flandre, ont mis en place
un système de soins à domicile permettant d’alléger le
quotidien des enfants
atteints
de
maladie
chronique comme la mucoviscidose ou nécessitant une
nutrition parentérale de longue
durée. « Certaines maladies obligeaient auparavent les patients à
effectuer des séjours à l’hôpital
de 10 à 15 jours, plusieurs fois
par an » explique le Professeur
Turck, qui gère l’unité pédiatrique de Jeanne de Flandre.
Géré par des infirmières puéricultrices coordonnatrices, ce
système s’applique à toute la
région du Nord-Pas-de-Calais
et s’appuie sur un réseau local
d’infirmiers libéraux spécialement formés pour prodiguer
ces soins spécialisés.
Une formation dont peuvent
Contact - Mars 2013
les puéricultrices forment les parents
à prodiguer des soins spécialisés
aussi bénéficier les parents pour
la nutrition parentérale : « Nous
apprenons aux parents à réaliser des gestes d’une haute technicité
dans des conditions d’asepsie optimale, poursuit le Professeur Turck,
Les infirmières leur apprennent également les bonnes attitudes à avoir
en cas de problème, en particulier
de fièvre, et des simulations sont
parfois organisées pour savoir interpréter certains signaux comme des
dysfonctionnements des pompes de
perfusion». Au final, c’est un véritable réseau de proximité,
qui fédère infirmiers, médecins et
parents.
A. Camus
les parents formés peuvent ensuite réaliser ces soins à domicile
GROS PLAN
9
la collégialité au cœur des soins palliatifs
gros plan sur la clinique
des soins palliatifs
La Clinique des Soins Palliatifs fait partie du Pôle des
Maladies cardiovasculaires
et pulmonaires. Composée de 2 secteurs, équipe
mobile et unité d’hospitalisation, elle remplit des missions de soins, d’enseignement et de recherche. Elle
est également un acteur
régional
dans
incontournable
l’accompagnement
et le développement des
bonnes pratiques en lien
avec la loi Léonetti.
Contact est parti à la rencontre des professionnels
de la clinique, résolument
tournés vers la qualité de la
vie, jusqu’à sa fin.
C’est presque un service comme
les autres, à part les portes des
chambres qui restent closes et le
calme qui règne dans les couloirs.
Des espaces privatifs symbolisent
l’intimité qui règne dans ses lieux.
« Le service est ouvert 24h/24h aux
familles et aux enfants sans limite
d’âge » précise le Dr François-Xavier Derousseaux, responsable de
la clinique. «Il nous arrive même de
tolérer les petits animaux» ajoute-til. Ne pensez pas que les patients
y entrent pour terminer leur vie ;
l’admission dans l’unité n’est pas
synonyme de décès imminent
«les patients sont hospitalisés pour
une durée variable, parfois quelques
mois, avec des sorties. En 2012, sur
230 patients, une soixantaine ont pu
regagner leur domicile après stabilisation » précise t-il.
Soutien et formation pour les
équipes, accompagnement pour le patient
et ses proches
Elle est destinée aux patients en
situation critique, pour qui tout
espoir de curatif est abandonné
« Nous travaillons avec les équipes
soignantes en complémentarité de
compétence et non en substitution
de compétence » souligne Annie
Devulder, cadre supérieur de
santé du Pôle. « Nous travaillons
avec les équipes sur le passage du
curatif au palliatif et sur le « lâcher prise » rajoute-t-elle.
L’équipe, pluridisciplinaire, formée à la douleur et aux soins
palliatifs, œuvre au quotidien
pour favoriser la qualité
de la prise en charge de
fin de vie du patient et sa famille. « La collégialité est instaurée
dans le service et nous travaillons
en collaboration avec les bénévoles
(par exemple l’Association Omega)
et les représentants de culte »
ajoute Myriam Florent, cadre de
l’unité. Pour les familles, l’accompagnement apporté par les professionnels de la clinique est un
réel soutien, comme en atteste
la lecture du livre d’or mis à leur
disposition dans le service.
Pour que chaque patient concerné puisse bénéficier de cet accompagnement, le service souhaiterait contribuer à la diffusion de la culture palliative
au sein de l’hôpital.
Les apports essentiels de
la loi Léonetti relative au
droit des patients en fin
de vie portent sur :
- interdiction de l’obstination
thérapeutique déraisonnable
- le traitement pouvant avoir
comme effet secondaire
d’abréger la vie du patient
- l’attitude face au refus de
traitement
- l’arrêt ou la limitation des
traitements
- les directives anticipées.
- la désignation d’une personne de confiance
EN SAVOIR PLUS
Clinique de soins palliatifs :
postes 44652, 44751
S. Marchand
Contact - Mars 2013
10
GROS
LA SCIENCE
PLAN AVANCE
L’ambul
une prise en char
L’ambulatoire, qui permet au patient de sortir de l’hôpital le jour même de son intervention, est un mode de prise en
Aujourd’hui, de nouvelles activités s’ouvrent à l’ambulatoire, dynamisant l’offre hospitalière. Pour répondre à une demande
de prise en charge dans son projet d’établissement 2012-2016. Contact vous en dit plus.
La prise en charge en ambulatoire est en adéquation avec le
mode de vie trépidant de nos
sociétés modernes.
Elle a des atouts incontestables
pour le patient : elle lui permet
de bénéficier d’un plateau
technique de qualité avec un
personnel qualifié, pour des soins
de chirurgie, d’explorations ou
d’actes médicaux - avec ou sans
anesthésie - tout en regagnant
son domicile le jour même.
Grâce au progrès de la médecine (techniques moins invasives, évolutions des techniques
d’anesthésie..), la prise en charge
en ambulatoire s’ouvre aujourd’hui a de nombreuses disciplines. Le CHRU, engagé depuis
de nombreuses années dans le
développement de l’ambulatoire,
propose d’ores et déjà ce mode
Contact - Mars 2013
de prise en charge. Les 350 lits
qui y sont consacrés, répartis sur
l’ensemble du site hospitalier (en
médecine, chirurgie, gynéco-obstétrique, soins de suite et réadatpation et psychiatrie) connaissent une constante progression
(25% d’activité de chirurgie sont
réalisés en ambulatoire). Toutes
les disciplines médicales et
chirurgicales, adultes et enfants,
sont impliquées dans cette dynamique d’évolution.
Une Clinique
Ambulatoire dédiée
à l’Hôpital
Huriez
Parmi ses atouts, le CHRU de
Lille dispose d’une Clinique
Ambulatoire à l’Hôpital Huriez,
sur un site unique, desservant
de multiples disciplines médico-
chirugicales. Rattachée au Pôle
Médico-Chirurgical, la Clinique
Ambulatoire est une référence
non seulement régionale, mais
aussi nationale « nous sommes site
pilote pour le développement de
l’ambulatoire en France, » précise
le Dr Nadine Ruolt, Anesthésiste
coordinatrice du Centre. La Clinique Ambulatoire se compose
d’un secteur de chirurgie
ambulatoire qui développe
de la chirurgie lourde, et d’un
secteur d’activité d’endoscopie digestive, avec un plateau
dédié performant et des équipements innovants, sur lequel
sont développés des actes thérapeutiques (pathologies biliaires,
suivi des maladies inflammatoire
chroniques de l’instestin …) et
diagnostiques (dans le cadre de la
cancérologie par exemple). 6 000
patients y ont été hospitalisés en
2012, et 12 000 interventions
ont été réalisées sur le plateau
technique.
« Nous constatons aujourd’hui une
hausse d’activité avec de nouvelles
prises en charge en chirurgie ambulatoire telles que : varices, ablation
de la vésicule biliaire sous coelioscopie, chirurgie urologique, et aussi le
prélèvement de moelle osseuse en
vue d’une greffe » précise encore
le Dr Nadine Ruolt.
Une activitéambulatoire amenée à se
structurer pour
plus d’efficience
L’activité ambulatoire se développe également dans d’autres
structures du CHRU, de façon
plus ou moins formalisée, parfois
dite « foraine » (c’est-à-dire sans
GROS PLAN
11
ulatoire :
rge en plein essor
charge qui connaît un développement constant aussi bien au niveau régional que national.
forte des patients, le CHRU a réaffirmé son engagement à développer et structurer ce mode
structure dédiée et clairement
identifiée), comme par exemple
dans certains secteurs de l’Hôpital Salengro ou de l’Hôpital
Cardiologique, parfois identifiée
et formalisée. C’est le cas par
exemple, de la Clinique de Gynécologie à Jeanne de Flandre,
qui a organisé un secteur de
chirurgie ambulatoire dédié de 6
lits, qui fonctionne avec un personnel dédié, mais dans les blocs
opératoires communs de Jeanne
de Flandre. « La gynécologie est
une spécialité qui se prête bien à
la chirurgie ambulatoire, car c’est
une chirurgie non invasive, qui se
fait de plus en plus par les voies
naturelles, peu douloureuse, et avec
des suites opératoires simples»
souligne le Dr Jean-Philippe Lucot, chirurgien-gynécologue dans
la clinique de gynécologie. Grâce
aux progrès technologiques, de
nombreuses interventions qui
nécessitaient une hospitalisation,
se font aujourd’hui en ambulatoire (ex : ligature de trompes,
cure d’incontinence urinaire
par bandelettes..). « Les patientes
sont demandeuses de cette forme
de prise en charge, qui implique
pour nous, non seulement un travail d’équipe, mais au delà, une
organisation très rigoureuse, sur laquelle repose toute l’activité. Nous
attendons beaucoup d’un poste
d’IDE coordinatrice pour optimiser
les flux et améliorer l’organisation
» ajoute le Dr Lucot. L’organisation est le maître mot de l’activité ambulatoire qui doit répondre
à des obligations réglementaires strictes pour
s’exercer en toute sécurité pour le patient. C’est donc
un enjeu fort pour les équipes
soucieuses de développer une
prise en charge en ambulatoire
pour leur patient.
La clinique Ambulatoire quant à
elle, vise plus loin, en projetant
de développer une filière « ultra rapide », en réorganisant les
circuits notamment pour les fibroscopie et coloscopies, « dans
des conditions de confort optimales
pour le patient et pour les équipes »
ajoute le Dr Nadine Ruolt « réduisant encore la durée du séjour
tout en garantissant la sécurité du
patient » conclut-elle.
S. Marchand
La Clinique Ambulatoire d’Huriez
- 20 lits d’hospitalisation
(depuis 2010)
- 2 blocs, 2 salles laser
- 3 salles interventionnelles
gastro
- 2 salles d’endoscopie
- 1 salle de pré-anesthésie
- 1 salle de Soins Post-Interventionnelles de 8 lits
Quelques activités médicales représentées :
- chirurgie digestive : vésicule,
hernie, hémorroïde et proctologie…
- chirurgie vasculaire : varices,
fistule artério-veineuses, pose
de PAC…
- chirurgie urologique : traitement de l’incontinence urinaire, traitement des lithiases..
- chirurgie andrologique :
prélèvement testiculaire en
vue d’une fiv…
etc…
Contact - Mars 2013
12
LE
LA DOSSIER
SCIENCE AVANCE
FONTAN 2
Un nouvel écrin pour la p
l’addictologie et la gé
Contact - Mars 2013
psychiatrie,
ériatrie
LE DOSSIER
13
Un établissement en constante modernisation : c’est ce qui
caractérise le CHRU de Lille et ses projets d’envergure qui
voient aujourd’hui leur aboutissement. Après l’ouverture
du nouveau Centre de Réanimation et de Traitement des
Brûlés (voir notre précédent numéro), c’est aujourd’hui
le nouveau bâtiment dédié à l’addictologie, à la psychogériatrie, dénommé Fontan 2, qui ouvre ses portes. Un
bâtiment à la pointe des normes environnementales, permettant de ré-intégrer au cœur du campus des activités
jusqu’alors pour la plupart excentrées. Contact vous présente ce nouveau venu.
Après 13 mois de chantier, le
nouveau bâtiment dédié aux
activités d’addictologie et de
psycho-gériatrie vient d’ouvrir
ses portes.
Ramener
l’addictologie
sur le campus
Bien plus qu’un nouveau bâtiment, Fontan 2 concrétise
une volonté de l’institution de
ramener au cœur du campus
hospitalo-universitaire des activités jusqu’alors excentrées,
comme l’addictologie et la
psycho-gériatrie. Une action
riche de sens, au service d’une
vision moderne de l’addictologie comme activité de pointe et
de référence du CHRU de Lille.
Et au-delà de la réintégration
de ces activités sur le campus,
l’ouverture de ce nouveau bâtiment permet de plus de rapprocher les activités d’addictologie de celles de la psychiatrie,
en implantant ce bâtiment juste
en face de l’hôpital Michel Fontan. Maintenir les liens entre
psychiatrie et addictologie est
une des volontés du CHRU,
tout en renforçant la prise en
charge des aspects somatiques
de ces pathologies, ceci étant
facilité par ce positionnement
au sein du campus. « Ce projet
permettra d’élargir notre offre de
soins et le nombre de places dis-
ponibles, ainsi que la qualité de
notre projet médical, commente
le Pr Pierre Thomas, Chef du
pôle de psychiatrie, médecine
légale et médecine en milieu
pénitentiaire. Cette meilleure visibilité ne pourra en effet que dynamiser ces spécialités médicales ».
Au final, c’est donc bien tous
les stades de la vie du patient
qui sont pris en charge dans un
même lieu : de la naissance, avec
les dyades mère-enfant, au vieillissement avec la psycho-gériatrie,
en passant par l’adolescence avec
la prise en charge des troubles
des conduites alimentaires, ou
encore la parentalité.
Rapprocher les activités de psychiatrie et d’addictologie offre
également l’avantage de pouvoir
mutualiser des moyens ou une
organisation, au bénéfice du patient. Dans ce cadre, les équipes
d’Agents de Service Hospitalier
(ASH) et les équipes soignantes
de nuit ont pu être regroupées
entre les 2 bâtiments (Fontan et
Fontan 2), pour former désormais une seule et même équipe.
« Un dispositif d’accompagnement professionnel a été proposé
aux personnels concernés dans le
cadre de ce déménagement, précise Francis Boittelle, Cadre de
santé d’addictologie.
«Des formations, ou des réorientations leur ont été proposées».
Contact - Mars 2013
14
LA DOSSIER
SCIENCE AVANCE
LE
Zoom sur …
Environnela Certification Haute Qualité
0)
mentale (n° NF380/10/461-rév0
ent a du respecter 14
Pour être certifié BBC HQE, le bâtim
-construction, l’éco-gescibles réparties en 4 catégories : l’éco
sont classées en 3 niveaux
tion, le confort et la santé. Ces cibles
de performance :
qui représente l’excel- Le niveau « Très Performant » (TP)
ées dans la construction
lence par rapport aux normes exig
de bâtiment HQE
e des pratiques envi- Le niveau « performant » (P) symbolis
ntation
ronnementales au-delà de la régleme
les performances minite
ésen
repr
- Le niveau « base » qui
E.
mum exigées pour un bâtiment HQ
ée selon son niveau de
Chacune des 14 cibles doit être class
s doivent être de niveau
performance : au minimum, 3 cible
rformant » et 7 au niveau
« très performant », 4 au niveau « pe
sir quelles cibles il souhaite
« base ». Le CHRU est libre de choi
ementation impose néandévelopper en priorité mais la régl
gestion de l’énergie soient
moins que 4 cibles en rapport avec la
« Très Performant ».
classées au niveau « Performant » ou
bâtiment Fontan 2
Répartition des cibles pour le
• Niveau « Très Performant » :
environnement immédiat
Cible : Relation du bâtiment avec son
avec son environnement.
> Concevoir un bâtiment en harmonie
Cible : Gestion de l’énergie
énergétiquement que les
> Bâtiment BBC 2 fois plus performant
n thermique en vigueur.
bâtiments répondant à la réglementatio
performances environCible : Maintenance et pérennité des
nementales
n courant du bâtiment
> Réduire l’impact résultant de l’entretie
.
et à la maintenance des équipements
• Niveau « Performant » :
systèmes et procédés de
Cible : Choix intégré des produits,
construction
sanitaires et environne> Durabilité du bâtiment, impacts
mentaux limités.
Cible : Gestion de l’eau
ble et optimiser l’utili> Réduire la consommation d’eau pota
sation des eaux pluviales.
Cible : Confort visuel
ciel
> Optimiser l’éclairage naturel et artifi
Cible : Confort olfactif
> Maitrise des odeurs désagréables
Cible : Qualité sanitaire de l’eau
> Garantir la qualité
• Niveau « Base »
emental
Cible : Chantier à faible impact environn
é
tivit
d’ac
ets
Cible : Gestion des déch
Cible : Confort hygrothermique
Cible : Confort acoustique
Cible : Qualité sanitaire des espaces
Cible : Qualité sanitaire de l’air
Contact - Mars 2013
13 mois de travaux pour construire Fontan 2
Un projet qui
concrétise une
collaboration
régionale
Fontan 2 : un bâtiment de Haute
Qualité Environnementale
Outre les services d’addictologie, de psychogériatrie, de
troubles des conduites alimentaires du CHRU, Fontan 2 a
également été conçu pour accueillir les patients hospitalisés
du secteur G21 de l’Etablissement Public de Santé Mentale
Lille Métropole d’Armentières.
« Ce partage du bâtiment vient
concrétiser une collaboration déjà
existante en région entre le CHRU
de Lille et l’EPSM Lille Métropole,
précise le Pr Thomas, avec des
habitudes de travail communes de
longue date dans le cadre du centre
d’accueil et de crise notamment ».
Suite à la candidature de cinq
équipes dans la cadre d’une procédure de conception-construction (architecte/bureau d’étude/
entreprises), le choix du jury
s’est porté sur le groupement
« NORPAC ». Pour faire ce
choix, le jury s’est appuyé sur des
commissions techniques représentatives de l’ensemble des futurs utilisateurs ou exploitants de
ce bâtiment. Quelques exemples
de ces commissions :
- Commission technique service addictologie composée
de professionnels médicaux
et paramédicaux du service
LE DOSSIER
15
La Certification Qualité Environnementale de Fontan 2 en images
de soins, direction de pôle.
- Commission technique service addictologie composée
de professionnels médicaux et
paramédicaux du service de
soins, direction de pôle.
- Commission technique service logistique et hôtelier
- Commission technique service de la direction technique
et de la maintenance.
Qu’est-ce que la
norme Haute
Qualité Environnementale ?
S’inscrivant pleinement dans la démarche de développement durable
engagée depuis plusieurs années au
CHRU de Lille (cf. Contact n°98),
Fontan 2 est un bâtiment BBCHQE (Bâtiment Basse Consommation - Haute Qualité Environnementale), le premier du genre
pour le CHRU.
« Cette norme HQE ne se limite
pas aux économies d’énergie durant la période d’exploitation du
bâtiment : elle concerne en réalité
l’ensemble de son environnement,
de sa construction jusqu’à sa déconstruction ».
La certification HQE est un processus long et exigeant : pour
la construction de Fontan 2, la
méthode adoptée comprend un
référentiel du système de management de l’opération (SMO)
et un référentiel de la qualité
environnementale du bâtiment
(QEB).
Concrètement, le bâtiment doit
respecter 14 critères environnementaux, classés du niveau
« base » au niveau « très performant », afin d’obtenir sa certification (voir encadré). La démarche
de certification est rigoureusement surveillée par l’organisme
certificateur « CERTIVEA ».
Elle se déroule en 3 phases
d’audits :
- La phase de programmation durant laquelle le maître d’ouvrage
dépose un dossier à l’organisme
certificateur.
- La phase de conception où
l’auditeur examine les preuves
montrant que l’établissement
respectera bien les 14 critères
environnementaux obligatoires.
- La phase de réalisation, l’étape
finale après réception du bâtiment, qui prouve que l’établissement a bien respecté ses
engagements.
Tous les audits ont ainsi été passés avec succès.
Quelques exemples
concrets
Pour atteindre les objectifs environnementaux fixés, d’importants efforts ont été réalisés sur
la conception (voir schéma).
Le bâtiment est ainsi conçu à la
manière d’un « cube étanche »
afin de limiter ses déperditions
énergétiques. La façade sud est
composée d’un double mur en
polycarbonate permettant de
préchauffer l’air durant l’hiver.
La toiture végétalisée assure
une meilleure isolation et un
visuel plus agréable pour les
occupants, tandis qu’un système de préchauffage solaire
pour l’eau chaude sanitaire est
présent sur le toit. L’éclairage
a également été pensé de manière à limiter la facture énergétique : l’éclairage artificiel est
assuré par des luminaires basse
consommation, la luminosité
artificielle est adaptée automatiquement en fonction de la lumière naturelle et des détecteurs
de présence ont été installés. « Au
total, l’ensemble des équipements
permet une économie d’énergie de
Contact - Mars 2013
16
LE
LA DOSSIER
SCIENCE AVANCE
50% comparée à Fontan 1, soit près
de 45.000€ économisés par an ».
Un chiffre qui prend toute son
importance, lorsque l’on sait que
le coût complet d’un bâtiment
résulte de l’ajout de l’investissement initial au coût d’exploitation pendant 30 ans, sachant que
le coût lié a l’exploitation représente 80% du total.
Un bâtiment clair
avec de nombreuses salles d’activité
Un bâtiment
au service
des patients…
Fontan 2 est avant tout un
établissement de soin destiné
à des patients souffrant de pathologies sévères et c’est pour
eux que le bâtiment a été spécialement imaginé, avec tout
l’équipement nécessaire pour y
être soigné dans les meilleures
conditions. Le cadre de vie attractif : des couleurs chaudes
et accueillantes, aux mobiliers
installés, tout a été pensé dans
l’intérêt des patients.
« Ces nouveaux locaux sont clairs
et bien aménagés, explique ainsi
le Professeur Cottencin, chef du
secteur d’addictologie, Le confort
hôtelier aide les patients dans
leurs soins ». Un avis partagé par
le Docteur Roche, chef du service
de psychogériatrie : « Les patients
sont dans un environnement plus
apaisé, avec plus de place : ils disposent tous d’une cham­bre individuelle.
Chaque unité possède aussi un lieu
de vie avec une terrasse, une salle à
manger, un salon, ce qui crée un espace apaisant de soins ».
… et de l’équipe
soignante
Ces nouveaux locaux facilitent
également le travail du personnel
soignant et avec eux, ce sont de
nouveaux projets médicaux qui
deviennent possibles. De l’avis de
tous, cette réintégration au sein
du CHRU permet de faciliter les
échanges entre les différents pôles
du centre hospitalier. Les équipes
du Pr Cottencin travaillent ainsi
sur un projet pluridisplinaire d’addictologie de liaison, regroupant
la médecine somatique mais aussi
les services de la médecine légale,
de psychogériatrie ou de rééducation fonctionnelle.
Contact - Mars 2013
Quant aux locaux des infirmières
et des internes, de larges vitres
viennent remplacer les murs
afin de créer un échange avec
les patients et leurs familles et
les rassurer. Reste désormais à
exploiter au mieux les capacités
offertes par Fontan 2, comme le
confirme Joselyne Détée, Cadre
supérieur de santé du pôle de
psychiatrie, médecine légale et
médecine en milieu pénitentiaire : « Ce nouveau bâtiment est
un bel outil, spacieux, clair, avec des
salles d’activité plus nombreuses…
un bel outil que nous devons désormais nous approprier ».
Quelles
activités
intègrent ce
nouveau bâtiment ?
Plusieurs activités viennent
donc d’emménager dans ce
nouvel écrin :
Le service d’addictologie
(addictologie générale et
troubles des conduites alimentaires)
Le rez-de-chaussée et les deux
tiers du premier étage sont
dédiés à la prise en charge des
addictions de toutes natures.
Pour le Pr. Cottencin, qui dirige le service, « l’objectif est
de proposer une prise en charge
globale des addictions, avec ou
sans produit. Cela inclut un bilan
psychique, somatique, social ; les
objectifs étant de permettre un
bilan complet et de lutter contre
la rechute ». Les addictions comprennent éga­­­­­­lement les troubles
des comportements alimentaires
que sont l’anorexie et la boulimie.
En plus de l’unité d’hospitalisation à temps complet, le service
s’est doté d’un hôpital de jour
qui propose des modalités de
prise en charge innovantes et
pluridisciplinaire. « Véritable alternative à l’hospitalisation traditionnelle, cette modalité de prise
en charge a l’avantage de préserver au mieux les liens du patient
avec son milieu familial et son
environ­­­nement social, précise le
Dr Jean Vignau responsable de
cette unité. » L’équipe propose
des séances de thérapie individuelle et de groupe, d’activité
LE DOSSIER
17
Fontan 2
en chiffres
> 7 022m² de surface totale sur
2 étages (+ des locaux techniques et communs en sous-sol)
> 13 mois de chantier
> 49 lits pour le service d’addictologie dont :
- 18 lits d’hospitalisation
complète pour les conduites
addictives
- 11 lits d’hospitalisation
complète pour les troubles
du comportement alimentaire (TCA)
- 10 places d’hospitalisation
de jour pour les conduites
additives
- 10 places d’hospitalisation
de jour pour TCA
> Une unité Dyade mère-enfant composée de :
- 4 lits en hospitalisation
complète
- 3 places en hôpital de jour
> 24 lits pour le service de
spécialités médicales et
gérontologie :
- 12 lits de soin de suite
Alzheimer (UCC Alzheimer)
- 12 lits de soin de suite
Psychogériatrie
- Ces lits sont répartis sur 3
unités de 8 lits
Parmi les particularités de Fontan 2 : sa toiture végétalisée
physique adaptée, d’art thérapie
(danse, expression corporelle,
littérature) ou encore de socioesthétique. Ce nouveau concept
offre également une place privilégiée à la famille.
Les dyades mère-enfant
Dédiées à la prise en charge des
problématiques psychiatriques
et addictologiques entourant
toutes les étapes de la périnatalité, les dyades mère-enfant se
sont vues renforcées et agrandies grâce à ce nouveau bâtiment (avec 4 chambres dyades
et un hôpital de jour de 3 places).
Reconnue de recours régional,
cette unité permet d’accueillir
des femmes enceintes ou des
jeunes mères avec leur bébé,
souffrant de pathologies psychiatriques ou de problèmes
d’addictions. Pour cette activité
comme pour toutes les autres,
le bâtiment a été conçu au service du projet médical. Dans le
cas présent, les chambres permettent aux jeunes mamans qui
y sont hospitalisées de rester
avec leur bébé, tout en permettant une nécessaire séparation à
certains moments de la journée.
C’est ainsi la qualité des soins
qui s’en voit améliorée.
Le service de Soins de Suite
Psychogériatrique et l’Unité
Cognitivo-Comportementale Alzheimer
Le second étage du bâtiment
accueille les unités de soins de
suite psycho-gériatrie et Alzheimer. Deux types de patients sont
pris en charge : ceux souffrant
d’une maladie Alzheimer, avec
troubles du comportement,
et ceux souffrant de troubles
psychiatriques avec problèmes
médicaux associés. Cette unité
de gériatrie prend à la fois en
charge les pathologies organiques et psychiatriques sur un
même lieu, ce qui en fait son
originalité. Les lieux de soins
sont adaptés et spécifiques à
chacune de ces deux pathologies. Des dispositions ont été
prises pour veiller à la sécurité
de ces patients souvent fragiles.
«Le bâtiment a été conçu pour
faciliter la déambulation sur un
même niveau, explique le Dr
Roche, tout en sécurisant les
lieux.
Cette unité a aussi été conçue pour
rappeler aux patients leur domicile.
Des espaces apaisants et conviviaux
ont été créés pour les patients et
> 13 millions d’euros d’investissement pour les travaux,
dont 200 000 euros d’aide du
fond européen FEDER.
leur famille. Les soignants médicaux et
paramédicaux apportent aux patients
une prise en charge spécifique associant techniques médicamenteuses et
non médicamenteuses (ergothérapie,
psychomotricité, suivi psychologique,
kinésithérapie, balnéothérapie, Snoezelen (nouvelle thérapie multi-sensorielle)…) ».
A. Rendu - A. Camus
Contact - Mars 2013
18
POINT
LA SCIENCE
D’ÉTAPE
AVANCE
SUR
Zoom sur …
Les indicateurs de qualité et de sé
Indicateurs de qualité de prise en
charge en Médecine Chirurgie
et Obstétrique
Résultat
CHRU Lille
2011
Evolution du CHRU
de Lille par rapport à
l’année précédente
Classe
Tenue du dossier patient
80%
ê
ê
ê
Délai d’envoi du courrier de
fin d’hospitalisation
65%
ê
ê
ê
Traçabilité de l’évaluation
de la douleur
73%
ê
ê
ê
Dépistage des troubles
nutritionnels
86%
ê
ê
ê
Tenue du dossier
anesthésique
81%
ê
ê
ê
Prescription médicamenteuse
après Infarctus du Myocarde
97%
ê
ê
ê
Sensibilisation aux règles
hygiéno-diététiques après
Infarctus du Myocarde
52%
ê
ê
ê
Indicateurs de qualité de prise en
charge en Soins de Suite et
Réadaptation
Résultat
CHRU Lille
2011
Tenue du dossier patient
83%
ê
ê
ê
Délai d’envoi du courrier de
fin d’hospitalisation
93%
ê
ê
ê
Traçabilité de l’évaluation
de la douleur
73%
ê
ê
ê
Dépistage des troubles
nutritionnels
71%
ê
ê
ê
Indicateurs de qualité de prise en
charge en Hospitalisation
à Domicile
Résultat
CHRU Lille
2011
Classe
Tenue du dossier patient
89%
ê
ê
ê
Délai d’envoi du courrier de
fin d’hospitalisation
86%
ê
ê
ê
Traçabilité de l’évaluation
de la douleur
97%
ê
ê
ê
Dépistage des troubles
nutritionnels
74%
ê
ê
ê
Indicateurs de qualité de prise
en charge en Santé Mentale
Résultat
CHRU Lille
2011
Tenue du dossier patient
72%
ê
ê
ê
Délai d’envoi du courrier de
fin d’hospitalisation
28%
ê
ê
ê
Dépistage des troubles
nutritionnels
80%
ê
ê
ê
Réunion de Concertation
Pluridisciplinaire
Résultat
CHRU Lille
2011
Réunion de concertation plurisdisciplinaire en cancérologie
92%
Contact - Mars 2013
Classe
ê
ê
C
B
B
B
m
C
Evolution du CHRU
de Lille par rapport à
l’année précédente
Classe de
performance 2011
g
g
k
g
k
k
k
g
Evolution du CHRU
de Lille par rapport à
l’année précédente
Classe
B
A
Evolution du CHRU
de Lille par rapport à
l’année précédente
Classe
ê
g
g
g
g
g
Classe de
performance 2011
g
g
g
A
A
B
B
Classe de
performance 2011
A
B
A
B
Classe de
performance 2011
C
C
B
Evolution du CHRU
de Lille par rapport à
l’année précédente
Classe de
performance 2011
k
A
La Haute Autorité de Santé (HAS) généralise le recueil d’indicateurs de qualité
et de sécurité des soins dans les établissements de santé afin de :
- proposer aux établissements de santé
de nouveaux outils et méthodes de pilotage de la qualité dans la perspective de
développer une culture de la mesure de
la qualité et de renforcer l’ « effet levier »
sur l’amélioration de la qualité des soins ;
- améliorer la pertinence de la procédure de certification des établissements
de santé ; (Le CHRU de Lille a été certifié par la H AS en avril 2011) :
- répondre à l’exigence de transparence
et au besoin d’information de la part des
usagers du système de santé et de leurs
représentants sur la qualité des soins délivrés ;
- fournir aux pouvoirs publics des éléments d’aide à la décision en matière de
politique d’organisation du secteur hospitalier, prenant en compte la qualité des
soins dispensés. Ces indicateurs concernent :
- La prévention des infections nosocomiales,
- La prise en charge de la douleur,
- Le dépistage des troubles nutritionnels,
- La prise en charge des infarctus du
myocarde,
- La tenue du dossier d’anesthésie,
- La tenue du dossier patient,
- La qualité et le délai d’envoi des courriers de fin d’hospitalisation.
Les scores recueillis par indicateurs (ex : la
tenue du dossier du patient, l’évaluation
de la douleur…), sont comparés à une
moyenne nationale. Ces indicateurs permettent d’évaluer
toutes les prises en charge et d’améliorer les pratiques des professionnels.
Les résultats sont portés à la connaissance des patients et du grand public
dans les halls d’accueil de chaque hôpital.
POINT D’ÉTAPE SUR
19
10 ans déjà !
écurité des soins
Le Centre de Documentation et Amphithéâtre de l’Hôpital Roger Salengro vient de passer ce cap le lundi 17 décembre 2012. Ce fut l’occasion de réunir l’ensemble des représentants des différentes disciplines
et les membres fondateurs ayant contribué à la création du Centre
de Documentation et Amphithéâtre puis, à l’enrichissement du fonds
documentaire mis au service des professionnels du CHRU.
Afin de répondre toujours plus efficacement aux besoins des usagers,
le Centre de Documentation s’est doté d’un point Accueil-Information
situé face à l’Amphithéâtre et à restructurer son espace « lecteur » ainsi
que son espace « multimédia ».
Plus d’infos :
Ouvert du Lundi au Jeudi de 9h30 à 17h (sauf de 13h à 14h) et le vendredi de 9h30 à 12h.
Contact : [email protected]
Portail intranet : http://intrachru/intranet-gapi/docslg/
Un bébé = un livre
Mots clés
Intitulés
Organisation, moyens
et actions de lutte
contre les infections
nosocomiales
Résultats CHRU Lille 2011
note
classe
étoiles
ICALIN.2
79/100
B
ê
ê
ê
Hygiène des mains
(consommation de
SHA)
ICSHA.2
195/100
A
ê
ê
ê
Transmission des bactéries multi-résistantes
aux antibiotiques
(BMR)
ICA.BMR
100/100
A
ê
ê
ê
Incidence de S. aureus
résistant à la méticilline (SARM) : taux
triennal 2009-20102011/1000 journées et
évolution depuis 2006
ê
ê
ê
SARM
0,57/1000 jh
Diminution
significative
depuis 2006
C
Bon usage des antibiotiques (organisation,
moyens, actions)
ICATB
90/100
A
ê
ê
ê
Maîtrise du risque infectieux per-opératoire
(surveillance,
prévention)
ICA-LISO
73/100
C
ê
ê
ê
Reflet global de la lutte
contre les infections
nosocomiales
SCORE AGRÉGÉ
87/100
A
ê
ê
ê
Pour plus d’informations concernant les indicateurs et les résultats,
rendez-vous sur le site internet du CHRU de Lille (www.chru-lille.fr,
rubrique «Le CHRU de Lille» - «Indicateur qualité des soins») ; ou sur
le site du ministère de la santé (www.platines.sante.gouv.fr).
C’était le nom de cette initiative originale menée par l’Association Parlons-en pour la prévention en orthophonie en Nord-Pas-de-Calais à la
Maternité Jeanne de Flandre le 15 Novembre dernier. A cette occasion,
les jeunes mamans se sont vues offrir un livret intitulé « Objectif langage », qui reprend les étapes du langage chez le bébé et encourage les
attitudes parentales favorisant la communication. Une initiative à saluer !
Run For Life
DIAGAST organise la 2ème édition de la course Run for Life Edition
Ch’ti le jeudi 4 avril 2013. Cette année elle se mobilise pour une double
cause : l’aide aux enfants malades et le don du sang. Elle soutiendra
à cette occasion l’association « les
clowns de l’espoir », qui œuvre pour
améliorer la qualité des séjours des
enfants hospitalisés dans les différents hôpitaux de la région Nord Pas-de-Calais.
Mobilisons nous nombreux pour courir
pour « les clowns de l’espoir » (l’inscription à la course de 10 € est un
don direct à l’association), ou donner
notre sang
Inscription et renseignements :
www.runforlife.fr
Contact - Octobre/Novembre/
Décembre 2012
20
LA SCIENCE
AVANCE
çA
SE PASSE ICI
Portrait
de Céline Devaux
Après une maitrise en psychologie à Lyon et un Master
en Analyse et Intervention
Sociale à Angers, Céline Devaux a travaillé durant 3 ans à
l’Espace Ressources Cancers
de la Maison de Promotion
de la Santé de Dunkerque.
Elle intègre l’Aire Cancers
du CHRU de Lille en septembre 2012 afin d’apporter
un accompagnement et une
aide aux personnes qui en
ont besoin.
Aire Cancers
Une approche non médicalisée pour
les patients et leurs proches
Faciliter la vie quotidienne des personnes touchées par un cancer, répondre à leurs interrogations ou à celles de leurs
proches, et les aider face à une maladie qui induit des changements de vie, telles sont les missions que l’A.I.R.E. Cancers
(pour Accueil, Information, Rencontre, Ecoute) s’est fixée.
EN SAVOIR PLUS
Présent dans plusieurs hôpitaux
de la région et installée depuis 3
ans dans le hall de l’hôpital Huriez,
l’Aire Cancers est un espace libre
et ouvert pour toute personne
souhaitant s’informer, dialoguer
ou tout simplement être écoutée
au sujet de la maladie.
Sortir du cadre
médicalisé
Au sein de l’Aire Cancers, pas de
médecin ni de personnel soignant
mais une accompagnatrice santé
chargée d’accueillir et d’informer
ceux qui en font la demande. « Il
y a parfois une certaine réticence
face à la blouse blanche, explique
Céline Devaux, coordinatrice de
l’Aire Cancers du CHRU de Lille,
les patients savent que les médecins sont débordés et ils ne veulent
pas les déranger avec des questions
qu’ils jugent parfois un peu futiles.
Contact - Mars 2013
Dans ce cas, mon travail consiste
à leur redonner confiance pour faciliter le dialogue avec l’équipe médicale qui les prend en charge. » A
l’Aire Cancers, on ne parle pas de
consultations mais de rencontres
qui se font sans rendez-vous
et dans un cadre chaleureux et
convivial.
Ecouter, informer et accompagner ceux qui en
ont besoin
L’Aire Cancers n’a donc pas vocation à répondre aux questions
médicales, c’est avant tout un lieu
où l’on peut partager son vécu
et son ressenti face à la maladie. L’accompagnatrice santé se
charge d’apporter des réponses
aux interrogations courantes des
patients et de leurs proches : « à
qui m’adresser pour acheter une
Aire Cancers CHRU Lille : Céline Devaux - 03 20 44 40 21
Hôpital Claude Huriez, Hall rez-de-chaussée
Permanences : du lundi au vendredi de 9h à 13h et de 14h à 18h
Facebook : www.facebook.com/airecancers.chrulille
prothèse capillaire, où pratiquer
un sport adapté pendant les traitements, comment parler de mon
cancer à mes enfants… ? » Divers
supports d’information sont ainsi
mis à la disposition de chacun
comme un accès à internet, des
brochures ainsi qu’un certain
nombre d’ouvrages spécialisés.
« Mon rôle est aussi de mettre en
contact et d’orienter les patients
avec les différentes structures
existantes en fonction de leur demande », précise Céline Devaux.
Améliorer les
échanges avec les
acteurs de la santé
Prochaine étape pour l’Aire
Cancers : se rapprocher des différentes équipes soignantes du
CHRU et les sensibiliser sur
le rôle qu’elle peut tenir sur le
conseil et l’écoute des patients.
La mise en place de plusieurs
permanences dans les établissements Jeanne de Flandre, Calmette et Salengro est également
à l’étude. Parallèlement, l’Aire
Cancers poursuit sa mission de
prévention et de dépistage du
cancer, notamment auprès du
grand public, en tenant des stands
d’information lors de différentes
manifestations. Prochain rendezvous en mars à l’occasion de la
campagne nationale de dépistage du cancer du colon, intitulée
« Mars Bleu ».
A. Camus
EN SAVOIR PLUS
L’Association Grégory Lemarchal
Depuis sa création, l’Association œuvre pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de la mucoviscidose et de
leurs familles, en intervenant notamment dans les hôpitaux.
En savoir plus : www.association-gregorylemarchal.org
çA SE PASSE ICI
21
Mickael Landreau
et Mr et Mme Lemarchal
La pratique sportive au cœur du nouveau
Centre de Ressources et de Compétences de la Mucoviscidose adulte
Maladie génétique la plus mortelle de France, la mucoviscidose est une maladie pulmonaire chronique grave qui
oblige les malades à effectuer des séjours longs et fréquents dans des structures d’accueil spécialisées. Les nouveaux locaux du Centre de Ressources et de Compétences de la Mucoviscidose (CRCM) pour adultes du CHRU,
inaugurés le 17 janvier, ont été entièrement pensés afin d’adoucir les conditions de vie des patients à l’hôpital.
Contact vous en dit plus…
Financé conjointement par le
CHRU de Lille et l’Association
Grégory Lemarchal, le nouveau
CRCM a été inauguré en présence de Yvonnick Morice, Directeur Général du CHRU, du
Professeur Benoît Wallaert, responsable du service de Pneumologie et Immunoallergologie,
de Bruno Rossetti, Directeur du
Département des Ressources
Physiques, des membres de l’association Grégory Lemarchal
et de son parrain, le footballeur
Mickael Landreau.
Adoucir la vie
à l’hôpital
Chaque année, la mucoviscidose
touche un nouveau-né sur 3 000
dans la région et ce sont au total
220 patients qui sont soignés au
CRCM pour adultes de Lille. Pour
améliorer les conditions de prise
en charge de ces malades, la décoration du CRCM a été repensée
en collaboration avec Fabienne
Boé de Pirey, décoratrice de l’Association Grégory Lemarchal. Sur
le thème des paysages de mer et
de montagne, de grandes toiles
ont été posées sur les murs du
centre afin d’apporter un moment d’évasion aux patients venus
se faire soigner.
« Notre but est de rendre la venue
au centre moins douloureuse pour
le patient, explique Laurence Lemarchal, co-fondatrice de l’Association. Nous souhaitons qu’il puisse
accrocher son regard sur autre chose
que les murs de l’hôpital ». Appliqué à l’ensemble des locaux du
CRCM, y compris dans les bureaux de consultation, cette décoration apporte un soutien moral
aux patients dans leur lutte face à
la maladie.
L’activité sportive au service des
malades
Particulièrement recommandée dans le cadre de la prise
en charge de la mucoviscidose,
l’activité sportive et physique a
été placée au cœur du nouveau
CRCM : une salle de réentrainement à l’effort complète et
de réhabilitation respiratoire
a ainsi vu le jour. « Le sport
améliore la ventilation chez les
patients atteint de mucoviscidose
et joue un rôle de socialisation
très important sur le plan psychologique », explique le Professeur Benoît Wallaert. Cette
démarche s’inscrit logiquement
dans le cadre d’un programme
d’éducation thérapeutique du
patient (ETP). L’objectif à terme
est de rendre les malades plus
autonomes dans leurs pratiques
sportives en dehors de l’hôpital.
Pour le Professeur Wallaert, le
but est ainsi « d’exporter la reprise de confiance du malade à
l’extérieur du CRCM ».
Le CRCM de Lille : une
équipe au service des
malades…
Dirigé par le Pr Benoît Wallaert,
le CRCM est un lieu de coordination regroupant une équipe pluridisplinaire œuvrant ensemble afin
d’offrir au malade le traitement le
plus adapté à sa pathologie.
Cette équipe se compose de :
- Cadres de santé
- Patriciens hospitaliers (pneumologues, gastro-entérologues, nutritionnistes, endocrinologues…)
- Infirmières coordinatrices
- Kinésithérapeutes
- Diététiciennes
- Psychologues
- Assistante sociale
- Educateur médico-sportif
- Secrétaire médicale
- Hôtesse d’accueil
- Agent des services hospitaliers
A. Camus
Contact - Mars 2013
22
çA
LA SCIENCE
SE PASSE ICI
AVANCE
Une journée de perfectionnement en Anesthésie-Réanimation
Grâce au centre de simulation médicale
PRESAGE
Le centre de simulation PRESAGE permet de s’exercer sur
des mannequins
Les organisateurs de cette session de perfectionnement
L’anesthésie réanimation et la médecine d’urgence sont des spécialités qui nécessitent des conditions de sécurité
optimales pour la prise en charge des patients, et qui impliquent pour les équipes médicales et paramédicales de
faire face à des situations de crise fréquentes. Le centre de simulation PRESAGE du pôle recherche de la Faculté
de Médecine leur permet de reproduire ces situations critiques, grâce à des mannequins de haute et basse fidélité.
Contact vous en dit plus …
Simuler des situations à risque
pour pouvoir mieux y faire face
dans la réalité : tel était l’objectif
de la première journée de perfectionnement en anesthésie
qui a eu lieu le 12 décembre
dernier.
Cette session a été organisée
par le Dr Nunes (Anesthésiste
Réanimateur et Urgentiste,
formateur à l’enseignement de
la médecine sur simulateur), le
Dr Robin (Anesthésiste réanimateur à la Clinique d’Anesthésie Réanimation Cardiothoracique), M. Cluis (IADE,
formateur à l’enseignement de
la médecine sur simulateur)
et M. Benabdallah (IADE, référent qualité et management du
risque), sous la direction pédagogique du Pr Lebuffe (Responsable de la Clinique d’anesthésie réanimation de l’Hôpital
Huriez et du Département
universitaire d’anesthésie réanimation et médecins d’urgence)
et du Pr Wiel (Coordonnateur
régional du DESC de médecins
d’urgence, Vice-Président de
l’association francophone de
simulation en anesthésie réanimation et médecine d’urgence).
Exposer les professionnels à des
situations de crise
Des binômes d’anesthésiste
réanimateur et d’infirmier
anesthésiste (IADE) issus de
plusieurs établissements de la
région ont ainsi été exposés à
des situations de crise évaluant
les automatismes des équipes.
Ils ont ainsi pu évoluer autour
de la prise en charge médicale
de situations cliniques critiques.
L’analyse des évaluations faites
par les participants a révélé
leur enthousiasme et leur intérêt pour cette journée, qui s’est
déroulée dans un cadre professionnel et pédagogique. Ils ont
exprimé également leur souhait
de renouveler ce type de formation.
D’autres utilisations possibles
de la simulation
Le centre de simulation PRESAGE a bien d’autres utilisations
en anesthésie-réanimation…
Pour la formation initiale, des
séances sur simulateur sont intégrées dans les modules de formation des internes. L’hyperthermie
maligne ou la prise en charge
d’un choc anaphylactique sont
désormais enseignées pour les
Pr G. Lebuffe
diplômes d’enseignement d’anesthésie-réanimation et de médecine d’urgence, à partir de situations cliniques sur des
mannequins haute fi- EN SAVOIR PLUS
délité. Un programme L’équipe de simulation d’Anesthésie Réanimade Développement tion et de Médecine d’Urgence est à votre disProfessionnel Continu position pour toute information et pour vous
va également être accueillir pour l’animation des séances.
proposé très prochai- Contact : 44 508 - [email protected] nement autour de la [email protected] - [email protected]
Contact - Mars 2013
gestion des situations à risque en
anesthésie, et dans les unités de
Surveillance Continue et de Soins
Intensifs. L’objectif de ces séances
sera de décliner les procédures
recommandées
de prise en
charge des patients en situation
de choc, d’arrêt cardiaque et/ou
en situation obstétricale critique.
La simulation apparaît donc
comme un véritable outil pédagogique dont chaque soignant
peut bénéficier dans le cadre
de sa formation médicale initiale ou continue.
çA SE PASSE ICI
23
Maladies de l’Appareil Digestif Le CHRU honoré aux Etats-Unis !
Les travaux de l’équipe du Pr P. Mathurin sur l’hépatite alcoolique réalisés dans le cadre d’une collaboration avec
plusieurs équipes du CHRU ont été reconnus en novembre dernier à Boston, lors de la conférence annuelle de la
société américaine d’hépatologie. Explications.
Biographie du Professeur Philippe Mathurin
Philippe Mathurin s’est formé à la recherche sous la supervision du Pr T. Poynard de l’hôpital Pitié-Salpêtrière à Paris
Après un séjour aux Etats-Unis, il a été recruté par le CHRU
de Lille en 2001. Le Pr S. Dharancy et le Dr A. Louvet ont
développé à ses côtés la plupart des études de l’unité ayant
porté sur les formes graves d’atteinte hépatique.
Principale cause de mortalité
en France, la consommation excessive d’alcool est responsable
du développement de maladies
alcooliques du foie.
un travail
d’équipe
Un délai de sevrage de 6 mois
est recommandé avant transplantation hépatique. Afin de
progresser dans la prise en
charge des formes graves d’hépatite alcoolique, le service des
Maladies de l’Appareil Digestif
(V. Canva, S. Dharancy, A. Louvet, P. Mathurin) a mis au point
un score pronostique (Score de
Lille) permettant d’évaluer dès
le 7ème jour du traitement médical, la réponse thérapeutique.
Les non-répondeurs au traitement médical identifiés par le
score de Lille, ont un risque de
décès de 80%. Cela a conduit à
une réflexion sur l’application
stricte de la règle de 6 mois
d’abstinence chez ces patients
non-répondeurs. Cette option
controversée remet en question la règle des 6 mois d’abstinence classiquement utilisée
pour la sélection des candidats
à la transplantation hépatique.
Une sélection
des patients
rigoureuse et
nécessaire
Dans le contexte de pénurie
d’organes, la transplantation
sans attendre une période de
sevrage soulève certains questionnements éthiques, dus
notamment aux risques de rechute après greffe. Des critères
de sélection drastiques (moins
de 2% des patients admis pour
hépatite alcoolique) ont été imposés aux malades candidats à
une transplantation hépatique
en procédure accélérée. Cette
évaluation a été possible grâce
à la collaboration des équipes
du Pr Mathurin (Maladies de
l’Appareil Digestif), du Pr Cottencin (addictologie), du Pr
Lebuffe (anesthésie) et du Pr
Pruvot (chirurgie digestive).
Ces équipes ont collaboré avec
six centres de transplantation
en France et en Belgique ce qui
a permis de réaliser 26 greffes
précoces chez des patients
identifiés par le score de Lille.
La survie à 6 mois des patients
transplantés précocement était
supérieure à celle de leurs
contrôles non répondeurs et
n’ayant pas été transplantés
(76,9% vs. 23,1%). Avec un taux
de rechute d’alcoolisation inférieur à 10%. Ces résultats ont
été considérés comme encourageants par la communauté
scientifique et acceptés pour
publication en 2011 dans la revue du New England Journal of
Medicine.
Une reconnaissance de la
recherche
du CHRU
Lors du congrès 2012 de la société américaine d’hépatologie,
le Professeur P. Mathurin a été
choisi pour effectuer l’une des
3 conférences les plus renommées. Ce choix souligne l’expertise des équipes du CHRU.
Le Professeur P. Mathurin a été
par ailleurs l’un des 3 coordonnateurs des recommandations
européennes pour la maladies
alcoolique du foie.
De plus, le CHRU de Lille organisera en 2013, sous l’égide de
la société européenne d’hépatologie, une formation destinée
aux médecins étrangers ( « Hepatology 360 »).
A. Camus
Contact - Mars 2013
24
INITIATIVE
La métropole Lillo
1ère Maison d’Accueil Spécialis
C’est une annonce que les malades et leurs familles attendaient depuis longtemps. En 2014, la première Maison d’Accueil
accueillir des personnes fortement dépendantes, le centre apportera une véritable « bouffée d’oxygène » selon Michel Thudévoile les grandes lignes du projet.
Le projet de création d’une véritable maison d’accueil pour les patients cérébro-lésés
Le CHRU de Lille et la Fondation Caisses d’Épargne pour la
Solidarité ont signé le 30 octobre 2012 une convention de
partenariat qui marque le début d’une collaboration de long
terme pour innover dans les
secteurs sanitaire et médicosocial. Dans ce cadre, la maison
d’accueil spécialisée de Looslez-Lille est le premier exemple
concret d’application de cette
convention et vise la mise en
œuvre d’un premier projet
commun pour la création d’une
Maison d’Accueil Spécialisée
destinée à accueillir des personnes cérébro-lésées.
Il s’agit d’une convention de
partenariat originale et innovante avec l’association de deux
démarches de promotion de
Contact - Mars 2013
la qualité de vie, pour les résidents fragilisés d’une part, et
pour les personnels au travail
d’autre part. Cette philosophie
se traduit par une volonté d’innovation et de valorisation organisationnelle, professionnelle
et sociale qui est aujourd’hui
associée au projet de modernisation des structures.
Répondre à une
demande réelle
« La prise en charge des adolescents et adultes handicapés cérébro-lésés est souvent complexe,
explique Michel Thumerelle, Directeur référent au CHRU de
Lille : trop jeunes pour résider en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD),
trop âgés pour les autres structures
souvent réservées aux enfants. De façon générale, les lieux d’accueil dans
la région Nord-Pas-de-Calais sont très
limités pour les personnes adultes présentant une lésion cérébrale acquise »
« Ces patients présentent en général un handicap qui peut être physique ou neurologique, ou encore
intellectuel ou cognitif, précise le Dr
Marc Rousseaux, Responsable du
service de convalescence et rééducation neurologique du CHRU,
et ce handicap n’est pas conciliable
avec une vie au domicile. »
Ces résidents sont ainsi souvent en difficulté lorsqu’ils sont
pris en charge dans des foyers
médico-sociaux ou des maisons
d’accueil spécialisées dédiés aux
handicaps congénitaux. Cette
difficulté entraine une stagnation anormale dans les services
de rééducation, ou dans les
services de soins classiques. La
métropole lilloise est dans la
région, le lieu où vivent le plus
grande nombre de personnes
handicapées adultes présentant
de tels problèmes. L’objectif prioritaire de ce partenariat est donc
la création d’une Maison d’Accueil Spécialisée (MAS) dédiée.
La maison d’accueil spécialisée
de Loos-lez-Lille permettra de
désengorger en partie les services de rééducation tout en
offrant aux malades un cadre
réellement adapté à leurs besoins. « Cette maison sera en
effet un véritable lieu de vie pour
ces patients, complète le Dr
Marc Rousseaux. Cette structure
ne sera pas un hôpital, même si
elle sera en partie médicalisée, et
INITIATIVE
25
oise accueillera sa
sée de la cérébro-lésion en 2014
Spécialisée (MAS) de la métropole Lilloise dédiée aux personnels cérébro-lésées, sortira de terre à Loos-lez-Lille. Destiné à
merelle, Directeur référent du pôle Soins de Suite et Réadaptation à l’hôpital Swynghedauw et chef du projet. Contact vous
Signature de la convention CHRU - Fondation Caisse d’Epargne, le 30
octobre 2012 en présence de l’Agence Régionale de Santé
c’est pourquoi elle sera placée au
cœur de la ville et non à l’intérieur
du CHRU. »
Un centre adapté
La Maison d’Accueil Spécialisée (MAS) sera dédiée aux
personnes de 18 ans et plus,
atteintes de lésions cérébrales
graves entraînant une dépendance sévère. La capacité totale
de l’établissement sera de 36
places d’hébergement permanent / 6 places d’hébergement
temporaire et 5 places d’accueil
de jour avec plusieurs unités
de vie (dominance physique,
psychique, grands dépendants).
« L’accompagnement de ces personnes dépendantes nécessitera
des structures particulières et un
personnel spécialement formé.
La prise en charge doit être quotidienne
et sur le long terme» explique Michel
Thumerelle. La prise en charge
médicale et soignante des patients
sera assurée par le CHRU de Lille
qui s’occupera des consultations
spécialisées, des traitements, des
interventions chirurgicales, de l’utilisation du matériel, etc… Quant
aux personnes, elles proviendront
en grande partie du CHRU, mais
aussi des établissements de la région ou du domicile, sur décision
de la Maison Départementale des
Personnes Handicapées.
Une
collaboration
au service des
patients et du
personnel
Souhaitant confier la réalisation de
ce projet à un opérateur extérieur
reconnu pour son expérience dans
le secteur médico-social, le CHRU
de Lille a demandé à la Fondation
Caisse d’Epargne pour la Solidarité
(FCEs) de se porter opérateur et
gestionnaire du projet.
Cette collaboration a pris la
forme d’une convention renouvelable signée pour 5 ans, qui
portera notamment sur la mise
en œuvre d’outils d’amélioration
des pratiques, sur la formation
du personnel et sur le montage
d’opérations financières ou immobilières, dont le futur centre
de Loos-lez-Lille est le premier
exemple. Enfin, le CHRU de Lille
s’impliquera de manière active
dans le projet médico-social de
la MAS en favorisant l’intégration de l’établissement dans les
réseaux de proximité, en veillant
à l’amélioration continue de la
qualité de la prise en charge, en
participant de façon conjointe
à l’élaboration et à la mise en
œuvre de programmes de recherche appliquée et d’innovation, en s’associant aux divers
projets d’animation (culture à
l’hôpital, solidarité intergénérationnelle, etc.).
M. Thumerelle
Contact - Mars 2013
26
CULTURE
ET
MÉMOIRE
LA SCIENCE
AVANCE
La Médicopolis lilloise :
du rêve à la réalité
1953-2013
2013 sera une année importante dans l’histoire du CHRU de Lille qui fêtera ses 60 ans (Jubilé de Diamant). En effet,
en 1953, on inaugurait l’Aile-Est de l’Hôpital Claude Huriez, initialement dénommé Hôpital Régional, mais que les
habitants de la région appelaient la « Cité ». Retour sur 60 ans d’évolution.
Symbole de modernité, mais aussi
d’une renaissance de la ville qui
veut se tourner vers l’avenir, la
« machine à guérir » que représente cet Hôpital Régional, est un
véritable salut favorisant le soulagement de la misère humaine,
et contribuant à vaincre la maladie. Son inauguration est perçue
à l’époque comme un événement fort dans cette période de
l’après-guerre où tant de choses
sont à reconstruire.
Une union de l’Hôpital et de la Faculté
unique en Europe
Si le principe de la construction
de cette médicopolis date de
1935, la persévérance du Professeur Claude Huriez qui sera
le Secrétaire Général d’Achèvement de l’Hôpital Régional a
permis de terminer en 1953 la
Contact - Mars 2013
construction de cet hôpital dans
ses plans d’origine, à savoir le
rassemblement sous le même
toit de l’Hôpital et de la Faculté
de Médecine et de Pharmacie.
Cette union unique en Europe
se concrétisa par l’ouverture
du Bloc-Est le 3 octobre 1953,
comprenant 850 lits qui vont
permettre de transférer dans
des locaux flambants neufs certains services médicaux de l’Hôpital Saint-Sauveur et de l’Hôpital Général. Cet hôpital régional
universitaire devait répondre
à une triple fonction (diagnostique, traitement, enseignement).
géant complété par deux étoiles
à cinq branches. Il est coiffé à
l’ouest par l’école d’infirmières
et à l’est par la chapelle et la
Communauté religieuse. Les
deux ailes sont unies au centre
par le bloc opératoire, prolongé de consultations, d’amphithéâtres où l’enseignement
sert de point d’union avec les
laboratoires de la Faculté de
Médecine (800 étudiants en
médecine, 300 en pharmacie).
Malgré les difficultés du temps
(crises économiques et financières, guerre), cette œuvre
collective est devenue réalité
et son développement va s’inscrire dans la durée. Les HosUne architecture
pices Civils de Lille, à partir
innovante
Dans une conception architec- de 1955, vont se préoccuper
turale révolutionnaire de neuf de la prise en charge des perétages conçue par Jean Walter, sonnes âgées. C’est ainsi que
l’ensemble forme un anneau sera édifiée, en remplacement de
l’Hospice général (1200 lits), une
Cité des vieillards qui comprend
un hôpital gériatrique (Hôpital
Swynghedauw) ainsi que quatre
pavillons d’hébergement (Minet, Vancostenobel, Cordonnier,
Baes). La Faculté de son côté
édifiera une Cité des étudiants
de 500 places avec restaurants. A
l’est, se trouvent la blanchisserie
et l’usine centrale thermique. Il
faudra attendre 1958 pour l’inauguration du bloc ouest et ainsi
de permettre à l’Hôpital régional
de Lille de passer à 1700 lits. Cet
ensemble va constituer la pièce
maîtresse du développement du
CHRU de Lille qui va passer de
60 hectares à 170 hectares et devenir 1er CHU au Nord de Paris
et le 4ème de France.
P. Kemp
ASTUCE DE L’ INVITÉ
Les conseils
culinaires
de Philippe Mahieu
Philippe Mahieu, cuisinier au sein du pôle restauration
du CHRU et plusieurs fois primé lors de concours de
restauration collective, fait chaque jour preuve d’un
grand professionnalisme dans l’élaboration des menus
des patients et des professionnels, avec l’objectif de gérer au mieux les quantités pour éviter le gaspillage.
Il nous livre ses trucs et astuces de cuisinier.
Contact : Vous représentez
régulièrement le CHRU lors de
concours de cuisine de collectivités ?
Philippe Mahieu : « En effet, depuis 1990, j’ai participé à
56 concours de cuisine et j’en ai
remporté une dizaine. J’ai toujours
représenté le CHRU de Lille, dont
le but était de mettre en avant le
travail des cuisiniers des collectivités. Dernièrement, j’ai participé au
concours « Sirhat de Lyon » qui équivaut au meilleur cuisinier de France,
et j’ai fini en 4ème position.»
Contact : Pouvez-vous donner
aux lecteurs de Contact quelques
conseils culinaires simple ?
P.M : « Tout d’abord, il faut bien
faire ce que l’on sait faire, et ne pas
hésiter à demander conseils pour
des recettes plus élaborées. Ensuite
il faut se donner du temps pour
cuisiner, pour se faire plaisir et faire
plaisir à ses convives. La notion de
plaisir est très importante. Et bien
entendu il faut aussi suivre les saisons. Par exemple, puisque nous
sommes en hiver, je vous conseille
de la soupe, en remplaçant en fin
de cuisson le beurre par de la vache
qui rit, qui est un produit riche en
protéines, moins gras et donnant
plus de goût. Vous pouvez aussi
cuisiner des légumes secs (panais,
potimarron, lentilles, pois cassés…)
Ce sont des aliments riches en fer
et pouvant être cuisinés en soupe
ou en purée.»
Contact : Que pensez vous des
produits surgelés ?
P.M : « Les produits surgelés sont
de très bons produits.
En hiver, on peut très bien les utiliser. Il faut cependant bien lire les
modes d’emploi et respecter les
temps de cuisson. »
Contact : Pouvez-vous nous
suggérer à nos lecteur une idée
de menu complet et équilibré à
faire rapidement ?
P.M : « Je vous suggère en entrée une crudité avec un peu de
charcuterie ou un avocat au thon.
Ensuite, une côte de porc avec un
peu d’huile d’olive et des oignons.
Cuisson 5 minutes de chaque côté.
Pendant la cuisson de la viande,
faire bouillir des pommes de terre
dans de l’eau salée. Une fois cuites,
les écraser avec une noisette de
beurre, sel poivre et noix de muscade. Vous pouvez ajouter des
haricots verts. Et en dessert, une
salade de fruits (pomme, poire,
orange avec 10gr de sucre). »
27
Parcours du Cœur
« Faites-vous plaisir en protégeant votre santé » : c’est le slogan de l’édition 2013 des Parcours du Cœur organisée par la Fédération française
de cardiologie. Les 6 et 7 avril prochains, des parcours seront organisés
dans toute la région Nord-Pas-de-Calais (et le 5 avril pour les scolaires).
Cette année, les Parcours du Cœur mettront l’accent sur la dimension
plaisir de la pratique sportive.Autre point fort de cette édition 2013 : un
message de prévention particulièrement tourné vers les femmes, pour
lesquelles les maladies cardiovasculaires représentent la première cause
de mortalité en France.
Plus d’infos sur www.fedecardio.org.
La Fête des Cœurs
et des Crêpes !
Les crêpes et les chapeaux de carnaval étaient à l’honneur le 13 février
à l’hôpital Cardiologique à l’occasion de mardi Gras et de la St Valentin. Organisé par l’Association Nationale des cardiaques congénitaux
(ANCC), qui fête ses 50 ans et l’Association Lille Moulin, les bénévoles
ont proposé un moment de détente et de jeu aux enfants ainsi qu’à
leurs parents afin de faire oublier, l’espace d’un instant, la maladie et
l’hôpital. Une animation qui aura attiré pas moins de 60 gourmands,
petits et grands !
Après-midi Gouter
en compagnie de champions !
Jeudi 14 février était organisé, à l’hôpital Jeanne de Flandre, un après-midi gouter entre des sportifs professionnels et les enfants à l’initiative de
l’association 1 Maillot pour la Vie. Comme chaque année, de nombreux
champions ont répondus présents : footballeurs du LOSC, volleyeurs
du TLM, basketteurs et basketteuse de la région... tous ont participé aux
jeux, défis et quizz sportifs, pour le plus grand bonheur des nombreux
enfants présents pour l’occasion.
Ateliers d’écriture
à Swynghedauw
Propos recueillis par
S. Choudani
De l’originalité dans les
menus des professionnels
« Nous proposons aux personnels
des menus à thèmes une fois tous
les trimestres (Menu Chti, Fraiche
attitude, menu italien, menu
automne etc …) avec M. José
Moyeux responsable des restaurants du CHRU et de la Maison
d’Hôtes. »
Depuis le 8 janvier, des ateliers d’écriture sont organisés à l’hôpital
Swynghedauw, tous les mardis à 14h. Animés par Carole Fives, une
auteure régionale, ces ateliers permettent aux patients de laisser libre
court à leur imagination et leur créativité à partir d’un thème défini au
préalable, et constituent un moment d’évasion pour les malades. Cette
animation aura lieu jusqu’au 9 avril et tous les écrits des patients seront
diffusés sur internet via un blog. Plus d’infos sur ces ateliers dans votre
prochaine édition de Contact.
Contact - Octobre/Novembre/Décembre 2012
24 HEURES AVEC
Aumônier du CHRU
un rôle d’écoute et d’accompagnement des patients
Des lieux de culte calmes et propices au recueillement
Bien que sa mission principale reste d’accompagner dans leur foi les patients qui en font la demande, le rôle de
l’aumônier hospitalier ne se limite pas toujours au cadre religieux : en tant qu’agent public, il est aussi en relation
avec les équipes soignantes et contribue d’une manière générale à améliorer les services rendus aux usagers,
comme Contact vous l’explique…
Religion et hôpital : un
cadre juridique particulier
Le service d’aumônerie du CHRU
regroupe 3 religions (Catholique,
Protestante et Musulmane) et
compte une dizaine d’aumôniers
à temps plein ou partiel ainsi que
plusieurs bénévoles. Les lieux de
culte du campus hospitalo-universitaire, au nombre de 9, sont multiconfessionnels et ouverts à tous.
Un rôle au-delà
du domaine
religieux
Empathique, abordable et à l’écoute
de l’autre. Ainsi pourrait-on qualifier l’aumônier hospitalier.
Disponible de jour comme de
nuit, il intervient principalement
pour permettre au patient de
suivre les préceptes de sa religion malgré la maladie mais aussi, le cas échéant, pour accompagner la fin de vie et apporter
son soutien aux familles. Il serait
toutefois erroné de réduire sa
mission à la seule administration des sacrements religieux.
« Notre rôle est également d’ap-
porter une autre forme d’écoute
aux malades, confie Sophie Odelin,
aumônier catholique depuis 5 ans,
Nous essayons de les accompagner et d’écouter leurs angoisses ».
Un sentiment partagé par Fréderic Fournier, aumônier protestant depuis 4 ans : «Mon ministère consiste aussi à écouter les
malades avec empathie pour qu’ils
trouvent un sens spirituel dans
l’épreuve qu’ils traversent ». Bien
souvent, l’aumônier travaille
directement avec les équipes
soignantes, afin d’améliorer les
conditions de vie des patients
à l’hôpital, comme l’explique
Ahmed Miktar, aumônier musulman depuis 3 ans : « J’interviens
auprès du cadre hospitalier pour
faciliter l’accès aux informations
médicales pour les malades et
leurs familles. Je sers aussi parfois
d’interprète et de traducteur pour
les patients parlant peu ou pas le
français ». Un rôle en parfait accord avec la mission de service
public du CHRU.
Un statut
bien défini
L’aumônier hospitalier dispose
en effet d’un statut d’agent
public, rappelé par la Charte
Nationale des Aumôneries de
septembre 2011 (voir encadré).
Ce statut place l’aumônier sous
l’égide des mêmes règles s’appliquant à tous les employés de
l’hôpital et l’oblige à une formation permanente lui permettant
d’exercer sa fonction dans un
environnement comme celui du
CHRU. Ces formations portent
par exemple sur la connaissance
de la culture hospitalière, sur
la psychologie de l’écoute des
personnes en souffrance ou sur
les libertés publiques en établissement de santé. En lien avec
l’équipe médicale et soignante,
l’aumônier peut dès lors jouer
son rôle d’intermédiaire entre
les convictions personnelles du
malade et les décisions des professionnels de santé.
A. Camus
Concilier service public et religion n’est pas chose facile. En
effet, si la Constitution de 1958
rappelle que « La France est
une République […] laïque »,
elle stipule également que « La
République respecte toutes les
croyances ». D’apparence antinomiques, ces deux principes
ont été équilibrés et adaptés
pour les établissements publics
comme les lycées, collèges,
écoles, prisons ou hôpitaux.
En découle une Charte du
patient hospitalisé précisant
que « L’établissement de santé
doit respecter les croyances et
convictions des personnes accueillies » et qu’un patient « doit
pouvoir, dans la mesure du possible, suivre les préceptes de sa
religion ». En 2011, la Charte
Nationale des aumôneries des
établissements relevant de la
fonction publique hospitalière
est venue renforcer les textes
existants tout en précisant les
statuts et missions de l’aumônier au sein de l’hôpital.
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