MAT2611 : algèbre 2, hiver 2016 Travaux pratiques #7, 11 mars Exercice 1 (ex. 2, p. 311). Montrez que les polynômes suivants sont irréductibles sur Z[x] : (a) x4 − 4x3 + 6 (b) x6 + 30x5 − 15x3 + 6x − 120 (c) x4 + 4x3 + 6x2 + 2x + 1 [Indice : remplacez x avec x − 1.] (d) ((x + 2)p − 2p )/x, où p est nombre premier impair. Solution. (a) Le polynôme x6 − 4x3 + 6 est unitaire. Aussi, on a que 2|4 et 2|6 mais 22 - 6. Donc le critère d’Eisenstein implique que x6 − 4x3 + 6 est irréductible sur Z[x]. (b) Le polynôme x6 + 30x5 − 15x3 + 6x − 120 est unitaire. De plus, on a que 3 divise 30, −15, 6 et −120, mais 32 ne divise pas −120. Par suite, en appliquant le critère d’Eisenstein, on trouve que x6 + 30x5 − 15x3 + 6x − 120 est irréductible. (c) Soit f (x) = x4 + 4x3 + 6x2 + 2x + 1. On ne peut pas appliquer le critère d’Eisenstein directement à f (x) parce que son coefficient constant n’a aucun diviseur premier. Cependant, on observe que (x + 1)4 = x4 + 4x3 + 6x2 + 4x + 1, donc f (x) = (x + 1)4 − 2x = (x + 1)4 − 2(x + 1) + 2. Alors, f (x − 1) = x4 − 2x + 2, qui est irréductible par le critère d’Eisenstein : 2 divise tous les coefficients à part du coefficient dominant, mais 22 ne divise pas le coefficient constant. Donc f (x) est irréductible. (d) On a que 1 (x + 2)p − 2p = x x p X p p−j j 2 x − 2p j j=0 ! p p 1 X p p−j j X p p−j j−1 = 2 x = 2 x x j=1 j j j=1 p−1 X p = 2p−j−1 xj . j + 1 j=0 Le polynôme au-dessus est clairement unitaire. Aussi, comme nous avons déjà vu, p divise p p 2 pour j{0, 1, . . . , p − 2} et p ne divise pas 2 · 1 = 2p, car p est supposé d’être impair. j+1 Alors, le critère d’Eisenstein conclut la preuve que ((x + 2)p − 2p )/x est irréductible dans Z[x]. Exercice 2 (ex. 14, p. 312). Factorisez les polynômes x8 − 1 et x6 − 1 en produit des polynômes irréductibles dans les anneaux suivants : (a) Z, (b) Z/2Z, (c) Z/3Z. Solution. Tout d’abord, on examine le polynôme x8 − 1. On a la factorisation x8 − 1 = (x4 − 1)(x4 + 1) = (x2 − 1)(x2 + 1)(x4 + 1) = (x − 1)(x + 1)(x2 + 1)(x4 + 1). 1 2 Donc, notre but est d’examiner si les polynômes x−1, x+1, x2 +1 et x4 +1 sont irréductibles ou pas sur Z, Z/2Z et Z/3Z et, dans le deuxième case, trouver leur factorisation. C’est facile à voir que les polynômes linéaires x − 1 sont x + 1 irréductibles 1 dans Z, Z/2Z et Z/3Z. Il reste de factoriser x2 + 1 et x4 + 1. Premièrement, les polynômes x2 + 1 et x4 + 1 sont tous irréductible dans Z[x]. En effet, le polynôme x2 + 1 a degré 2 et pas de racines rationnelle car x2 + 1 ≥ 1 pour x ∈ Q, donc il est irréductible dans Q[x]. Finalement, le polynôme (x + 1)4 + 1 = x4 + 4x3 + 6x2 + 4x + 2 est irréductible dans Z[x] par le critère d’Eisenstein. Par conséquent, x4 + 1 est irréductible dans Z[x]. Puis, pour Z/2Z, on a que x2 + 1 ≡ (x + 1)2 (mod 2), x4 + 1 ≡ (x2 + 1)2 ≡ (x + 1)4 (mod 2), et x − 1 ≡ x + 1 (mod 2). Donc x8 − 1 ≡ (x + 1)8 (mod 2), et le polynôme x + 1 est irréductible. Finalement, pour Z/3Z, on a que x2 + 1 est irréductible car son degré est égal à 2 et il n’a pas de racines dans Z/3Z : 02 + 1 = 1 6≡ 0 (mod 3), 12 + 1 = 2 6≡ 0 (mod 3) et 22 + 1 = 5 6≡ 0 (mod 3). Il reste d’examiner si x4 + 1 est irréductible sur Z/3Z. Ce polynôme n’a pas de racines dans Z/3Z (car x2 + 1 n’a pas de racines dans Z/3Z), alors la seule possibilité pour une factorisation non-triviale de x4 + 1 est que x4 + 1 ≡ (x2 + ax + b)(x2 + cx + d) (mod 3) (sans perte de généralité, on peut supposer que les facteurs de x4 + 1 sont unitaire car x4 + 1 est unitaire). En développant le produit et comparant les coefficients de deux côtés, on trouve que a+c≡0 (mod 3), ac + b + d ≡ 0 (mod 3), ad + bc ≡ 0 (mod 3) et bd ≡ 1 (mod 3). 2 La première et la deuxième relation nous donne que b + d ≡ a (mod 3). La première et la troisième relation nous donne que a(b − d) ≡ 0 (mod 3). Les seuls carrés modulo 3 sont 0 et 1. Donc si a ≡ 0 (mod 3), on trouve que b ≡ −d (mod 3), alors b2 ≡ −bd ≡ −1 (mod 3), qui est impossible. Par suite on doit avoir que a 6≡ 0 (mod 3), qui implique que b ≡ d (mod d). Puisque a2 ≡ 1 (mod 3) dans ce cas, on trouve aussi que b + d ≡ 1 (mod 3) et, par conséquent, que b ≡ d ≡ 2 (mod 3). Cette relation est aussi compatible avec la relation bd ≡ 1 (mod 3). Donc on conclut que x4 + 1 ≡ (x2 − x + 2)(x2 + x + 2) (mod 3) est une factorisation de x4 + 1. Finalement, les polynômes x2 − x + 2 et x2 + x + 2 sont irréductibles sur Z/3Z car ils ont degré 2 et pas de racines dans Z/3Z. Alors, la factorisation de x8 − 1 et x6 − 1 en produit des polynômes irréductibles sur Z/3Z est x8 − 1 = (x − 1)(x + 1)(x2 + 1)(x2 − x + 2)(x2 + x + 2). Le traitement du polynôme x6 − 1 est similaire. On commence avec la factorisation x6 − 1 = (x3 − 1)(x3 + 1) = (x − 1)(x2 + x + 1)(x + 1)(x2 − x + 1), qui réduit notre tâche à examiner si les polynômes x − 1, x + 1, x2 + x + 1 et x2 − x + 1 sont irréductibles ou pas sur Z, Z/2Z et Z/3Z et, dans le deuxième case, trouver leur factorisation. 1. Puisque ce sont des polynômes primitifs, il suffit de montrer qu’il sont irréductibles sur le corps F , où F ∈ {Q, Z/2Z, Z/3Z}. Si x − 1 = a(x)b(x), alors 1 = deg(x − 1) = deg(a) + deg(b). Donc, soit deg(a) = 0 soit deg(b) = 0. Puisque F est un corps, c’est équivalent au fait que soit a(x) soit b(x) sont inversibles dans F [x]. 3 Comme nous avons déjà vu, les polynômes x − 1 et x + 1 sont irréductibles sur Z, Z/2Z et Z/3Z. De plus, les polynômes x2 + x + 1 et x2 − x + 1 sont irréductibles sur Z/2Z et sur Z car ils sont primitifs, leur degré est 2 et ils n’ont pas de racines modulo 2. Il reste à examiner si x2 + x + 1 et x2 − x + 1 sont irréductibles sur Z/3Z. La réponse est non, parce que 1 est une racine (double) du premier polynôme et −1 est une racine (double) du deuxième polynôme. Plus précisément, on a que x2 + x + 1 ≡ (x − 1)2 (mod 3) et x2 − x + 1 ≡ (x + 1)2 (mod 3). Donc la factorisation de x6 − 1 sur Z/3Z est x6 − 1 = (x − 1)3 (x + 1)3 . Exercice 3. (a) (ex. 13, p. 312) Montrez que le polynôme x3 + nx + 2 est irréductible dans Z[x] pour tous les entiers n ∈ Z \ {1, −3, −5}. (b) (ex. 12, p. 312) Montrez que le polynôme x2 + y 2 − 1 est irréductible dans Q[x, y]. Solution. (a) Le polynôme x3 + nx + 2 est primitif et non-constant, donc il est irréductible dans Z[x] si et seulement si il est irréductible dans Q[x]. De plus, puisque son degré est 3, il est irréductible dans Q[x] si et seulement si il a une racine α = Q. Si on écrit une telle racine hypothétique comme α = a/b avec a ∈ Z, b ∈ N et gcd(a, b) = 1., alors a|2 et b|1. Donc, les seules possibilités sont α = ±1 et α = ±2. Or, 1 est une racine s-si n = −3, -1 est une racine s-si n = 1, 2 est une racine s-si n = −5, et -2 est une racine s-si n = −3. (b) On va donner trois solutions. Dans toutes les solutions, on utilise le fait que Q[x, y] = A[x], où A = Q[y]. Première solution : Soit P l’idéal de A engendré par y − 1. Tout d’abord, y − 1 est irréductible dans A et donc P est premier. On a que x2 + y 2 − 1 = x2 + a1 (y)x + a0 (y) avec a1 (y) = 0 et a2 (y) = y 2 − 1. Puisque a0 (y), a1 (y) ∈ P et a0 (y) ∈ / P 2 , alors le critère d’Eisenstein implique que x2 + y 2 − 1 est irréductible dans A[y] = Q[x, y]. Deuxière solution : Le polynôme y 2 + 1 est irréductible dans A car il a degré 2 et pas de racines dans Q. Alors, si Q est l’idéal de A engendré par y 2 + 1, Q sera premier. Donc, c’est suffisant de montrer que x2 + y 2 − 1 est irréductible dans (A/Q)[x]. C’est facile à voir que A/Q ∼ = Q(i). (1) (Par exemple, ceci découle en considérant le morphisme ϕ : A → Q(i), envoyant f (y) à a+bi, où a + by est le reste de la division de f (y) par y 2 + 1.). Or, observons que x2 + y 2 − 1 ≡ x− 2 (mod Q). Donc pour montrer que x2 + y 2 − 1 est irréductible dans Q[x, y], il suffit de montrer que x2 −2 est irréductible dans (Q(i))[x]. Puisque x2 −2 a degré 2 et Q(i) est un corps, x2 −2 est irréductible sur seules racines de x2 − 2 sur √ Q(i) s-si il n’a pas de racines dans Q(i). Les 2 C ⊃ Q(i) sont ± 2, qui n’appartiennent pas à Q(i). Donc, x + y 2 − 1 est irréductible dans Q[x, y]. Troisième solution : On fixe y = y0 ∈ Z \ {−1, 0, 1}, pour que x2 + y02 − 1 > 0 pour tout x ∈ R. En particulier, le polynôme x2 + y02 − 1 n’a pas de racines sur Q. Puisque son degré est 2, il est irréductible sur Q. Alors, soit p(x, y0 ) soit q(x, y0 ) sont constants comme polynômes de x, pour tout y0 ∈ Z \ {−1, 0, 1}. Par la suite, il existe un ensemble infini Y ⊂ Z \ {−1, 0, 1} tel que soit p(x, y0 ) est constant pour tout y ∈ Y , soit q(x, y0 ) est constant pour tout y0 ∈ Y . Sans perde de généralité, on peut supposer qu’on est au premier cas. On écrit p(x, y) = ck (y)xk + · · · + c1 (y)x + c0 (y), où c0 (y), . . . , ck (y) ∈ Q[y]. Puisque 4 p(x, y0 ) est constant comme polynôme de x pour tout y0 ∈ Y , alors c1 (y0 ) = · · · = ck (y0 ) = 0 pour tout y0 ∈ Y , c’est-à-dire les polynômes c1 (y), . . . , ck (y) ont une infinité de racines. Ceci implique qu’ils sont tous zéros. Donc p(x, y) = c0 (y) est un polynôme de y, qui n’est pas constant car p(x, y) n’est pas inversible. En échangeant les rôles de x et de y et en répétant le même argument, on trouve que q(x, y) = d0 (x) pour un polynôme d0 (x) ∈ Q[x]. Donc x2 + y 2 − 1 = c0 (y)d0 (x) pour deux polynômes non-constants c0 (y) et d0 (x). Ceci est impossible : si c0 (y) = am y m + · · · et d0 (x) = bn xn + · · · , où am , bn 6= 0 et m, n ≥ 1, alors c0 (y)d0 (x) = am bn xm+n + · · · 6= x2 + y 2 − 1. Quatrième solution : Il suffit de montrer qu’on ne peut pas avoir une factorisation nontriviale de la forme x2 + y 2 − 1 = p(x, y)q(x, y), où p(x, y), q(x, y) ∈ Q[x, y] sont noninversibles. Soit p(x, y) = a0 (y)+a1 (y)x+· · ·+ak (y)xk et q(x, y) = b0 (y)+b1 (y)x+· · ·+b` (y)x` , où les coefficients aj (y) et bj (y) sont des polynômes de y. Sans perde de généralité, on peut supposer que k ≤ `. Puisque le degré de x2 + y 2 − 1 comme un polynôme de (Q[y])[x] et 2 = k + `, on a deux possibilités : soit (k, `) = (0, 2) soit (k, `) = (1, 1). Au première cas, on trouve que p(x, y) = a0 (y) ∈ Q[y]. Donc a0 (y)b` (y) = 1, ce qui implique que a0 (y) est un polynôme constant et donc p(x, y) est inversible, ce qui est une contradiction. Par la suite, on doit avoir que k = ` = 1. Alors x2 + y 2 − 1 = (a1 (y)x + a0 (y))(b1 (y)x + b0 (y)) = a1 (y)b1 (y)x2 + (a1 (y)b0 (y) + a0 (y)b1 (y))x + a0 (y)b0 (y). Donc on trouve que a1 (y)b1 (y) = 1, c’est-à-dire, a1 (y) = b1 (y) = ±1. Puisque on a aussi que a1 (y)b0 (y) + a0 (y)b1 (y) = 0, alors b0 (y) = −a0 (y), ce qui implique que y 2 − 1 = a0 (y)b0 (y) = −a0 (y)2 . Evidemment c’est impossible : on devrait avoir que a0 (1) = a0 (−1) = 0, ce qui implique que y − 1 et y + 1 divisent a0 (y). Puisque y − 1 et y + 1 sont copremiers sur l’anneau euclidien Q[y], on trouve que leur produit y 2 − 1 divisent a0 (y). Dans ce cas, a0 a degré ≥ 2 et, par la suite, a20 a degré ≥ 4. Cependant, le degré de y 2 − 1 est 2, ce qui est une contradiction. On déduit qu’on ne peut pas écrire x2 + y 2 − 1 comme le produit de deux polynômes non-inversibles, ce qui conclut la preuve. Exercice 4. √ √ 2 (a) (ex. 9, p. 311) Montrez que √ le polynôme p(x) = x − 2 est irréductible sur A = Z[ 2] [Indice : rappelez que Z[ 2] est un anneau euclidien d’après l’exercice 2(c) du TP du 27 février.] (b) Montrez que et que √ 4 Z[ 2] = {a + b21/4 + c21/2 + d23/4 : a, b, c, d ∈ Z} √ √ 4 A[x]/(x2 − 2) ∼ = Z[ 2]. √ √ √ [Indice : observez que Z[ 4 2] = A[ 4 2] = {α + β 4 2 : α, β ∈ A}.] √ √ Solution. (a) C’est facile à voir que F := Q( 2) = {a + b 2 : a, b ∈ Q} est√isomorphe au corps des fractions de A. Puisque A est factoriel (comme euclidien) et x2 − 2 est primitif dans A, ce√polynôme est irréductible dans A si et seulement si il est irréductible dans F . √ Mais x2 − 2 a degré 2 et F est un corps, alors x2 − 2 est √ irréductible si et seulement si il √ 4 2 a une racine dans F . Cependant, les seules racines x − 2 dans C ⊃ F√ sont√± 2, qui √ de√ 4 n’appartiennent pas à F : si on avait que a + b 2 = 2, alors a2 − 2b + 2b 2 = 2, ce qui 5 impliquerait que que a2 = 2b2 , c’est-à-dire irréductible. √ 2 ∈ Q. Ceci conclut la preuve que x2 − √ 2 est (b) Soit B := {a + b21/4 + c21/2 + d23/4 : a, b, c, d ∈ Z}. √ 4 C’est clair que B ⊂ Z[ 2]. Alors, il suffit de montrer que B est un anneau pour voir que √ P 3 4 B = Z[ 2]. Soit αk = j=0 ak,j 2j/4 avec k ∈ {1, 2} deux éléments de B. Alors, α1 + α2 = 3 X (a1,j + a2,j )2j/4 ∈ B j=0 et α1 α2 = 3 X ! a1,j1 2j1 /4 j1 =0 = 3 X j=0 2j/4 3 X j2 =0 X ! a2,j2 2j2 /4 = X a1,j1 a2,j2 2(j1 +j2 )/4 0≤j1 ,j2 ≤3 a1,j1 a2,j2 2(j1 +j2 −j)/4 ∈ B. 0≤j1 ,j2 ≤3 j1 +j2 ≡j (mod 4) Ceci montre que B est, en effet, un anneau. √ √ Finalement, on définit ϕ : A[x] → B = √ A[ 4 2] par ϕ(f ) = α + β 4 2, où α + βx ∈ A[x] est le reste dans la division de f (x) par x2 − 2. C’est√facile à voir que ϕ est un épimorphisme d’anneaux. De plus, c’est clair que ker(ϕ) = (x2 − 2), ce qui conclut la preuve. Exercice 5. (a) (ex. 4, p. 311) Montrez que le polynôme (x − 1)(x − 2) · · · (x − n) − 1 est irréductible sur Z[x] pour tout n ≥ 1. (b) (ex. 5, p. 311) Montrez que le polynôme (x − 1)(x − 2) · · · (x − n) + 1 est irréductible sur Z[x] pour tout n ≥ 1, n 6= 4, et réductible pour n = 4. Solution. (a) Posons f (x) = (x−1)(x−2) · · · (x−n)−1. Considérons deux polynômes a(x) et b(x) non-inversibles dans Z[x] dont le produit est égal à f (x). Puisque f est unitaire, sans perde de généralité, on peut aussi supposer que a et b sont unitaires. En particulier, le degré de a(x) et b(x) est ≥ 1. En évaluant f (x) aux nombres 1, 2, . . . , n, on trouve que a(k)b(k) = −1 pour tout k ∈ {1, . . . , n}. Puisque a(k) et b(k) sont entiers, alors a(k) = −b(k) = ±1. On partage l’ensemble {1, . . . , n} comme l’union K1 ∪ K2 , où K1 = {1 ≤ k ≤ n : a(k) = −b(k) = 1} et K2 = {1 ≤ k ≤ n : a(k) = −b(k) = −1}. Pour chaque k ∈ {1, 2, . . . , n}, on peut écrire a(x) = (x − k)ak (x) + ck pour un polynôme ak (x) ∈ Z[x] et un nombre entier ck (le polynôme x − k est unitaire, donc on peut diviser toujours par x − k dans Z[x]). En évaluant cette expression en k, on trouve que ck = a(k). Si k ∈ K1 , alors ck = 1 et, par la suite, x−k divise a(x)−1. Si k ∈ K2 , alors x−k divise a(x)+1. Mais les polynômes x − k, k ∈ {1, à deux 2. Puisque Z[x] est un Q. . . , n}, sont copremiers deux Q anneau factoriel, on trouve que k∈K1 (xQ− k) divise a(x) − 1 et k∈K2 (x − k) divise Q a(x) + 1. Le même argument montre aussi que k∈K1 (x − k) divise b(x) + 1 et que k∈K2 (x − k) 2. Si d(x) = gcd(x − i, x − j), où i 6= j, alors d(x) divise j − i = (x − i) − (x − j), ça veut dire que d(x) a degré égal à 1. Mais les seuls polynômes constants qui divisent x − i sont les polynômes 1 et −1. Ceci montre que x − i et x − j sont copremiers sur Z[x] pour i 6= j. 6 divise b(x) − 1. En comparant les degrés, on trouve que |Kj | ≤ deg(a) et |Kj | ≤ deg(b), pour j ∈ {1, 2}, où |X| dénote la cardinalité de l’ensemble X. Mais deg(a) + deg(b) = n = |K1 | + |K2 |. Alors Q on doit avoir que deg(a) = deg(b) = |K1 | = |K2 | = n/2 =: m. En particulier, puisque k∈K1 (x − k) divise a(x) − 1 et Q ces deux polynômes ont le même degré et k). Le même argument implique ils sont unitaires, Q alors on trouve que a(x) − 1 = k∈K1 (x −Q que b(x) + 1 = k∈K1 (x − k) et que a(x) + 1 = b(x) − 1 = k∈K2 (x − k). Donc ! Y Y a(x) − b(x) = 1 + (x − k) − −1 + (x − k) = 2 k∈K1 k∈K1 et ! a(x) − b(x) = −1 + Y (x − k) − 1+ k∈K2 Y (x − k) = −2, k∈K1 ce qui est une contradiction. Par conséquent, f (x) est toujours irréductible. (b) On utilise un argument similaire avec l’argument donné à la partie (a). Supposons que le polynôme g(x) := (x − 1)(x − 2) · · · (x − n) + 1 peut être écrire comme c(x)d(x), où c(x) et d(x) sont deux polynômes non-inversibles de Z[x]. Sans perde de généralité, on peut aussi supposer qu’ils sont unitaires. En particulier, leur degré est ≥ 1. En évaluant g(x) aux nombres 1, 2, . . . , n, on trouve que c(k)d(k) = 1 pour tout k ∈ {1, . . . , n}. Puisque c(k) et d(k) sont entiers, alors c(k) = d(k) = ±1. On partage l’ensemble {1, . . . , n} comme l’union K3 ∪ K4 , où K3 = {1 ≤ k ≤ n : c(k) = d(k) = 1} et K4 = {1 ≤ k ≤ n : c(k) = d(k) = −1}. En suivant l’argument Q de la partie (a), on peut montrer que |K Q3 | = |K4 | = n/2 =: m et que c(x) − 1 = d(x) − 1 = k∈K3 (x − k) et c(x) + 1 = d(x) + 1 = k∈K4 (x − k). Donc Y Y 2 + (x − k) = (x − k). (2) k∈K3 k∈K4 On observe que 1 appartient soit à K3 \ K4 soit à K4 \ K3 . Si 1 ∈ K3 , alors on pose L1 = K3 , si 1 ∈ K4 , alors on pose L1 = K4 . Finalement, on met aussi L2 = {1, . . . , n} \ L1 . En posant x = 1 à la relation (2), on trouve que n/2 Y Y Y (3) 2= (1 − k) = (k − 1) ≥ ` = (n/2)!, k∈L2 k∈L2 `=1 car L2 est un sous-ensemble de {2, . . . , n} qui contient n/2 éléments. La relation (3) implique que n/2 ≤ 2 ⇔ n ≤ 4. Puisque n doit être impaire, on conclut que n ∈ {2, 4}. Si n n’appartient pas dans cet ensemble, alors g(x) est irréductible dans Z[x]. Si n = 2, on a que (x − 1)(x − 2) − 1 = x2 − 3x + 1 est irréductible : il est primitif, il a degré 2 et il n’a pas de racines rationnels. Finalement, quand n = 4, on a que (x − 1)(x − 2)(x − 3)(x − 4) + 1 = x4 − 10x3 + 35x3 − 50x + 25 = (x2 − 5x + 5)2 .