Les éléments de parure au Paléolithique supérieur en Belgique

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L’anthropologie 107 (2003) 603–614
www.elsevier.com/locate/anthro
Article original
Les éléments de parure au Paléolithique
supérieur en Belgique
Upper Palaeolithic body ornaments in Belgium
Luc Moreau
Institut für Ur- und Frühgeschichte und Archäologie des Mittelalters,
Abteilung für ältere Urgeschichte und Quartärökologie,
Universität Tübingen, Burgsteige 11, 72070Tübingen, Allemagne
Résumé
Partant de la considération que les éléments de parure sont, à travers le choix des éléments–
support, des marqueurs culturels fiables, associée à la situation géographique de la Belgique comme
zone de passage durant le Paléolithique, une étude réactualisée des éléments de parure a été entreprise
pour saisir les phénomènes de diffusion et de contact, accompagnant les industries lithiques, entre
différentes régions. Si la teneur des observations ne prend de valeur culturelle qu’une fois rattachée à
un cadre large dépassant les frontières politiques de l’actuelle Belgique, le dégagement de tendances
chronologiques et culturelles en termes de « modes » au sein du matériel belge ont néanmoins permis
de confirmer leur potentiel d’information.
© 2003 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.
Abstract
Considering that body ornaments are, through the choice of the elements, good cultural markers,
along with the transitional geographical position of Belgium in the Palaeolithic, an up-to-date study
of the body ornaments has been undertaken to catch the diffusion and contact phenomenon next to the
influences in the lithic industries between regions. Despite the fact that the observations made take
cultural value once they are considered in a broader frame than the actual political boarders of the
country, cultural and chronological tendencies in terms of “fashions” within the Belgian material
have nevertheless confirmed their informational potential.
© 2003 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.
Mots clés : Parures ; Paléolithique supérieur ; Belgique
Keywords: Body ornaments; Upper Palaeolithic; Belgium
Adresse e-mail : [email protected] (L. Moreau).
© 2003 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.anthro.2003.10.002
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1. Contexte archéologique de l’apparition des éléments de parure
Si l’expansion du Paléolithique supérieur coïncide avec l’apparition de l’homme anatomiquement moderne, l’apparition d’éléments de parure dans des contextes attribués aux
derniers Néandertaliens (d’Errico et al., 1998 ; Marschack, 1988 ; Mellars, 1996 ; White,
2002) doit faire envisager que la modernité culturelle, et a fortiori le Paléolithique
supérieur, n’est pas le produit exclusif de l’homme moderne. Si la plupart des éléments de
parure attribués au paléolithique moyen proviennent cependant de contextes stratigraphiques équivoques le fait qu’ils sous-tendent généralement des couches aurignaciennes
montre qu’ils semblent bien être le produit d’une interaction (acculturation, échange,
diffusion ?) entre les deux populations.
L’apparition quasi-simultanée des éléments de parure sur trois continents aux alentours
de 40000 BP (Enkapune ya Muto, Kenya [Ambrose, 1998 : 381 ; McBrearty et al., 2000 :
522] ; Ksar’Akil [couches XXI–XXIV], Liban [Kuhn et al., 2001] ; Üçagizli [couches G, H
et I], Turquie [Kuhn et al., 2001] ; Geissenklösterle III [Conard et Bolus, 2003 : 9, 21 ;
Conard et Malina, 2002 : 17] ; Istallöskö, Hongrie [Kozlowski et Otte, 2000 : 5] ;
Bacho-Kiro [couche XI], Bulgarie orientale [Kozlowski, 1982 ; Svoboda et Siman, 1989 :
312, Fig. 17.4]), semble indiquer un moment où la cohésion sociale des groupes, composés
d’un plus grand nombre d’individus, et le besoin de se différencier des étrangers, devient
une donnée indispensable au mode de vie et à l’équilibre économique (Gamble, 1998 ;
White, 1999).
2. Objets non-utilitaires du Paléolithique moyen de Belgique
La grotte de Scladina à Sclayn (Province de Liège) a livré dans des niveaux d’occupation moustériens, minéraux et colorants d’origine extérieure à la grotte. Un cristal de roche
ainsi qu’une dizaine de fragments de manganèse (Bonjean, comm. pers.) proviennent du
Moustérien final de la couche IA, datée par 14C de 38560 ± 1500 BP Lv-1377bis (Gilot,
1992). Touchant ici aux limites de précision de la méthode, l’échantillon analysé est à situer
« plus probablement » entre 37200 et 40200 BP (Gilot, 1992), ce qui est en accord avec la
date TL de 44000 ± 5500 BP OxTL-230a1 (Huxtable et Aitken, 1992). Par ailleurs, trois
petits cristaux de roche proviennent de la couche 5 (Bonjean, comm. pers.), datée par TL de
130000 ± 20000 BP OxTL-230a2 (Huxtable et Aitken, 1992).
Quelle que soit leur signification, décorative ou magicoreligieuse, ces objets nonutilitaires témoignent, à travers leur sélection consciente dans la nature et leur transport
dans la sphère culturelle de l’habitat, de préoccupations non-alimentaires et de capacités
d’abstraction, au même titre que les aspirations métaphysiques exprimées par les sépultures
à la fin du paléolithique moyen (Otte, 1993).
Dans l’analyse paléocognitive de la couche 5 menée par I. Saillot (2002) la catégorie
d’objets associée à un éventuel comportement symbolique n’a pu être mise en relation avec
les autres aspects de l’activité humaine à finalité connue. De ce fait il n’est pas possible de
juger de l’envergure des ressources cognitives mobilisées, ni de suggérer, a fortiori, si un
tel comportement était récent pour l’homme de Sclayn, d’un point de vue évolutionniste.
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3. Analyse
L’objectif de cet article consacré aux éléments de parure du Paléolithique en Belgique
est triple :
• présenter, sur la base de sources bibliographiques, l’ensemble des éléments de parure
trouvés en Belgique à ce jour pour les périodes : Aurignacien, Gravettien (ou Périgordien supérieur), Magdalénien, Creswellien et Ahrensbourgien (Otte et Miller, 1999 ;
Vrylinck, 1999 : 30–31) ;
• tester le potentiel d’informations offert par les éléments de parure en Belgique en
vérifiant, à un niveau de résolution régional, si des tendances chronologiques et
culturelles se laissent observer dans le choix des éléments de parure ;
• à travers des comparaisons avec d’autres régions, raccrocher la Belgique à d’autres
ensembles pour saisir les jeux d’influence entre ces différents groupes au cours du
temps. Soulignons à cet égard le rôle de la Belgique au Paléolithique supérieur comme
d’un lieu de passage, avec le sillon Sambre-et-Meuse permettant de rallier la région
des collines aux plaines de l’Europe centrale (Otte, 1983).
L’hypothèse justifiant ce travail est que la définition culturelle d’un groupe à travers ses
éléments de parure procède de la mise en œuvre d’un choix dans la sélection de certains
éléments, dont la récurrence induit des habitudes propres au groupe. Par ailleurs, leur durée
de vie étant généralement admise plus longue que celle de l’industrie lithique en raison de
leur fonction symbolique dans l’identité des groupes, les éléments de parure semblent
constituer des marqueurs culturels fiables. Enfin, étant mobiliers, donc transportables, les
éléments de parure rendent compte de phénomènes de diffusion et de contact accompagnant les influences matérielles (Lejeune, 1987, 1995 ; Otte, 1990a ; Conkey, 1990).
Les éléments de parure paléolithiques en Belgique se prêtent à ce type d’étude, car ils
présentent l’avantage de nous être parvenus en relativement grand nombre. On dénombre à
ce jour un total de 885 pièces identifiées comme ornements personnels (450 coquilles ;
230 dents ; 205 perles et pendeloques).
3.1. Aurignacien
Sur un ensemble de 20 sites présentant des traces d’occupation aurignacienne, seule la
grotte de Spy a livré deux coquilles. Il s’agit des espèces Trivia coccinelloïdes et Nassarius
reticulatus. Leur origine doit faire envisager des contacts avec le sud-est de l’Angleterre,
alors relié au continent suite à la dessiccation de la Mer du Nord, de la Manche ainsi que
d’une partie de l’Atlantique durant le pléniglaciaire (Otte, 1977, 1979). La quasi-absence
de coquilles dans les gisements belges est le reflet d’une tendance générale commune aux
autres gisements européens de la période à l’exception des sites côtiers français et italiens
(Mussi, 2001 ; Taborin, 1993 ; White, 1993).
À l’Aurignacien, huit sites ont livré 122 dents perforées : les croches de cerf (28 pièces
pour 5 sites) et les canines de renard (47 pièces pour 4 sites) dominent nettement devant
l’ours (6), le loup (6), l’hyène (2), le cheval (2) et le rhinocéros (1) (Otte, 1979).
L’effectif belge des pendeloques aurignaciennes est riche (32 pendeloques en ivoire ;
19 en os ou bois de cervidé ; 2 en pierre) et diversifié (Lejeune, 1987, 1995). La majorité des
pièces provient du « deuxième niveau ossifère » de la grotte de la Betche-aux-Rotches à
Spy (Province de Liège) (Otte, 1979 ; Cahen et Leguèbe, 1984).
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L’ivoire est la matière par excellence des pendeloques aurignaciennes (Hahn et al.,
1995). Si les perles sont les éléments caractéristiques pour la période (Hahn, 1972 ; White,
1993), et sont le produit d’une fabrication en série (Otte, 1974), les perles aurignaciennes
belges sont caractérisées par leur forme essentiellement sphérique et se différencient des
pièces du sud-ouest français (en forme de panier) ou du Jura Souabe (ovalaire à perforation
biconique (Conard, 2003).
Du « deuxième niveau ossifère » de la grotte de la Bètche-aux-Rotches de Spy proviennent également 18 perles réalisées en « Tonschiefer », soit une roche schisteuse altérée par
l’action volcanique, dont les affleurements les plus proches se trouvent dans le bassin de
Neuwied (Rhin moyen) (Otte, 1979).
La même matière première constitue le support des perles de la grotte de Wildscheuer III
(Hahn, 1977 : 284), quoique de morphologie légèrement différente (Hahn, 1977 : 231 ;
Otte, 1979 : 300).
Si les anneaux apparaissent dès la phase ancienne de l’Aurignacien et se prolongent
jusqu’au Gravettien, en Belgique, ils proviennent tous de contextes aurignaciens. Façonnés
sur ivoire, ils sont issus du Trou Magrite, Pont-à-Lesse (couche 3 ; 1 demi-anneau); de la
grotte de la Princesse, Marche-les-Dames (1 demi-anneau) et de la grotte de la Bètche-auxRotches à Spy (3 anneaux complets et deux fragments) (Otte, 1979 : 159, 302, 329 ;
Lejeune, 1987, 1995).
Des exemplaires comparables ont été trouvés à : Arcy-sur-Cure, couche VII (Grotte du
Renne) (Taborin, 2002 ; White, 2002) ; Rochefort-sur-Neunon au Trou de la Mère Clochette (Jura) (Otte, 1981b) ; Magdalenahöhle (Rhénanie), dans un contexte indéterminé du
début du paléolithique supérieur (Otte, 1979 : 160) ; enfin au Bockstein-Törle VI (anneau
en schiste) issu d’un contexte aurignacien ou gravettien (Hahn, 1972 : Fig. 7, no 6), et orné
d’incisions courtes transversales, semblables à la grotte de la Princesse, du Trou Magrite ou
de la grotte du Renne couche VII (White, 2002). Issus de contextes gravettiens, signalons
les exemplaires de Dolni Vestonice I (Oliva, 1995 : 194, Fig. 5, no 3) et Paviland, où ont été
découverts des fragments d’un ou plusieurs anneaux en ivoire, associés à une sépulture
datée de 26000 BP (Aldhouse-Green et Pettitt, 1998 : 766).
Les signes décoratifs les plus fréquemment rencontrés sur l’ensemble des objets décorés
du paléolithique belge sont les signes incisés ou encochés latéraux en X, V ou Y alignés,
ainsi que des séries de petits traits parallèles (Lejeune, 1987 : 21 ; Otte, 1979 : 69). Ces
signes se retrouvent sur près d’un quart des objets non utilitaires d’Europe centrale et
orientale, d’après Hahn (1977 : 226). D’après cet auteur, le X pourrait constituer un
marqueur culturel — sous réserve de l’insuffisance des sites dans lesquels il est attesté —
qui semble lier la Belgique aux régions d’Europe centrale. La composition de l’outillage
lithique indique qu’il n’existe pas, en Belgique, d’Aurignacien ancien au sens de la
chronologie française (Otte, 1981b).
3.2. Gravettien
Les quelques 27 coquilles attribuables à cette période sont réparties sur trois sites que
sont : la grotte de la Bètche-aux-Rotches de Spy (5 pièces), l’abri supérieur de Goyet
(7 pièces) et le site de plein-air de Maisières (15 pièces) (Otte, 1979 ; Toussaint et al., 1999 ;
Heinzelein, 1973). Les Natices sp. et Glycymeris sp. font leur apparition à cette période.
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Les espèces locales (rayon de 5 à 10 km autour du site) dominent avec 13 pièces ; quatre
pièces des espèces Granulalobium plicatum et Polymesoda convexa issues de l’abri
supérieur de Goyet proviennent des dépôts oligocènes de la région de Tongres, moyenne
Belgique (65 km NE de Goyet) (Toussaint et al., 1999) ; enfin, dix pièces sont exogènes.
Sur les trois sites qui ont livré des coquilles chacun a livré au moins une espèce indiquant un
lien avec le Bassin parisien.
Une telle diversité des sources d’approvisionnement en coquilles au paléolithique
supérieur ancien peut s’expliquer par la présence d’un système d’organisation territoriale
alliant deux réseaux d’approvisionnement distincts, l’un orienté vers les affleurements de
silex crétacé de la région de Tongres à proximité desquels surviennent des dépôts oligocènes de coquilles fossiles, l’autre tourné vers le Bassin parisien propre à la parure (Eloy et
Otte, 1995).
Dans le cas de Spy, la présence d’une Glycymeris obovata, indique des liens, soit avec le
sud-est du bassin de Paris (Jeures, Etrechy, Morigny), soit avec la Rhénanie (bassin de
Mayence) (Otte, 1979).
La crache provenant de la grotte d’Engis (Province de Liège) est l’unique exemplaire
attribuable à cette période (Otte, 1979).
Les éléments les plus caractéristiques pour le Gravettien, attestés principalement en
Europe centrale où ils prennent valeur de fossile directeur, sont les pendeloques ovalaires
allongées à section plate, principalement façonnées sur ivoire, de structure symétrique en
forme de goutte ou asymétrique « imitant des craches de cerf », avec une perforation à
l’extrémité la plus étroite (Otte, 1981a ; Scheer, 1985 ; 1995). Leur technique de fabrication
est orientée vers une production en série dans la continuité des processus de fabrication
aurignaciens (Scheer, 1985 ; 1995). En Belgique, de telles pendeloques proviennent des
fouilles anciennes ou des contextes mélangés de la grotte de la Bètche-aux-Rotches de Spy,
de la troisième grotte de Goyet, du Trou Magrite et de la grotte de Fonds-de-Forêt (Otte,
1979 ; Otte et Straus, 1995 ; Lejeune, 1995). Par comparaison avec l’Europe centrale il est
vraisemblable qu’elles soient à attribuer au Gravettien. D’après A. Scheer (1985 : 284),
seules la longueur et la forme générale des pièces seraient des paramètres significatifs en
termes d’identité collective ou statutaire, tandis que largeur et épaisseur seraient liées à des
contingences d’ordre technique.
Des pendeloques similaires sont attestées à l’ouest de la Belgique dans la grotte de
Paviland (Grande-Bretagne) dans un contexte gravettien daté entre 25000 et 21000 BP,
distinct de la phase d’occupation liée à la sépulture (Aldhouse-Green et al., 1998 : 766). Le
pendentif lui-même, en ivoire, a été daté de 24140 ± 400 BP (Aldhouse-Green et al., 1998).
Trois exemplaires proviennent du site de Cro-Magnon (Les Eyzies-de-Tayac, Dordogne)
dans un contexte gravettien (Henry-Gambier, 2002 : 202). À l’Est, de tels éléments se
retrouvent au-delà des sites moraves et de Silésie jusqu’à Kostienki 8 Telmanskaïa (vallée
du Don) dans le niveau inférieur daté de 27700 ± 750 BP (Desbrosse et Kozlowski, 1988 :
75).
Les tubes encochés sur diaphyses d’os d’oiseau de Maisières-Canal et Fonds-de-Forêt
poursuivent la tradition aurignacienne.
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3.3. Magdalénien
Le nombre important d’éléments de parure livrés pour cette période doit être mis en
relation avec la sensible augmentation du nombre de sites par rapport aux périodes
précédentes, et témoignent d’une intensification du réseau de circulation des objets de
parure au cours du second pléniglaciaire.
Le Magdalénien marque l’apogée des coquilles avec 327 pièces pour dix sites. Sur
l’ensemble des pièces, la troisième grotte de Goyet a livré à elle seule un « collier » de 180
Turritelles fossiles dans un lambeau de couche magdalénienne intacte (Dewez, 1987). Les
Turritelles ne sont attestées qu’à cette période, avec 198 pièces réparties dans six sites, si
bien qu’elles semblent être une caractéristique proprement magdalénienne. Par ailleurs on
note l’apparition des espèces Dentalium sp. et des Bayania lactea.
La quasi-totalité (98 %) des coquilles provient des affleurements tertiaires éocènes du
Bassin parisien, avec une distance de 150 à 200 km séparant la région de Reims-Epernay
des gisements mosans les plus proches (Taborin, 1994 : 94 ; Otte et Straus, 1997 : 389).
Cette orientation s’accorde avec l’idée d’un repeuplement des régions septentrionales
suivant un axe sud-ouest nord-est avec un maintien des affinités ou alliances entre groupes
mosans et groupes du Bassin parisien (Otte, 1990b ; Straus et Otte, 1995 ; Lopez-Bayon et
al., 1996).
La provenance des espèces indique un territoire culturel large, orienté essentiellement
vers le nord du bassin de Paris (région de Reims-Epernay), mais aussi vers la Touraine ou
l’Aquitaine (Potamides papaveraceus) (Dewez, 1987 : 287 ; Louzouet et Gautier, 1997 :
320 ; Taborin, 1993 : 374), ou encore la Loire ou l’Ain (Terebralia bidendata), à 350 km de
la grotte du Bois Laiterie (Profondeville, vallée de la Meuse) à vol d’oiseau (Louzouet et
Gautier, 1997 : 319 ; Taborin, 1993 : 477).
Le Magdalénien voit l’apparition des dents de bovidé (22 pièces pour 2 sites), qui,
ensembles avec les dents de cheval (24 pièces pour 2 sites), dominent l’ensemble de la
production des éléments de parure pour la période. Les croches de cerf (17 pièces pour
5 sites) et les canines de renard (21 pièces pour 2 sites) persistent.
La troisième grotte de Goyet a livré, à côté de 62 dents d’attribution incertaine (non
prises en compte dans notre étude), 21 dents de bovidé d’attribution sûre trouvées lors des
fouilles de Dupont dans un lambeau de terre intact du « premier niveau ossifère » au fond de
la grotte, ensemble avec quatre dents de cheval, une dent de loup, ainsi que deux pendeloques en os ou bois de renne poli évoquant des dents de bovidé (Dupont, 1872 ; Dewez,
1987). Des 21 dents de bovidé 11 éléments étaient incisées de traits parallèles, quelques
fois croisés.
Les rondelles perforées sur ivoire sont une « mode » magdalénienne, avec une répartition
au sein de cette aire culturelle s’étendant de la péninsule ibérique à l’Europe Centrale,
incluant la Moravie et la Petite Pologne (Bellier et al., 1991 : fiche 5.1 ; LaznickovaGonysevova, 2002). Les deux rondelles perforées de forme subquadrangulaire de la grotte
de Chaleux (Province de Namur, vallée de la Lesse) s’inscrivent dans cette tendance
magdalénienne et proviennent d’un contexte stratigraphique sûr (Dewez, 1987 : 149 ;
Teheux, 1997). L’exemplaire de Spy, de forme elliptique, issu d’un contexte mélangé et de
fouilles anciennes, serait à attribuer au Magdalénien par comparaison à la forme générale
des rondelles à cette période (Otte, 1979 : 301 ; Bellier et al., 1991).
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Des deux rondelles de Chaleux, l’une portait un décor gravé de mammouth, constituant
à ce jour l’unique pendeloque décorée du paléolithique belge. Une étude technologique et
stylistique de l’objet (Bellier et al., 1999) place la représentation figurée de la rondelle
Chaleux dans le naturalisme du style IV de Leroi-Gourhan (Magdalénien final). Elle
s’apparente par ailleurs à une représentation gravée de mammouth sur plaquette en ivoire
de Gönnersdorf (Bellier et al., 1999 : 109 ; Bosinski, 1971 : 4 ; Bosinski et Fischer, 1980).
Les perles, exclusivement sur matériau lithique cette fois (lignite, fluorine, calcaire,
grès), font leur réapparition, la plupart provenant de la grotte de Chaleux (Dewez, 1987).
Une perle en grès, avec une perforation centrale, provient des fouilles de la grotte du Bois
Laiterie (Otte et Straus, 1997 : 293 ; Straus et Otte, 1998).
Signalons encore le « coléoptère » de la grotte éponyme (vallée de l’Ourthe), avec une
face bombée lustrée incisée de traits indiquant la tête et les élytres, et munie de perforations
latérales (Dewez, 1987). Les comparaisons les plus convaincantes sont les petites sculptures en lignite ressemblant à des coléoptères stylisés de la grotte du Trilobite d’Arcy-surCure (Yonne, France) ou du Petersfels (Hegau, Allemagne) (Bahn et al., 1990 : 248, 249).
3.4. Creswellien
Seule la grotte de Presle a livré un ensemble de neuf coquilles perforées attribuables à
cette période (Dewez, 1987).
À côté de la persistance des Glycymeris sp. (1 pièce), l’espèce dominante est représentée
par les sept exemplaires de Nucella lapillus.
La provenance des espèces marque une légère rupture par rapport au Magdalénien, avec
une organisation spatiale des déplacements orientés vers la Mer du Nord ou la Manche
(1 exemplaire de Pecten maximus) (Dewez, 1987 : 33), ainsi que vers les côtes atlantiques
(7 exemplaires de Nucella lapillus ; 1 Glycymeris sp.) (Dewez, 1987 ; Taborin, 1993 : 230).
Il est probable que leur exploitation ait transité par le Bassin parisien, où les sites
archéologiques ont livré un grand nombre de pièces de ces espèces (Taborin, 1993 : 94).
La présence des dents de bovidé (2 pièces pour 2 sites) s’inscrit dans la continuité du
Magdalénien.
Aucune pendeloque n’est attribuée à cette période.
3.5. Ahrensbourgien
Trois sites ont livré 85 coquilles, dont 42 pièces façonnées proviennent de la grotte de
Remouchamps (vallée de l’Amblève) (Dewez, 1987).
Dominance des Natica sp. (74 pièces) et persistance des Glycymeris sp., Dentalium sp.
et Bayania lactea.
Des liens avec le bassin de Paris sont attestés pour la totalité de l’inventaire des coquilles,
dans la continuité du Magdalénien.
La présence d’une canine de renard perforée issue de la grotte du Coléoptère souligne la
persistance, et donc l’intérêt constant porté à cette espèce tout au long du paléolithique
supérieur.
Aucune pendeloque n’a pu être attribuée à cette période.
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Fig. 1. La prise en compte de la forme des coquilles a permis de réduire la diversité des espèces de l’effectif des
coquilles en sept types morphologiques, qui ont dû prévaloir dans la sélection, pour l’ensemble de la période.
Formes : conique (ex. Turritella sp.) ; grain de café (ex. Trivia sp.) ; piriforme (ex. Nucella lapillus) ; plat (ex.
Glycymeris sp.) ; spirale aplatie (ex. Natica sp.) ; cérithe géant (Cerithium sp.) ; tubulaire (Dentalium sp.). De haut
en bas, Aurignacien, Gravettien, Magdalénien, Creswellien, Ahrensbourgien.
Fig. 1. Integrating the morphology of the shells has permitted to reduce the species diversity of the effective into
seven morphological types, which had to be prevailing in the selection: conical (ex. Turritella sp.); coffee-corn
(ex. Trivia sp.); pear-shaped (ex. Nucella lapillus); flat (ex. Glycymeris sp.); flat spiral (ex. Natica sp.); giant
Cerithium (Cerithium sp.); tubular (ex. Dentalium sp.). From top to bottom: Aurignacian, Gravettian, Magdalenian, Creswellian, Ahrensbourgian.
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4. Discussion
Suite à l’impulsion donnée par Y. Taborin (1993) puis M. Vanhaeren (1998) dans le
domaine des coquilles comme éléments-support destinés à l’ornementation corporelle, il
nous a paru nécessaire de dépasser le stade d’un inventaire strict au profit d’une approche
permettant de tester le potentiel d’information des coquilles dans une vision plus proche de
la réalité préhistorique tenant compte de la morphologie des pièces.
Les 450 éléments que compte à ce jour l’effectif belge des coquilles, même si inégalement répartis entre les techno-complexes (Aurignacien : n = 2 ; Gravettien : n = 27 ;
Magdalénien : n = 327 ; Creswellien : n = 9 ; Ahrensbourgien : n = 85), comprennent
42 espèces différentes, dont cinq sont dominantes, c’est-à-dire représentées dans un plus
grand nombre de sites (Glycymeris sp. [9 sites : 26 pièces] >Turritella sp. [6 sites : 180
[« collier »] + 18 pièces] >Bayania lactea [6 sites : 26 pièces] >Natica sp. [5 sites :
56 pièces] >Dentalium sp. [4 sites : 15 pièces]).
La prise en compte de la forme des coquilles nous a permis de réduire la diversité des
espèces de l’effectif des coquilles en sept types morphologiques, qui ont dû prévaloir dans
leur sélection : conique ; grain de café ; piriforme ; plat ; spirale aplatie ; cérithe géant ;
tubulaire. À l’exception du Magdalénien, où les 35 espèces recensées sont le reflet de ces
sept formes principales, le nombre d’espèces des autres périodes est proportionnel au
nombre de formes, ce qui s’explique par le faible nombre de pièces livrées pour ces
périodes et leur représentativité réduite (Fig. 1).
Sur l’ensemble des sites, qui ont livré des coquilles pour l’ensemble du Paléolithique,
tous sont des installations en grotte, à l’exception d’un abri (abri supérieur de Goyet) et
d’un site en plein air (Maisières). La sur-représentation des sites en grottes peut s’expliquer
par la facilité de leur repérage, par opposition aux plateaux de moyenne Belgique, où les
recherches sont rendues aléatoires en raison de l’importante couverture des limons pléistocènes (Haesaerts, 1984).
À défaut de pouvoir un jour en saisir la signification, l’étude de la mise en œuvre des
éléments de parure du corpus belge, à travers le choix des éléments-supports, tend à nous
montrer qu’ils sont le reflet d’une image fluctuante et diversifiée, parfois floue, et demandent à être intégrés, au même titre que l’art, dans la compréhension du langage muet servant
l’identité des hommes du Paléolithique supérieur.
Remerciements
Pour leurs précieux conseils je tiens à remercier ici : Professeur M. Otte, Professeur
M. Groenen, D. Bonjean, M. Dewez, M.-L. Lejeune, M. Maudet, P. Noiret, L. Remacle et
M. Vanhaeren.
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