Experts-conseils 1 Œdème de la langue L’œdème lingual peut • l’acromégalie; avoir plusieurs cau- • l’hypothyroïdie; de ses. L’œdème aigu de • des syndromes congénitaux uventle syndrome pecomme s e l é e s i n r n o o t s u Down, les mucopolysaccharides, etc.; la langue ou angioa er onnes eur usage p rschéilite e p s l • la granulomateuse, qui est un œdème œdème est rare, mais e r i e pou ibée. L p h u o r o p c t e idiopathique de la (les) lèvre(s) persistant et — Question posée par peut s causer une obrisée e imprimer un o t u a n t respiratoire esthétiquement dérangeant. C’est une des Dr MichelioLeclerc, struction t n no , visualiser e utilisa (Québec) r e L’Beaumont manifestations de la granulomatose orofaciale, une pouvant nécessiter , affich r e g r a entité clinique caractérisée par un œdème oral et une intervention urtéléch facial dans le contexte d’une inflammation gente. L’angio-œdème granulomateuse en absence de maladie systémique peut être causé par une allergie (alimentaire, médicatelles la maladie de Crohn et la sarcoïdose. La menteuse, etc.). Les sites les plus fréquemment impliqués chéilite granulomateuse peut survenir seule ou faire dans l’angio-œdème sont la langue, les lèvres, le visage partie du syndrome de Melkersson-Rosenthal qui et la gorge. L’angio-œdème héréditaire (AOH) passe souinclut la paralysie faciale et la langue repliée ou vent longtemps inaperçu, puisque les symptômes ressemplicatile; blent à ceux de pathologies plus fréquentes comme les allergies. Un indice important est l’absence de réponse • le syndrome de Gleich (angio-œdème inexpliqué avec taux d’éosinophiles élevés); de l’AOH aux antihistaminiques et aux corticostéroïdes, ce qui le distingue de l’allergie. Le diagnostic se fait sur • des tumeurs bénignes ou malignes qui infiltrent les tissus de la langue, tels l’hémangiome ou le une base clinique. Après que le patient est stabilisé, cerlymphangiome; taines investigations, tels les niveaux de complément, 1 • des tumeurs malignes, tels le carcinome épiderpeuvent aider à clarifier la cause exacte . La déficience en moïde, le rhabdomyosarcome ou des métastases. inhibiteur de la C1 estérase est associée à l’AOH. Les niveaux sériques de C4 et C2 sont habituellement diminués chez ces patients, particulièrement durant les Références : 1. WIKIPEDIA. Angioedema, [En ligne], 2014. attaques, et ce, à cause de l’activation constante de C1 et [http://en.wikipedia.org/wiki/Angioedema] (Consulté le 20 février 2014). 2. NCBI. Chapter 167 Immunologic Tests, de l’utilisation subséquente de ses substrats C4 et C22. [http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK275/] (Consulté le 20 février L’œdème lingual (la macroglossie) peut aussi être 2014). causé par : • une inflammation de la langue (glossite); Dr Ted L. Tewfik a répondu à cette question. • la présence de substances anormales (telles que des protéines amyloïdes) dans la langue; Quel est le diagnostic différentiel pour l’œdème de la langue chez une fille de 13 ans? © es t t i h d r g e i t r ciale in Copy mer m o c n o i t u b i r dist t e e t Ven L ’œdème aigu de la langue ou angio-œdème est rare, mais peut causer une obstruction respiratoire pouvant nécessiter une intervention urgente. 12 Clinicien plus • mai 2014 Experts-conseils 2 Sécheresse des mains et des pieds Quelle est la meilleure crème pour les peaux sèches, plus spécifiquement, pour les mains et les pieds? — Question posée par Dre Renée Dionne, Gatineau (Québec) Malheureusement, il n’y a pas de réponse précise à cette question. Les principes actifs hydratants des crèmes peuvent être groupés en différentes catégories. Les principaux sont les occlusifs, les humectants et les émollients. Le pétrolatum et la diméticone (silicone), des occlusifs, ainsi que le glycérol, un humectant, sont des principes actifs communs, sûrs et très efficaces. Ces composés sont souvent combinés. Les produits avec silicone sont utiles tout particulièrement pour les mains dans le sens où le silicone offre une certaine protection contre les irritants externes. Un autre type d’hydratants, les céramides (Epiceram®, CeraVe®, CUTIBase®, Cetaphil®, etc.) sont de plus en plus utilisés et semblent prometteurs, surtout dans les soins complémentaires de l’eczéma. Toutefois, ils peuvent être plus chers que les produits hydratants traditionnels. Lorsque l’étiologie occasionnant la sécheresse de la peau n’est pas précisée, il peut être préférable d’avoir recours à des produits contenant plusieurs ingrédients agissant selon différents mécanismes. Cependant, il est bien d’éviter les crèmes contenant des ingrédients potentiellements allergènes, tels le parfum, les parabènes, la méthylisothiazolinone, la lanoline, etc., pour éviter les allergies cutanées. De nombreux produits développés par les compagnies visent certaines parties spécifiques du corps. Toutefois, puisqu’il existe plusieurs facteurs contributoires à la sécheresse de la peau, trouver un produit efficace peut être une question de préférence et surtout, dépendre de l’utilisation quotidienne du patient. En effet, celle-ci est souvent influencée par la texture et l’apparence du produit. Bibliographie : 1. Anderson PC, Dinulos JG. Are the new moisturizers more effective? Curr Opin Pediatr 2009; 21(4):486-90. 2. Draelos ZD. Modern moisturizer myths, misconceptions, and truths. Cutis 2013; 91(6):308-14. 3. Kraft JN, Lynde CW. Moisturizers: what they are and a practical approach to product selection. Skin Therapy Lett 2005; 10(5):1-8. 4. Nolan K, Marmur E. Moisturizers: reality and the skin benefits. Dermatol Ther 2012; 25(3):229-33. Dr Simon Nigen et David Stephen, résident, ont répondu à cette question. L es produits avec silicone sont utiles tout particulièrement pour les mains dans le sens où le silicone offre une certaine protection contre les irritants externes. 14 Clinicien plus • mai 2014 Experts-conseils 3 Traitement de la xérostomie Que recommandez-vous pour traiter la xérostomie (bouche sèche) chez les patients âgés ne démontrant pas d’atteinte du syndrome de Sjögren? — Question posée par Dr Krish Dhunnoo, Edmonton (Alberta) La première étape du traitement de la xérostomie chez le patient âgé qui ne souffre pas du syndrome de Sjögren est de réviser la médication prise par le patient. Plusieurs médicaments de prescription et en vente libre peuvent provoquer de la xérostomie. La composante anticholinergique est en cause dans ce symptôme, car elle diminue la production de salive. Il faut donc tenter de diminuer les doses ou de cesser, si possible, le médicament avec composante anticholinergique. Par la suite, il faut vérifier s’il s’agit de xérostomie ou si le patient n’a pas un problème d’hydratation. La sécheresse buccale est une plainte fréquente chez les patients avec restriction liquidienne. Si, après ajustement de la médication et de l’hydratation (selon les comorbidités), le patient demeure incommodé par la xérostomie, on peut essayer d’augmenter le flot salivaire par la mastication d’aliments durs, acidulés. Il existe des médicaments qui peuvent stimuler la production salivaire. Ils sont à base de pilocarpine, et leur usage est limité à la xérostomie post-radique et au syndrome de Sjögren. Dans les cas graves, ils peuvent être tentés, mais il faudra surveiller les impacts possibles sur le plan cardiovasculaire. Finalement, il existe des substituts salivaires qui offrent un soulagement temporaire. Dre Lucie Boucher a répondu à cette question. 4 Physiothérapie thoracique La physiothérapie thoracique joue-t-elle un rôle chez les adultes atteints de maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) et de pneumonie? Si oui, lequel? — Question posée par Dr Sani Frank, Edmonton (Alberta) Il existe peu de données sur ce sujet, mais certaines études récentes suggèrent que, en présence d’exacerbation de la MPOC à la suite d’une infection respiratoire, la physiothérapie respiratoire avec la toilette bronchique et la réadaptation (mobilisation) précoce du patient pouvaient être associées à une amélioration de la tolérance à l’effort du patient au départ de l’hôpital et à la prévention de récidives d’exacerbations1. Référence : 1. Babu AS, Noone MS, et coll. The effects of 'on-call/out of hours' physical therapy in acute exacerbations of chronic obstructive pulmonary disease: a randomized controlled trial. Clin Rehabil 2010; 24(9):802-9. Dr Louis-Philippe Boulet a répondu à cette question. Clinicien plus • mai 2014 15 Experts-conseils 5 La démence frontale Quel est le diagnostic et le traitement de la démence frontale? Qu’en est-il de l’aide pour la famille? — Question posée par Dre Michelle Lamoureux, Sherbrooke (Québec) Cette forme de démence débute vers la fin de la cinquantaine. Les manifestations cliniques sont des changements de la personnalité associés à des changements du comportement (apathie ou désinhibition), à des problèmes de langage, à une atteinte du jugement et des stéréotypies, le tout de façon progressive jusqu’à la démence globale. Certains patients présentent des signes extrapyramidaux ou des signes du motoneurone inférieur. La durée de la maladie varie entre quatre à huit ans. Le diagnostic est avant tout clinique et s’effectue à l’aide d’une évaluation neuropsychologique, plus précisément une imagerie, surtout pour éliminer une lésion sous-jacente. La résonance magnétique cérébrale peut montrer de l’atrophie surtout bifrontale associée ou non à une atrophie temporale. La tomoscintigraphie par émission de positrons (ou PET scan) au fluorodéoxyglucose peut être sensible tôt dans la maladie. Des tests génétiques peuvent être considérés pour les formes familiales, mais ils sont controversés vu l’absence de traitement curatif. Le traitement Dans cette maladie, on retrouve un déficit sérotoninergique et dopaminergique et non cholinergique, d’où l’inefficacité des anticholinestérasiques, contrairement à la maladie d’Alzheimer. Le traitement est donc limité au traitement des troubles de comportement avec des neuroleptiques (de préférence atypiques) administrés à petites doses. Si les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) peuvent aider à diminuer la désinhibition, en ce qui a trait à l’agitation, la trazodone, qui est un antidépresseur sérotoninergique atypique, a été efficace. On peut aussi utiliser des interventions non pharmacologiques en évitant les facteurs qui déclenchent l’agitation. Et bien sûr, pour offrir de l’aide aux familles par une approche individualisée, on peut se tourner vers les CLSC et les sociétés de démences (p. ex., le site Web www.theaftd.org), et ce, pour retarder l’institutionnalisation de leur proche. Dre Nicole Khairallah a répondu à cette question. 16 Clinicien plus • mai 2014 Experts-conseils 6 Eczéma et crème de vitamine B12 Aux États-Unis, des médecins recommandent une crème de vitamine B12 (0,07 %) dans le traitement de l’eczéma. Connaissez-vous des études faites sur cette théorie? — Question posée par Dre Hélène Thibeault, Saint-Boniface (Québec) L’eczéma est une maladie caractérisée par un dysfonctionnement de la barrière cutanée avec inflammation et prurit. Un des facteurs impliqués dans l’inflammation et dans le prurit est l’oxyde nitrique (NO), protéine impliquée dans la prolifération des kératinocytes, la fonction des cellules T, ainsi que la vasodilatation, l’érythème et l’œdème. La vitamine B12 est un piégeur de NO efficace. Il semblerait donc que cette vitamine soit une option de traitement efficace de l’eczéma. Il existe actuellement deux études réalisées sur ce sujet. Elles ciblent le traitement de la dermatite atopique (DA). La première a été publiée en 2004 par Stücker et coll., et la seconde, en 2009, par Januchowski1,2. L’étude de Stücker et coll. est un essai clinique à double aveugle, à répartition aléatoire et contrôlé par placebo avec comparaison intra-individuelle gauche/droite effectué sur 49 participants âgés de 18 à 70 ans. L’étude a réparti au hasard deux crèmes préparées, dont l’une était un placebo et l’autre était la crème contenant de la vitamine B12 (0,07 %). Chaque participant appliquait chacune des deux crèmes sur une moitié de son corps. Sur 49 participants, 41 % ont complété l’étude, car huit d’entre eux ont dû abandonner en raison de non-conformité avec les règles de l’étude, de détérioration et de réactions non désirables liées à la crème de vitamine B12. Les auteurs notaient l’amélioration des participants en utilisant le score Six Area, Six Sign Atopic Dermatitis severity score (SASSAD) modifié sur une période de huit semaines. Ils ont seulement inscrit les patients ayant une dermatite atopique chronique qui n’utilisaient pas d’autres traitements ou d’autres crèmes en même temps. Ils ont noté une baisse significative des scores de dermatite avec l’utilisation de la crème de vitamine B12 en comparaison aux résultats de l’utilisation du placebo. La baisse est devenue de plus en plus évidente à toutes les deux semaines de suivi jusqu’à ce qu’à la fin de l’étude, soit huit semaines plus tard. Il y avait aussi une évaluation d’efficacité par les 18 Clinicien plus • mai 2014 patients et les investigateurs qui a démontré une efficacité supérieure de la crème de vitamine B12 sur le placebo1. L’étude menée par Januchowski était une étude de conception similaire, mais elle a été réalisée en utilisant 22 enfants âgés de 6 mois à 18 ans. Il n’y avait pas mention du stade de la maladie de ces participants et s’ils utilisaient d’autres traitements durant l’étude. Vingt-et-un patients ont terminé l’étude, un ayant abandonné en raison de réaction cutanée liée aux deux crèmes. L’auteur a noté l’amélioration de l’eczéma des participants sur une période de quatre semaines en utilisant une version modifiée de l’échelle SCOring of Atopic Dermatitis (SCORAD). L’auteur a remarqué des baisses similaires dans les scores de dermatite comme dans l’étude précédente. Les baisses étaient aussi progressivement plus significatives aux suivis de deux et de quatre semaines. L’auteur a également encouragé l’utilisation de la crème de vitamine B12 comme une option de traitement pour les enfants étant donné qu’ils représentent une population plus difficile à traiter2. Tenant compte des études discutées, il semble que la crème à la vitamine B12 pourrait être un traitement efficace de l’eczéma atopique. Par contre, il est certainement prématuré de recommander ce traitement chez les patients eczémateux. La faiblesse de ces études demeure le petit nombre de patients étudiés, et beaucoup de questions restent encore sans réponse. Ainsi, comme l’eczéma est une maladie chronique, il est nécessaire d’avoir une idée de l’innocuité à long terme de cette crème. Références : 1. Stücker M, Pieck C, et coll. Topical vitamin B12--a new therapeutic approach in atopic dermatitis-evaluation of efficacy and tolerability in a randomized placebo-controlled multicentre clinical trial. Br J Dermatol 2004; 150(5):977-83. 2. Januchowski R. Evaluation of topical vitamin B(12) for the treatment of childhood eczema. J Altern Complement Med 2009; 15(4):387-9. Dr Simon Nigen et George Christodoulou, résident, a répondu à cette question. Experts-conseils 7 L’apnée du sommeil Quels sont les dangers du traitement de l’apnée du sommeil à l’aide d’un PPC (pression positive continue ou C.P.A.P, en anglais)? — Question posée par Dr Claude Gagnon, Lac-Kénogami (Québec) Il y a vraiment peu ou pas de dangers associés à un tel traitement en autant que l’appareil soit bien ajusté et utilisé correctement. Un patient peut ressentir un inconfort si on n’humifie pas l’air inspiré ou si la pression cause des fuites importantes. On peut parfois noter de l’aérophagie ou une irritation cutanée au pourtour du masque. Malgré qu’il administre une pression positive continue, ce traitement ne semble pas prédisposer au pneumothorax. À ma connaissance, il n’y a pas eu de décès rapportés causés par ce traitement. Bibliographie : Bachour A,Vitikainen P, et coll. CPAP interface: satisfaction and side effects. Sleep Breath 2013; 17(2):667-72. Dr Louis-Philippe Boulet a répondu à cette question. 8 La prophylaxie contre le paludisme Pour des travailleurs expatriés, puis-je prolonger la prophylaxie contre le paludisme avec l’association atovaquone proguanil au-delà d’un an? À quelles conditions? Si non, quelles sont les alternatives? — Question posée par Dre Sylvie Beley, Chicoutimi (Québec) Plusieurs régimes antimalariles sont recommandés chez les travailleurs qui prolongent leur séjour dans les pays où la malaria est endémique. Chez l’adulte, le phosphate de chloroquine à 500 mg (300 mg base) par voie orale une fois par semaine est une alternative dans les pays où il n’existe pas de résistance à la chloroquine. Il y a aussi la méfloquine à une posologie de 250 mg (228 mg base) per os une fois par semaine, qui est également une autre alternative à envisager chez le travailleur qui prévoit un long séjour en pays endémiques. Il est important de noter que le régime prophylactique utilisé doit être entrepris deux à trois semaines avant le départ pour juger de la tolérance de la prophylaxie utilisée. De plus, les travailleurs qui visitent les pays où le Plasmodium sp a démontré une résistance à la chloroquine devraient recevoir une prophylaxie différente de celle des travailleurs qui vont dans un pays où le Plasmodium sp n’a pas encore démontré cette résistance. D’autres mesures de prévention de la malaria devraient également être appliquées, comme les filets de protection, les rideaux traités à la perméthrine et les répulsifs cutanés comme le DEET à concentration de 30 à 35 %. Pour plus d’alternatives, je dirige le lecteur vers le site des CDC (Centers for disease control and prevention) suivant : http://wwwnc.cdc.gov/travel/yellowbook/2012/chapter-3-infectious-diseasesrelated-to-travel/yellow-fever-and-malaria-information-by-country.htm Dr Alain Martel a répondu à cette question. 20 Clinicien plus • mai 2014 Experts-conseils 9 TDAH et retard de croissance Est-ce que les psychostimulants donnés aux enfants avec un TDAH peuvent provoquer un retard de croissance? Quand devons-nous nous inquiéter? — Question posée par Dre Marie-Claude Tremblay, Boisbriand (Québec) Un retard de croissance secondaire à la prise de psychostimulants est une préoccupation fréquente dans le traitement des enfants avec un trouble du déficit de l’attention avec ou sans handicap (TDAH), particulièrement chez ceux dont la taille se trouve dans les plus bas percentiles. Les études longitudinales suggèrent que les psychostimulants entraînent une réduction du gain de poids et de la taille des enfants. En moyenne, la réduction de la taille est de 1 cm par an lors des trois premières années de traitement, et elle s’atténue avec le temps. Des données provenant de plusieurs pays suggèrent que la taille adulte semble peu affectée, mais il existe de grandes variabilités individuelles. Cependant, les enfants d’âge préscolaire semblent particulièrement vulnérables au retard de croissance secondaire au traitement par des psychostimulants, avec une croissance réduite de 20 % par rapport à celle attendue. Les lignes directrices recommandent de suivre l’évolution de la taille, du poids et de l’appétit de tous les enfants et adolescents traités avec des psychostimulants. Les données actuelles n’indiquent pas à partir de quelle réduction dans la croissance il conviendrait d’intervenir, mais soulignent l’importance d’aménager les horaires des prises de médication en fonction de l’appétit, de favoriser des repas nutritifs et de discuter avec les parents des avantages et des inconvénients des congés de médication chez les enfants dont la courbe de croissance dévie trop de sa trajectoire. L’arrêt temporaire de la médication semble permettre une reprise de la croissance, mais une réapparition symptomatique est à considérer. En définitive, une réévaluation annuelle de la médication et de ses effets globaux est recommandée. Bibliographie : 1. Graham J, Banaschewski T, et coll. European guidelines on managing adverse effects of medication for ADHD. Eur Child Adolesc Psychiatry 2011; 20(1):17–37. Dre Marie-Josée Filteau a répondu à cette question. L es études longitudinales suggèrent que les psychostimulants entraînent une réduction dans le gain de poids et la taille des enfants. 22 Clinicien plus • mai 2014 Experts-conseils 10 L’exercice chez les personnes âgées Quel type d’exercice et à quelle fréquence le pratiquer chez les personnes âgées? — Question posée par Dr Jerry Pelletier, Calgary (Alberta) Tout comme pour la personne plus jeune, la prescription de l’exercice chez la personne âgée doit être multimodale : aérobie, renforcement et flexibilité. La fréquence devrait être au minimum de trois fois par semaine pour une durée de 30 minutes. Cette durée peut être fractionnée, mais un minimum de 10 minutes en continu est requis pour être considéré comme efficace. Le but est d’arriver à des exercices quatre à cinq fois par semaine. Pour le volet aérobie, on suggère la marche rapide, la natation, la course, le vélo. L’exercice sera d’intensité modérée : la personne doit aller à l’intensité maximale lui permettant de pouvoir parler en même temps. En ce qui a trait au renforcement musculaire, on choisit des exercices qu’on peut entreprendre sans résistance ou avec faible résistance et qui permettent de travailler tous les grands groupes musculaires. On augmente progressivement l’intensité, on débute avec de séries de 10 à 15 répétitions et on vise trois séries de chaque exercice. Quant à la flexibilité, elle est importante pour prévenir les blessures et travailler l’équilibre, et des activités tels le yoga et le tai chi sont conseillées. Le succès de la prescription d’exercice est de débuter lentement et d’augmenter progressivement la durée et l’intensité. Le maintien est un objectif difficile à atteindre; le suivi par le médecin du progrès de la personne âgée entreprenant un programme d’exercices est donc important. Pour plus d’information sur l’activité physique et notre rôle, le programme PACE Canada est une bonne source d’information (www.pace-canada.org). Dre Lucie Boucher a répondu à cette question. L’heureuse gagnante du concours Courez la chance de gagner un iPad 2 est Dre Karine Richard! « Graduée depuis peu, j’ai récemment découvert la revue Clinicien Plus. Je prends plaisir à la lire d’un couvert à l’autre. Ayant un fort intérêt pour la dermatologie, j’apprécie beaucoup la section Diagno-photo qui me comble en photos et en capsules médicales claires. Merci pour ce beau cadeau! » Karine Richard, M.D. Boucherville Clinicien plus • mai 2014 23 Experts-conseils 11 Le jargon parkinsonien Comment distinguer la maladie de Parkinson des syndromes parkinsoniens? — Question posée par Dr Gaétan-Y. Lavoie, Sainte-Félicité (Québec) La distinction entre ces entités reste avant tout clinique. • La maladie de Parkinson idiopathique se caractérise par un tableau à début unilatéral de tremblement de repos, de rigidité, de bradykinésie et de troubles posturaux. Elle répond bien à la dopamine surtout dans les premières années de traitement, d’où l’expression de « lune de miel », qui dure environ cinq ans. • On peut retrouver aussi les troubles Parkinson plus, qui présentent chacun leurs propres caractéristiques cliniques. • La dégénérescence corticobasale est caractérisée par un syndrome parkinsonien asymétrique avec de l’apraxie, une atteinte de la sensibilité corticale avec une main étrangère, sans tremblement et sans réponse à la dopamine. • L’atrophie multisystémique présente un syndrome parkinsonien associé à une dysautonomie, une dysfonction cérébelleuse et des signes pyramidaux sans tremblement avec peu ou pas de réponse à la dopamine. • Enfin, dans la paralysie supranucléaire progressive, on retrouve une paralysie du regard vertical, des chutes précoces, une rigidité axiale et une instabilité posturale; les patients se plaignent aussi de dysarthrie, de dysphagie, et peuvent développer une démence frontale; la réponse au traitement à la dopamine est pauvre. • Quant aux syndromes parkinsoniens secondaires, ils peuvent être causés par des problèmes vasculaires (accidents cardiovasculaires profonds), métaboliques (maladie de Wilson), médicamenteux (neuroleptiques), ou post-traumatiques, etc. Dre Nicole Khairallah a répondu à cette question. 24 Clinicien plus • mai 2014 Experts-conseils 12 Suivi des diabétiques insulinotraités et PTH Quelle est l’utilité du dosage de la pathormone (PTH) dans le suivi des diabétiques insulinotraités? — Question posée par Dre Nga Thai, Repentigny (Québec) 13 Il n’y a pas de raison particulière de doser la PTH chez les diabétiques insulinotraités plus que chez les autres patients. La PTH est utilisée pour préciser le diagnostic d’hypercalcémie. Elle peut également être augmentée dans les cas d’hypocalcémie ou de déficit en vitamine D, il s’agit alors d’hyperparathyroïdie secondaire. Dre Hortensia S. Mircescu a répondu à cette question. Les probiotiques contre la bactérie C. difficile Les probiotiques sont-ils vraiment efficaces contre la bactérie C. difficile? Quelles en sont les autres utilités reconnues? — Question posée par Dre Elena Likavcanova Gatineau (Québec) Les probiotiques ne sont pas un traitement pour une infection à C. difficile. Le seul traitement efficace est un traitement antibiotique (métronidazole ou vancomycine). Par contre, certaines souches de probiotiques (Saccharomyces boulardii, par ex.) ont démontré qu’elles pouvaient diminuer le risque de récidive. Mais, en aucun cas, ils ne peuvent se substituer au traitement antibiotique. Les autres utilités démontrées des probiotiques sont la diarrhée associée aux antibiotiques et le syndrome de l’intestin irritable. Dans ce syndrome, la souche Bifidobacterium infantis 35264 contribue à diminuer les douleurs abdominales et le ballonnement. Le peu d’études de qualité ne permet pas de statuer sur l’efficacité réelle dans d’autres maladies. Compte tenu du spectre restreint d’effets secondaires, il n’y a pas de raison de les déconseiller chez nos patients qui, par essais et erreurs, y trouvent parfois un soulagement inexplicable pour leurs maladies (le bénéfice de l’effet placebo n’étant par exclus). Il est cependant de notre devoir d’en limiter l’utilisation chez les immunodéprimés ou dans les maladies inflammatoires de l’intestin en raison d’un possible risque de stimulation de l’immunité. Dr Mickael Bouin a répondu à cette question. 26 Clinicien plus • mai 2014 Experts-conseils 14 Le traitement du zona Concernant le délai de 3 jours pour traiter un zona avec des antiviraux, quand le délai est-il commencé (au moment des premières manifestations douloureuses, des premières lésions ou des dernières lésions)? — Question posée par Dr Guy Tellier, Boisbriand (Québec) Le traitement doit être entrepris dans les 72 heures suivant l’apparition des premières lésions de zona, et ce, dans le but d’augmenter la rapidité de guérison des lésions (soit la formation de croûtes plus rapidement), de diminuer le nombre de lésions, de diminuer la transmission de la maladie et de diminuer la névralgie aiguë. Les antiviraux ont démontré leur capacité à prévenir les névralgies post-zona (Tableau 1). Il arrive parfois que, dans les cas plus graves, il soit utile de prendre les antiviraux après 72 heures d’apparition des lésions, surtout si celles-ci continuent d’apparaître. Il faut retenir cependant que plus tôt l’antiviral est pris, plus l’effet sur le développement de nouvelles lésions et de la névralgie postzona est important. Tableau 1 Antiviraux utilisés pour le traitement des névralgies postzona Antiviral Dose Posologie Famcyclovir 500 mg p.o., 3 f.p.j. pour 7 jours Valacyclovir 1 000 mg p.o., 3 f.p.j. pour 7 jours Acyclovir 800 mg p.o., 5 f.p.j. pour 7 à 10 jours Bibliographie : 1. Tyring S, Barbarash RA, et coll. Famciclovir for the treatment of acute herpes zoster: effects on acute disease and postherpetic neuralgia. A randomized, double-blind, placebo-controlled trial. Collaborative Famciclovir Herpes Zoster Study Group. Ann Intern Med 1995; 123(2):89-96. 2. Tyring, SK, Beuner KR, et coll. Antiviral therapy for herpes zoster: randomized, controlled clinical trial of valacyclovir and famciclovir therapy in immunocompetent patients 50 years and older. Arch Fam Med 2000; 9(9):863-9. Dr Jean-François Roussy a répondu à cette question. Clinicien plus • mai 2014 27 Experts-conseils 15 Le traitement de l’acné chez l’enfant Comment traiter un enfant de sept ans avec de l’acné au front? — Question posée par Dre Nadia Laflamme, Trois-Rivières (Québec) Face à un problème d’acné, il faut toujours en évaluer le type et la gravité pour bien le traiter (acné comédonienne vs inflammatoire vs nodulaire). On doit noter la présence de cicatrice, d’hirsutisme ou d’hyperandrogénisme, la prise de médicaments et les traitements tentés dans le passé. Il existe plusieurs types d’acné dans la population pédiatrique. Il y a l’acné néonatal (pustulose céphalique néonatale), que l’on retrouve dans les premières semaines de vie; l’acné infantile chez les enfants de trois à six mois; l’acné de l’enfance chez ceux de un à six ans, qui est moins commun, et l’acné des préadolescents de 7 à 12 ans. Un algorithme clinique a été publié en 2013 pour le traitement de l’acné chez les enfants1. Il est important de se rappeler que les tétracyclines sont contreindiquées chez les enfants de moins de neuf ans. De plus, chez un enfant de moins de six ans, il faut toujours faire un bilan endocrinien dans un contexte d’acné. Par contre, chez les préadolescents (7 à 12 ans), ce bilan n’est pas nécessaire s’il n’y a pas de signe d’hyperandrogénisme. Pour le traitement d’acné légère comédonienne, on utilise les rétinoïdes topiques ou le peroxyde de benzoyle topique. S’il y a présence de papules/ pustules, on prescrit des crèmes qui combinent rétinoïdes et antimicrobiens (clindamycine ou érythromycine pour un enfant de sept ans). Pour de l’acné modérée papulaire/pustulaire ou nodulaire, on favorise les antibiotiques oraux et la crème de rétinoïdes avec du peroxyde de benzoyle. La thérapie à l’isotrétinoïne orale est réservée à l’acné grave nodulaire, et un patient en étant atteint devrait être vu par un spécialiste. Référence : 1. Eichenfield LF, Krakowski AC et coll. Evidence-based recommendations for the diagnosis and treatment of pediatric acne. Pediatrics 2013; 131 Suppl 3:S163-86. Dr Simon Nigen et Romain Cayrol, résident, ont répondu à cette question. 28 Clinicien plus • mai 2014 Cp