Préservons nos cours d’eau Communauté d’Agglomération Loire Forez 21, Place de l’Hôtel de Ville 42450 Sury-le-Comtal www.loireforez.fr [email protected] spécial environnement L'eau, un bien précieux L ’eau est un élément indispensable à la vie. Il s’agit d’un bien précieux et rare, il est nécessaire de mettre en œuvre les moyens de préserver non seulement les ressources, mais aussi la qualité de l’eau. L L’eau est une richesse et une source de vie pour notre planète. La plus grande partie des ressources en eau de la Terre (97%) est salée et donc inexploitable. De plus, les différentes régions du monde sont inégalement fournies en eau douce. En France, nous avons la chance d’avoir des ressources raisonnables. Nous avons le devoir de les préserver. Le cycle de l’eau Le développement et le confort de notre société sont liés à l’eau. Le développement industriel a altéré la qualité de l’eau et l’Homme ne fait pas toujours un usage raisonné de ses réserves. L’eau est un élément incontournable de notre quotidien. Nous l’utilisons pour l’hygiène (lave-linge, douche…), nos loisirs (piscines…) et aussi pour nos activités économiques (pour l’agriculture, la fabrication de produits, la production d’énergie…). Le développement d’un mode de vie urbain et l’emploi de substances chimiques (engrais, détergents, etc.) dans les industries, dans l’agriculture et chez les particuliers sont à l’origine d’une menace pour l’eau. Les pollutions industrielles, domestiques et agricoles entraînent une dégradation de l’eau et de son milieu naturel. Notre consommation toujours plus abondante, et le rejet important d’eau usée nous poussent à devenir de plus en plus vigilants et attentifs à notre relation avec l’eau. L’eau devient rare et il est aujourd’hui nécessaire de la préserver. Pour notre santé, pour la préservation des milieux aquatiques et surtout pour les générations futures. sommaire édito L L e territoire Loire Forez possède un important réseau hydrologique qui alimente le fleuve Loire. Aujourd’hui, l’état des lieux de l’ensemble de nos rivières est terminé. Nous constatons que, globalement, l’entretien de nos cours d’eau est abandonné par les riverains depuis plusieurs décennies. Les premiers travaux d’entretien vont démarrer cet automne : nettoyage des berges, dégagement d’obstacles, arbres couchés, seuils, etc. Ce numéro spécial est l’occasion de faire le point sur le travail L’eau, un bien précieux 2 Edito 3 Préserver l’eau 4 Qu’est-ce qu’un bassin versant ? 5 Les espèces rares 6 Lutter contre les espèces envahissantes 7 réalisé par Loire Forez, concernant les cours d’eau. Je souhaite que chacun d’entre nous prenne bien conscience de La carte d’identité la richesse que représente la ressource de l’eau sur notre des cours d’eau de Loire Forez territoire : l’eau est un élément essentiel et vital pour la vie 8-9 humaine, animale et végétale. Mare et Bonson 10 Nous devons, chacun à notre niveau, contribuer à la Une opération coordonnée 11 Des travaux ambitieux 12 préserver. Claude CHAUT, Vice-président en charge de l’environnement. rédaction : Yannick Piolet, Caroline Marie Emilienne, Lionel Farrouault. Hors série Spécial Environnement Communauté d’Agglomération Loire Forez 21, place de l’Hôtel de Ville B.P. 36 - 42450 Sury-le-Comtal Tél. 04 77 50 51 30 Fax 04 77 50 51 39 www.loireforez.fr [email protected] directrice de la publication : Corinne Richard remerciements : David Lombardin, Yvan Falatas, Eric Gentil, Damien Janand, Nicolas Guillerme. conception graphique : Catherine Ornon impression : Imprimerie Vasti tirage : 32.000 exemplaires crédit photos : Yannick Piolet, Caroline Marie Emilienne, CPIE, Lionel Farrouault, OT Loire forez, SIMELET. Rénovation et extension de la station d’épuration du Porchon 13 La Loire et les étangs du Forez 14 Le Lignon du Forez 15 Une nouvelle usine de dépollution 15 spécial environnement 3 spécial environnement Préserver l’eau V Vous pouvez participer activement à la préservation de l’eau et des ressources ! Comment faire ? Tout simplement en changeant quelques habitudes quotidiennes ! En effet, nous avons de nombreux usages de l’eau : il convient d’éviter tout gaspillage ou rejet de produits dangereux. Quelques actions faciles vous permettront également de faire baisser votre facture d’eau. ■ Vérifier que vous disposez d’une installation qui fonctionne bien : traquer les fuites d’eau, entretenir joints et robinets… ■ Utiliser des réducteurs de débit, et des mitigeurs plutôt que des mélangeurs. ■ Choisir des appareils ménagers économes en eau (lave-linge et lave-vaisselle). ■ Prendre des douches (50 litres) plutôt que des bains (150 litres). ■ Utiliser l’eau de nettoyage des légumes pour arroser le jardin ; collecter aussi les eaux de pluie et arroser les plantes le soir pour éviter toute évaporation. ■ Fermer les robinets pendants le lavage des dents, le rasage, etc. Repères La consommation d’eau quotidienne atteint 425 litres d’eau pour un américain, 200 litres pour un européen… et nous pouvons toujours mieux faire. Le lavage de voiture environ 200 litres d’eau ■ Utiliser des lessives sans phosphates et mettre des petites doses. Un robinet qui goutte ■ Utiliser des produits d’entretien biodégradables. jusqu’à ■ Apporter à la déchèterie les solvants, huiles de vidange… 300 litres d’eau par jour Une chasse d’eau qui fuit Collecter les eaux de pluie Utiliser les eaux de pluie, c’est tout d’abord faire l’économie de l’eau potable domestique. L’intérêt écologique est réel, l’eau de pluie pouvant être utilisée pour différents usages : lessive, lavage de voiture, de sol extérieur, arrosage du jardin… Des solutions techniques simples à mettre en œuvre existent pour collecter les eaux de pluie. Un texte de loi est en cours d’élaboration pour inciter fiscalement les Français à faire l’acquisition d’un collecteur. 4 jusqu’à 500 litres d’eau par jour Qu’est-ce qu’un bassin versant ? La rivière principale prend sa source L’eau s’écoule toujours dans un même sur les hauteurs avant de s’écouler sens, d’un point haut à un point bas, dans le fond de la vallée pour se jeter de l’amont vers l’aval. En suivant le dans un fleuve. Son parcours la courant de la rivière, les affluents qui conduit à recueillir de petits cours apparaissent à notre droite sont les d’eau : les affluents. affluents de rive droite et ceux de gauche sont les affluents de rive Le saviez-vous ? La pluie qui tombe sur notre territoire se jette dans la Loire, puis dans l’océan Atlantique. Loire Forez fait partie du bassin hydrographique Loire-Bretagne, géré par l’agence de l’eau Loire-Bretagne. Saint-Rambert Saint-Cyprien Bonson Bonson Malbief Sury-le-Comtal Mare Curraize gauche. Ligne de partage des eaux Monts du Forez Vizézy Un bassin versant, en forme de vallée, a des frontières naturelles, appelées «lignes de partage des eaux». D’un côté, les gouttes de pluie qui tombent sur un versant de la montagne vont rejoindre la rivière. De l’autre, les gouttes de pluie qui tombent sur le versant opposé vont alimenter une rivière voisine. Les gouttes peuvent parfois s’infiltrer dans la roche et former des réservoirs appelés nappes souterraines. Par conséquent, il existe une circulation souterraine des eaux. Des cours d’eau L’écoulement de affluents alimentent l’eau se fait de la rivière l’amont vers l’aval Montbrison Une zone géographique bien définie spécial environnement C’est un territoire où s’écoulent les gouttes de pluies. Elles se rejoignent à un même endroit pour former une rivière. Cette dernière débouche ensuite sur un fleuve qui lui-même rejoint la mer. Loire C 5 spécial environnement Les espèces rares de Loire Forez U Découvrons au côté d’Yvan Falatas, technicien de l’environnement détaché au Conseil Supérieur de la Pêche, les espèces rares qui peuplent nos rivières. U ne espèce peut être qualifiée de «rare» lorsqu’elle n’a plus de conditions de développement, qu’elle ne trouve plus son équilibre dans son milieu. Des critères juridiques s’inspirent de travaux scientifiques pour répertorier les espèces rares. La loi de 1976 prévoit la protection de certaines espèces ou non et la préservation de leurs milieux. On comptabilise, à titre d’exemple, quelques espèces rares dans les cours d’eau de Loire Forez. ■ L'écrevisse à pattes blanches, est l'espèce indigène de nos rivières. La pollution des cours d'eau et des travaux ayant modifié son habitat l'ont mené au bord de l'extinction. Elle est encore présente dans quatre ruisseaux sur le bassin de la Mare et dans un ruisseau sur le Bonson. Cette espèce a été victime d’une maladie : la peste des écrevisses. Des écrevisses dites «du Pacifique» sont porteuses de ce parasite et colonisent les cours d’eau pour ensuite éradiquer l’écrevisse à pattes blanches. C’est une réelle menace. 6 ■ L'anguille est un poisson migrateur qui se reproduit en mer et effectue sa croissance en eau douce. Elle est en régression sévère et a aujourd’hui certainement disparue de nos cours d’eau. Un plan de sauvegarde de niveau national a été mis en place. Dans le même groupe des poissons migrateurs, le saumon a totalement disparu des rivières de Loire Forez. Ces deux espèces ont notamment été victimes du barrage de Grangent et de Villerest. L’homme l’a aussi fait disparaître en pratiquant une pêche accrue. ■ Le brochet est sans doute le carnassier le plus connu des eaux françaises mais il se raréfie dans nos cours d’eau. Les barrages freinent son cycle de reproduction qui a lieu à l’occasion des inondations de fin d’hiver. ■ Le Castor d'Europe occupait autrefois tous les grands fleuves d'Europe. A la suite des destructions massives de l'espèce et de la modification de son milieu de vie, il avait quasiment disparu de tout notre pays. De nos jours, grâce à sa protection et aux efforts de réintroduction, l'espèce recolonise les sites qu'elle occupait autrefois. ■ Une cinquième espèce, la truite fario commence à devenir rare, peutêtre à cause du réchauffement de l’eau et des sécheresses répétées. Ce poisson sauvage, combatif et rusé, symbole des eaux pures, limpides et fraîches, se réfugie en altitude dans les cours d’eau très ombragés. Pour protéger les espèces rares, il faut limiter ce qui peut perturber leur milieu. Il est important de ne pas détruire la morphologie des cours d’eau pour leur laisser leur dynamique naturelle. P La biodiversité et l’équilibre de nos cours d’eau sont menacés par des plantes exotiques introduites par l’homme. P ar ses voyages, l’homme transporte, à son insu ou de son plein gré, des plantes de régions en régions. Dans leur nouveau territoire, ces plantes peuvent se propager, se développer de manière excessive et constituer alors une menace pour les espèces locales, une gêne pour les usagers. Ces plantes sont «envahissantes». Elles sont particulièrement résistantes et font preuve d’une capacité d’adaptation aux conditions naturelles. Sur nos cours d’eau, certaines plantes envahissantes menacent l’écosystème par leur développement. Les espèces envahissantes L’ambroisie a été introduite accidentellement en Europe. Cette plante pose des problèmes pour la santé publique car elle est fortement allergisante. Elle colonise rapidement les sols laissés à nu. Les renouées sont des plantes fourragères originaires d’Extrême Orient. Elles ont été introduites comme plantes ornementales avant de se développer rapidement. Il s’agit de l’espèce qui pose le plus de problème sur notre territoire. Les renouées sont particulièrement vigoureuses. De croissance rapide, elles sont très difficiles à éradiquer et leur feuillage très dense, jusqu’à 4 m de hauteur, empêche le développement des espèces locales. On trouve des foyers de renouées au bord des cours d’eau (notamment les bords de Loire, le Lignon et le Vizézy) et dans les fossés de bords de route. D’autre plantes exotiques sont présentes sur notre territoire : la Basalmine de l’Himalaya et la Berce du Caucase (toxique et urticante) sont problématiques. Les plantes envahissantes ont des conséquences néfastes sur les milieux naturels. Elles sont à l’origine de nuisances sur les paysages, l’homme et ses activités. Elles contribuent à la baisse de la biodiversité car elles empêchent les plantes autochtones de se développer. Il est donc nécessaire d’en limiter la prolifération. du Japon - pho to : C Renouée PI E 3 Questions à Eric Gentil, coordinateur du pôle relais départemental sur les plantes envahissantes Quelle est la stratégie de lutte contre les plantes envahissante ? Une stratégie de lutte départementale a été proposée en 2005. Elle doit être affinée en fonction des enjeux de chaque bassin versant. La première action à mettre en œuvre est l’information et la prise de conscience des problèmes posés par les plantes envahissantes. La participation active de tous les acteurs (gestionnaires des cours d’eau, aménageurs de l’espace, propriétaires…) est recommandée. Comment s’organise la lutte ? Trois grands thèmes sont importants : former les gestionnaires de milieux et informer les citoyens ; mettre en place des stratégies fines à l’échelle de bassins versants ; intervenir de l’amont vers l’aval sur les sites à enjeux. Ces conditions devraient permettre de gérer les plantes envahissantes et de les faire régresser. Quels sont les principaux conseils pour éviter la propagation ? Les techniques de gestion varient en fonction des espèces et des stratégies. Les particuliers ne doivent plus planter d’espèces exotiques envahissantes dans leurs jardins. Il est aussi nécessaire d’arracher les jeunes pousses (muni de gants pour l’ambroisie et la berce) sans les laisser dans le milieu afin d’éviter de nouveaux foyers. Les entrepreneurs et gestionnaires de cours d’eau doivent veiller à la propreté des engins de travaux pour ne pas propager le développement des plantes envahissantes à d’autres secteurs… 7 spécial environnement Lutter contre les espèces envahissantes 9 Le Vizezy Le Lignon Source : Roche Longueur : 38 km Bassin versant : 220 km Source : Chalmazel - Pierre-sur-Haute Longueur : 58 km Bassin versant : 710 km 2 2 La Loire Source : Mont Gerbier de Joncs Longueur : 1 012 km Bassin versant : 117 000 km Affluent(s) : l’Allier, le Cher, la Vienne, 2 l’Indre. La Curraize Source : Chazelles-sur-Lavieu Longueur : 20 km Bassin versant : 63,5 km 2 Le Furan Le Vidresone Source : Le Bessat Longueur : 40 km Bassin versant : 160 km Source : Verrières-en-Forez Longueur : 14 km Bassin versant : 22,1 km 2 2 Traverse la commune de Saint-Just La Mare Saint-Rambert exclusivement, sur notre territoire. Source : Gumières Longueur : 43 km Bassin versant : 245 km 2 Le Bonsonnet Le Bonson Source : Luriecq Longueur : 9,8 km Bassin versant : 16 km Source : Saint-Hilaire-Cusson-la-Valmitte 2 Longueur : 27 km Bassin versant : 138 km 2 L’Ecolèze Source : Rozier-Côte-d’Aurec Longueur : 12 km Bassin versant : 38,5 km 2 8 spécial environnement spécial environnement La carte d’identité des cours d’eau de Loire Forez Mare et Bonson spécial environnement La Mare et le Bonson sont les deux plus importants cours d’eau qui traversent le territoire Loire Forez. La Mare et ses affluents L L a Mare prend sa source à 1270 mètres d’altitude dans les Monts du Forez, en limite des départements de la Loire (commune de Gumières) et du Puy-de-Dôme (commune de Saint-Clément-deVallorgues). La Mare parcourt ainsi 43 km. La Mare se jette dans la Loire sur la commune de Boisset-lesMontrond. Son bassin versant couvre 254 km2. C’est un bon cours d’eau à truites accompagnées de vairons et goujons. Son principal affluent, d’une longueur de 20,5 km est la Curraize. Elle prend également sa source dans les Monts du Forez, sur la commune de Chazelles-sur-Lavieu, pour rejoindre la Mare en rive gauche au niveau de Précieux. La Mare est sous l’égide de quatre Associations Agrées pour la Pêche et la Protection des Milieux Aquatiques : la «Truite de 10 Soleymieux», la «Gaule de la Mare», la «Gaule Montbrisonnaise» et la «Gaule Forezienne». Le Bonson et ses affluents Il parcourt 27 km après avoir pris sa source à 1040 m d’altitude, dans les Monts du Forez, sur la commune de Saint-Hilaire-Cusson-La-Valmitte. C’est un joli cours d’eau de bonne qualité mais dont la population de truites est très moyenne. Le bassin versant du Bonson couvre 138 km2. Comme la Mare, il s’agit d’un affluent en rive gauche de la Loire, qu’il rejoint sur la commune de Saint-Cyprien. Son principal affluent est l’Ecoleze (12 km de long) qui prend aussi sa source dans les Monts du Forez, sur la commune de Rozier-Côte-d’Aurec. Il rejoint le Bonson en rive droite au niveau de Périgneux. Le Bonson est sous l’égide de deux Associations Agrées pour la Pêche et la Protection des Milieux Aquatiques : «Le Gardon Forezien», «La Nouvelle Truite Bonsonnaise». Loire Forez a pour objectif premier la protection des biens et personnes du territoire. Elle assurera dès l’automne 2006 la restauration de ces deux cours d’eau. La crue centennale A leur confluence avec la Loire, la Mare et le Bonson ont une chance tous les ans d’avoir un débit de 200 000 litres (la Mare) ou de 120 000 litres (le Bonson) d’eau par seconde lors d’une crue. C’est ce que l’on nomme le débit de la «crue centennale». Une opération coordonnée Autrefois, les cours d'eau étaient régulièrement entretenus en raison de la connaissance du risque et de l’intérêt économique : énergie hydraulique, bois de chauffage, poissons pour l'alimentation… Au fil du temps, cet intérêt a disparu et nos cours d'eau se sont retrouvés abandonnés. A A la suite des inondations catastrophiques de 1993 et 1994, l'État français a décidé d'apporter un concours financier spécifique pour la gestion et l'aménagement des rivières qui ne relèvent pas de sa responsabilité. Contrairement aux cours d’eau domaniaux, comme par exemple le Fleuve Loire, l'entretien et la protection des cours d'eau non domaniaux sont à la charge des riverains. Souvent mal conçues, les interventions localisées entreprises pour résoudre un problème ponctuel aggravent la situation d'innondabilité à l'amont ou à l'aval. Les riverains privilégient souvent des techniques de protections contre les crues sans intégrer la valeur écologique du patrimoine naturel. En situation d'urgence, les solutions apportées ne sont pas les mieux adaptées, car elles traitent souvent les conséquences et non pas les causes des problèmes. Afin d’être efficaces, les opérations de restauration et d'entretien doivent être menées de façon coordonnée à l'échelle d’un bassin versant. C’est avec cet objectif en ligne de mire, que Loire Forez a décidé de prendre en charge techniquement et financièrement les cours d’eau de son territoire. Pour tout renseignement : Lionel Farrouault, technicien de rivière, service environnement Loire Forez 04 77 50 91 56 Les travaux de restauration Les techniques dites «douces» de restauration seront privilégiées pour la mise en œuvre des travaux : ■ débroussaillage sélectif de la végétation de berge, ■ élagage ou suppression des arbres menaçant de déstabiliser la berge, ■ enlèvement des embâcles (obstacle constitué d’arbres, de végétaux etc..) faisant barrage dans le lit du cours d’eau favorisant ainsi les érosions latérales des berges, ■ gestion des atterrissements (dépôt de sédiment situé dans le lit de la rivière), ■ protection localisée de berges utilisant des techniques avec des éléments de type végétal (tressage, fascinage, pieux en pied de berges…), ou mixte (encrage en pied de berges et techniques végétales), ■ plantations d’arbres et arbustes destinées à recréer une végétation sur les berges (ripisylve). spécial environnement 11 spécial environnement Des travaux ambitieux D Un programme a été mis en place en vue d’améliorer la situation du Furan. Il s’agit du contrat de Rivière. D epuis 1999, la Communauté d’Agglomération Loire Forez s’est associée à la Communauté d’Agglomération SaintEtienne Métropole en vue de la préparation du Contrat de Rivière sur le Furan et affluents. Différentes études portant sur les aspects hydrauliques, l’entretien et l’aménagement des berges ainsi que sur la qualité des eaux ont permis d’aboutir en 2002, à un important programme de travaux. Le contrat de rivière comporte 3 volets : ■ l’assainissement des eaux : rassembler les opérations liées à l’amélioration des réseaux et des outils d’épuration, inscrites au contrat sous maîtrise d’ouvrage communale. Annuellement, il est proposé que les communes transmettent leurs demandes de subventions aux différents partenaires financiers du contrat, en coordination avec la cellule rivière. 12 ■ l’aménagement des berges et la gestion des crues : regrouper les travaux de restauration-entretien de la végétation des berges, l’aménagement des berges et du lit, les travaux de gestion des crues, ainsi que les aménagements paysagers et de mise en valeur de la rivière. ■ l’animation, le suivi et l’évaluation du programme de travaux : animer le comité de rivière et sensibiliser divers publics : scolaires, services techniques, industriels, agriculteurs, riverains… aux différents thèmes du contrat. Suite à la signature du contrat de rivière en décembre 2005, la phase opérationnelle pourra avoir lieu en automne 2006. Le Furan : une rivière de caractère Le Furan est un des nombreux cours d’eau de Loire Forez. Sur l’ensemble de son tracé, il traverse 12 communes, sur un parcours mi-urbain, mi-rural de 36 km. Le Furan, rivière de taille moyenne, prend sa source dans le massif du Pilat, sur la commune du Bessat à une altitude de 1200 m. Il se jette 40 km à l’aval, dans la Loire, sur la commune d’Andrézieux-Bouthéon. Tout au long de son parcours, le Furan collecte les eaux de nombreux affluents dont les plus importants sont le Furet, l’Onzon, le Malval et le Reteux. Caractérisé par une pente forte à l’amont de SaintEtienne, il est capable de provoquer des crues violentes. Le barrage du Gouffre d’Enfer, construit en 1866, a pour vocation de réduire les inondations. La rivière parcourt 6 km sur le territoire de Loire Forez en passant par Saint-Just-Saint-Rambert. Le Furan est en grande partie couvert dans la traversée de Saint-Étienne (soit environ 7 km) où il est le collecteur principal des eaux usées de la ville. Il ne reparaît à l’air libre qu’au nord de Saint-Étienne dans le quartier de la Terrasse. Un programme est mis en place pour améliorer significativement la situation. Un nouveau réseau de collecteurs des eaux usées est en cours de construction, en parallèle au Furan. Il limite déjà les rejets directs dans la rivière. Ces eaux usées sont ensuite traitées à la station "d'épuration" du Porchon, au sud de la ville. Visite guidée avec Damien Janand, responsable du service eau et assainissement à Saint Etienne, pour faire le point sur les travaux de la station du Porchon, qui traite les eaux du Furan avant son arrivée dans la plaine du Forez. Le Furan recueille les eaux usées de la Ville de Saint-Etienne jusqu’à la station d’épuration. La restructuration de celle-ci est donc vitale pour Loire Forez. Elle permet une dépollution de la rivière. U U ne station d’épuration a pour rôle de «restituer au milieu naturel des eaux dépolluées». Sa durée de vie est d’environ trente ans. La station du Porchon située à la Fouillouse date de 1975. Une rénovation est donc nécessaire. En effet, les «exigences en matière de traitement des eaux ont évolué». La station actuelle ne traite pas toutes les pollutions. L’objectif est de mieux traiter l’azote et le phosphore pour contribuer à l’amélioration des eaux du Furan. Aussi, il faut prendre en compte les débits en période de pluies et prévenir les périodes de crues. Le calendrier d’exécution de la restructuration de la station s’étend de décembre 2005 à automne 2008. Le site occupe 8 hectares et comprend un grand espace libre pour aménager la nouvelle station d’épuration. Ce chantier colossal permettra d’améliorer nettement les performances de la station et de participer ainsi à la dépollution du Furan et de la Loire. La rivière reçoit directement les eaux usées de la Ville de Saint-Etienne et des communes avoisinantes. Damien Janand explique : «Actuellement, le Furan collecte 90% des eaux usées avant d’être traité sur la station d’épuration. Quant au collecteur (ou canal) parallèle au Furan, il collecte seulement 10% de la pollution. L’objectif est d’inverser cette situation : capter dans le collecteur 90% des effluents (résultats de la pollution collectée) du bassin versant du Furan». Gazomètre Digesteurs Clarificateurs Epaississeurs existants Pré-traitement Bassins d’aération Traitement des eaux pluviales Station du Porchon Le coût total des travaux de la station d’épuration du Porchon s’élève à 62,3 millions d’euros. Ces travaux permettront à terme d’améliorer la qualité des eaux de cette rivière sur les communes traversées en aval de la station, dont Saint-Just-Saint-Rambert, et par là même le fleuve Loire. 13 spécial environnement Rénovation et extension de la station d’épuration du Porchon spécial environnement La Loire et les étangs du Forez L L oire Forez, c’est un territoire qui est caractérisé sur sa partie de plaine par le fleuve Loire et de nombreux étangs remarquables. Ces espaces doivent être protégés et mis en valeur. Le fleuve Loire Ce fleuve sauvage est le plus long de France. Il traverse le territoire de Loire Forez du barrage de Grangent à SaintJust-Saint-Rambert et Chambles jusqu’à la commune de MagneuxHaute-Rive. La diversité des sites et leur intérêt écologique est remarquable. Gorges de la Loire, ancienne gravières de Rivas, boucle de Veauchette… L’écosystème de ce milieu est particulièrement riche. Il existe aujourd’hui une réelle volonté de mettre en valeur les milieux naturels associés au fleuve. La communauté d ’ a g g l o m é ra tion porte en ce sens un projet de sentier pédestre et de deux roues non motorisées le long du fleuve, afin de faire découvrir la faune et la flore du fleuve. Les étangs de la plaine du Forez 14 Les étangs ont été créés pour la plupart à partir du XIIIè siècle. Ils font partie aujourd’hui des grandes zones humides françaises d’intérêt européen. Les étangs sont particulièrement intéressants à plusieurs points de vue : en premier lieu, les étangs sont destinés à la pisciculture et à la chasse. Ces activités sont toujours pratiquées par les propriétaires et les associations de pêche. Ensuite, ce sont des milieux privés et préservés, composés de biotopes diversifiés. Dans ces espaces vivent des oiseaux d’eau (hérons cendrés, mouettes rieuses, canards, foulques…) et une flore particulièrement riche (marsilée à quatre feuilles, etc.). Des espèces rares s’y développent, dont certaines sont menacées. Par ces caractéristiques, les étangs les plus remarquables sont classés Espaces Naturels Sensibles par le Conseil général de la Loire. Les étangs les plus représentatifs de ce patrimoine naturel sont l’étang des Plantées à Saint-Marcellinen-Forez, l’étang de la Ronze à Craintilleux ou encore l’étang David à Saint-Just-Saint-Rambert, dont le parcours d’observation permet de découvrir un “espace naturel sensible”. 3 questions à Nicolas Guillerme, chargé de mission “espace naturel sensible” au Conseil général de la Loire Le domaine de l’étang David à Saint-Just Saint-Rambert Comment est géré l’Etang David ? L’étang David est une copropriété entre la commune de Saint-Just-SaintRambert et du Conseil général de la Loire depuis 1994. Cette collaboration nous permet de mettre en place des projets. Des aménagements spécifiques ont été réalisés pour les promeneurs tout en préservant la nature. Le Conseil général (140 000g) et la ville de SaintJust-Saint-Rambert (136 500g) ont pris en charge ces investissements. Quel sont ces aménagements ? Un circuit fléché et pédagogique a été mis en place. Il permet de suivre un cheminement, avec des points d’observation sur l’étang, sans troubler la tranquillité des oiseaux et sans dégrader le milieu naturel. Des balises explicatives permettent de découvrir la richesse de l’étang et de son biotope. Qui peut accéder au site ? Le circuit dure environ une heure et est ouvert à tous : promeneurs, ornithologues, passionnés de botanique… Il faut non seulement sauvegarder ce type de site, mais aussi le mettre en valeur et le rendre accessible à tous les publics. Pour plus d’information sur l’étang David : 04 77 48 40 27 Le Lignon du Forez L L a superficie du bassin versant du Lignon du Forez représente 710km2 pour une altitude allant de 1643 m (Pierre-sur-Haute) à 320 m (confluence avec la Loire). Le Lignon représente 812km de rivière qui constituent un maillage dense sur ce bassin versant qui peut être scindé en deux grandes entités : ■ les monts du Forez, possèdent la répartition la plus importante dans le département de l’écrevisse à pattes blanches, un cortège de truites fario et de chabots. Ces espèces dénotent une bonne qualité des milieux aquatiques ; ■ la plaine du Forez abrite des truites fario et des ombres commun. Le Lignon prend sa source à 1340 m d’altitude près de Pierre-sur-Haute et conflue avec la Loire après un parcours de 58 km. Au fil de l’eau, il reçoit les eaux de ses deux principaux affluents : l’Anzon et le Vizézy, ce dernier traversant Montbrison. Le dénivelé important confère à cette rivière et à ses affluents une diversité de milieux qui leur procure une richesse écologique remarquable et reconnue qui a fait l’objet d’un classement des tourbières, des berges et rivières au titre de Natura 2000. Le Syndicat Mixte du Bassin Versant du Lignon, de l’Anzon et du Vizézy A la suite des crues de 1990, il est apparu nécessaire de mener une réflexion sur la gestion du bassin versant. Cette réflexion s’est concrétisée en mai 1999 avec la création du Syndicat Mixte du Bassin Versant du 15 Lignon, de l’Anzon et du Vizézy qui regroupe les 55 communes du bassin versant (dont 23 de la Communauté d’Agglomération Loire Forez). Ce syndicat permet d’avoir une gestion globale du bassin versant et de gérer le contrat de rivière Lignon du Forez. Le contrat de rivière Le contrat de rivière est un plan d’action technique et financier. Depuis décembre 2000 et jusqu’en décembre 2007, de nombreuses réalisations ont vu le jour ou sont en cours sur le territoire pour un montant global estimé de 22.74 millions d’euros. Les objectifs ■ Assurer la satisfaction des différents usages en améliorant la qualité des eaux et en préservant les secteurs sensibles contre les dégâts des crues. ■ Préserver ou restaurer l'important patrimoine naturel, à l'échelle départementale, représenté par les rivières du bassin versant. ■ Promouvoir un tourisme "doux" aux abords des rivières. Une nouvelle usine de dépollution Le Syndicat Intercommunal Montbrisonnais pour l’Environnement les Loisirs et le Tourisme (SIMELET) gère le transfert et le traitement des eaux usées de 6 communes (Montbrison, Savigneux, Essertines-enChâtelneuf, Ecotay-l’Olme, Bard et Lézigneux). Dans le cadre de l’étude diagnostic du réseau et de la station d’épuration, il a été préconisé la construction d’une nouvelle usine de dépollution et une restructuration importante des réseaux. très stricts vont permettre au Vizezy de retrouver une qualité perdue depuis plusieurs années en aval de la station d’épuration. SITÉPUR est la nouvelle usine de dépollution du montbrisonnais. Elle se situe sur la commune de Savigneux. Les travaux ont démarrés en juillet 2005. La construction devrait s’achever en fin d’année 2006 pour une mise en eau au cours du premier trimestre 2007. SITÉPUR aura la particularité de stocker une importante quantité d’eaux en période de temps de pluie dans un bassin de 9000 m3 (l’équivalent de 4 piscines olympiques) mais également de traiter ses sous produits et notamment les boues par le procédé héliantis qui est un séchage naturel des boues. Ce procédé permet de faire évaporer l’eau contenue dans les boues par l’action du soleil sur les serres à l’intérieur desquelles les boues sont placées. Cet investissement représente 12,5 millions d’d HT (usine de dépollution) et 8 millions d’d HT (restructuration des réseaux). Sur le plan environnemental, des niveaux de rejets L’usine de dépollution fonctionnera pour la partie eau sur le principe de l’épuration biologique qui consiste à apporter de l’oxygène à des bactéries qui consomment la pollution des eaux usées afin de la rejeter épurée dans le milieu naturel. SITÉPUR en chiffres : ■ 300 m3 par heure d’eaux traitées en période sèche et 700 m3 par heure d’eaux traitées en période pluvieuse. ■ 36 000 m3 par jour d’eaux traitées par temps de pluie. ■ 4 000 000 m3 d’eaux usés traitées par an. ■ 700 000 Kg de boues traitées par an. ■ 9 000 m3 de béton. ■ 400 tonnes d’acier.