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COMMISSION EUROPÉENNE
Bruxelles, le 31.8.2012
COM(2012) 476 final
RAPPORT DE LA COMMISSION AU CONSEIL
sur la clause d’exception (article 10 de l’annexe XI du statut)
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RAPPORT DE LA COMMISSION AU CONSEIL
sur la clause d’exception (article 10 de l’annexe XI du statut)
SYNTHESE
Dans le cadre du présent rapport, la Commission présente la troisième évaluation
(depuis 2011) relative aux conditions de la clause d'exception.
Elle rappelle les principes sur lesquels reposent la méthode et l'interprétation
juridique de la clause d'exception découlant de l'arrêt rendu par la Cour de justice
dans l'affaire C-40/10. Elle évalue ensuite la situation économique et sociale de
l'Union pendant la période située entre le 1er juillet 2011 et la mi-mai 2012, lorsque
les Prévisions économiques européennes du printemps 2012 ont été publiées.
Dans l’arrêt rendu le 24 novembre 2010 dans l’affaire C-40/10, la Cour de justice a
souligné que la clause d’exception permet de tenir compte des conséquences d’une
détérioration de la situation économique et sociale à la fois grave et soudaine lorsque,
en application de la «méthode normale», les rémunérations des fonctionnaires ne
seraient pas ajustées avec une rapidité suffisante. La Cour a expliqué que la
procédure prévue à l’article 10 de l’annexe XI du statut constitue la seule possibilité
de tenir compte d’une crise économique dans le cadre de l’adaptation des
rémunérations et d’écarter, en conséquence, l’application des critères fixés à
l’article 3, paragraphe 2, de ladite annexe.
La méthode mesure précisément, selon le principe du parallélisme, la situation
économique et sociale qui prévaut au sein de l’Union, telle qu’elle s'exprime dans les
décisions des États membres sur les salaires des fonctionnaires nationaux. Le
législateur a soigneusement choisi les critères à prendre en compte pour l’adaptation
des rémunérations et des pensions; ces critères peuvent être appliqués aussi bien en
cas de dégradation que de redressement de l’économie.
La clause d’exception n’est pas une clause conjoncturelle: il ne doit donc y être
recouru qu'en cas d’évolutions extrêmes au sein de l’UE et uniquement si la méthode
n’est pas à même de les mesurer. Elle ne saurait être utilisée chaque fois que l’UE se
trouve en phase descendante du cycle économique.
La Commission a utilisé 15 indicateurs pour évaluer s’il était nécessaire de recourir à
la clause d’exception en 2012. Les prévisions les plus récentes de la DG ECFIN
indiquent que l'économie de l'Union stagnera probablement en 2012 (croissance du
PIB de 0,1) et que la croissance économique s'accélérera en 2013 (croissance du PIB
de 1,3%). Les salaires dans l'économie totale devraient augmenter de 2,1% en 2012
et 2013. Les fonctionnaires nationaux et les agents de l'UE devraient subir une perte
de pouvoir d'achat en 2012. Jusqu'à la fin du mois de mai, aucun des États membres
n'avait prévu de réduction salariale pour le second semestre 2012. La Commission a
en outre donné suite à la demande du Conseil d'examiner le nombre d'États membres
faisant actuellement l'objet d'une procédure concernant les déficits excessifs et évalué
le lien de cet indicateur avec le déficit budgétaire et la dette publique.
Le rapport conclut qu’au cours de la période de référence du 1er juillet 2011 à la
mi-mai 2012, il n’y a pas eu de détérioration grave et soudaine de la situation
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économique et sociale au sein de l’Union qui ne pourrait pas être prise en compte par
l’application normale de la méthode, et qu’il n’y a donc pas lieu de présenter une
proposition en vertu de l’article 10 de l’annexe XI du statut.
La Commission rappelle que, pour faire face au contexte économique général
défavorable, elle a déjà présenté au Parlement européen et au Conseil un projet de
proposition qui permettrait de réaliser des économies substantielles au cours des
prochaines années, et plus importantes encore à long terme. Cette proposition prévoit
une nouvelle méthode révisée ainsi qu'une modification du mécanisme de la clause
d'exception.
1.
INTRODUCTION
En mars 2012, le Conseil a adressé la demande suivante à la Commission1:
«LE CONSEIL
RAPPELLE que l'interprétation de la clause d'exception visée à l'article 10 de
l'annexe XI du statut en ce qui concerne l'adaptation, à partir du 1er juillet 2011, des
rémunérations et des pensions des fonctionnaires et des autres agents de l'Union
européenne, fait actuellement l'objet d'une procédure devant la Cour de justice.
CONSTATE que la situation économique et sociale à l'intérieur de l'UE demeure
préoccupante.
DEMANDE par conséquent à la Commission, conformément à l'article 241 du
TFUE, de suivre de près l'évolution de la situation économique et sociale afin de
présenter, sur la base de l'article 10 de l'annexe XI du statut, un rapport
déterminant, à la lumière des données objectives fournies à cet égard par la
Commission, si l'on est en présence d'une détérioration grave et soudaine de la
situation économique et sociale à l'intérieur de l'UE et, si tel est le cas, de présenter
des propositions appropriées en temps voulu pour que le Parlement européen et le
Conseil puissent les examiner et les adopter avant la fin de 2012.
DEMANDE à la Commission de tenir notamment compte, en plus des données
utilisées dans son rapport de 2011, du nombre d'États membres qui font actuellement
l'objet d'une procédure concernant les déficits excessifs.»
En vertu de l’article 241 du TFUE, le Conseil, statuant à la majorité simple, peut
demander à la Commission de procéder à toutes études qu’il juge opportunes pour la
réalisation des objectifs communs et de lui soumettre toutes propositions appropriées.
Si la Commission ne soumet pas de proposition, elle en communique les raisons au
Conseil.
Le présent rapport répond à la demande du Conseil et est conforme à l’article 241 du
TFUE. En outre, en 2011, la Commission s'en engagée à réexaminer l'application de
la clause d'exception en 2012. Il s'agit ici de la troisième évaluation des conditions
prévues dans la clause d’exception. Les deux évaluations précédentes ont été
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Document 7421/12 du Conseil du 12 mars 2012.
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présentées le 13 juillet 2011
(COM (2011) 829).
(COM (2011) 440)
et
le
13 décembre 2011
La présente évaluation couvre la période allant de la date d'application effective de la
dernière adaptation annuelle des rémunérations et des pensions (1er juillet 2011)
jusqu'au moment où les données les plus récentes ont été mises à disposition aux fins
du présent rapport (mi-mai 2012). Elle expose également les perspectives d'évolution
de la situation économique et sociale en 2012 et 2013, établies à partir de prévisions.
Dans sa demande, le Conseil invitait expressément la Commission à tenir compte du
nombre d'États membres faisant actuellement l'objet d'une procédure concernant les
déficits excessifs. La Commission répond à cette demande spécifique en s'appuyant
sur son analyse générale des finances publiques.
2.
BASE JURIDIQUE
En vertu de l’article 65 du statut, «(...) [l] e Conseil procède annuellement à un
examen du niveau des rémunérations des fonctionnaires et des autres agents de
l’Union. Cet examen aura lieu en septembre sur base d'un rapport commun présenté
par la Commission et fondé sur la situation, au 1er juillet et dans chaque pays de
l'Union, d'un indice commun établi par l'Office statistique de l'Union européenne en
accord avec les services nationaux de statistiques des États membres.
Au cours de cet examen, le Conseil étudie s’il est approprié, dans le cadre de la
politique économique et sociale de l’Union, de procéder à une adaptation des
rémunérations. Sont notamment prises en considération l’augmentation éventuelle
des traitements publics et les nécessités du recrutement.»
L’article 65 bis du statut précise que les modalités d’application des articles 64 et 65
sont définies à l’annexe XI.
L’article 3, paragraphes 1 et 2, de cette annexe XI du statut stipule:
1. Conformément à l’article 65, paragraphe 3, du statut, le Conseil décide avant la
fin de chaque année de l’adaptation des rémunérations et pensions proposée par la
Commission et fondée sur les éléments prévus à la section 1 de la présente annexe,
avec effet au 1er juillet.
2. La valeur de l’adaptation est égale au produit de l’indicateur spécifique par
l’indice international de Bruxelles. L’adaptation est fixée en termes nets en
pourcentage égal pour tous.
L’article 10 de l’annexe XI du statut (clause d’exception) dispose:
En cas de détérioration grave et soudaine de la situation économique et sociale
constatée à l’intérieur de l’Union, évaluée à la lumière des données objectives
fournies à cet égard par la Commission, celle-ci présente des propositions
appropriées au Conseil et au Parlement européen, qui statuent selon la procédure
prévue à l’article 336 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne.
La relation entre l’article 3 de l’annexe XI et la clause d’exception a été analysée par
la Cour de justice dans son arrêt rendu dans l’affaire C-40/10 opposant la
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Commission au Conseil. La Cour a souligné que la clause d’exception «(...) permet,
dans une situation extraordinaire, d’écarter ponctuellement la méthode prévue à
l’article 3 de l’annexe XI du statut, sans toutefois la modifier ou l’abroger pour les
années suivantes» (point 74, soulignement ajouté).
La Cour explique en outre que «(...) ainsi que la Commission l’a considéré dans son
rapport du 27 juin 1994 sur l’applicabilité de la clause d’exception [SEC(94) 1027
final, sous II.3, p. 5 et 6], cette clause permet de tenir compte des conséquences
d’une détérioration de la situation économique et sociale à la fois grave et soudaine
lorsque, en application de la «méthode normale», les rémunérations des
fonctionnaires ne seraient pas ajustées avec une rapidité suffisante» (point 75,
soulignement ajouté).
La Cour de justice a clairement indiqué que: «(...) la procédure prévue à l’article 10
de l’annexe XI du statut constitue la seule possibilité de tenir compte d’une crise
économique dans le cadre de l’adaptation des rémunérations et d’écarter, en
conséquence, l’application des critères fixés à l’article 3, paragraphe 2, de ladite
annexe» (point 77, soulignement ajouté).
«Cette conclusion ne saurait être infirmée par le fait que l’application de l’article 10
de l’annexe XI du statut dépend d’une proposition de la Commission. Il résulte
notamment de l’article 17, paragraphe 2, TUE qu’il est conforme à l’équilibre
institutionnel prévu par les traités qui accordent, pour des procédures législatives,
en principe, le monopole de proposition à la Commission» (point 78).
3.
OBJECTIFS ET PRINCIPES DE BASE DE LA METHODE
La Commission juge opportun de récapituler les objectifs et les principes de base de
la méthode d'adaptation des salaires et pensions.
Il est utile de mentionner que la portée et l'application de la clause d'exception font
actuellement l'objet d'un contrôle juridictionnel dans le cadre de l'affaire C-66/12 qui
est pendante devant la Cour de justice.
Les dispositions régissant l’actuelle méthode d’adaptation des rémunérations et des
pensions sont applicables depuis le 1er juillet 2004 et jusqu’au 31 décembre 2012, et
figurent aux articles 64, 65 et 65 bis du statut et à l’annexe XI.
Les principaux objectifs de la méthode sont:
– l’adaptation automatique des salaires, afin d’éviter que les travaux de toutes les
institutions et agences de l’Union soient perturbés par des négociations annuelles,
voire des grèves;
– des règles transparentes, efficaces et relativement simples pour déterminer les
adaptations salariales pour les fonctionnaires et autres agents de l’ensemble des
institutions de l’UE, en se basant sur les décisions politiques prises par les États
membres pour leurs fonctionnaires nationaux.
Afin d’assurer le bon fonctionnement de la méthode, les principes suivants ont été
fixés:
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– l’égalité de pouvoir d’achat des fonctionnaires vivant dans différents lieux
d’affectation;
– le parallélisme avec les fonctionnaires nationaux dans l’évolution du pouvoir
d’achat.
Deux aspects de la méthode méritent d’être examinés de plus près:
– le principe du parallélisme;
– le décalage dans le temps.
3.1.
Le principe du parallélisme
Conformément à l’article 1er, paragraphe 4, de l’annexe XI, l’indicateur spécifique
(global) est calculé afin d'évaluer l’évolution moyenne des rémunérations nettes des
fonctionnaires nationaux des administrations centrales en termes réels, c’est-à-dire
après avoir pris en compte l’inflation dans le pays où ils travaillent. Ensuite, comme
le prévoit l’article 3, paragraphe 2, de l’annexe XI, l’inflation des prix à la
consommation à Bruxelles, qui est le lieu de référence où travaillent la plupart des
fonctionnaires de l’UE, est mesurée au moyen de l’indice international de Bruxelles
(IIB). Enfin, l’IIB est multiplié par l’indicateur spécifique global pour obtenir
l’adaptation annuelle nominale des salaires de base des fonctionnaires de l’UE, qui
peut être positive ou négative.
Par conséquent, la variation du pouvoir d’achat des fonctionnaires de l’UE est
entièrement déterminée par l’indicateur spécifique global, qui assure l’équivalence
avec les évolutions du pouvoir d’achat des fonctionnaires nationaux. C’est le
principe du parallélisme.
3.2.
Le décalage dans le temps inhérent à la méthode
Conformément à l’article 1er, paragraphes 2 et 4, de l’annexe XI du statut, l’indice
international de Bruxelles prend en compte l’évolution des prix à la consommation
constatée entre le mois de juin de l’année précédente et le mois de juin de l’année en
cours; par ailleurs, Eurostat établit des indicateurs spécifiques retraçant les évolutions
des rémunérations réelles des fonctionnaires nationaux des administrations centrales
des pays de référence de l’échantillon entre le 1er juillet de l’année précédente et le
1er juillet de l’année en cours. Conformément à l’article 3, paragraphe 1, de
l’annexe XI du statut, le Conseil décide avant la fin de chaque année de l’adaptation
des rémunérations et pensions proposée par la Commission, avec effet au 1er juillet.
Par conséquent, l’adaptation annuelle s’applique avec un décalage maximal d’une
année. Un autre délai pouvant aller jusqu’à six mois s’applique également, jusqu’à
l’adoption du règlement adaptant les rémunérations et les pensions, qui doit
intervenir avant le 31 décembre et s’applique de manière rétroactive.
Le législateur a estimé que cette méthode pouvait fonctionner avec ce décalage et
que les fonctionnaires et les autres agents de l’UE seraient en mesure de supporter
l’impact de l’inflation annuelle. C’est la raison pour laquelle l’article 65 ne prévoit
qu’un seul délai annuel pour l’adaptation des rémunérations. Les articles 4 à 8 de
l’annexe XI du statut prévoient cependant la possibilité de procéder à une adaptation
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intermédiaire des rémunérations en cas de variation sensible du coût de la vie entre
juin et décembre.
4.
CLAUSE D’EXCEPTION
Le législateur a adopté une clause d'exception, qui fait partie intégrante de la
méthode. Cette clause fixe un certain nombre de conditions qui doivent être remplies
avant d’entreprendre une action quelconque:
– la détérioration doit être à la fois grave et soudaine, elle doit affecter la situation
économique et sociale au niveau de l’Union et elle doit être évaluée à la lumière
des données objectives fournies par la Commission;
– la détérioration doit être telle que la méthode ne permettrait pas de la prendre
dûment en compte, en raison de sa nature exceptionnelle en termes de calendrier
et d’ampleur.
Le mécanisme prévoit que, s’il existe des raisons objectives de recourir à la clause
d’exception, la Commission est tenue de présenter des propositions appropriées au
Conseil et au Parlement européen, qui statuent conformément à l’article 336 du
TFUE. Ainsi que la Cour de justice l'a jugé dans l'affaire C-40/10, la clause
d’exception permet, dans une situation extraordinaire, d’écarter ponctuellement la
méthode prévue à l’article 3 de l’annexe XI du statut, sans toutefois la modifier ou
l’abroger pour les années suivantes. En outre, selon son libellé, l'article 10 de
l'annexe XI du statut vise à permettre aux institutions de réagir face à des
événements soudains qui nécessitent davantage une réaction ponctuelle que la
modification complète de la méthode «normale» d’adaptation des rémunérations.
4.1.
Conditions de recours à la clause d’exception
Il convient d'examiner attentivement la formulation de la clause d’exception puisque,
pour appliquer cette dernière, toutes les conditions prévues à l’article 10 de
l’annexe XI du statut doivent être réunies.
Le terme «détérioration» est utilisé pour décrire une aggravation de la situation
économique et sociale. Le caractère «grave» de la détérioration de cette situation doit
être apprécié au regard de l’ampleur mais aussi de la durée des impacts économiques
et sociaux constatés. Quant au caractère «soudain» de la détérioration, il doit être
apprécié au regard de la rapidité et du caractère prévisible des impacts économiques
et sociaux. Dans ce contexte, il importe particulièrement de distinguer les
fluctuations normales du cycle économique de celles provoquées par des événements
extérieurs.
Le législateur a conféré à la Commission le pouvoir de définir les éléments objectifs
qui doivent étayer son analyse lorsqu'elle évalue si les conditions d'application de la
clause d'exception sont réunies. Selon la Commission, cette analyse doit s'appuyer
sur toute une série d’indicateurs objectifs couvrant à la fois le domaine économique
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et le domaine social. Ces indicateurs doivent être conformes à l’ensemble suivant de
principes pertinents et largement reconnus2:
– un indicateur doit circonscrire l’essence du problème et posséder une
interprétation normative claire et généralement acceptée;
– un indicateur doit être solide et validé statistiquement;
– un indicateur doit être basé sur des données récentes et être susceptible de
révision;
– les indicateurs doivent couvrir l’UE dans son ensemble et non des États membres
individuellement;
– les indicateurs doivent être cohérents entre eux;
– l’ensemble d’indicateurs doit être autant que possible transparent et accessible aux
citoyens de l’UE;
– le recours aux ensembles d’indicateurs existants doit s'imposer à chaque fois que
cela est possible.
Conformément à ces principes, les 15 indicateurs suivants sont appropriés:
– Activité économique: croissance du PIB, demande intérieure, stocks, exportations
nettes, consommation des ménages, consommation publique, investissement total
et inflation (IPCH) au sein de l’Union;
– finances publiques: solde du compte des administrations publiques et dette
publique au sein de l’Union; marché du travail: emploi total, taux de chômage et
rémunération des salariés au sein de l’Union;
– indicateurs de climat: indicateur de climat économique et attentes en matière
d’emploi au sein de l’Union.
Afin de déterminer si les critères fixés par la clause d’exception sont actuellement
remplis, l’analyse de la situation économique et sociale doit être réalisée pour la
période allant de juillet 2011 à mi-mai 2012 (sous réserve de la disponibilité des
données ou prévisions correspondantes), puisque l’adaptation annuelle 2011 couvre
déjà la période allant jusqu’au 1er juillet 2011. Ceci va dans le sens de la définition
d’une détérioration «soudaine» visée à l’article 10 de l’annexe XI du statut.
Toutefois, une période plus longue est examinée afin de fournir un aperçu plus global
lorsque cela est approprié.
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La plupart sont des principes reconnus pour la méthode ouverte de coordination (MOC) en matière de
protection et d’inclusion sociales. La MOC est utilisée par les États membres pour soutenir la définition,
la mise en œuvre et l’évaluation de leurs politiques sociales et développer leur coopération mutuelle.
Outil de gouvernance fondé sur des objectifs et des indicateurs communs, la méthode complète les
instruments législatifs et financiers de la politique sociale. Elle participe à la mise en œuvre du
processus de coordination des politiques sociales, notamment dans le cadre de la stratégie de Lisbonne
(et désormais la stratégie Europe 2020).
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4.2.
Maintien du principe du parallélisme
La méthode mesure précisément, selon le principe du parallélisme, la situation
économique et sociale qui prévaut au sein de l’Union, telle qu’elle s'exprime dans les
décisions des États membres sur les salaires des fonctionnaires nationaux. Le
législateur a soigneusement choisi les critères à prendre en compte pour l’adaptation
des rémunérations et des pensions; ces critères peuvent être appliqués aussi bien en
cas de dégradation que de redressement de l’économie.
La méthode d’adaptation des rémunérations et des pensions est en vigueur depuis
près de quarante ans. Pendant toutes ces années, l’économie de l’UE a connu des
périodes de croissance rapide et des périodes de récession économique.
Le principe du parallélisme avec les fonctionnaires nationaux en termes de variation
du pouvoir d’achat, ancré dans le statut depuis 1962, doit être maintenu y compris
dans une période de récession économique dans l’Union européenne. Ceci va dans le
sens de l’article 65, qui indique qu’il convient de tenir compte de toute augmentation
des salaires dans la fonction publique au cours de l’examen annuel.
Toutefois, en cas de détérioration grave et soudaine que la méthode ne permettrait
pas de prendre dûment en compte en raison de sa nature exceptionnelle en termes de
calendrier et d’ampleur, la clause d’exception doit être appliquée.
Une interprétation différente conduirait à des résultats incohérents: malgré la
capacité de la méthode à saisir correctement les évolutions économiques et sociales
au sein de l’UE par le biais leur effet sur les salaires des fonctionnaires nationaux, le
législateur devrait adopter des mesures exceptionnelles concernant l’adaptation
annuelle des rémunérations et des pensions des fonctionnaires de l’UE. Une telle
interprétation sortirait du cadre de la politique économique et sociale de l’Union
européenne, comme indiqué à l’article 65 du statut.
La même chose s’applique au décalage dans le temps inhérent à la méthode. Par
définition, la période de référence implique un décalage maximum d’une année dans
les adaptations des salaires (même si, en pratique, le décalage peut être inférieur).
Bien que le législateur ait estimé que la méthode devait fonctionner avec ce décalage
dans le temps, la clause d’exception permet de l'écourter, si les États membres sont
amenés à prendre des mesures extrêmes pour adapter les salaires des fonctionnaires
nationaux, mesures qui devraient être appliquées aux fonctionnaires de l’UE sans
attendre l’exercice d’adaptation annuelle suivant.
Par conséquent, les propositions appropriées doivent, si nécessaire, être formulées
pour prendre en compte les évolutions exceptionnelles qui n’ont pas été saisies
correctement par la méthode. Ces propositions ne doivent pas sortir du cadre des
modalités d’application prévues à l’annexe XI du statut: il n’existe pas de raison
objective d’appliquer d’autres critères que l’évolution du pouvoir d’achat de la
fonction publique des États membres, car cela ruinerait les effets de la méthode et
imposerait au personnel de l’UE des mesures supplémentaires qui ne sont pas
appliquées dans la fonction publique des États membres.
Enfin, la clause d’exception n’est pas une clause conjoncturelle. Comme indiqué plus
haut, le législateur a soigneusement choisi les critères économiques et sociaux à
prendre en compte pour l’adaptation des rémunérations et des pensions; ces critères
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peuvent être appliqués aussi bien en période de croissance économique que de
récession. La méthode peut être appliquée de la même manière lorsque les salaires
dans les États membres augmentent ou baissent, et le gain ou la perte de pouvoir
d’achat des fonctionnaires nationaux se répercutera directement sur les salaires et les
pensions des fonctionnaires de l’UE. Par conséquent, il convient de ne recourir à la
clause d’exception qu'en cas d’évolutions extrêmes au sein de l’UE et uniquement si
la méthode n’est pas à même de les mesurer. Elle ne saurait être utilisée chaque fois
que l’UE se trouve en phase descendante du cycle économique.
5.
SITUATION ECONOMIQUE ET SOCIALE DANS L’UE
5.1.
La période précédente
5.1.1.
Adaptation annuelle en 2011
Sur la période juillet 2010 - juillet 2011, cinq des huit États membres inclus dans
l’échantillon avaient adopté des augmentations des salaires nominaux (voir
tableau 1), induisant une hausse moyenne des salaires nominaux de 1,1 %. Du fait de
l’inflation (2,9 %), il en a résulté une baisse du pouvoir d’achat des fonctionnaires
nationaux (-1,8 %). Cette perte de pouvoir d’achat aurait dû s’appliquer
automatiquement aux salaires des fonctionnaires de l’UE et conduire, après prise en
compte du fort taux d’inflation à Bruxelles (mesuré par l'indice international de
Bruxelles), à une hausse nominale de 1,7 % des salaires du personnel de l’UE (voir
tableau 2).
Le Conseil a toutefois refusé d’adopter la proposition de la Commission d’adaptation
annuelle pour 2011, en violation du principe de parallélisme consacré par le statut. Il
s’en est ensuivi une détérioration accrue du pouvoir d’achat des fonctionnaires
européens (-3.6 %), plus prononcée que pour leurs homologues nationaux (-1.8 %).
Tableau 1: Évolution de la rémunération nette entre juillet 2010 et juillet 2011, échantillon représentatif (%)
BE
DE
ES
FR
IT
LU
NL
UK
UE8
Variation nominale
3,6
1,3
-0,6
2,0
-0,2
-0,8
2,0
1,3
1,1
Inflation (IPCH)
3,4
2,4
3,0
2,3
3,0
3,8
2,5
4,2
2,9
Variation réelle
0,2
-1,1
-3,5
-0,3
-3,1
-4,4
-0,5
-2,8
-1,8
Source: Eurostat
Tableau 2: Adaptation annuelle en 2011 (%)
Personnel UE
Adaptation annuelle (variation nominale)
1,7
IIB (inflation à Bruxelles)
3,6
Indicateur spécifique (variation réelle)
-1,8
Adaptation annuelle (décision du Conseil)
0
Variation du pouvoir d'achat
-3,6
Source: Eurostat
5.1.2.
Écart par rapport au principe du parallélisme
Afin d’appliquer le principe du parallélisme prévu par la méthode à l’adaptation des
rémunérations des fonctionnaires de l’UE, l’évolution des salaires des fonctionnaires
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nationaux fait l’objet d’un suivi et la variation moyenne de leur pouvoir d’achat est
utilisée pour déterminer l’évolution du pouvoir d’achat des salaires des
fonctionnaires de l’UE. Cette variation annuelle calculée pour une période donnée de
12 mois n'est toutefois prise en compte pour ajuster les salaires de la fonction
publique de l’UE qu'au cours de l’année suivante. C’est donc avec un décalage dans
le temps systématique, inhérent à la méthode, que le pouvoir d’achat des
fonctionnaires de l’UE suit le pouvoir d’achat moyen des fonctionnaires nationaux
dans les États membres qui composent l’échantillon représentatif.
Néanmoins, comme l’avait déjà souligné la Commission en 20083, le principe du
parallélisme est en partie invalidé, potentiellement au détriment des fonctionnaires de
l’UE, pour deux raisons. Même si leurs salaires sont affectés par les variations des
cotisations sociales nationales par le biais de l’indicateur spécifique, les cotisations
sociales versées par les fonctionnaires de l’UE sont périodiquement ajustées de façon
indépendante. Le prélèvement spécial, qui une retenue supplémentaire sur le
traitement des fonctionnaires de l’UE, introduit un autre élément de double
comptage. Pour procéder à une comparaison correcte entre le pouvoir d’achat des
fonctionnaires nationaux et celui des fonctionnaires de l’UE, ces deux facteurs
devraient donc être pris en compte (voir tableaux 3 et 4).
Tableau 3: Variation annuelle en % du pouvoir d'achat des fonctionnaires nationaux et de l'UE,
compte tenu de l'effet conjugué des augmentations des cotisations retraite et du prélèvement spécial
Année
2004
Variation annuelle en Variation annuelle en Variation annuelle en
% du pouvoir d'achat % des cotisations de % du pouvoir d'achat
des fonctionnaires
retraite et du
des fonctionnaires de
nationaux
prélèvement spécial
l'UE
-1,2
0,3
2005
0,0
0,5
-1,5
2006
0,2
0,2
-0,5
2007
0,0
0,2
0,0
2008
-1,3
0,5
-0,2
2009
2,7
0,4
-1,8
2010
2011
2012
-2,2
-1,8
-
0,3
0,0
-
2,3
-2,5
-3,6
Commentaire: les chiffres pour 2011 et 2012 tiennent compte des décisions du Conseil de ne pas adopter les propositions
2011 de la Commission sur l'adaptation annuelle des rémunérations et pensions et du taux de contribution au régime de
pensions. En raison de ces décisions, les fonctionnaires de l'UE perdent 3,6% de leur pouvoir d'achat en 2012.
Source: Eurostat
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Rapport de la Commission au Parlement européen et au Conseil sur l’annexe XI du statut,
COM(2008) 443 final du 10 juillet 2008.
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Tableau 4: Évolution comparée du pouvoir d'achat des fonctionnaires nationaux et de l'UE, compte
tenu de l'effet conjugué des augmentations des cotisations retraite et du prélèvement spécial
Année
Impact conjugué des
Évolution du pouvoir
augmentations des Évolution du pouvoir
d'achat des
d'achat des
cotisations retraite et
fonctionnaires
fonctionnaires de l'UE
du prélèvement
nationaux
spécial
(2003=100)
(2003=100)
(2004=100)
2003
100,0
100,0
2004
98,8
100,3
100,0
2005
98,8
100,8
98,5
2006
99,0
101,0
98,0
2007
99,0
101,2
98,0
2008
97,7
101,7
97,8
2009
100,3
102,1
96,1
2010
2011
2012
98,1
96,4
-
102,4
102,4
-
98,3
95,8
92,4
Commentaire: les chiffres pour 2011 et 2012 tiennent compte des décisions du Conseil de ne pas adopter les propositions
2011 de la Commission sur l'adaptation annuelle des rémunérations et pensions et du taux de contribution au régime de
pensions. En raison de ces décisions, les fonctionnaires de l'UE perdent 3,6% de leur pouvoir d'achat en 2012,
Source: Eurostat & DG HR
On constate ainsi que le pouvoir d’achat cumulé4 des fonctionnaires nationaux a
baissé de 3,6 % sur les huit années entre 2003 et 2011, alors que celui des
fonctionnaires de l’UE a chuté de 4,2 % sur les sept années comprises entre 2004 et
2011– et même encore plus nettement du fait de la décision du Conseil de décembre
2011 refusant d’appliquer la méthode, qui porte au total à 7,6 % la chute de leur
pouvoir d’achat entre 2004 et 2012 (voir graphique 1).
4
FR
Calculé en agrégeant les variations en glissement annuel du pouvoir d’achat observées entre 2004 et
2011.
12
FR
Graphique 1: Évolution comparée des pouvoirs d'achat des fonctionnaires UE et nationaux
(2004-2011), compte tenu des variations des cotisations retraite et du prélèvement spécial
1,00%
0,4%
0,00%
Pouvoir d'achat
-1,00%
-2,00%
-1,2%
-1,2%
-1,0%
-1,0%
-1,7%
-1,5%
-2,0%
-2,0%
-1,8%
-2,3%
-2,2%
-3,00%
-3,6%
-4,00%
-3,9%
-4,2%
-5,00%
-5,9%
-6,00%
-7,00%
-7,6%
-8,00%
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Fonctionnaires UE
fonctionnaires nationaux
Perte supplém entaire due à la décision du Conseil en 2011 de ne pas adapter les rém unérations
Le principe du parallélisme devrait être maintenu tout au long des cycles
économiques, en application de l’hypothèse selon laquelle les États membres
prennent des mesures appropriées à l’égard de leurs fonctionnaires nationaux, qui
doivent avoir un impact direct sur les salaires des fonctionnaires de l’UE. Or, malgré
ce principe, on observe depuis 2004 une évolution sensiblement divergente des
rémunérations des fonctionnaires de l’UE et des fonctionnaires nationaux, aux
dépens de la fonction publique européenne.
5.2.
Analyse de la situation économique et sociale de l’UE au cours de la période de
référence
5.2.1.
Vers une croissance économique lente
Pour l’UE dans son ensemble, la récession avait pris fin à l’automne 2009 augurant
d’un rebond de l’activité en 2010 : Globalement, le PIB de l’UE a ainsi crû de 2 %
sur toute l’année 2010.
En 2011, le chiffre annuel pour l’UE affichait une croissance nette, principalement
grâce à un bon premier trimestre, avec une croissance du PIB de 1,5% dans l’UE sur
l’ensemble de 2011. La reprise a connu un bref passage à vide au dernier trimestre
2011, avec une croissance du PIB redevenue légèrement négative.
Pour le premier trimestre 2012, l’estimation rapide d’Eurostat montre une
stabilisation du PIB de l’UE (variation de 0 % par rapport au trimestre précédent) et
la DG ECFIN5 prévoit une trajectoire de croissance lente jusqu’en fin d’année.
5
FR
Prévisions économiques du printemps 2012 de l’UE.
13
FR
Tableau 5: Profils trimestriels du PIB, en volume (variation en % par rapport au trimestre précédent)
2011/1
2011/2
2011/3
2011/4
2012/1
2012/2
2012/3
2012/4
0.6
0.2
0.3
-0.3
0.0
0.0
0.2
0.2
Source: Eurostat (2011/1 – 2012/1); DG ECFIN (2012/2 – 2012/4)
Selon l’estimation rapide d’Eurostat publiée le 15 mai 2012, le PIB de l’UE au
premier trimestre a légèrement augmenté (0,1 %) par rapport au premier trimestre
2011. Si la zone euro parvient à surmonter les défis liés à la crise, on devrait observer
un retour progressif de la confiance sur 2012. Dans cette hypothèse, la DG ECFIN
anticipe un retour à une croissance économique modeste en 2013, de l’ordre de 1,3 %
dans l’UE, dans un contexte marqué par la dissipation des chocs transitoires et le
rebond de la confiance.
Sur l’année 2011, ce sont les exportations nettes qui ont été le principal moteur de la
croissance du PIB, les variations de stocks et la demande intérieure n’ayant contribué
que faiblement à cette progression. En 2012, on prévoit que l’effet d’un tassement
des variations de stocks et de la demande intérieure pourra être compensé par les
exportations nettes, avec au final une croissance économique ténue sur l’année. Pour
2013, les prévisions tablent sur un fort rebond de la demande intérieure qui, avec les
exportations nettes, induirait une accélération plus marquée de l’activité économique
(voir graphique 2).
Graphique 2: Croissance du PIB et ses composantes dans l'UE-27 (variation annuelle en %)
4,0
3,2
3,0
2,0
1,5
2,0
0,3
1,0
1,3
0,1
0,0
-1,0
-2,0
-3,0
-4,3
-4,0
-5,0
2007
2008
2009
Demande intérieure
2010
Stocks
2011
Exportations nettes
2012
2013
Croissance du PIB
La valeur cumulée du PIB continue à croître depuis la récession de 2009, avec un
gain qui a atteint 2,6 % en 2011 (par rapport à 2006, année de base), et devrait, selon
les prévisions, rester très proche de cette valeur en 2012. Un nouveau bond en avant
est attendu en 2013, sous l’effet d’une croissance économique plus sensible, avec un
gain cumulé atteignant 4 %.
FR
14
FR
Graphique 3: Croissance du PIB dans l'UE-27 (variation cumulée en % depuis 2006)
5,0
4,0
4,0
3,5
3,2
3,0
2,6
2,7
2011
2012
2,0
1,0
1,0
0,0
2007
-1,0
2008
2009
2010
2013
-0,9
-2,0
L’indicateur du climat économique (ESI – Economic Sentiment Indicator)6 s’est
stabilisé au premier trimestre 2012, mais il reste en dessous de sa moyenne de long
terme. Cet indicateur est resté stable dans l’UE en avril, où il s’est établi à 93,2. Pour
la seule zone euro, il s’est tassé à 92,8, effaçant ainsi les gains engrangés au premier
trimestre 2012. Le déclin observé dans la zone euro est principalement induit par
l’effritement de la confiance dans l’industrie et dans les services. Le commerce de
détail est le seul secteur où la confiance progresse. Cet ESI plus positif au niveau de
l’UE s’explique par la très forte amélioration observée au Royaume-Uni7.
L’amélioration palpable de l’indicateur de confiance des consommateurs constatée
en mai 2012 devrait rapidement avoir un impact positif sur l’indicateur du climat
économique.
6
7
FR
Les enquêtes auprès des entreprises et des consommateurs présentent chaque mois les appréciations et
les attentes concernant diverses facettes de l’activité économique dans les différents secteurs de
l’économie: industrie, services, construction et commerce de détail, ainsi que consommateurs. Pour
chacun des cinq secteurs consultés, des «indicateurs de confiance» sont établis afin de refléter les
perceptions et les attentes générales au niveau sectoriel en un seul indice unidimensionnel. Afin de
pouvoir suivre l’ensemble de l’activité économique, l’indicateur de sentiment économique (ISE), plus
large, est calculé depuis 1985 sous la forme d’une somme pondérée de ces cinq indicateurs.
Source: Business and consumer survey results, mai 2012, DG ECFIN.
15
FR
Graphique 4: Indicateur du climat économique dans l'UE-27 (Moyenne depuis 1990 = 100)
120
110
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
Jan
Fév
Mar
Avr
Mai
Juin
Juil
Août
Sep
Oct
Nov
Déc
Jan
Fév
Mar
Avr
Mai
Juin
Juil
Août
Sep
Oct
Nov
Déc
Jan
Fév
Mar
Avr
Mai
Juin
Juil
Août
Sep
Oct
Nov
Déc
Jan
Fév
Mar
Avr
0
2009
2010
ESI
2011
2012
Moyenne depuis1990
Source: DG ECFIN
Graphique 5: Principales caractéristiques dans l'UE-27 (variation annuelle en %)
14,0
12,0
10,0
8,0
6,0
4,0
2,0
0,0
-2,0
-4,0
-6,0
-8,0
-10,0
-12,0
-14,0
2007
2008
2009
2010
2011
Consommation privée
Consommation publique
Exportations
Croissance PIB
2012
2013
Investissement total
Source: Eurostat (2007-2011) et DG ECFIN (2012-2013)
5.2.2.
Les finances publiques commencent à s’assainir
L’évolution des finances publiques dans la zone euro et dans l’UE reste marquée par
la stratégie budgétaire de sortie qui avait été mise en place après la récession de
2008-2009 Conformément aux conclusions du Conseil d’abord formulées en 2009
puis réitérées en 2011 et au début de 2012, le principal objectif de la stratégie est de
ramener les finances publiques vers une trajectoire durable dans le cadre des règles
budgétaires de l’UE. Engagés dès 2010, les efforts d’assainissement budgétaire se
sont intensifiés en 2011 et ont induit une amélioration sensible de la situation des
finances publiques, dans la zone euro comme dans l’UE. Le cycle économique, qui
restait porteur au premier semestre 2011, a lui aussi contribué positivement à cette
amélioration.
Le déficit agrégé des administrations publiques de la zone euro devrait diminuer pour
revenir à 3,2 % du PIB en 2012, soit un point de pourcentage de moins qu’en 2011.
Sur la seule base des budgets adoptés et des mesures suffisamment détaillées par les
États membres à la date butoir, cette décrue devrait se poursuivre, avec un déficit
budgétaire global de 2,9 % du PIB en 2013. Une évolution similaire est attendue au
niveau de l’UE, avec un déficit agrégé qui se tasserait à 3,6 % puis à 3,3 % du PIB,
en 2012 et 2013 respectivement.
FR
16
FR
Les ratios dette publique/PIB devraient continuer à s’accroître sur l’horizon des
prévisions, bien qu’à un rythme plus lent que sur la période 2008-2010. En effet,
malgré la réduction en cours des déficits courants, le poids croissant des paiements
d’intérêts, conjugué à une croissance du PIB nominal quelque peu ralentie, devrait
entraîner une très légère hausse des ratios d’endettement. Globalement, les
projections pour 2013 tablent sur une dette publique brute atteignant 92,5 % du PIB
dans la zone euro et un peu plus de 87 % du PIB dans l’UE (voir graphique 6).
Graphique 6: Solde des administrations publiques et dette publique dans l'UE-27, en % du PIB (2007 – 2013)
20,0
90,0
15,0
86,2
10,0
87,2
85,0
80,0
83,0
80,2
5,0
75,0
74,8
0,0
-0,9
-5,0
-2,4
-4,5
-10,0
-15,0
70,0
-6,9
62,5
-3,6
-3,3
-6,5
65,0
60,0
59,0
55,0
-20,0
50,0
2007
2008
2009
2010
2011
Solde des administrations publiques
2012
2013
Dette publique
Source: Eurostat (2007-2011) et DG ECFIN (2012-2013)
Encadré: Nombre d’États membres soumis à une procédure de déficit excessif
(PDE)
Le Conseil a demandé à la Commission de tenir notamment compte, en plus des
données utilisées dans son rapport de 2011, du nombre d'États membres qui font
actuellement l'objet d'une procédure concernant les déficits excessifs. Cet indicateur
est un dérivé du solde des administrations publiques, évalué plus haut. La
Commission estime que ce solde des administrations publiques traduit mieux
l’essence du problème. En effet, le nombre d’États membres faisant l’objet d’une
PDE ne dit rien sur l'ampleur du déficit, mais indique simplement que le seuil de 3 %
a été franchi par un certain nombre d’entre eux. Or, les raisons de l’ouverture d’une
PDE sont structurellement différentes d’un État membre à l’autre.
Le traité de Maastricht de 1992, qui anticipait la création de l’euro, a organisé les
modalités de la surveillance budgétaire multilatérale au sein de l’Union. Cette
surveillance, mise en application récemment par les mesures du «six-pack» et le
traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l'UEM (TSCG),
prend appui sur la PDE. En vue d’assurer le bon fonctionnement de l’UEM,
l’article 126 TFUE dispose que les États membres évitent les déficits publics
excessifs, lesquels sont définis dans le protocole sur la PDE par des valeurs de
référence pour le déficit public annuel (3 %) et la dette publique brute (60 %)
rapportés au PIB en fin d’année, tout en précisant un certain nombre de conditions
d’application.
FR
17
FR
Fin mai 2012, 23 États membres faisaient l’objet d’une PDE : BE, BG, CZ, DK, DE,
IE, EL, ES, FR, IT, CY, LV, LT, HU, MT, NL, AT, PL, PT, RO, SI, SK et UK. Pour
sept d’entre eux, le délai de correction du déficit a été fixé à 2012, pour dix autres à
2013, à 2013 pour ES, 2014 pour EL et 2015 pour IE et UK. Seuls trois États
membres n’ont pas respecté un délai de correction fixé à 2011(BG, HU et MT).
Comme les raisons structurelles d'ouverture d'une PDE diffèrent d'un État membre à
l'autre, la simple indication du nombre de ces États n'apporte pas beaucoup de valeur
ajoutée – si valeur ajoutée il y a – par rapport aux autres indicateurs utilisés dans le
présent rapport, en particulier ceux en lien avec les finances publiques.
L’objectif de la PDE étant d’adresser aux États membres des recommandations
individuelles visant à redresser la situation de leurs comptes publics, son existence
peut être perçue comme allant dans le sens d’une amélioration des finances
publiques. Selon la logique sous-jacente qui est au cœur de l’actuel cadre de
gouvernance économique renforcé, l’assainissement des finances publiques est la
seule façon de parvenir à créer un environnement économique sain. Sa nature est
d’analyser les finances publiques au travers de critères définis par la législation. Cela
est encore plus important à l’étape finale de la PDE, lorsqu’un État membre se
conforme aux recommandations adressées avant l’échéance du délai de correction.
Dans ces conditions, le nombre d’États membres faisant l’objet d’une PDE varie
périodiquement sous l’effet d’actions entreprises pour ramener le déficit public en
dessous du seuil de 3 % du PIB, et le nombre d’États membres soumis à cette
procédure varie d’une année sur l’autre. La hausse de ce nombre en 2009 avait été
causée par l’augmentation des dépenses publiques consécutive aux interventions des
États sur les marchés financiers. Tous les États membres sauf sept (BG, CZ, EE, MT,
PL, RO et SK) ont ainsi notifié depuis 2007 diverses interventions publiques
entreprises pour répondre à la crise financière. L’indicateur basé sur le nombre d’État
membres sous PDE ne peut donc pas être considéré comme concluant. Dans ce
contexte, les indicateurs fondés sur le niveau et la variation du déficit public et de la
dette brute des États membres apparaissent comme plus pertinents.
D’une manière générale, la situation des finances publiques est en voie
d’assainissement. Le ratio du déficit public s’est nettement amélioré depuis 2008 et
devrait se tasser à 3,3 % en 2013, alors que le ratio de la dette ne s’accroîtrait que
marginalement, à 87 % du PIB en 2013.
5.2.3.
L’inflation devrait progressivement se ralentir
En 2011, la hausse des prix à la consommation a principalement été alimentée par le
renchérissement des prix mondiaux des produits de base et, dans certains États
membres, par des augmentations de la fiscalité indirecte et des prix administrés.
L'inflation mesurée par l'IPCH a temporairement dépassé 3 % en 2011, pour ensuite
ralentir dans un environnement économique plus déprimé. La stabilisation des prix
des produits de base en fin d’année, telle qu’anticipée par les contrats à terme sur
produits de base, conjuguée à l’atonie relative de l’activité économique, devrait
induire une nouvelle décélération des prix à la consommation. Un reflux plus rapide
de l’inflation est exclu en raison des mesures budgétaires arrêtées par plusieurs États
membres, tout particulièrement les augmentations de la fiscalité indirecte et des prix
administrés. Le retour à une croissance modérée à la fin de 2012 et en 2013 de
devrait pas créer de tensions sur les prix, d’autant que les écarts de production ne se
résorberont que très lentement dans l’UE et la zone euro.
FR
18
FR
Conjuguée à la relative atonie de l’activité, la stabilisation des prix des produits de
base anticipée dans les contrats à terme devrait ralentir la hausse des prix à la
consommation. L’inflation globale devrait en outre s’atténuer du fait du recul de
l'inflation de l'énergie induit par les effets de base liés à l’envolée des prix pétroliers
du début de 2011.
Le retour à une croissance modeste à la fin de 2012 et en 2013 ne devrait pas créer de
tensions supplémentaires notables sur les prix, d’autant que les écarts de production
ne se résorbent que très lentement dans l’UE et la zone euro. L’inflation globale
mesurée par l’IPCH devrait rester proche de 2 % sur 2013 (1,9 % dans l’UE, 1,8 %
dans la zone euro), un niveau conforme aux anticipations d’inflation. L’inflation
sous-jacente devrait évoluer de manière similaire en 2013, à quelques distorsions
près résultant des augmentations des impôts indirects et des prix administrés (voir
graphique 7).
Graphique 7: Indice des prix à la consommation harmonisé dans l'UE-27 (variation annuelle en %)
4,0
3,5
3,7
3,0
3,1
2,5
2,0
2,6
2,4
2,1
IHPC
1,5
1,9
1,0
1,0
0,5
0,0
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
Inflation
Source: Eurostat (2007-2011) et DG ECFIN (2012-2013)
5.2.4.
La situation sur le marché du travail devrait se stabiliser
La situation actuelle sur le marché du travail s’explique à la fois par l’héritage de la
récession de 2008-2009 et par la stagnation de 2011-2012. Les améliorations
observées lors des premières étapes de la reprise de 2009-2011 avaient été limitées.
Comme les entreprises avaient ajusté leur volume de main d’œuvre en réduisant le
temps de travail par salarié plutôt qu’en procédant à des réductions d’effectifs,
l’expansion s’est d’abord traduite par une normalisation en termes d’heures prestées
et la croissance de l’emploi n’a été que marginale, voire nulle.
Avec la contraction de l’emploi au second semestre 2011, le taux de chômage est
monté à 10,3 % en 2012 et devrait rester à ce niveau sur 2013 (voir graphique 8).
FR
19
FR
Graphique 8: Croissance de l'emploi et taux de chômage dans l'UE-27 (2006 – 2013)
2,5%
2,0%
1,5%
12,0%
1,6%
10,3%
1,8%
9,7%
10,3%
9,7%
10,0%
9,0%
8,3%
1,0%
1,0%
7,2%
7,1%
8,0%
0,3%
0,5%
0,2%
0,0%
6,0%
-0,2%
-0,5%
-0,5%
-1,0%
4,0%
-1,5%
2,0%
-2,0%
-1,8%
-2,5%
0,0%
2006
2007
2008
2009
Croissance emploi (axe de gauche)
2010
2011
2012
2013
Taux de chômage (axe de droite)
Source: Eurostat (2006-2011) et DG ECFIN (2012-2013)
Dans ces conditions, et comme il ressort des enquêtes de la Commission, les attentes
en matière d’emploi dans les secteurs industriels et de services de l’UE ont baissé à
la fin de 2011 et sont restées médiocres au premier trimestre 2012. Ces attentes
restent supérieures à leur moyenne de long terme dans le secteur manufacturier,
tandis qu'elles demeurent légèrement inférieures à cette moyenne dans les services
(voir graphique 9).
Graphique 9: Attentes en matière d'emploi en 2011 – 2012 (solde)
10,0
5,0
0,0
-5,0
-10,0
-15,0
2011T3
2011T4
Industrie
Services
2012T1
MLT (industrie)
2012T2
MLT (services)
Source : DG ECFIN
Par la suite, le rebond attendu de l’activité économique devrait contribuer à stabiliser
la situation sur le marché du travail, mais d’éventuelles améliorations ne se feront
sentir que lentement du fait du décalage habituel dans la réaction de l’emploi aux
variations de l’activité économique. Les efforts de réforme entrepris dans divers pays
FR
20
FR
de l’UE devraient eux aussi contribuer de plus en plus nettement à l’amélioration de
la situation. Leur impact deviendra effectif dans un délai comparable à celui observé
dans les pays qui avaient déjà adopté ce type de mesures dans un passé récent.
Globalement, les prévisions pour 2013 tablent sur une hausse modérée de l’emploi
dans l’UE et sur sa stabilisation dans la zone euro. La trajectoire ascendante des taux
de chômage devrait donc s’interrompre, dans l’UE comme dans la zone euro.
On doit rappeler que ce n’est pas la première fois que le taux de chômage dans
l’Union européenne s’accroît dans ces proportions : en 2000 2004 déjà, le taux de
chômage avait progressé de 8,5 % à 9,1 % avant de se tasser à 7,1 % en 2008.
5.2.5.
Rémunérations dans le secteur public et dans l’économie totale
La Commission estime important de comparer la situation des salariés du secteur
public à celle de l’économie totale dans l’UE. À cet effet, il est pertinent d’utiliser la
rémunération des salariés, qui mesure le coût total de la main-d’œuvre pour tous les
salariés, défini comme les salaires bruts plus les heures supplémentaires et les bonus,
avec les avantages en nature et les cotisations sociales payées par l’employeur8, à la
fois dans le secteur public (secteur des administrations publiques9) et dans
l’économie totale. Il convient de noter que les données relatives à l’économie totale
incluent celles concernant le secteur public. Le poids du secteur public dans
l’économie totale est de l’ordre de 22 %.
Les rémunérations dans le secteur privé sont fortement corrélées aux cycles
économiques: la rémunération des salariés dans l’économie totale a augmenté de
5,2 % en 2007 et de 4,4 % en 2008, mais elle a baissé de 0,3 % en 2009, au cœur de
la crise financière, lorsque le PIB a chuté de 4,3 %. En revanche, la rémunération
dans les services publics n’épouse pas nécessairement les cycles économiques. C’est
ainsi que la rémunération des salariés des administrations publiques a augmenté de
3,4 % en 2009.
Le rythme annuel d’accroissement de la rémunération des salariés du secteur public
devrait passer de 0,4 % en 2011 à 0,8 % en 2012 et atteindre 1,3 % en 2013. Dans
l’économie totale, la rémunération a progressé de 2,6 % en 2011 et elle devrait
augmenter plus rapidement (1,9 % en 2012 et 2,3 % en 2013) que dans le seul
secteur public (voir graphique 10).
Pendant la récession de 2009, les hausses de salaires dans l’économie totale avaient
été minimes et les ajustements salariaux dans le secteur public étaient restés modérés.
8
9
FR
En conséquence, il reflète les variations du taux d’emploi et les variations de la politique de protection
sociale, ainsi que le niveau des salaires.
Le secteur public désigne les administrations publiques dans toute la présente section. Le secteur des
administrations publiques comprend toutes les unités institutionnelles qui sont des autres producteurs
non marchands dont la production est destinée à la consommation individuelle et collective et dont la
majeure partie des ressources provient de contributions obligatoires versées par des unités appartenant
aux autres secteurs et/ou toutes les unités institutionnelles dont l’activité principale consiste à effectuer
des opérations de redistribution du revenu et de la richesse nationale. Les unités institutionnelles
incluent les administrations publiques ainsi que certaines institutions sans but lucratif et fonds de
pension autonomes. Le secteur des administrations publiques est divisé en quatre sous-secteurs:
administration centrale, administrations d’États fédérés, administrations locales et administrations de
sécurité sociale.
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La situation a toutefois changé sitôt la récession terminée, avec des augmentations de
salaires plus fortes dans l’économie totale que dans le secteur public, où les
ajustement salariaux restaient bridés par les efforts des États pour contenir les
déficits budgétaires. De 2004 à 2011, la rémunération nominale dans l’UE a
progressé de 28,4 % dans le secteur public et de 27,9 % dans l’économie totale.
Selon les prévisions économiques européennes du printemps 2012, cette progression
(depuis 2004, donc) devrait atteindre, en 2013, 31,1 % dans le secteur public et
33,3 % dans l’économie totale (voir graphique 11).
La rémunération nominale par salarié devrait croître à un rythme annuel de l’ordre de
2,1 % en 2012 comme en 2013. Cela entraînera une diminution du salaire réel en
2012, du fait d’un taux d’inflation supérieur (2,6 %), mais une augmentation en 2013
en raison d’une inflation moindre (1,9 %). La situation des salariés du secteur public
serait moins favorable, avec une progression plus faible de leur rémunération. Cette
perte de pouvoir d'achat des salariés du public, qui représenterait 1,8 % en 2012, est
aussi anticipée par l'indicateur spécifique prévisionnel publié par Eurostat sur la base
des informations fournies en mars 2012 par le groupe de travail de l’article 65, avec
un recul de 1,6 % du pouvoir d’achat des fonctionnaires nationaux des
administrations centrales. Ce qui précède montre clairement que la future adaptation
annuelle des rémunérations dans les institutions de l’UE sera étroitement corrélée
aux augmentations salariales dans le secteur public et pleinement en phase avec la
situation économique et sociale dans l’Union, en dépit d’une plus forte progression
des rémunérations dans l’économie totale.
6%
12%
4%
10%
2%
8%
0%
6%
-2%
4%
-4%
2%
-6%
0%
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Taux de chômage
Graphique 10: Évolution comparée de la rémunération des salariés dans l'UE-27, économie totale
et administrations publiques (2007 – 2012)
2013
Rémunération dans l'économie totale (nominale)
Rémunération dans administrations publiques (nominale)
Croissance économique
Taux de chômage
Source: Eurostat (2007-2011) et DG ECFIN (2012-2013)
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Graphique 11: Évolution cumulée de la rémunération des salariés dans l'UE, économie totale et
administrations publiques (2004 – 2012)
135
130
125
120
115
110
105
100
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
Rémunération dans l'économie totale (nominale; 2004 = 100)
Rémunération dans administrations publiques(nominale; 2004 = 100)
Source: Eurostat (2004-2011) et DG ECFIN (2012-2013)
Tableau 11: Évolution de la rémunération des salariés dans l'UE (variation annuelle en %)
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012*
2013*
Administrations publiques
4,1
4,3
3,9
3,6
4,5
3,4
1,3
0,4
0,8
1,3
Économie totale
3,4
3,6
4,6
5,2
4,4
0,3
1,6
2,6
1,9
2,3
-
Source: Eurostat (2004-2011) et DG ECFIN (2012-2013)
5.2.6.
Variation du pouvoir d’achat des fonctionnaires nationaux des administrations
centrales (prévision complémentaire)
Il ressort de l’exercice de prévision complémentaire réalisé par Eurostat à la fin mai
que la perte de pouvoir d’achat dans le secteur public devrait être moindre
qu’initialement prévu, de l’ordre de 1 %10 dans les huit États membres de référence
et de 1,4 % dans l’UE-27. Cela s’explique par la forte augmentation des salaires
octroyée par le gouvernement fédéral allemand aux salariés du secteur public et qui
s'appliquera aussi aux fonctionnaires fédéraux. La baisse de pouvoir d’achat susvisée
sera appliquée au personnel de l’UE au moyen de la méthode. Il n’existe aucun autre
évènement non décelé par la méthode et qu’il conviendrait de prendre en compte
dans l’adaptation des rémunérations. Dans ces conditions, il n’y a pas la moindre
raison objective d’infliger aux fonctionnaires européens une perte de pouvoir d’achat
supérieure à celle appliquée par les États membres à leurs propres fonctionnaires. Il
faut en outre rappeler qu’en raison des éléments de double comptage et du refus du
Conseil d’adapter les rémunérations en 2011, la perte de pouvoir d’achat subie
depuis 2004 par le personnel des institutions de l’UE représente plus du double de
celle subie dans les services publics nationaux (7,6 % contre 3,6 %).
Les États membres ont également été invités à établir des prévisions sur l’évolution
des salaires entre le 1er juillet 2012 et la fin de l’année, mais certains d’entre eux ont
éprouvé des difficultés pour fournir à Eurostat des chiffres solides, empêchant ainsi
l’Office d’élaborer une prévision fiable. On relèvera néanmoins qu’aucun État
10
FR
Le Royaume-Uni n’a pas communiqué de données révisées.
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membre ne prévoit de réduction des salaires au second semestre 2012, et qu’au
moins neuf d’entre eux ont envisagé d’augmenter les salaires de leurs fonctionnaires
nationaux. Dans ces conditions, il n’y a pas lieu d’appliquer la clause d’exception.
Une telle décision s'inscrirait pleinement dans le raisonnement qui sous-tend l’arrêt
rendu par la Cour de justice dans l’affaire C 40/10, dans lequel elle avait souligné
que la clause d’exception « permet de tenir compte des conséquences d’une
détérioration de la situation économique et sociale à la fois grave et soudaine
lorsque, en application de la «méthode normale», les rémunérations des
fonctionnaires ne seraient pas ajustées avec une rapidité suffisante ». Comme les
États membres n’envisagent aucune réduction des salaires au second semestre 2012
et que certains prévoient même des augmentations, il n’y a pas de raison de s’écarter
de la « méthode normale » en prenant en compte des adaptations de salaires opérées
dans les États membres en dehors de la période de référence.
Au final, même s’il est probable que les augmentations de salaires dans le secteur
public resteront faibles en raison des efforts d’assainissement des finances publiques,
cela ne sera pas le cas dans l'économie totale. En 2012, les adaptations des
rémunérations inférieures à l’inflation continueront à éroder les salaires dans les
fonctions publiques nationales et européenne et, si la nouvelle méthode est adoptée et
prend effet en 2013, toute nouvelle perte de pouvoir d’achat des fonctionnaires
nationaux sera appliquée au personnel de l’UE.
6.
CONCLUSION
Des considérations et de l’analyse qui précèdent, il s’ensuit que les critères juridiques
spécifiés à l’article 10 de l’annexe XI du statut ne sont pas remplis au cours de la
période de référence allant du 1er juillet 2011 à la mi-mai 2012. En 2012, l’économie
de l’UE devrait stagner avant de s’orienter vers une croissance contenue. Les salaires
dans l’économie totale devraient progresser à un rythme de 2,1 % en 2012 et 2013,
même si les augmentations dans le secteur public seront moindres en raison des taux
de rémunération plus faibles de ses salariés.
Aucun événement n’a été identifié qui n’aurait pas été ou pu être pris en compte par
l’application normale de la méthode.
En 2012, les salaires réels du personnel de l’UE diminueront à proportion de la perte
de pouvoir d’achat subie par les fonctionnaires nationaux. Depuis la fin de la période
de référence, au moins neuf États membres envisagent une augmentation des salaires
et aucun ne prévoit de les réduire. Il n’y a donc pas de raison de s’écarter de la
«méthode normale» en prenant en compte des adaptations de rémunération
intervenues dans les États membres en dehors de la période de référence.
En conséquence, la Commission considère qu’il n’y a pas lieu de présenter une
proposition en vertu de l’article 10 de l’annexe XI du statut.
La Commission rappelle que, pour faire face au contexte économique général
défavorable, elle a présenté au Parlement européen et au Conseil un projet de
proposition qui permettrait de réaliser des économies substantielles au cours des
prochaines années, et plus importantes encore à long terme. Cette proposition prévoit
une nouvelle méthode révisée ainsi qu'une modification du mécanisme de la clause
d'exception.
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